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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral 1 Fanon à Accra : lisibilité diplomatique du GRPA et reconnaissance de l’aspect « modélisant » de la lutte algérienne 2 Patrice Lumumba à Accra : tremplin et éveil politique 4 Ambivalence de la diplomatie ghanéenne au Congo 5 Fidélité ghanéenne au principe de non-balkanisation du Congo : le cas katangais 6 Des actions concrètes à visée panafricaine 7 Une lucidité ghanéenne tardive sur l’efficacité onusienne 8 L’inefficacité des démarches diplomatiques ghanéennes pour « sauver » Lumumba : vers l’éclatement du consensus panafricain d’Accra 9 Fanon et Lumumba : l’amitié minée par les dissensions stratégiques 10 La conférence de Léopoldville : résurgence du réalisme politique au détriment de la République du Congo Notes de bas de page Auteur

    Le panafricanisme en questions

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    Table des matières

    D’Accra (décembre 1958) à Léopoldville (août 1960) : le panafricanisme à l’épreuve de la crise congolaise

    Karine Ramondy

    p. 15-37

    Texte intégral 1 Fanon à Accra : lisibilité diplomatique du GRPA et reconnaissance de l’aspect « modélisant » de la lutte algérienne 2 Patrice Lumumba à Accra : tremplin et éveil politique 3 Nkrumah à Accra : affirmation du projet politique panafricain et du leadership ghanéen 4 Ambivalence de la diplomatie ghanéenne au Congo 5 Fidélité ghanéenne au principe de non-balkanisation du Congo : le cas katangais 6 Des actions concrètes à visée panafricaine 7 Une lucidité ghanéenne tardive sur l’efficacité onusienne 8 L’inefficacité des démarches diplomatiques ghanéennes pour « sauver » Lumumba : vers l’éclatement du consensus panafricain d’Accra 9 Fanon et Lumumba : l’amitié minée par les dissensions stratégiques 10 La conférence de Léopoldville : résurgence du réalisme politique au détriment de la République du Congo Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1En une « saison au Congo1 » pour citer Aimé Césaire, le panafricanisme militant, dont la conférence des peuples africains qui s’ouvre à Accra le 5 décembre 1958 fut l’un des lieux privilégiés d’expression, a été mis à rude épreuve. Vue comme un événement matriciel de la solidarité africaine, cette conférence se déroule à un moment-clé d’accélération de l’Histoire. Ainsi, le fonctionnement des réseaux transnationaux du panafricanisme s’est, à cette époque, très largement dynamisé, connecté. L’indépendance du Ghana, en 1957, conduite par Kwame Nkrumah, a réactivé le processus d’unification africaine, tout comme la libération successive de l’Égypte, du Maroc, de la Tunisie tandis que la Conférence de Bandoeng avait souligné la solidarité entre l’Asie et l’Afrique.

    2La création de l’Union Guinée-Ghana, dès novembre 1958, suite à l’indépendance de la Guinée en septembre, fut l’une des décisions fortes et démonstratives du moment. Cette conférence permet de faire d’Accra, la capitale du Ghana, le centre du panafricanisme en Afrique. Le choix des lieux de rassemblement du panafricanisme a toujours obéi à des tactiques et des stratégies précises : il s’agissait ainsi de porter le message panafricain au cœur de l’Afrique et des pays de l’Afrique subsaharienne fraîchement décolonisés.

    3La Conférence panafricaine des peuples d’Accra fut un lieu de conciliation entre les différentes tendances du panafricanisme. Le débat fondateur entre pan-négrisme et panafricanisme, qui avait opposé Marcus Garvey et W.E.B. Du Bois au sujet de la nature culturelle, géographique et politique des formes de solidarité du monde noir, est ici temporairement dépassé ou mis sous silence. George Padmore et Kwame Nkrumah, organisateurs de la rencontre, militants actifs nourris d’expérience, avaient forgé leurs matrices idéologiques du panafricanisme. Accra devait être un lieu de mise en pédagogie, puis d’application de leurs visions. En fins stratèges, les deux hommes avaient fait reposer la rencontre sur une tactique politique alliant les appels au cœur et les sollicitations de la raison. Pour Elikia Mbokolo, leur pensée se présente comme une coquille d’escargot, tandis que leur action ressemble à une pratique habile de dévoilement2. À Accra, tout le monde s’est à peu près accordé sur le plan sentimental et le consensus fut trouvé sur trois grandes idées : la liberté et l’indépendance de l’Afrique, l’unification de l’Afrique, la nécessité d’assurer une présence africaine dans les affaires du monde.

    4En revanche sur le plan politique — le programme, le contenu, les modalités, voire le calendrier même de l’unité, les désaccords étaient encore nombreux. L’un des points d’achoppement reposait sur la mise à distance du communisme. Padmore avait affiché sa rupture dès 1956 :

    Aucun Africain qui se respecte ne désire troquer ces maîtres britanniques contre des maîtres russes. Les Africains ne prêtent l’oreille à la propagande communiste que lorsqu’ils ont le sentiment d’être trahis ou frustrés3...

    5Padmore supporte mal les attaques répétées des communistes contre les dirigeants des mouvements nationalistes accusés d’être les représentants du « nationalisme réactionnaire petit-bourgeois ».

    6Cette opinion contrastait avec celle de Nkrumah, marxiste avoué, mais les deux hommes se retrouvaient sur le rôle des leaders dans les processus révolutionnaires car pour eux, « tous les changements politiques et sociaux ont été réalisés sous quelque symbole unificateur, une personnalisation du mouvement4 ». L’autre point de compromis fut le refus formel de recourir à l’usage de la force militaire pour libérer le continent et construire l’unité, tout en reconnaissant les besoins de former une structure militaire panafricaine de défense et de renseignement indépendante.

    7Lieu d’interface entre les pays de l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord, la conférence d’Accra met en contact des leaders en devenir comme Patrice Lumumba, Félix Moumié, avec des personnalités plus confirmées dans des fonctions politiques reconnues comme Kwame Nkrumah ou Frantz Fanon. De ces rencontres, naissent des prises de conscience, des promesses, des amitiés à l’origine d’une nouvelle vague d’accélération de l’histoire des indépendances en Afrique. L’histoire des relations entre les leaders africains reste d’ailleurs largement à écrire : tantôt édulcorée, tantôt sacralisée ou ignorée, elle doit aujourd’hui dépasser les tabous partisans pour devenir un objet d’étude à part entière. Par le prisme du parcours politique des hommes mentionnés, il s’agit d’étudier de quelle manière la vision idéelle du panafricanisme développée à Accra s’est heurté aux contraintes dictées par le contexte géopolitique de la fin des années cinquante et du début de la décennie suivante.

    ****

    « Le Ghana est un grand pays, cher à tous les cœurs vraiment africains. Et je n’oublierai jamais pour ma part que c’est au Ghana — au Ghana et par Nkrumah — que l’oiseau africain aux ailes rognées par le colonialisme secoua d’abord l’abâtardissement et, s’élançant sans crainte ni vertige au devant du soleil, se sentit autre chose qu’un cœur de faucon niais. » Lumumba
    Acte II- Scène 105 C’EST UN ÉPIGRAPHE !

    8Si entre Fanon, Nkrumah et Lumumba une affection naît, chacun tire bénéfice à sa manière de cette rencontre à vocation avant tout diplomatique et politique.

    1 Fanon à Accra : lisibilité diplomatique du GRPA et reconnaissance de l’aspect « modélisant » de la lutte algérienne

    9Frantz Fanon représente à Accra le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) à un moment où le front diplomatique devient important car la situation militaire en Algérie se détériore. La proposition de référendum du président Charles de Gaulle aux pays de l’AOF et AEF sur la Communauté française inquiète les Algériens en lutte. Fanon est choisi pour sa connaissance de l’Afrique même si elle est lacunaire, pour les relations qu’il a nouées au sein de La Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France (FEANF) et pour ses talents de plume qu’il met au service du journal d’information El Moujahid.

    10Dès février 1958, Fanon était devenu le représentant permanent du GPRA à Accra, le gouvernement ghanéen lui accordant une visibilité politique à un moment où celui-ci voyageait avec un passeport libyen, toujours dépendant de visas de tourisme pour se déplacer. Des locaux pour sa délégation furent mis à sa disposition et les dépenses étaient payées par le jeune gouvernement ghanéen6.

    11Accompagné d’Ahmed Boumendjel et Chawki Mostefai lors de la conférence, sa mission était de faire connaître l’Algérie combattante, de montrer la lutte algérienne comme exemplaire et déterminante dans le combat contre le colonialisme et de s’assurer de la solidarité des pays africains. Pour lui :

    Chaque Africain doit se sentir engagé concrètement, et doit pouvoir répondre à l’appel de tel ou tel territoire [...] Un Algérien n’est vraiment un Algérien que s’il ressent au plus profond de lui-même le drame inqualifiable qui se déroule dans les Rhodésies ou en Angola7.

    12Sur ce terrain, ses compagnons de délégation ne le suivent pas réellement, doutant déjà de la solidarité maghrébine.

    13Fin décembre 1958, Fanon rédige un article dans lequel il insiste, non sans fierté, sur ce que représente l’Algérie à Accra : « Chaque délégué algérien fut reçu comme celui qui est en train d’expulser de la chair du colonisé la peur, le tremblement, le complexe d’infériorité8. » Il est frappé par :

    l’existence au niveau le plus spontané d’une solidarité organique, biologique, même. Mais au-dessus de cette sorte de communion affective, il y avait bel et bien le souci d’affirmer une identité d’objectifs et aussi la volonté d’utiliser tous les moyens existants pour expulser le colonialisme du continent africain.

    14Le style de Fanon est ici reconnaissable viscéral, corporel, les idées chevillées au corps.

    15Pour lui, la non-violence et la collaboration avec l’ex-nation dominatrice ont été les deux aspects les plus débattus. Une décolonisation accordée doit susciter une méfiance car « nulle nation colonialiste n’accepte de se retirer sans que toutes ses possibilités de maintien n’aient été épuisées9 ». Pour Fanon, le recours à la force comme moyen d’émancipation des peuples asservis est une réponse nécessaire à la violence initiale exercée par les colonisateurs. La violence spontanée doit ensuite se muer en praxis organisée10.

    16Dans certains mouvements comme au Kenya, en Algérie, en Afrique du Sud l’unanimité s’est faite autour de la lutte armée qui doit provoquer la défaite de la nation occupante mais ce n’est pas l’option majoritaire à Accra. Fanon évoque dans ses écrits le projet d’une légion africaine, dont le principe fut adopté à Accra, c’est à dire la création d’un corps de volontaires, prêts à intervenir directement dans n’importe quel territoire africain au premier appel de leurs organismes dirigeants. Au Ghana, des centaines d’hommes « ont fait le serment de se porter au secours de leurs frères algériens ou sud-africains dès que ceux-ci en manifesteront le désir11 ».

    17Fanon se plaît à Accra, il rencontre de jeunes leaders politiques africains pour la première fois avec lesquels il noue des relations diplomatiques et amicales : Tom Mboya, secrétaire syndical et leader du mouvement d’indépendance du Kenya, Roberto Holden pour l’Angola, Félix Moumié, l’un des leaders de l’Union des Populations du Cameroun qui avait déjà retenu particulièrement son attention12 et Patrice Lumumba l’un des représentants du Mouvement National Congolais.

    2 Patrice Lumumba à Accra : tremplin et éveil politique

    18Au moment où Patrice Lumumba répond présent à la conférence d’Accra, son leadership n’est pas encore bien assis au Congo, et il n’est quasiment jamais sorti de son pays à part pour aller en Belgique, comme son statut « d’évolué » lui permettait. Alors qu’il se positionne lui-même comme le rival « montant » de Kasa-Vubu, chef de l’ABAKO absent13 à Accra, il est pourtant perçu à son arrivée comme un de ses jeunes « lieutenants ». D’ailleurs, Kasa-Vubu est le seul leader connu par Padmore car, par son intermédiaire, le gouvernement ghanéen apporte une aide financière à l’ABAKO14 depuis quelques mois. Patrice Lumumba est accompagné de deux autres leaders du MNC, Gaston Diomi et Joseph Ngalula, tous les trois ont été autorisés par le Gouverneur Général Henri Cornelis à participer à la conférence « en simples observateurs ». Le gouvernement belge affichait ainsi sa volonté d’optimiser les chances du MNC, mouvement qui paraissait à ses yeux plus ouvert et modéré que l’ABAKO15.

    19Or les trois Congolais vont déroger aux attentes de l’administration coloniale en rédigeant d’un commun accord, un texte prononcé sous la forme d’un discours le 11 décembre par Patrice Lumumba, le plus brillant orateur des trois. Après une courte présentation du MNC, il rappelle une motion adressée par son parti au gouvernement belge : « Le Congo ne peut plus être considéré comme une colonie ni d’exploitation, ni de peuplement. Son accession à l’indépendance est la condition sine qua non de la paix. » Il rappelle que la « lutte pour la libération nationale doit se faire dans le calme et la dignité » et que le MNC « s’oppose de toutes ses forces à la balkanisation du territoire national sous quelque prétexte que ce soit16 ».

    20Son passage au Ghana est un éveil politique, il acquiert la certitude qu’une solidarité et une unité africaines sont possibles comme son discours l’évoque : « la conscience politique qui [...] était latente, se manifeste, s’extériorise et s’affirmera davantage, dans les mois à venir », « malgré les frontières, qui nous séparent, malgré nos différences ethniques, nous avons la même conscience, la même âme [...] les mêmes soucis de faire de ce continent africain un continent libre ». Il se convainc également de la nécessité de combattre tout ce qui peut nuire « à l’unification de l’Afrique17 ». Ses moments de loisir lui ont permis d’entrer en contact avec d’autres participants : sa méconnaissance de l’anglais le handicape18 mais d’après le témoignage de l’ambassadeur de Belgique au Ghana, M. Walravens, et le rapport de sûreté coloniale belge19, Lumumba échange surtout avec Roberto Holden, Agreey qui a travaillé à Stanleyville en tant qu’employé de la Shell, Frantz Fanon mais aussi Félix Moumié, Tom Mboya avec lequel il communique en swahili, les délégués du Front National de Libération de l’Angola (FNLA), les délégations chinoise et soviétique et enfin le président Nkrumah. Certaines de ses conversations, Lumumba réussit à les tenir en privé de ses deux collègues, se permettant ainsi une plus grande liberté de propos.

    21L’homme qui rentre au Congo le 19 décembre n’est plus le même. D’outsider, il s’impose comme le leader après sa nomination comme représentant congolais au Comité directeur de la conférence constitué de quinze membres20. Le comité directeur du MNC décide d’exploiter la participation à Accra en organisant à Léopoldville le premier meeting public d’un parti politique congolais. Qualifié « d’événement historique », ce meeting a rassemblé des milliers de personnes. Le message délivré par Lumumba pour le MNC s’est clairement radicalisé et le programme est régénéré grâce aux idées échangées à Accra21. Cette conférence a été pragmatiquement très utile à Lumumba dans le cadre de sa reconnaissance politique et dans son projet national d’indépendance.

    3 Nkrumah à Accra : affirmation du projet politique panafricain et du leadership ghanéen

    22Nkrumah est très impressionné par l’énergie et le charisme de Patrice Lumumba. Ils gardent des contacts réguliers, le leader congolais a fait plusieurs fois appel à l’expérience de Nkrumah par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères en demandant son avis éclairé concernant ses projets de poursuite de la lutte, son expérience étant très importante à ses yeux22. Il demanda aussi des copies de ses discours pour les publier dans le journal congolais Indépendance. Nkrumah fait figure de précurseur, de « grand frère » des pays d’Afrique subsaharienne décolonisés ou en voie de décolonisation et la tenue des deux conférences (celle d’avril et de décembre) a assuré une légitimité régionale et internationale à la jeune république ghanéenne. Il a transformé le panafricanisme en projet politique et l’a déployé à travers un ensemble d’actions concrètes ayant pour objectifs la révolution pour prendre le pouvoir, l’union politique comme seule arme pour lutter contre la balkanisation, « principal instrument du néo-colonialisme23 », et la promotion de la personnalité africaine (retrouver les racines identitaires et culturelles de l’Afrique et occuper une place sur la scène internationale24).

    23À Accra I et II, Kwame Nkrumah a prouvé ses capacités de mobilisation et à faire rêver mais aussi à proposer des solutions. Très tôt le Congo a retenu son attention, comme une pièce maîtresse de son projet d’unité pour des raisons économiques et géopolitiques :

    Le Congo, pour des raisons historiques et géographiques est plus vulnérable que la plupart des pays d’Afrique. Les vastes ressources économiques et l’avidité insatiable des impérialistes en sont la cause. Ainsi, le Congo est un terrain fertile pour les manœuvres de la guerre froide et les guerres plus limitées25.

    24En effet, le Congo est placé au cœur même de l’Afrique, au cœur des pays de l’ancienne Afrique Équatoriale Française comme le Congo Brazzaville, et des anciennes possessions britanniques comme l’Ouganda, le Tanganyika et la Rhodésie du Sud. La situation exceptionnelle de ce pays peut en faire une tête de pont du panafricanisme. Il est aussi le plus important de tous les pays africains de langue française. La Belgique y a aménagé deux bases militaires et stratégiques modernes : celle de Kamina au Katanga et celle de Kitona dans le Bas-Congo26. La province du Katanga forme la partie sud-est de l’ex-Congo Belge et elle représente 42 % du revenu national congolais et des rentrées de l’État. Chaque année 300 000 tonnes de cuivre sont produites, mais sont extraits également de l’or, de l’étain, du cobalt, du zinc, de l’argent, du cadmium, du platine, du manganèse, du charbon et des diamants. L’Union Minière du Haut Katanga (UMHK), troisième producteur mondial de minerais derrière deux sociétés américaines, affiche un bénéfice net en 1957, de plus de trois milliards et demi de francs belges27. L’UMHK exerce également un contrôle sur de nombreuses sociétés comme la SOGEFOR (Société Générale des Forces Hydro-Électriques du Katanga) ou la GEOMINES (Compagnie Géologique et Minière des Ingénieurs et Industriels Belges28). Pour tous ces atouts, le projet panafricain du leader ghanéen ne peut faire l’économie, dans tous les sens du terme, du Congo.

    25Accra II fut donc le lieu de conciliation des visions panafricanistes et nationales des pays indépendants et en voie d’indépendance, un lieu de rencontre entre personnalités portant toutes à leur façon des projets. Nkrumah, Fanon et Lumumba, révèlent leurs différences, leur diversité en matière d’idéologies et d’expérience politique. La crise congolaise allait être l’un des premiers travaux pratiques des résolutions théoriques prises à Accra.

    26****

    « L’indépendance est une chose, la pagaye en est une autre. Nous sommes en pleine pagaye, monsieur Lumumba29 Gnana » C’EST UN EPIGRAPHE !!!

    27Au temps des indépendances, beaucoup de suspicions planent sur la capacité des leaders africains à mettre en pratique les résolutions prises à Accra :

    On pouvait déjà en conclure que cette unité-là durerait aussi longtemps que l’ennemi commun serait agressif et menaçant et pas plus. Au fur et à mesure que les indépendances se sont multipliées, que le colonialisme direct a reculé, ce genre d’unité devait lui aussi reculer et a effectivement reculé30.

    28La juvénilité des États africains décolonisés, leur dénuement financier et le manque d’élites formées et aguerries aux rapports de force politique très pernicieux de la bipolarisation sont autant de handicaps qu’il est nécessaire de prendre en compte. Pour certains historiens qui ont considéré cet aspect, et ils sont rares, les relations décevantes entre le Premier ministre congolais Patrice Lumumba et les leaders africains sont à l’origine « du mirage panafricain31 ». Mettons ce constat à l’épreuve.

    29Entre 1958 et 1960, tout s’est accéléré au Congo. Dès le 13 janvier 1959, le gouvernement belge amorce le processus d’indépendance en proposant une série d’élections. Patrice Lumumba est emprisonné après les émeutes de Stanleyville en octobre 1959. Les raisons qui poussent le gouvernement belge à précipiter l’indépendance du Congo, peuvent s’expliquer par la peur « d’une guerre d’Algérie à la belge » et par la volonté d’acculer les leaders congolais à des responsabilités pour lesquelles ils sont à peine formés. Lumumba est libéré au cours de la Table Ronde en janvier 1960, le MNC s’impose comme le parti majoritaire aux élections législatives d’avril-mai 1960.

    30Cependant le paradoxe congolais est déjà né, c’est-à-dire, ce conflit entre la légitimité du « nationalisme tribal » incarné par la vision régionaliste de l’ABAKO et son leader Kasa-Vubu, et d’autre part la légitimité de l’État central hérité de la colonisation mais dont la succession est revendiquée par un parti et un leader concurrents32. À cela, s’ajoutent les velléités sécessionnistes de la région du Katanga, province globalement hostile à Lumumba. Celui-ci réussit à constituer un gouvernement le 23 juin : il accepte de laisser la présidence à Kasa-Vubu33 et prononce contre toute attente, un discours sans frilosité, resté dans les mémoires lors des cérémonies d’indépendance le 30 juin 196034. Cette occasion permet de mesurer le chemin parcouru par l’homme hier dit « évolué » et aujourd’hui à la tête, bicéphale certes, d’un des plus riches pays d’Afrique.

    4 Ambivalence de la diplomatie ghanéenne au Congo

    31Les relations entre Lumumba et Nkrumah se complexifient à mesure qu’elles se tissent. Certains des projets panafricains des deux hommes se vont se réaliser en dépit d’un contexte politique interne et externe peu favorable. Leurs échanges épistolaires restent denses jusqu’à l’isolement politique de Lumumba. La conduite des forces ghanéennes sous le commandement de l’ONU fut l’une des raisons majeures de la détérioration des relations entre les deux hommes. Cette difficulté fut renforcée par l’ambivalence de la diplomatie ghanéenne35, dont le volet militaire s’oppose au versant civil.

    32En effet, les militaires ghanéens sont conduits par le général Alexander, un Anglais, dont Lumumba se méfie, car il se révèle très proche de l’ambassadeur américain Clare Timberlake dont la politique vise à restaurer l’ordre au Congo dans le cadre d’une opération de l’ONU. Présents sur le terrain depuis les cérémonies de l’indépendance, des agents ghanéens comme l’ambassadeur A. Djin, proche de Lumumba, aident à évaluer les besoins et font installer un équipement radio pour faciliter les relations avec Accra36. Nkrumah constate de visu l’importance inacceptable de l’implication belge au Congo après le 30 juin 1960. Cette ambivalence persiste durant une grande partie de la crise congolaise.

    33Dès les premiers troubles au Congo (la mutinerie de la Force Publique le 5 juillet 1960 et la sécession du Katanga le 11 juillet 1960), Nkrumah, en raison de sa relation amicale et diplomatique avec le leader congolais, décide de faire, selon ses propres mots « tout ce qui était possible de faire pour résoudre les difficultés du pays ». Dans une lettre du 13 juillet, il écrit :

    Je souhaite vivement vous aider quoiqu’il arrive, jusqu’à vous envoyer un bataillon de ma propre armée en tant que membre de l’ONU, si vous pensez que c’est nécessaire37.

    34Dès le 15 juillet, à la demande du premier ministre congolais, le Secrétaire général des Nations Unies, Dag Hammarskjöld fait envoyer des troupes au Congo composées d’Irlandais, de Suédois et de Ghanéens. Le 20 juillet, Nkrumah lui écrit pour l’informer de son intervention auprès de Kasa-Vubu et de Lumumba afin de les inciter à la modération en ce qui concerne les demandes d’aide militaire extérieure. Il ajoute qu’à sa demande appuyée, Lumumba a retiré son ultimatum menaçant de faire appel à l’URSS si les troupes belges ne quittent pas le Congo au 19 juillet 1960. Le leader ghanéen joue la carte de l’ONU en préservant la situation au Congo.

    5 Fidélité ghanéenne au principe de non-balkanisation du Congo : le cas katangais

    35Le 4 août, dans une lettre écrite à Moïse Tshombe, Nkrumah ne mâche pas ses mots :

    Dans l’intérêt de l’unité et de la solidarité africaines, dans l’intérêt de la paix et de la sécurité au Congo et au Katanga en particulier, je vous incite à laisser entrer les troupes de l’ONU sans heurt. Je suis prêt à user de toute mon influence pour que les troupes ghanéennes forment la plus grande part du contingent et vous pouvez compter sur elles pour maintenir l’ordre.

    36La réponse de Tshombe est sans appel :

    Le Katanga souhaite ardemment la solidarité africaine dans une fédération d’États souverains à l’intérieur des États-Unis du Congo. [...] Le Katanga rejette toute intrusion de toute idéologie étrangère38.

    37Voici la réponse de Nkrumah :

    Nous croyons que le Katanga est partie prenante du Congo dont l’ONU et nous-mêmes avons reconnu l’indépendance. Le gouvernement du Ghana dans l’intérêt de la solidarité africaine ne peut pas reconnaître l’établissement d’un soi-disant État du Katanga dans la République du Congo. [...] Je ne comprends pas ce que vous sous-entendez quand vous parlez d’idéologie étrangère, nous ne connaissons qu’une idéologie, l’idéologie africaine.

    38Dans un autre échange, il réaffirme son soutien au gouvernement de Lumumba légitimement élu. Le 12 août, Nkrumah adresse au sécessionniste katangais, un dernier message très virulent :

    Votre nom est maintenant lié ouvertement aux exploiteurs et aux oppresseurs étrangers de votre pays. Vos soutiens sont composés des avocats de l’impérialisme et du colonialisme et de la plupart des opposants à la liberté africaine. Comment pouvez-vous en tant qu’Africain, agir ainsi ?

    39Nkrumah fut donc extrêmement fidèle à P. Lumumba selon les principes d’entraide et d’évitement de la balkanisation de l’Afrique posés à Accra.

    6 Des actions concrètes à visée panafricaine

    40Dans un discours devant l’Assemblée Nationale ghanéenne, le 8 août 1960, suite aux atermoiements de l’ONU et à l’entêtement de Tshombe, Nkrumah évoque pour la première fois, le fait que si « les Nations-Unies sont incapables de faire appliquer la résolution du conseil de sécurité, le Ghana coopérera avec les forces militaires d’autres États africains indépendants pour bouter les agresseurs belges hors du sol africain39 ». Le projet de légion africaine, né à Accra, est réactivé pour résoudre la crise au Congo.

    41De retour des États-Unis, Lumumba présent au Ghana signe à cette occasion avec Nkrumah deux documents de grande importance réaffirmant leur détermination à travailler dans l’association la plus efficace possible à l’établissement de l’Union des États africains. Le premier réaffirme l’accord entre les deux gouvernements si l’ONU échoue à créer un Haut commandement intégré des forces militaires (Combined High Command of military forces) pour favoriser un retrait rapide des troupes étrangères au Congo, tout soutien de nations prêtes à les assister dans la réalisation de leurs objectifs étant le bienvenu. Ils signent également un accord resté quelque temps secret, sur le modèle de l’accord entre la Guinée et le Ghana, prévoyant un gouvernement fédéral, une constitution républicaine, une union douanière et la création d’une capitale fédérale à Léopoldville. Conforme à la pensée élaborée à Accra II, cet embryon fédéral doit générer une construction de plus grande envergure.

    7 Une lucidité ghanéenne tardive sur l’efficacité onusienne

    42Cependant, les opérations conduites par l’ONU avancent très lentement. Dans ses nombreux déplacements à l’étranger et notamment aux États-Unis, Patrice Lumumba cherche à faire accélérer les choses, à s’assurer des soutiens militaires et financiers... La jeune République est exsangue, le gouvernement dans un dénuement matériel total40. La situation bascule à la mi-août : répondant favorablement à plusieurs conditions posées par Tshombe, les troupes de l’ONU entrent au Katanga en promettant de ne pas remettre en cause la sécession. Ce compromis ulcère Lumumba et crée une tension très forte avec le Secrétaire des Nations Unies. Dans ses lettres du 19 août et du 22 août, Nkrumah supplie son ami d’être patient et de continuer à coopérer avec l’ONU et avec Kasa-Vubu aussi longtemps que possible.

    43La conférence de Léopoldville qui réunit les ministres des affaires étrangères s’ouvre le 25 août dans un contexte très troublé et tendu41. Pour Nkrumah, cette conférence n’a pas atteint son objectif mais elle a réaffirmé clairement le besoin d’unité dans la défense de la liberté en Afrique. Elle a surtout permis aux participants de faire « un retour » dans leurs gouvernements respectifs sur la situation à Léopoldville. Ils ont pour la plupart expliqué qu’une crise constitutionnelle importante était imminente, due à la querelle entre Lumumba et Kasa-Vubu42. Pour Thomas Kanza, elle permit de faire émerger les divergences d’opinion entre les Africains sur la crise congolaise, divergences liées aux intérêts et aux engagements de chaque État.

    Certains d’entre eux comme par exemple le Libéria, le Maroc, la Tunisie et l’Éthiopie ont été impressionnés par l’instabilité latente du gouvernement de Lumumba. [...] Les délégués de ces pays nous laissèrent comprendre que leurs présidents ou rois avaient plus de maturité politique et d’expérience d’hommes d’État qu’ils n’en avaient jamais trouvé parmi les leaders congolais à Léopoldville43.

    44Thomas Kanza révèle aussi que le discours de clôture fut largement applaudi mais qu’une certaine gêne prévalait dans les coulisses, certaines délégations avaient suggéré que Lumumba donne à Kasa-Vubu l’honneur de clôturer la conférence, ce que le premier Ministre refusa. Le président reçut les délégations en audience le lendemain, elles eurent ainsi le loisir de constater que ses idées étaient bien différentes de celles de Lumumba.

    45Cependant, ni la révocation de Lumumba le 5 septembre par le président Kasa-Vubu, ni l’action des troupes ghanéennes sous le commandement de l’ONU lui interdisant l’accès à la radio le 11 septembre n’entrainent la rupture de relations avec le président du Ghana. C’est une preuve de l’amitié et de la confiance entre les deux hommes. Lumumba écrit pourtant à son ami des mots durs :

    Je m’empresse de t’exprimer mon indignation au regard de l’attitude agressive et hostile des soldats ghanéens envers moi et mon gouvernement. [...] À cet incident il faut rajouter la déclaration hostile de général Alexander de votre armée contre le gouvernement de la République. [...]Tous ces actes commis par vos soldats sont bien loin de prouver l’amitié que je souhaite pour ma part maintenir avec vous et votre peuple. Dans ces circonstances, je me sens obligé de renoncer à l’aide de vos troupes dans la mesure où elles sont en état de guerre contre notre République. Au lieu de nous aider dans nos difficultés vos soldats se sont rangés au côté de l’ennemi pour nous combattre. Avec mon profond regret, ton ami44.

    46Nkrumah reconnaît plus tard que le contrôle sur ses soldats lui a échappé et l’a placé dans une situation embarrassante. Il ordonna d’ailleurs, par l’intermédiaire de Djinn, le retrait des soldats ghanéens placés à la station de radio. Dans une lettre du 12 septembre, il dresse un constat accablant pour Lumumba qu’il perçoit comme cerné par les problèmes. Il lui demande de le laisser gérer les relations avec l’ONU et à charge pour lui de restaurer la paix à l’intérieur du Congo. Suit une longue liste de propositions politiques, puis il conclut :

    Patrice je surveille la situation au Congo de très près. Si tu échoues, tu ne pourras que t’en prendre à toi et ce sera dû à ton absence de volonté à faire face aux réalités, comme les allemands le disent, à la « Realpolitik ». Ton échec serait un grand coup d’arrêt au mouvement de libération africain et tu ne peux pas échouer [...] tu dois adopter une attitude tactique. Souviens-toi que les forces rangées contre toi sont légion45...

    47Le concept de Realpolitik est ici employé pour la première fois par Nkrumah dans sa correspondance avec Lumumba : un ton plus vif, plus paternaliste, plus « ingérant » suffisent à montrer que les temps ont changé.

    48À la mi-octobre, Nkrumah a perdu ses illusions sur l’ONU, Par conséquent, il retire une partie des troupes ghanéennes de Léopoldville, ne voulant pas participer à l’assignation à résidence d’« un premier ministre légitime prisonnier dans sa maison », tandis que « les forces de l’ONU invitées par lui au Congo [...] autorisent ses ennemis à opérer ouvertement contre lui46 ».

    8 L’inefficacité des démarches diplomatiques ghanéennes pour « sauver » Lumumba : vers l’éclatement du consensus panafricain d’Accra

    49En dépit d’une intense activité diplomatique, Nkrumah se révèle impuissant à sauver Lumumba : le coup d’État militaire de Mobutu le 14 septembre 1960 rend les contacts entre eux plus difficiles. Sociologue et militante anticolonialiste, Maryse Hockers a bien tenté via le Ghana de faire passer des papiers prouvant que la révocation de Lumumba n’était pas légale47. Sans succès. Le 7 octobre, le gouvernement ghanéen reçoit un télégramme stipulant que les personnes de la délégation ghanéenne composée de Messieurs Djin, Botsio et Welbeck étaient personae non gratae.

    50Entre fin septembre et décembre, le Ghana tente de nombreuses médiations sous des formes diverses : une réconciliation entre Kasa-Vubu et Lumumba (mi-septembre) ; des plaidoiries à l’ONU pour la défense du gouvernement du premier ministre déchu ; des médiations entre les États africains présents à l’ONU demandant la présence de Lumumba à New York et ceux, présents à Léopoldville, qui souhaitent le voir rester au Congo (Maroc, Tunisie, République Arabe Unie) par crainte qu’il ne soit plus autorisé à y revenir ; enfin, la préservation de l’intégrité physique de Lumumba par les soldats ghanéens.

    51Nkrumah contacte Nasser pour lui suggérer de former le Haut Commandement africain dont il a déjà été question :

    Que le Haut commandement africain soit basé au Caire, à Accra ou Conakry peu importe, mais ce qui est important c’est qu’il doit être basé de façon à ce qu’en cas d’urgence, nous puissions foncer à Léopoldville et aider à maintenir l’ordre.

    52Aucune réponse. La fermeture des ambassades du Ghana et de la RAU début décembre et l’arrestation de Lumumba suite à son évasion à Port-Franqui48, les mauvais traitements dont il a été victime, soulèvent de vives discussions à l’ONU, mais pas de réaction au nom « de la non-ingérence ». Nkrumah a beaucoup écrit, à John F. Kennedy, à Harold Macmillan... Thomas Kanza l’affirme nettement : il fut plus actif à défendre la cause congolaise que n’importe quel autre leader africain49.

    53La Conférence de Casablanca du 3 au 7 janvier 1961 réunit le roi Mohammed V organisateur, Gamal Nasser, Nkrumah, Sékou Touré, Modibo Keita, Ferhat Abbas, le roi Idriss Ier de Lybie et Alwin Pereira, premier ministre de Ceylan : rien de concret ne sort de cette rencontre. Juste une réaffirmation, dans le contexte de crise paroxystique du Congo, de certaines valeurs d’Accra I50. Quelques jours plus tard, dans la nuit du 16 au 17 janvier, Lumumba est assassiné à Élisabethville.

    54Suite à son entrevue avec Nasser à la mi-septembre à New York, Thomas Kanza avait insisté en vain auprès de Lumumba sur la prudence conseillée par le Raïs, déclenchant la colère du dirigeant congolais :

    Prudence, prudence, tout le monde me recommande la prudence. Les Africains sont des couards, ils nous prennent pour des innocents. Tous les Nasser, Nkrumah et Sékou Touré font de beaux discours sur le Congo, mais ils ne savent pas de quoi ils parlent, ils feraient mieux de s’activer pour m’emmener à New York pour que je puisse parler du Congo et des Congolais. Après tout, je suis chef de gouvernement comme eux et mon pays est plus grand et plus riche que le leur51.

    55Lumumba était prompt à l’emportement, un certain nombre d’erreurs politiques lui sont d’ailleurs imputables. Nkrumah a essayé de faire vivre pratiquement les idées d’Accra, il a été fidèle à l’homme Patrice Lumumba, mais les leaders africains n’ont pas tous voulu ou pu honorer leurs promesses dans le contexte tendu de l’époque.

    ****

    « L’Afrique ! Elle se fout de toi, l’Afrique ! Elle ne peut rien pour toi, l’Afrique52 ! » M’Siri (ricanant) C’EST UN EPIGRAPHE !!!

    56Les écrits évoquant l’amitié de Lumumba et de Fanon sont nombreux53, les sources directes nettement moindres. Beaucoup de similitudes ont été mises en avant entre le destin des deux hommes : nés au milieu des années vingt, morts jeunes à quelques mois d’intervalles, un fort charisme et beaucoup de foi en l’homme54. Sur le continuum des relations entre les deux hommes, les sources sont lacunaires mais un examen précis de différentes archives et témoignages permet de dégager quelques remarques et de dépasser cette vision très lisse de leurs relations. Outre leurs rapports d’amitié, leurs divergences de conception politique déjà perceptibles à Accra vont s’accentuer dans le contexte d’échec patent de Lumumba, et dans la perspective plus générale de la Realpolitik du GPRA en quête d’indépendance.

    9 Fanon et Lumumba : l’amitié minée par les dissensions stratégiques

    57Jean-Paul Sartre rapporte les propos de Fanon sur Lumumba insistant sur la trop grande confiance de ce dernier envers son entourage, et ses capacités à retourner des situations avec ses talents d’orateur :

    On lui donnait les preuves qu’un de ses ministres le trahissait, note Fanon. Il allait le trouver, lui montrait les documents, les rapports, et lui disait — Es-tu un traître ? Regarde-moi dans les yeux et réponds. Si l’autre niait en soutenant le regard, Lumumba concluait : C’est bien, je te crois. [...] Les Blancs s’en vont, ajoute Fanon, mais leurs complices sont parmi nous, armés par eux, la dernière bataille du colonisé contre le colon, ce sera souvent celle des colonisés, entre eux55.

    58Ses propos sont ceux d’un visionnaire : avec le recul, ceux qui ont trahi Lumumba sont connus : Mobutu, Bomboko, Nendaka, Kalondji, Tshombe, Munongo, et la liste n’est pas exhaustive. Jean-Paul Sartre ajoute que Fanon « n’a jamais reproché à son ami de se faire, même involontairement, l’homme de paille du néocolonialisme ». La citation mérite examen car, après tout, Lumumba correspond-il au modèle du leader politique qu’esquisse Fanon à travers ses écrits ? Il n’est pas le leader d’une révolution congolaise, car l’indépendance a été octroyée par les Belges sans guerre de libération, et sans recours à la violence56. Il fut longtemps un « évolué » dont la pensée a très rapidement changé depuis ses écrits de 1956. Pour lui, les changements doivent être réalisés selon des méthodes pacifiques. Or Fanon a fustigé l’ambiguïté des élites colonisées :

    Elles sont violentes dans les paroles et réformistes dans les actes. [...] Elles veulent montrer leurs forces verbalement pour ne pas avoir à les utiliser57.

    59Lumumba a agi longtemps dans cette optique. Il a également prôné le neutralisme positif comme lors de la conférence de presse qu'il donne à New York le 25 juillet. En réponse à un journaliste qui lui demande son attitude à l’égard du communisme et s’il compte sur une aide économique de l’URSS, la réponse est sans équivoque :

    Pour nous, peuple congolais, l'Union soviétique est un peuple comme toute autre nation. Les questions d'idéologie ne nous intéressent pas. Notre politique de neutralisme positif nous recommande de traiter avec toute nation qui a des intentions nobles et qui ne viendrait pas chez nous dans le but d'instaurer une domination. Je vais préciser encore davantage mes intentions à ce sujet, car on parle toujours de deux blocs. La question de ces blocs ne nous intéresse pas non plus. Ce qui nous intéresse c'est l'élément humain ; nous sommes des Africains et nous le demeurons. Nous avons notre philosophie et notre morale et nous en sommes fiers58.

    60Le neutralisme est ouvertement critiqué par Fanon :

    Il y aurait beaucoup à dire sur le neutralisme. [...] Le neutralisme, cette création de la guerre froide s’il permet aux pays sous-développés de recevoir l’aide économique des deux parties, ne permet pas, en fait, à chacune de ces deux parties de venir en aide comme il le faudrait aux régions sous-développées. [...] Ces leaders [...] on les courtise. On leur offre des fleurs. On les invite. Disons-le, on se les arrache. [...] Ils voyagent énormément. Les dirigeants des pays sous-développés [...] sont des clients dorés pour les compagnies aériennes59.

    61En dix semaines au pouvoir, Lumumba a beaucoup voyagé, aux États-Unis, au Canada, en Afrique du Nord, cela lui fut d’ailleurs reproché par les membres de son gouvernement et plus largement par ses opposants.

    62Des divergences sur le recours à la violence, sur le neutralisme positif mais tout de même une convergence : l’unité africaine. L’attachement de Lumumba à ce projet est sincère et pour Fanon cela reste aussi une grande préoccupation :

    Mettre l’Afrique en branle, collaborer à son organisation, à son regroupement, derrière des principes révolutionnaires. Participer au mouvement ordonné d’un continent, c’était cela, en définitive, le travail que j’avais choisi60.

    63Ces mots extraits de ses notes prises durant l’été 1960, sont pourtant suivis de cette phrase sans concession :

    À l’est, Lumumba piétine. Le Congo, qui constituait la deuxième plage de débarquement des idées révolutionnaires, se trouvait pris dans un lacis pénible de contradictions stériles. Il fallait encore attendre avant d’investir efficacement dans les citadelles colonialistes qui s’appellent Angola, Mozambique, Kenya, Union sud-africaine61.

    64Le propos est rude, loin de l’affect. En contre-exemple, il évoque le Mali « décidé à tout, fervent et brutal, cohérent et singulièrement acéré, étendait la tête de pont et ouvrait de précieuses perspectives ». En effet, la frontière Nord du Mali jouxtant l’Algérie, elle est un enjeu important pour le GPRA, car elle offre une interface salutaire pour renforcer la situation intérieure de ce dernier et faire passer des armes depuis que la surveillance s’est accrue aux frontières avec la Tunisie et le Maroc. Fanon conduit d’ailleurs au nord du Mali une mission de reconnaissance pour l’installation d’une base pendant l’été 196062. Le pragmatisme pour le combat algérien l’emporte mais l’idéal est encore « d’abolir le désert, le nier, rassembler l’Afrique, créer le continent ». Même si ses écrits sont lacunaires, le Congo semble de plus en plus loin des préoccupations de Fanon, son admiration politique se tourne désormais vers le Camerounais Félix Moumié déjà repéré à Accra63 qu’il qualifie d’« agressif, violent, coléreux, amoureux de son pays, haineux pour les lâches et les manœuvriers. Austère, dur, incorruptible. De l’essence révolutionnaire prise dans 60 kg de muscles et d’os64 ». Les événements de la conférence de Léopoldville ne rapprochent pas Fanon du Congo.

    10 La conférence de Léopoldville : résurgence du réalisme politique au détriment de la République du Congo

    65La conférence de Léopoldville du 25 au 30 août 1960 réunissant les ministres des affaires étrangères ne fut pas un succès. Elle fit éclater la plupart des rêves de solidarité africaine entretenus par Fanon et Lumumba. Fanon ne fait pas référence à l’événement dans les sources directes dont nous disposons. Que disent les autres témoins ? La conférence s’est déroulée dans un contexte de grande confusion, les participants mirent du temps à arriver, la capitale était un lieu de désordre et de manifestations largement financés par la CIA visant à discréditer le premier ministre, comme l’explique Larry Devlin :

    À son arrivée, les manifestants crièrent « À bas Lumumba ! » et lorsqu’il commença à parler aux délégués, la foule l’étouffa de cris et de slogans hostiles. Lorsqu’un groupe pro-Lumumba intervint, les deux formations se lancèrent des pierres jusqu’à ce que la police arrive et stoppe les manifestations en tirant des coups de feu en l’air. Cet épisode contribua à tenir l’image d’un Lumumba aimé de son peuple et tenant son pays sous contrôle. Il avait compté sur cette conférence pour consolider sa position au sein du mouvement panafricain mais en lieu et place, les délégués prirent conscience des réalités de la situation au Congo65.

    66La réalité de la situation reposait clairement sur une entreprise de démolition générée de façon endogène et exogène. À l’intérieur du pays, à ce moment-là, Lumumba est fragilisé suite à la rupture diplomatique avec le Secrétaire général de l’ONU et la violente répression contre les sécessionnistes, les Baluba, près de Bakwanga au Kasaï. Ces événements donnèrent du « grain à moudre » à Kasa-Vubu et aux opposants de Lumumba au sein du gouvernement, aux observateurs et journalistes étrangers comme Jane Rouche66. Ils jetèrent un sérieux discrédit sur l’homme et offrirent au président Kasa-Vubu, soutenu entre autres par la CIA67, une occasion de révoquer son Premier ministre. À l’extérieur, au moment où se tient la conférence à Léopoldville, la réunion d’Abidjan du mois d’octobre 1960 est en projet pour rassembler les représentants de douze anciennes colonies françaises sous la conduite d’Houphouët Boigny. L’objectif est d’étudier une possibilité de médiation entre la France et l’Algérie et de définir une position commune à l’ONU sur la crise congolaise. Un rapprochement sous la conduite du président Fulbert Youlou avec Kasa-Vubu, Tshombe et Kalondji est amorcé.

    67Fanon est présent à Léopoldville fin août 1960, il est accompagné de Mohammed Yazid, ministre de l’Information du GPRA, diplomate, et d’Omar Oussedik, ancien commandant Renseignement et liaison en Wilaya IV devenu secrétaire d’État à la Guerre68. Certaines sources attestent que les représentants du GPRA, dont Fanon, pensent que Lumumba est « mort politiquement » et qu’il faut chercher un successeur. Proche du Premier ministre dans cette période difficile, le témoignage de Serge Michel est précieux. Compagnon de lutte du GPRA, il a été mis à la disposition de Lumumba comme « conseiller en communication » et représentant du GPRA au Congo depuis le début d’août 1960. Lors de son passage à Tunis, Lumumba avait rencontré Ferhat Abbas à Carthage pour réaffirmer son soutien à la lutte des Algériens. Il en a aussi profité pour réclamer au nom de l’entraide africaine, l’envoi au Congo de conseillers en tout genre. Son voyage aux États-Unis lui avait révélé à quel point son image médiatique était déjà écornée et nécessitait l’engagement d’un attaché de presse. La rencontre avec Serge Michel, alias Lucien Douchet, aboutit à un accord de collaboration quasi immédiat.

    68Les pages écrites par Serge Michel sont très dures pour les membres du GPRA. Alice Cherki évoque des relations difficiles entre Fanon et Serge Michel69, mais le témoignage de ce dernier fait sens. Les délégués du GPRA sont contents de se revoir, néanmoins Serge Michel a du mal à les reconnaître. Pour lui, à leur arrivée, aucun d’entre eux n’est au courant précisément de la situation au Congo. Ils semblent surtout préoccupés de recueillir « le maximum de promesses de votes africains favorables à la thèse algérienne au prochain débat de l’ONU », il ajoute que « même Frantz et Omar prêchent le réalisme, ils refusent de se compromettre en chantant l’union sacrée de l’Afrique et recommandent le compromis ».

    69Dans ce contexte difficile, il est chargé par Lumumba d’écrire le discours d’ouverture de la conférence dans lequel il va mettre un point d’honneur à rappeler les promesses faites à Accra70.

    Combattants de la liberté africaine vous avez le devoir de montrer une fois de plus au monde et à nos détracteurs que rien ne saurait nous faire dévier de notre objectif commun : la libération de l’Afrique. [...] Tous ont compris que si le Congo meurt, toute l’Afrique bascule dans la nuit de la défaite et de la servitude. [...] Tous ont témoigné que l’on ne débat pas de ce principe mais que l’on se bat pour le défendre. [...] L’unité et la solidarité africaines ne sont plus des rêves, elles doivent se traduire par des décisions71.

    70À la fin des travaux, Lumumba en réunion avec les représentants du GPRA réaffirme son besoin de l’aide qui lui avait été promise fraternellement. Serge Michel témoigne qu’à la fin de la réunion, Fanon lui conseille de « laisser tomber Lumumba [...] car il est foutu. Passe avec Kasa-Vubu72 ». Oussedik révèle plus tard qu’il aurait avec Fanon essayé de convaincre Lumumba de renoncer à son poste de Premier ministre pour se consacrer à la réorganisation de son parti73. Serge Michel est accablé, la suite des événements le contraint à partir du Congo car sa vie est en danger après la prise de pouvoir de Mobutu.

    71Deux raisons majeures peuvent expliquer ce changement de politique du GPRA. Premièrement, il tend à s’aligner sur la position d’un pays dont il est tributaire en raison de l’hébergement par ce dernier de révolutionnaires algériens : il s’agit de la Tunisie, de plus en plus hostile à Lumumba. En outre, le timing de la prochaine session à l’ONU concernant la question algérienne conduit le GPRA à prendre du recul sur le Congo74. De retour à Tunis, Serge Michel rend compte de sa mission auprès de ses amis du GPRA en « faisant part de son amertume devant l’attitude des pays frères à l’égard de son ami » Lumumba75. Pour sa fille, après l’épisode congolais, Serge Michel garde « à jamais un éclat d’Afrique planté dans ses rêves76 ».

    72Intégré au groupe né à Accra, Félix Moumié est considéré comme un proche de Fanon et de Lumumba. Il est présent à Léopoldville lors de la conférence, il s’attarde après la fin des débats et le départ de Fanon. Il représente l’UPC en exil, dont le projet majeur, encore en suspens est la création d’un gouvernement révolutionnaire. Dans une lettre de Marthe Moumié adressée à son mari et camarade de combat Félix, datée du 24 août 1960, elle suggère un certain nombre de points à aborder avec Lumumba lors de la visite de Moumié au Congo, car la situation est « bénéfique77 ». Elle évoque la nécessité de la reconnaissance du gouvernement révolutionnaire en projet par Lumumba. Pour elle, il faut faire vite car :

    Il est clair que l’aide du Congo nous sera disponible à un temps limité. Pour ses faits à l’heure où le Congo est au prise avec nos ennemis, nous devons les serrer à nous donner certains avantages [...] Une fois après sa victoire, il [Patrice Lumumba] commencera une autre politique, les influences politiques étrangères vont commencer [...] il s’est d’ailleurs prononcé dans ses discours pour le neutralisme positive dont nous connaissons comme poison à l’heure actuelle en Afrique [...] la position neutraliste de Lumumba ira à l’encontre de notre orientation politique et nos principes fondamentaux [...] Le Congo aura après sa victoire adopter une politique semblable à d’autres pays africains que nous connaissons déjà, sa rentrer dans des unions et les fédérations africaines déjà existant lui fera subir leurs influences.

    73Marthe Moumié insiste aussi longuement sur la nécessité de demander à Lumumba de délivrer des passeports pour les camarades de l’UPC puisque la Guinée ne souhaite plus leur en fournir. Le pragmatisme de la lettre interpelle, les propos utilitaristes envers Lumumba, le jugement posé politiquement sur le premier Ministre sont sans concession. Difficile de savoir si Moumié a suivi les suggestions de sa femme78, il est contraint de partir du Congo vers la mi-octobre 1960 suite à un ordre d’expulsion du collège des commissaires79.

    74Les prises de position des leaders africains face à la crise du Congo, la disparition tragique de Patrice Lumumba suite à son isolement progressif, le 16 janvier 1961, révèlent avec acuité la difficulté à passer de la théorie à la pratique panafricaine. Seul Lumumba semble avoir cru à cette solidarité, avec une confiance presque trop absolue qui l’a poussé à commettre un certain nombre d’erreurs tactiques.

    75Incontestablement ce qui s’est passé au Congo n’est pas à une réussite. La révélation publique de la mort de Lumumba, le 13 février, replace le Congo au centre des préoccupations africaines. Les objectifs et les résolutions prises et écrites par les participants à Accra se sont effritées et se sont heurtées à la Realpolitik africaine guidée le plus souvent par les intérêts nationaux. Les interlocuteurs d’hier en « communion affective » ont choisi le plus souvent l’efficacité, le concret et le réalisme à court terme par rapport aux considérations de principe, d’éthique et de morale. Ils ont évalué de façon différenciée les rapports des forces en présence et ont fait prévaloir leur lutte et l’intérêt national ou « nationiste80 », la stratégie panafricaine ne se révélant pas toujours la plus efficiente faute de moyens, d’expérience et de temps.

    76Cette cohésion a été d’autant plus mise à mal que la lecture binaire « colons-colonisés » s’est effacée au profit d’une lecture plus complexe mettant en jeu des personnalités politiques locales guidées par les colons d’hier. Mais cet échec caractérisé par une réduction de leur marge de manœuvre a aussi aguerri les leaders africains à la politique internationale, leur offrant une expérience teintée d’autocritique et leur ouvrant un temps possible pour construire l’avenir. Dans son article, au titre emblématique « Pouvions-nous faire autrement81 ? », Fanon fustige le choix fait par Lumumba d’avoir fait appel à l’ONU, le choix des pays africains d’avoir envoyé leurs troupes dans le cadre de l’ONU, Fanon parle du résultat comme d’une « honte ». Il s’agit d’une critique à peine feutrée de la politique adoptée par Lumumba et entre autres par le Ghana. Il évoque aussi la trop grande confiance de Lumumba en ses qualités de leader charismatique capable de convaincre son peuple. Enfin, il écrit :

    Notre tort est d’avoir été légèrement confus dans nos démarches. Il est de fait qu’en Afrique, aujourd’hui, les traîtres existent. Il fallait les dénoncer et les combattre.

    77Pragmatiquement, les leaders africains ont eu à combattre leurs traîtres mais aussi leurs propres peurs, leurs propres limites économiques et culturelles, et à faire face à la réalité de la praxis politique. Pour Nkrumah, la crise congolaise a radicalisé sa pensée : la tactique de la non-violence cède le pas à la légitimation de l’usage de la force. Elle a fait aussi évoluer sa confiance en l’ONU, jugée trop excessive par les contemporains, imputable autant à sa conscience aiguë d’un manque de moyens financiers pour entretenir un corps militaire ghanéen ou plus largement panafricain, mais aussi à son souci d’utiliser la bannière onusienne pour éviter de compromettre son charisme politique et son rôle régional en cas d’échec. Indubitablement, la crise congolaise a permis au panafricanisme militant de se tester mais aussi de progresser et de cerner ses limites. Début 1961, les enjeux sont de taille : l’atmosphère n’est plus au « panafricanisme de sentiment » car la violence s’est instituée, avec les assassinats de Félix Moumié et Patrice Lumumba, en pratique de régulation des relations postcoloniales.

    Notes de bas de page

    1 Aimé Césaire, Une saison au Congo, Paris, Seuil, 1973, p. 134.

    2 Elikia Mbokolo, « George Padmore, Kwame Nkrumah, Cyril L. James et l’idéologie de la lutte panafricaine », téléchargeable sur https://jugurtha.noblogs.org/files/2018/02/mbokolo.pdf, consulté le 18 mai 2024.

    3 George Padmore, Pan-africanism or Communism ? The coming struggle for Africa, Dobson, Londres, 1956, p. 350-351.

    4 Comme le précise Nkrumah dans sa lettre du 6 décembre 1968 à James et Grace Bogg dans June Milne (dir), Kwame Nkrumah, the Conakry years — his life and letters, Panaf, Londres, 1990 p. 270.

    5 Aimé Césaire, Une saison au Congo, Paris, Seuil, 1973, p. 85.

    6 Comme le précise Nkrumah dans sa lettre du 6 décembre 1968 à James et Grace Bogg dans June Milne (dir), Kwame Nkrumah, the Conakry years — his life and letters, Londres, Panaf, 1990 p. 174.

    7 El Moudjahid, 24 décembre 1958, no 34 cité dans Frantz Fanon, Œuvres — Pour la Révolution africaine, Paris, La Découverte, 2011, p. 833. Les citations des textes de Fanon seront faites selon la pagination des Œuvres.

    8 El Moudjahid, 24 décembre 1958, no 34 cité dans Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Paris, La Découverte, 2011, p. 833.

    9 El Moudjahid, 24 décembre 1958, no 34 cité dans Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Paris, La Découverte, 2011, p. 837.

    10 Frantz Fanon, Œuvres — De la violence, Paris, La Découverte, 2011, p. 489.

    11 El Moudjahid, 24 décembre 1958, no 34 cité dans Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Paris, La Découverte, 2011, p. 838.

    12 Fanon évoque le Dr Félix Moumié à la tête des représentants du Cameroun comme ayant été chaleureusement applaudi au cours d’une session de l’ONU.

    13 Sur les différentes raisons pour expliquer l’absence de Kasa-Vubu voir Jean Omasombo et Benoît Verhaegen, Patrice Lumumba, acteur politique — juillet 1956-février 1960, Paris, L’Harmattan, p. 169.

    14 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba-conflict in the Congo, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 49.

    15 Jean Omasombo et Benoît Verhaegen, Patrice Lumumba, acteur politique, Paris, L’Harmattan, p. 170.

    16 Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, Paris, Présence africaine, 1963, p. 11-12.

    17 Ibid.

    18 Selon Thomas Kanza, un Américain parlant très bien le français, s’est proposé pour être son interprète. Nkrumah a découvert plus tard qu’il s’agissait d’un agent de la CIA. Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 50.

    19 Rapport de la sûreté coloniale, « La conférence des peuples d’Afrique à Accra » non daté. Archives africaines dossier AI 4733 CEAF (Tervuren).

    20 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 50.

    21 Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, Paris, Présence africaine, 1963, p. 13-21.

    22 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo a case study of foreign pressures in an independent state, Cambridge, Panaf, Londres, 1967, p. 17.

    23 Kwame Nkrumah, L’Afrique doit s’unir, Paris, Présence Africaine, p. 159.

    24 « For too long in our History, Africa has spoken through the voices of others. Now, what I have called an african personnality in through the voices of Africa’s own sons » dans Kwame Nkrumah, I speak of freedom, Londres, Heinemann, 1961 p. 125.

    25 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo, Londres, Panaf, 1967, p. XVI (introduction).

    26 Notice éditée par l’office de l’information et des relations publiques pour le Congo Belge et le Royaume-Uni, 1959, tome II p. 18.

    27 Pierre Davister, Katanga, enjeu du monde, Bruxelles, éd. Europe-Afrique, 1960, p. 12.

    28 CRISP, Congo 1960, Bruxelles, éd. J. Gérard-Libois et B. Verhaegen, 1961, p. 280.

    29 Aimé Cesaire, Une saison au Congo, Paris, Seuil, 1973, p. 85.

    30 Yves Benot, Idéologies des indépendances africaines au xxe siècle, Paris, Maspéro, 1969, p. 146-147.

    31 Jean-Claude Willame, Patrice Lumumba — la crise congolaise revisitée, Paris, Karthala, 1990, p. 343.

    32 Célestin Kabuya, Tribalisme et idéologies zairoises, Louvain la neuve, Cabay, 1986, p. 13.

    33 « J’espère que je n’aurai pas à la regretter » aurait-il déclaré à ceux qui le conseillaient d’accepter cette concession. Entretien réalisé avec Maryse Hockers le 11 avril 2011.

    34 Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, Paris, Présence africaine, 1963, p. 197-202.

    35 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo, Londres, Panaf, 1967, p. 39. Ambivalence évoquée entre Alexander et Djinn à cette page pour la première fois par Nkrumah.

    36 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 209.

    37 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo, Londres, Panaf, 1967, p. 17.

    38 Ibid., p. 25-26, Tshombé fait allusion au communisme.

    39 Proposition votée à large majorité.

    40 Entretien réalisé avec Maryse Hockers le 11 avril 2011.

    41 Voir supra, p. 24.

    42 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo, Londres, Panaf, 1967, p. 34.

    43 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 279.

    44 Archives CEAF VII BV RDC LUMUMBA N01302.

    45 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo, Londres, Panaf, 1967, p. 46-47.

    46 Ibid., p. 83.

    47 Entretien réalisé avec Maryse Hockers le 12 avril 2011.

    48 Placé en résidence surveillée, Lumumba parvient à s’enfuir, avant d’être repris par les soldats de Mobutu près de Port-Francqui le 1er décembre, puis ramené à Leopoldville. Il sera ensuite envoyé à Moïse Tshombé dans le Katanga, puis exécuté dans la nuit du 16 au 17 janvier 1961.

    49 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba-conflict in the Congo, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 251.

    50 Michel Kounou la qualifie de « bravade honorable » mais stérile, Le panafricanisme : de la crise à la renaissance, Yaoundé, Clé, 2007, p. 208.

    51 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 340.

    52 Aimé Césaire, Une saison au Congo, Paris, Seuil, 1973, p. 124.

    53 Alice Cherki, Frantz Fanon, portrait, Paris, Seuil, 2000, p. 215, David Macey, Frantz Fanon — une vie, Paris, La Découverte, 2011, p. 460-461, Jean-Paul Sartre, préface de l’ouvrage de Jean Van Lierde, p. XLV.

    54 Losso Gazi (université d’Annaba, Algérie), communication faite lors de la rencontre internationale Frantz Fanon à Alger (10-15 décembre 1987). Archives CEAF VII RDC LUMUMBA N014.

    55 Jean-Paul Sartre, préface de l’ouvrage de Jean Van Lierde, p. II.

    56 « Un révolutionnaire sans révolution » cf. Jean-Paul Sartre, préface de l’ouvrage de Jean Van Lierde, XXIX.

    57 Frantz Fanon, Les damnés de la terre, Paris, 2004, La Découverte, p. 469.

    58 Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, Paris, Présence Africaine, 1963, Jean-Paul Sartre, préface de l’ouvrage de Jean Van Lierde, p. 281.

    59 Frantz Fanon, Les damnés de la terre, Paris, 2004, La Découverte, p. 486-487.

    60 Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Paris, 2006, La Découverte, p. 860.

    61 Ibid, p. 860.

    62 David Macey, Frantz Fanon — une vie, Paris, La Découverte, 2011, p. 460-461.

    63 Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Paris, 2006, La Découverte, p. 837.

    64 Ibid., p. 861.

    65 Larry Devlin, Mémoires d’un agent : ma vie comme chef de poste pendant la guerre froide, Bruxelles, Jourdan, 2009, p. 95, événements confirmés par Jane Rouch dans son ouvrage p. 97 et Maryse Hockers lors de notre entretien.

    66 Jane Rouch, En cage avec Lumumba, Colombes, Éditions du temps, 1961, p. 109-123.

    67 Larry Devlin, Mémoires d’un agent, Bruxelles, Jourdan, 2009, p. 96.

    68 Marie-Joëlle Rupp, Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation, Paris, Ibis Press, 2006, p. 61.

    69 Alice Cherki, Frantz Fanon, portrait, Paris, Seuil, 2000, p. 215.

    70 Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, Paris, éd. Présence Africaine, Paris 1963, p. 318.

    71 Serge Michel, Nour le voilé, Paris, Seuil, 1982, p. 216-217.

    72 Ibid., p. 222.

    73 Entretien réalisé avec O. Oussedik et cité par Jean-Claude Willame, Patrice Lumumba, la crise congolaise revisitée, Paris, Karthala, 1990, p. 358.

    74 Le 20 décembre 1960, les Nations-Unies reconnaissent le droit de l’Algérie à l’autodétermination.

    75 Serge Michel, Uhuru Lumumba, Paris, Juillard, 1961, p. 151 et « 60 jours avec P. Lumumba ».

    76 Entretien réalisé avec Marie-Joëlle Rupp, fille de Serge Michel, le 26 avril 2012.

    77 Archives de Berne — Photocopie de lettre de Mme Moumié à son mari du 24/08/60 récupérée par la police genevoise le 22 décembre 1960 BA-BUPO (A75 : 0) 530.

    78 Pas d’archive sur une réponse de Felix. Moumié à sa femme à ce jour.

    79 Jules Gérard-Libois et Jean Heinen, Congo 1960, Bruxelles, CRISP, 1989, p. 916.

    80 Michel Cahen, Ethnicité politique — pour une lecture réaliste de l’identité, Paris, L’Harmattan, 1994, p. 96.

    81 Afrique Action, no 19, 20 février 1961.

    Auteur

    • Karine Ramondy

      Université Paris I, CHRIC

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    1 Aimé Césaire, Une saison au Congo, Paris, Seuil, 1973, p. 134.

    2 Elikia Mbokolo, « George Padmore, Kwame Nkrumah, Cyril L. James et l’idéologie de la lutte panafricaine », téléchargeable sur https://jugurtha.noblogs.org/files/2018/02/mbokolo.pdf, consulté le 18 mai 2024.

    3 George Padmore, Pan-africanism or Communism ? The coming struggle for Africa, Dobson, Londres, 1956, p. 350-351.

    4 Comme le précise Nkrumah dans sa lettre du 6 décembre 1968 à James et Grace Bogg dans June Milne (dir), Kwame Nkrumah, the Conakry years — his life and letters, Panaf, Londres, 1990 p. 270.

    5 Aimé Césaire, Une saison au Congo, Paris, Seuil, 1973, p. 85.

    6 Comme le précise Nkrumah dans sa lettre du 6 décembre 1968 à James et Grace Bogg dans June Milne (dir), Kwame Nkrumah, the Conakry years — his life and letters, Londres, Panaf, 1990 p. 174.

    7 El Moudjahid, 24 décembre 1958, no 34 cité dans Frantz Fanon, Œuvres — Pour la Révolution africaine, Paris, La Découverte, 2011, p. 833. Les citations des textes de Fanon seront faites selon la pagination des Œuvres.

    8 El Moudjahid, 24 décembre 1958, no 34 cité dans Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Paris, La Découverte, 2011, p. 833.

    9 El Moudjahid, 24 décembre 1958, no 34 cité dans Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Paris, La Découverte, 2011, p. 837.

    10 Frantz Fanon, Œuvres — De la violence, Paris, La Découverte, 2011, p. 489.

    11 El Moudjahid, 24 décembre 1958, no 34 cité dans Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Paris, La Découverte, 2011, p. 838.

    12 Fanon évoque le Dr Félix Moumié à la tête des représentants du Cameroun comme ayant été chaleureusement applaudi au cours d’une session de l’ONU.

    13 Sur les différentes raisons pour expliquer l’absence de Kasa-Vubu voir Jean Omasombo et Benoît Verhaegen, Patrice Lumumba, acteur politique — juillet 1956-février 1960, Paris, L’Harmattan, p. 169.

    14 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba-conflict in the Congo, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 49.

    15 Jean Omasombo et Benoît Verhaegen, Patrice Lumumba, acteur politique, Paris, L’Harmattan, p. 170.

    16 Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, Paris, Présence africaine, 1963, p. 11-12.

    17 Ibid.

    18 Selon Thomas Kanza, un Américain parlant très bien le français, s’est proposé pour être son interprète. Nkrumah a découvert plus tard qu’il s’agissait d’un agent de la CIA. Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 50.

    19 Rapport de la sûreté coloniale, « La conférence des peuples d’Afrique à Accra » non daté. Archives africaines dossier AI 4733 CEAF (Tervuren).

    20 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 50.

    21 Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, Paris, Présence africaine, 1963, p. 13-21.

    22 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo a case study of foreign pressures in an independent state, Cambridge, Panaf, Londres, 1967, p. 17.

    23 Kwame Nkrumah, L’Afrique doit s’unir, Paris, Présence Africaine, p. 159.

    24 « For too long in our History, Africa has spoken through the voices of others. Now, what I have called an african personnality in through the voices of Africa’s own sons » dans Kwame Nkrumah, I speak of freedom, Londres, Heinemann, 1961 p. 125.

    25 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo, Londres, Panaf, 1967, p. XVI (introduction).

    26 Notice éditée par l’office de l’information et des relations publiques pour le Congo Belge et le Royaume-Uni, 1959, tome II p. 18.

    27 Pierre Davister, Katanga, enjeu du monde, Bruxelles, éd. Europe-Afrique, 1960, p. 12.

    28 CRISP, Congo 1960, Bruxelles, éd. J. Gérard-Libois et B. Verhaegen, 1961, p. 280.

    29 Aimé Cesaire, Une saison au Congo, Paris, Seuil, 1973, p. 85.

    30 Yves Benot, Idéologies des indépendances africaines au xxe siècle, Paris, Maspéro, 1969, p. 146-147.

    31 Jean-Claude Willame, Patrice Lumumba — la crise congolaise revisitée, Paris, Karthala, 1990, p. 343.

    32 Célestin Kabuya, Tribalisme et idéologies zairoises, Louvain la neuve, Cabay, 1986, p. 13.

    33 « J’espère que je n’aurai pas à la regretter » aurait-il déclaré à ceux qui le conseillaient d’accepter cette concession. Entretien réalisé avec Maryse Hockers le 11 avril 2011.

    34 Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, Paris, Présence africaine, 1963, p. 197-202.

    35 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo, Londres, Panaf, 1967, p. 39. Ambivalence évoquée entre Alexander et Djinn à cette page pour la première fois par Nkrumah.

    36 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 209.

    37 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo, Londres, Panaf, 1967, p. 17.

    38 Ibid., p. 25-26, Tshombé fait allusion au communisme.

    39 Proposition votée à large majorité.

    40 Entretien réalisé avec Maryse Hockers le 11 avril 2011.

    41 Voir supra, p. 24.

    42 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo, Londres, Panaf, 1967, p. 34.

    43 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 279.

    44 Archives CEAF VII BV RDC LUMUMBA N01302.

    45 Kwame Nkrumah, Challenge of the Congo, Londres, Panaf, 1967, p. 46-47.

    46 Ibid., p. 83.

    47 Entretien réalisé avec Maryse Hockers le 12 avril 2011.

    48 Placé en résidence surveillée, Lumumba parvient à s’enfuir, avant d’être repris par les soldats de Mobutu près de Port-Francqui le 1er décembre, puis ramené à Leopoldville. Il sera ensuite envoyé à Moïse Tshombé dans le Katanga, puis exécuté dans la nuit du 16 au 17 janvier 1961.

    49 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba-conflict in the Congo, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 251.

    50 Michel Kounou la qualifie de « bravade honorable » mais stérile, Le panafricanisme : de la crise à la renaissance, Yaoundé, Clé, 2007, p. 208.

    51 Thomas Kanza, The rise and the fall of Patrice Lumumba, Cambridge, Schenkman publishing compagny, 1972, p. 340.

    52 Aimé Césaire, Une saison au Congo, Paris, Seuil, 1973, p. 124.

    53 Alice Cherki, Frantz Fanon, portrait, Paris, Seuil, 2000, p. 215, David Macey, Frantz Fanon — une vie, Paris, La Découverte, 2011, p. 460-461, Jean-Paul Sartre, préface de l’ouvrage de Jean Van Lierde, p. XLV.

    54 Losso Gazi (université d’Annaba, Algérie), communication faite lors de la rencontre internationale Frantz Fanon à Alger (10-15 décembre 1987). Archives CEAF VII RDC LUMUMBA N014.

    55 Jean-Paul Sartre, préface de l’ouvrage de Jean Van Lierde, p. II.

    56 « Un révolutionnaire sans révolution » cf. Jean-Paul Sartre, préface de l’ouvrage de Jean Van Lierde, XXIX.

    57 Frantz Fanon, Les damnés de la terre, Paris, 2004, La Découverte, p. 469.

    58 Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, Paris, Présence Africaine, 1963, Jean-Paul Sartre, préface de l’ouvrage de Jean Van Lierde, p. 281.

    59 Frantz Fanon, Les damnés de la terre, Paris, 2004, La Découverte, p. 486-487.

    60 Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Paris, 2006, La Découverte, p. 860.

    61 Ibid, p. 860.

    62 David Macey, Frantz Fanon — une vie, Paris, La Découverte, 2011, p. 460-461.

    63 Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, Paris, 2006, La Découverte, p. 837.

    64 Ibid., p. 861.

    65 Larry Devlin, Mémoires d’un agent : ma vie comme chef de poste pendant la guerre froide, Bruxelles, Jourdan, 2009, p. 95, événements confirmés par Jane Rouch dans son ouvrage p. 97 et Maryse Hockers lors de notre entretien.

    66 Jane Rouch, En cage avec Lumumba, Colombes, Éditions du temps, 1961, p. 109-123.

    67 Larry Devlin, Mémoires d’un agent, Bruxelles, Jourdan, 2009, p. 96.

    68 Marie-Joëlle Rupp, Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation, Paris, Ibis Press, 2006, p. 61.

    69 Alice Cherki, Frantz Fanon, portrait, Paris, Seuil, 2000, p. 215.

    70 Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, Paris, éd. Présence Africaine, Paris 1963, p. 318.

    71 Serge Michel, Nour le voilé, Paris, Seuil, 1982, p. 216-217.

    72 Ibid., p. 222.

    73 Entretien réalisé avec O. Oussedik et cité par Jean-Claude Willame, Patrice Lumumba, la crise congolaise revisitée, Paris, Karthala, 1990, p. 358.

    74 Le 20 décembre 1960, les Nations-Unies reconnaissent le droit de l’Algérie à l’autodétermination.

    75 Serge Michel, Uhuru Lumumba, Paris, Juillard, 1961, p. 151 et « 60 jours avec P. Lumumba ».

    76 Entretien réalisé avec Marie-Joëlle Rupp, fille de Serge Michel, le 26 avril 2012.

    77 Archives de Berne — Photocopie de lettre de Mme Moumié à son mari du 24/08/60 récupérée par la police genevoise le 22 décembre 1960 BA-BUPO (A75 : 0) 530.

    78 Pas d’archive sur une réponse de Felix. Moumié à sa femme à ce jour.

    79 Jules Gérard-Libois et Jean Heinen, Congo 1960, Bruxelles, CRISP, 1989, p. 916.

    80 Michel Cahen, Ethnicité politique — pour une lecture réaliste de l’identité, Paris, L’Harmattan, 1994, p. 96.

    81 Afrique Action, no 19, 20 février 1961.

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    Ramondy, K. (2024). D’Accra (décembre 1958) à Léopoldville (août 1960) : le panafricanisme à l’épreuve de la crise congolaise. In A. Boukari-Yabara, J. Louis, & P. Nken Ndjeng (éds.), Le panafricanisme en questions. Montpellier: Presses universitaires de la Méditerranée. https://doi.org/10.4000/14s0f
    Ramondy, Karine. « D’Accra (décembre 1958) à Léopoldville (août 1960) : le panafricanisme à l’épreuve de la crise congolaise ». In Le panafricanisme en questions, édité par Amzat Boukari-Yabara, Joanès Louis, et Philippe Nken Ndjeng. Montpellier: Presses universitaires de la Méditerranée, 2024. doi:10.4000/14s0f.
    Ramondy, Karine. « D’Accra (décembre 1958) à Léopoldville (août 1960) : le panafricanisme à l’épreuve de la crise congolaise ». Le panafricanisme en questions, édité par Amzat Boukari-Yabara et al., Presses universitaires de la Méditerranée, 2024, https://doi.org/10.4000/14s0f.

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    Boukari-Yabara, A., Louis, J., & Nken Ndjeng, P. (éds.). (2024). Le panafricanisme en questions. Montpellier: Presses universitaires de la Méditerranée. https://doi.org/10.4000/14s2s
    Boukari-Yabara, Amzat, Joanès Louis, et Philippe Nken Ndjeng, éd. Le panafricanisme en questions. Montpellier: Presses universitaires de la Méditerranée, 2024. doi:10.4000/14s2s.
    Boukari-Yabara, Amzat, et al., éditeurs. Le panafricanisme en questions. Presses universitaires de la Méditerranée, 2024, https://doi.org/10.4000/14s2s.
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