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    Plan détaillé Texte intégral La Terreur : cerner un concept historique ?Les grands courants historiographiquesL’interprétation « classique » Notes de bas de page Auteur

    Terror and its Representations

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    La Terreur révolutionnaire : Enjeux historiographiques et idéologiques

    Serge Bianchi

    p. 17-33

    Texte intégral La Terreur : cerner un concept historique ?Les temps de la TerreurLes rouages de la TerreurUn bilan discutéLes grands courants historiographiquesLes contre-révolutionnairesL’interprétation « libérale »L’interprétation « classique »Essai de bilan raisonnéCe qu’est la Terreur (les acquis)Ce que masque le vocable : politisation, économie dirigée...Ce que la Terreur ne peut qualifier : les politiques des sciences et des arts Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Il serait difficile d’aborder les liens entre les politiques successivement qualifiées de « terreurs » (mis en actes par des individus ou des États) sans une mise en perspective de la Terreur de l’an II de la Révolution française éclairée par des ouvrages et colloques récents1. Il s’agira dans un premier temps de clarifier le vocable, de le définir dans le temps, l’espace, les acteurs et les qualificatifs ; puis de dresser un rapide état des lieux des controverses historiographiques (et idéologiques) ; enfin de vérifier son statut dans la recherche présente, entre une terreur « au cœur de l’histoire » et un concept en voie de redéfinition quant à ses mythes et ses interprétations.

    La Terreur : cerner un concept historique ?

    2La Terreur est une période de la décennie révolutionnaire que l’on peut dater, dans les discours, les institutions, les rouages. Elle s’avère, dès lors, distincte des phénomènes de violence et des journées révolutionnaires (Grande Peur...), qui lui sont souvent associées. Elle peut désigner un mode politique (« le gouvernement révolutionnaire »), des institutions judiciaires, des pratiques, qu’il convient de qualifier et de clarifier.

    Les temps de la Terreur

    3Le premier problème est de savoir quand elle est mise « à l’ordre du jour »2. Si l’on prend les décrets et les lois, la Terreur (avec une majuscule) débuterait le 5 septembre 1793 (C. Mazauric, après J. Guilhaumou et bien d’autres manuels3...) après une journée menée par des sections sans-culottes et les Enragés4. Au mois de décembre 1793 (frimaire an II) est défini (entre le 5 et le 25) le fonctionnement du Gouvernement révolutionnaire. La loi de Grande Terreur, rapporté par Couthon, date du 10 juin 1794 (le 22 prairial de l’an II). Si l’on prend la période du Comité de salut public dirigé par Robespierre, il s’agit de l’année qui sépare le 28 juillet 1793 du 9 thermidor (soit le 27 juillet 1794)5 !

    4Enfin, s’il s’agit de la délimiter, on sortirait de la Terreur « montagnarde » le 10 thermidor6 (28 juillet 1794) pour basculer alors dans la « Terreur blanche » de l’an III et du début de l’an IV, contre les « terroristes » de l’an II7. D’où la nécessité de caractériser, même sommairement, la Terreur, à travers ses institutions, ses acteurs et ses « victimes », dans un bref état des lieux.

    Les rouages de la Terreur

    5Les linguistes (J. Guilhaumou, A. Geffroy8) montrent l’institutionnalisation du terme, que l’on pourrait dater du renversement de la monarchie, lors d’une « première terreur » (sans majuscules) qui débute en août 1792, avec un discours de Danton, le premier tribunal révolutionnaire, les massacres de septembre, mais qui se termine avant la réunion de la Convention. La Terreur « légale » débuterait en mars 1793, entre le 10 (le Tribunal Révolutionnaire) et le 21 mars (création des Comités de surveillance) jusqu’au 5 septembre, avec les journées du 31 mai-2 juin et la chute des Girondins en point fort.

    6La Terreur « à l’ordre du jour » irait du 5 septembre 1793 (le 17, la loi des suspects, le 29 septembre le maximum) jusqu’au 10 juin 1794 (22 prairial an II), comprenant les discours de Robespierre la légitimant (du 25 décembre 1793 et du 5 février 1794 — sur la terreur et la vertu), ainsi que ceux de Saint-Just (10 octobre 1793), de Billaud-Varennes (18 novembre 1793). La Grande Terreur irait du 10 juin au 17 juillet 1794, soit plus de cinq décades (six semaines). À chaque fois, des rouages judiciaires nouveaux ont été définis ainsi que leurs rapports avec les pouvoirs politiques.

    7Au centre politique, on trouve les grands comités de la Convention, puis les représentants en mission dont la connaissance s’est considérablement enrichie depuis une dizaine d’années9. Aux échelons suivants se détachent les directoires de département et de district, les armées révolutionnaires — « instruments de la Terreur dans les départements10 » — ; au niveau local le réseau des comités de surveillance11 (25000), les sociétés populaires12 (plus de 6000 en l’an II), les gardes nationales (en déclin13) et les municipalités. Les impulsions et les applications dépendent de ce maillage, mêlant les institutions légales et celles exigées par la politique de salut public.

    8Les rouages judiciaires sont bien connus. Au sommet le Tribunal Révolutionnaire, à Paris, soit, à partir de juin 1794, quatre sections qui délibèrent en même temps. Dans les départements s’ajoutent aux tribunaux criminels ordinaires14 près de 60 commissions militaires dans les régions de troubles civils.

    Un bilan discuté

    9On a souvent tenté de dénombrer les « victimes », en vérifiant les chiffres de Donald Greer en 193515. On doit distinguer les condamnations par les tribunaux (ordinaires et d’exception) — près de 17 000 — des chiffres des exécutions dans les régions de guerre civile16 et dans les villes rebelles, à Angers, à Lyon (Collot) et à Nantes (Carrier)..., soit un total de 35 000 à 40 000 personnes. Les données varient également pour les suspects17 entre 300 000 et 800 000, pour un chiffre retenu souvent de 500 000 en l’an II et une population totale de 29 millions d’habitants. Les études régionales permettent de relativiser le bilan, entre les espaces « peu touchés » et les zones les plus « sensibles18 ». Il serait utile d’évoquer également les rituels, les pratiques de la Terreur et l’imaginaire qu’ils ont suscité, en des enjeux historiographiques et idéologiques particulièrement tendus19.

    Les grands courants historiographiques

    10Plusieurs lignes ou courants s’affirment de manière radicale et tranchée, comme si, sous couvert d’impartialité, il n’était possible que de s’affronter à propos du concept de Terreur.

    Les contre-révolutionnaires

    11L’offensive est déclenchée avant la Terreur même par Edmund Burke, qui dénonce dans ses Reflections (1790) la peur et les violences, les risques d’oppression de la majorité non-gouvernante par une minorité au pouvoir. Le ver serait dans le fruit20. La pensée de Joseph de Maistre synthétise la vision des contre-révolutionnaires21. L’accent est mis sur les victimes des guerres civiles et sur le sinistre bilan de Carrier ou des colonnes infernales en Vendée. Cette région devient un lieu de mémoire22 dont des historiens vont célébrer et exalter les martyrs, jusqu’à la caractérisation des faits en « génocide23 », en violence d’État24. La dénonciation la plus éloquente au xixe siècle est celle d’Hyppolite Taine, après la Commune de Paris, quand il fait le portrait chargé des Jacobins terroristes.

    12Le procès de la Terreur devient ainsi celui de toute une période, dans toutes ses dimensions. Il y va de la terreur artistique ou « vandalisme révolutionnaire » ; de la terreur religieuse d’État, cette persécution systématique des prêtres et des fidèles pendant la déchristianisation de l’an II, ces laïcisations imposées de l’espace et du temps. Il y va de la terreur scientifique, où la République n’aurait « pas besoin de savants » ; de la terreur économique fondée sur les réquisitions. La dénonciation systématique des Jacobins et des sans-culottes se fait sur les vocables et les caricatures (surtout britanniques) qui dénoncent les « tape dur », les « tricoteuses25 » passées de la tribune au spectacle de la guillotine, les « terroristes » et les « anarchistes ».

    13La mémoire des « tombes » des victimes, celle des martyrs, se fondent sur les dénonciation des procès (de Louis XVI, Marie-Antoinette26) ; sur la dernière nuit (des Girondins, le dialogue des Carmélites) ; les réquisitoires à l’égard des « bourreaux », représentants en mission (Lebon, Carrier, Le Carpentier) ; l’arbitraire des comités révolutionnaires27. La théorie du complot, qui sous-tend la pensée contre-révolutionnaire de la Terreur, n’a pourtant pas convaincu les grands courants historiographiques qui s’affrontent au dix-neuvième siècle, pour un débat encore très vif aujourd’hui.

    L’interprétation « libérale »

    14D’Edgar Quinet à Hanna Arendt, en passant par François Furet et Patrice Gueniffey28, la Terreur est au centre de la réflexion, d’une construction antithétique de l’autre discours dominant (« classique » ? « marxiste » ?), au point qu’il est difficile de déceler quelques convergences, pourtant réelles entre ces deux interprétations. Nous proposons un schéma synthétisé à grands traits, d’un courant qui entend « étudier les principes et les résultats plus que l’événement29 ».

    15La Terreur serait dans la nature même de l’entreprise jacobine, de sa dimension « métaphysique30 », comme application des principes de 1789 (l’égalité civile) et refus des structures historiques du pays. Les jacobins, ceux de l’an II, à bien différencier de leurs devanciers « démocrates », tendraient à un mode de gouvernement centré sur un « parti unique », détenant tous les pouvoirs dans des réseaux de sociabilité politiques aux liens verticaux pour aboutir à une « machine » jacobine au sommet31 selon Augustin Cochin. Ils s’appuieraient sur des minorités militantes agissantes, les sans-culottes, qui pratiqueraient une surenchère de la violence et de l’intimidation. L’exercice du pouvoir centralisé conduirait à l’affirmation d’un système politique et judiciaire rationnel, visant à éliminer tous ceux qui ne pensent pas comme les dirigeants, et qui sont dès lors dénoncés comme suspects, voire contre-révolutionnaires.

    16Le système consisterait ainsi à dénoncer et à créer des ennemis et des adversaires même là où ils ne sont pas32, jusqu’à ce que la machine se bureaucratise et dévore ses propres agents (Enragés, Indulgents et Exagérés). Mais la Terreur ne serait ni nécessaire, ni même utile face à des circonstances qui ont évolué. La Grande Terreur serait déclenchée au moment où les armées de la République sont victorieuses, et la guerre civile éradiquée. Les colonnes infernales déferleraient quand la Vendée est déjà morte sous le sabre de Westermann. D’une certaine manière, la Terreur, devenue un système d’État, dévorerait tous ses adversaires, puis ses initiateurs jusqu’à une sortie rendue délicate par son processus interne33. Elle serait devenue le règne de l’arbitraire34, de la raison d’état et aurait multiplié les « victimes ». Elle entretiendrait « une suspicion générale et systématique35 », voir une « peur sur la ville36 », en imprégnant la vie quotidienne, en exerçant une « agression de la vie privée37 ». Elle deviendrait une « matrice », portant en germe les systèmes totalitaires de parti unique et de répression (les purges) du xxe siècle, comme réponse permanente à ce type d’aspiration au pouvoir d’un parti ou d’une faction unique.

    17Imposée par l’idéologie et la propagande, elle devrait être dissociée de la révolution libérale et démocratique, celle de 1789, des Constituants et des premiers droits de l’homme38, mais aussi d’autres aventures politiques, comme celle des Girondins ou des fédéralistes, ou des autres victimes de la terreur robespierriste, comme les Dantonistes. Car Robespierre et d’autres « robespierristes », Saint-Just, les membres des Comités à des degrés divers, Marat, ainsi que des représentants en mission « terroristes » comme Carrier39 et Lebon, seraient au cœur de la théorisation et de l’application de la Terreur40. Pour ces historiens, d’Edgar Quinet41 à Hannah Arendt42, la période terroriste de l’an II distinguerait la Révolution française des autres révolutions contemporaines (américaine, néerlandaise) où la violence n’aurait pas dégénéré en Terreur d’État. Observe-t-on dès lors un consensus chez les libéraux pour dénoncer l’ensemble de la période de l’an II, matrice des dérives communistes et totalitaires, ou bien des nuances, en particulier sur les politiques religieuses et artistiques ? Il faut reconnaître que la pensée dite libérale a abouti globalement à un « livre noir » de la Terreur, condamnant la période de l’an II, et ses acteurs, à très peu de réserves près. Aucun bilan (artistique, culturel, économique et social) ne pourrait trouver grâce à leurs yeux dans une période qui serait marquée par la censure, la propagande et le « centralisme jacobin ». Le seul égalitarisme serait dans le traitement des suspects, de toutes origines et de tous bords, l’égalité devant la mort.

    18Les enjeux idéologiques sont considérables, autour des notions de nature, de matrice, d’héritages. Il suffit de démontrer que les enjeux politiques l’auraient emporté chez les « terroristes », qui ne représenteraient que des parties réduites de la population, et en aucune manière les aspirations économiques et sociales du plus grand nombre. D’où les décomptes des sans-culottes, des sociétés populaires, et des acteurs et metteurs en scène de la Terreur. D’où la référence à Gracchus Babeuf, quand le Tribun du peuple dénonce les massacres et la dépopulation de la Vendée par le Comité « robespierriste ».

    19Certes, l’école libérale pointe également la Terreur blanche et les reprises de la répression sous le Directoire. Mais on voit combien cette interprétation de la Terreur de l’an II peut rejouer dans l’analyse des révolutions postérieures et dans l’étude comparée des processus révolutionnaires contemporains.

    L’interprétation « classique »

    20De nombreux historiens refusent de se situer dans ce courant de pensée. Ils restent attachés aux manifestations propres de la Terreur, entre compréhension et légitimation. De Michelet, et Louis Blanc, d’Alphonse Aulard43 à Michel Vovelle44, leur interprétation d’ensemble (schématisée également) s’oppose radicalement aux analyses précédentes45. La Terreur n’aurait jamais été théorisée ou préparée par les dirigeants montagnards. Elle aurait été imposée par des « circonstances » exceptionnelles, celles que rappelle Robespierre dans ses discours du 25 décembre 1793 et du 5 février 1794, reprenant l’essentiel des discours contemporains des Conventionnels et des représentants en mission. Ces « circonstances » seraient la guerre étrangère et la coalition européenne menaçant l’édifice des réformes et des acquis ; la guerre civile et la France insurgée contre l’autre et l’« inexplicable Vendée » (Barère) ; les menées des contre-révolutionnaires de l’intérieur et de l’extérieur (les émigrés). Sans ces circonstances, pas de Terreur, ou, dans le cas de Lyon, une réponse aux violences et à la terreur contre-révolutionnaires46. Mais la définition de la politique et des justices « extraordinaires » se serait faite dans le respect de la légalité, au cœur de la pensée des Conventionnels, l’exception devant cesser dès la fin de l’état d’urgence. Le premier Tribunal (et celui de mars 1793) ont été érigés par les Girondins, bien avant leur chute. Les Montagnards, juristes et légalistes, auraient maintenu les droits des accusés jusqu’à la loi de Grande Terreur, que personne ne revendiquerait et qui suivrait des tentatives d’assassinat des dirigeants. Jusque là, la Terreur aurait surtout frappé des catégories hostiles à la Révolution, qui menaçaient son existence même. Le sang des monarques47, des fermiers généraux, de Charlotte Corday, des émigrés et de leur famille n’aurait pas été si « pur48 ». Les comités révolutionnaires ont joué au plan local le rôle de vigilance et de surveillance qui leur était dévolu. 25 000 comités, les centaines de milliers de membres des sociétés populaires de l’an II, les sans-culottes ont représenté, avec les 800000 soldats et les 80000 marins le peuple en armes pour sauver la République. Mais on ne saurait assimiler l’an II à la Terreur, en masquant les enjeux sociaux considérables, l’égalitarisme jacobin et l’économie dirigée qui nourrit à la même époque les villes et les armées49, l’effort de guerre qui dresse une population contre l’Europe coalisée50 (Annie Crépin, Jean-Paul Bertaud). Dénonçant les perversions de certains (Lyon, Marseille, Nantes), les historiens classiques insistent sur d’autres aspects que la terreur pour l’an II, comme la « régénération » par les arts et la culture. Le bilan devrait aussi tenir compte de la politique de la famille. Ils dénoncent les amalgames sur la personne de Robespierre et des Montagnards51. Ni dictateurs, ni terroristes, ils auraient refusé une déchristianisation dangereuse, comme les excès de la « démocratie directe52 » ou les risques de « vandalisme ». Ils n’auraient accepté les mots d’ordre de Terreur que pour contenir le mouvement sans-culotte dans des bornes acceptables, avant de le discréditer et de le supprimer53. Victimes du système prolongé après leur chute à leurs dépens (le 10 Thermidor, la Terreur blanche des séides de Fréron54, les martyrs de prairial an III55, les journées de la faim), ils auraient été les cibles d’une reconstruction historique négative par des thermidoriens désireux de faire entrer le pays dans la « modernité » politique. On retrouverait les mêmes scènes de répression dans les États italiens (Naples, la Toscane) en 1799 ! Mais les mesures de Salut public et la Terreur pour ceux qui manquaient de vertu auraient permis de sauver la Révolution et la République56. Au reste, les révolutions libérales seraient les théâtres de massacres et de répressions qui n’auraient rien à envier à la Terreur de l’an II (Irlande en 1798, France de 1848, guerre de Sécession...).

    21Il convient donc de la resituer dans le contexte particulier qui permet de souligner des paradoxes étonnants. Pourquoi Robespierre, adversaire de la peine de mort en mai 1791 devient-il celui qui instrumentaliserait et théoriserait la terreur ? Pourquoi Fouquier-Tinville, l’accusateur public de l’an II, crierait-il son innocence, après avoir « dépêché » tant de victimes ? Pourquoi Carrier a-t-il été désigné par ses collègues comme le responsable principal des crimes de l’an II après Thermidor et guillotiné comme tel ?

    22Au total, la Terreur, produite par des circonstances exceptionnelles aurait été une œuvre collective, au prix de contraintes de Salut public. Loin d’être réductible aux seuls Montagnards, elle s’inscrirait dans un effort national salvateur et salué comme tel par de nombreux observateurs étrangers.

    Essai de bilan raisonné

    23Les colloques récents57 et les publications permettent, non de concilier les lignes définies ci-dessus, mais de proposer des aspects permettant des rapprochements entre les historiens qui refusent de se ranger derrière des interprétations idéologiquement si connotées. Peut-on proposer des « réponses sereines58 » ? La Terreur est-elle encore au « cœur de l’histoire » et au centre de toutes les contradictions de la Révolution59 ? Ou bien « partie intégrante de la Révolution », elle ne serait « plus au centre des préoccupations des historiens de la Révolution60 » ? On peut distinguer les acquis et les avancées les plus plausibles aujourd’hui.

    Ce qu’est la Terreur (les acquis)

    24La Terreur est bien un système politique et judiciaire61 mis à « l’ordre du jour », même si la formule est contestée dans sa lettre et sa légalité62. Il importe toutefois de comprendre qu’il n’est pas inhérent aux débuts de la Révolution, mais qu’il s’est forgé par strates législatives successives, conçues par ses auteurs comme autant de réponses à des situations d’exception et impliquant des institutions et des pratiques judiciaires nouvelles. Il devient alors indispensable d’analyser les discours qui la fondent et entendent la légitimer. L’apport des linguistes est à cet égard essentiel quand ils datent les emplois des termes63 — terroristes-Terreur-terroriser — en les replaçant dans les contextes de leurs emplois. Les catégories de la pensée politique — démocratie, république, vertu — sont ainsi omniprésentes dans les discours de l’an II et de l’an III qui fondent ou critiquent le système mis en place contre les opposants : « ... on conduit le peuple par la Raison et les ennemis du peuple par la terreur » [...] « Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur : la vertu, sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur, sans laquelle la vertu est impuissante » (Robespierre)64. « Tout est consommé. La Terreur contre le peuple est à l’ordre du jour » (Babeuf)65.

    25Il serait par contre malvenu de contester l’existence de ce système, de légitimer ses dérives et la nausée qu’il a provoquée dans les populations impliquées ou spectatrices. L’inventaire des dysfonctionnements du système judiciaire est l’un des devoirs essentiels de mémoire qui incombent aux historiens.

    26Le travail des tribunaux et des commissions est toutefois à interpréter selon le fonctionnement de chaque institution dans un cadre monographique, en proposant les chiffres précis des élargissements et des condamnations66, la nature et les limites des condamnations. Par exemple, sur le plan social, on ne constate guère de terreur réelle contre les ennemis économiques des sans-culottes, les accapareurs, les spéculateurs, les fournisseurs privés ou les « agioteurs ». Des études « locales » peuvent nous permettre de nuancer une histoire trop « conceptuelle67 ».

    27La Terreur est une réalité très contrastée dans le temps et dans l’espace. À cet égard, des visions différentes séparent les historiens des régions de guerre civile, de la Gironde ou de Lyon de ceux des régions « bleues » comme la Vienne68 et de la Seine-et-Oise69. Pour les suspects, interviennent l’action très variable des comités révolutionnaires70, l’intervention des populations locales71, le rôle réel des armées révolutionnaires. Des bilans régionaux différenciés rendent mieux compte de la complexité de la géopolitique française en temps de révolution que les jugements globalisants et réducteurs.

    Ce que masque le vocable : politisation, économie dirigée...

    28Le colloque de Rouen sur « Les politiques de la Terreur » (janvier 2007) a marqué une volonté « d’observer tous les aspects et tous les effets de la période et non pas seulement les violences ». « Elle [la Terreur] ne doit pas être étudié dans ses seules dimensions politiques ». L’un des acquis de cette réflexion collective est de mettre en valeur les politiques que le mot générique terreur masque ou minore.

    29La période qualifiée de Terreur serait aussi celle de la plus grande politisation des Français. Des historiens insistent sur l’importance de la médiation des sociétés populaires (plus de 6000 en l’an II), la grande fréquence des délibérations et des assemblées d’habitants72. On n’aurait jamais autant délibéré sur les affaires locales qu’en l’an II. La fréquence des fêtes, des manifestations politiques et militaires marque l’importance d’un lien local que la centralisation n’a pu encore étouffer73. Ce lien est entretenu par les représentants en mission, vecteurs et acculturateurs, pas uniquement jacobins, souvent à l’écoute des représentants élus (des départements aux communes). Le rôle des représentants en mission doit être totalement repensé à la lumière des travaux récents, en particulier autour du lien local (afin de dissiper les légendes des « proconsuls », y compris les plus discrédités74).

    30Ces éléments et l’effort de guerre remettent en cause bien des aspects de la théorie du « parti unique » et de la « centralisation », même si les concentrations d’autorité par les agents nationaux caractérisent les contours de la Grande Terreur, la reprise en main des institutions locales, ainsi que la mise au pas des sociétés populaires et des comités de surveillance considérés comme « autonomes ».

    31L’application partielle de l’économie dirigée est aussi à prendre en compte. Des ouvrages récents, tels ceux d’Anatoli Ado75, de Jean-Pierre Gross, et Jean-Pierre Poussou76, permettent des interprétations neuves sur l’économie dirigée, la politique des salaires, des biens nationaux et communaux, la Bienfaisance nationale et des politiques de l’emploi77.

    32Hannah Arendt montre que la tension vers l’égalité et la politisation des masses caracterise également (en plus de la Terreur) cette période de l’an II. En outre, des historiens qualifiés — tels Jean-Paul Bertaud et Annie Crépin78 — mettent l’accent sur les succès militaires liés à la levée en masse (août 1793) et à la mobilisation militaire et civile de tout un pays, qui ont permis de dégager les frontières et de « libérer » des peuples voisins (batave et rhénan). Ces résultats sont aussi imputables à la Terreur dans un cadre « national » soulevé par de nombreux étrangers (dont Kant79 et Clausewitz), alors que Tocqueville voit plutôt les effets pervers des guerres qui « détruisent les démocraties ».

    Ce que la Terreur ne peut qualifier : les politiques des sciences et des arts

    33Il n’a pas existé de terreur scientifique, mais une contribution majeure de la communauté scientifique à l’effort de guerre et de pédagogie de l’an II80. L’idée que « La Révolution n’a pas besoin de savants » est une rumeur que Grégoire endosse au lendemain de thermidor, pour discréditer les Robespierristes, auxquels il a été associé dans le Comité d’Instruction publique. On ne peut non plus parler de « théâtre de la terreur81 », ce que montrent de nombreux colloques et publications d’actualité en matière de répertoire, de mise en scène, d’engagement des auteurs, des acteurs et des publics82, mais plutôt des utopies et des limites d’un « théâtre républicain » à destination du peuple des citoyens83.

    34Le « vandalisme révolutionnaire » est un mythe tenace, très idéologique, une invention des Thermidoriens pour les « dédouaner », masquant une politique parallèle à « l’iconoclasme » (destructions symboliques) de préservation du patrimoine et des musées, et une véritable politique artistique84.

    35Des historiens de tous bords placent l’an II au centre d’une entreprise utopique de « régénération », de l’espace, du temps, du rapport à la politique et à la culture85. Cette utopie est, selon nous, autonome par rapport au système politique et judiciaire parallèle à sa construction. C’est abusivement que l’on qualifie de Terreur de nos jours l’ensemble des manifestations comprises dans cette année décisive86.

    36Il s’avère donc nécessaire de dénoncer les effets pervers des légendes noires et des représentations de la Terreur dans les littératures et les films à l’étranger. On pense particulièrement à l’Allemagne sous la plume de Stefan Zweig87 et aux États-Unis avec les films de la guerre froide88. Par conséquent, il est nécessaire de démonter le procès peu compréhensible fait à Robespierre et les stéréotypes qui courent sur la période89. C’est pourquoi il faut refuser, selon nous, l’application excessive du concept de Terreur à une période que l’on peut qualifier simultanément de période de « salut public », « gouvernement révolutionnaire » et « régénération » (politique et culturelle).

    37Ces distinctions devraient permettre aussi de mener des études comparatives avec d’autres révolutions contemporaines. Le grand intérêt des études sur la Terreur et ses représentations demeure la confrontation d’expériences d’institutionnalisation de systèmes de répression dont les États légitiment par les risques que les oppositions font courir à la légalité et à la démocratie. Tout se passe dans une dialectique devenue classique de « terrorisme » débouchant sur la terreur — chouans et contre-révolutionnaires face à la République une et indivisible ; Indiens et Noirs face à la nation américaine ; Palestiniens face à la raison d’état israélienne ; Juifs face à la « solution finale ». Erigées en catégories morales par ceux qui la revendiquent, les terreurs sont de moments de paroxysme où les principes les plus purs — « vertu », « égalité », « démocratie », « droits naturels » — entrent en contradictions avec les réalités les plus tragiques — « libertés », « patrie », « défense du sol », « autonomie linguistique », « communautarisme ». D’où la nécessité de contextualiser ces moments de terreurs, d’étudier les genèses et les enjeux des termes qui les qualifient, d’analyser les analogies et les héritages, mais en se défiant des lectures globalisantes qui feraient l’impasse sur la prise en compte de tous les aspects (économiques, sociaux, scientifiques et artistiques) des périodes considérées.

    Notes de bas de page

    1 La Terreur, Table ronde de Clermont-Ferrand (novembre 1989), 1994, 36 p. Surtout, Les politiques de la Terreur, colloque international (Rouen 2007) : Les rouages ; Institutions et politiques économiques, politiques sociales ; Vie culturelle et religieuse. Voir les entrées Terreur dans les dictionnaires généralistes (Dictionnaire critique, p. 156-169 ; Dictionnaire historique, p. 1020-1025 de Claude Mazauric) et Patrice Gueniffey, La « politique » de la terreur. Essai sur la violence révolutionnaire 1789-1794, Paris, Fayard, 2000, qui a suscité de nombreuses réactions.

    2 Patrice Guéniffey, op. cit., p. 239.

    3 Claude Mazauric, Jacobinisme et Révolution, Paris, Editions sociales, 1984. Jacques Guilhaumou, « La Terreur à l’ordre du jour », Dictionnaire des usages socio-politiques (1770-1815), fascicule 2, 1987, p. 127-160.

    4 Les sections demandent de placer « la terreur à l’ordre du jour ». Le président de la Convention, Thuriot, répond : « Oui, le courage et la justice sont à l’ordre du jour » ! (Moniteur, t. 17, p. 586).

    5 Robert Palmer, Le gouvernement de la Terreur. L’année du Comité de salut public, Paris, Armand Colin, 1989 [1940].

    6 Les comités de surveillance sont supprimés le 24 août 1794. Carrier est guillotiné en novembre 1794 et les Girondins réintégrés en décembre 1794.

    7 Françoise Brunel, « Terreur blanche », dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses Universitaires de France, 1989, p. 1025- 1026.

    8 Jacques Guilhaumou, article cité, 1987. Annie Geffroy : « Terreur et terrorisme : les mots en héritage, du néologisme au concept », dans La Vendée. Après la Terreur la reconstruction, Paris, Perrin, 1997, p. 144-161. Le vocable Terreur blanche n’apparaît pas avant les années 1840.

    9 Michel Biard, Missionnaires de la République, Paris, CTHS, 2002 ; Jean-Pierre Gross, Egalitarisme jacobin et droits de l’Homme, 1793-1794 (La Grande famille et la Terreur), Paris, Arcantères, 2000.

    10 Richard Cobb, Les Armées révolutionnaires, instruments de la terreur dans les départements, avril 1793-Floréal an II, Toulouse, Association Marc Bloch, 1961-1963.

    11 Enquête nationale initiée par Martine Lapied et Jacques Guilhaumou, reprise par Danièle Pingué : « Comités de surveillance et pouvoir révolutionnaire », Rives nord-méditerranéennes, 18, 2004, p. 7-124.

    12 Jean Boutier et Philippe Boutry, « Les sociétés politiques », Atlas de la Révolution française, vol. 6, 1992. Une collection d’éditions des procès-verbaux débute en 2007 au Comité des Travaux Historiques et Scientifiques.

    13 Serge Bianchi et Roger Dupuy (dirs.), La Garde nationale entre nation et peuple en armes, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005.

    14 Robert Allen, Les tribunaux criminels sous la Révolution et l’Empire, 1792-1811, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005.

    15 Donald Greer, The Incidence of the Terror during the French Revolution : A Statistical Interprétation, Cambridge, Harvard University Press, 1935.

    16 Quatre-vingt-dix pourcent des condamnés à mort viennent des régions soulevées contre la République.

    17 Jean-Louis Matharan, « Les arrestations de suspects en 1793 et en l’an II », AHRF, 1986, p. 74-83.

    18 Parmi les publications : Colin Lucas, La structure de la Terreur ; l’exemple de Javogue et du département de la Loire, Saint-Etienne, 1990 ; Serge Bianchi, La Révolution et la Première République au village, Paris, CTHS, 2003 ; Michel Peronnet et Michel Figeac, La Révolution dans la Gironde 1789-1799, La Révolution française dans les départements, Le Coteau, Horvath, 1989 ; Anne de Mathan, Mémoires de Terreur. L’an II à Bordeaux, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2002 ; Jacques Peret, « Le village face à la Terreur : l’exemple du département de la Vienne », Pouvoir local et Révolution, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1995.

    19 Daniel Arasse, La guillotine et l’imaginaire de la Terreur, Paris, Flammarion, 1987.

    20 Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution française, Londres, 1790.

    21 Considérations sur la France, Lausanne, 1796.

    22 Jean-Clément Martin, La Vendée et la France, Paris, Seuil, 1987.

    23 Reynald Secher, Le génocide franco-français. La Vendée-Vengé, Paris, PUF, 1986.

    24 Ce qu’ont repoussé à ce jour la majorité des historiens, toutes tendances confondues, libéraux ou « jacobins ».

    25 Dominique Godineau, « Histoire d’un mot Tricoteuse de la Révolution française à nos jours », La Révolution à l’œuvre, Rennes, Presses Universitaries de Rennes, 2005, p. 601-611.

    26 Germaine de Staël, Réflexions sur le procès de la reine, présenté par Monique Cottret, Paris, Les Editions de Paris, 2006.

    27 En s’inspirant de la pièce de Ducancel, parue en l’an III, L’intérieur des comités révolutionnaires.

    28 François Furet et Mona Ozouf (dir.), Dictionnaire critique de la Révolution française, 1988, « Jacobinisme », p. 751-762, et « Terreur », p. 156-169. Patrice Gueniffey, « La Terreur », dans Jean-Pierre Poussou (dir.), Le bouleversement de l’ordre du monde, Paris, Sedes, 2004, p. 225-252.

    29 Patrice Gueniffey, op. cit..

    30 J. L. Talmon, Les origines de la démocratie totalitaire, Paris, Calmann-Lévy, 1950. Le jacobinisme serait influencé par Hobbes, Rousseau et Bossuet, entre la morale, le Salut public, l’Être Suprême et la « religion robespierriste », Patrice Gueniffey, article cité, 2004, p. 227.

    31 Augustin Cochin, L’esprit du jacobinisme. Une interprétation sociologique de la Révolution française, Paris, Presses universitaires de France, 1979.

    32 « Il s’agit moins de les punir que de les anéantir » (Couthon), cité dans Pierre Benoist, Révoltes et révolutions. Documents, Paris, Atlande, 2005, p. 197-200.

    33 Bronislaw Baczko, Comment sortir de la Terreur. Thermidor et la Révolution, Paris, Gallimard, 1989.

    34 Exemple chez Michel Figeac, qui dresse « le portrait robot du suspect idéal », dans « La Montagne en Gironde : peur sur la ville » dans Ruptures de la fin du XVIIIe siècle : les villes dans le contexte général des révoltes et des révolutions, Paris, PUPS, 2005, p. 132.

    35 François Furet et Mona Ozouf (dirs.) Dictionnaire critique de la Révolution française, Paris, Flammarion, 1988, article cité de Patrice Guéniffey.

    36 Michel Figeac, article cité, 2005.

    37 Lynn Hunt, Le roman familial de la Révolution française, Paris, Albin Michel, 1995.

    38 On peut déceler une contradiction entre ceux qui opposent 1789 et 1793 (la théorie du « dérapage » dès 1965), et ceux qui soutiennent que 1793 est en germe dans 1789 ou 1791, comme Timothy Tackett, autour de l’épisode de Varennes. Patrice Gueniffey refuse l’idée que la violence ne devienne Terreur qu’en 1793, tant l’idéologie manichéenne et l’idée de contrat exclusif imprègneraient déjà 1789. Timothy Tackett, Le roi s’enfuit. Varennes et l’origine de la Terreur, Paris, Gallimard, 2004 ; Patrice Gueniffey, op. cit., 2000.

    39 « L’homme qui incarne le mieux la pensée profonde de la Terreur », selon Alain Gerard, « Par principe d’humanité... ». La Terreur et la Vendée, Paris, Fayard, 1999.

    40 François Furet parle de « dictature collective ». Le point de départ réside dans les Mémoires des contemporains, comme L. Meyer qui parle en 1801 de Lacombe comme « ce Robespierre de la Gironde » pour qualifier un « terroriste » bordelais. Michel Figeac, « La Montagne en Gironde : peur sur la ville », dans Ruptures de la fin du XVIIIe siècle, op. cit., 2005, p. 131-142.

    41 Edgar Quinet, La Révolution, Paris, Belin, 1987 [1865], p. 520 : « Système de Robespierre » ; p. 527 : « Comment la Terreur démoralisait la Révolution ».

    42 Hannah Arendt, Essai sur la révolution, Paris, Gallimard, 1967.

    43 Michelet est invoqué par les deux courants historiographiques opposés. Alphonse Aulard, Histoire politique de la Révolution française : origines et développement de la démocratie (1789-1804), Paris, Armand Colin, 1901.

    44 Albert Mathiez verrait dans la Terreur « le creuset de la démocratie future ». Albert Mathiez, Girondins et Montagnards, Paris, Firmin Didot, 1930. Michel Vovelle, La mentalité révolutionnaire, Paris, Messidor, 1985.

    45 En particulier Georges Lefebvre à propos de la loi du 22 prairial. Georges Lefebvre, « Sur la loi du 22 prairial an II », Annales historiques de la Révolution française, 1951, p. 227-256.

    46 Chalier, qui dirige la ville en janvier et février 1793, est guillotiné le 16 juillet, après le massacre de 100 sans-culottes le 29 mai 1793.

    47 « Les mêmes qui vont juger Louis ont une république à fonder » (Robespierre) ; « cet homme doit régner ou mourir » (Saint-Just) ; « si on le juge, il est mort » (Danton).

    48 Allusion aux propos de Barnave du 22 juillet 1789, à propos de Foullon et de Bertier.

    49 Catherine Duprat, « Don et citoyenneté en l’an II. Les vertus du peuple français », dans Michel Vovelle (dir.), Révolution et République, l’exception française, Paris, Editions Kimé, 1992, p. 263-281 et Jean-Pierre Gross, Egalitarisme jacobin et droits de l’Homme, 1793-1794 (La Grande famille et la Terreur), Paris, Arcanteres, 2000.

    50 Jean-Paul Bertaud, La Révolution armée. Les soldats-citoyens de la Révolution française, Paris, Robert Laffont, 1979 ; Annie Crépin, La conscription en débat, ou le triple apprentissage de la nation, de la citoyenneté et de la République, Arras, Presses université d’Artois, 1998.

    51 « Notre erreur est de rechercher les hommes dans une œuvre collective. » Marc Bouloiseau, Le Comité de Salut public, Paris, Que sais-je, 1968, p. 126.

    52 Terme anachronique, équivalent à anarchie.

    53 Sophie Wahnich, La Liberté ou la mort : essai sur la Terreur et le terrorisme, Paris, La Découverte, 2003 ; Haim Burstin, L’invention du sans-culotte. Regards sur le Paris révolutionnaire, Paris, Odile Jacob, 2005.

    54 Le 4 mai 1795, on compte près de 100 morts chez les Jacobins lyonnais !

    55 Collot d’Herbois qui décède à Cayenne en 1796, Prieur ou Barère. Françoise Brunel, Thermidor. La chute de Robespierre, Bruxelles, Complexe, 1989 et Françoise Brunel, Sylvain Goujon (dirs), Les martyrs de prairial. Textes et documents inédits, Genève, 1992.

    56 Jean Bon Saint-André en 1814 : « Voila quels hommes ont sauvés la France ; j’en étais, Messieurs », rapporté par Marc Bouloiseau, op. cit., p. 126.

    57 Particulièrement celui de Rouen en janvier 2007, sous la direction de Michel Biard et Pascal Dupuy.

    58 Michel Vovelle, La mentalité révolutionnaire, Paris, Messidor, 1985 : « De la violence à la Terreur », p. 88.

    59 Jean-Pierre Poussou, Révoltes et révolutions en Europe et aux Amériques 1773-1802. Enjeux historiographiques, méthodologie, bibliographie commentée, Paris. Armand Colin, 2004, p. 114.

    60 Patrice Gueniffey, article cité, 2004, p. 225.

    61 On peut y ajouter une dimension linguistique, à partir des discours de Barère sur les liens entre les patois et la Contre révolution, et des rapports de l’abbé Grégoire sur l’obligation du français pour fonder un espace national.

    62 Jean-Clément Martin, rapport présenté au colloque de Rouen, janvier 2007.

    63 Articles cités de Jacques Guilhaumou et Annie Geffroy, 1997.

    64 Sur les principes de morale politique : Discours à la Convention du 17 Pluviôse an II — 5 février 1794

    65 Le Tribun du Peuple, 43, 24 avril 1796.

    66 Robert Allen, Les tribunaux criminels sous la Révolution et l’Empire, 1792-1811, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005.

    67 En Bretagne, la commission Frey-Vaugeois élargit 80 % des personnes jugées, alors que la commission Brutus-Magnier condamne à mort près de la moitié des prisonniers déférés devant elle : maîtrises de François Baron, La commission militaire Frey-Vaugeois ; 7 novembre 1793-21 mars 1795 Les ambiguïtés d’une institution de la Terreur, Université de Rennes 2, 2001, 161+93 pages, dactyl. et Mickaël Guedeux, La commission militaire Brutus Magnier, Université de Rennes 2, 1999, 210 p., dactyl.

    68 Jacques Peret, « Le village face à la Terreur : l’exemple du département de la Vienne », Pouvoir local et Révolution, Rennes, PUR, 1995, p. 279-294.

    69 Serge Bianchi, La Révolution et la Première République au village, Paris, CTHS, 2003.

    70 Très modérés par exemple dans le district de Montfort en Bretagne (Stéphane Gauthier, 1998, dactyl.) ou dans celui de Versailles (Laurent Lafevfe, 1991, dactyl.)

    71 De très nombreuses pétitions collectives, communautaires influencent les jurys et permettent l’élargissement d’inculpés.

    72 En particulier les communications de Jean-Paul Rothiot pour les villes et villages lorrains, et de Laurent Brassart pour les villages de l’Aisne.

    73 Guy-Robert Ikni, « La république au village », colloque cité, « Révolution et République », 1992, p. 252-262.

    74 Voir les mises au point récentes sur Carrier (Corinne Chevanton-Gomez, Le Procès Carrier, Université de Paris 1, 2005) et sur J. B. Le Carpentier, représentant du peuple (Jean-Louis Ménard, Paris, Éditions des champs, 2001).

    75 Paysans en Révolution. Terre, pouvoir et jacqueries, Paris, Société des études robespierristes, 1996.

    76 Jean-Pierre Gross, op. cit., 2000 ; Jean-Pierre Poussou (dir.), op. cit., 2004.

    77 L’abolition de l’esclavage, d’abord à Saint-Domingue, puis pour l’ensemble des colonies, est l’un des aspects les plus féconds (et les plus étudiés actuellement) de ces politiques de l’an II.

    78 Annie Crépin, op. cit. ; Bertaud, op. cit.

    79 Pour Kant, la Terreur est un aspect secondaire dans l’histoire de l’humanité, une conséquence déplorable de la condition humaine. Elle ne doit pas modifier la perception globale des progrès de la Raison et de la Liberté apportés par la Révolution française.

    80 Patrice Bret, L’État, l’armée et la science. L’invention de la recherche publique en France, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002.

    81 Marvin Carlson, Le théâtre de la Révolution française, Paris, Gallimard, 1970.

    82 Philippe Bourdin et Gérard Loubinoux (dirs.), La Révolution et les arts de la scène, Clermont-Ferrand, Pu Blaise Pascal, 2004.

    83 Serge Bianchi, « Théâtre et engagement sur les scènes de l’an II », dans Littérature et engagement pendant la Révolution, Isabelle Brouard-Arends et Laurent Loty (dir.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007, p. 27-49.

    84 Régis Pommier, « Discours iconoclaste, discours culturel, discours national 1790- 1794 », dans La Révolution et le « vandalisme révolutionnaire », Clermont-Ferrand, Universitas, 1992, p. 299-313 ; Dominique Poulot, Musée, nation, patrimoine, Paris, Gallimard, 1997 ; Annie Jourdan, Les monuments de la Révolution. Une histoire de représentation, Paris, H. Champion, 1997. Serge Bianchi, La révolution culturelle de l’an II, Paris, Aubier, 1982 ; Philippe Bordes et Régis Michel, Les arts et la Révolution. Aux armes et aux arts, Paris, Adam Biro, 1988.

    85 Emmanuel Fureix, « Violence, révoltes et révolutions, France, Europe, Amériques (1773-1802) » dans Anne Jollet (dir.), Révoltes et révolutions en Europe (Russie incluse) et aux Amériques de 1773 à 1802 en dissertations corrigées, Paris, Ellipses, 2005, p. 94- 116 ; Patrice Gueniffey, article cité, 2004 ; Mona Ozouf, L’Homme régénéré. Essai sur la Révolution française, Paris, Gallimard, 1989 ; Claude Mazauric, Jacobinisme et révolution. Autour du bicentenaire de Quatre-vingt-neuf, Paris, Editions sociales, 1984, p. 207- 245 relatives à la « révolution culturelle ».

    86 Voir Serge Bianchi, Des révoltes aux révolutions. Essai d’interprétation, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2004, p. 174-182.

    87 Décrivant un épisode de la Terreur à Lyon. Dans Les Bienveillantes, Paris, Gallimard, 2006, Jonathan Littell introduit une critique argumentée de la Terreur de l’an II.

    88 En particulier celui d’Anthony Mann, Le livre noir, Reign of Terror, de 1949.

    89 Voir dans ce livre l’article d’Erica Mannucci sur les stéréotypes de la Terreur.

    Auteur

    • Serge Bianchi

      Professeur émérite at the Université de Rennes 2. Author of La révolution culturelle de l’an II (Paris, Aubier, 1982), his work concerns the political culture of rural regions during the French Revolution. He has recently published La Révolution et la Première République au village (CTHS, 2003) and Révoltes et révolutions en Europe et en Amérique. Essai d’interprétation (Presses universitaires de Rennes, 2004) and is co-editor of La Garde nationale entre nation et peuple en armes (Presses universitaires de Rennes, 2006).

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    1 La Terreur, Table ronde de Clermont-Ferrand (novembre 1989), 1994, 36 p. Surtout, Les politiques de la Terreur, colloque international (Rouen 2007) : Les rouages ; Institutions et politiques économiques, politiques sociales ; Vie culturelle et religieuse. Voir les entrées Terreur dans les dictionnaires généralistes (Dictionnaire critique, p. 156-169 ; Dictionnaire historique, p. 1020-1025 de Claude Mazauric) et Patrice Gueniffey, La « politique » de la terreur. Essai sur la violence révolutionnaire 1789-1794, Paris, Fayard, 2000, qui a suscité de nombreuses réactions.

    2 Patrice Guéniffey, op. cit., p. 239.

    3 Claude Mazauric, Jacobinisme et Révolution, Paris, Editions sociales, 1984. Jacques Guilhaumou, « La Terreur à l’ordre du jour », Dictionnaire des usages socio-politiques (1770-1815), fascicule 2, 1987, p. 127-160.

    4 Les sections demandent de placer « la terreur à l’ordre du jour ». Le président de la Convention, Thuriot, répond : « Oui, le courage et la justice sont à l’ordre du jour » ! (Moniteur, t. 17, p. 586).

    5 Robert Palmer, Le gouvernement de la Terreur. L’année du Comité de salut public, Paris, Armand Colin, 1989 [1940].

    6 Les comités de surveillance sont supprimés le 24 août 1794. Carrier est guillotiné en novembre 1794 et les Girondins réintégrés en décembre 1794.

    7 Françoise Brunel, « Terreur blanche », dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses Universitaires de France, 1989, p. 1025- 1026.

    8 Jacques Guilhaumou, article cité, 1987. Annie Geffroy : « Terreur et terrorisme : les mots en héritage, du néologisme au concept », dans La Vendée. Après la Terreur la reconstruction, Paris, Perrin, 1997, p. 144-161. Le vocable Terreur blanche n’apparaît pas avant les années 1840.

    9 Michel Biard, Missionnaires de la République, Paris, CTHS, 2002 ; Jean-Pierre Gross, Egalitarisme jacobin et droits de l’Homme, 1793-1794 (La Grande famille et la Terreur), Paris, Arcantères, 2000.

    10 Richard Cobb, Les Armées révolutionnaires, instruments de la terreur dans les départements, avril 1793-Floréal an II, Toulouse, Association Marc Bloch, 1961-1963.

    11 Enquête nationale initiée par Martine Lapied et Jacques Guilhaumou, reprise par Danièle Pingué : « Comités de surveillance et pouvoir révolutionnaire », Rives nord-méditerranéennes, 18, 2004, p. 7-124.

    12 Jean Boutier et Philippe Boutry, « Les sociétés politiques », Atlas de la Révolution française, vol. 6, 1992. Une collection d’éditions des procès-verbaux débute en 2007 au Comité des Travaux Historiques et Scientifiques.

    13 Serge Bianchi et Roger Dupuy (dirs.), La Garde nationale entre nation et peuple en armes, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005.

    14 Robert Allen, Les tribunaux criminels sous la Révolution et l’Empire, 1792-1811, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005.

    15 Donald Greer, The Incidence of the Terror during the French Revolution : A Statistical Interprétation, Cambridge, Harvard University Press, 1935.

    16 Quatre-vingt-dix pourcent des condamnés à mort viennent des régions soulevées contre la République.

    17 Jean-Louis Matharan, « Les arrestations de suspects en 1793 et en l’an II », AHRF, 1986, p. 74-83.

    18 Parmi les publications : Colin Lucas, La structure de la Terreur ; l’exemple de Javogue et du département de la Loire, Saint-Etienne, 1990 ; Serge Bianchi, La Révolution et la Première République au village, Paris, CTHS, 2003 ; Michel Peronnet et Michel Figeac, La Révolution dans la Gironde 1789-1799, La Révolution française dans les départements, Le Coteau, Horvath, 1989 ; Anne de Mathan, Mémoires de Terreur. L’an II à Bordeaux, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2002 ; Jacques Peret, « Le village face à la Terreur : l’exemple du département de la Vienne », Pouvoir local et Révolution, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1995.

    19 Daniel Arasse, La guillotine et l’imaginaire de la Terreur, Paris, Flammarion, 1987.

    20 Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution française, Londres, 1790.

    21 Considérations sur la France, Lausanne, 1796.

    22 Jean-Clément Martin, La Vendée et la France, Paris, Seuil, 1987.

    23 Reynald Secher, Le génocide franco-français. La Vendée-Vengé, Paris, PUF, 1986.

    24 Ce qu’ont repoussé à ce jour la majorité des historiens, toutes tendances confondues, libéraux ou « jacobins ».

    25 Dominique Godineau, « Histoire d’un mot Tricoteuse de la Révolution française à nos jours », La Révolution à l’œuvre, Rennes, Presses Universitaries de Rennes, 2005, p. 601-611.

    26 Germaine de Staël, Réflexions sur le procès de la reine, présenté par Monique Cottret, Paris, Les Editions de Paris, 2006.

    27 En s’inspirant de la pièce de Ducancel, parue en l’an III, L’intérieur des comités révolutionnaires.

    28 François Furet et Mona Ozouf (dir.), Dictionnaire critique de la Révolution française, 1988, « Jacobinisme », p. 751-762, et « Terreur », p. 156-169. Patrice Gueniffey, « La Terreur », dans Jean-Pierre Poussou (dir.), Le bouleversement de l’ordre du monde, Paris, Sedes, 2004, p. 225-252.

    29 Patrice Gueniffey, op. cit..

    30 J. L. Talmon, Les origines de la démocratie totalitaire, Paris, Calmann-Lévy, 1950. Le jacobinisme serait influencé par Hobbes, Rousseau et Bossuet, entre la morale, le Salut public, l’Être Suprême et la « religion robespierriste », Patrice Gueniffey, article cité, 2004, p. 227.

    31 Augustin Cochin, L’esprit du jacobinisme. Une interprétation sociologique de la Révolution française, Paris, Presses universitaires de France, 1979.

    32 « Il s’agit moins de les punir que de les anéantir » (Couthon), cité dans Pierre Benoist, Révoltes et révolutions. Documents, Paris, Atlande, 2005, p. 197-200.

    33 Bronislaw Baczko, Comment sortir de la Terreur. Thermidor et la Révolution, Paris, Gallimard, 1989.

    34 Exemple chez Michel Figeac, qui dresse « le portrait robot du suspect idéal », dans « La Montagne en Gironde : peur sur la ville » dans Ruptures de la fin du XVIIIe siècle : les villes dans le contexte général des révoltes et des révolutions, Paris, PUPS, 2005, p. 132.

    35 François Furet et Mona Ozouf (dirs.) Dictionnaire critique de la Révolution française, Paris, Flammarion, 1988, article cité de Patrice Guéniffey.

    36 Michel Figeac, article cité, 2005.

    37 Lynn Hunt, Le roman familial de la Révolution française, Paris, Albin Michel, 1995.

    38 On peut déceler une contradiction entre ceux qui opposent 1789 et 1793 (la théorie du « dérapage » dès 1965), et ceux qui soutiennent que 1793 est en germe dans 1789 ou 1791, comme Timothy Tackett, autour de l’épisode de Varennes. Patrice Gueniffey refuse l’idée que la violence ne devienne Terreur qu’en 1793, tant l’idéologie manichéenne et l’idée de contrat exclusif imprègneraient déjà 1789. Timothy Tackett, Le roi s’enfuit. Varennes et l’origine de la Terreur, Paris, Gallimard, 2004 ; Patrice Gueniffey, op. cit., 2000.

    39 « L’homme qui incarne le mieux la pensée profonde de la Terreur », selon Alain Gerard, « Par principe d’humanité... ». La Terreur et la Vendée, Paris, Fayard, 1999.

    40 François Furet parle de « dictature collective ». Le point de départ réside dans les Mémoires des contemporains, comme L. Meyer qui parle en 1801 de Lacombe comme « ce Robespierre de la Gironde » pour qualifier un « terroriste » bordelais. Michel Figeac, « La Montagne en Gironde : peur sur la ville », dans Ruptures de la fin du XVIIIe siècle, op. cit., 2005, p. 131-142.

    41 Edgar Quinet, La Révolution, Paris, Belin, 1987 [1865], p. 520 : « Système de Robespierre » ; p. 527 : « Comment la Terreur démoralisait la Révolution ».

    42 Hannah Arendt, Essai sur la révolution, Paris, Gallimard, 1967.

    43 Michelet est invoqué par les deux courants historiographiques opposés. Alphonse Aulard, Histoire politique de la Révolution française : origines et développement de la démocratie (1789-1804), Paris, Armand Colin, 1901.

    44 Albert Mathiez verrait dans la Terreur « le creuset de la démocratie future ». Albert Mathiez, Girondins et Montagnards, Paris, Firmin Didot, 1930. Michel Vovelle, La mentalité révolutionnaire, Paris, Messidor, 1985.

    45 En particulier Georges Lefebvre à propos de la loi du 22 prairial. Georges Lefebvre, « Sur la loi du 22 prairial an II », Annales historiques de la Révolution française, 1951, p. 227-256.

    46 Chalier, qui dirige la ville en janvier et février 1793, est guillotiné le 16 juillet, après le massacre de 100 sans-culottes le 29 mai 1793.

    47 « Les mêmes qui vont juger Louis ont une république à fonder » (Robespierre) ; « cet homme doit régner ou mourir » (Saint-Just) ; « si on le juge, il est mort » (Danton).

    48 Allusion aux propos de Barnave du 22 juillet 1789, à propos de Foullon et de Bertier.

    49 Catherine Duprat, « Don et citoyenneté en l’an II. Les vertus du peuple français », dans Michel Vovelle (dir.), Révolution et République, l’exception française, Paris, Editions Kimé, 1992, p. 263-281 et Jean-Pierre Gross, Egalitarisme jacobin et droits de l’Homme, 1793-1794 (La Grande famille et la Terreur), Paris, Arcanteres, 2000.

    50 Jean-Paul Bertaud, La Révolution armée. Les soldats-citoyens de la Révolution française, Paris, Robert Laffont, 1979 ; Annie Crépin, La conscription en débat, ou le triple apprentissage de la nation, de la citoyenneté et de la République, Arras, Presses université d’Artois, 1998.

    51 « Notre erreur est de rechercher les hommes dans une œuvre collective. » Marc Bouloiseau, Le Comité de Salut public, Paris, Que sais-je, 1968, p. 126.

    52 Terme anachronique, équivalent à anarchie.

    53 Sophie Wahnich, La Liberté ou la mort : essai sur la Terreur et le terrorisme, Paris, La Découverte, 2003 ; Haim Burstin, L’invention du sans-culotte. Regards sur le Paris révolutionnaire, Paris, Odile Jacob, 2005.

    54 Le 4 mai 1795, on compte près de 100 morts chez les Jacobins lyonnais !

    55 Collot d’Herbois qui décède à Cayenne en 1796, Prieur ou Barère. Françoise Brunel, Thermidor. La chute de Robespierre, Bruxelles, Complexe, 1989 et Françoise Brunel, Sylvain Goujon (dirs), Les martyrs de prairial. Textes et documents inédits, Genève, 1992.

    56 Jean Bon Saint-André en 1814 : « Voila quels hommes ont sauvés la France ; j’en étais, Messieurs », rapporté par Marc Bouloiseau, op. cit., p. 126.

    57 Particulièrement celui de Rouen en janvier 2007, sous la direction de Michel Biard et Pascal Dupuy.

    58 Michel Vovelle, La mentalité révolutionnaire, Paris, Messidor, 1985 : « De la violence à la Terreur », p. 88.

    59 Jean-Pierre Poussou, Révoltes et révolutions en Europe et aux Amériques 1773-1802. Enjeux historiographiques, méthodologie, bibliographie commentée, Paris. Armand Colin, 2004, p. 114.

    60 Patrice Gueniffey, article cité, 2004, p. 225.

    61 On peut y ajouter une dimension linguistique, à partir des discours de Barère sur les liens entre les patois et la Contre révolution, et des rapports de l’abbé Grégoire sur l’obligation du français pour fonder un espace national.

    62 Jean-Clément Martin, rapport présenté au colloque de Rouen, janvier 2007.

    63 Articles cités de Jacques Guilhaumou et Annie Geffroy, 1997.

    64 Sur les principes de morale politique : Discours à la Convention du 17 Pluviôse an II — 5 février 1794

    65 Le Tribun du Peuple, 43, 24 avril 1796.

    66 Robert Allen, Les tribunaux criminels sous la Révolution et l’Empire, 1792-1811, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005.

    67 En Bretagne, la commission Frey-Vaugeois élargit 80 % des personnes jugées, alors que la commission Brutus-Magnier condamne à mort près de la moitié des prisonniers déférés devant elle : maîtrises de François Baron, La commission militaire Frey-Vaugeois ; 7 novembre 1793-21 mars 1795 Les ambiguïtés d’une institution de la Terreur, Université de Rennes 2, 2001, 161+93 pages, dactyl. et Mickaël Guedeux, La commission militaire Brutus Magnier, Université de Rennes 2, 1999, 210 p., dactyl.

    68 Jacques Peret, « Le village face à la Terreur : l’exemple du département de la Vienne », Pouvoir local et Révolution, Rennes, PUR, 1995, p. 279-294.

    69 Serge Bianchi, La Révolution et la Première République au village, Paris, CTHS, 2003.

    70 Très modérés par exemple dans le district de Montfort en Bretagne (Stéphane Gauthier, 1998, dactyl.) ou dans celui de Versailles (Laurent Lafevfe, 1991, dactyl.)

    71 De très nombreuses pétitions collectives, communautaires influencent les jurys et permettent l’élargissement d’inculpés.

    72 En particulier les communications de Jean-Paul Rothiot pour les villes et villages lorrains, et de Laurent Brassart pour les villages de l’Aisne.

    73 Guy-Robert Ikni, « La république au village », colloque cité, « Révolution et République », 1992, p. 252-262.

    74 Voir les mises au point récentes sur Carrier (Corinne Chevanton-Gomez, Le Procès Carrier, Université de Paris 1, 2005) et sur J. B. Le Carpentier, représentant du peuple (Jean-Louis Ménard, Paris, Éditions des champs, 2001).

    75 Paysans en Révolution. Terre, pouvoir et jacqueries, Paris, Société des études robespierristes, 1996.

    76 Jean-Pierre Gross, op. cit., 2000 ; Jean-Pierre Poussou (dir.), op. cit., 2004.

    77 L’abolition de l’esclavage, d’abord à Saint-Domingue, puis pour l’ensemble des colonies, est l’un des aspects les plus féconds (et les plus étudiés actuellement) de ces politiques de l’an II.

    78 Annie Crépin, op. cit. ; Bertaud, op. cit.

    79 Pour Kant, la Terreur est un aspect secondaire dans l’histoire de l’humanité, une conséquence déplorable de la condition humaine. Elle ne doit pas modifier la perception globale des progrès de la Raison et de la Liberté apportés par la Révolution française.

    80 Patrice Bret, L’État, l’armée et la science. L’invention de la recherche publique en France, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002.

    81 Marvin Carlson, Le théâtre de la Révolution française, Paris, Gallimard, 1970.

    82 Philippe Bourdin et Gérard Loubinoux (dirs.), La Révolution et les arts de la scène, Clermont-Ferrand, Pu Blaise Pascal, 2004.

    83 Serge Bianchi, « Théâtre et engagement sur les scènes de l’an II », dans Littérature et engagement pendant la Révolution, Isabelle Brouard-Arends et Laurent Loty (dir.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007, p. 27-49.

    84 Régis Pommier, « Discours iconoclaste, discours culturel, discours national 1790- 1794 », dans La Révolution et le « vandalisme révolutionnaire », Clermont-Ferrand, Universitas, 1992, p. 299-313 ; Dominique Poulot, Musée, nation, patrimoine, Paris, Gallimard, 1997 ; Annie Jourdan, Les monuments de la Révolution. Une histoire de représentation, Paris, H. Champion, 1997. Serge Bianchi, La révolution culturelle de l’an II, Paris, Aubier, 1982 ; Philippe Bordes et Régis Michel, Les arts et la Révolution. Aux armes et aux arts, Paris, Adam Biro, 1988.

    85 Emmanuel Fureix, « Violence, révoltes et révolutions, France, Europe, Amériques (1773-1802) » dans Anne Jollet (dir.), Révoltes et révolutions en Europe (Russie incluse) et aux Amériques de 1773 à 1802 en dissertations corrigées, Paris, Ellipses, 2005, p. 94- 116 ; Patrice Gueniffey, article cité, 2004 ; Mona Ozouf, L’Homme régénéré. Essai sur la Révolution française, Paris, Gallimard, 1989 ; Claude Mazauric, Jacobinisme et révolution. Autour du bicentenaire de Quatre-vingt-neuf, Paris, Editions sociales, 1984, p. 207- 245 relatives à la « révolution culturelle ».

    86 Voir Serge Bianchi, Des révoltes aux révolutions. Essai d’interprétation, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2004, p. 174-182.

    87 Décrivant un épisode de la Terreur à Lyon. Dans Les Bienveillantes, Paris, Gallimard, 2006, Jonathan Littell introduit une critique argumentée de la Terreur de l’an II.

    88 En particulier celui d’Anthony Mann, Le livre noir, Reign of Terror, de 1949.

    89 Voir dans ce livre l’article d’Erica Mannucci sur les stéréotypes de la Terreur.

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