Littérature monstre
Une tératologie de l’art et du social
Le monstre hante les imaginaires de la modernité, de Quasimodo à Ubu et de l’Homme qui rit au nain Philippo, réduit à sa seule tête dans les Impressions d’Afrique de Roussel. Le grotesque romantique a en effet ouvert le champ, d’un siècle à l’autre, aux plus grandes métamorphoses.
Entre 1848 et 1914, l’histoire naturelle s’intéresse à la genèse des monstres ; le public des foires contemple les corps difformes ou estropiés ; médecins et psychosociologues expriment, à travers toute une t...
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Note de l’éditeur
Ouvrage publié avec le concours de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3.
- Éditeur : Presses universitaires de Liège
- Collection : Situations | 12
- Lieu d’édition : Liège
- Année d’édition : 2020
- Publication sur OpenEdition Books : 21 août 2023
- EAN (Édition imprimée) : 9782875622471
- EAN électronique : 9782875623737
- DOI : 10.4000/books.pulg.16585
- Nombre de pages : 236 p.
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Première partie. Modernité monstre
Essai de lecture socio-historique des « Chimères » de Nerval
Petite tératologie potagère de Bouvard et Pécuchet, œuvre posthume et inachevée
À propos d’un traité de Bénédict-Augustin Morel
Les emplois adjectivés de « monstre » dans la presse au XIXe siècle (1830-1870)
Deuxième partie. Écritures monstres
Entre défiguration historique et démonstration chimérique
Le dédoublement chez Musset et Baudelaire
Les Silènes d’Alfred Jarry et le paradigme grotesque
Troisième partie. L’entre-sort fin-de-siècle
Anamorphose et modernité
L’animal monstre chez Octave Mirbeau
Monsieur de Phocas de Jean Lorrain
Tératopoétique de Roussel
Le monstre hante les imaginaires de la modernité, de Quasimodo à Ubu et de l’Homme qui rit au nain Philippo, réduit à sa seule tête dans les Impressions d’Afrique de Roussel. Le grotesque romantique a en effet ouvert le champ, d’un siècle à l’autre, aux plus grandes métamorphoses.
Entre 1848 et 1914, l’histoire naturelle s’intéresse à la genèse des monstres ; le public des foires contemple les corps difformes ou estropiés ; médecins et psychosociologues expriment, à travers toute une tératologie, leur obsession de la dégénérescence des peuples et des civilisations.
De cette figure du monstre, la littérature et le théâtre s’emparent avec les moyens symboliques qui leur sont propres. L’être monstrueux y prête sa chair aux aberrations du corps politique et social. Ou bien il y figure anomalies psychiques et déviances morales. Ou bien encore il s’y fait reflet de « l’âme monstre » dont a parlé Rimbaud.
L’esthétique des oeuvres, prise elle aussi de contorsions diverses, n’y échappe pas. Langage, style, composition s’en trouvent pervertis. S’impose alors, sur le papier comme sur la scène, une littérature monstre à tous les sens du terme.
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