Clore sur une énigme
p. 115-118
Extrait
1De façon cruelle, c’est au moment où Henri Calet s’éteint, à moitié oublié du microcosme littéraire, que paraît l’« Hommage à Francis Ponge » dans La Nouvelle NRF. Deux destins, deux tempéraments, deux carrières, deux œuvres tellement dissemblables ! Leur intégration à La NRF ? Les liens avec Jean Paulhan se sont établis de manière bien différente : les poèmes de Ponge ont été remarqués dès 19231, alors que Calet n’a placé sa Belle Lurette rue Sébastien-Bottin qu’en 1935. Tout les oppose. Une intelligence éprise de rigueur et de clarté face à la sensibilité d’un mélancolique impressionniste. Une éducation protestante et un passage par les humanités des bons lycées d’un côté, et de l’autre un semi marginal issu d’un milieu d’« irréguliers » qui ignore l’université. Un militant longtemps communiste, qui converse avec un sceptique pessimiste et libertaire2. Ponge choisit le travail et se fait savant, critique et poète (même s’il conteste ce mot). Calet préfère l’observation vagabon
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