1Comme étudiante de Michelle Perrot dans les années 1970, j’appartiens à l’une des deux générations pionnières de l’histoire des femmes, soit les universitaires promotrices du domaine et les étudiantes lancées dans les premières recherches. Voir Françoise Thébaud, « Histoire des femmes, histoire du genre », dans Yann Potin & Jean-François Sirinelli (dir.), Générations historiennes, xixe-xxie siècle, Paris, CNRS Éditions, 2019, p. 739-748.
2Voir Françoise Thébaud, Écrire l’histoire des femmes et du genre, Lyon, ENS éditions, 2007.
3Pour ne citer qu’un ouvrage, je choisis celui de la belle collection « Archives » : Jacques Gélis, Mireille Laget & Marie-France Morel, Entrer dans la vie : naissances et enfances dans la France traditionnelle, Paris, Gallimard, 1978.
4Elles sont en grande partie réintroduites et actualisées dans cette réédition. C’est le cas aussi de la rubrique « Sources et bibliographie », qui ne figurait pas dans l’édition de 1986.
5Sur ce sujet : Françoise Thébaud, « Le mouvement nataliste dans la France de l’entre-deux-guerres. L’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 32, no 2, 1985, p. 276-301, en ligne : www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1985_num_32_2_1318 (novembre 2024).
6Rappelons les travaux pionniers suivants : Roger-Henri Guerrand, La Libre Maternité, 1896-1969, Paris, Casterman, 1971 et Francis Ronsin, La Grève des ventres : propagande néomalthusienne et baisse de la natalité en France, xixe-xxe siècles, Paris, Aubier Montaigne, 1980.
7Catherine Rollet-Échalier, La Politique à l’égard de la petite enfance sous la Troisième République, Paris, Institut national d’études démographiques / Presses universitaires de France, 1990 ; Virginie De Luca Barrusse, Aux origines de l’État-providence : les inspecteurs de l’Assistance publique et l’aide sociale à l’enfance (1820-1930), Paris, Ined éditions / Presses universitaires de France, 2002 et Les Familles nombreuses en France : une question démographique, un enjeu politique (1880-1940), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008 ; Catherine Rollet & Virginie De Luca Barrusse, Dans l’ombre de la réforme sociale, Paul Strauss (1852-1942), Ined éditions, 2020.
8Anne Cova, Maternité et droits des femmes en France, xixe-xxe siècles, Paris, Anthropos, 1997 ; Gisela Bock & Pat Thane (dir.), Maternity and Gender Politics: Women and the Rise of the European Welfare States, 1880s-1950s, Londres, Routledge, 1991. Cette approche a été réactivée récemment par les travaux sur le care ; voir notamment Clio. Femmes, genre, histoire, no 49, « Travail de care », 2019 et le réseau européen Who cares in Europe ?
9Louis-Pascal Jacquemond, Histoire de la fête des Mères : non, Pétain ne l’a pas inventée !, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019.
10Georges Duby & Michelle Perrot (dir.), Histoire des femmes en Occident, 5 vol., Paris, Plon, 1991-1992.
11Yvonne Knibiehler est l’autrice avec Catherine Fouquet du premier ouvrage d’importance : L’Histoire des mères du Moyen Âge à nos jours, Paris, Montalba, 1980. Elle a également publié Histoire des mères et de la maternité en Occident [2000], Paris, Presses universitaires de France, 2017.
12Françoise Thébaud, « Les féministes ont-elles “raté” la maternité ? », dans Yvonne Knibiehler (dir.), Panoramiques, no 40, « Repenser la maternité », 1999 (j’évoque là le féminisme des années 1970 et son combat prioritaire pour « l’enfant, si je veux ») et « Féminisme et maternité : les configurations du siècle », dans Yvonne Knibiehler (dir.), Maternité, affaire privée, affaire publique, Paris, Bayard, 2001, p. 29-47.
13Voir, par exemple, Denyse Baillargeon, Un Québec en mal d’enfants : la médicalisation de la maternité, 1910-1970, Montréal, Les Éditions du remue-ménage, 2004.
14Voir notamment Anne Hugon, Être mère en situation coloniale (Gold Coast, années 1910-1950), Paris, Éditions de la Sorbonne, 2020. La Gold Coast est alors une colonie britannique. Voir également l’approche de long terme de Myriam Paris, Nous qui versons la vie goutte à goutte : féminismes, économie reproductive et pouvoir colonial à la Réunion, Paris, Dalloz, 2020.
15Scarlett Beauvalet-Boutouyrie, Naître à l’hôpital au xixe siècle, Paris, Belin, 1999.
16Mathilde Dubesset & Michelle Zancarini-Fournel, Parcours de femmes : réalités et représentations, Saint-Étienne 1880-1950, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1993. La troisième partie est intitulée « Maternités ».
17Yvonne Knibiehler, La Révolution maternelle depuis 1945 : femmes, maternité, citoyenneté, Paris, Perrin, 1997. L’historienne distingue trois générations : celle du baby-boom, celle du refus, celle du désir.
18Yvonne Knibiehler, Accoucher : femmes, sages-femmes et médecins depuis le milieu du xxe siècle, Rennes, Éditions de l’École nationale de la santé publique, 2007.
19Nathalie Sage-Pranchère, Mettre au monde : sages-femmes et accouchées en Corrèze au xixe siècle, Tulle, Archives départementales de la Corrèze, 2007, et L’École des sages-femmes : naissance d’un corps professionnel (France, 1786-1917), Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2017 ; Nadine Lefaucheur, Les Accoucheurs des hôpitaux de l’Assistance publique à Paris : de l’art des accouchements à la protection maternelle et infantile, Paris, IRESCO-CNRS, 1992.
20Anne Hugon, Être mère en situation coloniale, op.cit. ; Pascale Barthélémy, Africaines et diplômées à l’époque coloniale (1918-1957), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.
21Martine Fauconnier Chabalier, Des mères singulières : les mères qui abandonnent leur enfant en France (1900-2020), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2022.
22Yvonne Knibiehler & Martine Sagaert, Les Mots des mères, du xviie siècle à nos jours, Paris, Robert Laffont, 2016.
23Dans les années 1950 est introduit en France, venant d’Union soviétique, ce qui a été appelé « l’accouchement sans douleur ». Deux historiennes en ont exploré les multiples facettes politiques, médicales et culturelles : Marianne Caron-Leulliez & Jocelyne George, L’Accouchement sans douleur : histoire d’une révolution oubliée, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 2004.
24On peut citer la sociologie avec les travaux de Lucie Ruault ou la philosophie avec ceux de Camille Froidevaux-Metterie. En 2016, la jeune revue interdisciplinaire Genre, sexualité et société consacre son numéro d’automne à « Maternités » avec un éditorial de Coline Cardi, Lorraine Odier, Michela Villani et Anne-Sophie Vozari intitulé « Penser les maternités d’un point de vue féministe ».
25Depuis 2005, l’association était présidée par l’historienne moderniste Marie-France Morel qu’a remplacée récemment Nathalie Sage-Pranchère.
26Les colloques donnent lieu à publications. Les trois dernières ont paru chez Érès éditions (Toulouse) : Marie-France Morel (dir.), Naître à la maison d’hier à aujourd’hui (2016), La Naissance au risque de la mort d’hier à aujourd’hui (2021) et Accompagner l’accouchement d’hier à aujourd’hui : la main ou l’outil ? (2022).
27Emmanuelle Berthiaud en a tiré un livre richement illustré : Enceinte : une histoire de la grossesse entre art et société, Paris, Éditions de La Martinière, 2013.
28Emmanuelle Berthiaud, François Léger & Jérôme Van Wijland (dir.), Prévenir, accueillir, guérir : la médecine des enfants de l’époque moderne à nos jours, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2021. L’historienne a aussi contribué à l’ouvrage suivant : Philippe Charrier et al., Morts avant de naître : la mortalité périnatale, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2018.
29En est issu un livre : Martine Fournier & Cécile Peltier (dir.), Les Mères : la grande histoire de la maternité, Auxerre, Sciences humaines éditions, 2023.
30Projet de recherche de l’Université de Lille sous la responsabilité de Caroline Husquin.
31Emmanuelle Berthiaud, Lydie Bodiou, Didier Lett, Brigitte Lyon et Emmanuelle Santinelli.
32Le laboratoire Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société a organisé en septembre 2023 une journée d’études intitulée : « Lutter depuis le travail reproductif, perspectives historiques, théoriques et politiques ».
33Premier colloque organisé (novembre 2024) : « (In)justice reproductive : les droits reproductifs au prisme des rapports de domination de genre, de race et de classe ».
34La parution, entre 1971 et 1980, de la « revue d’histoire populaire » Le Peuple français a marqué de nombreux apprenti.es historien.es de l’époque. L’attention aux classes populaires (dont les femmes, les esclaves, les colonisés) s’est renforcée depuis lors. Voir Michelle Zancarini-Fournel, Les Luttes et les rêves : une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours, Paris, La Découverte, 2016.
35Entre un courant dit « universaliste », qui dénonce l’esclavage maternel, et un courant dit « différencialiste », qui valorise tous les actes de la vie des femmes.
36Il s’agissait d’un dessin tiré d’un Guide des mères de 1936, présentant la « bonne manière de tenir l’enfant sur les genoux » ; il côtoyait celui sur la « mauvaise manière ».