1Nous avons fait le choix d’une écriture non discriminante afin d’éviter le recours au masculin-neutre autant que possible.

2Pour reprendre l’expression de Christian Bromberger à propos des hobbies des Français (1998).

3Comme le souligne l’article rédigé par Laurence Guyon : « Le marché des salles d’escalade en France en 2024 », sur le site La Fabrique verticale, 15 février 2024, en ligne : https://lafabriqueverticale.com/fr/le-marche-des-salles-descalade-en-france-en-2024/ (avril 2024). Entre 2010 et 2017, le nombre de structures artificielles commerciales a été multiplié par 2,5 (Lefèvre, Aubel & Didier, 2023).

4Désormais, plus de la moitié des grimpeur.ses pratique exclusivement en salle (Lefèvre, Aubel & Didier, 2023).

5Laurence Guyon, « Pourquoi l’escalade est devenue un sport tendance ? », sur le site La Fabrique verticale, 21 novembre 2023, en ligne : https://lafabriqueverticale.com/fr/pourquoi-lescalade-est-devenue-un-sport-tendance/ (mars 2024).

6À la FFME, l’escalade en milieu naturel est par ailleurs plus masculine que féminine, d’autant plus si elle est pratiquée régulièrement, comme le rappellent Fabrice Burlot et Brice Lefèvre (2004).

7Entre 15 et 16 ans, les filles représentent 41,3 % des pratiquant.es, toutes licences confondues (Fédération française de la montagne et de l’escalade, 2014, p. 5).

8Comme le rappellent Fabrice Burlot et Brice Lefèvre, l’espace de la salle donne une impression de sécurité, tant du fait de l’installation facile du matériel que de la présence d’un encadrement professionnel (2004, p. 96).

9Les mots marqués d’une étoile renvoient au glossaire, en fin d’ouvrage.

10En escalade sportive, il est souvent indiqué aux grimpeur.ses débutant.es que seule la chute avant la deuxième dégaine* est interdite sous peine d’un retour au sol.

11Si, comme le rappellent Jim Mc Kay et Suzanne Laberge, le sport peut « fournir aux hommes des minorités une occasion de désavouer l’héritage de l’impérialisme et du colonialisme qui les ont relégués au statut de ceux que l’on désigne “les autres” » (2006, p. 239-267), les modèles portés par des athlètes non blancs sont plus rares. Les frères Mawem, deux compétiteurs français de niveau mondial au moment de l’enquête, font figure d’exception. Ils appartiennent à l’équipe de France d’escalade et proposent une forme de masculinité qui s’appuie sur la compétitivité, la force et des qualités physiques.

12Dans son article « Femmes en falaise : les femmes s’installent enfin dans le 9 ! », publié en 2023 dans le numéro 226 de la revue Grimper, Soline Kentzel recense 38 grimpeuses ayant franchi la barre du 9e degré, ce qui reste finalement bien peu face aux 544 hommes qui composent l’élite des falaisistes mondiaux.

13L’article précité de Soline Kentzel pose également cette question.

14À titre d’exemple, parmi les 10 clubs les plus importants en nombre de licencié.es, seuls 3 sont dirigés par des femmes, comme indiqué dans le « Plan de féminisation » rédigé par la FFME (2014).

15Au sein des structures qui emploient des professionnel.les, comme l’indique le plan de féminisation de la pratique, 80 % des salarié.es sont des hommes. La fonction d’ouvreur.se est également très largement assurée par des hommes tant au niveau national que dans les clubs. Pour ce qui concerne les fonctions d’ouvreur.se de club ou de compétition, on compte 86,36 % d’ouvreurs pour 13,64 % d’ouvreuses. Pour le niveau national, on trouve 9,18 % d’ouvreuses. Le plan de féminisation 2021‑2024 indique que cette situation doit être améliorée en favorisant « l’augmentation du nombre de professionnelles encadrant dans les clubs » (Fédération française de la montagne et de l’escalade, 2021, p. 3).

16Nicolas Mattuzzi, « OuvreurEs : elles dessinent l’escalade au féminin », site Planet Grimpe, 3 août 2018, en ligne : https://planetgrimpe.com/ouvreures-elles-dessinent-lescalade-au-feminin/ (avril 2024).

17Une enquête dans les archives de la fédération et auprès de ses acteur.rices serait certainement nécessaire pour analyser plus en profondeur la politique fédérale et ses ressorts en la matière.

18Pour rappel, dans son plan de féminisation, la FFME indique que si dans la catégorie des 10 ans et moins on trouve 47,6 % de filles pour 52,4 % de garçons, cette répartition passe pour les 15-16 ans à 41,3 % de filles pour 58,7 % d’adolescent.es (Fédération française de la montagne et de l’escalade, 2014, p. 5).

19Elle propose par exemple d’organiser « La journée des copines » pendant laquelle, une fois par an, chaque licenciée pourrait amener une amie non licenciée. Elle suggère également « la soirée entre filles » ou l’organisation de stages réservés aux femmes (Fédération française de la montagne et de l’escalade, 2014, p. 10). Il faudrait être en mesure d’évaluer le nombre de clubs ayant mis en pratique les actions préconisées par la FFME.

20La sociologie définit l’adolescence comme « ce moment intermédiaire nettement distinct par ses traits culturels à la fois de l’enfance et de l’âge adulte » (Galland, 2001, p. 614) qui a été rendu possible par la prolongation de la scolarité. On distingue généralement d’un point de vue sociologique la notion d’adolescence de celle de jeunesse. La première est une période d’encadrement par la famille et l’école, tandis que la seconde constitue le moment de l’émancipation familiale sans reconstitution immédiate d’une nouvelle unité familiale (Galland, 2001). L’adolescence constitue un âge aux limites floues et incertaines et, plutôt que de poser des limites à cette catégorie, nous en avons adopté une définition large.

21Tous les noms et prénoms des personnes rencontrées dans cette recherche ont été modifiés afin de préserver leur anonymat.

22Pour des raisons d’anonymat, les noms des clubs ont été modifiés et leur implantation géographique ne sera pas précisée.

23Nous avons découvert l’escalade à l’âge de 25 ans dans un club de la FFME de la région parisienne après un stage d’alpinisme. Nous avons commencé à pratiquer cette activité dans le cadre du loisir sur une SAE, puis en falaise, en bloc, en forêt de Fontainebleau et en grande voie à la montagne. Pendant toutes ces années, nous n’avons jamais fait de compétition mais nous avons passé une grande partie de nos loisirs à grimper en extérieur et en intérieur, puis à initier et à accompagner à notre tour de nouveaux et nouvelles pratiquant.es, tout en nous entraînant régulièrement sur des SAE ainsi que dans les salles privées d’escalade (en voie et en bloc). Nous ne sommes plus pratiquante ni licenciée en club depuis cinq ans.

24D’une durée de quarante minutes à deux heures, les entretiens ont été effectués dans le cadre de l’association, dans une salle attenante au mur d’escalade et, quand les parents le demandaient, à leur domicile.

25Cependant, et contrairement à de nombreux travaux en sociologie du sport, nous n’avons pas souhaité enquêter du côté des structures de haut niveau, afin de décentrer notre regard par rapport aux populations de sportif.ves qui ont souvent tendance à accaparer toutes les attentions des chercheur.ses. En effet, notre objectif n’était pas de comprendre dans quel contexte on passe de la « passion » à la « vocation » (Laillier, 2017), autrement dit, comment naissent et se fabriquent des sportif.ves de haut niveau ou des professionnel.les, mais plutôt d’interroger la pluralité des expériences des adolescent.es dans les clubs pour en mesurer les effets sur leur socialisation.