1Je m’appuie sur l’exploitation systématique des documents du ministère de la Culture concernant l’ensemble des subventions ou des dotations à la totalité des entreprises théâtrales de 1974 à 2010 sur l’ensemble du territoire français. Cela concerne près de 19 000 enregistrements.
2De la fin des années 1970 au début des années 1980, le taux d’inflation est souvent supérieur à 10 % (13,7 % en 1974, 10,8 % en 1978, 13,4 % en 1981, 11,8 % en 1982).
3Au début de la période étudiée, près de la moitié des artistes est née à Paris ou dans la région parisienne (contre 12 % de la population française) selon le recensement de 1982.
4Hugo, 38 ans, musicien, Coordination des intermittents et précaires d’Île-de-France (CIP-IDF), Paris. Entretien du 30 octobre 2003.
5Source : enquête budget DTS.
6« Activité du spectacle en Rhône-Alpes », dans Diagnostic du Contrat d’Objectifs Emploi-Formation de Rhône-Alpes, 2009, Nacre, p. 4.
9Voir par exemple la typologie des compagnies indépendantes élaborée par Daniel Urrutiaguer et al. (2011).
10William, 48 ans, comédien, Coordination des professionnels du spectacle de la Loire (CPSL), Saint-Étienne. Entretien du 6 octobre 2003.
11Stéphane, 37 ans, musicien, technicien et crew manager, coordination stéphanoise (CIP 42), Saint-Étienne. Entretien du 2 octobre 2014.
12François Parrot, « Un syndicat qui bouge », Plateaux, no 124, janvier-mars 1991, éditorial, p. 3.
13« Des manifestations… dans la région de Rouen », Plateaux, no 115, octobre-décembre 1988, p. 5.
14Laura, 47 ans, musicienne, responsable d’une section SNAM d’un orchestre classique, Lyon. Entretien du 19 janvier 2010.
15Alain, 45 ans, metteur en scène, Saint-Étienne. Entretien du 23 octobre 2003.
17Marcel Maréchal (1937-2020) a joué un rôle important dans la décentralisation théâtrale. Metteur en scène, il a dirigé de nombreuses institutions théâtrales publiques.
18Roger Planchon (1931-2009) est un des metteurs en scène les plus importants du théâtre public. Il a dirigé le Théâtre national populaire (TNP) de 1972 à 2002.
19On retrouve d’ailleurs ce trait dans le fait qu’à la suite du rapport de Reine Prat (Prat, 2006) dénonçant les logiques discriminatoires à l’œuvre, au détriment des femmes, dans les champs du spectacle, c’est à Lyon que des femmes, relevant principalement du théâtre public, créent l’association H/F qui se mobilise contre ces logiques et qui, en quelques années, essaime dans les autres régions françaises, dont la région parisienne.
20Vincent Bady, Laurent Figuière & Annie Gallay, « L’intermittence et le travail », Libération, 13 mai 1993, p. 7.
21Anatole, 45 ans, technicien, Rouen artistes et techniciens (RAT), Rouen. Entretien du 15 octobre 2003.
22Convention UNÉDIC du 31 décembre 1958 complétée par le protocole du 12 juin 1969.
23« Grandes lignes du rapport d’orientation proposé aux assemblées générales statutaires », Plateaux, no 45, juillet 1974, p. 10.
24« Statut professionnel », Plateaux, no 76, novembre-décembre 1979, p. 19.
25Convention du 27 mars 1979.
26Convention du 24 février 1984.
27Ce guichet unique n’a jamais été mis en place.
28« ASSEDIC », Plateaux, no 93-94, juillet-octobre 1983, p. 1.
29En 1983, l’Unédic décide la diminution de la partie variable de l’allocation (32 % contre 42 % du salaire journalier de référence), mais maintient la partie fixe, avec une forte augmentation de la franchise.
30Claire Devarrieux, « La grève des gens du spectacle », Le Monde, 16 mars 1984, p. 21.
31Maurice Gruson, « Ces stars qui pointent au chômage », propos recueillis par Muriel Frat, Le Figaro, 25 septembre 1991, p. 26. Maurice Gruson nomme des stars en indiquant précisément les sommes qu’elles perçoivent mensuellement. Il souligne que l’une d’entre elles demande à percevoir les prestations sur un compte en Suisse. Le haut de l’article comporte quatre photographies de vedettes exclusivement féminines. À la suite de cette déclaration, le CNPF et la Confédération française démocratique du travail (CFDT) demandent sa démission.
32Gérard Desportes, « Record de plongée pour l’assurance chômage », Libération, 10 septembre 1991, p. 10.
33Alain Lebaube, « Les négociations sur l’UNÉDIC. Le CNPF veut réserver l’indemnisation du chômage à ceux qui recherchent un emploi et sont disponibles. Un traitement particulier pour les salariés du spectacle », Le Monde, 25 septembre 1991, p. 22.
34Cour des comptes (2002, p. 301).
35Alain Lebaube, « L’indemnisation des salariés intermittents contribue au déséquilibre du régime d’assurance chômage », Le Monde, 11 octobre 1991, p. 25.
36À cette époque, un administrateur d’une importante compagnie indépendante bordelaise souligne que certaines ASSÉDIC sont plus redoutées que d’autres. C’est le cas de celles de Montpellier et de Bayonne, cette dernière étant réputée pour ne pas vouloir entendre parler des intermittents. Pierre, 41 ans, comédien et administrateur de compagnie, Bordeaux. Entretien du 19 avril 1991.
37Jacques Chauvin, « Actions exemplaires sur les ASSEDIC en région Provence », Spectacle, no 212, juin 1990, p. 20-21.
38Annie Bertin, « Petite chronique de la vie quotidienne des occupants de l’Odéon », Plateaux, no 130, juillet-août-septembre 1992, dossier spécial, p. 2.
39Observations du 16 juillet 1992, place du palais des Papes, Avignon.
40Alain Lebaube, « Le CNPF veut réserver l’indemnisation du chômage à ceux qui recherchent un emploi et sont disponibles », Le Monde, 25 septembre 1991, p. 22.
41Cette période se caractérise aussi, dans de nombreux espaces périphériques, par les reconversions politiques de multiples fractions de militants associatifs et culturels apparues dans les années 1980 et qui arrivent à se constituer dans ces espaces en une « véritable force politique » (Guéraut, 2023, p. 76).
42Lettre de Jack Lang au vice-président du CNPF chargé des questions sociales, Plateaux, no 116, janvier-mars 1989, p. 6.
44Dans la suite du grand mouvement social de 1995, le président Jacques Chirac annonce la dissolution de l’Assemblée nationale en mars 1997. Les élections législatives se traduisent par la victoire du PS, son dirigeant Lionel Jospin devenant Premier ministre.
45Jean Voirin, cité dans Olivier Schmitt, « Accord du CNPF sur le maintien du statut des intermittents », Le Monde, 17 avril 1997, p. 30.
46Jean Voirin, entretien réalisé par Anne-Sophie Stamane, « Un tiers des professionnels va disparaître », L’Humanité, 2 juillet 2003, p. 3-4.
47Régine Chopinot, « Penser seule dans ma tour d’ivoire me semble inconcevable », propos recueillis par Muriel Steinmetz, L’Humanité, 1er juillet 2003, p. 4.
48Semaine du 1er au 8 décembre 2013.
49Semaine du 8 au 14 juin 2014.
50Un de ces experts indique que ses projections, sans modification des comportements des intermittents, l’amènent à considérer que 21 700 intermittents seraient exclus du régime, soit approximativement un cinquième (Lagrave, 2004, p. 4). Michel Lagrave était conseiller maître honoraire à la Cour des comptes.
51La grève ne saurait empêcher les tâches d’évaluation, car cela remettrait en cause une des finalités « du travail enseignant dans les sociétés modernes » (Robert & Tyssens, 2007, p. 15).
52Le PARE transforme les relations entre les chômeurs et l’UNÉDIC en privilégiant les formes contractuelles d’engagement réciproque.
53Mathias, 39 ans, comédien, CIP-IDF, Paris. Entretien du 22 mars 2004.
54Cité sur le site internet de la FNSAC en 2002.
55Gisèle, 44 ans, responsable nationale de la Fédération des travailleurs de l’information, de l’audiovisuel et de l’action culturelle-Confédération française démocratique du travail (FTILAC-CFDT), Paris. Entretien du 30 octobre 2003.
56CLYPS Info, no 1, s. d. Ce numéro est une brochure de trois pages agrafées publiée par la coordination lyonnaise.
57La CFDT porte plainte contre plusieurs militants, ce qui donne lieu, les années suivantes, à une série de dénonciations supplémentaires de sa trahison.
58Bernard, 58 ans, cadre technique du In-Avignon, Avignon. Entretien du 24 juillet 2004.
59Chaque année, les entreprises éditent une DADS qui synthétise de multiples informations concernant les salariés employés : contrats de travail, rémunérations, types d’emploi, etc.
60Bruno Masi & Corine Hyafil, « Les intermittents au rapport », Libération, 5 décembre 2002, p. 35.
61Danielle Rived, « Un véritable dialogue de sourds », La Lettre du spectacle, no 91, mars 2003, p. 4.
62Emmanuel de Roux & Nicole Vulser, « La promesse oubliée de Jacques Chirac », Le Monde, 27 septembre 2002, p. 31.
63Selon Bernard Thibault, « une manifestation comme Bourges serait très affaiblie si ce système était remis en cause », propos cités dans « À Bourges, le ministre de la Culture tente de rassurer les intermittents du spectacle », Le Monde, 26 avril 2003, p. 29.
64Alain, 45 ans, metteur en scène, CPSL, Saint-Étienne. Entretien du 23 octobre 2003.
65Michel Thiollière, déclaration au conseil municipal du 7 juillet 2003. Archives personnelles. Michel Thiollière est sénateur-maire et membre du Parti radical, appartenant à la majorité présidentielle autour de Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin.
66Étienne Pinte & Jack Ralite, « Cuisine et intermittence », entretiens recueillis par Mathilde Blottière, Télérama, no 2900, 10 août 2005, p. 14.
67Une revue professionnelle évoque une « veillée d’armes ». Nicolas Marc, « Éditorial : une veillée d’armes », La Scène, no 28, mars 2003, p. 7.
68Jean-Paul Tribout est né en 1940. Comédien, il a joué dans le théâtre public (sous la direction de Roger Planchon) ou privé ainsi qu’à la télévision (notamment dans le feuilleton Les Brigades du tigre) ou au cinéma. Militant du SFA, il a été administrateur de la Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes (ADAMI). Il dirige depuis 1996 le festival de théâtre de Sarlat.
69Ce dernier est alors le directeur du Festival d’Avignon.
70Voir Catherine Trautmann, « Pour une politique des arts de la scène », Le Monde, 21 novembre 1997, p. 19 ; et « Catherine Tasca et Michel Duffour : premières orientations », La Lettre d’information du ministère de la Culture et de la Communication (supplément), no 65, 26 avril 2000, p. 4.
71« Les 10 premières propositions de Jean-Jacques Aillagon », Lettre du ministère de la Culture et de la Communication, no 98, 29 juillet 2002, p. 5.
72Propos rapportés dans « Aillagon en sursis », La Lettre du spectacle, no 100, 18 juillet 2003, p. 3.
73Anne Constant, « Les intermittents refusent de se coucher », Le Dauphiné-Vaucluse, 27 juin 2003, p. 2.
74Propos rapportés dans Marion Thébaut, « “Tout faire sauter” : pourquoi la CGT n’a pas voulu signer l’accord », Le Figaro, 30 juin 2003, p. 21.
75Dominique Frétard & Brigitte Salino, « Sous la pression, Avignon et Aix jettent l’éponge », Le Monde, 11 juillet 2003, p. 29.
76Manifestation de l’illusion juridique caractéristique des entreprises associatives au sein de l’espace administré, la décision d’annulation est prise par le directeur du Festival et non par le président de l’association de gestion de ce dernier. Ce transfert est aussi une manière pour les responsables politiques locaux de se décharger, aux yeux de leurs bases politiques et sociales (électeurs, commerçants), de toute responsabilité dans la décision d’annulation et ses éventuels effets économiques ou en matière de maintien de l’ordre.
77« À l’ombre d’une auberge, Vilar s’interroge, seul. Gérard [Philipe] n’est plus. Les fils du TNP qui poursuivent le rêve en province n’ont pas bondi au secours de leur inspirateur. Seuls les machinistes CGT ont eu le réflexe de défendre physiquement le patron. » Bertrand Poirot-Delpech, « Histoire d’une parenthèse », Le Monde, no 19111, « 60e édition : notre histoire du festival », 6 juillet 2006, p. 7.
78Alain Garlan, « Le système de l’intermittence est irremplaçable », La Nouvelle Vie ouvrière, hors-série, no 40, décembre 2003, p. 15.
79Un cadre du In-Avignon rapporte un échange avec un dirigeant de la FNSAC auquel il demande s’il souhaite annuler le festival et qui lui dit : « Non. On ne veut pas annuler le festival, mais on veut l’utiliser comme des grenades qu’on peut dégoupiller à chaque instant. » Marcel, 59 ans, cadre dirigeant du In-Avignon, Paris. Entretien du 1er octobre 2003.
80En 1992, 10 ans auparavant, cette compagnie était présente dans la programmation du Festival officiel. Implantée dans le sud-est de la France, elle bénéficie du soutien de diverses collectivités publiques.
81Avignon. Observations du 21 juillet 2003.
82Fabienne Darge & Dominique Frétard, « Les intermittents concoctent une rentrée théâtrale », Le Monde, 2 septembre 2003, p. 27.
83Lyon, observations du 1er septembre 2003.
84Cette dernière dimension est latente et difficile à appréhender compte tenu de l’opacité qui règne dans ce domaine. Au sein du théâtre public, alors que les intermittents disposent, dans leur grande majorité, de revenus mensuels proches du salaire minimum légal (soit 1 100 euros nets en 2016), ceux des directeurs des CDN avoisinent 6 000 euros avec des variations en fonction de différents paramètres dont l’ancienneté et l’importance de l’institution. Décrivant la situation conflictuelle du CDN de Limoges, un journaliste indique que le salaire brut mensuel du directeur artistique est de 7 497 euros « contre 5 900 euros environ pour un directeur de CDN équivalent et 6 594 euros pour le salaire de départ de son prédécesseur » ; voir Thibault Dumas, « La grande enquête. Jean Lambert-Wild : de l’Union à la désunion », La Scène, no 99, décembre-février 2021, p. 78.
85Patrick, 31 ans, jongleur et chanteur, membre de Spectacle en lutte : coordination lyonnaise des professionnels du spectacle, Lyon. Entretien du 17 octobre 2003.
86Hélène, 30 ans, chorégraphe, RAT, Rouen. Entretien du 15 juin 2005.
87Olivier Schmitt, « Les intermittents à l’heure du dialogue : la protestation s’élargissant les professionnels du spectacle qui occupent l’Odéon ont été reçus au ministère du Travail », Le Monde, 9 juillet 1992, p. 24.
88Clément, 52 ans, metteur en scène, directeur de CDN. Entretien du 22 mars 2004.
89Hubert, 62 ans, ancien dirigeant de la Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles (DMDTS). Entretien du 12 janvier 2011.
90Christophe, 51 ans, directeur d’une institution de spectacle, responsable national du SYNDEAC. Entretien du 3 juillet 2003.
91Nicole Vulser, « Situation de blocage dans le dossier des intermittents », Le Monde, 19 septembre 2002, p. 29.
92Daniel Conrod, « Pourquoi en sommes-nous là, cher Jean-Jacques ? », Télérama, no 2754, 23 octobre 2002, p. 56-63.
93Au cours de la manifestation organisée le 22 juillet 2002 à Avignon par plusieurs syndicats de la FNSAC, une des principales banderoles accuse : « Le MEDEF ordonne, Fillon exécute, Aillagon nous exécute. »
94Jacques Chirac, cité dans Clarisse Fabre, « Les intermittents continuent de demander la suspension de la réforme », Le Monde, samedi 3 avril 2004, p. 8.
95Marcel Maréchal, propos rapportés dans « Retour de bâton de Maréchal », Le Canard enchaîné, 15 juillet 1992, p. 5.
96Régine Chopinot est chorégraphe. Née en 1952, elle participe à la constitution et au développement de la danse contemporaine ainsi qu’à sa progressive institutionnalisation dans l’espace de la production artistique administrée. En 2003, elle dirige le CCN de La Rochelle.
97Voir Anne Constant, « Le In est en panne », Dauphiné Vaucluse, 30 juin 2003, p. 2. La pétition incluse dans cet article est signée par Claude Régy, Stanislas Nordey, Denis Podalydès, Zabou, Valérie Lang, Maguy Marin, Olivier Py, Jean-Pierre Vincent.
98Régine Chopinot, propos recueillis par Dominique Frétard, « Il fallait prendre la décision scandaleuse de ne pas jouer », Le Monde, 4 juillet 2003, p. 28.
99Conférence de presse des cinéastes, cinéma Utopia, Avignon, 7 juillet 2003.
100Nicole Vulser, « Jean-Jacques Aillagon indigné par cette “politique du pire” », Le Monde, 12 juillet 2003, p. 25.
101Régine Chopinot, citée dans « En direct d’Avignon », La Lettre du spectacle, no 100, 18 juillet 2003, p. 7.