Renée Vivien et le travail de l’influence

1« La tendance propre à la décadence est le second degré2 », écrit Pierre Jourde dans L’Alcool du silence. Christian Berg partage avec lui le constat d’une hyperconscience décadente « par rapport à la tradition littéraire, picturale et musicale », entendue comme un mouvement par lequel « tout, ici, renvoie à tout3 », qu’il illustre du propos de Marcel Schwob : « Tout en ce monde n’est que signes, et signes de signes4. » L’imaginaire dominant de la fin-de-siècle réaffirme, conjointement à ce principe de réitération perpétuelle du discours, le cloisonnement des femmes dans la subjectivité, par contraste avec la neutralité masculine. L’investissement à outrance de l’androgyne comme principe dualiste opposant l’intelligible masculin au sensible féminin les maintient dans une opposition frontale avec ce principe d’hyperconscience. Cette opposition suspend durablement la lecture de l’œuvre de Renée Vivien, quand bien même les traces de second deg