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De l’objet au sujet : filiation, communauté et individuation

p. 385-432


Extrait

1Si Mytilène, lieu de l’absolu, représente à la fois l’essence poétique et l’essence lesbienne, la communauté féminine idéale de l’île n’est pas la seule dont l’œuvre de Renée Vivien se nourrit. Le monde poétique de l’artiste fin-de-siècle est peuplé de microsociétés mythiques et exclusivement féminines qui illustrent, à leur échelle, la tendance générale de l’œuvre : proposer un espace poétique tourné vers les femmes. Là où les femmes originelles permettent à Vivien de réinventer la création du monde sur un mode inversé, les groupes mythiques sont l’occasion de présenter des modèles de microcosmes féminins exclusifs et harmonieux, qui légitiment en miroir l’existence des amantes mais aussi l’acte d’écriture, comme l’écrit Marie-Ange Bartholomot-Bessou :

Loin de ne s’entourer de garanties intellectuelles que pour la seule mesure de son art personnel, Renée Vivien en appelle, au contraire, à l’ensemble des créatrices modernes et leur désigne des cautions tutélaires féminines antique

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