1Le terme désigne un médecin spécialisé dans l’étude et le traitement des maladies mentales, appelé désormais « psychiatre ».
2Jean-Étienne Esquirol, Des illusions chez les aliénés : question médico-légale sur l’isolement des aliénés, Paris, Librairie médicale de Crochard, 1832.
3Le terme est utilisé tout au long du xixe siècle et jusque durant l’entre-deux-guerres pour désigner les personnes souffrant de troubles psychiques et nécessitant un internement.
4La législation sur les aliénés repose alors sur les lois des 16 et 24 août 1790, qui placent les aliénés sous la surveillance des corps municipaux, ainsi que sur l’article 7 du 24 vendémiaire an II qui confie l’entretien des aliénés aux frais de la Nation. Sur la législation, voir minisère de l’Intérieur, Législation sur les aliénés et les enfants assistés, Paris, Berger-Levrault, 1880, vol. 1 ; et Robert Castel, L’Ordre psychiatrique : l’âge d’or de l’aliénisme, Paris, Éditions de Minuit, 1968.
5Réglée par les articles 489 et 490 du Code civil, la procédure d’interdiction d’une personne en état de fureur, d’imbécillité ou de démence permet à la famille de provoquer le placement du parent dans un établissement. La mesure est censée assurer la tranquillité des familles.
6Voir Jean-Étienne Esquirol, Des établissements des aliénés en France et des moyens d’améliorer le sort de ces infortunés, Paris, Imprimerie de Mme Huzard, 1819.
7L’expression « médecin spécial » est employée durant le premier tiers du xixe siècle pour désigner les aliénistes. Son usage disparaît progressivement au cours du siècle au fur et à mesure que les aliénistes deviennent les principaux médecins traitants des aliénés.
8Jean-Étienne Esquirol, Des illusions chez les aliénés : question médico-légale sur l’isolement des aliénés, op. cit., p. 31.
9Voir Mathieu Le Mantec, Isolement et contention en psychiatrie : thérapies de la docilité, mémoire de master en anthropologie, Paris, École des hautes études en sciences sociales, 2011.
10Notons toutefois que la notion recouvre plusieurs formes. L’isolement peut certes se traduire par la séquestration dans un asile, mais peut également être mis en œuvre dans le cadre de voyages organisés par les médecins.
11Jan Goldstein, Consoler et classifier : l’essor de la psychiatrie au xixe siècle, Paris, Éditions Synthélabo, 1991.
12Voir Benoît Eyraud & Delphine Moreau, « Formes et régulations de l’enfermement psychiatrique : de la création de l’asile aux nouvelles unités sécurisées, l’exemple de l’hôpital du Vinatier », Cultures & Conflits, nº 90, 2013, p. 117-134.
13Voir Nicolas Sainte Fare Garnot, « L’Hôpital général de Paris. Institution d’assistance, de police, ou de soins », Histoire, économie & société, nº 4, 1984, p. 535-542.
14Voir Pierre-Louis Laget, « L’hôpital et la cité : une conciliation difficile entre les prescriptions de l’hygiène et l’impératif de rester à la portée du public », dans Francis Démier & Claire Barillée (dir.), Les Maux et les soins : médecins et malades dans les hôpitaux parisiens au xixe siècle, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2008, p. 137-150.
15Jean Colombier & Pierre Doublet, Instruction sur la manière de gouverner les insensés et de travailler à leur guérison dans les asiles qui leur sont destinés, Paris, Imprimerie royale, 1785.
16Jacques Tenon, Mémoires sur les hôpitaux de Paris, Paris, Imprimerie de PH-D Pierres, 1788, p. 393.
17Sur les travaux de Philippe Pinel, voir Dora B. Weiner, Comprendre et soigner : Philippe Pinel (1745-1826), la médecine de l’esprit, Paris, Fayard, 1999.
18Philippe Pinel, Traité médico-philosophique sur l’aliénation mentale ou la manie, Paris, Richard, Caille et Favier, 1801, p. 223.
19Étienne Georget, De la folie ou aliénation mentale, Paris, Imprimerie Rignoux, 1823, p. 71.
20Sur les doctrinaires, voir Emmanuel de Waresquiel, « La restauration libérale : les doctrinaires et l’éloge du centre (1816-1820) », dans Penser la Restauration : 1814-1830, Paris, Tallandier, 2020, p. 149-170.
21Hervé Guillemain, « L’expérience thérapeutique rurale. L’alternative à la folie des villes (1850-1860) », dans Arnaud Baubéreau & Florence Bourillon (dir.), Urbaphobie : la détestation de la ville aux xixe et xxe siècles, Paris, Éditions Bières, 2009, p. 171-180.
23Dès le dernier tiers du xviiie siècle, les médecins et auteurs de l’Encyclopédie recommandaient que les hôpitaux pour personnes contagieuses soient situés en dehors des agglomérations.
24Henri Falret, De la construction et de l’organisation des établissements d’aliénés, Paris, J.-B. Baillère, 1852, p. 14.
25Voir Maximien Parchappe, Des principes à suivre dans la fondation et la construction des asiles d’aliénés, Paris, Victor Masson, 1853.
26Sur l’organisation de l’assistance publique parisienne durant la première partie du xixe siècle, voir Antoine Ermakoff, « Trier, soigner, administrer. Savoirs et pratiques du conseil général des hospices civils de Paris (1801-1848) », Les Cahiers du centre Georges-Canguilhem, vol. 1, nº 6, 2014, p. 27-46.
27Henri Davenne, Rapport du directeur de l’administration générale de l’assistance publique à Monsieur le préfet de la Seine sur le Service des aliénés du département, Paris, Paul Dupont, 1852.
28Le rapport paraît l’année suivante dans la presse médicale sous la forme d’un feuilleton : Henri Girard de Cailleux, « Rapport sur les aliénés de la Seine traités dans les asiles de Bicêtre et de la Salpêtrière », Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie, nº 8, 1861, p. 521-563.
29Aimé Linas, « Asile d’aliénés », dans Paris Guide par les principaux écrivains et artistes de la France, Paris, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1867, p. 1930-1967.
30Paul Sérieux, Rapport sur l’assistance des aliénés en France, en Allemagne, en Italie et en Suisse, Paris, Imprimerie municipale, 1903.
31Voir Isabelle von Bueltzingsloewen, L’Hécatombe des fous : la famine dans les hôpitaux psychiatriques français sous l’Occupation, Paris, Flammarion, 2007.
32Georges Daumézon & Philippe Koechlin, « La psychothérapie française contemporaine », Anais portugueses de psiquiatria, vol. 4, nº 4, 1952, p. 271-311.