Introduction
Des mots crispants
p. 5-10
Extrait
Comme dans tous les débats sérieux, les mots sont rois1.
1Est-ce la fin du monde mondialisé ? Telle était la question posée par l’hebdomadaire Le Un en janvier 20172. On n’y faisait pas l’apologie de la « démondialisation », qu’Éric Fottorino présentait, en un parti pris assumé, comme « l’addition de nos peurs, de nos rancœurs et de nos défaites3 ». Les auteurs – Michel Foucher, Erik Orsenna, Patrick Artus, etc. – s’interrogeaient sur les évolutions de l’économie mondiale, sur la remise en question de l’ordre libéral, sur les tensions entre puissances. Leurs propos se faisaient l’écho de ce qu’on peut entendre ici et là sur le Monde dans lequel nous vivons et vivrons. Arrêtons-nous, cependant, sur l’expression même de monde mondialisé. La tautologie ne devrait-elle pas nous alerter sur un possible non-sens ? Il m’importe peu ici de traquer l’émergence d’une telle formule qui est plus ancienne. Je citerai seulement une autre occurrence, de 1999, présente dans le titre d’un artic
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