4 « En 2017, à La Réunion […] 42 % des habitants et 47 % des mineurs […] vivaient en dessous du seuil de pauvreté tandis que la moyenne dans l’Hexagone s’élevait à 14 %. » (Insee première, no 1804, juillet 2020)
5 Étant donné le petit nombre d’établissements privés catholiques à La Réunion et leur singularité, nous ne précisons pas le type d’établissement afin de respecter notre engagement en matière d’anonymat. C’est pourquoi le présent chapitre n’utilisera pas les sigles LGT et LP, mais uniquement « lycée » et « cité scolaire ».
6 Nous remercions Annabelle, Marine et Cédric, étudiants, pour leur contribution au recueil de données de l’enquête, sous la direction d’Émilie Pontanier, dans le cadre de l’unité d’enseignement « méthodologie de la recherche en sciences sociales » en licence 3 à l’Université de La Réunion en 2020-2021.
7 Les établissements défavorisés accueillent une proportion majoritaire d’élèves issus des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) défavorisées. Selon des enquêtés, les élèves boursiers représenteraient 70 % à 90 % des élèves. L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) se réfère à la PCS de la personne de référence de l’élève, le plus souvent son père. La catégorie « PCS défavorisées » comprend les ouvriers qualifiés et non qualifiés, les ouvriers agricoles, les employés et ouvriers en retraite, les personnes sans activité professionnelle, ainsi que les chômeurs n’ayant jamais travaillé.
8 L’application de la loi de 2004 est mise en œuvre à partir de 2018 à la suite de la visite, un an plus tôt, de Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, rattaché au Premier ministre, puis d’une inspectrice générale fin 2017, dans le cadre de ses fonctions. Ils pointent un manque de respect de la laïcité. Le recteur, Vêlayoudom Marimoutou, adresse une circulaire aux chefs d’établissement le 19 février 2018, invitant ces derniers à « veiller à ce que les élèves ne portent pas de signes ostentatoires d’appartenance religieuse ou communautaire (croix, kichali, bindi…) » (La Croix, 6 mars 2018).
9 Terme créole pour désigner les Réunionnais musulmans originaires du Gujarat (nord‑ouest de l’Inde). Les Zarab sont les descendants des premiers Indiens musulmans arrivés dans l’île au xixe siècle.
10 Celle-ci est présentée comme liée à la liberté de conscience dans le cadre d’un « régime de tolérance » supposant une norme de croyance religieuse, contrairement au « régime de laïcité » qui admet l’incroyance et fonde l’association politique sur les singularités (Kintzler, 2007). Cependant, elle peut aussi concilier les deux régimes en considérant la tolérance comme un « état d’esprit hospitalier à la différence » (Policar, 2021, p. 217).
11 Point rouge entre les yeux porté par des Tamoules, des Malbars, quelques chrétiennes se réclamant des deux cultes et cultures et plus généralement par les Réunionnaises. Sa qualification relève tantôt du religieux, du sécularisé, du culturel, du décoratif, du touristique, etc.
12 Voile musulman revêtu chez des élèves zarab aussi orthographié kishali (voile-châle vif et bariolé) porté par des Mahoraises, Comoriennes et Malgaches.
13 « Conformément à la mission qui lui a été confiée par le Christ, elle s’adresse à tous les hommes et à tout homme ; aussi, par choix pastoral, l’école catholique est-elle ouverte à tous, sans aucune forme de discrimination. » (Statut de l’enseignement catholique, 2013, art. 10)
14 En créole réunionnais, signifie originaire du lieu (du pays).
15 Chemise blanche ou polo bleu et pantalon ou jupe en jeans.
16 Les enquêtés interrogés ont mentionné des élèves boursiers créoles des classes populaires et de culture catholique. Aucune mention de la présence d’élèves mahorais de culture musulmane, issus des classes populaires, n’apparaît dans les entretiens.
17 Les Malbars sont originaires du sud de l’Inde et sont arrivés sur l’île dans les années 1860-1870 durant la période de l’engagisme qui a fait suite à l’abolition de l’esclavage. Les Réunionnais qui se désignent toujours par le terme « malbar » pratiquent une religion « créolisée » (hindouisme et catholicisme). Ceux qui se désignent par le terme « tamoul » abandonnent leur double religion en faveur de l’hindouisme.
18 L’Université catholique de Lyon.
19 La demande dépasse l’offre d’établissements privés de type « privilégié ». Pour cette raison, des parents choisissent une inscription de leurs enfants dès le primaire, ce qui favorise leur recrutement au collège dans le même établissement si les résultats de l’élève le permettent.
20 Les Zarab appartiennent en général aux classes moyennes et supérieures et non aux musulmans originaires de Mayotte ou des Comores appartenant aux classes populaires qui ne sont pas scolarisés dans les établissements favorisés.
21 En créole réunionnais, zoreil signifie « blanc » venu de l’hexagone, cet élève étant probablement catholique.
22 Les bourses versées directement à l’établissement privé contribuent à son financement.
23 La situation linguistique de Mayotte est singulière, car outre la langue officielle (le français), deux autres langues régionales territorialisées sont utilisées : le shimaoré et le kibushi.
24 Tant en raison de leurs difficultés scolaires qu’en raison des contraintes administratives. Par exemple certains lycéens s’inscrivent en cours d’année scolaire puisqu’arrivés tardivement de Mayotte (parfois sans leurs parents), et il leur a fallu d’abord trouver un logement.
25 Selon certains courants et prescriptions de l’islam, le jilbab, habit large et ample, sert à cacher les formes de la femme. C’est un vêtement religieux composé d’une longue robe prolongée par une sorte de capuche, le tout couvrant la tête et l’ensemble du corps à l’exception des pieds, des mains et du visage.
26 L’absence de prise en compte de la religion juive dans ce chapitre est liée à sa très faible présence (environ 150 familles à La Réunion selon le groupe de dialogue interreligieux).
27 Dans un des établissements, trois à quatre grossesses par an aboutissent. Des professionnels interviewés sont contre l’avortement et un cadre éducatif est le parrain d’une dizaine d’enfants de lycéennes.
28 Les dirigeants politiques locaux de Mayotte présentent le principe de laïcité comme un moyen de protéger l’islam sunnite contre le « fondamentalisme » chiite.
29 Populations kaf, malbar, yab et Réunionnais originaires de Madagascar.
30 Cela est proche de situations observées au Brésil où la religion est une ressource pour l’agir professionnel (voir le chapitre de Gabriela Valente et Ana Beatriz Porelli du présent ouvrage).
31 « Kafrine » désigne les Réunionnaises d’origine supposément africaine.
32 Logiciel de gestion de vie scolaire.
