Souvenirs d’un khâgneux du lycée du Parc au lendemain de Mai 68

1Je ne suis arrivé en classe préparatoire au lycée du Parc qu’à la rentrée 1968-1969, après les événements de mai. J’ai vécu ceux-ci en classe de terminale, à Besançon. Cette période de transition majeure dans ma vie (j’allais quitter pour toujours ma ville natale et l’environnement de mon enfance) fut aussi celle d’un basculement politique déterminant.

2Bien qu’étant assez peu pratiquant, ma formation avait été dominée dans les années 1960 par le catholicisme social, sous les influences successives de trois remarquables aumôniers du lycée Victor-Hugo (public) et de quelques enseignants de la même tendance. J’ai ainsi vécu ma jeunesse dans l’esprit du concile Vatican II, du personnalisme, de Témoignage chrétien, de la Jeunesse étudiante chrétienne. Cette influence – à l’écart de la culture communiste ou même socialiste – incluait Camus, Sartre, Lévinas, Bataille, le cinéma d’avant-garde... Teilhard de Chardin et Bergson occupaient une place particulièrement importante dans mon p