Une pratique hors de la société hétérosexuelle de l’après-guerre

L’injonction à la maternité

1L’avortement est le troisième épisode du livre à avoir cristallisé les réticences de Raymond Queneau et Jacques Lemarchand. C’est le caractère technique du récit qui constitue le principal reproche fait à l’autrice, que relève également Catherine Viollet :

Violette Leduc a avorté, et elle a failli perdre la vie, c’était... enfin de toute manière, c’était illégal et en plus elle fait une description vraiment... assez sanglante de cet avortement, où elle a une énorme hémorragie. Voilà, elle ne sacrifie aucun détail, Violette Leduc, quand elle décrit ce genre de chose. Donc ils avaient peur d’un procès et ils ont demandé qu’on enlève une partie de ce passage1.

2Véronique Hoffmann-Martinot, nièce et éditrice des journaux intimes de Lemarchand, exprime les mêmes conclusions :

Les scènes évoquées par Violette Leduc étaient sans doute beaucoup trop osées pour l’époque et Lemarchand, qui par ailleu