1 Si, dans la langue française, le terme « archives » est plus correctement utilisé au pluriel, dans cette notice, nous utilisons l’expression au singulier pour faire référence à une série d’auteurs que nous citerons et qui ont assimilé dans le langage des sciences humaines cette dernière forme grammaticale depuis plus d’un demi-siècle. Cependant, nous utiliserons l’expression « film d’archives » ou « image d’archives ».
2 Mathieu Bernard, « Les inventaires d’archives selon Michelet », La Gazette des archives, nº 16, 1954, p. 16.
3 Georges Duby, L’Histoire continue, Paris, Fayard, 1989, p. 25.
4 Arlette Farge, Le Goût de l’archive, Paris, Éditions du Seuil, 1989.
5 L’apparente neutralité de l’article L. 211-1 du Code du patrimoine ne résout pas la manière dont on écrit l’histoire : « Les archives sont l’ensemble des documents, quels que soient leur date, leur forme et leur support matériel, produits ou reçus par toute personne physique ou morale, et par tout service ou organisme public ou privé, dans l’exercice de leur activité. »
6 Michel Foucault, L’Archéologie du savoir, Paris, Gallimard, 1969, p. 166-183 et 170.
7 Erwin Panofsky avait déjà noté cette dialectique entre document et monument dans son ouvrage intitulé L’Œuvre d’art et ses significations : essais sur les « arts visuels » [1955], Paris, Gallimard, 1969, p. 35-38. Non seulement les documents peuvent être aussi « énigmatiques » que les monuments, mais l’historien de l’art allemand soulignait aussi à quel point le statut peut changer selon la personne qui effectue la recherche : si pour l’historien de l’art, le retable est le monument et le contrat est le document, aux yeux du paléographe ou de l’historien des lois, la situation sera lue de manière exactement inverse.
8 Jacques Le Goff, « Document / Monument », dans Enciclopedia Einaudi, Turin, Einaudi, 1978, vol. 5, p. 38-47.
9 Jacques Derrida, Mal d’archive : une impression freudienne, Paris, Galilée, 2008, p. 34. C’est Derrida qui souligne.
10 Georges Didi-Huberman, L’Œil de l’histoire, 3. Atlas ou le gai savoir inquiet, Paris, Éditions de Minuit, 2011, p. 289-290.
11 Dans cette notice, nous ne mentionnerons pas les nombreux cas de réutilisation d’images d’archives dans le domaine de l’art contemporain, en nous concentrant sur le cinéma.
12 André Habib, « Archives, modes de réemploi. Pour une archéologie du found footage », Cinémas, vol. 24, nº 2-3, printemps 2014. C’est Habib qui souligne.
13 Giorgio Agamben, « Qu’est-ce que le contemporain ? » [2008], dans Nudités, Paris, Payot & Rivages, 2012, p. 30-31.
14 Nicole Brenez, « Montage intertextuel et formes contemporaines du remploi dans le cinéma expérimental », Cinémas, vol. 13, nº 1-2, 2002, p. 49-67.
15 William C. Wees, Recycled Images: the Art and Politics of Found Footage Film, New York, Anthology Film Archives, 1993.
16 Christa Blümlinger, Cinéma de seconde main : esthétique du remploi dans l’art du film et des nouveaux médias, Paris, Klincksieck, 2013. Nous signalons aussi Marco Bertozzi, Recycled cinema: immagini perdute, visioni ritrovate, Venise, Marsilio, 2012.
17 Pour une exposition récente sur les films de found footage, voir Giovanna Fossati & Jaap Guldemond (dir.), Found Footage: Cinema Exposed, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2012.
18 Les réflexions qui suivent sur les deux cinéastes sont tirées de mon article Luca Acquarelli, « L’histoire au prisme du figural : Pays barbare de Gianikian et Ricci Lucchi », dans Anca Diaconu & Laura Marin (dir.), Usages de la figure : régimes de figuration, Bucarest, Editura universitatii din Bucuresti, 2017, p. 327-341.
19 Paul Ricœur, Temps et récit, 3. Le Temps raconté, Paris, Éditions du Seuil, 1985, p. 349 et 351.
20 Didi-Huberman écrit : « Ce qui est repris dans l’archive est toujours remonté par Farocki : façon, pour lui, d’exposer les lignes de conflits plutôt que les ensembles, façon de trancher dans la masse archivistique afin d’y construire une nouvelle lisibilité. » (Georges Didi-Huberman, L’Œil de l’histoire, 2. Remontages du temps subi, Paris, Éditions de Minuit, 2010, p. 109).
21 Harun Farocki, « Le point de vue de la guerre », Trafic, nº 50, été 2004, p. 449.