La place de l’art dans la pratique et la pensée clinique

1Dire que la clinique est un art relève de la plus grande banalité, mais qu’entend-on par là, au juste ?

Picasso disait : « Heureusement que la photographie se charge de la ressemblance : elle reproduit la réalité. Moi, ma peinture montre les choses telles qu’elles sont ! » C’est une bonne illustration de la distinction qu’il faut faire entre la réalité et le réel. [...] Le réel, c’est, entre autres, ce que s’efforce d’atteindre, de faire surgir l’art, une sorte de vérité interne des êtres et des choses, ce qu’elles sont en un vrai traqué par l’artiste, sans jamais vraiment le saisir. Si bien que l’œuvre la plus réussie est encore inachevée, une jouissance et une torture constantes pour l’auteur comme pour le récepteur. Le réel, attrapé par la queue, pour justement paraphraser « Le désir attrapé par la queue1 » de Picasso, s’attrape‑t‑il autrement que dans l’illusion ? (Barus‑Michel, 2002, p. 104)

2Avec la clinique, dans les deux postures bien différentes, mais en même temps inte