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Pour la dignité

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Vincent Gay

Annexes

Annexe 2

Sources

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Sources écrites

  • 1 Notamment des archives du ministère de Georgina Dufoix déposées par Patrick Weil à la Fondation na (...)

1L’importance économique et politique des usines étudiées et de leurs conflits est perceptible à travers la profusion d’archives les concernant. Des sources d’origines variées ont été mobilisées, en premier lieu les archives des différents ministères ayant en charge les questions industrielles, de travail et d’emploi, d’immigration, mais également au niveau supérieur du gouvernement, à savoir celles du cabinet du Premier ministre. Outre les analyses produites sur les conflits, ces archives donnent accès aux débats à propos de l’élaboration des politiques sur l’immigration et à la façon dont celles-ci évoluent au cours du premier septennat de François Mitterrand, alimentant de nombreuses controverses1.

  • 2 Il s’agit notamment des archives du ministère du Travail dirigé par Michel Delebarre (1984-1986) e (...)

2Les archives ministérielles contiennent également un certain nombre de documents concernant l’industrie automobile au début des années 1980, dans ses différents aspects : à la fois ses dimensions industrielles et économiques, la crise qu’elle connaît alors, ses transformations, ses dimensions syndicales (élections, conflits sociaux, défenses des libertés syndicales, etc.) ou encore ce qui concerne ses salariés, et en particulier les ouvriers immigrés (licenciements, formation, etc.)2.

3Toujours concernant l’État, on trouve dans les archives de la préfecture de police de Paris et dans les archives départementales des Hauts-de-Seine de nombreux rapports des Renseignements généraux des années 1950 aux années 1980, concernant notamment la vie syndicale.

  • 3 Office national d’immigration (ONI), Bureau pour le développement des migrations dans les départem (...)

4De plus, l’immigration, du fait de son encadrement par diverses instances étatiques, a donné lieu à de nombreux écrits de la part de différentes institutions3. Associées aux archives diplomatiques, ces sources permettent de saisir des éléments de l’organisation de l’émigration-immigration de travail à travers les rapports entre les entreprises, les pays d’émigration et l’État français via ses administrations.

5Un second canal de sources pour analyser cette période est celui des archives syndicales. Les archives confédérales de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) disposent d’une importante documentation consacrée à l’automobile, aux libertés syndicales, aux analyses du syndicalisme indépendant, aux conflits ouvriers et, dans une moindre mesure, à l’immigration. Les archives de la fédération générale de la métallurgie contiennent de nombreuses données sur les conflits des années 1980, sur l’action de la CFDT chez Citroën et chez Simca-Talbot à partir des années 1960, sur les questions touchant les ouvriers spécialisés (carrières, travail, formation, etc.). Le dépôt aux archives municipales de Saint-Ouen des archives personnelles d’un responsable de la CFDT de Citroën, élu au comité central d’entreprise, a donné accès à un nombre considérable de documents concernant les usines Citroën de la région parisienne. Enfin, les archives privées d’un militant de la CFDT de Talbot ont permis de consulter des tracts, des brochures, des notes personnelles de réunion ou des procès-verbaux de comités d’entreprise.

6Pour la Confédération générale du travail (CGT), l’Institut d’histoire sociale confédéral conserve un certain nombre de documents sur les entreprises étudiées (tracts, notes internes, analyses sur l’industrie automobile), ainsi que sur l’immigration à travers les fonds de la commission immigration. Une partie des archives du secteur juridique confédéral a également été consultée, particulièrement celles concernant les atteintes aux libertés et aux droits syndicaux. Les archives de l’union régionale Île-de-France (URIF-CGT), conservées aux archives départementales de Seine-Saint-Denis, contiennent une documentation syndicale allant du début des années 1970 jusqu’au milieu des années 1980 qui permet d’étudier les évolutions de l’implantation syndicale, le discours des organisations, leurs débats internes, les cas de répression syndicale, etc. C’est également le cas des archives des syndicats d’entreprise et des unions locales.

7Les entreprises constituent un troisième type de sources. Si l’accès à leurs archives n’a pas été possible, celles auxquelles ont pu avoir accès Nicolas Hatzfeld et Jean-Louis Loubet lors d’une recherche sur l’usine de Poissy menée au début des années 2000 et que j’ai pu consulter en partie m’ont permis de découvrir les rapports quotidiens sur les conflits, les bilans des grèves effectués par la direction de l’entreprise, les notes d’information aux personnels, etc. Ces documents constituent une source essentielle pour saisir le regard patronal porté sur les conflits et voir quelles pratiques met en œuvre la direction dans de telles situations. Si de telles sources n’ont pu être consultées pour Citroën, les archives de la direction départementale du travail de Seine-Saint-Denis contiennent un certain nombre de documents sur les droits syndicaux, les sanctions contre les salariés, les conflits, etc., permettant d’analyser le quotidien en usine et les pratiques qui y prennent place.

  • 4 Elle a été rebaptisée La Contemporaine – bibliothèque, archives, musée des mondes contemporains en (...)

8D’autres archives ont pu être ponctuellement mises à profit : archives municipales d’Aulnay-sous-Bois, archives de l’Association des Marocains en France et de l’Association des travailleurs marocains en France, etc. Enfin, les fonds de la Bibliothèque nationale de France nous ont donné accès à la documentation d’entreprise, à la presse d’entreprise (Traction), à la presse syndicale (Le Travailleur et l’entreprise et autres bulletins du syndicat indépendant de Simca, La Vie ouvrière et La Tribune de l’immigration publiés par la CGT), à des journaux politiques (L’Écho des travailleurs de Chrysler, publié par les communistes de l’entreprise, Témoignages, le quotidien du Parti communiste réunionnais) ou associatifs (Combat réunionnais, journal de l’Union générale des travailleurs réunionnais en France) et au périodique Actualités migrations publié par l’Office national d’immigration entre 1981 et 1993. De même, les fonds de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC)4 ont permis d’accéder à une importante documentation militante concernant le syndicalisme indépendant et les conflits dans l’industrie automobile.

Sources audiovisuelles

9Les sources audiovisuelles ont été plus faiblement utilisées que les archives écrites. Outre deux documentaires tournés en 1968, deux documentaires consacrés à la grève de Citroën-Aulnay du printemps 1982, Haya de Claude Blanchet (1982) et Le Mariage de Monsieur CGT avec Madame Citroën ou comment la lutte des classes vint à Ghazi Akka de Jean-Patrick Lebel (1982), permettent d’avoir accès à des paroles de la grève, notamment grâce aux rushes déposés par les réalisateurs aux archives départementales de Seine-Saint-Denis. De plus, deux courts films permettent de saisir les attaques physiques dont sont victimes les syndicalistes devant les usines d’Aulnay et de Poissy : le premier n’a pas de titre, le second, réalisé par Paul Seban, s’intitule L’Agression. Enfin, de manière ponctuelle, nous avons puisé quelques informations dans le documentaire de Yamina Benguigui, Mémoires d’immigrés (1997).

Notas

1 Notamment des archives du ministère de Georgina Dufoix déposées par Patrick Weil à la Fondation nationale des sciences politiques (cotes FNSP, WE). Georgina Dufoix a été secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale, chargé de la famille, de la population et des travailleurs immigrés de 1983 à 1984 et ministre des Affaires sociales entre 1984 et 1986.

2 Il s’agit notamment des archives du ministère du Travail dirigé par Michel Delebarre (1984-1986) et de celles du cabinet du Premier ministre (1981-1986), mais également des archives privées de Jack Ralite, ministre délégué à l’Emploi (1983-1984), de celles de René Cessieux, conseiller technique de Pierre Mauroy chargé de l’emploi, du chômage et des relations sociales (1981-1984) et de celles de François Assensi, alors député communiste d’Aulnay-sous-Bois qui, bien que n’informant pas de l’action gouvernementale, attestent l’intrusion des conflits de l’industrie automobile dans le champ politique.

3 Office national d’immigration (ONI), Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer (BUMIDOM), Direction des populations et des migrations (DPM), commission nationale de la main-d’œuvre étrangère, commissions mixtes de main-d’œuvre entre la France et les pays d’émigration, etc.

4 Elle a été rebaptisée La Contemporaine – bibliothèque, archives, musée des mondes contemporains en 2018.

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