En somme, j’écris dans la mesure où je n’existe pas1.

1Les inventaires des pages qui suivent rendent compte de l’ensemble de l’œuvre d’Henri Calet.

2La presse y occupe une place centrale, ce qui conduit à présenter les différents organes dans lesquels l’auteur s’illustra, notamment pour y être interviewé (les autres étant identifiés au fil du texte dans la partie « La parole est à Calet » du présent ouvrage).

Les organes de presse

Presse écrite

3Les articles et chroniques ont été publiés dans une vingtaine de revues et journaux. Voici celles et ceux où se trouvent les textes reproduits dans les pages qui précèdent.

4Action, hebdomadaire fondé clandestinement en 1943 par des intellectuels communistes, parut officiellement de l’automne 1944 à 1952. Grâce à Francis Ponge, qui supervisait la partie culturelle, Calet y publia six textes.

5La Gazette des lettres : intelligence du monde, créée par René Julliard sous diverses formules, fut un bimensuel de 1945 à 1950 animé par Raymond Dumay et Robert Kanters. Calet y donna une douzaine d’articles entre 1947 et 1950.

6Les Nouvelles littéraires est un hebdomadaire qui eut une longévité remarquable, de 1922 à 1985 avec une interruption pendant la guerre. Il connut de très forts tirages, en restant fidèle à une ligne éditoriale de culture classique à la française. Par ailleurs, son rédacteur en chef, Frédéric Lefèvre, y développa le genre de l’entretien littéraire. De 1947 à 1956, Calet y publia une douzaine d’articles.

7Radio 49, revue créée en 1949, rendait compte des programmes radiophoniques et commentait les émissions de la Radiodiffusion-télévision française (RTF), qui devint monopole d’État sous l’impulsion du secrétaire d’État chargé de l’Information François Mitterrand.

8L’Écho du Maroc est un quotidien de Rabat rédigé en français qui avait pris des positions vichystes en 1940, mais que Calet approcha durant son séjour marocain en 1948, alors que le journal était passé sous le contrôle de personnalités issues de la Résistance.

9Le Figaro et son supplément hebdomadaire Le Figaro littéraire, nés en 1906, s’étaient imposés comme une véritable institution dans le paysage littéraire français. Leur ligne éditoriale ouverte, modérée, « de droite » diront certains, ne pactisa jamais avec le fascisme allemand. Si Calet ne put y trouver un emploi permanent, il y collabora pendant dix ans et y publia plus de trente textes.

10La Table ronde, présentée sous diverses formules depuis 1944, est une revue qui naquit officiellement en 1948. Face à « l’engagement » des Temps modernes créée par Jean-Paul Sartre en 1945 face à la raideur du discours stalinien, elle se présentait comme le fer de lance d’une liberté de l’esprit qui constituait « une force d’engagement aussi honorable et au moins aussi périlleuse », au temps « où s’effondraient les fanatismes2 ». Les grands noms de la littérature française s’y retrouvèrent, ceux des « Hussards » notamment (Roger Nimier, Jacques Laurent, Antoine Blondin...).

11La Suisse libérale est un très ancien journal neuchâtelois. La présence d’une interview de Calet dans ce périodique rappelle les rapports réguliers qu’entretint Calet avec la presse suisse.

12Le Crapouillot, né au sortir de la Grande Guerre et dirigé par Jean Galtier-Boissière, connut des éclipses, notamment de 1939 à 1948, et prit fin en 1996, pour reparaître brièvement en 2016-2017. Le goût pour la polémique non conformiste, populiste et réactionnaire, mais aussi pour toutes les formes de curiosités, donna à la revue son ton très particulier.

13Caliban : panorama du monde est devenue une revue mensuelle en 1948. Son propos ambitieux était de présenter « le monde d’aujourd’hui et le roman de tous les temps ». Elle assura une mission de vulgarisation intellectuelle et est à ce titre très représentative de la gauche non communiste de l’après-guerre. Jean Daniel en était le rédacteur en chef.

14Nord Matin, l’important quotidien régional marqué « à gauche » et sous-titré « journal de la démocratie socialiste », fut créé en 1943 et parut jusqu’en 2000.

15Opera, revue artistique et culturelle fondée en 1945, connut une impulsion nouvelle grâce à Roger Nimier, qui en était devenu le directeur de la fin de 1950 à 1952.

16Droit de vivre était le nom du bulletin d’information de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA, devenue LICRA quand s’est ajouté le mot « racisme »), fondée en 1928.

17Arts est une revue créée en 1952 qui cessa de paraître en 1966.

18Liens était un bulletin mensuel édité par le Club français du livre (CFL) pour ses abonnés qui parut de 1947 à 1953. Calet lui donna sept textes.

19La Nouvelle NRF remplaça La Nouvelle Revue française pendant quelques années pour faire oublier l’époque où celle-ci avait été dirigée par Drieu la Rochelle et ses collaborateurs.

20Le Franc-Tireur, mensuel du mouvement du même nom, fut fondé dès 1940 par Élie Péju, grande figure de la Résistance et futur compagnon de la Libération, et par des militants communistes non alignés sur l’URSS. Le journal devint Franc-Tireur à la Libération, puis se transforma en Paris Journal et Paris Jour avant de disparaître en 1972.

Chaînes de radio

21À travers l’animation d’émissions, les interviews ou encore le théâtre radiophonique, la radiodiffusion joua un rôle très important dans la carrière de l’auteur.

22La station de radio Paris Inter fut créée en février 1947, aux côtés de la Chaîne nationale, ou Programme national, qui existait depuis 1945.

23La collaboration de Calet aux radios étrangères fut très ponctuelle : on le retrouve sur Radio-Maroc, installée sous le protectorat français dès 1928 et qui émettait en français ; sur les ondes allemandes, comme à Radio Luxembourg qui existait depuis le début des années 1930 et deviendra en 1966 Radio Télé Luxembourg (RTL).

24La Chaîne parisienne, ou Programme parisien, quant à elle, accueillit Henri Calet très régulièrement.

Les inventaires

25Mais l’omniprésence des textes de presse ne doit pas occulter le reste d’une œuvre abondante, publiée chez de nombreux éditeurs. C’est pourquoi les inventaires qui suivent se proposent d’envisager l’œuvre dans sa totalité. Cela de trois façons.

26On trouve d’abord les titres classés par ordre alphabétique, puis une chronologie détaillée des textes publiés du vivant de l’auteur, et pour finir le relevé des recueils composés après sa mort.

27Réalisés à partir du volumineux fonds Henri Calet de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet (BLJD)3, ces inventaires donnent l’occasion à l’auteur de ces lignes de remercier chaleureusement le personnel de ce haut lieu de l’archive littéraire, qui toujours lui fit bon accueil et plus d’une fois sut orienter ses recherches dans la bonne direction. Grâce aux informations communiquées à Calet par l’Argus de la presse, on peut dater avec précision la plupart des articles, même si quelques coupures de presse sont restées non datables.

28Le recours systématique aux collections du département des périodiques de la Bibliothèque nationale de France (BNF) tout comme la consultation à l’Inathèque de Lyon des archives de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) furent également des pratiques indispensables pour une telle recherche.