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Présentation

p. 271-272


Texte intégral

1Si l’on songe aux nombreuses décennies d’existence de la musique baroque, il apparaît que la mise en scène baroque n’en est encore qu’au début de son histoire. Cet ouvrage, loin de prétendre la saisir tout entière, n’ambitionne rien d’autre que d’être un simple jalon dans cette histoire : un état des lieux collectif, englobant des points de vue aussi divers que possible, mais nécessairement provisoire et sans pouvoir prétendre à l’exhaustivité.

2Aussi, en guise de conclusion, refermerons-nous ce volume en donnant la parole à des metteurs en scène. Ce sont des metteurs en scène, en effet, qui ont commencé l’histoire de cette forme artistique, et ce sont eux qui, avec les comédiens et les autres artistes de la scène, la poursuivront. Après avoir recueilli, en ouverture, le témoignage d’un pionnier, Eugène Green, nous avons souhaité confronter deux metteurs en scène actuellement engagés dans le mouvement baroque, mais de deux générations différentes et représentant des rapports différents aux sources et à la technique acquise. De nombreuses questions abordées dans l’ouvrage sont soulevées dans l’entretien, qui recueille ainsi la perspective des deux artistes sur leur formation, leur rapport aux sources, l’étendue chronologique, géographique et générique du territoire du « baroque », et qui interroge leur rapport à la scène contemporaine et aux institutions de la culture.

3Il s’agit ainsi de sonder une dernière fois ici l’apparent paradoxe que constitue la mise en scène baroque : celui de faire appel à des codes de jeu des xvie, xviie et xviiie siècles dans le cadre d’une notion et d’un métier, la mise en scène, inventés à la fin du xixe siècle. Et de convaincre le lecteur, s’il en était besoin, que l’utilisation des techniques du passé n’a pas pour ambition de ressusciter des morts, mais d’inventer pour les vivants d’autres manières de faire du théâtre.

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