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Mes impressions d'Afrique

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Henri Calet

L’inventaire nord-africain de Calet

Texte intégral

1Ce glossaire regroupe les noms propres (personnes, lieux) et les noms communs mentionnés par Calet dans ses textes sur l’Algérie (al) et le Maroc (ma). Il arrive que des noms algériens figurent dans la partie consacrée au Maroc. Les mots qui nécessitent un commentaire critique circonstancié pour la compréhension immédiate des textes font l’objet de notes de bas de page spécifiques, auxquelles nous renvoyons systématiquement. Dans certains cas, c’est Calet lui-même qui donne une définition succincte des termes, juste après leur emploi. La transcription des mots arabes en français ne peut être parfaite : nous indiquons, quand c’est nécessaire, l’orthographe choisie par Calet et celle en usage dans les dictionnaires courants. Les données chiffrées (notamment le nombre d’habitants) correspondent aux années 1940.

Noms de lieux

Afourer. Localité située à 18 km de Beni Mellal sur la route d’Azilal, à 2 000 mètres d’altitude et très proche du barrage de Bin el-Ouidane. ma

Aguedal. Ce mot berbère désigne un parc royal ceint de murailles et, plus généralement, un jardin orné de bassins où poussent des oliviers. C’est aussi le nom d’une ville. ma

Aït Taguella. Petite localité de la province d’Azilal. ma

Alger. La capitale de l’Algérie, chef-lieu du département d’Alger (presque deux millions d’habitants, dont 300 000 Européens), est aussi la résidence du gouverneur général. La ville compte 200 000 habitants, dont les trois quarts sont européens. al.

Atlas. Énorme chaîne de montagnes qui traverse l’Afrique du Nord de sud-ouest en nord-est. al – ma

Au Grillon. Café d’Oran. ma

Azilal. Région riche en artisanat local, dont le chef-lieu est Beni Mellal. ma

Asni. Bourgade berbère. ma

Azrou. Ville marchande berbère située dans le Moyen Atlas, célèbre pour ses splendides points de vue. On y rencontre des singes, cousins de ceux que Calet avait vus à Sidi Madani. ma

Bab el-Had. Porte à la pointe sud de la médina de Rabat. ma

Balima. Hôtel de Rabat donnant sur l’avenue Dar-el-Maghzen. ma

Beni Mellal. Chef-lieu de la région d’Azilal. ma

Ben Salah. Quartier de Marrakech où se trouve une zaouïa importante. ma

Ber Rechid. Chef-lieu de la province de Chaouïa-Ouardigha, à une trentaine de kilomètres au sud de Casablanca, au milieu d’une région céréalière et industrielle. ma

Berrouaghia (Berroughia). Commune de 3 000 habitants dans les années 1930, dont le tiers d’Européens. al

Bin el-Ouidane. Ville, grand lac et barrage dans le Moyen Atlas. ma

Blida. La ville comptait 37 000 habitants, dont le tiers sont européens al

Boghar. Importante base militaire d’Abd-el-Kader. al

Boghari. Commune de plus de 3 000 habitants dans les années 1930, dont le quart d’Européens. al

Bou Regreg. Fleuve dont l’embouchure sur l’Atlantique sépare Rabat de Salé. ma

Café de France. Café très fréquenté de Marrakech. ma

Petitjean, avenue (avenue du Capitaine-Petitjean). Une des artères les plus importantes du centre de Rabat. ma

Casablanca. Très grande ville marocaine, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Rabat. ma

Camp-des-chênes. Localité à la sortie des gorges de la Chiffa. al

Casbah (kasbah). Signifie « citadelle » en arabe. À Alger, elle forme la médina depuis de nombreux siècles, sur les pentes d’une colline qui domine toute la ville. L’enchevêtrement de ses maisons, l’étroitesse de ses rues, son architecture riche et variée sont célèbres. De nombreux films y ont été tournés, même s’il s’agit parfois de décors reconstitués en studio. La pénétration de la Casbah par les Européens resta longtemps difficile, voire interdite. al

Chaouïa. Située sur la façade atlantique du Maroc, c’est une des régions principales du pays. Treize tribus en assurent l’exploitation. ma

Chellah. À la sortie de Rabat, le site se trouve à l’emplacement de l’ancienne colonie romaine de Sala Colonia. On y trouve une nécropole mérinide construite par le sultan Abou el-Hassan Ali. ma

Cherchell. Située en Maurétanie césarienne, la ville est algérienne. Elle comptait dans les années 1930 plus de 5 000 habitants, dont le quart d’Européens. al – ma

Chicago. Nom donné à un quartier très animé de Rabat. ma

Chiffa, La. Nommée La Chiffa pendant la colonisation, elle a retrouvé son patronyme de Chiffa depuis. LA ville se trouve au bord de la rivière du même nom, et en amont se trouvent les gorges de La Chiffa, destination touristique très prisée des classes moyennes d’Algérie à l’époque. Voir aussi p. 29 et 49. al

Chréa. Station de tourisme de montagne proche de Blida, renommée dès la fin du xixe siècle. al

Consuls, rue des. Une des voies principales de la médina de Rabat. S’y trouvaient des fondouks, des boutiques indigènes, les consulats, la Compagnie de navigation Paquet, etc. ma

Dabachi. Quartier de Marrakech, au nord-est de la place Djemaâ el-F’na. ma

Dar-el-Maghzen. La plus importante artère de Rabat, qui traverse la ville du nord au sud-est. Elle a été renommée avenue Mohammed V. ma

Dar Si Saïd. Demeure d’un vizir de Marrakech, devenu le musée des Arts marocains aujourd’hui. ma

Djamaâ el-F’na, (place Jemaa el-Fna). Grande place de Marrakech, au cœur de la médina. Un marché immense s’y tient, où fourmillent les échoppes, les attractions de rue, etc. ma

El-Abid. Ces gorges sont célèbres pour leurs singes et leurs abeilles. ma

El-Aïoun. Petite ville marocaine à la frontière algérienne. ma

El Gza. Rue importante de la médina de Rabat, perpendiculaire à la rue Souika. ma

El-Hageb (El-Hajeb). Localité proche de Meknès, sur les contreforts de l’Atlas. ma

El Maghreb. Hôtel de Rabat. ma

Ferblantiers, place des. Marché très animé de Marrakech jouxtant la place Djamaâ el-F’na. ma

Fès. Grande ville du Maroc, elle est considérée aujourd’hui comme sa capitale spirituelle. La partie française de cette ville marocaine fut tracée en 1916. Au moment où Calet la visita, elle abritait 80 000 habitants, dont 8 000 israélites (dans le mellah) et 3 600 Européens (dont 3 000 Français). Voir aussi p. 113. ma

France, place de. On accède à cette place de Rabat par la sortie nord-ouest de la médina (aujourd’hui Bab al-Alou). ma

Fort Lamoune. Ce fort d’Oran se trouve à la sortie ouest d’Oran, après la Pêcherie et près de Mers-el-Kébir. ma

Garawyn. Voir Al Quaraouiyine. ma

Grand hôtel. Situé à Oran, tout près de la poste principale. ma

Kabylie. Vaste région du nord de l’Algérie, plus précisément à l’est d’Alger. Pays de tradition berbère et de culture amazigh, composé de montagnes entourées de plaines. al

Kasba(h). Voir « Casbah ».

Khénifra. Petite localité arabo-berbère entre Beni Mellal et Azrou, sur le fleuve Oum Errabia. La ville ne fut soumise à l’autorité française qu’au terme d’une forte résistance. Le capitaine Petitjean y laissa la vie. ma

Koutoubia. Mosquée almohade du xiie siècle à Marrakech, une des plus vastes de l’Occident musulman. ma

Loverdo. À 10 km à l’est de Médéa, commune de 5 000 habitants, dans une région viticole. Il y avait une forte majorité musulmane dans les années 1930. al

Mamounia. Décorée par Adrien Laforgue, cette ancienne orangeraie de Marrakech abrite aujourd’hui des expositions de peinture, de la danse et des spectacles musicaux. ma

Marrakech. Ville maghzen et capitale du sud qui comptait avant-guerre environ 150 000 habitants. C’était la ville la plus peuplée du Maroc. ma

Maurétanie césarienne. Ancienne province romaine qui correspond grossièrement à l’Algérie de l’ouest et du centre. ma

Mauritanie tingitane. Province africaine de l’Empire romain couvrant le nord du Maroc actuel. ma

Médéa. Commune de 15 000 habitants au sud-ouest d’Alger dans les années 1930, dont 15 % d’Européens et 8 % d’israélites. al

Médina de Rabat. Située entre les falaises du Bou Regreg, le cimetière musulman, la muraille almohade et le mur des Andalous. ma

Médiouna. À une vingtaine de kilomètres de Casablanca, cette localité est aussi une province et une région d’élevage et de cultures maraîchères. Un fort militaire et une base aérienne français qui y étaient installés ont cessé leurs activités en 1960. ma

Meknès. Ville d’origine berbère proche de Fès à laquelle est lié le souvenir de Moulay Ismaïl. ma

Mérinide, nécropole. Situés sur les hauteurs de Fès, les mausolées des sultans mérinides dominent la ville de façon majestueuse. ma

Mitidja. Immense plaine de l’arrière-pays algérois. Forte ruralité au moment où Calet est en Algérie. Riche en vignes et en agrumes. al

Moulay Idriss (Zehroun). Ville proche du site de Volubilis. Lieu de pèlerinage au sanctuaire de Moulay Idriss. ma

Moulouya. Large rivière qui prend sa source dans l’Atlas et se jette dans la Méditerranée. Elle délimite le Maghreb El-Aksa (le Maroc) et le Maghreb El-Ouesti (l’Algérie). Le mot signifie « la sinueuse » en arabe. ma

Mouzaïa. Situé à l’ouest des gorges de la Chiffa, il s’agit d’un massif montagneux où est établie la tribu du même nom. Mouzaïa est aussi le nom d’une commune de la même région. al

Msoun. Gare et poste militaire où vit la tribu nomade des Haouara, précieuse auxiliaire des Français au temps de la colonisation. L’oued du même nom coule entre des berges ravinées. ma

Municipalité, place de la. Grande place centrale à Settat. ma

Numidie. Ancien royaume berbère au nord de l’Algérie, mordant à la fois sur le Maroc et la Tunisie. ma

Oran. Dans les années 1940, cette ville portuaire, métropole de l’ouest algérien, comptait environ 150 000 habitants. Les Français constituaient plus de la moitié de cette population, les autres Européens – surtout espagnols – le quart. Le port reste aujourd’hui le point de départ de nombreux bateaux vers la France et l’Espagne. al – ma

Ouaouizaght. Village et poste militaire français au pied du djebel Beni Mellal. ma

Ouarsenis. Chaîne de montagnes du nord-ouest de l’Algérie. AL

Oudaïas. Casbah de Rabat qui domine le Bou Regreg. Le palais, construit par Moulay Ismaïl, abrite le musée des Oudaïas. On y trouve un café maure, des jardins andalous. La bab Oudaïa almohade date du xiie siècle. ma

Oued el-Abid. Ces gorges sont célèbres pour leurs singes et leurs abeilles. ma

Oujda. Dernière localité importante au nord du Maroc avant la frontière avec l’Algérie. ma

Oulad Saïd. À une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Settat, dans la région de la Chaouïa-Ouardigha, cette ville agricole « eut autrefois quelque splendeur » dit le Guide bleu de l’époque. ma

Palais royal. Résidence habituelle du sultan, dans le quartier des Touargas, à 1 200 mètres plus à l’est de la résidence générale. ma

Petit Poucet, Le. Restaurant de Casablanca. ma

Quaraouiyine (Al). À Fès, la plus ancienne et prestigieuse université du Maroc. Calet l’écrit aussi parfois Karaouyne, parfois Garawyn. ma

Rabat. Une des quatre capitales de l’empire chérifien. La ville était le siège administratif du gouvernement des sultans et du protectorat français. Elle comptait 38 000 habitants, dont la moitié étaient musulmans. On trouvait dans l’autre moitié 14 000 Européens (dont les deux tiers de Français), le reste étant composé d’israélites et d’étrangers. Voir aussi note 1 p. 87. ma

Rabbi Shalom Jaoui. Synagogue dans le mellah de Rabat. ma

Résidence générale. Située à Rabat, elle abritait les services français du protectorat et le résident général (le général Juin en 1948). Adrien Laforgue en fut l’architecte. ma

Rivesaltes. Le plus important des très nombreux camps d’internement de la zone occupée dans le sud-ouest de la France. Créé en 1939 par la IIIe République pour interner les réfugiés catalans et les antifascistes allemands, il devint vite un centre de répression, que le régime de Vichy ne fit que renforcer. Beaucoup furent livrés aux nazis par Laval et Bousquet, déportés vers Drancy puis Auschwitz. Il y avait là des Juifs, des personnes âgées, des femmes avec leurs enfants, des malades et des infirmes. En 1947, le camp hébergea quelques prisonniers allemands ou ex-collaborateurs. Jusqu’en 2007, il fut utilisé pour regrouper des populations migrantes de toutes sortes (harkis, pieds-noirs, etc.). Par ailleurs, dès août 1939 dans le journal de gauche La Lumière, Calet rappelait aux responsables du camp de réfugiés espagnols d’Arc-et-Senans dans le Doubs, leur « devoir élémentaire d’humanité, de pitié ».

Royal hôtel. Hôtel du centre de Rabat. ma

Sahel. Immense bande plate qui s’étend de l’Atlantique à la mer Rouge. Elle sépare le Sahara désertique au nord et la savane soudanaise au sud. al

Sainte-Barbe-du-Tlélat. Dans les années 1930, commune de 3 500 habitants, dont 40 % d’Européens, à 27 km au sud-est d’Oran. La commune s’appelle Oued Tlélat aujourd’hui. al

Sala colonia. Ancienne colonie romaine, on y trouve une nécropole mérinide construite par le sultan Abou el-Hassan Ali. Le site correspond grossièrement à l’actuel Chellah. ma

Salé. Dans les années 1940, cette ville jumelle de Rabat comptait environ 21 000 habitants. Soit 85 % de musulmans, 10 % d’israélites et seulement 5 % d’Européens et de Français. ma

Santa-Cruz. À l’époque où Calet est de passage à Oran, Santa Cruz n’est encore qu’une chapelle en contrebas d’un imposant fort ottoman, désaffecté aujourd’hui, qui domine la ville et la baie. al – ma

Settat. Capitale de la région de la Chaouïa, la ville se situe à une soixantaine de kilomètres de Casablanca. Ralliées à Moulay Hafid, les tribus de la région s’opposèrent farouchement à la colonisation. ma

Sidi Madani. Petit village appartenant à la commune de Chiffa, tout près de Blida al

Souika. Bordée d’échoppes, de fondouks et de cafés, elle est la principale artère commerçante de la médina de Rabat. ma

Taza. Cette trouée, percée d’est en ouest, fut à toutes les époques un couloir par lequel se firent les invasions. ma

Taznakht. Localité berbère au sud-est de Beni Mellal, spécialisée dans la fabrication de tapis. ma

Tell. Le nom désigne tout le nord de l’Algérie, littoral compris, riche en terres fertiles. al

Temara. Localité à 15 km de Rabat, en direction du sud-ouest. ma

Tipaza (ou Tipiza). Rendue célèbre par Noces d’Albert Camus, cette commune située à 60 km à l’ouest d’Alger comptait 3 500 habitants (dont 18 % d’Européens) dans les années 1930. al

Tingis. Ancien nom de la ville de Tanger. ma

Tombeau de la Chrétienne. À l’ouest d’Alger sur la route de Tipiza, tumulus funéraire de plus de 60 m de diamètre et 33 m de hauteur. Son nom et son style sont d’origine incertaine. Il abriterait des restes royaux numides d’avant la conquête romaine et le christianisme correspondant à ceux de Cléopâtre Séléné, fille d’Antoine et de Cléopâtre, et de son fils Juba II. Cet étrange édifice touche de manière différente les imaginations de Ponge et de Calet. Le premier souhaite qu’il persiste « ainsi de longues années encore, comme une verrue sur l’une des phalanges du Sahel » (Pochades en prose), le second se perd dans les courbes fantasmées de la « Chrétienne mutilée » (« Déjà l’heure du souvenir »). al

Volubilis. Site archéologique romain à côté de la ville sainte de Moulay Idriss Zehroun dans le Moyen Atlas, proche de Fès. ma

Zouj el-Beghal. Ces mots signifient « les deux mulets ». Au temps où le Maroc était un protectorat et l’Algérie un département français, on raconte qu’on fit marcher deux mulets en direction de l’est pour marquer la frontière à l’endroit où ils s’arrêteraient. ma

Noms de personnes et d’organismes

Abou el-Hassan (1288 ?-1351). Sultan, chef suprême des Mérinides. Son tombeau se trouve dans la nécropole mérinide du Chellah, qu’il avait fait entourer de murailles. Son épouse repose à ses côtés. ma

Abd el-Kader (1808-1883). Ce savant soufi fut aussi l’émir qui prêcha un islam modéré respectueux des droits de l’homme. Il organisa la résistance des tribus algériennes contre l’invasion française, en luttant notamment contre l’extrême brutalité de la politique de la « terre brûlée » pratiquée par Bugeaud. al

Abd el-Krim (1882-1963). Ce nationaliste marocain se battit ardemment contre les Espagnols et les Français lors de la guerre du Rif. Contraint de capituler en 1926 et fait prisonnier, il réussit à s’échapper et se réfugia au Caire, où il reprit son activité politique en faveur de l’indépendance. Lorsque celle-ci fut obtenue, il refusa de rentrer au Maroc. ma

Aïcha (v. 614-v. 678). Épouse favorite du Prophète, elle joua un rôle politique déterminant en soulevant une partie des musulmans contre Ali quand il devint calife. Celui-ci la captura lors de la « bataille du chameau » en 656. On la libéra à condition qu’elle renonce à la politique. Pour les sunnites, elle est la « mère des croyants ». ma

Aguesse, Charles (1903-1983. Professeur agrégé de lettres en Bretagne, il fut chargé en 1945 par Jean Guéhenno de l’éducation populaire en Algérie, où il se distingua par sa foi en une école émancipatrice, dont il était un militant depuis le Front populaire. De 1955 à 1959, Germaine Tillion fera appel à lui pour animer les centres sociaux en Algérie, d’inspiration socio-communiste, afin de lutter contre la misère, pour l’instruction et l’accès aux métiers. Voir également p. 8. al

Alaouite, dynastie. Groupe ethnique et religieux musulman. ma

Allah. Dieu. al

Almohade, dynastie. Mouvement religieux fondé dans le Haut Atlas au début du xiie siècle. Il donna naissance à la dynastie berbère du même nom, qui régna sur le Maghreb et El-Andalous entre le milieu du xiie s. et le xiiie s. Muhammed ibn Tûmart, leur chef spirituel, s’appuya sur les tribus berbères, et son successeur Abdul el Mu’min élimina les Almoravides et les Hammadides pour unifier le Maghreb et l’Andalousie. Les Mérinides affaiblirent son empire au point de le détruire en 1269. Treize califes almohades se succédèrent de 1145 à 1269. ma

Almoravide, dynastie. Dynastie sanhadjienne berbère qui régna sur le Maroc entre le xie s. et le xiie siècle. ma

Amana. L’Assistance morale et l’Aide aux Nord-Africains fut créée en 1945 à l’initiative des pères blancs en Afrique du Nord. Animée par le père Ghys, l’association se consacra d’abord aux personnes d’origine arabo-berbère, tout en leur enseignant le français, puis à toute personne dans la détresse. ma

Américains. Ces « méchants américains » qui tirent sur des macaques illustrent à travers l’humour de Calet les passions contradictoires au cœur des rapports franco-américains. Sur la question algérienne, les relations franco-américaines sont à la fin de 1947 plutôt tendues. Le débarquement américain de 1942 en Afrique du Nord fut une étape décisive vers la victoire alliée de 1945, mais il signa aussi la première grande défaite de l’armée coloniale française. Le soutien des États-Unis au général Henri Giraud pour reconstituer une armée française en Afrique du Nord avait eu pour contrepartie leur forte implantation sur cette rive de la Méditerranée. L’appui apporté aux rebelles nationalistes ne fut jamais officiel, mais des contacts furent pris avec Ferhat Abbas et des millions d’exemplaires de la « charte de l’Atlantique » furent diffusés sur le territoire algérien. Cette charte rappelait clairement le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. al

Balafrej, Ahmed (1908-1990). Voir « Istiqlal ».

Bélisaire (v. 500-565). Au service de l’Empire romain, ce général byzantin du vie siècle fit barrage en divers lieux aux invasions germaniques. Il reconquit notamment l’Afrique du Nord. ma

Ben Abdallah, Mohammed (1710 ?-1790). Sultan alaouite, ultérieurement appelé « Mohammed III ». ma

Ben Tachfine, Youssef (1009-1106). Ce sultan almoravide d’origine berbère est le fondateur de Marrakech. ma

Ben Youssef, Mohammed (1909-1961). Sultan du Maroc de 1927 à 1953, cet Alaouite, fils de Moulay Youssef, est devenu roi du Maroc en 1957 sous le nom de Mohammed V. Considéré comme le « Père de la nation marocaine », il avait été choisi par les Français après la guerre du Rif. Allié néanmoins avec l’Istiqlal contre la domination française, il fut temporairement déposé de 1953 à 1955. Il mourut en 1961, laissant le trône à son fils, qui devint Hassan II. ma

Blandan, Jean Pierre Hippolyte (1819-1842). Le sergent Blandan, figure légendaire de l’imaginaire colonial, eut droit à plusieurs statues, notamment celle inaugurée en 1900 sur la place Sathonay à Lyon. Au dos du monument, les noms des « 20 braves de son détachement » massacrés près de Boufarik par les cavaliers arabes le 11 avril 1841. al

Bonjean, François (1884-1963). Romancier, poète et dramaturge, il vécut longtemps en Égypte et au Maroc, à Rabat surtout où il est mort. Il fut le spécialiste du monde musulman dans la revue Europe. En 1948, à soixante-quatre ans, il publia L’Âme marocaine vue à travers les croyances et la politesse. ma

Bosco, Henri (1888-1976). Romancier français, il était alors professeur à Rabat et dirigeait l’Alliance française au Maroc, qu’il avait créée. ma

Boubakeur, Hamza (1912-1995). Notable algérien, musulman, descendant direct du premier calife après Mahomet. Agrégé d’arabe, professeur de lycée, socialiste modéré, il fut responsable de nombreuses institutions culturelles. Il sera plus tard député et recteur de la Grande Mosquée de Paris. Il a écrit des ouvrages au service d’un dialogue entre la civilisation occidentela et l’islam. al

Bugeaud, Thomas Robert (1784-1849). Gouverneur général de l’Algérie de 1840 à 1847, cet aristocrate maréchal de France ne doit pas seulement sa célébrité à la chanson populaire qui immortalisa sa casquette, mais aussi à l’extrême brutalité avec laquelle, alors qu’il était général, il soumit les populations indigènes lors de la conquête du Maroc et de l’Algérie. al

Buis, commandant Georges (1912-1998). Ce saint-cyrien, officier de cavalerie également homme de lettres, fut gaulliste dès 1940. Il se distingua pendant la guerre dans les campagnes du Moyen-Orient, de France et d’Allemagne. Entre 1947 et 1950, il dirigea l’Information à Rabat. Il occupa ensuite de hautes fonctions au ministère de la Défense. ma

Camus, Francine (1914-1979). Pianiste et mathématicienne, la seconde épouse d’Albert Camus, née Faure, était la sœur de Christiane Faure, cheville ouvrière avec Charles Aguesse du séjour des intellectuels métropolitains à Sidi Madani. Dépressive, elle fit plusieurs tentatives de suicide. al

Cayrol, Jean (1911-2005). Le romancier avait été invité quelques jours auparavant au Maroc pour présenter son livre Je vivrai l’amour des autres, qui avait obtenu le prix Renaudot l’année précédente. ma

Chantiers de jeunesse. Il y en eut plusieurs en Algérie, dont un à Blida. Officiellement créés dès juillet 1940, ils devaient encadrer les milliers de jeunes gens nés trop tard pour la mobilisation de 1939-1940, mais à qui on souhaitait donner une formation militaire, la conscription obligatoire ayant été supprimée. Le général de La Porte du Theil eut la tâche de les structurer. Militaire, polytechnicien, ancien haut responsable des scouts de France, il soutenait la révolution nationale de Pétain. Il fixa un idéal, à la croisée du goût pour la vie simple, du sens de l’effort, du respect de la nature, de l’amour du pays natal, de la joie du chant choral et de la foi chrétienne, du sport et de la mystique du chef. Quand la France fut totalement occupée et que les Allemands pressèrent les chantiers de fournir des troupes pour le Service du travail obligatoire (STO), beaucoup désobéirent et rejoignirent le maquis. Les chantiers furent dissous par les Allemands, et de La Porte du Theil fut déporté. al

Chataigneau, Yves (1891-1969). Il fut gouverneur général en Algérie de septembre 1944 à juillet 1948. Cet agrégé d’histoire, qui parlait arabe et était de conviction socialiste, comprit dès le début des événements de Sétif et de Guelma qu’il ne s’agissait pas d’une simple émeute, mais d’une lame de fond djihadiste. al

Chevassus. Chef du service de presse et d’information à Rabat. ma

Dib, Mohammed (1920-2003). L’un des plus importants poètes et romanciers algériens de langue française. al

Dufayel. Du milieu du xixe siècle à 1930, ces grands magasins proposèrent aux gens modestes des meubles bon marché et des taux de crédit avantageux. al

Dupont, Claude. Chargé de la radiodiffusion des pièces de Calet sur Radio-Maroc. ma

El-Mansour (1160-1199). Signifie « le victorieux ». On ajouta ce qualificatif au nom d’Abu Yusuf Yaqub. C’était un calife almohade qui développa la ville de Rabat en construisant, entre autres, des murailles, la porte Bab Oudaïa et la mosquée Hassane (inachevée, il n’en reste que la tour). ma

Elizabeth II (1926). Princesse héritière du trône du Royaume-Uni, fille de Georges VI, elle épousa le lieutenant Philip de Mountbatten en 1947. Dans la presse écrite et radiophonique française, la « petite voix » d’Elizabeth constitua le point d’orgue de ce conte de fée préfabriqué. Deux ans et demi après la fin de la guerre, l’opinion française gardait de la sympathie pour la famille royale d’Angleterre, qui avait fait preuve de courage pendant les bombardements allemands sur Londres. al

El-Mokri (Al-Muqri), Mohammed (v. 1844-1957). Il fut le conseiller et le grand vizir de plusieurs sultans à l’époque de la domination française. ma

Evain, Marc. Membre de l’Assistance morale et l’Aide aux Nord-Africains. Voir « Amana ». al

Fatima (v. 605-632). Fille de Mahomet et de son épouse Khadija. Elle épousa Ali, qui devint alors le gendre du Prophète et calife. ma

Faure, Christiane (1908-1998). Très active pour l’éducation populaire, la sœur aînée de Francine Camus est alors inspectrice des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire en Algérie. Voir aussi p. 10. al

Foucauld, Charles de (1858-1916). Cet officier français explora le Maroc déguisé en rabbin pour y tracer de nouveaux itinéraires. Il se convertit ensuite, entra à la Trappe et fut ordonné prêtre. Il séjourna dans plusieurs pays du Moyen-Orient avant de partir comme missionnaire au Sahara. Les Senoussis l’assassinèrent à Tamanrasset. Sa béatification définitive date de 2005. al

Fougerolle. Entreprise du nom de l’ingénieur chargé de la construction du barrage de Bin el-Ouidane. ma

Fromentin, Eugène (1820-1876). Écrivain (Dominique en 1862) et peintre, il fit plusieurs voyages en Algérie. Il en rapporta des ouvrages (Un été dans le Sahara, Une année dans le Sahel) et, surtout, il y peignit plusieurs toiles, dont Gorges de la Chiffa (1847). Certains traits de son tempérament évoquent celui de Calet. Lui aussi s’était interrogé sur les pouvoirs d’expression comparés de la littérature et de la peinture, mais il était convaincu pour sa part que le peintre ne peut pas tout exprimer. al

Gdana. Tribu qui réside dans la Chaouïa. ma

Ghys, père Jacques (1914-1991). Il fut un pionnier de l’alphabétisation au service des travailleurs maghrébins (voir aussi « Amana »). ma

Haroun al-Rachid (766-809). Le plus célèbre des califes abbasides. Il se battit victorieusement contre les Byzantins et régna sur Bagdad, la ville la plus riche et la plus cultivée du bassin méditerranéen. Son goût du luxe et son attachement aux savants et aux poètes sont restés célèbres. Il devint le personnage central de plusieurs nouvelles des Mille et une nuits. ma

Hassan II (1929-1999). Fils de Mohammed V, il fut roi du Maroc de 1961 à 1999. al – ma

Ibn-Khaldûn (1332-1406). Cet historien philosophe arabo-andalou, précurseur de la sociologie, fut aussi homme politique et diplomate. Auteur du Livre des exemples, il était parfois plus proche de la pensée grecque antique que du Coran. al

Idriss Ier ou Moulay Idriss (?-791). Les Berbères, qui s’opposaient à l’invasion arabe, le firent roi en 789, ce qui permit au Maroc de s’émanciper du califat de Bagdad. Petit-fils d’Ali et de Fatima, son farouche esprit d’indépendance le poussa à se fixer autour de la ville romaine de Volubilis. Haroun al-Rachid le fit assassiner, mais sa femme donna naissance à celui qui allait devenir Idriss II, qui prit Fès pour capitale et fonda la dynastie des Idrissides. ma

Istiqlal. Signifie « indépendance ». Fondé en 1943 à Rabat, il fut le premier parti politique marocain. Il entendait mettre fin au protectorat français du Maroc et proclamer une monarchie constitutionnelle. Son fondateur, Ahmed Balafrej, rédigea dès janvier 1944 – soit trois ans à peine avant le passage de Calet au Maroc – un « Manifeste du parti de l’Istiqlal » qui exigeait la souveraineté du sultan Mohammed Ben Youssef. Entre 1952 et 1955, l’Istiqlal subit une répression extrêmement brutale, organisée sur ordre du directeur des affaires politiques Philippe Boniface. ma

Juba II (-52–23). Sous la tutelle romaine, ce roi berbère régna sur la Maurétanie, de 25 avant J.-C. à 23 après J.-C. al

Juin, Alphonse (1888-1967). Général d’armée, il fut l’un des grands chefs de l’armée de libération en 1943-1944. Lors de la venue d’Henri Calet, il est résident général du Maroc. Voir aussi p. 82-83. ma

Kahena. Ce nom, qui signifie « prêtresse », désigne une reine guerrière berbère du viie s. qui se battit contre l’invasion islamique en Afrique du Nord. De son vrai nom « Dihia » ou « Damya », cette féministe douée de pouvoirs surnaturels, d’après Ibn-Khaldûn, était juive ou chrétienne selon des sources contradictoires. Après l’avoir décapitée au lieu-dit Bir el-Kahena, les chefs omeyyades envoyèrent sa tête au calife Abd el-Malik en Syrie. ma

Kateb, Yacine (1929-1989). Écrivain algérien engagé, il écrit pour Alger-Soir au moment où Calet se trouve en Algérie. Voir aussi p. 133. al

Kermadec, Eugène de (1899-1976). Peintre abstrait ayant rejoint le courant cubiste, il était proche de Calet et plus encore de Francis Ponge. Voir aussi p. 26. al

Lacouture, Jean (1921-2015). Grand reporter, écrivain, diplômé de l’École libre des sciences politiques, il fut attaché de presse du général Leclerc à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Entre 1947 et 1949, on l’affecta à la résidence générale de Rabat. C’est ainsi qu’il put interviewer Calet. Par la suite, il mena une brillante carrière de journaliste dans de grands quotidiens comme Combat, Le Monde, France-Soir. Marqué « à gauche », il œuvra pour la décolonisation, contre le gaullisme et l’impérialisme américain. Au cours d’un entretien sur France-Culture (21 mai 1974), il désigna explicitement Henri Calet comme son modèle en journalisme. ma

Laforgue, Adrien (1871-1952). Cet architecte, frère du poète Jules Laforgue, construisit à Rabat des bâtiments administratifs dès 1912. À Casablanca, il conçut l’église des Franciscains et la poste centrale. ma

Leclerc, Philippe Marie de Hauteclocque (1902-1947). Promu maréchal à titre posthume en 1952, le général se tua dans un accident d’avion à quarante-cinq ans, le 28 novembre 1947 dans la région de Colomb-Béchar. Chargé par le général de Gaulle de gagner l’Afrique à la France libre, il fut le premier à entrer dans Paris libéré le 24 août 1944. C’est lui qui reçut la capitulation allemande. al

Leiris, Michel (1901-1990). Ethnologue, critique d’art, écrivain et poète. Voir la note 8 p. 140. al

Lépine, Louis (1846-1933). Avocat, homme politique, préfet de police. Voir p 18. al

  • 1 Voir Alain Ranvier, « Lyautey l’Africain », Le Peuple français, nº 16, 1974, p. 13-16.

Lyautey, Hubert (1854-1934). Il fut le premier résident général du protectorat français au Maroc en 1912. Ce saint-cyrien laissa une trace profonde de son mandat dans la société et l’urbanisme marocains modernes. Il fut chargé à plusieurs reprises de mater des insurrections, mais lors de la guerre du Rif contre Abd el-Krim, on lui retira le commandement des troupes pour le confier à Philippe Pétain. Il préserva les médinas en construisant les villes coloniales à la périphérie. Ses convictions monarchistes le conduisirent à soutenir le sultanat, et son esprit religieux lui fit respecter l’islam. On discute toujours pour savoir s’il fut le civilisateur qui a tiré de la misère et de l’anarchie un pays arriéré, ou un exploiteur raciste et réactionnaire1. ma

Mammeri, Azouaou (1890-1954). Ce peintre algérien fut professeur à Rabat et inspecteur des Arts marocains, après avoir habité Fès auprès d’un cousin précepteur du futur roi Mohammed V. Il jouissait d’une émission hebdomadaire sur Radio-Maroc. On lui doit le musée des Arts indigènes à Marrakech. Il œuvra pour le développement de la musique andalouse et du chant berbère. ma

Marchal, Léon (1900-1956). Personnalité de la France libre, il était chargé de hautes fonctions à l’étranger et fut secrétaire général du protectorat français au Maroc pendant la guerre. En 1948, il était ambassadeur de France attaché à la résidence générale de Rabat. ma

Mérinide, dynastie. Dynastie berbère qui régna au Maroc entre le xiiie et le xve siècle ma

Moualine el-Hofra. Nom d’une tribu et d’un douar proches de Casablanca et de Ber Rechid. ma

Moulay Hafid (1876-1937). Sultan alaouite de 1908 à 1912, il signa en 1912 le traité de protectorat avec la France. ma

Moulay el-Hassan (v. 1857-1894). Pour sauvegarder l’indépendance du Maroc, cet homme politique sut faire jouer les rivalités entre les Occidentaux. En 1880, il assista cependant à la conférence internationale de Madrid qui jeta les bases du protectorat de 1912. ma

Moulay Idriss. Voir Idriss Ier.

Moulay Ismaïl (v. 1645-1727). Deuxième dirigeant de la dynastie alaouite, il régna de 1672 à 1727. On le disait grand amateur d’éventrations publiques. Athlète et fin lettré, ennemi des chrétiens qu’il réduisit en esclavage, il possédait un harem de plusieurs centaines de femmes. Son goût du luxe, que lui permettait de satisfaire l’argent tiré de la piraterie, se manifesta dans son palais de Meknès, dont les ouvriers furent paraît-il emmurés vivants. ma

Moulay Youssef (1881-1927). Sultan alaouite de 1912 à 1927. Il exerça ses fonctions pendant le protectorat français, et c’est sous son règne que se déroula la terrible guerre du Rif. Il est le père de Sidi Mohamed qui, trente ans après sa mort, deviendra le roi Mohammed V. ma

Noguès, Charles (1876-1971). Général français, disciple de Lyautey, nommé résident général au Maroc en 1936. Aux ordres de Pétain pendant la guerre, il s’opposa au débarquement allié de 1942 en Afrique du Nord, avant de se rallier à Darlan et Giraud. Il démissionna en 1943. ma

Ouatasside, dynastie. Dynastie berbère qui régna sur le Maroc du milieu du xve siècle au milieu du xvie siècle. ma

Oulad Ariff. Tribu dans la Chaouïa-Ouardigha. ma

Ouled Naïl. Tribu qui avait la réputation de vouer beaucoup de ses femmes à des formes variées de prostitution. al

Pétain, Philippe (1856-1951). En 1925, le général Pétain avait été envoyé dans le Rif pour mater la rébellion d’Abd el-Krim. Il s’était pour cela allié avec les Espagnols. ma

Peyré, Paul. Directeur de Radio-Maroc. ma

Pia, Pascal (1903-1979). Ami de Calet, animateur avec Camus du journal Combat. al

Ponge, Francis (1899-1988). Écrivain et poète, il a passé de nombreux moments avec Calet lors de leur séjour à Sidi Madani. Voir aussi p. 11, 19, 25-27, 32, 36-37, 46 et 50. al

Saadienne, dynastie. Dynastie berbère qui régna sur le Maroc du milieu du xvie siècle au milieu du siècle suivant. ma

Sanhadjienne, dynastie. Tribus confédérées de Berbères, réparties sur le Maroc, de Rabat aux zones désertiques du sud. La dynastie régna sur le Maroc de 1549 à 1660. ma

Schwarz, Solange (1910-2000). Danseuse étoile. Ses prestations, notamment à l’Opéra de Paris dans le ballet de Serge Lifar, la rendirent célèbre dans les années 1940. al

Sidi Mohammed. Voir Mohamed Ben Youssef. ma

Soulika. Ce prénom usuel désigne aussi une jeune fille juive marocaine de Tanger. Accusée à tort par un amant éconduit d’avoir voulu par intérêt se convertir à l’islam, puis de s’être rétractée (ce que punit de mort la loi islamique), elle fut décapitée en place publique à Fès en 1834. ma

Tarik (Tariq ibn Ziyad, ? –v. 720). Berbère qui conquit l’Espagne au viiie siècle et donna son nom à Gibraltar (Jabal al-Tariq : la montagne de Tariq). ma

Vareilles, Claude (1925- ?). Journaliste, diplomate, libraire..., une grande partie de sa vie s’est déroulée au Maghreb, notamment au Maroc. Voir aussi p. 147. ma

  • 2 Voir Michel P. Schmitt, « Jean Vaudal : romancier, critique, patriote », dans Bruno Curatolo, Fran (...)

Vaudal, Jean (1900-1944). Calet retrouva la trace de cet ami à travers un graffiti qu’il avait tracé sur le mur de sa cellule à Fresnes, avant qu’on le déporte vers un camp d’extermination nazi (voir Les Murs de Fresnes) où il devait mourir fin 19442. ma

Noms communs

A. I. Les agents des affaires indigènes étaient chargés du maintien de l’ordre. ma

Barcassier. Conducteur de barcasse (sorte de grande barque). ma

Belgha. Babouche marocaine. ma

Bezef. Beaucoup. al

Bled. Campagne, pays. ma

Bordj. Bastion, fort. ma

Caftan. Longue robe brodée portée par les musulmans. ma

Caïd. Chef militaire dans les pays arabes. Les caïds relèvent directement du grand vizir. Ces notables, parfois chefs de tribu, issus de familles riches, achètent leur charge. Ils ont aussi des fonctions financières. al – ma

Calife. Chef suprême des musulmans après la mort de Mahomet. Les califes représentent le sultan et résident dans les villes de Fès, Marrakech et Tiznit. Leurs fonctions sont d’abord religieuses. Le « califat » désigne le territoire où est reconnue l’autorité du prophète Mahomet en la personne du calife. ma

Casbah (ou kasbah, qasbah). Demeure seigneuriale construite en pisé, autour de laquelle se groupe un village ou un quartier. al – ma

Chaouch. Employé de bureau. Plus souvent : garde-chiourme. ma

Chéchia. Coiffure cylindrique de couleur rouge et ornée d’un gland portée dans les pays musulmans. ma

Cherbette. Citronnade sucrée. al

Chergui. Ce vent chaud venu du Sahara passe au-dessus de l’Atlas et redescend sur les plaines côtières en les asséchant. ma

Chleuh. La plus importante des langues parlées par les Berbères au Maroc. ma

Contrôleur civil. Fonctionnaire français qui encadrait l’administration marocaine traditionnelle pour la moderniser et la surveiller. ma

Cotchi. Nom familier donné aux calèches. ma

DDT. Le dichlorodiphéniltrichloéthane est un insecticide puissant et toxique. Son usage, autrefois très fréquent, est interdit en France aujourd’hui. al – ma

Djellaba (ou jellaba). Sorte de longue robe portée indifféremment par des hommes ou par des femmes.ma

Djemmaâ. Réunion de notables locaux en Afrique du Nord. ma

Fantasia. Spectacle de cavaliers lancés au grand galop qui tirent des coups de feu en l’air avec leurs fusils. ma

Fatma. Femme musulmane. al – ma

Fez. Calotte de feutre de forme arrondie et souvent de couleur rouge, réservée aux hommes, portée par les musulmans pendant plusieurs siècles. ma

Fondouk. Bâtiment servant à la fois d’hôtellerie, d’entrepôt de marchandises, d’écurie ou de garage. al – ma

Gharb. Ouest, occident. ma

Goumiers et tirailleurs. Fantassins marocains encadrés par des officiers français. ma

Gouverneur général Lépine. Cent mètres de long, une soixantaine d’hommes d’équipage, 300 passagers : le navire faisait partie de la flotte commandée par l’État en 1922 pour desservir l’Algérie. En 1943, il avait navigué pour le Comité de libération du général Giraud, représentant de Vichy. Il avait également convoyé des évadés de France et des israélites, et reçu pour cela la Croix de guerre. Après la guerre, il fut affecté au transport des troupes coloniales vers l’Algérie, la Corse et l’Italie. Au moment où voyage Calet, sa réquisition avait pris fin. Il devint un navire-école et fut démoli en 1976. al

Haïk. Pièce d’étoffe sans couture qui recouvre les autres vêtements féminins. al – ma

Hedya. Offrande que les caïds de chaque tribu déposent aux pieds du sultan lors d’une cérémonie particulière. ma

Hijab. Désigne le voile en général et s’apparente à un foulard qui laisse voir le visage de la femme. Il devient niqab si le visage est voilé.

Khalifa (califat). Ensemble des territoires sur lesquels règne un calife, chef d’État et successeur direct du prophète Mahomet. ma

Kemia. Assortiment de petits hors-d’œuvre servis à l’apéritif en Algérie. al

Khôl (ou kohol). Fard de couleur foncée que les femmes orientales déposent autour de leurs yeux. al

Ksar (plur. ksour). Village fortifié. al – ma

Litham. Pièce d’étoffe qui cache la partie inférieure de la figure chez certains peuples musulmans. al – ma

Lizar. Désigne une étoffe blanche ou noire couvrant tout le corps, plutôt propre aux Berbères. ma

Macache bono. Expression signifiant : pas bon du tout. al

Maghzanis. Voir Moghzani. ma

Maghzen. L’administration du sultan et plus généralement l’État. Les villes maghzen sont celles où le sultan avait une résidence. ma

Mahia. Au Maroc, alcool de figue. ma

Marabout. Homme saint ou très pieux. Le mot désigne aussi son tombeau ou le lieu du pèlerinage qui s’attache à sa personne. al – ma

Mdama. Ceinture de l’habit traditionnel marocain. ma

Méchouar. Enceinte à ciel ouvert entourée de bâtiments administratifs ou politiques. ma

Médersa. Collège ou université qui dépend de l’autorité religieuse dans les pays musulmans. ma

Médina. Partie arabe d’une ville orientale. ma

Mektoub. Mot signifiant « c’est écrit », l’Éternel ayant fixé sans contestation possible notre destinée sur la Terre. al

Mellah. Quartier juif d’une ville orientale. ma

Meseta. Plateau dans la partie nord-ouest du Maroc. ma

Mesusa (mezouza). Dans le culte juif, petit rouleau de parchemin reproduisant des passages de la Bible et que l’on fixe sur les portes d’un lieu d’habitation. ma

Mikva. Mot hébreu qui désigne le bain rituel de pureté dans la religion judaïque. ma

Mila. La « brith mila » désigne la cérémonie de la circoncision chez les juifs. ma

Moghaznis. Agents de sécurité en uniforme qui secondent les forces de la police ordinaire. Leurs fonctions sont très étendues : militaires, policières, administratives, médicales, scolaires. ma

Moucharabieh. Grille en bois placée devant les fenêtres, ouvragée avec finesse, qui dissimule l’intérieur des maisons tout en permettant à leurs occupants de voir l’extérieur. ma

Mouloud. Fête au cours de laquelle on célèbre la naissance du prophète. ma

Nabi. Prophète, chez les Hébreux. ma

Noria. Grosse roue à godets qui permet de remonter l’eau grâce à l’énergie produite par le courant. ma

Oued. Cours d’eau. ma

Ouléma. Docteur de la loi musulmane, juriste et théologien. ma

Pacha. Dans l’Empire ottoman, les pachas étaient à la tête des provinces. ma

Presse algérienne. On trouvait à l’époque plusieurs journaux algériens rédigés en langue française et qui avaient échappé à l’épuration de la Résistance. L’Écho d’Alger ou Alger républicain étaient de ceux-là. Sachant qu’il serait amené à discuter de la situation politique et culturelle avec des intellectuels musulmans, Calet n’était pas tombé par hasard sur L’Égalité. Fondé en 1944, l’organe de l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) était dirigé par Ferhat Abbas. Sa ligne politique était claire : liberté des hommes, égalité des races, fraternité des pays. Il proclamait les droits des femmes, l’indépendance d’une république algérienne dans l’Union française, l’attachement à la France « de la Résistance ». Contre le colonialisme et le fascisme, il était « pour le peuple, par le peuple, vers le peuple ». Calet conserva le numéro du 23 décembre 1947, qui commémorait l’emprisonnement d’Abd el-Kader après « quinze années d’une lutte héroïque ». al

Ramdam. Déformation française du mot « ramadan », pour désigner un grand bruit. Après le jeûn diurne de cette période sainte, les nuits sont très bruyantes. al

Razzia. Attaque soudaine suivie de pillage. al

Salam. Ce mot arabe est l’abréviation d’une formule de politesse (« As-salâm aleïkoum ») pour dire bonjour. ma

Seroual (séroual, sarouel). Pantalon de toile très large. ma

Sidi. L’expression signifie « Mon seigneur » (Sidna : notre seigneur). Ce titre, d’abord honorifique, était aussi utilisé par les Français d’Algérie pour désigner les musulmans dans leur ensemble. al

Skhour. La définition suit le mot dans le texte de Calet lui-même ; elle est d’ailleurs difficile à trouver ailleurs. ma

Smala. Ensemble des tentes où vivent les familles groupées autour d’un chef de clan. La plus célèbre fut celle d’Abd el-Kader. al

Souk. Marché couvert dans les pays arabo-musulmans. ma

Sultan. Titre donné au souverain dans de nombreux pays musulmans. Ce titre fut remplacé par celui de « roi » au Maroc lors de l’indépendance en 1956. ma

Tabor. Unité militaire comparable à un régiment ou à un bataillon. ma

Tarbouch. Coiffure voisine de la chéchia, mais plus haute. ma

Vizir. Fonctionnaire de haut rang qui assiste les dirigeants musulmans. Le grand vizir est le Premier ministre, révocable par le seul sultan. ma

Youdi. Mot populaire qui désigne un israélite, avec une nuance plutôt dépréciative. ma

Youyou. Manifestation vocale spécifique des femmes musulmanes à l’occasion de cérémonies importantes, religieuses ou non. ma

Zaouïa. Ensemble de bâtiments d’une confrérie religieuse, dont une mosquée. al

Zgharit. Autre nom pour désigner les youyous. ma

Notes

1 Voir Alain Ranvier, « Lyautey l’Africain », Le Peuple français, nº 16, 1974, p. 13-16.

2 Voir Michel P. Schmitt, « Jean Vaudal : romancier, critique, patriote », dans Bruno Curatolo, François Ouellet & Paul Renard (dir.), Romans exhumés (1910-1960) : contribution à l’histoire littéraire du vingtième siècle, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2014

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