Liminaire

1Le passage par le rectorat des hôpitaux a constitué, dans la France de l'ancien régime, un des principaux moyens d'accès à la notabilité. Il était même, dans beaucoup de villes, la condition préalable et nécessaire à l'exercice de fonctions échevinales. L'étude du monde des administrateurs d'hôpitaux permet, d'autre part, de découvrir des traits originaux de l'histoire administrative : rôle des groupes de pression, particulièrement celui des dévots, méthodes de gestion, rapports, conflictuels ou non, avec le personnel soignant,... Deux journées d’étude avaient été consacrées, en 1997 et 1998, à ces questions et à quelques autres. Leurs actes ont été publiés dans Les administrateurs d'hôpitaux dans la France de l'ancien régime, Lyon, PUL, 1999, 210 p. Le groupe de travail qui avait été constitué à cette occasion a voulu élargir les interrogations premières. Une troisième journée d'étude, dont ce volume rend compte, fut organisée en décembre 2000. Elle a essentiellement porté sur deux thèmes. Une série de communications a établi des comparaisons entre le cas français, qui avait jusqu'alors été l'objet principal de nos recherches, et ceux de différents pays européens. Le rôle des Eglises ou du prince apparaît alors autrement important qu'en France. L'exemple de la Nouvelle-France plaide aussi dans le même sens. Le second thème exploré est celui du rôle que les administrateurs d'hôpitaux ont joué dans la création de règles juridiques, administratives, fiscales qui définissent largement un statut de l'assisté comme un statut du personnel. Leur action dans la création et le développement d'un droit pénal est particulièrement intéressante et importante.