Présentation
p. 11-17
Texte intégral
1Sous ce même titre – Sexualités occidentales – et portant comme sous-titre « Contributions à l’histoire et à la sociologie de la sexualité », la célèbre revue Communications, fondée en 1961 par Roland Barthes, Georges Friedman et Edgar Morin, consacrait en 1982 son numéro 35 à la question qui nous occupe ici sous la direction de l’historien Jean-Louis Flandrin (1931-2001) et du sociologue André Béjin et avec de prestigieuses contributions (dont celles de Philippe Ariès, Michel Foucault, Jacques Rossiaud, Paul Veyne, etc.1). Il ne s’agit de notre part que d’un simple et modeste clin d’œil à cette publication de référence dans ce champ de recherche. De toutes façons, de 1982 à 2013, l’histoire de la sexualité, envisagée comme une pratique sociale et culturelle, s’est constituée en terrain actif de recherches, sous des perspectives certes diverses, et la bibliographie s’est considérablement accrue et transformée des deux côtés de l’Atlantique2.
2La sexualité est bel et bien devenue « objet d’histoire ». L’ensemble de l’historiographie qui s’est multipliée depuis les 20 dernières années est là pour en démontrer tout l’intérêt. C’est ainsi que la très sérieuse Bibliographie annuelle de l’histoire de France, publiée par l’Institut d’histoire moderne et contemporaine du CNRS, et soucieuse de tenir compte de l’apparition successive de nouveaux thèmes, consacre une rubrique spécifique à la sexualité depuis 1983 dans le cadre de l’histoire sociale et économique, développée en 1989 sous l’intitulé « La sexualité, la prostitution et la contraception » au sein de l’histoire sociale.
3Cette histoire de la sexualité se trouve aujourd’hui amplement développée dans le monde anglo-saxon, où, en dehors de Feminist Studies ou de Gender Studies, existent d’actifs départements de Gay and Lesbian Studies ou de Queer Studies, qui explorent à leur manière différentes facettes du vaste territoire de l’histoire de la sexualité3. Par ailleurs, il existe depuis 1992, preuve du renforcement sectoriel et de l’individualisation de l’histoire de la sexualité comme champ de recherche, une revue trimestrielle spécialisée (Journal of the History of Sexuality), publiée actuellement par l’université nord-américaine du Texas, plus centrée certes sur le domaine anglo-saxon mais qui ne néglige pas d’autres aires culturelles dont la française ou l’espagnole.
4Nous ne pouvons manquer également de signaler ici le rôle joué par l’Histoire de la sexualité en trois volumes (La volonté de savoir, L’usage des plaisirs et Le souci de soi) publiée par Michel Foucault (1926-1984) entre 1976 et 1984, année de sa disparition et à laquelle plusieurs contributions se réfèrent concrètement4. Tout en étant l’œuvre d’un philosophe (mais véritablement « obsédé » par l’histoire) l’ouvrage peut se révéler d’une grande utilité pour l’historien et a contribué indiscutablement, à sa manière, à faire émerger ce champ de recherche et à modeler certaines de ses orientations (notamment autour de la notion de « biopolitique »).
5Par principe même, le terrain de recherche de l’historien – son terrain de chasse, pourrions-nous dire – est infini presque par définition et ouvert à toutes les thématiques, à tous les espaces, à toutes les temporalités. Mais les lignes concrètes de recherche suivies à un moment ou à un autre par l’historiographie académique obéissent à diverses coordonnées, en fonction de la demande sociale, de courants et de modes, d’accessibilité des sources… L’on peut ainsi observer des déplacements dans les intérêts des historiens et des conquêtes parallèles de nouveaux territoires ouverts à la recherche historique : de l’histoire politique à l’histoire économique et sociale, et au sein de cette dernière, de l’histoire des idéologies et des mouvements sociaux à l’histoire de la famille, de la vie privée, de la vie quotidienne, de l’intime, et donc, bien entendu, de la sexualité5. Bien entendu, l’histoire des femmes a joué un rôle majeur dans la prise en compte de l’histoire de la sexualité.
6Pour ce qui est de la France, et puisque nous sommes à Tours, nous ne pouvons nous abstenir de rappeler ici le nom, souvent cité dans cet ouvrage, d’Alain Corbin, duquel nous avons personnellement beaucoup appris et qui fut professeur d’histoire contemporaine dans cette université tourangelle. Il est l’auteur, comme chacun sait, des Filles de noce. Misère sexuelle et prostitution (xixe et xxe siècles), ouvrage pionnier sur l’histoire de la prostitution, publié en 1978, et plus récemment (2008) de L’harmonie des plaisirs. Les manières de jouir du siècle des Lumières à l’avènement de la sexologie, sans oublier bien entendu la coédition (avec Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello) de l’Histoire du corps en trois volumes (2005) et de l’Histoire de la virilité, également parue en trois volumes (2011), devenus de précieux ouvrages de référence où la sexualité est constamment présente.
7Sous une forme ou sous une autre, la sexualité (les sexualités devrait-on dire) se trouve en grande partie, que l’on l’accepte ou pas, au centre de l’activité humaine, dans l’ensemble de ses pratiques bien sûr mais également (et peut-être faudrait-il dire surtout) dans son imaginaire, dans ses rêves, dans ses fantasmes et aussi dans tous ses discours pour l’exalter, la contrôler, la questionner, la représenter…
8Il n’y a donc rien de surprenant à ce que les historiens en soient venus à s’intéresser directement à cette thématique, même s’ils peuvent rencontrer des difficultés certaines pour articuler l’étude des pratiques, des discours (religieux, médicaux, politiques) et des représentations (notamment ici littéraires fictionnelles) dans un champ qui, sans aucun doute plus qu’un autre, appartient à l’espace personnel, au domaine du privé et de l’intimité – ces « élans du cœur et du corps », selon l’heureuse expression de l’historienne Michelle Perrot6 –, même si la société et les institutions (en particulier religieuses) prétendent souvent y intervenir.
9Mais quels sont donc plus concrètement ces nouveaux objets abordés par celles et ceux qui, chaque fois plus nombreuses et nombreux, s’aventurent dans cette histoire des sexualités, dans toutes leurs diversités, même minoritaires et décriées, en les considérant bien entendu hors de tout jugement moral et en essayant de les penser dans l’histoire. Signalons ainsi les études portant sur l’impuissance ou sur l’inceste, thématiques encore rarement abordées, au côté de celles qui traitent de la prostitution ou des homosexualités, terrains davantage fréquentés par l’historiographie.
10Et quelles sont les méthodes et les sources utilisées pour réaliser cette histoire des sexualités ? La problématique du « genre » telle qu’elle a été définie par la Gender History, qui a contribué incontestablement à renouveler la manière d’écrire l’histoire, est bien évidemment sollicitée par de nombreuses contributions (portant notamment sur les multiples déclinaisons du concept d’« intersectionnalité » entre sexe et race, ou sur les approches de la masculinité ou des homosexualités). Comme nous l’avons déjà signalé, les apports de Michel Foucault sont aussi revendiqués par de nombreux auteur(e) s de ce volume.
11Notons aussi, ce qui pourra peut-être surprendre, la réunion dans un même volume d’approches littéraires, attentives à la langue, qui s’appuient sur un corpus réduit de textes et d’approches historiques, sensibles à la contextualisation et à la chronologie et qui se fondent sur un ensemble plus large et pluriel de sources. Parmi ces dernières, plusieurs contributions montrent tout l’intérêt et la fécondité des sources judiciaires et policiaires, encore peu exploitées, pour l’approche des sexualités. Les perspectives actuelles de l’histoire sociale et culturelle, associées à celles de l’histoire des femmes et du genre, irriguent donc l’entier de ce volume et montrent bien que les identités et les pratiques sexuelles sont des constructions sociales et culturelles. Ajoutons l’importance que certaines contributions accordent aux inscriptions spatiales et imaginaires des sexualités. Certains textes, enfin, posent des jalons ou proposent des premières approches qui permettront de réaliser une étude plus complète de certains objets relativement nouveaux (les collections de sexologie populaire, le marché de la pornographie…).
12Comme c’est souvent le cas, aux origines de cet ouvrage collectif il y eut un colloque, tenu dans les locaux de l’université François-Rabelais en février 2011 sous le titre, peut-être quelque peu provocateur ou ambitieux, de « Penser les sexualités dans l’Histoire ». Mais entre l’un et l’autre, il n’y a pas qu’une différence de titre. Pour des raisons diverses, certaines des contributions n’ont pu être incluses dans cette publication qui, tout en incorporant la plupart des interventions prononcées en 2011, a fait appel à un certain nombre de textes nouveaux qui permettent d’en compléter et diversifier les perspectives. Nous sommes en tout cas très heureux de pouvoir accueillir dans ce volume les travaux de jeunes chercheurs et chercheuses au côté de spécialistes chevronné(e) s.
13Ce sont donc un total de 22 contributions qui composent ce volume, organisées autour de quatre grands axes qui nous paraissent rendre compte de l’ensemble du volume et en même temps des champs actuellement abordés dans l’approche historique des sexualités ou du moins de certains d’entre eux : « L’identité sexuelle en question : normes de la masculinité et de la féminité » (cinq textes), « Les territoires des homosexualités et des amours interdits » (six textes), « Le sexe par l’écrit et l’image : sexologie, érotisme et pornographie » (sept textes) et « Le sexe de l’autre : race et sexe » (quatre textes). Des synergies peuvent naturellement être dégagées entre ces divers ensembles et d’une contribution à l’autre, d’une temporalité à une autre, d’un pays à un autre. D’autres « itinéraires » que celui qui est proposé sont donc parfaitement possibles au sein du volume en fonction des intérêts des uns et des autres.
14Par ailleurs, tous les espaces chronologiques et géographiques de ces « Sexualités occidentales » ne sont bien évidemment pas couverts par ce volume et certaines périodes (la seconde moitié du xixe siècle et la première moitié du xxe) et territoires (l’Espagne et les États-Unis d’Amérique) sont certes privilégiés. Abordant toutefois diverses autres aires culturelles (notamment l’Allemagne, l’Argentine, la France et la Grande-Bretagne), mais en laissant de nombreuses autres de côté, cette publication prétend néanmoins dresser un bilan certes partiel des recherches portant sur l’histoire des sexualités à l’époque contemporaine (voire du temps présent), dans une approche pluridisciplinaire et pluriculturelle, montrant ainsi toute la diversité des approches et aussi des sources permettant de penser les sexualités dans l’Histoire et de revisiter l’historiographie disponible. Ainsi, l’hypothèse répressive du franquisme concernant les pratiques sexuelles et les discours sur la sexualité est fortement nuancée dans certains textes (ce qui ne signifie pas, bien entendu, nier les caractéristiques dictatoriales et autoritaires du régime franquiste, surtout dans sa première phase7).
15Parmi les participant(e) s au colloque tourangeau de 2011, d’horizons, de disciplines et de perspectives diverses, figurait notre amie (depuis les années déjà fort lointaines de la khâgne niçoise) Marie-Aline Barrachina (1948- 2012), décédée en avril 2012 et qui venait tout juste d’être nommée à l’université de Paris IV. Spécialiste de l’histoire des femmes et du franquisme8, elle s’était engagée avec enthousiasme dans l’histoire de la sexualité et avait ainsi collaboré en 2004 au dossier de la revue Hispania portant sur la sexualité dans l’Espagne contemporaine ainsi qu’au volume similaire publié en 2011 par l’université de Cadix. Atteinte par le mal qui la rongeait depuis quelques années, elle avait toutefois tenu à faire le déplacement à Tours et à remettre le texte écrit de sa contribution peu de temps après dans ce qui est sans doute le dernier ou l’un de ses derniers travaux. Nous lui dédions tout naturellement ce volume.
16Pour terminer cette brève présentation, nous tenons à remercier l’ensemble des institutions tourangelles qui ont permis la tenue du colloque de 2011 et rendu possible la présente publication : le CIREMIA (Centre interuniversitaire de recherche sur l’éducation et la culture dans le monde ibérique et ibéro-américain) tout d’abord, ICD (Interactions culturelles et discursives) ensuite (sa directrice, Mónica Zapata, et ses secrétaires, Isabelle Cochet Peymirat et Norberta Dias Da Cruz), et bien entendu le conseil scientifique et la faculté des lettres et langues de l’université François-Rabelais qui nous ont toujours soutenus dans le cadre de ce projet ainsi que les Presses universitaires François-Rabelais qui accueillent cet ouvrage dans le cadre de la collection « Civilisations étrangères ». Nous remercions, enfin, très cordialement les traductrices de certains textes rédigés originellement en anglais (Émilie Marolleau) ou en espagnol (Ana Arteta Ballarín et Émilie Mendonça) et nous ne voudrions pas oublier de remercier Sylvie Chaperon, professeure d’histoire contemporaine à l’université de Toulouse-Le Mirail et spécialiste de l’histoire des féminismes et des sexualités contemporaines, présente lors du colloque, pour sa lecture attentive du manuscrit et ses précieux conseils et suggestions qui nous ont aidés à l’améliorer.
Notes de bas de page
1 Philippe Ariès et André Béjin (éd.), Communications, no 35, 1982, « Sexualités occidentales ». Le numéro a été réédité dans le numéro 172 de la collection « Points » en 1984.
2 Voir notamment, en français (avec des aperçus sur l’historiographie anglo-saxonne), Sylvie Chaperon, « Histoire contemporaine des sexualités : ébauche d’un bilan historiographique », Cahiers d’Histoire, no 84, 2001, p. 5-52 ; Id., « La sexologie française contemporaine, un premier bilan historiographique », Revue d’histoire des sciences humaines, no 17, 2007-2, p. 7-22 ; Anne-Claire Rebreyend, « Comment écrire l’histoire des sexualités au xxe siècle ? Bilan historiographique comparé français/anglo-américain », Clio. Histoire, femmes et sociétés, no 22, 2005, p. 185-209 et « Genre et histoire des sexualités au xxe siècle », Historiens et géographes, no 394, 2006, p. 93-100 ; Florence Tamagne, « Histoire des homosexualités en Europe : un état des lieux », introduction au dossier Écrire l’histoire des homosexualités en Europe : xixe-xxe siècles, Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. 53, no 4, octobre-décembre 2006, p. 7-31 ; Sylvie Chaperon et Nahema Hanafi, « Médecine et sexualité, aperçus sur une rencontre historiographique (recherches francophones, époques moderne et contemporaine », Clio. Histoire, femmes et sociétés, no 37, 2011-1, p. 123-142. Pour ce qui est de l’Espagne, souvent abordée dans ce volume, voir Francisco Vázquez García, « Historia de la sexualidad en España : problemas metodológicos y estado de la cuestión », Hispania, t. LVI/3, no 194, septembre-décembre 1996, p. 1007-1035 ; Jean-Louis Guereña, Les Espagnols et le sexe. xixe-xxe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes (Mondes hispanophones, 40), 2013, p. 16-26.
3 Un exemple, déjà ancien, de l’historiographie anglo-saxonne sur la sexualité peut se trouver dans les deux volumes collectifs dirigés par Franz X. Eder, Lesley A. Hall et Gert Hekma : Sexual Cultures in Europe. Themes in Sexuality, Manchester-New York, Manchester University Press, 1999, et Sexual Cultures in Europe. National Histories, Manchester-New York, Manchester University Press, 1999. Voir également pour la période moderne la synthèse de Katherine Crawford, European Sexualities, 1400-1800, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, et par ailleurs Claudine Raynaud (éd.), Sexualités américaines. Regards théoriques, réponses institutionnelles, Tours, Université François-Rabelais (Publications du GRAAT, 17), 1997.
4 Michel Foucault, Histoire de la sexualité, vol. 1 : La volonté de savoir, Paris, Gallimard (Bibliothèque des histoires), 1976 ; Id., Histoire de la sexualité, vol. 2 : L’usage des plaisirs, Paris, Gallimard (Bibliothèque des histoires), 1984 ; Id., Histoire de la sexualité, vol. 3 : Le souci de soi, Paris, Gallimard (Bibliothèque des histoires), 1984. Voir, entre autres, Jean-Claude Bourdin, « Histoire de la sexualité, généalogie du sujet », dans Jean-Claude Bourdin, Frédéric Chauvaud, Vincent Estellon, Bertrand Geay et Jean-Michel Passerault (Éd.), Michel Foucault. Savoirs, domination et sujet, Rennes, Presses universitaires de Rennes (Essais), 2008, p. 81-192.
5 Gérard Noiriel, Qu’est-ce que l’histoire contemporaine ?, Paris, Hachette (Carré Histoire, 41), 2005 (1re éd. 1998) ; Elena Hernández Sandoica, Tendencias historiográficas actuales. Escribir historia hoy, Madrid, Akal, 2004 ; Christian Delacroix, François Dosse et Patrick Garcia, Les courants historiques en France. xixe-xxe siècle, édition revue et augmentée, Paris, Gallimard (Folio histoire, 158), 2007 ; Jorge Uría, La España liberal (1868-1917). Cultura y vida cotidiana, Madrid, Editorial Síntesis (Historia de España 3er milenio, 28), 2008 (en particulier les pages 327-358 : « El sexo, la familia y el género »).
6 Michelle Perrot, « Introduction », dans Philippe Ariès et Georges Duby (éd.), Histoire de la vie privée, t. 4 : De la Révolution à la Grande Guerre, Paris, Le Seuil, 1987, p. 11-12. Citons également sa passionnante Histoire de chambres, Paris, Le Seuil (Librairie du xxie siècle), 2009.
7 Sur les failles de la censure et les stratégies de contournement de celle-ci, principalement mais pas uniquement sous le franquisme, voir Jean-Louis Guereña et Mónica Zapata (éd.), Censures et manipulations dans les mondes ibérique et latino-américain, Tours, Presses universitaires François-Rabelais (Civilisations étrangères), 2013.
8 Sa thèse de doctorat de 3e cycle, soutenue à l’université de Paris III en 1979, avait pour sujet La section féminine de FET y de las JONS, puis du Mouvement national : origines, genèse, influence, fin, 1933-1977, et sa thèse de doctorat d’État, soutenue en 1995 à l’université de Nice-Sophia Antipolis sous la direction de Nelly Clemessy, s’intitulait Recherches sur les ressorts de la propagande franquiste (1936-1945) : discours, mises en scène, supports culturels.
Auteur
Ancien membre de la section scientifique de la Casa de Velázquez, professeur émérite de civilisation de l’Espagne contemporaine à l’université François-Rabelais de Tours où il a effectué toute sa carrière universitaire et où il a été le co-fondateur du CIREMIA et son responsable jusqu’en 2006. Ses recherches portent sur divers domaines de l’histoire sociale et culturelle de l’Espagne aux xixe et xxe siècles, notamment l’histoire de l’éducation, de la sociabilité, de la sexualité et de la production érotique. Dans ces derniers domaines, il a publié La prostitución en la España contemporánea (2003), Un infierno español. Un ensayo de bibliografía de publicaciones eróticas españolas clandestinas (1812-1939) (2011), Prostitución, sociabilidad, pornografía e imágenes socio-culturales (2011) ainsi que Les Espagnols et le sexe. xixe-xxe siècles (2013) et il a édité les publications collectives Figures de la censure dans les mondes hispanique et hispano-américain (en collaboration avec Juan Carlos Garrot et Mónica Zapata, 2009), La sexualidad en la España contemporánea (1800-1950) (2011) et Censures et manipulations dans les mondes ibérique et latino-américain (en collaboration avec Mónica Zapata, 2013).
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