1 Cf. les deux inventaires du musée des Beaux-Arts de Tours : celui du 7 Prairial An II (26 mai 1794), ANF, F 17.1270 A, pièce 164, et celui du 13 Vendémiaire An X (5 octobre 1801), AD Indre-et-Loire, T 1248. Le premier inventaire dénombre huit tableaux provenant du couvent des Minimes du Plessis : de Le Pileur, La Flagellation et Le Couronnement d’épines firent partie du premier dépôt d’œuvres qui préfigura le musée ; un Portement de croix, également de Le Pileur, fut remis a l’archevêché, ainsi qu’un autre tableau, sur ce même thème ; un Saint François en extase restait introuvable dès la fin du xixe siecle ; deux tableaux de format octogonal, une Nativité et une Adoration des Mages, n’ont pu être localisés depuis que les inventaires révolutionnaires ont été reportés sur les registres de la Direction des Musées de France, dans l’après-guerre ; le Jugement dernier d’après Frans Floris est toujours conservé au musée des Beaux-Arts. Le second inventaire est suivi d’un appendice, Lieux d’où proviennent les tableaux. Le Jugement Dernier est indiqué comme provenant du Plessis sans précision..
2 Sur André Salmon érudit et collectionneur, cf. le paragraphe concernant le Saint François de Paule du MBA Tours, inv. 1862-10-1.
3 Auguste Schmidt, professeur de dessin et collectionneur, vendit à la ville de Tours en 1874, un an avant sa mort, la plus grande partie des objets rassemblés tout au long de sa vie dans sa maison de Rochecorbon, à savoir : 80 peintures principalement des xviie et xviiie siècles, 19 ceramiques, 24 émaux limousins du xviie siecle, des sculptures, miniatures et pièces de mobilier.
4 Boris Lossky s’est toujours soucié d’enrichir ce fonds thématique. A Jacques Guignard, conservateur de la Réserve des Imprimés de la Bibliothèque Nationale, il écrit le 18 mars 1957 : « Combien je suis heureux d’apprendre les nouvelles que vous me donnez sur votre panneau de saint François de Paule [il s’agit du panneau italien, xvie siecle (?), MBA Tours, inv. 1980-6-1]. La restauration de cette peinture fait naître en moi la convoitise de la voir en place dominante a l’exposition par laquelle je compte marquer au Plessis-lès-Tours le 450e anniversaire de la mort de saint François de Paule. Ceci serait prévu pour les mois d’été. Mais il y aura une autre manifestation éphémère à la fête de saint François, le mardi 2 avril : l’ouverture de la salle permanente Saint-François-de-Paule au musée du Plessis-lès-Tours, aussi bien que la reconsécration de la chapelle abritant son tombeau au clos des Minimes, avec au soir une conférence du chanoine Fiot et un concert spirituel de la nouvelle chorale Ockeghem à la chapelle des Minimes de Tours. » Sans attendre, il informe Germain Bazin, conservateur en chef du Département des Peintures du Louvre, de l’existence de cette « curieuse peinture [...] exécutée sur un très épais panneau de bois et représentant saint François de Paule en pied, conformément à la vraie image du bonhomme de Calabre créée par Jean Bourdichon [...]. Les 2 versions peintes originales de cette image, dont l’une se trouvait au Vatican et l’autre aux Minimes du Plessis-lès-Tours ont disparu de ces lieux, la première au cours du xviiie siècle et la seconde à la Révolution. Celle qui appartient à mon ami a été acquise par le chanoine Guignard, son oncle, autour de 1830, si je ne m’abuse. Elle avait dû subir plusieurs repeints et son état actuel n’est pas brillant. M. J. Guignard veut entreprendre à ses frais la fixation ». Lossky demande un examen radiographique. Le tableau sera légué au musée des Beaux-Arts en 1979 (inv. 1980-6-1). L’entrée dans les collections du tableau de Dumont le Romain fut un épisode majeur de l’accroissement des collections (cf. plus loin dans le texte). À propos du tableau de Charles Mellin, Saint François de Paule sollicitant du pape Sixte IV la confirmation de la règle des Minimes, déposé par le musée de Rouen au musée du Plessis-lès-Tours de 1954 à 1984, Lossky écrivit un article, « Un roman policier de la critique d’art. Comment un faux Christophe Colomb devint un vrai Francois de Paule », paru dans Tours-France, n° 27, avril-mai 1957 traduit en italien pour le Bolletino del Santuario basilica di San Francesco da Paola e della Gente di Mare, Gênes, juin 1962.
5 Cf. son article « Saint François de Paule dans l’histoire de l’art », dans Documents et informations de la Dante Alighieri, comité de Touraine, août-octobre 1953 : « Il est très souhaitable que l’une des salles, au musée du Plessis-lès-Tours, soit consacrée aux souvenirs de saint François de Paule et de l’ordre des Minimes [...]. Nous avions bien conscience que le musée du Plessis-lès-Tours se devait de réserver une place d’honneur au saint confesseur de Louis XI qui fonda dans l’enceinte même de ce domaine royal la première abbaye française de l’ordre des Minimes [...]. Nous considérons qu’à l’avenir une petite salle entière devra y recevoir œuvres d’art et documents relatifs à l’iconographie de saint François de Paule et à l’histoire des Minimes en France et dans le monde ». Lossky cite l’exemple de son prédécesseur Horace Hennion, qui avait placé, a l’entrée de la chambre de Louis XI, une statue en bois de l’ermite de Calabre, donnée au musée des Beaux-Arts en 1932 (inv. 1932-205-1). Il conclut en formulant ses « Quatre Vœux », à savoir : que les pouvoirs publics donnent une affectation honorable à l’enclos des Minimes et à sa chapelle qui abrite la dalle funéraire de l’ermite ; que le public profite de la chapelle du Plessis aussi bien que de celle de la rue de la Préfecture ; qu’en 1957 la Touraine commémore le 450e anniversaire de la mort du saint ; que le domaine du Plessis puisse, à cette date, fournir à ses hôtes internationaux une exposition consacrée à saint François de Paule et à l’ordre des Minimes.
6 À Jean Vergnet-Ruiz, Lossky fait part de « son dessein d’être initiateur d’une action culturelle en l’honneur du fondateur de l’ordre des Minimes et confesseur de Louis XI, mort au Plessis-lès-Tours dans la première maison que le bonhomme de Calabre ait fondée en France, dans le parc même du château. Je suis certain, ajoute-t-il, que le 450e anniversaire de la mort de saint François de Paule amènera en France, en 1957 (ou 1958) plusieurs pèlerins italiens. Il serait intéressant de marquer le coup [...] par une exposition consacrée à François de Paule et les Minimes, ceci dans le Musée du Plessis. Une action préalable auprès de diverses autorités au profit du lieu sépulcral du saint, converti en magasin à fumier, s’imposerait d’office ». Il informe de ce projet d’exposition l’administrateur général des Bibliothèques de France, le directeur des Archives, le directeur des Musées de France, le conservateur du musée d’Histoire de France : « Je pense toujours à la date jubilaire de saint François de Paule que nous amène l’année 1957, et je ne désespère pas de pouvoir monter, avec la collaboration des musées, bibliothèques et archives de France, une exposition destinée à raviver la mémoire, un peu éteinte, de ce grand personnage de l’Histoire de France ». En réalité, de 1952 a 1965, Lossky a toujours témoigné le même constant intérêt pour le saint ermite. Sollicitant une bourse pour un voyage en Italie, le conservateur fait figurer Paula parmi les étapes prévues, Milan, Venise, Florence, Rome, Naples, etc. Il écrit à un professeur du Lycée italien de Paris : « J’espère bien qu’un jour vous voudrez bien amener vos élèves en Touraine et cela non seulement pour les Mantegna, mais aussi pour le souvenir de saint François de Paule, de Léonard de Vinci et de la Renaissance aux bords de Loire ». En 1962 il écrit dans son article du Bolletino del Santuario, Basilica di S. Francesco da Paola : « Quel fervent de saint François de Paule ne connaît le nom du Plessis-lès-Tours, domaine du roi de France Louis XI, sur lequel s’élevait jusqu’à la Révolution l’abbaye des Minimes fondée par le saint homme de Calabre qui y décéda et fut inhumé en 1507 ? La chapelle qui fut élevée a l’emplacement de l’ancienne église abbatiale au cours du siècle dernier pour abriter son tombeau vide et qui devint au début du siècle précédent, magasin des engrais chimiques, ne fut-elle pas réaménagée pour être reconsacrée le 2 avril 1957, au 450e anniversaire de sa mort, afin d’être à même de recevoir les visites des pèlerins ? Il nous tient à cœur de porter à la connaissance de ceux-ci que le principal corps du château du Plessis reste debout et abrite l’annexe du musée de Tours, affectée en grande partie aux souvenirs du lieu, parmi lesquels il nous a semblé bon de faire une large part aux œuvres d’art, documents historiques et objets de toutes sortes se rapportant à saint François de Paule et à son ordre des Minimes, qui prirent place dans la grande pièce de l’étage noble, qui précède la chambre du roi et s’appelle traditionnellement la « Salle des États [...] ». En 1963, 1964 et 1965, dernière année de sa fonction, il publie dix articles sur le musée et le couvent du Plessis, sur l’iconographie du saint, en particulier le tableau de Dumont le Romain, dans le Bolletino del Santuario, Basilica di S. Francesco da Paola.
7 AD Indre-et-Loire, H.681 Le document fut mis en dépôt au musée du Plessis.
8 Déposée par la Société archéologique de Touraine au musée du Plessis, l’œuvre reçut le numéro d’inventaire D 1962-2-1 et ne sera restituée à son propriétaire qu’en 1997 en raison de la fermeture au public du château de Plessis.
9 Bibliothèque Municipale de Tours, ms2037. Le document fut mis en dépôt au musée du Plessis.
10 MBA Tours, inv. 1962-2-1. Voir plus loin l’analyse de ce tableau.
11 Italies. Peintures des musées de la région Centre. Catalogue des expositions de Tours, Orléans, Chartres,23 novembre 1996-3 mars, Paris-Orléans, Somogy-Association des musées de la région Centre,1996.
12 Robert Fohr, Tableaux français et italiens du xviie siècle. Tours, musée des Beaux-Arts, Richelieu, musée municipal, Azay-le-Ferron, château, Paris, Éd. de la Réunion des Musées Nationaux, 1982.
13 Exposition « Dessins » : commissaire Annie Gilet. Sophie Join-Lambert, Peintures françaises du xviiie siècle. Catalogue raisonné, musée des Beaux-Arts de Tours [et] Château d’Azay-le-Ferron, Milan-Tours, Silvana éd.-Musée des Beaux-Arts, 2008.
14 Que Robert Sauzet, pour sa proposition d’associer le musée des Beaux-Arts aux journées « Saint François de Paule et les Minimes », et Michel Laurencin, pour le prêt du portrait de Marin Mersenne à l’exposition du musée et l’aide qu’il m’a apportée, trouvent ici l’expression de mes plus vifs remerciements.
15 MBA Tours, inv. 1862-10-1.
16 Robert Fiot, « Jean Bourdichon et Saint François de Paule », Mémoires de la Société Archéologique de Touraine, t. LV,1961. Voir plus loin l’étude de cette statuette.
17 Françoise Bucalossi, L’Iconographie de saint François de Paule et le renouveau catholique en France, fin xve-fin xviiie siècle, Mémoire de maîtrise d’histoire de l’art, sous la dir. de Christian Michel, université Paris X-Nanterre, 1995, 2, vol.
18 Minimes du Plessis lez Tours : inventaire raisonné des titres du trésor des archives du couvent royal des Minimes du Plessis... Notes préliminaires de l’Inventaire des titres avec plans, xviiie siècle, AD Indre-et-Loire, H 693, fol. 59 et, 109, cité par R. Fiot, op. cit., p. 104. Inventaire en partie publié dans : L.-A. Bossebœuf, « Inventaire du Couvent des Minimes du Plessis (v.1770) », Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique de Touraine, Mémoires, t. XLI, p. 47-68.
19 Les Figures et l’abrégé de la vie, de la mort et des miracles de saint François de Paule, instituteur et fondateur de l’ordre de Minimes. Recueillies de la bulle de Léon X et des enquestes faites pour procéder à sa canonisation. Par Fr. Antoine Dondé religieux du mesme ordre, in-folio publié à Paris chez F. Muguet en.1671. L’exemplaire qui fut exposé au musée, a été acquis par le musée en 1977 (inv. 1977-6-1).
20 F. Bucalossi, op. cit., p. 73.
21 Abraham Bosse savant graveur. Tours, vers 1604-1676. Catalogue d’exposition Paris, Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, 20 avril-11 juillet 2004, Tours, Musée des Beaux-Arts, 17 avril-11 juillet 2004, Sophie Join- Lambert et Maxime Préaud (dir.), Paris-Tours, BnF-Musée des Beaux-Arts, 2004, p. 294, notice 324 : Planche de titre pour l’ouvrage de Dondé.
22 Cité par R. Fiot, op. cit., p. 68.
23 MBA Tours, inv. D 1966-6-1.
24 R. Fiot, op. cit., p. 103. L’auteur avance l’hypothèse de la présence, au couvent du Plessis, d’un original de Bourdichon proche du portrait du Vatican.
25 Ibid., p 83.
26 Ibid., p.121.
27 MBA Tours, inv. 1862-10-1.
28 MBA Tours, inv. 1932-205-1.
29 Communication orale de Marc Bormand, conservateur en chef au Département des Sculptures du Louvre, septembre 2007.
30 Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique, biographique d’Indre-et-Loire et de l’ancienne province de Touraine, Tours, Rouillé-Ladevèze1878-1884, 1966 (reed.), vol. III, t. VI, p. 11.
31 Société archéologique de Touraine, inv. 856-6-1.
32 Henry lambron de Lignim, « Notice sur l’église paroissiale de Saint-François-de-Paule », Mémoires de la Société Archéologique de Touraine, t. III, 1845-1847, p. 151-160.
33 R. Fiot, op. cit., p. 140.
34 Ibid., p. 141.
35 MBA Tours, inv. 1980-6-1.
36 F. Bucalossi, op. cit., p. 32.
37 MBA Tours, inv. 1825-1-50 et 1825-1-51.
38 Charles-Louis Grandmaison, Documents inédits pour servir à l’histoire des arts en Touraine, Tours, 1870 (Mémoires de la Société Archéologique de Touraine, t. XX).
39 F. Bucalossi, L’Iconographie, op. cit., p. 117.
40 L.-A. Bossebœuf, op. cit., p. 57. Transcription de l’Inventaire raisonné, op. cit. (AD 37, H 693, fol. 108).
41 MBA Tours, inv. 1802-1-5.
42 Voir note 1.
43 L.-A. Bossebœuf, op. cit., p. 62-63. Transcription de l’Inventaire raisonné, op. cit. (AD 37, H 693, fol. 9-10). Plus loin dans l’inventaire, il est question de lambris : « le lambris de la chapele du tombeau de S Franc. de P. a été peint par le Pileur qui est auteur de plusieurs tableaux qui sont en ce couvent [...] » (ibid., fol. 41).
44 C.-L. Grandmaison, op. cit., p.. Transcription de l’Inventaire raisonné, op. cit. (AD 37, H 693, fol. 109).
45 R. Fohr, op. cit., p. 52-53.
46 Jacques Dumont fut reçu comme peintre d’histoire sur présentation d’Hercule et Omphale, œuvre également conservée au musée des Beaux-Arts de Tours. Il allait devenir directeur de l’Académie en 1763 puis chancelier en 1768.
47 Bibl. Maz., ms. 2429 (2881). Annales de la Province de France où se trouve en particulier tout ce qui regarde le couvent de la Place Royale par le Fr. G.F.D.R.M., Paris, 1756, p. 191. p. Cf. B. Lossky, art. cit., note 36 (lequel Lossky détenait cette information de Mgr Fiot).
48 Boris Lossky, « Œuvres anciennement connues ou nouvellement retrouvées de Jacques Dumont le Romain aux musées de Tours », Gazette des Beaux-Arts, octobre 1964, p. 225-236. Cette huile sur toile (inv. 1962-2-1), de dimensions H. 2,58 m x L. 3,85 m est un prestigieux don au musée du Plessis en des Amis de Saint-François de Paule, sous la présidence de Monseigneur Fiot.
49 Abbé Rolland, Histoire de saint François de Paule fondateur de l’ordre des Minimes et de son couvent du Plessis-lès-Tours, Paris, Poussielgue frères, 1874, p. 242, cité par B. Lossky, art. cit.
50 B. Lossky, art. cit.
51 Jean-Aymar Piganiol de La Force, Description historique de la ville de Paris et de ses environs, Paris, G. Desprez, 1765, t. IV, p. 467, cité par F. Bucalossi, op. cit., p. 104.
52 Antoine-Nicolas, Dezaillier d’Argenville, Voyage pittoresque de Paris, Paris, 1770, p. 268 sq., cité par B. Lossky, art. cit., p. 227, n. 10.
53 Luc-Vincent Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris, Paris, Hardouin et Gattey, 1787, t. I, p., cité par F. Bucalossi, op. cit., p. 104.
54 J.-A. Piganiol de La Force, op. cit., pp. 467 sq.
55 L.-V. Thiéry,.op. cit., p. 686
56 Cité par Robert Fiot, « La chronique tourangelle de saint François de Paule », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. XXXVII, 1975, p. 595-629.
57 L’œuvre fait partie de l’acquisition de la ville de Tours de la collection d’Auguste Schmidt en 1874 (inv. 1874-5-72).
58 Italies, Peintures des musées de la région Centre, op. cit., no 273, p. 342.