1 Giuseppe Maria Roberti, Disegno storico dell’ordine dei Minimi, Rome, Tipografia poliglotta della S. C. de propaganda fide, 1902, t. I, p. 171-172.
2 Pour reprendre la formule de Bartolomé Bennassar et de Jean Jacquart, auteurs d’un manuel d’histoire du xvie siècle souvent réédité (Le xvie siècle, Paris, Armand Colin, 1972 [1re éd.]).
3 Dominique Dinet, Pierre Moracchini et Sœur Marie-Emmanuel Portebos, Jeanne de France et l’Annonciade. Actes du colloque international de l’Institut catholique de Paris, 13-14 mars 2002, Paris, Cerf, 2004, p. 429-432. Jean-Marie Le Gall, Les Moines au temps des réformes, Seyssel, Champ Vallon, 2001 le fit également remarquer.
4 La date de fondation de 1435, traditionnellement revendiquée par l’ordre (pour démontrer son ancienneté ?) a été remise en cause par les historiens : Alessandro M. Galuzzi, Origini dell’ordine dei Minimi, Rome, Libreria editrice della Pontificia Universita Lateranense, 1967. Rappelons aussi une initiation du fondateur à la vie religieuse franciscaine (il fut novice près d’un an) et un goût précoce pour les pèlerinages dont Assise, Lorette et Rome.
5 Cela aboutit dans la IVe règle de 1506 au 4e vœu de carême perpétuel.
6 Un témoin à son procès de canonisation remarquait très justement : « ou bien il priait, ou bien il donnait l’impression de quelqu’un qui est en prière », fait rapporté par Giuseppe Fiorini Morosini, « François de Paule à Tours et l’origine de l’ordre des Minimes en France », dans Nicolas Barré. L’éducation des pauvres aux xviie et xviiie siècles. Actes du colloque, Amiens, 30 mai 1997, Marie-Claude Dinet et Marie-Thérèse Flourez (dir.), Arras, Artois presses Université, 1998, p. 40.
7 Suivant saint Paul et son « non potestas nisi a Deo » (Épître aux Romains, 13, 1).
8 On retrouve exactement la même attitude chez Jeanne de France, fondatrice des Annonciades, également sans illusion sur les papes de la Renaissance.
9 Ce qui le met aussi à l’abri de toute sujétion vis-à-vis des évêques comme des autres ordres mendiants, en particulier des Franciscains.
10 Ainsi à Saint-Jacques-de-Compostelle : Paul Murray Kendall, Louis XI, Paris, Fayard, 1974, p. 456.
11 Outre G. Fiorini Morosini, op. cit., p. 42-47, voir parmi les nombreuses biographies consacrées à Louis XI : Pierre-Roger Gaussin, Louis XI, un roi entre deux mondes, Paris, A.G. Nizet, 1976, p. 388-389 et 435-436 et celle de P. Murray Kendall, op. cit., p. 430-437.
12 Durant ce trajet, il s’arrête à Fréjus, où il assiste des pestiférés, ce qui accroît encore sa réputation.
13 Quoique certains courtisans, choqués par ses cheveux longs et son extérieur négligé, l’aient appelé « le bon homme ». D’où le surnom familier donné ultérieurement aux Minimes à Paris : « les bons hommes ».
14 De la sorte il rencontre Bernard Boyl, ermite espagnol et diplomate, qui se range derrière lui et va diffuser l’ordre en Espagne tout en amorçant la négociation de la restitution du Roussillon et de la Cerdagne aux Rois Catholiques. Sur son rôle dans l’expédition de Naples : Yvonne Labande-Mailfert, Charles VIII et son milieu (1470-1498). La jeunesse au pouvoir, Paris, Klincksieck, 1975, p. 189-191. Il fut également le parrain du Dauphin, mort précocement.
15 Après des études à l’université de Paris, il fut d’abord bénédictin et prieur de Marmoutier, peu scrupuleux sur l’observance de la règle, avant de rejoindre les Minimes, suite à une véritable « conversion ».
16 L’installation des Minimes à Nigeon a lieu en 1493. Voir Odile Dresch, « Les couvents de Minimes à Paris », dans École nationale des chartes. Positions des thèses [...] de 1966 [...], p. 33-41. Le couvent était situé à Chaillot, alors à l’extérieur de Paris.
17 Même s’il y eut des échecs et des lenteurs (ainsi l’église du couvent de Nigeon ne fut achevée qu’en 1578). À ce sujet et sur tout ce qui précède : Robert Fiot, « Saint François de Paule et la réforme des réguliers (Plessislès-Tours, 1483-1507) », RHEF, t. LXV : La Réforme des Réguliers en France de la fin du xve siècle à la fin des guerres de religion, 1979, p. 55-74. Notons que les souverains exemptèrent les couvents de toute imposition et leurs accordèrent de nombreux privilèges... que leurs officiers locaux ne respectèrent pas toujours, d’où les requêtes des religieux à chaque changement de règne.
18 François de Paule mourut le 2 avril 1507.
19 Les premiers couvents furent établis en 1497 à la demande de l’empereur Maximilien.
20 Philippe de Commynes, Mémoires, dans Historiens et chroniqueurs du Moyen Âge, Albert Pauphilet (éd.), Paris, Gallimard, 1952, p. 1267-1268.
21 Antoine Dondé, Les Figures et l’abrégé de la vie, de la mort et des miracles de Saint François de Paule [...], Paris, F. Muguet, 1671.
22 Sans les encourager : la recherche de titre universitaire est proscrite dès 1517 et la possession d’un grade n’avantage nullement un candidat à l’ordre.
23 Le premier est l’auteur d’un Directoire de la vie humaine (édité à Troyes au xvie siècle), le second a publié en 1552 les Actes du concile de Trente et des travaux linguistiques (étant spécialiste des langues orientales), le dernier a traduit Tauler et a écrit plusieurs ouvrages de dévotion sur la Passion (1579), la confession (1582)...
24 Mais à l’expérience, après une interruption, on les voit souvent réélus l’année suivante ou un peu plus tard. Il en est de même pour les provinciaux aux xviie et xviiie siècles, ainsi en Bourgogne (Archives départementales de la Côte d’O, 59H supplément), ce qui fit parfois grincer des dents... En revanche d’autres charges dans chaque couvent furent assumées longtemps par tel ou tel religieux : Mersenne fut bibliothécaire du couvent de la Place Royale à Paris pendant vingt ans !
25 Sauf lors des changements territoriaux fréquents de la seconde moitié du xviie siècle : P.J.S. Whitmore, The Order of Minims in Seventeenth-Century France, La Haye, M. Nijhoff, 1967, p. 14-15.
26 Cela vaut aussi en Espagne avec les Rois Catholiques et leurs successeurs
27 Situé sur l’actuelle place des Vosges, le couvent est établi en 1605 par Olivier Chaillou, descendant d’une sœur de François de Paule. En 1609, la reine fit rembourser aux religieux le prix du terrain et, à ce titre, se déclara « fondatrice » du lieu.
28 Dominique Dinet, Religion et société : les Réguliers et la vie régionale dans les diocèses d’Auxerre, Langres et Dijon (fin xvie-fin xviiie), Paris, Publications de la Sorbonne, 1999, t. I, p. 61-62.
29 Odile Krakovitch, « Le couvent des Minimes de la Place-Royale », Mémoires publiés par la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l’Ile-de France, t. 30, 1979, p. 129-131.
30 Marie-Claude Dinet-Lecomte, « Nicolas Barré, une vocation née dans les épreuves », Nicolas Barré..., op. cit., p. 22-24. Le cas est fréquent, pas seulement chez les Minimes : Dominique Dinet, « La religion des gens de justice en Bourgogne et Champagne au xviie siècle », dans La Religion des élites au xviie siècle. Actes du colloque de Bordeaux (30 novembre-2 décembre 2006), Tübingen, G. Narr, 2008, (Biblio 17, vol. 175), p. 275-288.
31 Odile Krakovitch, op. cit., p. 131-132 et Dominique Dinet, Vocation et Fidélité. Le recrutement des Réguliers dans les diocèses d’Auxerre, Langres et Dijon (xviie-xviiie), Paris, Economica, 1988, p. 174-180. Le phénomène est encore plus précoce à Lille : Alain Lottin, Lille, citadelle de la Contre-Réforme ? (1598-1668), Dunkerque, Éditions des Beffrois, 1984, p. 135.
32 Marie-Claude Dinet-Lecomte, « Nicolas Barré, une vocation... », op. cit., p. 19-25.
33 Luc-Vincent Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris, Paris, Hardouin et Gattey, 1787, t. I, p. 683-688. On y trouve une description du couvent de la Place Royale à Paris, sans doute le plus riche de l’ordre en France, bâti sur les plans de François Mansart, avec des œuvres de Simon Vouet, Philippe de Champaigne, Laurent de La Hire, Jouvenet, Largillière, Coustou...
34 Rappelons que la majorité de leurs couvents sont dédiés à la Vierge, reprenant en cela l’extraordinaire dévotion de François de Paule pour Marie.
35 Or ce vœu vaut au royaume à la fois un Dauphin (le futur Louis XIV) et le redressement militaire : René Laurentin, Le vœu de Louis XIII, passé ou avenir de la France, Paris, l’Oeil, 1988.
36 Fabienne Bliaux, « Minimes et Minimesses à Amiens et à Abbeville au xviie siècle », dans Nicolas Barré..., op. cit., p. 53-64. En Espagne, le premier monastère des Minimesses fut établi à Andujar (près de Jaen) par le P. Germain Lionet, religieux français envoyé à cet effet par François de Paule. À partir de l’Espagne, l’ordre se développa en Italie, via la Sicile (Palerme).
37 Pierre Hélyot, Dictionnaire des ordres religieux, Paris, J.-B. Migne, 1863 [rééd.], t. II, col. 999-1002.
38 Quelques éléments à ce sujet dans P.J.S. Whitmore, op. cit., p. 28-32.
39 Outre les contributions de Marie-Thérèse Flourez, Yves Poutet et Nicole Berezin dans Nicolas Barré. L’éducation des pauvres..., op. cit., p. 79-118, il faut toujours consulter : Henri De Grezes, Histoire de l’Institut des Écoles charitables du Saint-Enfant-Jésus, Paris, C. Poussielgue, 1894 et Charles Farcy, L’Institut des Sœurs du SaintEnfant-Jésus, dites de la Providence de Rouen, Rouen, Imprimerie commerciale du « Journal de Rouen », 1938.
40 Henri Drouot, Mayenne et la Bourgogne. Étude sur la Ligue (1587-1596), Dijon, Imp. Bernigaud et Privat, 1937, t. II, p. 434.
41 Dominique Dinet, Religion et société..., op. cit., t. I, p. 35-39 et 63.
42 Mais Lille n’est pas en France à cette date.
43 Dominique Dinet, Religion et société..., op. cit., t. I, p. 83-85.
44 Liste complète dans P.J.S. Whitmore, op. cit., p. 22-27.
45 Dominique Dinet, « Les ordres religieux dans la ville », dans Les Sociétés urbaines au xviie siècle, Angleterre, France, Espagne, Jean-Pierre Poussou (dir.), Paris, PUPS, 2007, p. 205-219.
46 La concurrence entre les ordres mendiants est particulièrement vive entre les deux principaux d’entre eux : Capucins et Récollets. Ces derniers arrivés plus tard en font le plus souvent les frais : Frédéric Meyer, Pauvreté et assistance spirituelle. Les franciscains récollets de la province de Lyon aux xviie et xviiie siècles, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 1997, p. 68 et 131-133.
47 Au noviciat de Dijon au xviiie siècle, non seulement les entrées sont irrégulières mais la persévérance diminue légèrement après 1750 : en moyenne, moins d’un religieux sur deux prononce ses vœux.
48 Pierre Chevallier, Loménie de Brienne et l’ordre monastique, Paris, Jean Vrin, 1960, t. II, p. 255-256. L’archevêque de Toulouse espérait même parvenir à 47 suppressions.
49 Odile Krakovitch, « La vie intellectuelle dans les trois couvents minimes de la Place-Royale, de Nigeon et de Vincennes », Bulletin de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Île-de-France, 109e année, 1982, p. 23-175.
50 Marcel Bernos, Recherches sur l’ordre des Servites en Provence (1483-1720), Rome, Istituto storico OSM, 1977. Cet Ordre des Servites de Marie est aussi un ordre mendiant. Ajoutons que leur dernier couvent (Marseille) ferma ses portes en 1782.
51 Raymond Darricau, Les Clercs réguliers Théatins à Paris. Sainte-Anne-La-Royale (1644-1793), Rome, Regnum Dei, 1961.