1 Pour l’évolution en Allemagne voir Arntz, 1975, p. 98-190 ; Wüstenfeld & Haesler, 1996, p. 1-5. En France, l’eau-de-vie ne se transforma en boisson populaire qu’entre le 17^e et le 18^e siècle, Nahoum-Grappe, 1989, p. 116. En Artois, au début du 17^e siècle, elle apparaît déjà dans des lettres de rémission, Muchembled, 1988, p. 421. En Angleterre, au milieu du 18^e siècle, sa consommation dépasse même celle de la bière, Schivelbusch, 1992, p. 164.

2 Sur la signification du terme « alcool » avant le 19^e siècle et le nouveau concept médical de « l’alcoolisme », voir Nahoum-Grappe, 1989, p. 143-146. « L’alcool » distillé au Moyen Âge atteignait plus de 50 degrés, Wüstenfeld & Haesler, 1996, p. 7.

3 Stolleis, 1981, p. 103.

4 Haage, 2000, p. 194-196 ; Arntz, 1975, p. 69-77.

5 Par exemple l’alchimiste-médecin-théologue Arnaud de Villeneuve (mort en 1311) : « This eau-de-vin is called by some eau de vie, and justly so, since it prolongs life [...]. It prolongs health, dissipates superfluous matters, revives the spirits, and preserves youth. Alone or added to some other proper remedy, it cures colic, dropsy, paralysis [...] », cit. par Gracia, 1976, p. 374. Dans la longue liste de livres écrits par Arnaud de Villeneuve figurent, entre autres, Regimen sanitatis, Liber de vinis, De conservanda iuventute ; un des traités De aqua vitae lui est attribué.

6 Schipperges, 2000, p. 101-110. Éditions des traités les plus importants et liste des maladies supposées être guéries par l’application externe ou interne de l’eau-de-vie ; Keil, 1960.

7 Arntz, 1975, p. 69-122.

8 Hieronymus Brunschwyg (1450-1513), chirurgien et apothicaire à Strasbourg, ville célèbre pour son vin et pour l’imprimerie, industrie très importante au 16^e siècle, avait fait ses études à Bologna, Padoue et Paris. Walther Ryff, né à Strasbourg avant 1510, fut nommé médecin de ville à Nuremberg vers 1549. Tous deux publièrent des livres de distillation importants. Sur l’histoire de la distillation, voir Forbes, 1970.

9 Brunschwyg, 1512 ; le titre du cinquième livre destiné aux pauvres réfère au Thesaurus pauperum écrit en 1277 par le médecin-philosophe Pierre d’Espagne, futur pape Jean XXI, Schipperges, 2000, p. 86.

10 Brunschwyg, 1512, fol. 283r-v.

11 De l’eau-de-vie pour un « pfennig » et des feuilles de laurier pulvérisées servent par exemple à éliminer les poux. Cette instruction s’adresse explicitement aux gens qui n’ont pas d’argent pour payer l’apothicaire, Brunschwyg, 1512, fol. 284v.

12 Ryff, 1545, p. 3.

13 Selon Schivelbusch, 1992, p. 165, il suffit d’en consommer le dixième de la quantité des boissons traditionnelles (vin, bière) pour s’enivrer et l’ivresse s’ensuit tout à coup. Au sujet de l’ivresse « traditionnelle » et des rituels liés au boire, voir Nahoum-Grappe, 1989, p. 93-101.

14 Arntz, 1975, p. 125-148.

15 En 1496, le Conseil demanda une autre expertise aux médecins, Arntz, 1975, p. 136-138. À Francfort, les médecins de ville consultés par leurs autorités donnèrent les mêmes conseils que leurs collègues nurembergeois, ibidem, p. 93.

16 Pferschy, 1988, p. 682.

17 Hatt, 1929, p. 465-467.

18 Brant, 1854, p. 97, ch. 102.

19 Des 1530, le surplus de vin produit à Colmar et aux alentours fut distillé. Cette « eau-de-vie rhénane » était exportée à Mulhouse, à Bâle, vers le Brisgau et surtout vers la Souabe, à Rottweil, Ulm et Augsbourg, Waldner, 1890, p. 28-34.

20 De 1477 à 1486, le Conseil répéta huit fois les ordonnances concernant la production, la vente et la consommation. En 1496 suivit la Grande ordonnance et d’autres en 1504, 1505 et 1506.

21 Simon-Muscheid, 2000, p. 37-44.

22 Arntz, 1975, p. 144.

23 Le poème de Hans Folz, Wem der gebrennt wein schad oder nutz sei und wie er gerecht oder felschlich gemacht sei, est reproduit dans Arntz, 1975, p. 139-141.

24 Wickram, 1973, p. 55-56.

25 Wiswe, 1964, p. 68-76.

26 Selon lui, l’eau-de-vie et l’ail puent par les ruelles, Wiswe, 1964, p. 77.

27 À l’exception d’un banquet offert par l’évêque de Spire en 1446 : à cette occasion, il fit servir des fruits candis et de l’eau-de-vie comme dessert, Dirlmeier & Fouquet, 1993, p.518.

28 Ce genre de littérature ne parle que très rarement de « boisson forte » ; en revanche, Wickram dénonce les « héros de bière » et les « chevaliers de vin ».