1 Henri Quittard, Henry Du Mont : 1610-1684, un musicien en France au xviie siècle, étude historique et critique, Paris, Société du Mercure de France, 1906 ; Jean-Yves Hameline, « Les messes de Henry Dumont », Henry Dumont à Versailles, Versailles, Centre de Musique Baroque, 1992, p. 69-82 (réédition dans Le concert des muses. Promenade musicale dans le baroque français, s. d. J. Lionnet, Paris, Klincksieck, 1997, p. 221-231 ; Cécile Davy-Rigaux, « Les messes en plain-chant musical en France à l’époque moderne », Études grégoriennes, XXXVIII, 2011, p. 201-231.
2 La Feillée, Méthode pour apprendre les règles du plain-chant et de la psalmodie ; avec des messes et autres ouvrages en plainchant figuré et musical à l’usage des paroisses et des communautés religieuses, paraît pour la première fois à Poitiers en 1748 et connaît une diffusion exceptionnelle durant un siècle ; un Epitome Gradualis publié aussi sous la gouverne de La Feillée à partir de 1741 comporte déjà quelques-unes de ces messes.
3 La consultation des livres de chœurs du fonds franciscain de la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg en avril 2013 n’a pas permis d’y retrouver cette messe, y compris dans le Graduale Romano-Seraphicum de Sainte-Croix des récollets d’Avignon (sur ce manuscrit, voir infra et la contribution de Fabien Guilloux dans le présent volume). La Récollette ne figure pas non plus dans une édition avignonnaise antérieure : Abrégé du Graduel romain contenant les Messes des dimanches et des fêtes de toute l’année, nouvelle édition augmentée de la Messe Trompette, de celle de M. l’abbé Bonaud, de la Ibérique & de la Célestine ; avec les Rubriques en François, Avignon, François Chambeau, 1789.
4 Abrégé du Graduel romain, contenant les Messes des dimanches et des fêtes de toute l’année. Nouvelle édition. Augmentée de la messe Trompette, de celle de M. l’abbé Bonaud, et de celle dite la Récollette ; avec les Rubriques en François, Avignon, Alphonse Berenguier, 1801, p. clxxij-clxxxviij. Je remercie Fabien Guilloux pour m’avoir signalé cette édition et Jean-Christophe Maillard pour les photographies.
5 Nouveau recueil de messes anciennes et nouvelles, en plain-chant ordinaire et composé, tiré de la Musique, des meilleurs auteurs et du bon goût. Avec une courte instruction pour la valeur des notes, et l’intelligence des Amateurs de cette science, Avignon, A. Bérenguier, 1811, p. 42-59 ; Nouveau recueil de messes anciennes et nouvelles... [ibid.], seconde édition, augmentée, corrigée exactement, Avignon, A. Bérenguier, 1819, p. 42-59 ; Recueil de messes anciennes et nouvelles, en plain-chant ordinaire et composé, tiré de la Musique, des meilleurs auteurs et du bon goût. Nouvelle édition, augmentée de deux Messes et d’un Trio qui ne se trouvent pas dans les dernières éditions, Avignon, Peyri, 1834, p. 46-63 ; ibid., Avignon, Peyri, 1843, p. 46-63.
6 Alphonse Bérenguier (ca. 1747-1820), imprimeur-libraire avignonnais, semble avoir été actif entre 1792 et 1820. Il publia notamment un nombre important de pièces de théâtre, comédies, vaudevilles, de Corneille à son temps, mais aussi plusieurs éditions de livres liturgiques notés à destination des fidèles (paroissien, abrégés de l’antiphonaire ou du graduel), http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb1223887sf/PUBLIC.
7 Henry Du Mont, Cinq messes en Plain-chant, composées et dédiées au Révérend Père de la Mercy, du Couvent de Paris, propres pour toutes sortes de Religieux et de Religieuses, de quelque ordre qu’ils soient, Paris, Robert Ballard, 1669 ; les messes de Paul D’Amance paraissent d’abord en 1687 en deux fascicules : Messes en plain chant musical pour les festes solemnelles propres aux Religieux et Religieuses qui chantent l’office divin, Paris, gravées par J. Bonneüil, 1687, l’un dédié aux religieuses de Chelles, l’autre à celles de Fontevraud ; elles furent rééditées en un même recueil par Ballard en 1701, puis complétées d’une Addition parue chez le même en 1707.
8 Voir supra.
9 La Feillée, Méthode pour apprendre parfaitement les règles du plain-chant et de la psalmodie... par M. de La Feillée,... Nouvelle édition, Avignon, A. Bérenguier, 1810.
10 Guillaume-Gabriel Nivers, Graduale romano-monadicum Iuxta Missale Pauli V. Pontificis maximi authoritate editum, Et ab Vrbano Papa VIII. recognitum. Cuius modulatio concinnata, iustâ ex iustis Intervallis Notarum quantitate & extensione moderata, usum & gratiam Monialium [selon les exemplaires : sub Regula S. P. N. Benedicti militantium/Ordinis Sancti Augustini/Ordinis Sancti Francisci]. [...] : Item modulationes varice Kyriales, Hymni Angelici, Symboli Apostolorum, &c. pro diuersa dierum ac festorum solemnitate, Paris, Ballard, 1658. Sur ces ouvrages voir Cécile Davy-Rigaux, Guillaume-Gabriel Nivers, un art du chant grégorien sous le règne de Louis XIV, Paris, CNRS éditions, 2004.
11 Abrégé du Graduel romain [...]. Nouvelle édition, Avignon, Bérenguier, 1816.
12 Parmi les exceptions, on relève un Abrégé du Graduel à l’usage de la province de Vienne, Lyon, Lambert-Gentot, 1816.
13 On notera que Bérenguier ne reprend pas ici La Récollette.
14 Ces deux dernières messes datent d’au plus tard 1760, ainsi que l’atteste leur présence dans un Graduale romanum... Editio nova, Lyon, A. Delaroche, 1760.
15 La Bonaud existe dans une édition de 1787 : Cantus diversi ex Antiphonario Romano [...], Avignon, François Chambeau, 1787 ; bien que nous n’en ayons pas encore trouvé trace dans des ouvrages antérieurs à 1811 on peut supposer que La Delassonne date aussi de la fin du xviiie siècle.
16 Seules les messes de Du Mont y échappent en raison de leur notoriété universelle ; Gastoué les reconnaît « si populaires dans les pays de langue française » et capables de « charmer les oreilles des fidèles à quelques “bonnes fêtes de l’année !” », voir Amédé Gastoué, Les messes royales de Du Mont, étude historique, avec transcriptions faites sur les originaux des messes des 1er, 2e et 6e tons, Paris, Société d’études du chant grégorien, 1909. Sur les évolutions profondes de la musique dans le culte, voir Jean-Yves Hameline, « Le Son de l’histoire. Chant et musique dans la restauration catholique », La Maison Dieu, 131,1977, p. 5-47.
17 La distinction des messes entre elles par le nom de leurs auteurs apparaît dans un précieux manuscrit des années 1730 (BnF, Vm1. 395), qui comporte les noms prestigieux de Michel-Richard de Lalande, André Campra et Jean-François Lalouette. D’autres manuscrits nettement plus récents, comme ceux de Saint-Étienne de Tinée près de Nice (début xxe siècle ?) font état d’une production locale où les noms attribués aux messes pourraient avoir été donnés en référence à des femmes de l’entourage de leurs auteurs (Angélique, Séraphine, Alexandrine, Emilienne, Nathalie, etc.)
18 Dans le même ordre d’idées, on trouve aussi plus tard La Dominicaine (édition Aubanel).
19 Fabien Guilloux, « Souhaitty, Jean-Jacques », Die Musik in Geschichte und Gegenwart. Personenteil, s. d. L. Finscher, Kassel, Bärenreiter, 2006, Bd. 15, col. 1121-1122.
20 Jean-Jacques Souhaitty, Nouveaux élemens de chant ou l’essay d’une nouvelle découverte qu’on a faite dans l’art de chanter. Laquelle débarrasse entierement le plain-chant et la musique de clefs, de notes, de muances, de guidons ou renvois, de lignes et d’espaces, de b. mol, de b. quarre, nature, etc. en rend la pratique très simple et très naturelle et très facile à retenir, sans y altérer rien dans la substance : et fournit de plus une tablature générale, aisée et invariable, pour tous les instruments de musique, Paris, P. Le Petit, 1677. Pour une présentation : Fabien Guilloux, Les frères mineurs et la musique en France (1350-1700), Thèse de doctorat, Tours, Université de Tours, 2006, p. 164-168.
21 Jean-Jacques Souhaitty, Essai du chant de l’Eglise par la nouvelle Méthode des nombres, contenant, outre la clef, les principes et les tables de cette méthode : I. Une introduction à l’art de chanter par nombres. IL Les réponses à toutes les objections qu’on y a faites et III. Quelques avis pour bien pratiquer le chant de l’Eglise, Paris, Thomas Jolly et André Pralard, 1679.
22 J.-J. Souhaitty, Essai du chant de l’Église, op. cit., p. 7.
23 J.-J. Souhaitty, Nouveaux éléments de chant, op. cit., p. 34-43. Ordre précis d’apparition : les cinq messes de Du Mont (1er, 2e, 4e, 5e et 6e tons), la messe du 6e ton de Nivers et deux messes du 1er ton de M.***.
24 J.-J. Souhaitty, Essai du chant de l’Église, op. cit., p. 37.
25 Romain Le Parmentier, Nouvelle Méthode pour apprendre le plain-chant, où sont contenus le Communs & Offices particuliers à l’usage des Religieux et Religieuses de l’Ordre de S. François, Paris, Christophe Ballard et Edme Couterot, 1691 ; id., Processionnal où sont contenus le Offices communs & particuliers, avec quelques grandes Messes à l’usage des Religieux et Religieuses de l’Ordre de S. François. Et une petite Méthode au commencement pour apprendre le Plainchant, Paris, Edme Couterot, 1694.
26 À propos de cet ouvrage, voir la contribution de Fabien Guilloux dans ce volume et son descriptif détaillé dans F. Guilloux, Les frères mineurs et la musique en France (1550-1700), op. cit., p. 172-176.
27 Je remercie Jean-Yves Hameline d’avoir attiré mon attention sur cette parenté.
28 Emmanuel Rouge (commanditaire), Graduale romano-seraphicum juxta Missale. Ex Decreto Sacrosandi Concilij Tridentini editum. in quo Praecipuae Missae tam de Tempore quam de Sanctis suo ordine reperiuntur. Item Cantus & modulationes Kyriales. Hymn. Ang. Symb. Apost. zelo & cura V.di A.dum P. Emmanuëlis Rouge Antiqui Sacrae Theologiae secundo Professoris, necnon hujusce S. Crucis Convent’ Avenionis Recolledorum Guardiani Actualis. Labore & industria v.f.p.s.e. ejusd. Conventus Alumni, 1737 (désormais déposé dans le Fonds franciscain de la Bibliothèque universitaire de Strasbourg sous la cote RF 27).
29 La copie de ces deux dernières messes (par ailleurs placées en dernière position avant la table dans le manuscrit) diffère légèrement par sa facture des précédentes, ce qui pourrait laisser supposer une copie plus tardive ; ce détail est important pour la datation de la fameuse messe de Bordeaux que l’on avait pu faire remonter jusqu’ici à 1750 (voir C. Davy-Rigaux, « Les messes en plain-chant musical en France à l’époque moderne », art. cit.) ; il n’en reste pas moins que l’appellation « Bourdeaux » au lieu de « Bordeaux » pourrait aussi être l’indice de la nouveauté de cette messe au moment de sa copie dans ce manuscrit, messe dont on vérifie par ailleurs la grande célébrité au nombre d’ouvrages dans lesquels elle figure, et dont témoigne la correction apportée dans le présent manuscrit.
30 Sur la restauration religieuse à Avignon : Dominique Javel, Transmettre la foi au diocèse d’Avignon. xixe-xxe siècle, Avignon, A. Barthélémy, 2000. Je remercie Fabien Guilloux pour la communication de ces informations.
31 Pierre Péano, « Les Chapitres et les Ministres Provinciaux des Récollets de Saint-Bernardin en France (1612-1789) », Archivum franciscanum historicum, t. 66,1973, p. 405-447. Ici p. 445-447.
32 Candide Chalippe, La Vie de S. François d’Assise, instituteur de l’Ordre des Frères mineurs, de celui de sainte Claire, et du Tiers ordre de la Pénitence... Nouvelle édition, augmentée du panégyrique du saint, par le Père de La Rue,... et du bref de N. S. P. le Pape Pie VII sur la découverte du corps de S. François, faite à Assise en 1820..., Avignon, Seguin aîné, 1824 (3 vol.) ; l’ouvrage sera réédité chez le même éditeur en 1841 puis à Paris par Lecoffre en 1867 et 1874 ; la première édition de la biographie de Chalippe datait de 1728 : id., La Vie de saint François, instituteur de l’Ordre des Frères mineurs, de celui de sainte Claire et du Tiers ordre de la Pénitence..., Paris, P. Prault, 1728 (2 vol.). Voir, dans ce volume, la contribution de Fabienne Henryot.
33 Pour une première approche du phénomène : Giacomo Baroffio et M. Manganelli (dir.), Il Canto Fratto : un repertoria da conservare e da studiare. Atti dei convegni tenuti a Radda in Chianti dal 1999 al 2004, Radda in Chianti, Corale S. Niccolò, 2005 et Marco Gozzi et Francesco Luisi (dir.), Il canto fratto : l’altro gregoriano. Atti del convegno internazionale di studi. Parma-Arezzo, 3-6 dicembre 2003, Roma, Torre d’Orfeo, 2005 et Il canto fratto : l’altro gregoriano. Atti del convegno internazionale di studi. Parma-Arezzo, 3-6 dicembre 2003, s. d. M. Gozzi et F. Luisi, Roma, Torre d’Orfeo, 2005 ; pour les pays de l’est de l’Europe : Ladislav Kacic, « Missa francescana der Marianischen Provinz im 17. und 18. Jahrhundert », Studia Musicologica, XXXIII, 1991, p. 5-107.
34 Voir sur cette culture paroissiale Xavier Bisaro, Chanter toujours : Plain-chant et religion villageoise dans la France moderne (xvie-xixe siècle), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010.