1 Rome, Collège Saint-Isidore, Ms. 2/5, Index Omnium Provinciarum Observ. Reform. Recol., série de rapports sur les provinces (1660-1665). Tabula Geographica Totius Seraphici Ordinis FF. Minorum S. Francisci, Munich, Luc Straub, 1680. Domenico de Gubernatis, Orbis Seraphicus. Hidoria De Tribus Ordinibus A Seraphico Patriarcha S. Francisco Inditutis, Deque eorum Progressibus, & Honoribusper QuatuorMundi Partes, Rome, Stephani Caballi, 1682, t. 1, p. 479-481. Fortunat Hueber, Menologium, seu Brevis et Compendiosa Illuminatio, relucens splendoribus Sandorum, Beatorum, Miraculosorum... ex Triplici Ordine, I. Fratrum Minorum..., II. Clarissarum..., III. Utriusque Sexus Poenitentium..., Munich, Jean-Luc Straub, 1698, col. 168-185. Voir aussi, Annales Minorum, an. 1680, t. XXXII, Rome, Quaracchi, 1964, p. 581-608.
2 D. de Gubernatis, Orbis Seraphicus, op.cit., t. 1, p. 479.
3 Ibid., p. 480.
4 Dans cette étude, nous considérons uniquement les provinces qui sont françaises au milieu du XVIIe siècle. Une autre forme de récollection, celle qui se met en place dans les Flandres et en Germanie, a pris la suite des provinces observantes, en assumant les charges de ces dernières à l’égard des communautés féminines. Concernant la province Saint-Denys, nous n’avons pas non plus traité des couvents et des monastères d’Artois, qui ont été rattachés à la province entre 1639 et 1667, et qui ont par la suite constitué la province Saint-Antoine en Artois.
5 Nathanaël Le Sage, Traicté de la Réformation de l’ordre du seraphic Père S. François. Auquel est monstré comment ceste Reformation a esté faicte plusieurs fois & pourquoy. Recueilly fidellement des Croniques dudid Ordre, des Annales du R P. General Gonsague maintenant Evesque de Mantouë, et de la vie du R P. Ange de Paes Perpignien. Par F. Nathanael Le Sage Reforme du mesme Ordre, Arras, R. Maudhuy, 1605.
6 Placide Gallemant, Provincia Sancti Dionysii Fratrum Minorum Recollectorum in Gallia a Venerando Patre Placido Gallemant eiusdem Provincia Diffinitore, Châlons-en-Champagne, H. Geoffroy, 1649, p. 77.
7 Godefroy de Paris, Les frères mineurs capucins en France. Histoire de la Province de Paris, t. 1, fasc. 2, Progrès, crise et redressement de la Province (1583-1597), Rouen-Paris, Lecerf-Bibliothèque franciscaine Provinciale, 1939, p. 37. C’est dans ce couvent qu’a résidé, durant une dizaine d’années (1585-1595 ?), le capucin Nathanaël de Pontoise, alias Nathanaël Le Sage.
8 Bibliothèque franciscaine des frères mineurs, Ms. 112 et 113, Mortuologe de la province de Saint-Denys des Récollets, copie du manuscrit original conservé à Québec (Archives du Séminaire de Québec, Ms. 200) à la date du 25 décembre.
9 P. Gallemant, Provincia Sancti Dionysii Fratrum Minorum Recollectorum, op. cit., p. 19-21. Mortuologe de la province de Saint-Denys des Récollets, Ms. cité, à la date du 25 décembre.
10 P. Gallemant, Provincia Sancti Dionysii Fratrum Minorum Recollectorum, op. cit., p. 205-206 et Hyacinthe Le Febvre, Histoire chronologique de la province des récollets de Paris sous le titre de saint Denys en France, depuis 1612 qu’elle fut érigée jusqu’en l’année 1676, Paris, Denys Thierry, 1677, p. 149.
11 S’il échoue avec Alix Le Clerc, il réussit à faire entrer au monastère de Verdun Judith-Florence d’Abra de Raconis, proche de Madame Acarie. Voir notre étude, « Les réseaux franciscains de Madame Acarie », Etudes franciscaines, n. s., t. 5, 2012, p. 294-295.
12 À Verdun, chez Jean Wappy, 2 t. en un vol. in-8°, 1618. L’autorisation d'imprimer signée de Charles de Lorraine, évêque de Verdun, précise que ce cérémonial a été « colligé, et dressé par le Révérend Père Florent Boulenger, Recolet, de nostre ditte Cité » (26 mars 1618). Quant à l’approbation du gardien des récollets de Verdun, Laurent Querquin, elle indique que ce cérémonial destiné aux « Religieuses, réformées, de l’Ordre de Saincte Claire, à Verdun », a été « colligé par le R. Père Boulenger aprésent Confesseur des mesmes Religieuses » (15 novembre 1617).
13 Jean-Baptiste Auberger, « Le Monastère des clarisses de Béziers », Sainte Claire d’Assise et sa postérité, Actes du Colloque de l’UNESCO, s. d. G. Brunel-Lobrichon, D. Dinet, J. Gréai et D. Vorreux, Nantes, Association Claire aujourd’hui, 1995, p. 425-429.
14 Pierre Péano, « Les chroniques et les débuts de la réforme des récollets dans la province de Provence », Archivum franciscanum historicum, t. 65,1972, p. 182-190.
15 Ibid., p. 197-199. En octobre 1608, le ministre général, Archange de Messine, après avoir présidé à Aix le chapitre custodial des récollets, se rendit à Béziers pour apporter une solution définitive à l’affaire des sœurs clarisses.
16 « Prima Recolledorum Sedes » : cette inscription figurait sur la porte du couvent de Tulle. abbé Jean-Baptiste Poulbrière, Dictionnaire historique et archéologique des paroisses du diocèse de Tulle, Brive, t. 3, Imp. Chastrusse, 1966, p. 391.
17 Sur toute cette affaire, voir Agathange de Paris, Les Monastères de Clarisses fondés au XVIIe siècle dans le Sud-Ouest de la France, Blois, Edition Notre Dame de la Trinité, 1962, p. 146-157. Voir aussi Bibliothèque Municipale de Toulouse, Ms. 975, Tabula Chronologica provinciae SS. Sacramenti (1679), éditée par Ferdinand Delorme, « Tabula chronologica Provinciae SS. Sacramenti seu Tolosanae Fr. Min. Recollectorum », Archivum franciscanum historicum, t. 18, 1925, p. 114-129 et 248-264 et ici p. 261-262.
18 Et non provincial, car à une date antérieure à l’érection des provinces.
19 Ces modifications apportées à la règle de Claire (car il s’agit bien de cela) ne sont pas sans rappeler celles qu’avaient obtenues, dans les années 1520, les observants de France parisienne pour un certain nombre de monastères. Voir Pierre Moracchini, « Une Règle de sainte Claire modifiée pour les Clarisses d’Argentan (1520). Le texte et sa diffusion », Archivum franciscanum historicum, t. 96,2003, p. 373-407.
20 Voir la lettre de nomination que Bonaventure adresse au visiteur des clarisses de Toscane le 29 septembre 1263. Edition de cette lettre dans Zefferino Lazzeri, « Documenta controversiam inter fratres minores et clarissas spectantia (1262-1297) », Archivum franciscanum historicum, t. 3,1910, p. 678-679 et, Annales Minorum, an. 1264, t. IV, Quaracchi, 1931, p. 257-259, nos 3 et 4. Cette argumentation a été très souvent utilisée par les frères mineurs.
21 En 1635, le monastère passera dans la nouvelle province récollette du Saint-Sacrement.
22 Agathange de Paris, Les Monastères de Clarisses fondés au xviie siècle, op. cit., p. 155.
23 Voir Jean Mauzaize, Le Rôle et l’action des capucins de la province de Paris dans la France religieuse du xviie siècle, Lille-Paris, ART, 1978, p. 883-888, et Clarisses Capucines. Les Fondations, Paris, Apef, 1997, « Cahiers de Spiritualité Capucine », 9.
24 Il est possible que d’autres communautés féminines aient cherché à l’époque à passer sous la juridiction des récollets, mais sans y parvenir. Avant 1633, les récollets refusent de prendre la direction des clarisses d’Argentat. Au milieu du siècle, un projet échoue à Poitiers, en raison de l’opposition des autres religieux de la ville à l’implantation des récollets. Agathange de Paris, Les Monastères de Clarisses fondés au xviie siècle, op. cit., p. 16 et 170.
25 La législation récollette, même tardive, portera toujours la trace de ces premiers décrets. Ainsi dans les statuts des récollets de Lorraine (1702), à l’article « Qu’il ne faut point entrer dans les Monastères des Religieuses », on peut lire : « Aucun Religieux ne pourra par soi ou par autruy, directement ou indirectement procurer à nôtre Custodie le soin ou la garde de quelques Religieuses que ce soit, ni d’aucune personne du sexe, vivant en Congrégation ou hors d'icelle : Que si nous y sommes contraints malgré nous par le S. Siège, cela ne se fera qu’après avoir eu nôtre recours, & après avoir dit nos raisons. » Les Statuts des Récollets de la Custodie de Saint Nicolas en Lorraine. Vûs, reçus et approuvez du consentement de toute la Custodie, par les Vocaux du Chapitre Custodial celebré au Couvent de Gondrecourt le 28 d’Août 1701. Auquel Chapitre le très R. P. Mansuet Durand, custode de la Province de S. Denys en France a présidé en qualité de Commissaire Général, Luxembourg, A. Chevalier, 1702, p. 151.
26 Agathange de Paris, Les Monastères de Clarisses fondés au xviie siècle, op. cit., p. 148. C’est encore d’Albi que l’on envisage de faire venir des moniales pour renforcer le monastère de Béziers lors de sa prise en charge par les récollets. J.-B. Auberger, « Le monastère des clarisses de Béziers », art. cit., p. 429.
27 Voir le factum Plaidoier pour les Religieux réformés du couvent de la Balmette, les Angers, Paris, s. d. BnF, 8° Fm 1576, p. 46.
28 Dans un livret manuscrit daté de 1647, conservé dans les archives du monastère de Béziers et relatant sa réforme par les récollets, on relève l’appréciation suivante à propos du monastère d'Albi : « La bonne odeur duquel [monastère] a enbaumé tout le peis, la vraye discipline Religieuse y estant touiours en vigueur sans sestre jamés relasché de son obcervance. » Cité par J.-B. Auberger, « Le monastère des clarisses de Béziers », art. cit., p. 429. Sur l’Ave Maria de Paris, on lit couramment des propos similaires.
29 Gardien (Nevers, 1618 ; Metz, 1622-1624 ; Paris, 1632-1634), définiteur provincial (1619), ministre provincial (1625-1629,1635-1638,1644-1647), Ignace Le Gault fut surtout définiteur général de l’Ordre (1636 et 1639), ainsi que vicaire général et commissaire apostolique de tout l’Ordre en France entre 1637 et 1642. Achille Léon, « La Résidence des Récollets de la province de Saint-Denis à Nantes (1639-Révolution) », Revue d’histoire franciscaine, 1,1924, p. 169. Voir également Mortuologe de la province de Saint-Denys des Récollets, ms. cité, à la date du 18 octobre ; BnF, Ms. Fr. 13875, Nécrologe des F. M. Récollets de la province de S. Denys en France depuis sa fondation.
30 Agathange de Paris, Les Monastères de clarisses fondés au xviie siècle, op. cit., p. 123-128.
31 Ibid., p. 125.
32 Texte de ces obédiences, Ibid., p. 125. Sur ce monastère, Louis Audiat, « Les Sainte-Claire de Saintes, 1617-1782 », Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, 1882, p. 143-245.
33 Agathange de Paris, Les Monastères de clarisses fondés au XVIIe siècle, op. cit., p. 130-131 et « Tabula Chronologica provinciae SS. Sacramenti »,Archivum franciscanum historicum, t. 18, 1925, p. 262-263.
34 Bibliothèque franciscaine des capucins de Paris (désormais BFC), fonds des franciscains, Ms. 10, Paul Grégaine de Marcigny, La Seconde Partie ou le second livre de l’histoire de ceste Province des freres Mineurs Récollects de st François en france despuis l’année 1622 jusques à l’an 1628. Par frère Paul de Marcigny, Religieux de la mesme Province, p. 194. Sur l’affaire de Romans, p. 194-208. L’ouvrage manuscrit de Paul Grégaine de Marcigny (1580-1646) constitue la principale source relative à la province Saint-François pendant le premier tiers du xviie siècle.
35 Ulysse Chevalier, « Notice historique sur le couvent de Sainte-Claire de Romans », Bulletin de la société d’archéologie et de Statistique de la Drôme, t. 5,1870, p. 289-305, 400-409, t. 6,1872, p. 184-193, 255-263 ; Frédéric Meyer, Pauvreté et assistance Spirituelle. Les franciscains récollets de la province de Lyon aux xviie et xviiie siècles, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 1997, p. 68-69.
36 BFC, Ms. 31, Apollinaire de Valence, Miscellanea Valentinensia. Voir en particulier p. 184-187, les « notes extraites du registre d’Annales des religieuses de Sainte-Claire du monastère de Romans. » Le 8 mai 1753, est signée une « convention entre les RR PP. Capucins de Romans et les religieuses de Sainte-Claire de la même ville, pour le service spirituel qu’ils font chez elles, et pour l’augmentation de la rétribution qu’elles leur donnent. » On y apprend que les capucins assurent ce service spirituel depuis « soixante-cinq ans. » De fait, Agathange de Valence relève qu’en 1690, Archange de Briançon, premier confesseur capucin de la communauté, assiste à une élection d’abbesse présidée par un chanoine de Saint-Barnard. Notons bien que les moniales, tout en bénéficiant des services spirituels des capucins, ne se trouvent pas sous la juridiction de ces derniers. Ainsi, ce n’est pas un capucin qui préside à l'élection de l’abbesse, mais un délégué de l’évêque.
37 P. Grégaine, Seconde partie, Ms. cité, p. 43.
38 Ibid., p. 44.
39 Ibid., p. 232.
40 C’est justement en 1626 que les « grandes » provinces – restées conventuelles, mais incluses dans l’Observance après 1517 – ont failli retourner dans l’ordre des frères mineurs conventuels. Voir notre étude, « “Il y a deux sortes de Cordeliers en France”. Une requête de Guillaume d'Hugues, Ministre Général des conventuels, auprès du roi Henri TV (ca. 1609-1610) », Études franciscaines, n. s., t. 2,2009, p. 388.
41 P. Grégaine, Seconde partie, Ms. cité, p. 232.
42 Monastère des clarisses de Poligny, archives manuscrites, Série C 3, Annales, p. 2-9. Précisons que les moniales n’expriment explicitement aucun reproche à l’égard des Cordeliers de la province Saint-Bonaventure et que le dernier confesseur cordelier meurt au monastère en 1633, soit plusieurs années après le passage sous la juridicttion de l’Ordinaire.
43 Parmi les provinces récollettes de France, celle de Sainte-Marie-Madeleine est sans doute l’une des moins connues. Concernant les communautés féminines sous la juridiction des frères, D. de Gubernatis considère qu’il n’y en a aucune dans cette province, F. Hueber en mentionne deux (mais sans donner leur nom), avec quarante-cinq moniales au total (Menologium Franciscanum, col. 181), de même que l’auteur de la Tabula Geographica, op. cit., p. 39. Pour notre part, nous n’avons jamais pu identifier ces deux monastères. Pour les Annales Minorum, la province Sainte-Marie-Madeleine compte, vers 1680, quatorze couvents et deux hospices, Annales Minorum, t. XXXII, Rome, 1964, p. 590.
44 Bibliothèque municipale d’Angers, Ms. 797, Origine et fondation des religieuses cordellières du Buron à Chateau-Gontier (1724). Parmi la quinzaine de couvents issus de Château-Gontier figure celui des Ponts-de-Cé.
45 Ibid., à partir du f° 8, [réforme du couvent des Ponts-de-Cé]. La visite fait suite à un mandement épiscopal daté du 7 septembre 1629.
46 On note une certaine ambiguïté dans les propos de la religieuse : les urbanistes de Verdun sont sous la juridiction des récollets, alors que les cordelières des Ponts-de-Cé sont sous l’Ordinaire, tout en ayant un confesseur récollet.
47 Ibid., f° 15 v°.
48 Sur ce monastère, et sur les clarisses léonistes en général, voir P. Moracchini, « Une Règle de sainte Claire modifiée pour les Clarisses d’Argentan (1520) », art. cit., p. 373-407.
49 L’une des sœurs de Laval était arrivée en qualité d’abbesse, l’autre comme maîtresse des novices, et pour une durée de trois ans - « sauf à continuer sy nous jugeons estre à propos » avait précisé l’évêque du Mans, qui avait juridiction sur le monastère de Laval. A-t-on voulu faire passer ces tertiaires sous la règle de sainte Claire ? C’est possible. Le 29 août 1632, les clarisses reçoivent l'ordre de l’évêque du Mans de quitter les Ponts-de-Cé, et d'aller fonder un monastère à Beaumont-le-Vicomte, abbé L. Besnard, Un Monastère de Clarisses à Beaumont-le-Vicomte (1632-1657), Mamers, G. Fleury et A. Dangin, 1910, p. 9-12. Plus tard des tertiaires de Château-Gontier viendront assister les sœurs des Ponts-de-Cé.
50 Sur la famille Lamoignon, dévote et charitable, voir Matthieu Brejon de Lavergnée, Histoire des Filles de la charité, Paris, Fayard, 2011, p. 412-414.
51 On trouve une allusion à ce projet de fondation parisienne dans Jean-Marie de Vernon, La Vie de la vénérable Mère Françoise de Saint Bernard, religieuse de Sainte Claire à Verdun. Nommée dans le monde Madame de Maisons. Par un religieux du tiers ordre de Saint François, Paris, M. Colombel, 1657, p. 229 : une fille de Madame de Maisons (Mère Françoise de Saint Bernard), devenue elle aussi Clarisse à Metz, est désignée par la communauté « pour l’envoyer establir à Paris une Maison nouvelle de l’Ordre de Sainte Claire, dont néantmoins elle se fist dispenser par une humilité incomparable. »
52 P. Gallemant, Provincia Sancti Dionysii Fratrum Minorum Recollectorum, op. cit., p. 221.
53 Ibid., p. 222. Pour quelles raisons ? On l’ignore.
54 H. Le Febvre, Histoire chronologique, op. cit., p. 152. Les noms de ces six moniales (dont une converse) sont indiqués dans « Tabula Chronologica provinciae SS. Sacramenti », Archivum franciscanum historicum, t. 18, 1925, p. 262.
55 Voici en quels termes les moniales signent leurs statuts, le 9 février 1645, en présence d’Ignace Le Gault « provincial, supérieur dudit monastère » : « Nous soubzsignees, Religieuses de Ste Claire, Recollettes du monastère du fauxbourg St. Germain à Paris, incorporées et unies à perpétuité, nous et nostre monastère et ceux qui pourront à l’advenir estre fondez et establis par nous, à la province des Recollettes [sic] de st Denis en fiance, autrement de Paris, pour vivre soubz l’auctorité, obéissance et conduite de la dite province, des Provinciaux, et supérieurs majeurs lesquelz nous ont receues à ceste condition, et non autrement, et ayant faict venir du monastère des Recollettes de Tulles pour establir nostre susdict monastère, par leurs soings extremes. Déclarons vouloir garder les susdicts statuts, que nous avons observez depuis nostre establissement iusques à présent, les recevons et observerons de tout notre possible toute notre vie, tant nous que celles qui viendront après moyennant la grace de Dieu promettans vivre et mourir dans l’obéissance aux susdiéts Provinciaux et supérieurs majeurs, et incorporées et unies à la susdiéte province de St Denis. » Bibliothèque Mazarine, Ms. 3338, Statuts et réglemens des Récolletes de Ste Claire de Paris, fos 129-130.
56 Hyacinthe Le Febvre, à la fin de la notice qu’il consacre au monatère, donne la liste des confesseurs, et qualifie le troisième, Antonin Baudron, de « premier supérieur des religieux », ibid., p. 154. Il n’indique malheureusement aucune date. En 1658, le définitoire décide que « le supérieur de l'hospice du Fauxbourg saint Germain, sera vocal capitulaire [...] ensuite de la permission donnée, d’ériger un hospice par le Vicaire Général de Monsieur de Verneuil abbé de Saint Germain des Prez », ibid., p. 56. Mais la communauté de frères exite bien avant cette date. Par ailleurs, le 3 novembre 1641, Ignace Le Gault et plusieurs autres récollets (dont Charles Rapine alors gardien du couvent de Paris) se trouvent à la grille du parloir pour la signature d’un acte par lequel les moniales autorisent Jean Cassan, leur syndic, à construire une maison dans l’enceinte du monastère, à la condition qu’après le décès dudit syndic et de son épouse, la maison serve de « logement aux pères confesseurs dud. Monastère qui seront des Religieux Recollects de la province de Paris », Archives nationales de France, S 4753, [Papiers relatifs aux récollettes de la rue du Bac, 1623-1790]. C’est une preuve supplémentaire de l’implication d’Ignace Le Gault dans la fondation de ce monastère.
57 Achille Léon, « La Résidence des Récollets de la province de Saint-Denis à Nantes (1639-Révolution) », Revue d’histoire franciscaine, 1,1924, p. 167-179.
58 Le couvent a été fondé en 1616-1617 par les religieux de la province Saint-Denys, mais lors de l’érection de la province Sainte-Marie-Madeleine (1619), il a été intégré à celle-ci.
59 H. Le Febvre, Histoire chronologique, op. cit., p. 87.
60 Ibid., p. 66, 87, et Dominique Dinet, Religion et société. Les réguliers et la vie régionale dans les diocèses d’Auxerre, Langres et Dijon (fin xvie-fin xviiie siècles), Paris, Publications de la Sorbonne, 1999, t. 1, p. 87-88,99.
61 H. Le Febvre, Histoire chronologique, op. cit., p. 155. Les sœurs de Châteauvillain semblent pourtant ne pas avoir adopté la règle de sainte Claire. Ce triple envoi de clarisses parisiennes ne témoigne-t-il pas également de la difficulté à imposer une réforme à ces tertiaires autrefois non-cloîtrées ?
62 Eugène Martin, « Les Trois ordres de saint François dans la région Lorraine », Études franciscaines, t. 43,1931, p. 302-303. En janvier 1630, une custodie récollette, comprenant les couvents de Mirecourt, Raon-l’Étape et Nancy, est érigée au sein de la province de France parisienne. Mais du fait des guerres et de l’absence du duc de Lorraine, les Cordeliers s’empressent de récupérer leurs trois couvents. Cette implantation féminine permet donc aux récollets de garder un pied à Mirecourt. Une fois encore, il importe de ne pas dissocier l’histoire des frères de celle des sœurs.
63 J.-B. Auberger, « Le Monastère des clarisses de Béziers », art. cit., p. 430.
64 Voir BFC Ms. 486, un fragment du registre des vêtures et des professions de ce monastère (24 p.), couvrant la période 1676-1730. Les professions des sœurs « clergesses » comme des sœurs « domestiques » se déroulent en présence, soit du ministre de la province Saint-Bernardin (avec sa signature au bas de l’acte), soit d’un autre religieux récollet (souvent le confesseur).
65 F. Meyer, Pauvreté et assistance Spirituelle, op. cit., p. 53-57.
66 Agathange de Paris, Les Monastères de clarisses fondés au XVIIe siècle, op. cit., p. 103-107.
67 La province récollette de Bretagne ne compte d'ailleurs aucune communauté féminine et c’est peut-être également le cas de la province Sainte-Marie-Madeleine (voir supra).
68 Ou quinze, si l’on ajoute les deux monastères de la province Sainte-Marie-Madeleine signalés (mais non identifiés) par F. Hueber et l’auteur de la Tabula Geographica.
69 Le premier à franchir le pas, pour des raisons qui nous échappent (mais semble-t-il à la demande des récollets euxmêmes), est le monastère de Sarlat en 1676. « Tabula Chronologica provinciae SS. Sacramenti », Archivum franciscanum historicum, t. 18, 1925, p. 263 et Agathange de Paris, Les Monastères de clarisses fondés au xviie siècle, op. cit., p. 133. Suivront, Paris en 1708, Marseille en 1735 (abbé Foucquet et abbé du Vivier de Lansac, Rapport de Messieurs les Anciens Agens contenant les principales affaires du clergé qui se sont passées depuis l’Assemblée de 173s jusqu’en celle de 1740, Paris, P. G. Simon, 1741, p. 14-24), La Rochelle en 1746 (Agathange de Paris, Les Monastères de clarisses fondés au xviie siècle, op. cit., p. 106), ainsi que Lyon en 1750 (F. Meyer, Pauvreté et assistance Spirituelle, op. cit., p. 377-378).
70 Rédigées par Florent Boulanger, selon Placide Gallemant, Provincia Sancti Dionysii Fratrum Minorum Recollectorum, op. cit., p. 50.
71 « Paul V permet aux Religieuses de sainte Claire de Tulle d’avoir des possessions & revenus : & de manger de la chair, beurre, fromage, & autres laitages aux jours que les Recollets ont accoustumé... », La première regle des religieuses de sainte Claire. Laquelle leur fut donnée par le Père saint François. Et confirmée par le Pape Innocent IV. Imprimée de nouveau en faveur des Religieuses Recolectes du Monastère de Paris, du mesme Ordre. Paris, Antoine Vitré, s. d. [BnF, Ld88, 1], p. 52. Voir aussi, Bibliothèque Mazarine, Ms. 3338, Statuts et réglemens des Récolletes de Ste Claire de Paris, s. d. [vers 1650].
72 Chez les Cordeliers comme chez les récollets, les frères ont souvent cherché à faire passer ces communautés du statut d’hospice à celui de couvent. Ce fut une cause de conflit avec les moniales. Sur le cas de Montbrison, voir F. Meyer, Pauvreté et assistance Spirituelle, op. cit., p. 272.
73 Plusieurs ordonnances capitulaires de la province Saint-Denys au cours des années 1650 concernent le partage des territoires de quêtes entre le grand couvent du faubourg Saint-Laurent et le monastère des récollettes. Ainsi en 1654 : « Tout le Fauxbourg saint Germain a esté cedé au Monastère des Recolettes, avec defenses de faire aucune queste hors ledit Fauxbourg, excepté les Halles & les Boucheries, après que les Questeurs de Paris [c’est-à-dire du couvent du faubourg Saint-Laurent] y auront esté, sous peine de discipline, & autre plus grande, à l’arbitrage du reverend pere provincial », H. Le Febvre, Histoire chronologique, op. cit., p. 55.
74 Nous connaissons F existence de ces deux congrégations grâce aux registres de professions de la congrégation établie au sein du Grand couvent des Cordeliers (BFC, Ms. 162). Quant au nécrologe de l'Ave Maria, il mentionne plusieurs directeurs du Tiers-Ordre, dont Charles Faguet, à la date du 18 avril 1717 : « Conventus Pontisarensis alumnus, praedicator et confessor, ac Tertii Ordinis Saecularium Director » (Bibliothèque de l’Arsenal, Ms. 1220, f° 15).
75 F. Meyer, Pauvreté et assistance Spirituelle, op. cit., p. 266 et 273.
76 Ici, dans le sens de petits ouvrages confectionnés par des religieuses.
77 Les Statuts des Récollets de la CuStodie de Saint Nicolas en Lorraine, op. cit., p. 150.
78 Voir P. Moracchini, « La pratique de la lettre d’obédience dans la famille franciscaine à l’époque moderne, à la lumière de l’itinéraire de sœur Charlotte Dupuis (ca. 1602-1678), fondatrice du monastère des annonciades de Meulan », Les personnes d’autorité en milieu régulier, des origines de la vie régulière au xviiie siècle, actes du colloque du CERCOR, s. d. J.-F. Cottier, D.-O. Hurel et B.-M. Tock, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2012, p. 187-199. L’instrumentalisation des communautés féminines par les récollets est particulièrement sensible dans le récit d’une rencontre du définitoire de la province Saint-Jérôme des Flandres que nous rapporte le récollet Barthélémy d’Astroy. Vers 1640, des religieuses de Verviers demandent à passer sous la juridiction des récollets et les frères débattent pour savoir quelle règle on va leur imposer : « On commença à mettre sur le tapis et proposer divers ordres des filles qui sont sujetes à celuÿ de St François. Un chacun en avençoit selon son inclination, les uns désiraient introduire les annonciades, les autres les pénitentes dites récolectines, d’autres des clarisses urbanistes, quand au révérend père Hauzeur il etoit porté pour les pénitentes, mais quelque père qui étoit présent à cette consultation s’avisa de proposer l’ordre de la conception immaculée », Chronique et origine de l’ordre de l’immaculée conception de la bienheureuse Vierge Marie, 1647, M. Carnier (édition), Saint-Trond, Instituut voor Franciscaanse Geschiedenis, 1998, p. 101.
79 H. Le Febvre, Histoire chronologique, op. cit., p. 96.
80 Par exemple, pour les colettines de Dinan, voir BFC, Ms. 1573, Registre des visites et des élections.
81 Ainsi Catherine de Hangouart, désirant fonder des annonciades franciscaines à Tournai entre en conflit avec les frères mineurs car elle tient à ce que les futures religieuses puissent choisir leur confesseur. Marie-Elisabeth Henneau, « Notions d’identité(s) et monde régulier. Quelques réflexions au regard d’un ordre de contemplatives à l’époque moderne », Trajecta, 18, 2009, p. 203.
82 P. Grégaine, Seconde partie, ms. cité, p. 363 : « Du different qui survint lorsque le RP commissaire voulut entreprendre de faire la visite au monastère de saincte claire de lyon, aquoy lesd. religieuses s’opposèrent voulans estre au droict qu’elles avoient d’eslire ung visiteur. »
83 Ibid., p. 365.
84 La Congrégation annuelle qui réunit le seul définitoire.
85 Coutumier ou Recueil des Réglemens & Coûtumes du pauvre Monastère des Religieuses de Sainte Claire de la Ville de Lyon. Par la Révérende Mère Marie de Jésus, Abbesse du meme Monastère, Lyon, Veuve de Claude Chavance et Matthieu Chavance, 1705, chapitre « Des Elections des Révérends Pères Visiteur et Confesseur », p. 213-215.
86 F. Meyer, Pauvreté et assistance Spirituelle, op. cit., p. 273.
87 P. Grégaine, Seconde partie, Ms. cité, p. 198.
88 AD Rhône, 10 H 15. Sous cette cote figurent deux nécrologes. Le premier a d’abord été conçu pour les frères, puis, dans un deuxième temps, de courtes notices consacrées aux sœurs ont été intercalées entre celles des frères. Le second nécrologe comprend la liste des clarisses décédées, à Lyon comme à Montbrison, avec la date de leur mort.
89 Dans les provinces cordelières, des nécrologes d’établissements féminins mentionnent couramment des frères mineurs (et pas uniquement les confesseurs), mais l’inverse n’est pas vrai.
90 F. Meyer, Pauvreté et assistance Spirituelle, op. cit., p. 273. Mais reconnaissons que ce n’est pas le cas sur les quelques tables des chapitres de la province de l’Immaculée-Conception publiées par F.-M. Delorme, « Les Récollets de l’Immaculée-Conception en Guyenne », art. cit., p. 690-698.
91 H. Le Febvre, Histoire chronologique, op. cit., p. 54. Deux ans plus tard, une alliance similaire est conclue avec les clarisses de Verdun.
92 Emmanuel de Lanmodez, Les Clarisses de Nantes, 1457-1893, Vannes, Lafolye, 1894, p. 50.
93 Au monastère de la rue du Bac, selon Piganiol de la Force, « la désunion se mit entre les Directeurs & les Religieuses dirigées. Leurs contestations furent portées au Conseil du Roi, qui, par son Arrêt du mois de Mars 1708, obligea les Récollets de se retirer », Description historique de la ville de Paris... Nouvelle édition, Paris, chez les Libraires Associés, 1765, t. 8, p. 322. Cette intervention royale est à resituer dans cadre des conflits internes que connaît alors la province Saint-Denys et dans lesquels interviennent à la fois le parlement de Paris et le Conseil du Roi.
94 F. Meyer, Pauvreté et assistance Spirituelle, op. cit., p. 276.
95 Honoré Courajod, supérieur de l'hospice et confesseur des moniales, n’a pas cessé d’accompagner la communauté dans ses différents refuges (la « Maison Caze », le monastère Saint-Eugénie à Moind). Âgé de 46 ans en 1790 (AnF, D XIX/12/171), le récollet meurt à l’âge de 77 ans, le 11 juin 1820. Archives du monastère de Montbrison, Livre contenant les noms 1) des Révérends Pères visiteurs de ce monastère depuis sa fondation, 2) des révérends pères confesseurs, 3) des pères syndics, 4) des principaux bienfaiteurs, s) des communautés religieuses associées à elles. Voir aussi « Le Monastère de Sainte-Claire pendant la Révolution », Village de Forez, no 10,1989, 24 p. C’est seulement à partir de la mort de ce dernier récollet que les clarisses acceptent de tourner la page récollette et de passer sous la juridiction de l’Ordinaire : « Dès lors, il n’y eut plus à reculer, il nous fallut accepter la direction Spirituelle de l’Archevêché comme depuis notre installation à Sainte-Eugénie [en 1804] nous avions accepté sa juridiction et son authorité pour le gouvernement extérieur, car il n’était plus possible de se dispenser de l'Ordre établi maintenant en France qui met toutes les communautés religieuses dépendantes de l’Ordinaire », Archives du monastère de Montbrison, 2e volume du livre de communauté depuis 1755, p. 32.
96 Cette assistance capucine adressée aux religieuses, encore largement méconnue, mériterait à elle seule une étude.
97 Au sens où les récollets, comme les Cordeliers, exercent une véritable juridiction sur les moniales, et où les communautés féminines sont intégrées dans les provinces du premier ordre.
98 En tant que substantif, « récollette » est devenu un peu l’équivalent de « cordelière » par rapport cordeliers. Il recouvre des identités différentes mais renvoie à un certain type de relation aux frères.