1 SLN, SH, non classé, rapport sur la marche des travaux pendant le mois de septembre 1920. Le Bulletin du Commerce, 24 janvier 1914. Pour la désignation des différentes catégories de travailleurs, voir supra p. 266.

2 SLN, SH, non classé, société Le Nickel, répertoire général des mines, 6 janvier 1919. Le Bulletin du Commerce, 24 janvier 1914.

3 Dans les documents internes du Nickel, au début de son exploitation, le groupe du Ningua apparaît aussi sous la dénomination de groupe « Emma », « Petit Bel Air-Emma », ou « Thio-Zizette ». La première occurrence de « groupe du Ningua » que nous avons trouvée date de janvier 1916. Dès l’origine, l’habitude a été prise de distinguer plusieurs groupes de mines (Plateau, Bornet, Stilling, Emma, etc.). On retrouve ces groupes dans les feuilles de paie. Par exemple, en décembre 1913, les mineurs japonais ou tonkinois libres sont affectés d’un sigle selon le groupe sur lequel ils travaillent : GP (groupe Plateau), OO (groupe Bornet), EF (groupe Sainte-Marie) ou PB (groupe Emma). La définition des groupes change à la suite de la réglementation de 1913 qui impose la répartition des concessions en groupes de 10 000 ha maximum (SME, non classé, Réglementation complète du régime minier de la Nouvelle-Calédonie et dépendances, décret du 28 janvier 1913, article 51). En conformité avec cette réglementation, en 1920 et 1921, les mines du Nickel sont réparties en quatre groupes ainsi définis : le « groupe de Thio » (Plateau et Bornet), le « groupe du Ningua », le « groupe de Poro » et le groupe « Toumourou – Basses-Alpes ».

4 SLN, SH, non classé, service des mines (du Nickel), rapports sur la marche des travaux : janvier 1913, folio 8 ; septembre 1914, folios 17-19 ; décembre 1914, folio 3 ; décembre 1915, folios 2, 3. La découverte d’un gisement dénommé Zizette II en février 1916 porte à 175 000 tonnes le tonnage présumé du massif du Ningua. Le groupe du Ningua comprend quatre mines qui appartiennent au Nickel : Petit Bel Air, Emma, Solférino et Zizette. Elles fournissent une très bonne illustration de ce que sont les mines en Nouvelle-Calédonie. Leur altitude est comprise entre 558 m (base de Petit Bel Air) et 932 m (sommet de Zizette no 2). Emma estla plus ancienne : elle apparaît déjà sur un plan dressé en 1879 (DITTT, carte no 33-007R). Le nom de Petit Bel Air fait allusion à la mine de Bel Air de Houaïlou qui fut l’une des premières mines de nickel à être exploitée dans la colonie. Solférino est évidemment une référence historique. Emma et Zizette sont, comme c’est très souvent le cas, des noms de femmes mais nous n’en connaissons pas l’origine. Emma et Petit Bel Air sont exploitées alors même que leur acquisition n’est pas finalisée. Le Nickel a acquis les trois-quarts d’Emma en 1909 mais le dernier quart donne lieu à un procès qui dure jusqu’à 1917, et ce n’est qu’en 1916 que la société acquiert les droits miniers des héritiers Bornet sur Petit Bel Air (SLN, CA, 23 octobre et 6 novembre 1916, 8 janvier et 5 mars 1917). À ces quatre mines s’ajoute la mine Arc-en-Ciel que Le Nickel possède en participation avec sa concurrente la société des Hauts Fourneaux de Nouméa (Ballande). Cette dernière détient aussi la mine adjacente André (prénom de Ballande) et apparemment un peu plus tard, la mine Jeanne-Marie. Ces sept mines forment un groupe de concessions compactqui occupe le versant nord du Ningua. D’autres mines du Nickel se trouvent au voisinage du groupe du Ningua proprement dit : concessions Espérance, Levat. La mine Zizette est bordée au Sud-Ouest par la concession Vorarlberg de plus de 3 000 ha qui est rattachée au groupe de la Ouenghi.

5 Il ne faut pas confondre les différents chantiers Zizette I, II, III etc., avec les mines Zizette 1 et 2 (c’est-à-dire parties 1 et 2) qui apparaissent par la suite sur les documents après la réduction et la partition de la concession originelle Zizette en deux mines distinctes en 1921.

6 En certains cas, les gisements du « point O » et du « point 104 » sont respectivement dénommés « Zizette V » et « Zizette III ».

7 Les mines Toumourou et Basses-Alpes dont l’exploitation reprend en 1920 n’appartiennent pas au Plateau au sens de groupe de mines. Le Plateau ferme en 1919 avec l’arrêt des travaux sur la Santa Maria.

8 SLN, SH, non classé, service des mines du Nickel, rapports mensuels sur la marche des travaux de mars 1920 à mai 1921.

9 SLN, SH, non classé, service des mines du Nickel, rapport sur la marche des travaux pendant le mois de décembre 1916.

10 En mai 1921, dernier mois pour lequel nous disposons d’un rapport mensuel, il n’a pas encore été construit (SLN, SH, non classé, service des mines du Nickel, rapport sur la marche des travaux durant le mois de mai 1921).

11 Société Le Nickel-SLN, service EGR, plan des mines du groupe du Ningua, levé du 25 janvier 1921 et copie non datée (après 1921). La moyenne des hauteurs des gradins a été calculée à partir de l’altitude des 108 niveaux que comprennent alors les quatre mines du groupe du Ningua.

12 Félix Benoît, op. cit., p. 775-786.

13 SLN, SH, carton 114, Étude sur la manutention des minerais et stériles sur les niveaux en exploitation, 29 septembre 1932. Calédonia estle nom de la société qui regroupe les mines Ballande et la société des Hauts Fourneaux de Nouméa en 1923.

14 Georges Miret, propos recueillis le 22 novembre 2008. En fait tout dépend de la configuration des lieux. À Poro, l’exploitation de la concession Melbourne a commencé par les niveaux supérieurs (voir en annexe la figure 8-2 de l’étude 8 consacrée à Poro).

15 SLN, CA, 8 juillet 1895.

16 Pierre Chapuis fait ici allusion à la réputation qu’ont les opérateurs miniers d’être très discrets sur les travaux qu’ils mènent, en particulier en ce qui concerne la teneur des minerais. Il a beau parler de « prétendu mystère », dans nos sources, les agents du service des mines se plaignent souvent du manque d’informations à cause du secret que conservent les compagnies sur les résultats de leurs activités. Et lors de notre propre visite du Plateau de Thio en 1998, il était convenu que nous ne pouvions pas photographier les secteurs où étaient placées des indications sur les teneurs.

17 Pierre Chapuis, op. cit., p. 41. La phrase a été soulignée par Pierre Chapuis.

18 D’après Bernard Pelletier, Pierre Chapuis parlait encore des minerais saprolitiques comportant de la garniérite qu’il exploitait dans les années 1950. Or, au moment du « boom » du nickel en Nouvelle-Calédonie (de 1967 à 1972), les cadences d’extraction se sont fortement accrues et les minerais extraits étaient essentiellement des saprolites souvent dépourvues de garniérites. Depuis cette époque, l’observation des fronts ne permet plus d’estimer la teneur en nickel du minerai, mais elle reste nécessaire pour mener une extraction sélective, en évitant de mêler des latérites ou des cailloutis de péridotites saines avec le minerai. Aujourd’hui, les exploitations minières sont guidées par un échantillonnage à maille de 5 à 10 m (sondages ou prélèvements sur fronts) avec analyses systématiques. Par ailleurs, il a été démontré que l’aspect des saprolites dépourvues de garniérites dépend de la nature de la roche mère, de son degré de serpentinisation et de l’intensité de l’altération dans le sol, mais en aucun cas de la teneur en nickel. Quant à la « précision suffisante » que permettrait selon Pierre Chapuis l’observation visuelle, tout dépend de la marge d’erreur que l’on admet. Seule l’analyse permet d’établir précisément la teneur des minerais.

19 Il y a au moins huit hommes facilement repérables. Il y a peut-être trois autres silhouettes.

20 Ce va-et-vient n’apparaît ni sur les photographies de Maxime Meyer car il est hors champ, ni sur les plans à notre disposition car il n’a été en service que pendant la période relativement brève pendant laquelle les niveaux V à I constituaient le cœur de l’exploitation du gisement Zizette 104.

21 SLN, SH, carton 114, Étude sur la manutention des minerais et stériles sur les niveaux en exploitation, 29 septembre 1932.

22 Nous n’avons pas trouvé la date exacte de sa construction. Elle est postérieure à 1876 et antérieure à 1881. Il est possible que ce système ait été installé en 1877 à la même époque que la fonderie de la pointe Chaleix afin d’en assurer l’approvisionnement.

23 SME, non classé, rapport sur les mines de Thio du 20 avril 1882.

24 Ibidem.

25 Allan Hughan est un marin et commerçant anglais qui s’installe définitivement en Nouvelle-Calédonie en 1870 et qui se lance dans la photographie. Il a ainsi laissé un riche fonds photographique très précieux pour la connaissance des premiers temps de la colonie (Emmanuelle Crane, « Hughan (1834-1883) », dans Frédéric Angleviel (dir.), Une Histoire en 100 histoires, Bambou Éditions, Nouméa, 2004, p. 22).

26 Entre autres dans : Philippe Godard, Le Mémorial calédonien, Nouméa, Nouméa diffusion, tome 1, p. 171 ; Annick Da-Ros, Pierre Alibert et Claude Luguel, Nouvelle-Calédonie, 250 images au collodion, 1860-1930, Nouméa, Nouvelles Éditions calédoniennes, 1979, p. 129 ; Jean Rolland, Les rails calédoniens, Nouméa, Éditions Jean Rolland, 2002, p 170).

27 À l’agrandissement, on peut distinguer six Mélanésiens, dont au moins une femme, près de l’arrivée du plan incliné (voir figures E 5-5 A et B).

28 Comme pour le cliché pris sur le niveau IV de Zizette en 1920 (figure E 2-5), le passage d’un photographe sur les lieux de l’exploitation minière est suffisamment rare pour que le chef tienne certainement à apparaître sur la photographie.

29 Il n’est pas sûr que tous les Mélanésiens visibles sur les deux clichés soient employés à la manutention des sacs.

30 Il est possible que les sacs soient manipulés plusieurs fois entre la mine et le train du Plateau pour les chantiers qui se trouvent éloignés de son parcours. Nous avons vu plus haut qu’il semble qu’une partie des minerais ait été triée au niveau de la voie ferrée qui relie les deuxième et troisième plans automoteurs au début des années 1880, ce qui représente une opération supplémentaire. Enfin, en aval, nous verrons plus loin, que pendant quelque temps, les sacs ont subi une autre rupture de charge entre la rive de la Thio et le minéralier car ils étaient transportés sur une voie de chemin de fer traversant la presqu’île qui barre l’embouchure de la Thio.

31 Charles Du Peloux, op. cit. p. 88-90. Du Peloux écrit avoir travaillé pendant 20 mois à Thio où lui a été confiée la direction d’une partie de l’exploitation minière.

32 L’avant-projet qui prévoit un transporteur date du 15 juin 1902 et Glasser, qui a fini son manuscrit en mai 1903, ajoute une note pour signaler l’installation de ce va-et-vient (Édouard Glasser, op. cit., p. 187).

33 En 1882, il n’est pas question de supprimer l’ensemble du système au sol, il s’agit simplement de l’améliorer. Il est possible que ce choix ait été fait avec l’idée d’installer ultérieurement un va-et-vient direct du Belvédère au village.

34 Le premier pont submersible de 1898 est remplacé en 1918 par une passerelle que l’on pouvait retirer lors des crues.