• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15462 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15462 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Franche-Comté
  • ›
  • Annales littéraires
  • ›
  • Claude Pierre Molard (1759-1837)
  • ›
  • Itinéraires familiaux et professionnels
  • ›
  • 10. Portrait d’un patriarche en famille....
  • Presses universitaires de Franche-Comté
  • Presses universitaires de Franche-Comté
    Presses universitaires de Franche-Comté
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Marie Louise Delacroix Les frères Delacroix : Fructidor, Victor et Théophile Molard « protecteur » des Delacroix Notes de bas de page Auteur

    Claude Pierre Molard (1759-1837)

    Ce livre est recensé par

    • Benjamin Bothereau, Revue d’histoire du XIXe siècle, mis en ligne le 19 septembre 2023. URL : https://journals.openedition.org/rh19/9071 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rh19.9071
    • Daniel Fischer, Artefact, mis en ligne le 1 juillet 2024. URL : https://journals.openedition.org/artefact/15516 ; DOI : https://doi.org/10.4000/11wuv
    Précédent Suivant
    Table des matières

    10. Portrait d’un patriarche en famille. Claude Pierre Molard et les Delacroix

    Christiane Demeulenaere-Douyère

    p. 205-216

    Texte intégral Marie Louise Delacroix Les frères Delacroix : Fructidor, Victor et Théophile Molard « protecteur » des Delacroix Une famille de « manuels » Un esprit « tribu » Claude Pierre Molard « patriarche » Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1On peine à dessiner une image « intime » de Claude Pierre Molard tant il apparaît discret, laborieux et absorbé dans ses travaux, et guindé et austère dans l’exercice officiel de ses nombreuses responsabilités administratives ou para-administratives. Pourtant, il a été un homme de chair et de sang et il doit bien exister une voie pour saisir un Molard plus familier, « en pantoufles », oserait-on dire, ou plutôt « en redingote grise et [avec] aux pieds des sabots », selon le portrait que croque de lui le bibliothécaire de Besançon, Charles Weiss, quand il lui rend visite, en 1822, à Paris, chez lui, « à l’extrémité du faubourg Saint-Antoine1 ». C’est ainsi que, en utilisant les méthodes classiques de la recherche en histoire familiale, j’ai entrepris d’examiner de plus près sa belle-famille, les Delacroix, et d’analyser les relations que Claude Pierre Molard a pu entretenir avec elle (fig. 1).

    Fig. 1. Descendance de Claude Joseph Delacroix

    Image

    Marie Louise Delacroix

    2Le 29 juin 1811, Claude Pierre Molard épouse, à Paris, à la mairie du 5e arrondissement ancien2, Marie Louise Delacroix. La mariée a 22 ans ; l’époux, qualifié dans l’acte de mariage d’« administrateur du Conservatoire des arts et métiers », en a 52. Remarquable différence d’âge de trente ans ! La reconstitution de l’état civil parisien mise en œuvre après les destructions de 1871 ne contient pas l’acte de naissance de Marie Louise Delacroix, mais son acte de mariage la dit née à Paris, le 3 septembre 1788.

    3Au moment où Marie Louise Delacroix épouse Molard, son père, Joseph Delacroix, est déjà décédé. Cette information qui figure laconiquement dans l’acte de mariage, est confirmée et précisée par un avis publié dans les Affiches, annonces et avis divers, ou Journal général de France3. Le numéro du 8 mars 1804 annonce le décès d’un certain Claude Joseph Delacroix, portier du Conservatoire des arts et métiers, survenu à Paris au cours de la première décade du mois de ventôse de l’an xii, soit entre les 21 février et 5 mars 1804. Il demeurait rue Saint-Martin, cour de la Mairie (6e arrondissement ancien4), et est déclaré alors âgé de 40 ans, ce qui le fait naître vers 17645.

    4Sa mère, Claudine Berthier, veuve Delacroix, est présente et consentante au mariage de sa fille, le 29 juin 1811. Suite au décès du père qui leur a probablement fait perdre un logement de fonction au Conservatoire, Marie Louise et sa famille habitent en ville, alors au 10 rue de la Grange-aux-Belles (5e arrondissement ancien). Claudine Berthier décédera trente ans plus tard, le 21 décembre 1841, à l’âge de 74 ans, dans le Marais, au 8 rue de Jarente (8e arrondissement ancien6), qualifiée dans son acte de décès de « rentière » ; mais la rente doit être bien mince car Claudine Berthier n’a pas de succession déclarée7.

    5Ni l’état civil parisien reconstitué, malheureusement très incomplet8, ni les recherches dans des bases généalogiques telles que Généanet et Filae, ne permettent de connaître les origines géographiques de Claude Joseph Delacroix et de son épouse. Parisiens de naissance, voire depuis plusieurs générations, ou provinciaux montés de fraiche date à Paris pour trouver du travail9, comme c’est souvent le cas à cette époque où l’on peut parler d’une véritable « immigration de l’intérieur », on ne sait…

    6Mais, grâce à l’acte de décès d’un enfant du couple mort en bas-âge en Seine-et-Marne10, on peut au moins les situer dans un milieu socio-professionnel : en 1794, le couple vit à Paris, 120 quai des Miramiones, Section des Sans-Culottes, et Claude Joseph Delacroix est déclaré « machiniste11 », ce qui, a prori, n’est pas étonnant. Par ailleurs, un document des Archives historiques du Conservatoire des arts et métiers vient préciser un peu plus les relations entre Delacroix et Molard, au moins à partir d’octobre 1797. Alors que Molard a été choisi comme conservateur pour le dépôt de la rue de Charonne après celui de l’université, en mai 1796, « C. J. Lacroix » (sic pour Delacroix) est nommé sous-conservateur à l’hôtel de Mortagne en octobre 179712. On peut en conclure que les deux hommes se connaissent depuis au moins cette date si ce n’est un peu plus tôt, qu’ils ont travaillé ensemble à l’hôtel de Mortagne et que Molard a ensuite entraîné Delacroix avec lui au Conservatoire.

    7Le mariage Molard-Delacroix s’interrompt en 1837 avec la mort, à l’âge de 77 ans, de Claude Pierre Molard, survenue le 13 février 1837, à Paris (8e arrondissement ancien13). Le couple a donné naissance à deux filles : l’ainée, Pauline Eugénie Molard, vient au monde à Paris, au Conservatoire des arts et métiers, le 10 janvier 1814, et l’autre, Victorine, naît dix ans plus tard, le 3 novembre 1824, à Saint-Claude (Jura)14. On ne peut que s’interroger sur les raisons qui ont pu conduire Marie Louise à aller accoucher en hiver, dans le Jura. Et peut-être se peut-il que le couple ait eu d’autres enfants entre ces deux naissances, mais nous n’en avons pas de trace.

    8Victorine disparaît avant ses 13 ans, précédant son père, qui meurt en 1837. Dans la table de décès et d’absences de l’Enregistrement où est consigné le décès de Claude Pierre Molard15, seule Pauline est notée comme son héritière.

    9En 1851, Pauline Eugénie Molard, présentée alors dans l’acte comme « sans profession », conclut un mariage tardif (les époux ont 37 et 38 ans), au Coudray-Monceaux (Essonne), avec un cultivateur sourd-muet de la commune, Louis François Joseph Vincent16 ; ce mariage ne semble pas avoir donné d’enfants. Pauline Eugénie décédera finalement à Genève (Suisse), le 30 juin 188217, dans un certain anonymat et sans doute la solitude, car le rédacteur de l’acte méconnaît le nom de ses parents et la date précise de sa naissance, hormis l’année. La littérature rapporte qu’elle fut peintre de fleurs. À l’appui de cette affirmation, on la trouve citée parmi les femmes artistes qui ont exposé au Salon de 187818. Par ailleurs, on peut relever que le ministère de l’Instruction publique, qui gère alors les Beaux-Arts, lui sert, à elle et à sa mère, des « indemnités littéraires », c’est-à-dire des secours, jusqu’en 1870 pour Marie Louise et 1881 pour sa fille19.

    10Quant à Marie Louise Delacroix, on perd sa trace après avril 1851 – l’acte de mariage de sa fille la dit « domiciliée en la commune du Coudray-Monceaux » (Essonne), mais on n’y trouve pas son décès. On peut supposer qu’elle meurt quelques années plus tard, peut-être vers 187020, date à laquelle est clos son dossier d’« indemnités littéraires ».

    Les frères Delacroix : Fructidor, Victor et Théophile

    11En 1811, Claude Pierre Molard n’épouse pas seulement la jeune Marie Louise Delacroix ; il s’allie aussi avec toute une famille (mère, frères, cousins…) très unie, dont le statut social retient l’attention. De plus, la différence d’âge importante qui les sépare fait que Molard, né en 1759, apparaît générationnellement plus proche de ses beaux-parents, nés vers 1764 et 1767 – il est même leur aîné de quelques années –, que de son épouse. Un curieux portrait de famille… Il y a là un décalage d’âge qui explique sans doute la place un peu particulière que Molard va occuper dans sa belle-famille Delacroix.

    12Outre Marie-Louise, née à Paris, en 1788, qui semble être le deuxième enfant de la famille et l’unique fille, le couple Delacroix-Berthier a donné naissance à au moins six autres enfants, dont deux sur lesquels nous savons très peu de choses : l’un, François, né en 1791, est mort à l’âge de six mois en nourrice, et l’autre, une fille, Mélanie, baptisée en 1809, que certains généalogistes raccrochent de manière hasardeuse au couple Delacroix-Berthier, bien que son père supposé soit décédé depuis 1804.

    13Les quatre autres enfants Delacroix sont tous des garçons qui atteignent l’âge adulte.

    14L’aîné est un autre François dont on sait qu’il est né à Lyon (Rhône), vers 1785, et mort à Paris, 121 rue du Faubourg-du-Temple, à un âge avancé (76 ans), le 31 mai 1861. Il a épousé une fabricante de jouets, Marie Madeleine Adnet (v. 1781-1851). Le couple a au moins deux fils : Charles François, mort en bas-âge (1808-1810), à Versailles, et Antoine Victor Delacroix (1809-1879), qui est le neveu bimbelotier et fabricant de jouets qui déclarera à l’état civil, en 1862, le décès d’Angélique Alexandrine Elisabeth Lenoir.

    15Puis, vient Fructidor Delacroix, âgé de 42 ans en 1837, ce qui le fait donc naître vers 179521. En 1837, il est marchand de boutons, 47 rue de Charonne, à Paris (8e arrondissement ancien) ; remarquons que c’est l’adresse où habitent les Molard-Delacroix. En 1844-1845, quand il dépose des demandes de brevet d’invention pour un mode de débitage et de travail des cornes d’animaux pour en confectionner des tiges ou baguettes propres à être employées dans les arts et l’industrie22, il est dit tabletier, demeurant 79 rue du Faubourg-du-Temple. À son décès, le 6 août 184823, il est tourneur en bois24, établi au 17 rue des Trois-Bornes (11e arrondissement actuel) où il meurt dans l’indigence25. Ce Fructidor Delacroix a épousé Angélique Alexandrine Elisabeth Lenoir, native de Couilly-Pont-aux-Dames (Seine-et-Marne) vers 1786. Après la mort de son mari, en 1848, la dame Lenoir, sans doute pour des raisons économiques, déménage à Belleville, où elle meurt quatorze ans plus tard, le 2 octobre 1862, sans profession, à son domicile, 194 rue de Belleville, « quartier de Belleville » (20e arrondissement). Son décès est déclaré par Antoine Victor Delacroix26, fabricant de jouets, 54 ans, domicilié alors 19 rue de Paris [act. rue de Belleville] (19e arrondissement), neveu de son mari.

    16Le troisième frère de Marie Louise, Victor Delacroix, naît à Paris (8e arrondissement ancien), le 21 mars 1798 ; son acte de naissance reconstitué est extrêmement succinct et ne fournit même pas l’adresse de ses parents à sa naissance. En 1837, il est facteur de pianos, au 97 rue du Faubourg-du-Temple. Le 24 mars 1854, il meurt, toujours fabricant de pianos, mais cette fois hors de Paris, en proche banlieue, 25 rue des Bois, à Belleville (Seine). Il laisse pour veuve Céleste Vuillet, 50 ans, couturière, même domicile à Belleville. Mais, en premières noces, il avait épousé Louise Duvil (1802-av. 1854), brodeuse, dont il avait eu une fille, Victorine Eugénie Delacroix (1820-ap. 1866). Le 6 septembre 1866, à Paris (11e arrondissement), celle-ci s’unit avec un passementier originaire de la Manche, Charles Marin Véron. Dix ans auparavant, le 29 mai 1856, ce même couple avait donné naissance à un fils, Edmond François Charles Véron, baptisé le lendemain à Saint-Merry (ses parents habitaient alors rue Geoffroy-Langevin) ; l’enfant est reconnu et légitimé par le mariage de ses parents en 1866. En 1880, Edmond François Charles Véron est tourneur en cuivre. Le 14 août 1880, il s’unit, à la mairie du 10e arrondissement, avec une jeune fleuriste, Marie Person (1862-1947), demeurant dans la même maison que lui, 99, rue du Faubourg-du-Temple, chez sa mère, veuve et couturière. Il décédera le 19 février 1926, chez lui, 193 rue de Crimée (19e arrondissement) et son décès sera déclaré par son fils, Émile Véron, 44 ans, contre-maître.

    17Quant au quatrième frère de Marie Louise, Théophile Delacroix, il naît en 1799 et est qualifié de « mécanicien ». On peut l’identifier sans hésitation à Messidor Théophile Delacroix, né vers 1799, dont le décès, à 64 ans, est enregistré dans l’état civil du 6e arrondissement de Paris, le 20 septembre 1863. Il est célibataire et demeure 44 rue Bonaparte, dans l’hôtel de la Société d’encouragement à l’industrie nationale dont il était l’agent général.

    Molard « protecteur » des Delacroix

    18Le mariage de Claude Pierre Molard avec la fille de son ancien collègue de l’hôtel de Vaucanson, devenu portier du Conservatoire des arts et métiers, peut interroger à de nombreux points de vue. Particulièrement sur les conditions matérielles de survie des Delacroix après 1804. À la mort de Claude Joseph Delacroix, sa famille a sans doute quitté le Conservatoire pour se loger en ville, mais la relative ancienneté des relations de Molard avec Delacroix père peut laisser supposer que Claude Pierre conserve un œil attentif sur la famille.

    19En 1804, Marie Louise est encore une très jeune fille (elle a 16 ans). Peut-on penser que, dès ce moment, Molard est sensible à ses charmes, malgré leur différence d’âge. Il reste en contact avec la famille Delacroix jusqu’en 1811. Comment ? Il est plausible que, pendant ces années, Molard soit présent auprès de Claudine Berthier pour la soutenir, par le biais d’emplois au Conservatoire ou sur ses propres deniers, alors qu’elle est veuve et chargée d’enfants encore jeunes (à la mort de son mari, en 1804, elle a à sa charge au moins quatre enfants âgés de 5 à 16 ans), protection qui se conclura par le mariage de Claude Pierre Molard et de Marie-Louise Delacroix en juin 1811.

    Une famille de « manuels »

    20Avec les Delacroix, Molard s’allie à une famille d’ouvriers plutôt modestes, dont le statut social et financier ne correspond pas au sien. François (1785-1861) et sa famille sont fabricants de jouets pour enfants, un de ses fils est dans la bimbeloterie. Fructidor (1795-1848) fabrique des boutons dont il fait le commerce, il est tabletier puis tourneur en bois ; en 1837, il vit chez sa sœur et son beau-frère Molard, 47 rue de Charonne. Victor (1798-1854) est facteur de pianos, sa fille Victorine Eugénie (1820-ap. 1866) épouse un passementier et son petit-fils Edmond François Charles Véron est tourneur sur cuivre. Théophile (1799-1863) enfin est mécanicien, du moins à ses débuts. Plusieurs femmes de la famille sont simples couturière, brodeuse ou passementière, une autre fleuriste.

    21Chez les Delacroix, on ne mène pas grand train. Ils gagnent peu et, pour la plupart, n’ont pas de succession déclarée. Ils travaillent dans des métiers manuels qu’on peut qualifier pour certains de « métiers d’art ». Ce qui n’est certainement pas pour déplaire à Claude Pierre Molard dont on connaît l’intérêt pour les techniques et la passion pour la mécanique, mais qui peut sembler insolite pour cet homme qui appartient à la technocratie d’État et approche de très près, de par ses fonctions et ses réseaux, les élites politiques et économiques du pays.

    22Chez les Delacroix, on s’est engagé pour la Révolution, car il fallait avoir l’esprit bien « sans-culottide » pour prénommer, en 1795 et 1799, ses fils Fructidor et Messidor. Ils vivent dans des quartiers plutôt populaires, au centre du Paris industrieux du temps : la rue de Charonne, où Molard lui-même vit à l’hôtel de Mortagne (ou de Vaucanson), la rue des Trois-Bornes, la rue du Faubourg-du-Temple, ou encore à Belleville où, avant 1860, les loyers et le coût de la vie sont moins élevés qu’à Paris-centre. Tous ces quartiers sont des lieux de production artisanale ou industrielle.

    Un esprit « tribu »

    23Claude Pierre Molard semble cultiver un esprit « tribu », voire une certaine forme de népotisme, qui s’appuie sur des institutions où il a ses entrées et des intérêts : le Conservatoire des arts et métiers, où il a recruté un de ses petits-cousins, par ailleurs témoin à son mariage en 1811, Jean Baptiste Molard, employé comme surveillant général et garde des magasins, en 1811-181627, le Comité consultatif des arts et manufactures ou la Société d’encouragement pour l’industrie nationale (Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale).

    24À cet égard, le parcours de Messidor Théophile Delacroix, « secrétaire de la Société d’encouragement » cité plus haut, est intéressant et particulièrement illustratif. Il n’existe malheureusement pas à la Société d’encouragement pour l’industrie nationale de dossier personnel concernant spécifiquement Théophile Delacroix. Mais, à partir des archives de l’institution28, on peut reconstituer sa carrière dans la Société et évaluer le soutien que Molard lui apporte. Particulièrement, les procès-verbaux du Conseil d’administration renseignent sur les conditions de sa titularisation : lors de la séance du 4 juillet 1827, le secrétaire adjoint de la Société, Claude-Anthelme Costaz, donne lecture d’un rapport du bureau et de la commission des fonds, suite à la proposition de Molard aîné de titulariser Théophile Delacroix comme employé de la Société. Costaz fait valoir la nécessité d’anticiper le remplacement prévisible de l’« employé expéditionnaire » Larousse, qui a été durant plus de vingt ans au service de la Société, mais qui, maintenant âgé et infirme, ne peut plus rendre les mêmes services. Il souligne les qualités de Théophile Delacroix, qui est « jeune, actif, intelligent, ayant fait d’excellentes études, ayant des connaissances technologiques et déjà très au fait du travail ». Théophile Delacroix a en effet une certaine expérience du travail administratif : il a été employé au ministère de la Maison du Roi, au Jury central de l’Exposition nationale des produits de l’industrie de 1823, au Comité consultatif des arts et manufactures, et peut se prévaloir d’être soutenu par des personnalités bien connues du monde de la technique, comme le duc de Doudeauville, Héricart de Thury, le chevalier Tarbé de Vauxclairs, le baron Thenard et Molard lui-même.

    25La commission accepte de faire droit à la demande de Molard en remplaçant Larousse mis à la retraite par Delacroix, avec un traitement légèrement plus élevé. Théophile Delacroix semble devenir rapidement le bras droit de l’agent général de la Société, Étienne Guillard-Sénainville, son traitement passant de 1 200 à 1 800 francs puis à 2 400 francs en 1834. Au décès de Guillard-Sénainville29, en 1836, il lui succède au traitement de 1 800 francs plus un droit de 4 % sur les rentrées de cotisations, traitement porté rapidement à 3 000 francs en 1840, et ce jusqu’à son propre décès en septembre 1863 ; de plus, Delacroix est logé dans l’hôtel de la Société.

    26À l’époque, Claude Pierre Molard ne joue plus un rôle de premier plan à la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, son frère occupant le devant de la scène pour les expertises de mécanique. Néanmoins, il reste un homme d’autorité dont les réseaux d’influence sont étendus et riches, qui continue à cultiver des liens avec tous les cercles où il a été actif et qui se sert de ces relations au bénéfice de membres de sa famille, comme le jeune Théophile Delacroix. On peut parier que c’est Molard qui a financé ses « excellentes études », qu’il l’a aussi aidé à intégrer l’administration du Jury central de l’Exposition de 1823 et recommandé auprès d’Etienne Guillard-Sénainville à la Société d’encouragement à l’industrie nationale.

    27Molard semble même avoir partagé avec Théophile Delacroix une proximité quasi « filiale ». En fait foi cette anecdote : lors de l’inauguration du monument élevé à Nicolas-Jacques Conté par la ville de Sées, en 185230, Jomard, souhaitant manifester sa reconnaissance à la municipalité, lui offrit la canne qu’avait utilisée Conté en Égypte et qu’il « avait rendue plus utile encore en la transformant en instrument de mesure ». Jomard précise que Conté avait donné cette canne à Molard, qui l’avait remise à Théophile Delacroix, « agent de la Société d’encouragement », qui lui-même en avait fait don à Jomard 31.

    Claude Pierre Molard « patriarche »

    28Ceci nous amène à examiner la « fortune » personnelle de Claude Pierre Molard. La table de décès et d’absences de l’Enregistrement parisien où est consigné son décès32, ne fait état, au titre de sa succession, que d’un mobilier d’un montant modeste de 1 360 francs. C’est peu pour un homme de son statut social et vu les nombreuses fonctions rémunératrices qu’il a occupées : on sait qu’en 1807, il touche au moins 5 000 francs comme administrateur du Conservatoire et 2 400 francs au titre du Comité consultatif des arts et manufactures33. Or, dans sa succession, il n’y a pas de somme en argent, pas d’obligations ni d’actions, pas de propriétés foncières ni immobilières, ce qui n’est pas le cas, par exemple, de son frère, François Emmanuel Molard (1772-1829), dont la succession est évaluée à près de 51 000 francs34. Peut-on penser qu’en épousant Marie-Louise Delacroix, Molard se serait aussi chargé financièrement de toute la famille, par exemple en servant une petite rente à la mère, ou en payant des études aux enfants les plus doués et en les faisant bénéficier de ses relations pour accéder à des emplois rémunérateurs ?

    29Cette brève étude, qui ne peut, faute de documentation disponible en nombre – on rêverait de disposer d’une correspondance intime, voire d’un journal –, répondre à toutes les interrogations qui accompagnent ce personnage encore entouré de nombreuses zones d’ombre, est un essai pour tenter de saisir Claude Pierre Molard dans une dimension plus sociale et psychologique qu’on le fait habituellement.

    30Elle révèle finalement un Molard « patriarche », qui ne semble pas, lui qui pourtant est placé de par ses fonctions au centre de l’appareil d’État, s’embarrasser, au moins dans sa vie personnelle, de conventions sociales. Il n’hésite pas à épouser une très jeune femme, de trente ans sa cadette, ce qui, même à cette époque, n’est pas très courant, ni à s’allier par son intermédiaire avec une famille d’ouvriers parisiens modestes qui n’appartiennent pas à son monde social, mais avec lesquels il est en affinité et se sent à l’aise, et qu’il soutient, éduque, protège et aide à s’élever dans l’échelle sociale.

    31Il serait utile que ces recherches soient poursuivies en les étendant à ses branches familiales paternelle et maternelle. Cette micro-histoire familiale regardée de très près permettrait sans doute de bousculer des idées reçues sur les origines sociales des Molard et de mettre en lumière de nouveaux aspects de la personnalité de Claude Pierre Molard.

    Notes de bas de page

    1  Charles Weiss, Journal 1815-1842, Suzanne Leprin éd., Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 1997, t. 1, p. 412.

    2  De 1811 à 1849, le 5e arrondissement ancien regroupe les quartiers Bonne-Nouvelle, Faubourg-Saint-Denis, Montorgueil et Porte-Saint-Martin ou Faubourg-Saint-Martin.

    3  Affiches, annonces et avis divers, ou Journal général de France, Paris, Bureau du Journal des petites affiches réunies, 1804, p. 2697, consultable sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64587310/f13.item. 

    4  Le 6e arrondissement ancien correspond aux quartiers Lombards, Porte-Saint-Denis, Saint-Martin-des-Champs, Temple, soit le 3e arrondissement et une partie des 4e et 11e arrondissements actuels.

    5  Son acte de naissance ne figure pas dans l’état civil reconstitué de Paris.

    6  De 1811 à 1849, le 8e arrondissement ancien regroupe les quartiers Marais, Quinze-Vingts, Faubourg Saint-Antoine et Popincourt.

    7  Arch. Paris, Enregistrement, Paris, 8e arrondissement, DQ8/781, en ligne, vue 70 ; pas de déclaration de succession indiquée.

    8  Pendant la Semaine sanglante de mai 1871, les incendies simultanés de l’Hôtel de Ville et du Palais de Justice de Paris ont fait disparaître quasi intégralement les actes religieux (BMS) des origines à 1793 et les actes d’état civil de 1793 à 1859 des douze premiers arrondissements parisiens et des communes annexées à la capitale en 1860. Une reconstitution entreprise dès 1872 a permis de reconstituer près de 3M d’actes sur environ 8 M d’actes détruits.

    9  Les patronymes Delacroix et Lacroix sont assez répandus dans le Jura. Y aurait-il eu des relations de « pays » entre Claude Pierre Molard et sa future belle-famille, qui auraient conduit Claude Joseph Delacroix à son emploi au Conservatoire ? Ou sont-ce uniquement des relations professionnelles via l’hôtel de Mortagne ?

    10  Arch. dép. Seine-et-Marne, Couilly-Pont-aux-Dames, état civil, décès, 14 février 1794. L’acte de naissance de François Delacroix, hypothétiquement né à Paris, n’a pas été reconstitué. 

    11  Le machiniste de l’industrie est chargé du maniement de tout type de machine industrielle. Le terme est souvent employé au théâtre où, au xixe siècle, le machiniste s’occupe de la machinerie pour équiper et actionner un décor, des accessoires et des trucages. 

    12  Arch. Conservatoire des arts et métiers, 10/322, correspondance concernant Molard, choisi comme conservateur pour le dépôt de la rue de Charonne après celui de l’Université, et Lacroix, nommé sous-conservateur, 5 mai 1796-27 octobre 1797 [16 floréal an IV-6 brumaire an VI], deux pièces. Merci à Patrice Bret d’avoir repéré ce document et de me l’avoir signalé. 

    13  Le corps de Claude Pierre Molard est inhumé au cimetière du Père-Lachaise deux jours après son décès, soit le 15 février 1837, près du Grand-rond central (18e division), c’est-à-dire dans un espace bien en vue ; sa tombe, une concession perpétuelle qui ne semble pas avoir été reprise par l’administration, est aujourd’hui difficile à localiser avec précision à cause du désordre matériel de la division ; Arch. Paris, cimetière du Père-Lachaise, registres journaliers, CPL_RJ18361837_01. 

    14  Arch. dép. Jura, Saint-Claude, état civil, naissance, 5 décembre 1824. 

    15  Arch. Paris, Enregistrement, Paris, 3e bureau, DQ8/809, en ligne, vue 23.

    16 Arch. dép. Essonne, Le Coudray-Monceaux, état civil, mariage, 5 avril 1851. À son décès, en 1869, Louis François Joseph Vincent sera « éleveur d’oiseaux » à Rosoy (Yvelines) (Arch. dép. Yvelines, Rosay, état civil, décès, 23 mars 1869).

    17  Arch. Paris, Paris, 4e arrondissement, état civil, décès, 23 août 1886, transcription de son acte de décès établi à Genève (Suisse), le 30 juin 1882. 

    18  https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Pierre_Molard. Absente des grands dictionnaires d’artistes (Bénézit et Thieme Becker), Eugénie Molard est citée par Jean Alesson, Les Femmes artistes au Salon de 1878 et à l’Exposition universelle, [Paris], 1878, p. 26 : « Nous ne voyons plus à citer qu’une gouache à la mode, du blanc sur soie noire, d’Eugénie Molard », vraisemblablement une peinture sur éventail. Elle figure également dans la base « Salons » du musée d’Orsay, toujours pour 1878, comme « élève de Mme Rélin », curieusement indiquée comme « née à Chartres » et demeurant 22 rue de Lauriston, à Paris. Tous mes remerciements pour leur aide à Patrice Bret et Pierre-Gilles Girault.

    19  Arch. nat., F/17/3191 (Molard née Louise Delacroix, 1837-1870), et F/17/3237 (Vincent, fille de feu Claude-Pierre Molard, 1872-1881). La série F/12 des Archives nationales comporte également une demande de secours au nom de Marie-Louise Molard (F/12/2396). En raison de la crise sanitaire, je n’ai pu consulter ces dossiers. 

    20  Alain Mercier, Le Conservatoire des arts et métiers, t. 1, Des origines à la fin de la Restauration (1794-1830), Gand, Édition Snoeck/Le Cnam, 2018, p. 604, avance, pour son décès, la date du 7 juillet 1856, à laquelle pourtant ne correspond, dans l’état civil parisien reconstitué, aucun acte de décès au nom d’une Marie Louise Delacroix. Par ailleurs, elle ne figure pas dans les fichiers de successions déclarées de l’Enregistrement de Paris (1858-1897), mis en ligne sur le site des Archives de Paris. 

    21  L’acte de naissance de Fructidor Delacroix ne figure pas dans l’état civil parisien reconstitué. 

    22  INPI, bases-brevets19e.inpi.fr, dossiers 1BB520 et 520(1). 

    23  L’acte de décès reconstitué de Fructidor Delacroix est peu lisible, car il s’agit d’une copie collationnée après 1871 sur une minute d’acte carbonisée (Arch. Paris, 5Mi1/1373).

    24  Dépouillements Éclats de bois dans Généanet.

    25  Arch. Paris, Enregistrement, Paris, 9e bureau, DQ8/694, en ligne, vue 74.

    26  Antoine Victor Delacroix, né le 25 octobre 1809, à Paris, fils de François Delacroix (vers 1785-1861), lui-même fils de Claude Joseph Delacroix et de Claudine Berthier et époux de Marie Madeleine Adnet (v. 1781-1851) demeure successivement 5 rue Greneta (1809-1838), 121 rue du Faubourg-du-Temple (10e arr.), 19 rue de Paris [act. rue de Belleville] (19e arr.) (1862) et 7 bis rue Kuszner (19e arr.) (1879). Il épouse à Paris, le 1er février 1831, Marie Anne Emélie Froliger (1809-1888), et décède le 4 décembre 1879, à l’hôpital Lariboisière (10e arrondissement). 

    27  Jean Baptiste Molard (31 mars 1788, Les Bouchoux (Jura)-ap. 1816), fils de Nicolas Molard et de Marie Marguerite Bussod ; il a les mêmes grands-parents, Claude Marie Molard et de Clauda Mermet, que Claude Pierre Molard. 

    28  Arch. Société d’encouragement à l’industrie nationale (SEIN), procès-verbaux du conseil d’administration, reg. GEN-R6 ; Comptes FIN-R2 et R3. Tous mes remerciements vont à Gérard Emptoz et à Daniel Blouin, membres de la Commission d’histoire de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, qui m’ont communiqué très obligeamment ces documents. 

    29  Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, vol. 35, p. 283, séance du 24 juin 1835.

    30 Une statue en bronze de Conté, œuvre de Jules Droz, fut inaugurée sur la place du Parquet, à Sées (Orne), le 3 octobre 1852. Pendant la Seconde Guerre, seul le buste fut sauvé, alors que l’occupant emportait la statue pour être fondue ; le buste de Conté conservé fut réinstallé sur la place de l’Hôtel-de-Ville de Sées, en juillet 2008.

    31 « Notices industrielles. Inauguration de la statue en bronze de N. J. Conté à Sées, département de l’Orne, le 2 octobre 1852 », Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, vol. 51, 1852, p. 714-715. Remerciements à Daniel Blouin

    32  Arch. Paris, Enregistrement, Paris, 3e bureau, DQ8/809, en ligne, vue 23.

    33  Christiane Demeulenaere-Douyère, « Claude-Pierre Molard, cheville ouvrière du Bureau consultatif des arts et manufactures ? », dans ce volume.

    34  Arch. Paris, Enregistrement, Paris, 9e bureau, DQ8/665, en ligne, vue 69.

    Auteur

    • Christiane Demeulenaere-Douyère

      Centre Alexandre Koyré et Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Discours et événement

    Discours et événement

    L’histoire langagière des concepts

    Jacques Guilhaumou

    2006

    La gauche évolutionniste

    La gauche évolutionniste

    Spencer et ses lecteurs en France et en Italie

    Naomi Beck

    2014

    Michelet, à la recherche de l’identité de la France

    Michelet, à la recherche de l’identité de la France

    De la fusion nationale au conflit des traditions

    Aurélien Aramini

    2013

    La notion de “formule” en analyse du discours

    La notion de “formule” en analyse du discours

    Cadre théorique et méthodologique

    Alice Krieg

    2009

    Paul Claudel

    Paul Claudel

    Partage de Midi. Autobiographie et histoire

    Anne Ubersfeld

    1999

    La femme et son image dans l’œuvre de Victor Segalen

    La femme et son image dans l’œuvre de Victor Segalen

    Laurence Cachot

    1999

    Littérature et médecine

    Littérature et médecine

    Marie Miguet-Ollagnie et Philippe Baron (dir.)

    2000

    Literales

    Literales

    Mythe et littérature

    Jacques Houriez (dir.)

    1997

    Claudel metteur en scène

    Claudel metteur en scène

    La frontière entre les deux mondes

    Yehuda Moraly

    1998

    Fantastique et événement

    Fantastique et événement

    Étude comparée des œuvres de Jules Verne et Howard P. Lovercraft

    Florent Montaclair

    1997

    L’inspiration scripturaire dans le théâtre et la poésie de Paul Claudel

    L’inspiration scripturaire dans le théâtre et la poésie de Paul Claudel

    Les œuvres de la maturité

    Jacques Houriez

    1998

    Aspects de la critique

    Aspects de la critique

    Ian Pickup et Philippe Baron (dir.)

    1998

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Discours et événement

    Discours et événement

    L’histoire langagière des concepts

    Jacques Guilhaumou

    2006

    La gauche évolutionniste

    La gauche évolutionniste

    Spencer et ses lecteurs en France et en Italie

    Naomi Beck

    2014

    Michelet, à la recherche de l’identité de la France

    Michelet, à la recherche de l’identité de la France

    De la fusion nationale au conflit des traditions

    Aurélien Aramini

    2013

    La notion de “formule” en analyse du discours

    La notion de “formule” en analyse du discours

    Cadre théorique et méthodologique

    Alice Krieg

    2009

    Paul Claudel

    Paul Claudel

    Partage de Midi. Autobiographie et histoire

    Anne Ubersfeld

    1999

    La femme et son image dans l’œuvre de Victor Segalen

    La femme et son image dans l’œuvre de Victor Segalen

    Laurence Cachot

    1999

    Littérature et médecine

    Littérature et médecine

    Marie Miguet-Ollagnie et Philippe Baron (dir.)

    2000

    Literales

    Literales

    Mythe et littérature

    Jacques Houriez (dir.)

    1997

    Claudel metteur en scène

    Claudel metteur en scène

    La frontière entre les deux mondes

    Yehuda Moraly

    1998

    Fantastique et événement

    Fantastique et événement

    Étude comparée des œuvres de Jules Verne et Howard P. Lovercraft

    Florent Montaclair

    1997

    L’inspiration scripturaire dans le théâtre et la poésie de Paul Claudel

    L’inspiration scripturaire dans le théâtre et la poésie de Paul Claudel

    Les œuvres de la maturité

    Jacques Houriez

    1998

    Aspects de la critique

    Aspects de la critique

    Ian Pickup et Philippe Baron (dir.)

    1998

    Voir plus de chapitres

    8. Cheville ouvrière du Bureau consultatif des arts et manufactures ?

    Christiane Demeulenaere-Douyère

    Voir plus de chapitres

    8. Cheville ouvrière du Bureau consultatif des arts et manufactures ?

    Christiane Demeulenaere-Douyère

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Presses universitaires de Franche-Comté
    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    • lcdpu.fr
    ePub / PDF

    1  Charles Weiss, Journal 1815-1842, Suzanne Leprin éd., Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 1997, t. 1, p. 412.

    2  De 1811 à 1849, le 5e arrondissement ancien regroupe les quartiers Bonne-Nouvelle, Faubourg-Saint-Denis, Montorgueil et Porte-Saint-Martin ou Faubourg-Saint-Martin.

    3  Affiches, annonces et avis divers, ou Journal général de France, Paris, Bureau du Journal des petites affiches réunies, 1804, p. 2697, consultable sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64587310/f13.item. 

    4  Le 6e arrondissement ancien correspond aux quartiers Lombards, Porte-Saint-Denis, Saint-Martin-des-Champs, Temple, soit le 3e arrondissement et une partie des 4e et 11e arrondissements actuels.

    5  Son acte de naissance ne figure pas dans l’état civil reconstitué de Paris.

    6  De 1811 à 1849, le 8e arrondissement ancien regroupe les quartiers Marais, Quinze-Vingts, Faubourg Saint-Antoine et Popincourt.

    7  Arch. Paris, Enregistrement, Paris, 8e arrondissement, DQ8/781, en ligne, vue 70 ; pas de déclaration de succession indiquée.

    8  Pendant la Semaine sanglante de mai 1871, les incendies simultanés de l’Hôtel de Ville et du Palais de Justice de Paris ont fait disparaître quasi intégralement les actes religieux (BMS) des origines à 1793 et les actes d’état civil de 1793 à 1859 des douze premiers arrondissements parisiens et des communes annexées à la capitale en 1860. Une reconstitution entreprise dès 1872 a permis de reconstituer près de 3M d’actes sur environ 8 M d’actes détruits.

    9  Les patronymes Delacroix et Lacroix sont assez répandus dans le Jura. Y aurait-il eu des relations de « pays » entre Claude Pierre Molard et sa future belle-famille, qui auraient conduit Claude Joseph Delacroix à son emploi au Conservatoire ? Ou sont-ce uniquement des relations professionnelles via l’hôtel de Mortagne ?

    10  Arch. dép. Seine-et-Marne, Couilly-Pont-aux-Dames, état civil, décès, 14 février 1794. L’acte de naissance de François Delacroix, hypothétiquement né à Paris, n’a pas été reconstitué. 

    11  Le machiniste de l’industrie est chargé du maniement de tout type de machine industrielle. Le terme est souvent employé au théâtre où, au xixe siècle, le machiniste s’occupe de la machinerie pour équiper et actionner un décor, des accessoires et des trucages. 

    12  Arch. Conservatoire des arts et métiers, 10/322, correspondance concernant Molard, choisi comme conservateur pour le dépôt de la rue de Charonne après celui de l’Université, et Lacroix, nommé sous-conservateur, 5 mai 1796-27 octobre 1797 [16 floréal an IV-6 brumaire an VI], deux pièces. Merci à Patrice Bret d’avoir repéré ce document et de me l’avoir signalé. 

    13  Le corps de Claude Pierre Molard est inhumé au cimetière du Père-Lachaise deux jours après son décès, soit le 15 février 1837, près du Grand-rond central (18e division), c’est-à-dire dans un espace bien en vue ; sa tombe, une concession perpétuelle qui ne semble pas avoir été reprise par l’administration, est aujourd’hui difficile à localiser avec précision à cause du désordre matériel de la division ; Arch. Paris, cimetière du Père-Lachaise, registres journaliers, CPL_RJ18361837_01. 

    14  Arch. dép. Jura, Saint-Claude, état civil, naissance, 5 décembre 1824. 

    15  Arch. Paris, Enregistrement, Paris, 3e bureau, DQ8/809, en ligne, vue 23.

    16 Arch. dép. Essonne, Le Coudray-Monceaux, état civil, mariage, 5 avril 1851. À son décès, en 1869, Louis François Joseph Vincent sera « éleveur d’oiseaux » à Rosoy (Yvelines) (Arch. dép. Yvelines, Rosay, état civil, décès, 23 mars 1869).

    17  Arch. Paris, Paris, 4e arrondissement, état civil, décès, 23 août 1886, transcription de son acte de décès établi à Genève (Suisse), le 30 juin 1882. 

    18  https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Pierre_Molard. Absente des grands dictionnaires d’artistes (Bénézit et Thieme Becker), Eugénie Molard est citée par Jean Alesson, Les Femmes artistes au Salon de 1878 et à l’Exposition universelle, [Paris], 1878, p. 26 : « Nous ne voyons plus à citer qu’une gouache à la mode, du blanc sur soie noire, d’Eugénie Molard », vraisemblablement une peinture sur éventail. Elle figure également dans la base « Salons » du musée d’Orsay, toujours pour 1878, comme « élève de Mme Rélin », curieusement indiquée comme « née à Chartres » et demeurant 22 rue de Lauriston, à Paris. Tous mes remerciements pour leur aide à Patrice Bret et Pierre-Gilles Girault.

    19  Arch. nat., F/17/3191 (Molard née Louise Delacroix, 1837-1870), et F/17/3237 (Vincent, fille de feu Claude-Pierre Molard, 1872-1881). La série F/12 des Archives nationales comporte également une demande de secours au nom de Marie-Louise Molard (F/12/2396). En raison de la crise sanitaire, je n’ai pu consulter ces dossiers. 

    20  Alain Mercier, Le Conservatoire des arts et métiers, t. 1, Des origines à la fin de la Restauration (1794-1830), Gand, Édition Snoeck/Le Cnam, 2018, p. 604, avance, pour son décès, la date du 7 juillet 1856, à laquelle pourtant ne correspond, dans l’état civil parisien reconstitué, aucun acte de décès au nom d’une Marie Louise Delacroix. Par ailleurs, elle ne figure pas dans les fichiers de successions déclarées de l’Enregistrement de Paris (1858-1897), mis en ligne sur le site des Archives de Paris. 

    21  L’acte de naissance de Fructidor Delacroix ne figure pas dans l’état civil parisien reconstitué. 

    22  INPI, bases-brevets19e.inpi.fr, dossiers 1BB520 et 520(1). 

    23  L’acte de décès reconstitué de Fructidor Delacroix est peu lisible, car il s’agit d’une copie collationnée après 1871 sur une minute d’acte carbonisée (Arch. Paris, 5Mi1/1373).

    24  Dépouillements Éclats de bois dans Généanet.

    25  Arch. Paris, Enregistrement, Paris, 9e bureau, DQ8/694, en ligne, vue 74.

    26  Antoine Victor Delacroix, né le 25 octobre 1809, à Paris, fils de François Delacroix (vers 1785-1861), lui-même fils de Claude Joseph Delacroix et de Claudine Berthier et époux de Marie Madeleine Adnet (v. 1781-1851) demeure successivement 5 rue Greneta (1809-1838), 121 rue du Faubourg-du-Temple (10e arr.), 19 rue de Paris [act. rue de Belleville] (19e arr.) (1862) et 7 bis rue Kuszner (19e arr.) (1879). Il épouse à Paris, le 1er février 1831, Marie Anne Emélie Froliger (1809-1888), et décède le 4 décembre 1879, à l’hôpital Lariboisière (10e arrondissement). 

    27  Jean Baptiste Molard (31 mars 1788, Les Bouchoux (Jura)-ap. 1816), fils de Nicolas Molard et de Marie Marguerite Bussod ; il a les mêmes grands-parents, Claude Marie Molard et de Clauda Mermet, que Claude Pierre Molard. 

    28  Arch. Société d’encouragement à l’industrie nationale (SEIN), procès-verbaux du conseil d’administration, reg. GEN-R6 ; Comptes FIN-R2 et R3. Tous mes remerciements vont à Gérard Emptoz et à Daniel Blouin, membres de la Commission d’histoire de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, qui m’ont communiqué très obligeamment ces documents. 

    29  Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, vol. 35, p. 283, séance du 24 juin 1835.

    30 Une statue en bronze de Conté, œuvre de Jules Droz, fut inaugurée sur la place du Parquet, à Sées (Orne), le 3 octobre 1852. Pendant la Seconde Guerre, seul le buste fut sauvé, alors que l’occupant emportait la statue pour être fondue ; le buste de Conté conservé fut réinstallé sur la place de l’Hôtel-de-Ville de Sées, en juillet 2008.

    31 « Notices industrielles. Inauguration de la statue en bronze de N. J. Conté à Sées, département de l’Orne, le 2 octobre 1852 », Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, vol. 51, 1852, p. 714-715. Remerciements à Daniel Blouin

    32  Arch. Paris, Enregistrement, Paris, 3e bureau, DQ8/809, en ligne, vue 23.

    33  Christiane Demeulenaere-Douyère, « Claude-Pierre Molard, cheville ouvrière du Bureau consultatif des arts et manufactures ? », dans ce volume.

    34  Arch. Paris, Enregistrement, Paris, 9e bureau, DQ8/665, en ligne, vue 69.

    Claude Pierre Molard (1759-1837)

    X Facebook Email

    Claude Pierre Molard (1759-1837)

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Claude Pierre Molard (1759-1837)

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Demeulenaere-Douyère, C. (2022). 10. Portrait d’un patriarche en famille. Claude Pierre Molard et les Delacroix. In L. Hilaire-Pérez & F. Jarrige (éds.), Claude Pierre Molard (1759-1837) (1‑). Presses universitaires de Franche-Comté. https://doi.org/10.4000/books.pufc.47873
    Demeulenaere-Douyère, Christiane. « 10. Portrait d’un patriarche en famille. Claude Pierre Molard et les Delacroix ». In Claude Pierre Molard (1759-1837), édité par Liliane Hilaire-Pérez et François Jarrige. Besançon: Presses universitaires de Franche-Comté, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pufc.47873.
    Demeulenaere-Douyère, Christiane. « 10. Portrait d’un patriarche en famille. Claude Pierre Molard et les Delacroix ». Claude Pierre Molard (1759-1837), édité par Liliane Hilaire-Pérez et François Jarrige, Presses universitaires de Franche-Comté, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pufc.47873.

    Référence numérique du livre

    Format

    Hilaire-Pérez, L., & Jarrige, F. (éds.). (2022). Claude Pierre Molard (1759-1837) (1‑). Presses universitaires de Franche-Comté. https://doi.org/10.4000/books.pufc.47693
    Hilaire-Pérez, Liliane, et François Jarrige, éd. Claude Pierre Molard (1759-1837). Besançon: Presses universitaires de Franche-Comté, 2022. https://doi.org/10.4000/books.pufc.47693.
    Hilaire-Pérez, Liliane, et François Jarrige, éditeurs. Claude Pierre Molard (1759-1837). Presses universitaires de Franche-Comté, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pufc.47693.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Franche-Comté

    Presses universitaires de Franche-Comté

    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • X
    • Flux RSS

    URL : http://pufc.univ-fcomte.fr

    Email : Presses-pufc@univ-fcomte.fr

    Adresse :

    47, rue Mégevand

    25030

    Besançon

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement