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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral 1. Déclaration des habitants de Luxeuil qu’ils se soumettent aux ordres des monstres d’armes du maréchal de Bourgogne, à condition qu’il respecte leurs droits et libertés. 11 mai 1536 2. Le problème des montres d’armes à Luxeuil en 1562 Auteur

    Hommes d’armes et gens de guerre du Moyen-Âge au xviie siècle

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Chapitre 4. De la difficulté de lever des troupes au temps de Charles Quint et de Philippe II

    Louis Jeandel

    p. 61-68

    Texte intégral 1. Déclaration des habitants de Luxeuil qu’ils se soumettent aux ordres des monstres d’armes du maréchal de Bourgogne, à condition qu’il respecte leurs droits et libertés. 11 mai 1536 Contexte historiqueTranscription 2. Le problème des montres d’armes à Luxeuil en 1562 Contexte historiqueTranscriptions (extraits de lettres) Auteur

    Texte intégral

    1L’ensemble des documents et des extraits publiés ci-dessous n’a pas d’autre prétention que d’offrir un aperçu des difficultés causées par la levée des troupes. On aurait tort d’imaginer que ces opérations se déroulaient sans heurts et avec l’adhésion aveugle des populations, bien au contraire. Pour saisir cette atmosphère, nous observerons la situation à partir d’un corpus concernant Luxeuil.

    1. Déclaration des habitants de Luxeuil qu’ils se soumettent aux ordres des monstres d’armes du maréchal de Bourgogne, à condition qu’il respecte leurs droits et libertés. 11 mai 1536

    2Source : Archives départementales de la Haute-saône : E 311 dépôt 116 (fonds des Archives communales de Luxeuil).

    Contexte historique

    3Le seigneur abbé de l’abbaye Saint-Pierre, de Luxeuil, règne sur une vingtaine de villages environnants.

    4La ville de Luxeuil a été affranchie dès 1291. Elle est gérée par quatre échevins que l’on appelle les coquatres. De nombreux litiges surviendront entre les abbés successifs et les bourgeois de la ville jusqu’à la Révolution.

    Transcription

    5L’an mil cinq cinq cens trente six, le jeudy unziesme jour du moys de mars, au lieu de Luxeul, es aulles (halles) d’illec, heure d’environ deux heures après midy d’icelluy jour, les manans et habitans de la ville et communaultés de Luxeul, es présence de noz notaires et coadjuteurs soubscriptz, et des tesmoings cy après nommés, par le faict et mistère de honorables hommes Girard Brethon, Henry Garin, Anthoine Laperdris le viel et Guillaume Callet, quatres (coquatres) et eschevins dudit Luxeu, adressant leurs parolles à Richard de Sainct Martin, escuier, seigneur de Sandrecourt (Cendrecourt), en partie, par la voix et organe de maistre Jehan Painbégni, licencié es drois, ont dictz et prononcez les parolles suigantes […]

    6Assavoir, monsieur sieur commis nous sommes advertis qu’il a pleu à monsieur le mareschal de Bourgongne vous commectre pour veoir faire les revues des monstres d’armes en ce lieu de Luxeu, par les habitans d’illec comme très humbles et obéissans subgectz de sa Majesté et empereur notre seigneur, nous sommes prest de obéir et obtempérer à bon vouloir et plesir de mondit sieur le mareschal sans toutesfois vouloir préjudicier à noz drois, franchises et libertéz dont nous et noz prédécesseurs avons usez sont passé cent, voire deux cenz ans, ayans bon espoir que mondit sieur le mareschal nous gardera noz franchises et libertez et il en sera certioré à la pure vérité, et combien que du temps qui n’est mémoire du commencement comme du contraire, nous ayons heuz l’auctorité franchise, prérogative et libertez de faire les monstres d’armes et revues d’icelles, par notre auctorité, par devant ung homme de bien que élyssioné pour notre capitaine, ou par devant noz quatres et eschevins, et que en ce, jamais ne nous fut mis aulcuns destourbier ou empeschement, nonobstant que puis deux cens ans ença, souventesfois les temps sont advenus pour faire à faire lesdites monstres et revues, et que la seignorie de Luxeu soit estée es mains de granz et groz seigneurs comme cardinaulx, arcevesque, évesque et seigneurs de grosses et grandes maisons ; ce néanmoins, lesdits habitans ne furent jamais empeschez, mais tousjours ont publicquement et paisiblement joys desdits drois et libertez, et non de mervelle ; si ausdits habitans compete lesdits drois, facultez et libertez, car il est notoire que la ville de Luxeu est assise en lieu stérile et limytrophe des païs de France, Lorraine et Allemaigne, à raison de quoy en temps d’hostilité ils leurs convient avoir grandes et grosses charges pour la garde de ladite ville, laquelle en tous temps ilz leurs convient garder sans avoir aide ny confort de personnes, et ny a personnes qui soit subget aux mêmes emparemens (fortifications), ne pour faire guest et garde, mais convient ausdits habitans à groz frais faire le guest et escharguest en ladite ville, garder les portes et fournir les portes, faire racoustrez les murailles de ladite ville, tours et tournelles, et de fournir d’artileries, que leurs sont frais quasi à eulx insupportables, actendu qu’ilz sont petitz nombre d’habitans et qu’ilz sont contrainctz d’aller es lieux et pays circonvoisins gaignez leurs pauvres vies à la sueur de leurs corps, dont s’ensuyt qu’ilz méritent avoir mille faveur et qu’ilz soient entretenus en leursdites franchises et libertez ; et les remonstrances susdites, nonobstant pour le grand zèle et désir qu’ilz ont de demeurez très humbles subgectz de sadite Majesté et de luy faire obéissance, et à mondit sieur le mareschal aussi, sans aulcunement vouloir préjudicier à leursdites franchises et libertez, dont ilz font ample protestation devant vous comme commis de mondit sieur le mareschal, ilz sont prestz que les revues et les monstres d’armes soit par lesdits habitans faicte par devant vous, actendus qu’icelles monstres sont desja estées faictes, protestant de cy après devant mondit sieur le mareschal ou personnaiges compétans de desduire et remonstrer cy après et par bons enseignemens qu’ilz seront conservez en leurdites franchises et libertez ;

    7À quoy, de la part dudit sieur commis, a esté dict et remonstrez que comme ayant charge et mandement de mondit sieur le mareschal, il estoit venu audit Luxeu pour faire à faire les monstres d’armes, et tout ce qu’il entendoit faire en ceste partie n’estoit que par acte de sondit mandement.

    8À quoy a esté réplicquer par lesdits eschevins ou nom que dessus, que desja leurs monstres d’armes avoient estées faictes et qu’il ne restoit plus que faire les revues, luy priant vouloir faire ladite revue. Lequel sieur commis a respondu qu’il avoit charge de faire à faire lesdites monstres d’armes et non revues d’icelle, et qu’ilz les entendoit faire sans préjudice des drois et franchises desdites parties, et selon sondit mandement, lesdits habitans protestant au contraire et de non vouloir aulcunement actenter ne corrompre leursdites franchises ; et ce fait pour la part de révérend père en Dieu, le sieur Monsieur de Luxeul par la voix et organe de vénérable et scientifficque personne messire Jacques Goret, docteur es drois, chanoinne de l’église collégiale notre Dame de Dole, comme ayant charge dudit sieur révérend et son serviteur domesticque, a esté remonstrez qu’il estoit contenu ou mandement de mondit sieur le mareschal que lesdits commis eust à recepvoir ung commis pour la part dudit sieur révérend et ung aultre pour la part desdits habitans, pour estre présents à veoir faire lesdites monstres ; et que suyvant ledit mandement, il présentoit audit sieur commis Hugues de Faletans, escuier, sieur de Genevrey, pour commis dudit sieur révérend ; disant en oultre par ledit Perrot que audit sieur révérend compétoit au présent toutes justices, haulte, moyenne et basse, sur iceulx habitans soubz sa souverainté de sa Majesté de notre seigneur l’empereur, et que par ce debvoient faire leurs monstres devant ledit révérend ou son commis, et que ledit sieur commis debvoit faire selon le contenu de sondit mandement et de la clause y contenue, et non recepvoir lesdits quatres et eschevins de ladite ville de Luxeu, en faisant protestation au contraire à celles desdits habitans comme amplement il protestoit déclairer en temps et lieu ; surquoy lesdits habitans par le fait, mistère et organe que dessus, ont remonstrez audit sieur commis qu’il ne debvoit aulcunement recepvoir ledit sieur de Genevrey pour austant que lesdits habitans sont francz, immunes et exemptz de faire monstres d’armes et revues devant ledit sieur ou son commis, et que de ladite immunitez et exemption, tant eulx que leurs prédécesseurs habitans dudit Luxeu, ilz avoient joys paisiblement et publicquement dès sont passés cent ou six vingtz ans, et que si ledit mandement de mondit sieur le mareschal pourtoit que ledit sieur commis deust recepvoir ung avis de ce, ledit sieur révérend que seroit pour luy avoir donner mal à entendre et par importunitez d’aulcuns, et que s’il fut esté dehuement advertis de la pure et simple vérité, exemption et immunité desdits habitans qu’il n’eust jamais ledit mandement […] (pliure) ; et que à ceste cause ilz n’estoient point consentans que ledit révérend eust commis de sa part, et que en cas qu’il fut receu, qu’ilz n’entendoient faire monstres d’armes ne revues, mais par devant seullement ledit sieur commis de mondit sieur le mareschal dont ilz faisoient ample protestacion ;

    9À quoy pour la part dudit sieur révérend a esté persisté que ledit sieur de Genevrey fut receu pour commis suyvant la forme dudit mandement, lequel estoit juridicque pour la clause contenue en icellui contenant que toutes choses se feroient sans préjudice des drois desdites parties […] surquoy ledit sieur de Sendrecourt a dict et déclairé que suyvant la charge de sondit mandement, il recepvoit ledit sieur de Genevrey pour commis avec luy pour la part dudit sieur révérend pour estre seullement présent à veoir faire lesdites monstres d’armes, et sans vouloir préjudicier aux drois et libertez desdites parties, interpellant lesdits habitans que si de leur part lui vouloient bailler et présenter commis pour estre présent à veoir faire lesdites monstres d’armes qui le recepvroit très voluntier suivant la forme de sondit mandement ;

    10sur laquelle interpellation ledit Painbégni, ou nom dessus a présenter lesdits quatres et eschevins dudit Luxeul, requerrant audit sieur commis les vouloir recepvoir, actendu que du temps qu’il excède la mémoire des hommes, lesdites monstres d’armes se font par devant lesdits quatres et eschevins, ou par devant ung homme tel que lesdits habitans élissent pour leur capitaine, ledit Perrot disant et persistant au contraire ;

    11À quoy par ledit sieur commis a esté dit et respondu qu’il n’avoit charge que de recepvoir ung commis et qui ne recepvroit point lesdits quatres et eschevins, mais seullement ung personnaige tel que lesdits habitans luy présenteroient, pour la part desquelx habitans a esté ad ce persister qu’il eust à recepvoir lesdits quatres eschevins, lequel sieur commis a dit et déclairé de rechiefz qui ne recepvroit que ung commis, sans toutesfois vouloir préjudicier aux drois desdites parties ;

    12et sur ces alterces, lesdites parties ont demeurées longuement sans faire conclusion aulcune, mais tost après environ une heure, lesdits habitans ont présentez audit sieur commis honorable homme Henry Garin, lui déclairant qui l’avoient esleu capitaine en cest endroy, et de la part dudit sieur révérend a esté remonstrez par ledit Perrot qu’ilz ne pouvoient eslire capitaine et moings le pouvoir présenter ;

    13de quoy ledit sieur commis ne le debvoit recepvoir pour capitaine, ains seullement comme commis en ceste partie suivant la [teneur] de sondit mandement, lesquel sieur commis a respondu qu’il recepvoit ledit Garin comme commis pour la part desdits habitans suyvant la forme de sondit mandement, et soubz les protestacions avantdites ; et ce fait, l’on a procédé à faire lesdites monstres d’armes […]

    14Amoris Jehan Guillemet de Faulcongney, notaire, de la court de Besançon, et coadjuteur ou [bailliage d’Amont] (pliure), Jehan Perrey demeurant audit Faulcongney, aussi notaire de ladite court de Besançon […] Claude Perrel, de Fontaine lès Luxeuil, Hugues Auberon, dudit lieu, Nicolas Morelot, de Saincte Marie en Chaulx, Jacques Courdier, de Froideconches, Guillaume Poirot, de Vesoul, et plusieurs aultres tesmoings ad ce appellez et requis.

    2. Le problème des montres d’armes à Luxeuil en 1562

    15Source : Archives départementales de la Haute-Saône : E 311 dépôt 116 (Archives communales de Luxeuil).

    Contexte historique

    16Le 29 octobre 1534 un traité, dit de la prise de souveraineté, est signé lors de l’union de la terre de Luxeuil au comté de Bourgogne, entre François de la Palud, abbé de Luxeuil, et Charles Quint.

    17En avril 1547 un second traité, dit le concordat, est signé entre messire François Bonvalot, abbé de l’abbaye Saint-Pierre de Luxeuil, et les habitants de la ville, afin de définir les droits et libertés de chaque partie.

    Transcriptions (extraits de lettres)

    18Mandement, 1562.

    19« Messieurs les quatres de la ville de Luxeul, Je vous prie advertir messieurs les bourgeois dud. lieu ce metre en esquipaige tel qu’il mérite pour le service de Sa Majesté. Et aussi dire à ung chacung que aurons armes, les pourter à lad. monstre, affin que [l’on ou lors] ne les [contrainges] que de ce que l’on pourra veoir où il y aura nécessité. Je tiens que ferés votre debvoir, et vous advertiray du jour que ce sera. Me recommandant de bien bon ceur à voz bonnes grâces, priant le Créateur vous donner la saulve Dieu.

    20Luxeul, ce IX en octobre 1562. »

    21La signature pourrait être celle de Pierre Dorsans, seigneur de Lomont.

    Image

    22Lettres adressées au Gouverneur et à Monsieur de Touraise (Thoraise), conseiller au Parlement, en 1562 (extraits).

    23Les coquatres de Luxeuil, bien que désirant obéir aux ordres de Sa Majesté, argumentent pour échapper à la montre d’armes.

    24• Le 11 octobre 1562, Pierre d’Orsans, seigneur de Lomont, La Neufvelle, etc. convoque les échevins de Luxeuil devant la maison de Guillaume Bernard, où il loge, pour leur faire savoir qu’il a reçu des lettres du Gouverneur ordonnant une montre d’armes à Luxeuil. Il se dit commis et député par le seigneur de Rey (Rye), coronal des gens de pied du Comté de Bourgogne.

    25« À quoy a esté respondu par led. seigneur de Lomon que comme commis député de hault et puissant seigneur monseigneur de Rey, chevalier et coronal des gens de pied de ce Comté de Bourgongne pour faire montres d’armes es ville, terre et seigneurie dud. Luxeu, il vouloit et entendoit faire icellesd. montres d’armes esd. ville, terre et seigneurie dud. Luxeu suivant sad. charge et commission, sans par ce vouloir aulcunement préjudicier aux auctorités et droictures de mond. seigneur le cardinal de Grantvelle, seigneur dud. Luxeu. »

    26Les échevins répondent qu’ils n’ont jamais eu communication de ces lettres.

    27• Le prévôt, Jehan de Falletans se réfère à un traité passé entre Charles Quint et François de La Palud, abbé de Luxeuil, lors de la prise de souveraineté.

    28« Je vous remonstre que les montres d’armes de la ville dud. Luxeu que voulés faire présentement, comme aussi celles de la terre et seigneurie dud. Luxeu se debvoient faire par devant le seigneur dud. Luxeu ou par devant ses commis et officiers, comme pourra apparoir par les traictez et union des ville, terre et seigneurie de Luxeu en ce Comté de Bourgongne faictz et passez par feu de bonne mémoire Charle Quint, jadis empereur des Romains et nostre souverain prince, et feu messire François de La Palud, jadis abbé et seigneur dud. Luxeu, requerant que les présentes montres d’armes que led. seigneur de Lomon entendoit présentement faire comme commis ad ce, se feissent es présence des officiers dud. Luxeu comme par le passé a esté tousjours observé en es ville, terre et seigneurie dud. Luxeu, et mesme es derrières montres que sont esté faictes depuis dix ou douze ans ença esd. lieux. »

    29Les montres d’armes se faisaient aussi devant les échevins de Luxeuil (fragment de lettre, 1562).

    30« À hault et puissant seigneur Monseigneur le Gouverneur du Comté de Bourgongne, remonstrant dehuhement les bourgeois et habitans de la ville de Luxeu, très humbles subjectz du roy notre sire, duc et comte de Bourgongne, et à vous obéissans serviteurs, que de toute ancienneté ilz avoient accoustumé faire monstres d’armes et revues devant leurs eschevins, qui du passé se nommoient aud. lieu gouverneurs, sans que aultre si entremist, jusques à l’union et reddition de la souverainteté d’icelle au Comté de Bourgongne, que fut accourdés et unis entre, lors vivant et de glorieuse mémoire l’empereur Charles cinquiesme de ce nom d’une part, et feu messire François de La Palud, lors abbé et seigneur dud. Luxeu, d’aultre part.

    31À la prinse de possession de laquelle souveraineté aud. Luxeu par feurent, lors vivantz messieurs les mareschal De La Baulme et président De Goistel, ad ce commis, fut, ausd. exposans lors présens, promis de les entretenir dès lors en avant par led. seigneur empereur et ses successeurs comtes de Bourgongne en telles et semblables libertés, immunités, exemptions et franchises qu’ilz avoient esté lors auparavant. »

    32• Comme dans le document de 1536, les habitants invoquent leur pauvreté et les frais de garde de la ville pour ne pas faire la montre d’armes.

    33« Et jaçoit que lad. ville soit limitrophe et située entre plusieurs pays, et d’austant plus onéreuse pour la garde d’icelle, et que lesd. exposans eulx mesmes facent lad. garde avec toutes réparations, et icelle à leurs grandz frais, sans récompance ny assistance de personne. » (Lettre au Gouverneur, 1562.)

    34« Monseigneur, comme par cy devant, les pauvres habitans de Luxeu, bien prestz à vous faire très humble service, ont toujours heu considération à votre seigneurie au respect de l’amitié fraternelle que pourtes à l’Illustrissime et révérendissime cardinal de Granvelle, leur bien aymé seigneur… » (Lettre à Monsieur de Thoraise, 1562.)

    35• Si les habitants de Luxeuil font la montre d’armes, il n’y aura plus personne pour faire la garde de la ville.

    36« vouleurs ou aultres ennemys y pourroient entrer en icelle piller ou rendre en la main et puissance de l’ennemy, chose redondant au très grand intérest et dommaige, non seullement de Sa Magesté, mais aussi de tout le Comté de Bourgongne, et à la totalle ruyne et destruction desd. exposans. » (lettre au Gouverneur, 1562.)

    37• Cette montre d’armes aurait bien eu lieu, si l’on en croit un passage de la lettre au Gouverneur. Elle se serait passée dans les champs, hors de la ville, sous la responsabilité de tous ceux qui peuvent porter des armes.

    38« Ce néantmoings le seigneur de Lomont, se disant avoir charge de vous, Monseigneur, le dimenche unziesme d’octobre 1562 aud. Luxeu, a faict ordonné ausd. exposans faire par devant luy monstres d’armes pour le service de Sa Magesté. À quoy comme très humbles et obéissans subjectz à icelle, ilz ont librement et d’ung bon vouloir obéy sans difficulté. Toutesfois, ayantz respect aux susd. promesses à eulx faictes à lad. prinse possession de lad. souveraineté, ilz ont treuvé estrange que led. seigneur De Lomont, n’ayant ad ce que dessus, esgard à luy, néantmoings souffisamment remonstré, a esleu et choisy pour mener aux champs et hors de lad. ville, non seullement leurs eschevins, par lesquelx leur républicque est gouvernée, mais aussi tous ceulx de lad. ville qui peullent pourter armes. » (Lettre au Gouverneur, 1562.)

    39Le mandement de montre d’armes est daté du 9 octobre 1562. Le dimanche matin 11 octobre, les échevins de Luxeuil sont convoqués par le seigneur de Lomont. Ce même dimanche, environ l’heure de midi, assemblée de la communauté à la porte du Chêne. Après discussion, les habitants acceptent de faire la montre d’armes. Il n’est pas précisé si elle a eu lieu ce même jour.

    Auteur

    • Louis Jeandel

      Instituteur retraité, chercheur en histoire locale dans le bailliage d’Amont, membre correspondant de la SALSA.
      Auteur des chapitres 4, 5 et 8 sur les troupes dans le bailliage d’Amont.

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    Hommes d’armes et gens de guerre du Moyen-Âge au xviie siècle

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    Hommes d’armes et gens de guerre du Moyen-Âge au xviie siècle

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    Jeandel, L. (2007). Chapitre 4. De la difficulté de lever des troupes au temps de Charles Quint et de Philippe II. In P. Delsalle & A. Preneel (éds.), Hommes d’armes et gens de guerre du Moyen-Âge au xviie siècle (1‑). Presses universitaires de Franche-Comté. https://doi.org/10.4000/books.pufc.44325
    Jeandel, Louis. « Chapitre 4. De la difficulté de lever des troupes au temps de Charles Quint et de Philippe II ». In Hommes d’armes et gens de guerre du Moyen-Âge au xviie siècle, édité par Paul Delsalle et Arnold Preneel. Besançon: Presses universitaires de Franche-Comté, 2007. https://doi.org/10.4000/books.pufc.44325.
    Jeandel, Louis. « Chapitre 4. De la difficulté de lever des troupes au temps de Charles Quint et de Philippe II ». Hommes d’armes et gens de guerre du Moyen-Âge au xviie siècle, édité par Paul Delsalle et Arnold Preneel, Presses universitaires de Franche-Comté, 2007, https://doi.org/10.4000/books.pufc.44325.

    Référence numérique du livre

    Format

    Delsalle, P., & Preneel, A. (éds.). (2007). Hommes d’armes et gens de guerre du Moyen-Âge au xviie siècle (1‑). Presses universitaires de Franche-Comté. https://doi.org/10.4000/books.pufc.44230
    Delsalle, Paul, et Arnold Preneel, éd. Hommes d’armes et gens de guerre du Moyen-Âge au xviie siècle. Besançon: Presses universitaires de Franche-Comté, 2007. https://doi.org/10.4000/books.pufc.44230.
    Delsalle, Paul, et Arnold Preneel, éditeurs. Hommes d’armes et gens de guerre du Moyen-Âge au xviie siècle. Presses universitaires de Franche-Comté, 2007, https://doi.org/10.4000/books.pufc.44230.
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