Un lieu de complexité et de contradictions

1Cette rencontre n’a pas été seulement – comme tout colloque – l’occasion de découvertes et d’échanges. Elle a aussi été un temps de décantation, de remise en cause. Il y a eu ainsi débat sur les définitions, qui en sortent enrichies. Tout est-il patrimoine ? Selon l’optique choisie, on le verra comme un héritage ou comme une dette. C’est en tout cas un ensemble de traces à interroger. Cela justifie pleinement la démarche d’archéologie industrielle qui remonte du présent des traces au passé d’un site. À la limite, l’activité industrielle ne se lit plus qu’en creux comme c’est le cas, désormais, pour la Rhodiaceta de Lyon-Vaise. La filature est présente, en quelque sorte, par défaut dans le paysage. Elle l’est aussi dans la mémoire des employés et des riverains. Un autre exemple nous a été proposé, celui du Pays haut de Longwy. La vallée sidérurgique a été évidée. Restent les cités sur le plateau, dont la position même désigne la place laissée vacante par les usines.

2Le patrimoine industriel est conjointement, nous a-t-on rappelé, matériel et immatériel. Le second volet, parfois oublié, renvoie à l’ensemble des savoirs et des conduites qui sont liés aux bâtiments et aux machines. Ce peut être aussi des manières d’appréhender les espaces de production et le travail lui-même, de se situer par rapport à eux. Culture d’entreprise ? L’expression est impropre. Disons plutôt que le fonctionnement d’un lieu d’industrie est inséparable de valeurs partagées ou conflictuelles. Elles nous sont presque toujours inaccessibles mais il est nécessaire de les supposer, ne serait-ce que pour éviter la tentation d’une histoire entièrement positiviste.

3Le colloque, par sa construction même, a confirmé d’autre part que l’étude du patrimoine industriel devait tendre à diversifier les regards. Aucune discipline ne revendique le monopole de l’étude et n’en a d’ailleurs les moyens. À parler franchement, l’interdisciplinarité vécue pendant ces trois journées n’est pas aussi large sur le terrain, bien que notre objet s’y prête plus que d’autres. Entre historiens des entreprises, architectes soucieux du bâti industriel, techniciens aptes à décrypter les machines et les procédés, ethnologues qui décomposent les tâches et les groupes, les compétences devraient se croiser efficacement. Ici, l’innovation du colloque aura été l’intervention de philosophes qui ont quelque peu ébranlé les certitudes.

4Le « moment patrimonial » mérite, a-t-il semblé, plus d’attention qu’il n’en a reçu des chercheurs. Il faudrait saisir la chronologie fine, ou brutale, de la cessation définitive d’activité qui fait basculer un site dans l’incertitude post-industrielle. Après l’arrêt des fabrications, le « travail du deuil » s’effectue peu à peu. Fin des machines, départ des hommes, autant de silences additionnés. La très grande majorité de ces établissements condamnés ont un destin de friches, ce sont des ruines à nettoyer. Quelques-uns trouvent une nouvelle vie, un nouveau sens dans la patrimonialisation. Que se passe-t-il dans cet entre-deux ? Comment reconstituer et expliquer cette bifurcation de l’histoire ? D’autre part, événement rare mais passionnant, quelques entreprises vivantes deviennent « patrimoniales ». Elles conjuguent ce qui est partout ailleurs contradictoire, l’activité manufacturière et une forme de muséification. Exemple souvent cité, et qui mérite de l’être, les forges de Syam dans le Jura. Cette entreprise innovante et reconnue comme telle exploite des matériels et des savoir-faire élaborés dans les années 1930. Elle est dans le siècle et extérieur à lui. On la visite comme atelier actif et comme un conservatoire dynamique de techniques. D’autres exemples d’une même confusion (créatrice) des rôles existent certainement, en dehors de l’artisanat et des entreprises historiques vouées au marché de la restauration des monuments.

5Notre démarche d’étude prend le site comme objectif. Ce choix caractérise si bien l’archéologie industrielle qu’on s’interroge peu sur lui. Le plus frappant, sans doute, tient au résultat visible : une addition de monographies. De là, la difficulté à penser la série, à changer aussi d’échelles quand il convient. Si le site est premier, il ne se comprend bien que dans ses relations avec son environnement industriel. Davantage, le territoire peut même devenir le sujet de l’approche patrimoniale ; plusieurs communications en ont apporté la preuve. Cette attitude d’esprit commence à se répandre. Les spécialistes du patrimoine industriel découvrent tardivement la fécondité d’une grande absente de leur rassemblement : la géographie. Aux territoires que crée l’industrie par son mouvement même et dont le site retenu ne peut être définitivement abstrait, s’ajoutent des territoires construits par le mouvement patrimonial. Ainsi, la préservation et la valorisation de plusieurs éléments industriels en Lorraine – les mines de fer de Neufchef, le haut fourneau d’Uckange, les Grands Bureaux et le château de Wendel à Hayange – sont en train de créer, par l’effet du voisinage et de la logique productive, une chaîne cohérente. C’est dire que pour le temps présent, où les témoignages existent, nous devons être attentifs à la « conscience de place » qui fonde, parmi d’autres facteurs, la pertinence des découpages de l’étude.

6Pour les installations les plus récentes, chacun sait que la collecte de la mémoire des acteurs est un préalable, parce qu’elle est périssable. C’est aussi une chance d’être au plus près de la réalité du travail. Non qu’il faille mythifier les souvenirs ; ils sont justiciables du même traitement critique que toutes les autres sources mais ils révèlent un moment obscur de l’entreprise, aident à pénétrer un dispositif technique inattendu. Ils donnent surtout, même magnifiés, une entrée irremplaçable dans le quotidien du travail. Qu’il s’agisse des pratiques techniques ou des relations sociales, il est aisé de comprendre qu’il y a plusieurs mémoires, selon le statut professionnel de l’interlocuteur, la durée de sa présence à l’usine. La vision des lieux dépend de la position de l’observateur. Même à l’échelle du groupe ouvrier, il vaudrait mieux parler d’un faisceau de mémoires segmentées, parfois désenchantées. Le « mouvement ouvrier » servait jusque dans les années 1970 de liant et de facteur d’unification. Le syndicat fonctionnait comme un intellectuel collectif. Ceux qui parlent encore aux chercheurs sont généralement d’anciens cadres de ces organisations. Désormais, la mémoire militante s’efface ou se cache, comme si elle était discréditée. Il faut la conserver pour ce qu’elle est, faire fructifier même sa part d’émotion et de fierté.

Que peut le patrimoine industriel ?

7Avant d’envisager quelques fonctions du patrimoine industriel, il est utile d’inventorier les raisons qui l’empêchent souvent de voir le jour. Malgré des décennies d’effort (un demi-siècle même dans le Royaume Uni), il n’est pas évident – et peut au contraire paraître étrange à nos contemporains – de donner à des bâtiments industriels, surtout aux plus récents, le statut de monuments historiques. Or le temps de la conviction, de l’adhésion, est évidemment beaucoup plus long que celui de la destruction, particulièrement dans un espace urbain mesuré. Comme il est délicat, sauf s’il y a consensus, d’anticiper sur l’arrêt définitif d’un établissement de production, la course risque fort d’être perdue. D’autre part, l’industrie vit d’innovations. Elle est essentiellement dynamique, parfois cannibale et s’oppose au patrimoine comme le flux se distingue du stock. Conserver un atelier obsolète dans un site manufacturier qu’on pourrait utilement remanier, garder des machines inutiles dans un hangar, c’est certainement gaspiller de l’argent et perdre du terrain, dans tous les sens du terme. Pour le précédent Pdg de Renault, la marque et les voitures suffisent à définir son entreprise ; on sait tout juste où sont les usines. Les exemples étrangers qui nous ont été présentés dans cette rencontre et des réussites indéniables du côté français montrent que ce comportement anti-historique n’est pas inévitable. Il ne faut pas désespérer de la capacité d’évoluer des entrepreneurs et des décideurs publics, comme de notre pouvoir de persuasion. La résistance ou l’incompréhension n’est pas l’apanage du milieu industriel et des cercles politiques ; quand il s’est agi, nous a-t-on raconté, de sauver le lavoir à mines de Namur, une large rumeur courait la région : « Pourquoi réhabiliter ce monstre ? ». À ces données de base s’ajoute une conjoncture culturelle peu favorable au patrimoine industriel. Dans toute l’Europe, l’époque n’est plus à l’exaltation des sciences et des techniques. Les craintes et les critiques les mettent régulièrement sur la défensive. L’industrie a toujours été ambivalente, dans notre civilisation, exerçant sa fascination et suscitant la détestation. Mais elle paraît entraînée, à mesure qu’elle s’étiole sous sa forme et ses implantations traditionnelles, sur le versant sombre de son image.

8La première fonction du patrimoine industriel est conservatrice. L’enjeu en effet est de garder des lieux, des équipements et des savoirs. À première vue, le musée s’impose, qu’il soit d’entreprise, de site ou de techniques. On a vu se banaliser en France, dans les années 1980, l’expression d’éco-musée, appliquée à une branche d’industrie présente localement. Ce fut souvent un abus de langage, qui faisait perdre la richesse de cet outil communautaire, tel que Georges-Henri Rivière l’avait inventé. L’avantage en retour était de donner une sorte de modernité à un mot aux connotations passéistes et fossilisées. Sans collection – quand les machines ont disparu – pouvait-on d’ailleurs parler de musée ? L’argument venait cette fois des gardiens du Temple. Ainsi, acceptée ou déniée, voire impossible, la transformation d’un site industriel en musée aura été et demeure un passage obligé du bâtiment au monument. La conservation n’est pas neutre, dans la mesure où elle change radicalement le statut de ce qui est protégé. Le degré suivant relève de la restauration, qui restitue l’état initial ou prétend le faire. Le patrimoine industriel ne devrait pas s’exonérer, sur ce point, des contraintes que le patrimoine classique s’est donné : minimalisme, visibilité, réversibilité de l’intervention. On sait que d’autres facteurs jouent, dans le sens d’un réemploi qui ne se soucie guère des préceptes ci-dessus énoncés.

9Le patrimoine industriel a une ambition plus haute, même si elle est rarement remplie : aider à sortir de la crise là précisément où ces lieux de travail ont été frappés. Ce peut être accompli d’une manière peu respectueuse de la vérité du travail. Pour accompagner « les derniers jours de la classe ouvrière », on tente d’euphémiser le désastre. On veut verdir les friches ou adoucir les pentes des « découvertes », transformer un chevalement en observatoire et peindre en rouge un haut fourneau pour animer le paysage. C’est la beauté faite au mort. On peut respecter cette vision consolatrice, sans y adhérer. De façon moins équivoque, le patrimoine industriel peut développer une fonction créatrice, comme le démontrent, par exemple, les réussites en Écosse ou en Italie. En ce sens, une démarche structurée et non isolée en faveur de ce patrimoine crée une accumulation de ressources, matérielles et immatérielles à la disposition d’une renaissance locale de l’industrie. C’est aussi, dans ce cas, un facteur de dynamisme social, voire de consensus. Enfin, il ne faut pas négliger l’élan plus que symbolique que l’industrie du patrimoine est susceptible de donner à la reconquête d’emplois.

Explorer de nouveaux chemins

10D’abord, construire, ou reconstruire des alliances. La configuration de recherche où toutes les disciplines concernées seraient présentes, des spécialistes des matériaux aux ethnologues, est pratiquement inaccessible. Il n’en demeure pas moins que le rassemblement des compétences doit demeurer notre horizon de travail. En France du moins, les architectes qui dans les années 1970-1980 ont souvent été plus que des partenaires, des précurseurs, semblaient avoir délaissé le champ. Les sciences sociales, bien installées dans leurs écoles après 1968, avaient été, entre autres, un vecteur de sensibilisation, une forme d’approche du patrimoine industriel. Elles avaient, depuis lors, perdu du prestige… ou de l’utilité. Un mouvement inverse se dessine. Les historiens et technologues qui n’avaient jamais pris leur parti de ce retrait ne peuvent que s’en réjouir. S’agissant du milieu des entreprises, nous sommes encore loin, en France, d’une alliance quelconque. Vingt-cinq ans après, la question se pose presque dans les mêmes termes que lors de la fondation du CILAC : comment franchir l’obstacle de l’indifférence voire de l’hostilité ? Des contacts individuels aboutissant à des succès ponctuels sont certes encourageants ; ils n’ont heureusement pas manqué. Pour aller de l’avant, il faudrait faire évoluer la perception que les entreprises – les petites plus encore que les grandes – ont de leur propre histoire. Les convaincre, par exemple, que la sauvegarde – en attendant mieux – d’un matériel hors d’usage mais crucial pour l’histoire des techniques est une des missions de ces entreprises qui se disent volontiers « citoyennes » et que cette aventure est, comme on dit dans ce milieu, « gagnant-gagnant ». Encore faut-il que des obstacles administratifs et fiscaux ne viennent pas casser le mouvement et découragent les meilleures volontés. Une association d’industriels Patrimoine et mémoire d’entreprises, actuellement présidée par François Labadens, s’est créée il y a peu avec ces objectifs. Des patrons parlent aux patrons. C’est sans doute la formule qui a le plus de chance d’aboutir. Il est vrai que les promoteurs de cette initiative sont des compagnons de longue date des historiens du patrimoine industriel et ont pris leur part aux réussites du mouvement.

11Nous n’avons pas, depuis vingt-cinq ans, abordé de front la question politique, au sens le plus large du terme. Quelle place tient-elle dans le patrimoine industriel et comment se situer par rapport à elle ? Éviter de répondre n’était que prudence et bon sens. Les opérations réussies ont toujours transcendé les clivages partisans et les calendriers électoraux. Mais dans la mesure où nous sommes dans le monde, peu familier aux historiens, de la « recherche appliquée », de la « demande sociale », il n’est pas bon d’ignorer trop longtemps que l’instance politique traverse notre champ. L’expérience nous y ramène de toute façon. De premières réflexions ont été échangées à l’occasion de ce colloque. La matière même dont nous traitons est irriguée par la politique. Des sites ont été bâtis selon une idéologie tellement forte que l’approche patrimoniale ne peut que suivre ce fil d’explication. Cela s’entend aussi bien de certaines créations de type « paternaliste » que des plus spectaculaires réalisations industrielles des économies étatisées. Progressiste ou répressif, utopique ou pragmatique, le propos de l’entrepreneur se traduit alors dans l’architecture et la disposition des lieux. À nous de le lire, sans sur-interpréter. Car il est vrai qu’un usage inconsidéré et simpliste des intuitions de Michel Foucault, par exemple, a pu discréditer cette vision des espaces de travail. La monographie s’avère à nouveau nécessaire et insuffisante. C’est certainement à une autre échelle que l’on peut apprécier la singularité ou l’exemplarité de tels ensembles. Faire ressortir ce que le patrimoine industriel recèle de politique est une première étape. Il convient aussi d’étudier, avec toutes les précautions utiles, les politiques à l’égard de ce patrimoine. L’État est le premier concerné. Le recul est suffisant pour commencer à construire cette histoire, entre intentions et effets. Mais il faudra de plus en plus décrypter les politiques patrimoniales des collectivités locales, puisque la décentralisation semble s’engouffrer sur ce terrain. Autrement dit, les rapports entre associations, administration et pouvoirs politiques méritent analyse. Nous serons peut-être mieux armés pour l’avenir, d’y avoir songé.

12L’art et le patrimoine industriel entretiennent des relations complexes. D’un côté, il a fallu se défendre de l’idée classique du beau pour se persuader de la valeur d’une usine comme lieu de mémoire et objet d’une sauvegarde. C’était faire l’éloge de la banalité. En regard, les premiers champions de la cause ont eu l’excellente idée, pour gagner les suffrages, de mettre en avant des réussites architecturales incontestables, vite appelées « cathédrales de l’industrie ». Les deux discours – contrairement à ce que l’on pouvait craindre – se sont épaulés sans se nuire. Est-ce suffisant ? Le temps n’est-il pas venu de réfléchir à l’esthétique du patrimoine industriel qui fonde pour partie notre attachement, au moyen de former ou de faire évoluer le goût de ceux qui ne saisissent pas l’élégance d’une halle métallique, la pureté des lignes d’un rotor ou d’un silo ? À défaut ou en accompagnement d’une visite, l’image constitue certainement l’instrument de cette conquête des esprits. Les auteurs de livres sur le patrimoine industriel l’ont bien compris. Les images, généralement des photographies mais parfois des films, peuvent séduire. Elles ont surtout l’avantage de faire comprendre l’état originel des lieux, la disposition des équipements, voire la place et les gestes des ouvriers. Utiles à cette pédagogie d’acclimatation, elles ont aussi – le colloque en a fait une démonstration de plus – l’intérêt de fournir des sources aux chercheurs. Le travail de terrain s’en trouve encouragé quand des traces matérielles viennent corroborer – ou contredire – l’information iconographique. L’image peut être aussi le seul vestige d’un équipement ferraillé ou de l’état ancien d’un local. Enfin, l’image n’étant jamais neutre, elle indique ce qu’on a voulu montrer et la manière de le faire. Par là elle est un témoignage sur l’appréciation ou la dépréciation des lieux et des tâches qui s’y pratiquaient. N’est-ce pas là aussi un élément de la chaîne patrimoniale ?

13Ce colloque a manifesté le souci de faire vivre ce qu’on pourrait appeler l’Internationale du patrimoine industriel. Le TICCIH est notre maison commune mais bien d’autres liens devraient être établis. La thématique des « routes » un moment en faveur pourrait-elle être un support ? Pourquoi ne pas développer une pratique du jumelage qui, dans d’autres secteurs, donnent de bons résultats ? Les représentants des organismes publics en charge du patrimoine industriel ont pris l’habitude de se concerter, à l’échelon européen. Ces experts échangent l’information, établissent même des projets multilatéraux. Les rencontres d’associations, plus difficiles, certes, à mettre sur pied, devraient être encouragées. Le lobbying fait parti du jeu, pour sauver un grand site ou faire avancer la législation en se calant sur la situation la plus favorable. Il faut convenir que l’échange dépasse rarement les limites de notre continent. Question d’argent ? Sans doute, mais le problème principal n’est pas là. La notion de patrimoine industriel est-elle universellement reçue et universalisable ? Dans le Tiers-Monde, l’industrie et ses traces ne sont-elles pas autrement perçues que dans les pays les plus anciennement développés ? Là bas l’industrialisation a été rapide, efficace mais brutale. Elle a gardé, en Afrique du moins ou en Amérique latine, quelque chose de son origine coloniale. Elle apparaît comme un formidable accélérateur de puissance, en même temps que le symbole de l’extorsion, de l’échange inégal et de la pollution. L’industrie, sous ses formes ordinaires, quitte l’Europe et va là où la tradition est tout autre. Les pays « émergents » et ceux qui ont du mal à suivre portent des cultures où les techniques, le profit, le sens du temps n’ont pas la même place que sur le Vieux Continent, dans l’échelle des valeurs. Sans chercher plus loin que dans l’ex-Empire français, la future nation kanak aura-t-elle, sur le patrimoine minier du nickel le même regard que le nôtre ? Il serait temps de regarder plus loin que de l’Atlantique à l’Oural et d’engager un dialogue peut-être périlleux mais nécessaire…