1Historien de formation, j’ai été associé au cours des années 1990 à la conduite de la politique du patrimoine en Wallonie en tant que directeur de cabinet du ministre régional compétent, et cela pendant un peu plus de trois années en deux phases (1992-93 et 1998-99). Depuis, je dirige un organisme régional public impliqué dans la mise en œuvre de cette politique et c’est donc en tant qu’acteur de terrain que je vais présenter les grands axes de la réaffectation du patrimoine industriel en Wallonie.

I. La Wallonie et son patrimoine bâti

2Je sais par expérience que même dans une rencontre du niveau de celle-ci et même en France, il n’est pas inutile de rappeler à l’auditoire, en guise de préambule indispensable, la fédéralisation progressive de la Belgique entamée depuis 1970, pour trouver une solution à plusieurs décennies de conflits linguistiques et idéologiques par des transferts croissants de compétences et de moyens d’une part vers trois Régions géographiques (Flandre, Bruxelles, Wallonie) qui gèrent aujourd’hui, pour faire bref, principalement l’économie, les pouvoirs locaux, les infrastructures, les transports ; et d’autre part vers trois Communautés linguistiques (flamande, francophone, germanophone) qui gèrent essentiellement l’enseignement et la culture1.

3Pour bien fixer le caractère fédéral du nouvel État belge ainsi remodelé au fil de quatre grandes réformes institutionnelles (1970, 1980, 1988 et 1993), je dirai seulement qu’ensemble, les six Régions et Communautés ont la responsabilité de près de 60 % des dépenses assumées jadis par l’État central, et qu’elles disposent chacune de leurs propres parlement, gouvernement, législation, administration, recettes et budgets.

4Dans ce paysage institutionnel dont la complexité reflète celle des composantes de l’État, rien n’est simple de surcroît en terme de répartition de compétences entre niveaux de pouvoir. C’est ainsi que, pour des motifs qu’il serait intéressant mais trop long de détailler ici, les trois Régions sont également compétentes depuis 1989 pour le patrimoine architectural et archéologique, géré avec l’aménagement du territoire, mais pas pour les musées, qui sont restés sous la tutelle des Communautés avec la culture.

5Ce transfert de compétences, que beaucoup de régionalistes wallons voudraient voir complété par un transfert des musées, a permis surtout, en Wallonie, au budget régional pour le patrimoine d’être multiplié par six depuis la régionalisation : les moyens sont passés de 7,1 millions d’euros en 1989 à 43,3 millions d’euros en 2003, dont environ 24 millions sont affectés directement à la restauration de monuments sous forme de subsides.

II. Les outils de la politique du patrimoine

6La Wallonie compte aujourd’hui, sur une superficie et pour une population similaires à celles de la Région Provence-Alpes-Côtes d’Azur, 2 800 monuments classés dont un peu moins de 3 % relèvent du patrimoine industriel. Parmi ces 2 800 monuments, cent sont reconnus par la Région comme patrimoine exceptionnel, parmi lesquels quatre éléments de patrimoine industriel. Enfin, quatre monuments wallons ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO, dont un vestige de patrimoine industriel, les ascenseurs hydrauliques du canal du Centre en Hainaut.

7Les mesures de protection du patrimoine architectural wallon consistent d’abord dans l’existence d’un inventaire complet recensant quelques 30 000 constructions jugées dignes d’intérêt (37 volumes réalisés de 1965 à 1999 et en cours de réactualisation), auquel s’ajoutent progressivement ces dernières années des inventaires thématiques dont plusieurs portant sur le patrimoine industriel (ouvrages hydrauliques, fours à chaux, moulins...). Les constructions les plus remarquables peuvent être inscrites, en cas de menace, sur une liste de sauvegarde qui les préserve de toute atteinte durant une année, avant leur éventuel classement.

8Comme dans les pays voisins, le classement implique de fortes contraintes mais ouvre aussi l’accès à des subsides publics à la restauration des monuments classés, qui sont parmi les plus élevés d’Europe puisque les taux sont de 60 % (montant de base), 80 % (si il y a un intérêt collectif aux travaux de restauration) et même 95 % (pour le patrimoine exceptionnel), auxquels viennent encore s’ajouter des interventions communales et provinciales très nettement moins élevées toutefois. II n’empêche que l’ampleur de ces aides publiques pour la restauration des parties classées d’un édifice protégé est assez remarquable semble-t-il.

9Les acteurs publics régionaux de la politique du Patrimoine sont le Cabinet du ministre où se trouve toujours le pouvoir de décision, la Commission des monuments, sites et fouilles qui rend des avis dans la plupart des procédures que met en œuvre la Division du Patrimoine de l’administration régionale (en terme de classements, de travaux de restauration et de fouilles), et enfin, à côté de celle-ci, l’Institut du Patrimoine que je dirige.

10Organisme régional public créé en 1999, l’Institut du Patrimoine wallon comprend une trentaine de collaborateurs, et se caractérise par sa souplesse et son autonomie élevées, comparées à celles de nos collègues de l’Administration qui sont intégrés dans une structure centralisée. L’Institut a trois missions spécifiques complémentaires à celles de l’administration.

11Sa première mission consiste à aider des propriétaires privés ou publics à restaurer leur bien classé et à définir avec eux, s’il y a lieu, une réaffectation contemporaine. Cette mission d’assistance s’exerce actuellement sur une petite centaine de monuments sélectionnés par le Gouvernement régional en fonction des difficultés que rencontrent leurs propriétaires et donc des menaces de dégradation qui pèsent sur ces monuments, qui sont parfois de véritables « chef d’œuvre en péril » pour reprendre le titre d’une célèbre émission télévisée du siècle dernier.

12La deuxième mission de l’Institut s’inspire en quelque sorte de celle assumée par la Caisse des Monuments nationaux en France, puisqu’il s’agit de valoriser des monuments ou des parties de monuments classés appartenant à la Région, de les restaurer s’il y a lieu et le cas échéant de participer à leur gestion. Certaines de ces propriétés régionales sont des monuments du patrimoine industriel : les Moulins de Beez à Namur, le charbonnage du Bois du Cazier à Marcinelle (Charleroi), les forges de Mellier à Léglise (Luxembourg).

13Enfin, l’Institut assure aussi la gestion du Centre des Métiers du Patrimoine de la Paix-Dieu, situé dans une ancienne abbaye cistercienne en cours de restauration à Amay, non loin de Liège. II s’agit ici d’assurer la conservation et la transmission des savoir-faire en organisant des stages de perfectionnement aux métiers du patrimoine à destination des professionnels du secteur de la construction et des classes d’éveil aux métiers du patrimoine à destination des élèves de l’enseignement secondaire inférieur. Dans le cadre du premier volet de cette mission, un des principaux partenaires institutionnels de l’Institut n’est autre que l’École d’Avignon, référence incontestée en la matière.

III. Le patrimoine industriel de la Wallonie

14La Wallonie a connu un passé industriel prestigieux. La richesse du sous-sol (le charbon...), l’invention des techniques (la machine à vapeur, l’électricité...), la proximité des voies de communication (fleuves, canaux, chemin de fer...) se sont conjuguées pour y favoriser une ère de prospérité économique. Au XIXème et au XXème siècle, beaucoup d’industries se sont développées : charbonnages, métallurgie, sidérurgie, industries textiles... Mais, à partir du milieu du XXème siècle, les crises se sont succédées et à l’image d’autres régions de « vieille industrialisation », la Wallonie a « hérité » de sites d’activités économiques désaffectés.

15En effet, première région du continent marquée par la révolution industrielle, la Wallonie a également été profondément touchée par les crises charbonnières, sidérurgiques et textiles des années 1950 et 1960 : abandons spectaculaires, vastes et fortement concentrés dans quelques régions, essentiellement urbaines.

16La Wallonie a aussi payé le prix de la politique de désurbanisation forcenée pratiquée du début des années 1960 au milieu des années 1970 où régnait la spéculation immobilière. C’est l’époque à laquelle de nombreux commerces de gros et entreprises s’installent dans la périphérie, à proximité des axes de circulation rapide. Quant à la récession économique des années 1970 et 1980, elle a provoqué une désindustrialisation des bassins économiques traditionnels essentiellement le long du sillon Sambre et Meuse.

17C’est ainsi que le bassin carolorégien et l’agglomération liégeoise sont marqués par un nombre important de sites désaffectés liés principalement aux anciens sièges d’exploitations charbonnières, aux secteurs de la sidérurgie et de la construction métallique. La région du Centre et celle de Mons présentent elles aussi un grand nombre de sites reflets des séquelles des activités passées des secteurs tels que la pétrochimie ou la fabrication métallique pour l’une et la verrerie, la chimie ou la papeterie pour l’autre. À Verviers enfin, la crise du textile avait également laissé quantité de vastes bâtiments industriels vides2. Au total, la Wallonie compterait encore aujourd’hui 9 000 hectares de friches industrielles, soit environ 0,5 % du territoire wallon, situés en majorité sur le sillon Sambre et Meuse-Vesdre.

18La politique des sites d’activités économiques désaffectés est une vieille histoire. Confrontée à la crise du charbon qui a laissé en héritage quelques 520 friches, la Belgique s’est dotée dès 1967 d’un premier outil permettant d’assainir les sites charbonniers. À l’époque, près de 4500 hectares étaient en friches, soit 10 % du territoire des communes confrontées au problème. Les premières actions d’assainissement concernèrent essentiellement les terrils. Mais très vite il apparut que l’assainissement était trop limitatif, certains sites présentant des potentialités de rénovation. Par ailleurs, la crise persistant, tous les secteurs d’activités étaient désormais concernés. S’attacher dès lors aux seuls sites charbonniers devenait un objectif trop limité.

19À partir de 1978, les législations s’inscrivent davantage dans le courant de la rénovation et mettent en place des procédures permettant non seulement l’assainissement mais aussi la rénovation des bâtiments et leur réutilisation à d’autres fins. Cette fois, tous les sites d’activité économique désaffectés sont concernés : anciennes gares, commerces abandonnés, vieux bassins de décantation, ateliers délaissés ou vastes complexes sidérurgiques.

20En 1997 enfin, la Région wallonne a adopté une procédure supplémentaire en introduisant dans sa réglementation la notion de « site d’intérêt régional » (SIR), afin d’éliminer rapidement du paysage des sites particulièrement désastreux pour l’image de la Wallonie. La procédure SIR ne concerne que l’assainissement d’un certain nombre de chancres, limitant l’objectif à une dépollution visuelle, sans choix précis quant à la réutilisation future du site. Le délai moyen d’assainissement est alors ramené à un an et demi, contre sept ans et demi en moyenne dans le cadre de la procédure normale. Une soixantaine de friches ont ainsi été retenues dont 49 classées prioritaires3.

21À ce jour près de 700 sites industriels désaffectés ont fait l’objet d’une procédure ou d’un début de procédure visant à leur assainissement ou à leur rénovation. Et près de 300 d’entre eux ont pu être recyclés suite à l’intervention des pouvoirs publics, ce qui, sur plus de 2800 sites officiellement répertoriés, est à première vue un peu maigre. Mais bon nombre d’autres friches (généralement plus petites ou plus urbaines) ont aussi été récupérées au fil du temps par des particuliers ou par des entreprises, avec ou sans rénovation, sans pour autant entrer dans le processus de réhabilitation subventionné par les pouvoirs publics.

22Parallèlement à cette politique d’assainissement des friches industrielles, les autorités ont peu à peu accepté le classement comme monument historique de certains témoins de l’histoire industrielle de la Wallonie, puis la valorisation de ce patrimoine industriel surtout lorsqu’une réaffectation pouvait être envisagée. Mais ce type de démarche ne s’est pas imposée d’emblée.

23Au contraire, il a fallu en Wallonie comme ailleurs un lent processus de sensibilisation aux monuments du patrimoine industriel4, dont on peut situer les débuts en 1975 avec une exposition sur « Le règne de la machine », suivie par une série de colloques en 1977, 1982, 1985, une nouvelle exposition en 1987 sur « Le Patrimoine industriel et sa reconversion » et enfin en 1990, dans la foulée de la régionalisation de la politique du patrimoine, la réalisation d’un premier inventaire de 264 sites industriels wallons d’intérêt historique.

24J’étais directeur de cabinet du Ministre Robert Collignon lorsque nous avons décrété que 1994 serait l’année du patrimoine industriel en Wallonie, ce qui s’est traduit par un nouvel inventaire de 1 310 sites anciens cette fois, dont 120 ont été ensuite sélectionnés pour leur valeur historique ou architecturale5, par une publication de prestige sur ces monuments6, par leur mise en valeur lors des Journées du Patrimoine7 et surtout par l’opération des « Moulins de Beez » que j’évoquerai plus loin.

IV. Les voies de la réaffectation

25Les pistes de réaffectation du patrimoine industriel explorées par les autorités en Wallonie depuis les années 1990 – je dis les autorités puisque force est de constater le peu d’initiatives privées dans ce domaine – se sont orientées dans plusieurs directions somme toute assez « classiques » : locaux administratifs, logements sociaux, valorisation touristique, culturelle ou éducative.

26Meilleur exemple en Wallonie de valorisation d’un monument industriel en locaux publics, les Moulins de Beez à Namur furent réaffectés par la Région, sur le modèle des usines Motte à Roubaix, en centre d’archives, abritant également deux musées, un auditorium, et les locaux d’un cabinet ministériel et de plusieurs administrations. Cette réalisation, décidée par le gouvernement régional pour servir d’exemple dans le cadre de l’Année wallonne du patrimoine industriel, fut achevée en 1998 et a reçu un Prix Europa Nostra en 2001.

27Les reconversions de bâtiments du patrimoine industriel en logements sociaux (HLM) sont nombreuses dans la région de Verviers, où les responsables de la société locale de logement social ont fait œuvre de pionniers à cet égard dans les années 1980 déjà. On leur doit quelques avancées très significatives sur les plans urbanistique et patrimonial au travers de projets de transformation d’anciennes usines textiles en immeubles de logement, en liaison avec les stratégies de rénovation urbaine de l’époque. La société d’habitations sociales « La Régionale Verviétoise » est intervenue ainsi dans plusieurs communes, à Verviers (« Maison Closset », puis usines « Au Chat » et « Bouchoms » aujourd’hui), à Dison (usines Tiquet, Wasson puis Rodeco), à Limbourg enfin (usine Bodeux). Dans la plupart des cas, les architectes ont tiré parti de la structure des bâtiments industriels pour y implanter tout ou partie des nouveaux logements.

28On retrouve également à Verviers un des nombreux exemples wallons de valorisation touristique du patrimoine industriel, avec l’ancienne fabrique de draps et filature de laine Bettonville devenue le Centre touristique de la Laine et de la Mode. Dans le même ordre d’idées, le charbonnage de Bois-du-Luc à La Louvière a été transformé en écomusée régional du Centre, consacré à l’histoire minière, et celui du Bois du Cazier à Charleroi est devenu un espace touristique et de mémoire, dédié à l’histoire de la mine et à la catastrophe du 8 août 1956 qui y fit près de 300 victimes.

29Sur le site des anciennes cristalleries du Val Saint-Lambert à Seraing, la commune a installé un Centre d’interprétation de l’histoire du cristal, aménagé dans une partie de l’ancienne abbaye elle-même déjà reconvertie en bureaux au XIXème siècle. En région liégeoise également, on peut encore citer le charbonnage de Blégny (ouvert au public dès le lendemain de la cessation de son activité économique à la fin des années 1980).

30D’autres charbonnages encore ont trouvé, à la fin des années 1990, une nouvelle vie : je songe au site du Grand Hornu près de Mons (fig.5), œuvre architecturale d’une grande qualité, devenu le musée d’Art contemporain de la Communauté française et à la reconversion, grâce au talent de l’architecte français Jean Nouvel, des bâtiments du charbonnage du Crachet à Frameries (en région montoise également) qui abrite désormais le « PASS », Parc d’aventures scientifiques sur le modèle de la Cité des Sciences de La Villette.

V. Les pistes explorées par l’IPW

31Dans le cadre de sa mission d’assistance aux propriétaires de monuments, l’Institut du Patrimoine Wallon travaille actuellement sur une liste de nonante-quatre monuments historiques dont neuf monuments de patrimoine industriel : moulins, fours à chaux, anciennes brasseries, etc.

32J’en épinglerai quatre, et d’abord les Forges de Mellier dans la province de Luxembourg, au milieu de la forêt ardennaise : ces anciennes forges du XVIIème siècle sont propriétés de la Région wallonne et gérées par l’Administration des Ressources naturelles et de l’Environnement, avec laquelle l’IPW tente de définir une solution pour sauver ce site classé patrimoine exceptionnel de Wallonie, d’abord en convainquant les responsables des Eaux et Forêts de continuer à utiliser les lieux.

33À Ath, l’Institut s’est préoccupé du sauvetage de la brasserie Rivière, ancienne brasserie construite en 1857, qui avait appartenu à un maître de carrières. Restaurée directement par l’IPW, devenu propriétaire en 2000, elle attend son rachat par un investisseur immobilier.

34Autre monument du XIXème siècle, le charbonnage du Hasard à Visé, au nord de Liège, se compose d’une tour, d’un puits « Belle-Fleur », d’un château et d’une cité ouvrière. Ici, l’IPW recherche, avec la municipalité – propriétaire des terrains environnants – et le propriétaire privé, un investisseur immobilier intéressé par les perspectives de réaffectation en centre d’affaires.

35Enfin, l’IPW a été chargé du sauvetage d’un bâtiment inauguré en 1954 et financé par les crédits du plan Marshal, le triage-lavoir de Binche (fig.6). Cet édifice, fort de ses 7 500 m² de béton, 1 000 tonnes d’acier, 72 000 m² de coffrage et 3 500 m² de surfaces vitrées, est à l’abandon depuis 1969. Ses systèmes d’ossatures intégrales en béton armé, sa fondation sur pieux Franki, la gare souterraine, ses grandes verrières en verre dépoli font de cette infrastructure une construction exceptionnelle dans l’architecture industrielle des charbonnages ; un bâtiment devenu unique dans les bassins houillers du Nord, du Pas-de-Calais, du Hainaut, de la Meuse et de la Campine, affichant une réelle recherche esthétique et un énorme potentiel de réaffectation sur quelque 19 000 m².

36La ville de Binche ne souhaitant plus voir un chancre à ses portes, avait racheté le lavoir pour le franc symbolique en 1997 et introduit une demande pour obtenir une subvention afin de raser le site. En décembre 2000, le Gouvernement wallon avait inscrit les crédits, soit 2 millions d’euros, pour la démolition du bâtiment. C’est alors que l’Institut du Patrimoine wallon a proposé à son ministre de tutelle de l’inscrire sur la liste de sauvegarde ainsi que sur la liste des biens sur lesquels l’IPW exerce une mission d’aide aux propriétaires. Cette procédure a suspendu la démolition décidée l’année précédente et l’Institut a alors eu un an pour proposer un montage financier qui permettrait de préserver et de réaffecter le bâtiment. Les efforts de l’Institut ont dès aujourd’hui été couronnés de succès puisqu’une société mixte de droit public a été constituée avec l’intercommunale IDEA, la SA SPAQuE et deux partenaires privés et qu’une nouvelle demande a été rentrée au Gouvernement wallon, avec succès, pour obtenir un co-financement européen, non plus pour la démolition, mais pour la réaffectation du triage qui devrait être multifonctionnelle : dépôt d’archives, dépôt du Service de géologie et centre des métiers d’art sur crédits publics, le solde des surfaces étant proposé au secteur privé.

37Cet exemple illustre le mieux le fait que s’il existe en Wallonie indéniablement un certain savoir-faire en matière de restauration et de réaffectation du patrimoine industriel, particulièrement par sa valorisation sociale, touristique et culturelle, l’Institut du Patrimoine wallon, quant à lui, tente de développer davantage des projets de type économique en s’efforçant de privilégier les difficiles partenariats avec le secteur privé.