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Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale

 | 
Inès Pactat
, 
Claudine Munier

Pays de Loire

Le verre creux du VIIIe au XIe siècle dans la vallée de la Loire moyenne et de la basse vallée de la Vienne. Essai typo-chronologique et archéométrique

Céline Aunay, Amélie Aude Berthon, Bernard Gratuze, Magalie Guérit, James Motteau et Inès Pactat

Résumé

Résumé. Ces dernières années, plusieurs petits ensembles de verre creux ont été mis au jour sur des sites d’habitat alto-médiévaux installés le long de la Loire et de la Vienne. Leur étude a permis de renouveler et de réactualiser nos connaissances sur le mobilier en verre carolingien, jusqu’alors représenté par des collections numériquement importantes, provenant de sites urbains ou élitaires (Tours, Blois et Doué-la-Fontaine). Nous proposons ici une synthèse des données à la fois typo-chronologiques et archéométriques sur le verre creux daté entre les VIIIe et Xe siècles en Val de Loire.

Texte intégral

Introduction

1Malgré des publications épisodiques de lots plus ou moins modestes, le verre creux demeure mal connu en France aux VIIIe-XIe siècles. Plusieurs facteurs inhérents à la fois à la période, à l’état de la recherche et au matériau même sont en cause. La disparition des dépôts de verreries dans les sépultures dès le VIIIe siècle implique une raréfaction des formes complètes parmi les découvertes archéologiques. D’autre part, le mobilier de cette période est généralement découvert sous forme de rejet domestique, très fragmenté qui ne permet pas d’identifier une forme précise. Enfin, l’usage de verre calco-potassique, issu d’un mélange de cendres de plantes forestières et de silice, a eu un impact sur la conservation et la résistance de ce mobilier aux conditions d’enfouissement, bien moindre que celles des verres sodiques antiques.

2Depuis plusieurs années, l’accroissement notable du nombre d’opérations archéologiques préventives a conduit à une meilleure connaissance des sites d’habitat alto-médiévaux dans la vallée moyenne de la Loire et la basse vallée de la Vienne. Ces sites ont livré un mobilier en verre fragmenté et d’importance variable mais qui fournit toutefois de précieuses informations. Grâce à ces données partiellement inédites, nous tenterons de proposer une typo-chronologie du verre creux en usage entre les VIIIe et XIe siècles en Val de Loire. La découverte d’indices d’artisanat du verre sur deux sites du corpus amènera également à s’interroger sur l’origine des matériaux par le biais d’analyses physico-chimiques.

1 Corpus d’étude

3La zone géographique choisie est définie par un élément topographique structurant qui a joué un rôle essentiel dans la circulation des marchandises et des savoir-faire : la Loire (fig. 1). Seul le fleuve assure l’unité de cet espace géographique qui n’existe pas comme entité politique à l’époque carolingienne. La région bénéficie cependant d’une certaine renommée politique et religieuse par les personnages qui y ont résidé ou qui l’ont gouverné (résidences royales et comtales, monastères). Des sites de la basse vallée de la Vienne, affluent de la Loire, ont également été pris en compte car situés dans le même bassin versant.

4Parmi les sites ayant livré du mobilier en verre daté par la stratigraphie et/ou le mobilier associé, trente-huit ont été retenus pour cette étude. Ils sont situés entre Orléans et Angers, mais n’ont pas tous le même statut, ni la même fonction.

1.1 Les établissements religieux péri-urbains

5Situés de part et d’autre du fleuve, deux établissements religieux majeurs ont participé au rayonnement du Val de Loire durant le haut Moyen Âge. L’abbaye de Marmoutier et la basilique Saint-Martin firent de Tours un des plus hauts lieux de pèlerinage en Occident. Les opérations menées à la basilique Saint-Martin ont livré du mobilier retrouvé dans une fosse de construction d’un puits et dans son comblement daté des IXe et Xe siècles (Galinié 2007, 99). Le site de l’abbaye de Marmoutier fait l’objet de fouilles programmées depuis 2004 (Lorans, Creissen 2014). Le mobilier en verre provient des terres noires sur lesquelles est construite une hôtellerie au XIIe siècle. Enfin, une occupation domestique liée à un établissement religieux antérieur à la collégiale Saint-Mexme à Chinon a été identifiée sous forme de fosses dépotoirs et d’un puits comblés entre les VIIIe et IXe siècles (Lorans 2006). Ces niveaux ont livré une vingtaine de verreries.

1.2 Les sites élitaires majeurs

6Résidences comtales ou royales, lieux stratégiques de défense du territoire, les sites de Blois, Chinon, Loches, Doué-la-Fontaine et Angers sont considérés comme élitaires du fait de la puissance et de l’influence de leurs occupants à la cour impériale. Le mobilier en verre présenté ici est principalement issu de zones domestiques, de comblements de silos ou de zones de rejets. Sur le promontoire du château de Blois, le verre provient du comblement de fosses et autres remblais largement datés entre le VIIIe et le Xe siècle (Aubourg, Josset 2003). À Doué-la-Fontaine, le mobilier en verre est lié aux différentes phases d’occupation d’une aula, vraisemblablement édifiée aux alentours de 900 à proximité d’un palais carolingien et emmottée à la fin du Xe siècle (Boüard 1973 ; Bourgeois, Boyer 2014). À Angers, la fouille d’une fosse dépotoir datée du IXe siècle a permis de mettre au jour une quinzaine d’objets en verre, dont cinq archéologiquement complets (Moréra-Vinçotte 2003). À Chinon et à Loches, la fouille de silos datés des Xe-XIe siècles a révélé des éléments de verre à boire (Dufaÿ 2009 ; Papin 2014).

1.3 Les sites d’habitats urbains

7Plusieurs formes d’occupation sont désignées sous ce terme : espaces domestiques, zones artisanales et espaces agricoles. Les sites urbains sont généralement occupés de manière continue. Leur puissance stratigraphique implique un phénomène de redéposition du matériel archéologique qui peut rendre difficile son attribution chronologique. Cependant, une partie du mobilier provient du comblement de structures en creux, notamment sur les zones d’habitat, fournissant ainsi des datations fiables. Les opérations archéologiques préventives menées à Orléans, intégrées dans le cadre de cette étude, ont livré seulement quelques fragments de verre attribués à la période carolingienne, à l’instar des chantiers l’Îlot Nazareth (Dupont 1996), de Cheval Rouge (Jesset et al. à paraître), de la Motte-Sanguin (Alix et al. 2016), de l’Îlot Calvin (Guérit 2012a), de la place du Général de Gaulle (Guérit 2012b) ou du Clos de la Fontaine (Guérit 2009). L’opération de la rue Saint-Flou se distingue des autres sites de la ville par un ensemble plus conséquent de verre creux, fortement fragmenté (Guérit 2011).

8À Blois, le site de la rue des Ponts Chartrains correspond à une occupation agro-pastorale, dont l’habitat serait à mettre en relation avec une motte castrale supposée d’après le cadastre napoléonien (Jouquand à paraître). À Tours, depuis 40 ans, les opérations systématiques et les observations ponctuelles ont permis de révéler une partie de la ville médiévale (Galinié 2007). Le mobilier en verre carolingien recueilli provient principalement de fosses dépotoirs, de remblais et de niveaux de terres noires. Les lots issus des opérations suivantes comptent moins d’une dizaine d’individus identifiés : Saint-Pierre-le-Puellier (site 1), Archives départementales rue des Ursulines (site 6), rue de la Victoire/rue de Chanteloup (site 8), prieuré Saint-Michel de la Guerche (site 9) (Galinié et al. 1982), abords de la cathédrale place François Sicard (site 14) (Jouquand et al. 1999, 14), square Prosper Mérimée (site 16) et 27-29 rue Dabilly (site 78) (Fouillet et al. 2008). Le site du Château de Tours a, quant à lui, livré une documentation abondante parmi laquelle il a été possible de reconnaître environ 75 individus (Galinié et al. 2014 ; Motteau 1985).

1.4 Les sites d’habitats ruraux

9Certains sites ruraux se distinguent par leur capacité de stockage remarquable, par la surface au sol de bâtiments de près de 150 m2 comme à Saint-Gervais-la-Forêt (Roy et al. 2015), par le mode de construction comme à Distré avec des solins de pierres (Valais 2012), par la diversité des activités artisanales et/ou agricoles, comme à Saran avec les ateliers de potiers (Laurent, Payet à paraître). D’autre part, la découverte d’un riche mobilier métallique lié au domaine équestre et à l’armement à La Chapelle-Saint-Mesmin (Berthon, Loubignac à paraître) et à Distré pourrait indiquer la présence d’une catégorie sociale plus aisée au sein de ces habitats. Dans ces quelques cas, le mobilier en verre pourrait également constituer un marqueur social puisque les collections archéologiques comptent généralement plus d’une cinquantaine de fragments. Ainsi, à La Chapelle-Saint-Mesmin, les découvertes de verre creux représentent 38 individus concentrés dans les habitats situés au bord d’une voie où le mobilier est jugé de « qualité » par rapport au reste du site (Loubignac 2010, 2015). La présence d’une vingtaine de verreries à Distré, associée à des indices de production du verre (scories et creusets), est également inhabituelle pour un habitat rural carolingien. Enfin, le site de Saint-Gervais-la-Forêt, structuré en deux pôles (habitat et zone d’ensilage), a livré un corpus de 81 fragments de verre datés entre la seconde moitié du IXe et le Xe siècle.

10Les habitats ruraux restants correspondent soit à des cellules d’habitation comme à Vernou-sur-Brenne (Hirn et al. 2013) et à Pussigny (Joly et al. à paraître) ou à des unités familiales isolées que l’on qualifierait aujourd’hui de fermes, comme à Cléry-Saint-André (Jaffrot 2016), Saint-Laurent-Nouan (Ben Kaddour 2016), Fondettes (Gaultier et al. 2012), Maillé (Roy et al. 2017), La Croix-en-Touraine (Dalayen et al. 2015) et Rigny-Ussé (Zadora-Rio, Galinié 1995). Dans les cas présents, l’activité agropastorale semble la principale source de revenus. L’activité artisanale, tournée vers le textile et la métallurgie, semble répondre aux besoins domestiques plutôt qu’à une volonté d’écouler des surplus. Le mobilier en verre provient essentiellement du comblement de silos. Les lots comptent moins d’une dizaine de tessons de verre, à l’exception de quatre sites (fig. 2). Celui des Foujoins à Vernou-sur-Brenne, occupé en continu entre le VIIIe et le IXe siècle, a livré 45 fragments de verre, soit environ douze individus. À Fondettes, la zone d’habitat domestique a permis de récolter 25 tessons de verre pour un minimum de huit individus. La fouille de l’aire funéraire de l’église de Rigny-Ussé (Zadora-Rio, Galinié 1995) a mis au jour plus de 80 fragments de la période carolingienne. Ces derniers, fortement fragmentés et redéposés, correspondent aux rejets d’une occupation proche. Enfin, dans la vallée de la Vienne, un petit hameau s’implante aux VIIIe-IXe siècles dans un vallon de la commune actuelle de Pussigny (Joly et al. à paraître). Un minimum de onze objets en verre a été comptabilisé.

2 Essai de typo-chronologie

11NB : Les verres analysés par LA-ICP-MS sont indiqués dans le texte et les figures ainsi : 1.

12Le corpus se compose d’environ 2 800 fragments pour 430 individus. Un peu plus de la moitié de ces verres creux, soit 242 individus, a pu être identifiée typologiquement par comparaison avec des découvertes en France ou en Europe occidentale et septentrionale, ou bien documentée par un exemplaire complet dans la zone d’étude (fig. 2). Ces chiffres permettent de rendre compte d’une première difficulté : un taux de fragmentation élevé qui génère un taux d’identification des verres relativement faible par rapport au mobilier d’autres périodes.

2.1 Coupes à bandeau ourlé – VAL1

13Ce type de coupe est facilement reconnaissable avec son bord ourlé, rabattu en bandeau sur la panse (fig. 3a). L’exemplaire de Distré présente la particularité d’avoir son bandeau plaqué à l’intérieur de la coupe (2). Cette forme est datée du VIIe au VIIIe siècle dans le quart nord-est de la

14France (Feyeux 2003, T.60, 151-158), au Royaume-Uni (Evison 2000, 68) et dans le Midi méditerranéen (Foy 1995, forme 28 a, 211-212). En Val de Loire, les bords plus tardifs proviennent de niveaux affectés par des phénomènes de remaniement.

  • Tours, site 3-Château : 8 bords VIIIe siècle (non figuré, Motteau à paraître), 4 bords IXe-Xe siècles (1 ; Motteau 1985, 22, n° 116, 117).
  • Distré, les Murailles : 1 bord bleu-vert, bandeau ourlé à l’intérieur, IXe siècle (2 ; Valais 2012, 139).

2.2 Gobelets à fond convexe – VAL2

15Un gobelet à fond concave et parois verticales découvert à Tours provient d’une fosse dépotoir comblée entre les VIIIe et IXe siècles (3, fig. 3 b). Cette forme, répertoriée dans le quart nord-est sous la typologie T.55, est largement répandue aux VIe et VIIe siècles (Feyeux 2003). L’exemplaire de Tours, provenant d’un contexte non remanié, serait donc plus tardif. L’absence d’autres individus comparables en contexte carolingien ne permet pas cependant de dire s’il s’agit d’une verrerie utilisée sur un temps long ou d’une production tardive.

  • Tours, site 3-Château : 1 individu restitué à partir d’une dizaine de fragments, verre vert, VIIIe-IXe siècle (3 ; Motteau 1985, 21, no 114).

2.3 Gobelets entonnoirs à fond tubulaire plein – VAL3

16Les gobelets entonnoirs tirent leur nom d’un profil bien particulier : la partie supérieure aux parois évasées se termine par un fond tubulaire, creux ou plein (fig. 3c). Ce sont souvent ces extrémités que l’on retrouve en plus grand nombre, du fait de leur robustesse. Si les fonds à extrémité pleine sont exclusifs à cette forme, ceux tubulaires et creux peuvent également caractériser des luminaires (cf. infra 2.11.2).

17L’appartenance des gobelets entonnoirs au service à boire est évoquée par la représentation de contenants similaires dans des manuscrits carolingiens : la Psychomachie de Prudence (Paris, BnF, Ms. Lat. 8085, f. 61v, Reims ?, 870-899) et le Martyrologe de Wandalbert (Rome, Bibl. vaticane, Reg. lat. 438, f. 25r, Reichenau, après 855). D’autres usages ne sont toutefois pas exclus : luminaire ou vaisselle liturgique, si l’on se réfère aux représentations de cornets dans la Bible de Vivien, dite Première Bible de Charles le Chauve, copiée durant le deuxième quart du IXe siècle à l’abbaye Saint-Martin de Tours (Paris, BnF, Ms. Lat. 1, f. 327v). Les gobelets entonnoirs (funnel beaker, triechterbecher) sont généralement considérés comme une évolution des palm cups à fond conique étroit (cf. infra 2.12.2). Deux exemplaires complets à Blois et à Angers permettent d’observer un décor de côtes hélicoïdales, imprimées par soufflage dans un moule. Ce décor se constate sur onze bords recensés dans notre étude. Une lèvre rapportée en bandeau distingue le gobelet entonnoir d’Angers (fig. 4). Les 113 individus identifiés dans la zone d’étude proviennent de contextes imprécisément datés des VIIIe-IXe siècles et apparaissent encore au Xe siècle.

  • Chapelle-Saint-Mesmin, Les Chenats : 3 bords décorés de côtes hélicoïdales et 6 fonds, seconde moitié VIIIe-IXe siècle (4 à 11).
  • Orléans, Cheval Rouge : 3 fonds, datation en cours (15-16).
  • Orléans, Îlot Saint-Nazareth : 2 fonds, datation en cours (17-18).
  • Orléans, Îlot Calvin : 1 fond, IXe siècle (non figuré).
  • Orléans, Saint-Flou : 3 fonds, dont 2 avec décor de côtes hélicoïdales, seconde moitié du VIIIe-IXe siècle (non figuré).
  • Orléans, place De Gaulle : 2 fonds, dont un hors contexte et un daté IXe-Xe siècle (non figuré).
  • Cléry-Saint-André, Les Hauts Bergerets : 1 fond, IXe siècle (19).
  • Blois, Château : 40 individus dont 1 complet, 4 décorés par des côtes hélicoïdales, fin VIIIe-Xe siècle (12-13 et 20 à 25 ; Aubourg, Josset 2003, fig. 37, n° 243-273 ; Vinçotte 2000, 138, n° 103-109).
  • Blois, Rue des Ponts Chartrains : 1 fond, datation en cours (26).
  • Saint-Gervais-la-Forêt, Le Tertre : 2 fonds, 850-950 (45).
  • Saint-Laurent-Nouan, Ganay 2 : 1 fond, VIIIe-Xe siècle (non figuré).
  • Tours, site 3-Château : 2 bords décorés de côtes hélicoïdales (14 ; Motteau 1985, 23, n° 148 et 150), 15 fonds (non figurés), VIIIe-Xe siècle.
  • Tours, site 14-place Fr. Sicard : 1 fond, IXe-Xe siècle (non figuré).
  • Tours, site 16-square P. Mérimée : 1 fond, VIIIe-Xe siècle (non figuré).
  • Tours, site 78-rue Dabilly : 1 fond, IXe-Xe siècle (non figuré).
  • Fondettes, La Vermicellerie : 1 fond, IXe-Xe siècle (30).
  • La Croix-en-Touraine, La Pièce du Thé : 1 fond (non figuré).
  • Vernou-sur-Brenne, Les Foujoins : 2 fonds, fin VIIIe-Xe siècle (31-32).
  • Chinon, collégiale Saint-Mexme : 8 individus dont 1 complet, 1 bord décoré de côtes hélicoïdales et 6 fonds, IXe-Xe siècle (27-28).
  • Chinon, Château : 1 fond, fin IXe-Xe siècle (29).
  • Rigny-Ussé, église : 3 fonds, VIIIe-Xe siècle (non figuré).
  • Pussigny, Le Grouet : 1 fond, fin IXe-Xe siècle (33).
  • Maillé, Les Roches : 1 fond, seconde moitié VIIIe-IXe siècle (34).
  • Loches, Château : 1 fond, fin Xe siècle (35).
  • Distré, les Murailles : 8 fonds, IXe-Xe siècle (36 à 43 ; Valais 2012, fig. 73).
  • Doué-la-Fontaine, Aula : 1 fond, Xe siècle (44).
  • Angers, Château : 2 individus dont 1 complet décoré de côtes hélicoïdales et d’une lèvre rapportée, IXe siècle (fig. 4, 46 ; Morera-Vinçotte 2003, 25).

2.4 Gobelets globulaires – VAL4

18Cette forme se caractérise par un rapport hauteur/diamètre d’environ 1/1, un bord rebrûlé, une panse globulaire rétrécie dans la partie supérieure et un fond repoussé (fig. 3e). Le décor le plus fréquent est constitué de filets et de cordons rapportés, généralement enroulés horizontalement sur le haut de la panse et appliqués en ondes depuis le fond sur le registre inférieur. Les diamètres à l’ouverture varient entre 55 et 110 mm. La teinte du verre — lorsqu’elle est identifiable — appartient aux nuances de vert, une coloration naturelle due aux matières premières utilisées. Vingt-et-une occurrences répertoriées dans la zone d’étude proviennent de contextes datés entre les IXe et Xe siècles. Cette forme est une évolution des pots mérovingiens T.90 à décor de filets rapportés (Feyeux 2003, 178-187), aussi dénommés globular beakers dans la littérature anglo-saxonne (Evison 2000, 68-69 et 80). Les exemplaires plus tardifs sont généralement de taille plus importante. Des gobelets globulaires ont été identifiés en contexte carolingien à Saint-Denis (Foy, Sennequier 1989, n° 61-62 ; Meyer-Rodrigues 2002), à Boves (Mouny 2008), à Baume-les-Messieurs (Pactat et al. 2014), à Souvigny (Liegard, Fourvel 2014) ou encore à Auxerre (Sapin 2000, 455).

  • Blois, Château : 1 bord et 2 fonds décorés de fils et de cordons rapportés, fin VIIIe-Xe siècles (non figuré ; Aubourg, Josset 2003, fig. 38, n° 282-283 et fig. 39, n° 288).
  • Chinon, collégiale Saint-Mexme : 1 bord décoré de fils rapportés, IXe siècle (47).
  • Distré, les Murailles : 3 bords dont 1 vert clair décoré de fils rapportés, IXe-Xe siècles (48-49 ; Valais 2012, fig. 73).
  • Doué-la-Fontaine, Aula : 14 individus, dont 2 archéologiquement complets et 11 décorés de fils et cordons rapportés, Xe siècle (50 à 60).

2.5 Gobelets cylindriques – VAL5

19Ces gobelets ont un profil cylindrique avec une embouchure évasée, parfois munie d’un bandeau rapporté (62), des parois plus ou moins concaves et un fond repoussé, avec la marque du pontil visible dans la plupart des cas (fig. 5a). Ils sont assez étroits et hauts. Le rapport entre le diamètre et la hauteur est de 1/2 au maximum. Les 36 individus proviennent principalement des sites élitaires. Le fond repoussé de petit diamètre trouvé à La Chapelle-Saint-Mesmin pourrait également appartenir à un gobelet de ce type (69). Il attesterait ainsi une diffusion de la forme au-delà des sites aristocratiques, notamment sur des sites ruraux de statut élevé. Cette forme provient de niveaux datés majoritairement du IXe siècle et continue à être diffusée jusqu’au Xe siècle, comme l’attestent les découvertes de Doué-la-Fontaine et de Loches. Les décors observés consistent en des filets rapportés horizontalement sur la partie supérieure de la panse. Plus rarement, les filets peuvent être disposés verticalement sur tout le corps, ou des côtes peuvent être imprimées sur la panse par soufflage dans un moule. Les gobelets étroits cylindriques sont typiques de la vaisselle à boire carolingienne : deux à Andone (Velde, Bourgeois 2009, 242, n° 1702-1703), environ 14 à Saint-Denis (Meyer-Rodrigues 2002, 330-331) et cinq à Nevers (Munier 2009). Plus récemment, la découverte d’un ensemble homogène de sept gobelets à proximité de la Tour Saint-Jacques à Paris a permis d’étoffer les comparaisons et de fournir des profils archéologiquement complets (Brut et al. 2013). Davantage signalés dans la moitié nord de la France, ces gobelets sont également mentionnés dans des contrées plus méridionales comme à Bordeaux (Foy 2013, 107). Dans chaque cas, la même diversité de décors se remarque. Contrairement aux gobelets entonnoirs dont la production semble cesser autour de l’an Mil, les gobelets cylindriques persistent aux XIe et XIIe siècles, parfois sous des modules plus importants comme à Saint-Denis. Les verres découverts en contexte funéraire à Die (Foy, Sennequier 1989, n° 95-96) et à Saillans (Roussel-Ode 2015) dans des contextes fin XIe-XIIe siècles posent la question d’un usage ou d’une possible réutilisation de ces verres à boire comme luminaires, à l’instar d’autres formes.

  • La Chapelle-Saint-Mesmin, Les Chenats : 1 fond éventuel, seconde moitié IXe siècle (69).
  • Blois, Château : 10 individus dont 1 complet décoré de fils rapportés, 2 bords dont 1 avec lèvre rapportée et 7 fonds, IXe-Xe siècles (61 à 63 ; Aubourg, Josset 2003, fig. 38, n° 274-281 et fig. 39, n° 287 et 297).
  • Tours, site 3-Château : 2 fonds et 1 bord avec lèvre rapportée, IXe-Xe siècles (non figuré ; Motteau 1985, n° 128-130).
  • Chinon, collégiale Saint-Mexme : 4 individus dont 1 complet décoré de côtes hélicoïdales soufflées dans un moule et 3 bords dont 1 avec fil horizontal rapporté, IXe siècle (64 à 66).
  • Loches, Château : 1 individu complet décoré d’un fil horizontal rapporté, seconde moitié Xe-début XIe siècles (67).
  • Distré, les Murailles : 1 bord vert clair, IXe-Xe siècles (68).
  • Doué-la-Fontaine, Aula : 12 individus dont 4 complets et 2 décorés de fils rapportés, Xe siècle (70 à 76).
  • Angers, Château : 5 individus dont 1 complet décoré de fils rapportés, IXe siècle (fig. 4, 77).

2.6 Gobelets tronconiques – VAL6

20Ces gobelets tronconiques se distinguent des précédents par une morphologie plus trapue et un diamètre plus important (fig. 5 b). Ceux que nous avons répertoriés ont en commun une lèvre rapportée de couleur ambre et un décor de filets de verre apposés en arcades sur la panse. Sur l’exemplaire de Tours, les extrémités de ces filets rapportés ont été repoussées à travers la paroi et forment des pointes à l’intérieur de la panse. Ces gobelets tronconiques trapus ont été découverts principalement sur des sites élitaires. Les nombreuses similitudes observées sur les cinq exemplaires du Val de Loire permettent d’envisager la production d’un même atelier.

  • Blois, Château : 1 partie supérieure de gobelet, IXe-Xe siècle (80 ; Aubourg, Josset 2003, fig. 39, n° 301).
  • Tours, site 3-Château : 1 fragment de panse décoré de cordons, Xe-XIe siècles (79 ; Motteau 1985, n° 142).
  • Tours, site 6-Archives : 1 individu complet avec lèvre doublée, IXe-Xe siècles (81 ; Motteau 1985, n° 127).
  • Angers, Château : 3 individus, IXe siècle (78, fig. 4 ; Moréra-Vinçotte 2003).

2.7 Verres à pied – VAL7

21Ce verre à boire est caractérisé par une coupe évasée surmontant une jambe courte et trapue formée à la jonction entre la panse et le pied tronconique rapporté (fig. 5c). La trace du pontil est généralement bien visible sur la face interne du pied. Cette forme est facilement identifiable grâce à cette jambe solide qui a mieux résisté aux aléas du temps, ou au pied discoïdal relativement peu repoussé. Il est cependant impossible de distinguer son bord des autres verreries carolingiennes de même diamètre tels les gobelets tronconiques ou les gobelets entonnoirs. La diffusion des verres à pied semble être restreinte aux sites d’habitat élitaire ou péri-urbain et dans des contextes chronologiques compris entre la seconde moitié du IXe et le Xe siècle. Les comparaisons extra-régionales sont rares. Nous pouvons toutefois citer la découverte d’un verre à pied identique dans une sépulture à Douai (Nord), dans la collégiale Saint-Amé (inédit). Daté entre le milieu du Xe et le milieu du XIe siècle, ce verre a pu être utilisé comme calice dans la liturgie chrétienne et constitue un témoignage rare de dépôt funéraire à la fin de la période carolingienne.

  • La Chapelle-Saint-Mesmin, Les Chenats : 1 pied, seconde moitié du IXe siècle (90).
  • Tours, site 3-Château : 2 jambes, XIe siècle ? (89 ; Motteau 1985, 34, n° 153-154).
  • Chinon, collégiale Saint-Mexme : 1 pied, IXe siècle (91 ; Lorans 2006, 470, n° 169).
  • Distré, les Murailles : 1 pied, IXe-Xe siècle (92 ; Valais 2012, fig. 73).
  • Doué-la-Fontaine, Aula : 12 individus, dont 1 partiellement complet, 5 jambes et 6 pieds, Xe siècle (82 à 88).

2.8 Flacons – VAL8

22Le seul exemplaire complet, découvert à Blois, possède un long col cylindrique terminé par un bord ourlé à l’intérieur et une panse sphérique repoussée (fig. 5d). Il mesure 90 mm de haut et 24 mm à l’ouverture. D’autres flacons ont été identifiés par leur col et leur bord évasé replié vers l’intérieur ou par leur panse à profil globulaire ou piriforme d’une épaisseur d’au moins 5 mm. Leur datation, imprécise, oscille entre la seconde moitié du VIIIe et le Xe siècle. Ils présentent de fortes similitudes avec les flacons mérovingiens très fréquents dans l’Est de la France (forme T.20, Feyeux 2003, 51-66), dont ils sont certainement les héritiers.

  • Blois, Château : 1 individu complet, fin VIIIe - première moitié IXe siècle (93 ; Aubourg, Josset 2003, fig. 36, n° 239 ; Vinçotte 2000, 138, n° 113).
  • Tours, site 3-Château : 2 bords, milieu VIIIe-début IXe siècle (94).
  • Chinon, collégiale Saint-Mexme : 1 bord, IXe siècle (non figuré).
  • Rigny-Ussé, église : 1 bord décoré de fils rapportés de même teinte, VIIIe-Xe siècle (non figuré).
  • Fondettes, La Vermicellerie : 2 fonds refoulés, VIIIe-Xe siècle (95).

2.9 Corne – VAL9

23Un seul fragment de fond tubulaire creux et courbe pourrait être identifié comme l’extrémité d’une corne à boire (fig. 5e). Il a été découvert lors des fouilles menées à proximité de la basilique Saint-Martin. Utilisées comme verres à boire durant l’époque mérovingienne (Evison 1975), les rares cornes en verre identifiées pour la période suivante ont plutôt été interprétées comme des encriers en référence aux représentations de moines copistes dans des manuscrits carolingiens (Evison 1990 ; Brunon, dans ce volume). Le contexte de découverte de l’exemplaire de Tours, à proximité du cloître, irait également dans ce sens.

  • Tours, site 7-basilique Saint-Martin : 1 extrémité, VIIIe-IXe siècles (96 ; Motteau 1985, 23, n° 151).

2.10 Pyxides – VAL10

24L’unique forme complète provient du château d’Angers (fig. 5f). Il s’agit d’un pot ou gobelet globulaire surmonté d’un couvercle à bouton de préhension. Des filets et cordons décorent le pot et le couvercle. Un bandeau de verre ambre rapporté fait office de bord pour le contenant. Les trois éléments de préhension découverts au château de Blois ont été assimilés à cette forme. Ils ont été façonnés par étirement de la paraison du couvercle. Exclusivement découvert sur des sites élitaires, cet objet est remarquable en Val de Loire au IXe siècle. À notre connaissance, aucun exemplaire de ce type n’est documenté dans d’autres régions. Il pourrait donc s’agir d’une production locale.

  • Blois, Château : 3 boutons de couvercle, IXe-Xe siècles (97 à 99 ; Aubourg, Josset 2003, fig. 36, n° 240-242).
  • Angers, Château : 1 individu complet, avec un bord en bandeau ambre et décoré de fils et de cordons rapportés, IXe siècle (100, fig. 4 ; Moréra-Vinçotte 2003).

2.11 Formes indéterminées et décors divers

25Plusieurs éléments datés entre le VIIIe et le Xe siècle n’ont pas pu être identifiés typologiquement en raison de leur fragmentation et de l’absence de comparaison avec des formes complètes. Leur publication permettra toutefois d’illustrer toute la richesse du répertoire de la vaisselle en verre carolingienne et facilitera peut-être de futures études.

2.11.1 Bords indéterminés

26Nombre de bords n’ont pas pu être classés, faute de profil caractéristique. La plupart ont une lèvre rebrûlée, plus ou moins évasée, et pourraient autant appartenir à des gobelets entonnoirs qu’à des gobelets cylindriques étroits. Sont donc présentés ici seulement les bords atypiques qui ne peuvent être rattachés à l’une des formes précédemment décrites (fig. 6a).

27Des bords évasés ornés d’une lèvre constituée de baguettes torsadées à filets blancs ont été mis au jour à Tours : un sur le site des Archives (101) et sept à l’abbaye de Marmoutier (102 à 107 et 1 non figuré). Aucun fond ou fragment de panse assez large associé ne permet de déterminer le profil de cette forme : gobelet entonnoir ou gobelet campaniforme ? Cet ensemble trouve quelques comparaisons avec le mobilier de Southampton/Hamwic en Grande-Bretagne (Hunter, Heyworth 1998, 15), de Saint-Denis (Foy, Sennequier 1989, 144-145, n° 60 e-f) et de la Forêt de la Londe (Pactat et al. à paraître).

28À Tours (108, Motteau 1985, 22, n° 119) et à Pussigny (109, Joly et al. à paraître), deux lèvres en S pourraient évoquer les bords ourlés en bandeau des coupes Feyeux T.60 précédemment décrites (cf. § 2.1), sans toutefois en présenter toutes les caractéristiques. La fragmentation de ces éléments empêche de restituer une forme complète, mais leur profil peut être comparé aux découvertes anglo-saxonnes (Evison 2008, 122, n° 172 et 177).

29La partie supérieure d’un gobelet à bord droit et lèvre adoucie a été découverte rue Saint-Flou à Orléans dans un contexte de la fin du IXe siècle (110). Il est décoré de filets horizontaux qui rythment la panse. Le profil peu évasé rappelle un exemplaire archéologiquement complet mis au jour sur le castrum d’Andone (16), également décoré de filets rapportés (Velde, Bourgeois 2009, fig. 3.63, n° 1704).

30À Doué-la-Fontaine, la partie supérieure d’un gobelet ou d’une coupe ovoïde, légèrement évasée, présente une lèvre adoucie incurvée vers l’extérieur (111). Les fragments réunis permettent de reconstituer un décor constitué d’un cordon rapporté horizontal d’où partent des rubans godronnés verticaux qui devaient être au nombre de quatre. Si le profil général de la forme ne trouve pas de comparaison, ce type de décor est par ailleurs connu sur des verreries de la fin du Xe et du XIe siècle (Carré 2011, 84), permettant de proposer une datation tardive pour cet élément.

31Sur ce même site, deux bords évasés se distinguent également par une lèvre rapportée, façonnée dans un verre ambre contrastant avec la couleur vert clair de la panse (112). Ce même procédé se rencontre sur le haut d’un gobelet découvert à Tours, mais l’altération du verre ne permet pas de distinguer les deux teintes employées. Ce dernier a la particularité de présenter une panse renflée (113). Enfin, la partie haute d’un récipient de large diamètre a été découverte au Château de Blois. Sa lèvre rapportée est là encore formée d’un bandeau de verre ambre (114). L’interprétation de cette verrerie comme coupe reste hypothétique en l’absence de profil complet (Aubourg, Josset 2003, n° 300, 198 ; Vinçotte 2000, n° 111, 138-139). Aucun élément de comparaison ne peut être établi à notre connaissance.

32À l’exception des flacons, quelques bords de formes fermées n’ont pas pu être identifiés typologiquement. Atypique, un goulot évasé de flacon ou de bouteille a été mis au jour à Doué-la-Fontaine, dans un niveau scellé du Xe siècle (115). Il est décoré d’un épais cordon de verre enroulé à mi-hauteur et pincé à quatre reprises. Deux autres petits goulots ont été découverts sur ce site et sont également décorés d’un cordon horizontal simple (116-117).

2.11.2 Fonds indéterminés

33Parmi les fragments dont l’identification est incertaine (fig. 6 b), nous citerons six fonds coniques creux provenant de contextes datés entre les VIIIe et Xe siècles à Distré (118-119), au Château de Tours (non figuré) et à la collégiale Saint-Mexme de Chinon (120). Sans élément de panse ou de bord associé, il est difficile de dire s’ils appartiennent à la dernière génération de palm cups dont les fonds rétrécis s’approchent fortement des premiers gobelets entonnoirs/funnel beakers (ex. Baumgartner, Krueger 1989, 62, n° 3 ; Evison 2000, 79-80 ; Isings 1980, 227-231 ; Hunter, Heyworth 1998, fig. 10-12). Il peut s’agir également de luminaires simples dont la forme a peu évolué entre l’Antiquité tardive (Uboldi 1995, type IV.2, 122, n° 30) et le Moyen Âge (Comte 1989).

34Le même problème se pose pour les fonds tubulaires creux qui, en l’absence de bord associé, peuvent aussi bien être reliés à des gobelets entonnoirs (Baumgartner, Krueger 1988, 60-64 ; Evison 2000, 79-80) qu’à des lampions à réservoir cylindrique creux, tel l’exemplaire de Villiers-le-Sec (Cuisenier, Guadagnin 1988, cat. 268). La vingtaine d’exemplaires de ce type trouvés en Val de Loire provient de sites de différents statuts. Leur apparition n’est pas datée précisément et se situe quelque part entre le VIIIe et le IXe siècle. Ce modèle de fond ne semble toutefois pas perdurer au-delà du IXe siècle.

  • Orléans, La Motte-Sanguin : 1 fond, IXe-Xe siècle (121).
  • Chapelle-Saint-Mesmin, Les Chesnats : 4 fonds (122 à 125), fin VIIIe-IXe siècle.
  • Tours, site 3-Château : 3 fonds, VIIIe-IXe siècle (non figuré ; Motteau 1991, n° 421).
  • Tours, site 17-Abbaye de Marmoutier : 3 fonds, VIIIe-Xe siècle (126).
  • Tours, site 78-Rue Dabilly : 2 fonds, VIIIe-Xe siècle (non figuré).
  • Fondettes, La Vermicellerie : 1 fond, VIIIe-Xe siècle (127).
  • Rigny-Ussé, église : 2 fonds, VIIIe-Xe siècle (non figuré).
  • Chinon, collégiale Saint-Mexme : 3 fonds, IXe siècle (128, Lorans 2006).

35Enfin, toujours parmi les fonds indéterminés, deux fonds repoussés et pincés pour former un pied annulaire ont été identifiés sur le site du Château de Tours (129) et à Vernou-sur-Brenne (130). À Doué-la-Fontaine, un fond repoussé est surélevé légèrement avec l’ajout de deux cordons circulaires superposés (131). Ces fonds sont rares à l’époque carolingienne et ne sont pas rattachés à une typologie particulière. Ils peuvent être appliqués à des pots, gobelets, bouteilles ou carafes.

2.11.3 Anses indéterminées

36Plusieurs petites anses en verre ont été découvertes sur les sites de Doué-la-Fontaine, Chinon et Orléans (non figurée). L’absence de départ de panse ou de bord nous empêche d’identifier la nature des récipients (fig. 6c). Cependant, la taille réduite des anses de Chinon (132-133) permet de les rattacher à des éléments de suspensions. Bien connues dans les corpus tardo-antiques, mérovingiens ou byzantins (Foy 1995, 206, type 22c ; Uboldi 1995, type I), les lampes à trois anses sont beaucoup plus rares à compter du IXe siècle (Sternini 1995, 289, fig. 21, n° 67).

37Les anses découvertes à Doué-la-Fontaine (134-135) pourraient appartenir tout aussi bien à des tasses ou des fioles à anse, telles celles documentées dans le Sud-Est de la France aux XIIe-XIIIe siècles (Foy, Sennequier 1989, 180‑183).

2.11.4 Décors (fig. 6d)

38L’une des techniques de décoration du verre consiste à colorer dans la masse le verre par ajout d’oxydes métalliques qui réagissent différemment en fonction de l’atmosphère de cuisson. Il est toutefois impossible de déterminer si cette action est réalisée dans l’atelier secondaire, préalablement au soufflage, ou dans l’atelier primaire lors de la fusion des matières premières. Un fragment de panse bleu-gris, coloré au cobalt, et décoré de marbrures blanches appliquées à chaud est mentionné à Tours sur le site 3-Château (136). La datation du contexte est relativement peu fiable en raison de la présence de mobilier résiduel. Cependant, un fragment de teinte et de décor identiques a été découvert dans l’ancienne abbaye de Hamage (Nord), dans un contexte daté entre la fin du VIIe et le début du IXe siècle (inédit). D’autre part, une fiole intacte, hémisphérique, de couleur bleu cobalt, décorée d’un drapé blanc opaque, a été mise au jour dans une sépulture du VIIIe-IXe siècle de la nécropole de Pagliarone (Val d’Agri, Italie). Les auteurs évoquent la possibilité d’une datation plus ancienne mais, faute de comparaison, cette hypothèse ne peut être assurée (Potter, King 1988, 280-283).

39Un second fragment coloré dans la masse, de couleur brun rouge opaque, provient du site 3-Château à Tours (137). Cette coloration résulte de l’oxydation du cuivre ajouté à la matière vitreuse. Cet élément a certainement été employé volontairement pour créer des filandres rouges pris dans la masse pour le fragment de col mis au jour sur le site 16-Square P. Mérimée à Tours (138).

40L’application de filets et de cordons de verre rapportés à chaud sur la paraison est une technique commune de décoration du verre creux. À l’époque carolingienne, ces filets sont généralement de même teinte que le corps de l’objet. Toutefois, de rares exemples en verre blanc opaque sont à signaler à Tours (non figuré) et à Pussigny (139), tandis que l’on compte un seul individu orné de fils jaunes opaques sur le site 3-Château à Tours (non figuré). Ces filets simples pouvaient être associés à des décors plus complexes qui consistent en des baguettes torsadées de type reticella. Outre les bords précédemment décrits (cf. § 2.13.1), des fragments de panse présentant ce même décor sont caractéristiques de la fin de la période mérovingienne et du début de l’époque carolingienne. Un tesson a été mis au jour sur le site 3-Château à Tours et présente une baguette à filets jaune et incolore (140). L’autre provient du site 6‑Square P. Mérimée (141), avec cette fois-ci, des filets blanc et incolore torsadés.

41Tous les verres décrits ci-dessus sont de nature sodique à fondant minéral, à l’exception du fragment de Pussigny qui a une composition à base de plomb (cf. infra). Pour les verres calco-potassiques, l’état de dégradation du verre empêche généralement d’identifier la teinte originelle du matériau.

42Les colorations volontaires dans la masse semblent toutefois relativement rares. Sur les cas observés, elles sont réservées à des bandeaux de verre apposés sur la partie supérieure des récipients selon une technique qui rappelle celle de l’incalmo. La jonction entre les deux types de verre est tantôt franche comme sur le fragment bleu cobalt et verdâtre de Marmoutier (142), tantôt partiellement superposée avec la présence d’un bourrelet tel que sur les bords de coupes, de gobelets cylindriques et tronconiques et de pyxides arborant un bandeau ambre/miel.

3 Approche archéométrique

43Ce mobilier en verre des VIIIe-Xe siècles a également été investigué selon une approche archéométrique par le biais d’analyses de composition élémentaire. Ces analyses physico-chimiques ont été réalisées sous la direction de Bernard Gratuze au Centre Ernest Babelon d’Orléans (IRAMAT-UMR 5060). La méthode employée est celle de la spectrométrie de masse à plasma avec prélèvement par ablation laser (LA-ICP-MS). Considérée comme non destructive, cette méthode convient particulièrement à l’étude d’objets composites ou partiellement altérés car elle permet d’effectuer des analyses ponctuelles en orientant le laser sur des portions saines de la paraison ou des décors de l’échantillon. En quantifiant 57 éléments chimiques — soit presque la totalité des éléments majeurs, mineurs et traces qui composent le verre — les analyses réalisées par spectrométrie de masse fournissent une documentation suffisamment précise pour réfléchir sur la nature et l’origine des matières premières du verre (agents vitrifiant, fondant, stabilisant et adjuvants chromogènes) et les recettes de fabrication qui peuvent être propres à une période et/ou à une aire de production (Gratuze 2014). Toutes les problématiques liées au verre carolingien ne pourront être abordées ici. Le propos sera donc focalisé sur l’évolution de la production et le changement majeur du système de fabrication du verre qui s’opèrent à cette période (fig. 7).

44Le mobilier de 15 sites a été étudié : Cléry-Saint-André, Chapelle-Saint-Mesmin, Saint-Laurent-Nouan, site 3‑Château, site 6-Archives, site 7-Basilique Saint-Martin, site 17-Abbaye de Marmoutier à Tours, Fondettes, Chinon, La Croix-en-Touraine, Maillé, Pussigny, Loches, Doué-la-Fontaine et Distré. Outre l’accès au mobilier archéologique qui conditionne obligatoirement ce type d’approche, la sélection a été effectuée selon la fiabilité des contextes de découverte et l’identification typologique de l’échantillon ou la présence d’un décor caractéristique : 57 analyses serviront ainsi de références à cette approche (fig. 8). Ne sont présentés ici que les résultats obtenus sur les verres précédemment décris, les fragments indéterminés étudiés par ailleurs ont été exclus. Ce corpus n’est cependant pas représentatif ou proportionnel au nombre d’individus de chaque lot étudié car les analyses physico-chimiques ne peuvent être réalisées que sur un matériau sain ou peu altéré. Or ce mobilier, daté entre le VIIIe et le Xe siècle, compte une forte part de verres calco-potassiques totalement altérés. Les échantillons sont donc inégalement répartis entre les différents sites.

3.1 Verres sodiques au natron

45Moins d’un cinquième des verres analysés sont sodo-calciques, soit dans la continuité des recettes antiques basées sur un mélange de sable et de natron, un minéral sodique. Ces verres proviennent des sites 3, 6 et 17 de Tours.

46Les pourcentages d’oxydes de cuivre (CuO), d’étain (SnO2), d’antimoine (Sb2O3) et de plomb (PbO) des échantillons de Tours indiquent qu’ils sont issus de la refonte de plusieurs types de verre et qu’une partie du groisil recyclé devait être coloré ou décoloré par ces éléments. En revanche, les verres au natron comptent également des objets intentionnellement colorés. Nous mentionnerons ainsi ceux teintés dans la masse de couleur bleu cobalt provenant de Tours (136 et 142, cf. supra 2.12.4). Le fragment décoré d’une baguette torsadée incolore et jaune (140) appartient à cette même famille chimique, la partie jaune étant majoritairement formée par le colorant au stannate de plomb.

3.2 Verres mixtes calco-sodo-potassiques

47Les analyses physico-chimiques réalisées sur les verres des VIIIe-Xe siècles mis au jour dans la vallée de la Loire et la basse vallée de la Vienne ont révélé la présence d’une composition élémentaire propre à cette période de transition. Il s’agit de verres mixtes, où le rôle d’agent fondant est assuré à la fois par la soude (Na2O) et la potasse (K2O). Ces verres résultent soit d’un mélange de deux types de verre (sodique au natron et calco-potassique), soit directement de l’ajout de cendres de plantes forestières à un mélange de groisil sodique. La première solution impliquerait la préexistence des verres calco-potassiques à ces verres mixtes dont les exemples les plus précoces sont attribués à la fin du VIIIe ou au début du IXe siècle. Alors que la seconde proposition témoignerait de procédés transitoires et d’essais artisanaux pour répondre au défaut de verre brut importé du Proche-Orient marquant la fin de la période mérovingienne (Pactat et al. 2017).

48Entrent dans cette famille chimique les bords à lèvre réticulée mis au jour sur les sites 6-Archives et 17-Abbaye de Marmoutier à Tours (101 à 107). Les proportions de soude (Na2O) et de potasse (K2O) sont variables d’un échantillon à l’autre, ainsi ces verreries n’ont pas forcément été fabriquées au même moment. En revanche, le fait que la même recette ait été employée témoignerait manifestement de la production d’un unique atelier. Ces verres ont été comparés à des exemplaires typologiquement identiques découverts à Southampton/Hamwic (Grande-Bretagne) et sur un atelier de potier dans la forêt de La Londe (Seine-Maritime) (Pactat et al. à paraître) : ceux-ci sont de nature sodique au natron alors que les verres de Tours ont des teneurs en potasse (K2O) comprises entre 2,7 et 4,2 %. Il est également intéressant de noter que, dans le cas présent, les filets blancs utilisés dans les baguettes ont été colorés et opacifiés par un stannate de plomb mélangé à une base exclusivement sodique, à l’exception de deux individus pour lesquels la potasse est présente à 2 et 3 %.

49D’autres fragments de verre provenant de l’abbaye de Marmoutier, dont un fond tubulaire creux de gobelet entonnoir ou de lampe (126), appartiennent à ce groupe de verres mixtes. La Chapelle-Saint-Mesmin a également fourni un verre de ce type (124), daté entre la fin du VIIIe et le IXe siècles, ainsi que Chinon avec un gobelet entonnoir (29). À Distré, outre par deux verreries (39 et 68), la composition calco-sodo-potassique est attestée dans un fond de creuset.

3.3 Verres calco-potassiques

50Les verres calco-potassiques représentent un peu plus de la moitié des verres des VIIIe-Xe siècles analysés, et ce malgré le mauvais état de conservation. D’après les contextes de découverte, les premiers verres calco-potassiques apparaissent en Val de Loire entre la fin du VIIIe et le début du IXe siècle, comme le démontre la présence de bases de gobelet entonnoir (123) dans le comblement de silos de cette période à la Chapelle-Saint-Mesmin. La majorité des verres du IXe siècle sont aux cendres de plantes forestières, tandis qu’au Xe siècle, l’adoption de ce nouveau procédé semble complète si l’on se réfère aux productions bien datées. En effet, la totalité des verres creux étudiés de Loches et de Doué-la-Fontaine appartient à cette famille chimique. La baisse significative des teneurs en soude (Na2O) dans les verres calco-potassiques entre le IXe et le Xe siècle, passant d’une moyenne de 2,3 à 1,1 %, peut également être interprétée comme une raréfaction du recyclage de groisil sodique.

51Dans l’état actuel de nos connaissances, il est impossible de déterminer l’origine de ces verres, ni de distinguer la production d’un atelier. La composition des cendres de plantes varie dans une trop forte mesure en fonction du sol, de la saison de coupe ou de la partie prélevée. Cependant, les teneurs en chaux et en potasse sont relativement équivalentes dans ce type de verre. Au contraire, les verres de l’Est de la France sont par exemple beaucoup plus calciques.

3.4 Verre au plomb de type Melle

52Un échantillon à la composition atypique a été découvert sur le site le plus méridional de la zone d’étude, à Pussigny. Il s’agit d’un fragment de panse vert foncé décoré d’un filet blanc opaque rapporté (139). Le mobilier céramique associé est daté du milieu du Xe siècle. L’identification typologique de cet élément est impossible mais sa coloration particulière permet de le rapprocher de productions découvertes — jusqu’à présent — dans un rayon d’une centaine de kilomètres au nord et à l’ouest de Melle, mine de plomb argentifère carolingienne située dans les Deux-Sèvres (Gratuze et al. 2014 ; Pactat et al. 2017). Ces verres présentent de forts taux d’alumine (Al2O3) et d’oxyde de plomb (PbO), ainsi que des teneurs en potasse (K2O) et en chaux (CaO) comparables aux galets de verre produits à partir du recyclage de scories vitreuses issues de la chaîne opératoire de la métallurgie du plomb et de l’argent à Melle (Gratuze et al. 2014). La paraison vert foncé doit sa coloration à la présence d’oxyde de fer (Fe2O3), proche de 3 %. Quant au filet blanc, il a été fabriqué à partir de la même base vitreuse que la panse à laquelle a été ajoutée de l’étain et du plomb.

53L’implantation du hameau de Pussigny à proximité de la Vienne fut certainement profitable à son approvisionnement en denrées et marchandises de tout genre qui pouvaient transiter par la rivière. L’absence de ces verres au plomb dans la vallée de la Loire pourrait indiquer que la diffusion de la vaisselle produite par l’atelier de verrier de Melle était restreinte à une échelle régionale, contrairement aux lissoirs qui ont voyagé sur plusieurs milliers de kilomètres.

Conclusion

54Évoquées en introduction, certaines difficultés sont inhérentes au mobilier en verre carolingien, à savoir une forte fragmentation, un état d’altération avancé et des contextes de découverte rarement datés avec précision. Malgré ces écueils, une évolution morphologique et stylistique du verre creux entre les VIIIe et Xe siècles a pu être proposée. Le début de la période est très mal représenté — ou difficilement identifié — dans la zone étudiée. Les coupes à bord ourlé et les gobelets convexes sont déjà connus à la période mérovingienne. Il faut attendre les dernières décennies du VIIIe siècle et le IXe siècle pour voir apparaître des productions purement carolingiennes. Les gobelets entonnoirs à fond tubulaire creux ou plein sont les plus précoces et leur usage semble décroître fortement au Xe siècle, comme le montre leur quasi-absence à Doué-la-Fontaine. Les verres à décor de baguette torsadée sont également datés du début de la période carolingienne, tout comme les verres sodiques arborant des couleurs vives. Certaines formes paraissent quant à elles typiques du IXe siècle, bien que le nombre restreint d’individus limite la fiabilité de leur datation : il s’agit des gobelets tronconiques et des pyxides. Plusieurs morphologies couvrent enfin indistinctement les IXe et Xe siècles. C’est le cas des gobelets globulaires, des gobelets cylindriques, des verres à pied et des flacons.

55Le statut des sites est perceptible à travers le mobilier en verre. Par exemple, le répertoire des formes est plus large dans les contextes élitaires. Certaines ont été repérées seulement sur ces sites, comme les gobelets tronconiques ou les pyxides. Mais ce travail de synthèse a surtout permis de mettre en évidence la présence de verres en des lieux plus modestes tels que les habitats ruraux. Les gobelets entonnoirs et, dans une moindre mesure, les gobelets cylindriques et les verres à pied, représentent l’essentiel des découvertes dans ces contextes. L’usage de ces objets comme verres à boire semble alors prévaloir, bien que la fonction de luminaire ne soit pas totalement exclue, même si celle-ci est plus souvent évoquée dans les édifices religieux. L’association généralement faite entre la découverte d’objets en verre et la présence d’une élite carolingienne doit être nuancée. Si la consommation du verre creux dans les vallées de la Loire et de la Vienne commence à être perçue grâce à de nombreuses découvertes, sa production reste plus obscure. Seul le site de Distré a fourni quelques indices de fabrication du verre (fragments de creuset et scories), sans toutefois qu’aucune structure de chauffe n’ait été identifiée. À l’exception du fragment de verre trouvé à Pussigny provenant de l’atelier de Melle, l’origine des objets en verre étudiés demeure inconnue. Les analyses physico-chimiques réalisées sur une partie du corpus permettent avant tout d’identifier les recettes de fabrication et, dans le cas de certains verres au natron, l’origine de la matière brute. Trois grandes familles chimiques ont été mises en évidence : les verres sodiques à fondant minéral, les verres calco-potassiques à base de cendres de plantes forestières et les verres mixtes. Cette dernière catégorie reflète une évolution progressive entre deux procédés de fabrication, l’un de tradition antique et le second typiquement médiéval qui paraît être totalement adopté à partir du Xe siècle.

56En conclusion, l’état des connaissances réalisé ici permet d’établir un premier référentiel à la fois typo-chronologique et archéométrique sur une région géographiquement et économiquement cohérente. Nous espérons qu’il sera rapidement complété et affiné par de nouvelles découvertes, intra ou extra-régionales.

Figures

Fig. 1 - Localisation des sites étudiés en fonction de leur statut (C. Aunay et I. Pactat).

Fig. 1 - Localisation des sites étudiés en fonction de leur statut (C. Aunay et I. Pactat).

Fig. 2 - Nombre de restes en verre (NR) et nombre minimum d’individus (NMI) par site.

Fig. 3 - (a) Coupes à bord ourlé. (b) Gobelets à fond convexe. (c) Gobelets à fond tubulaire plein. (d) Gobelets globulaires.

Fig. 4 - Verreries découvertes au Château d’Angers, IXe siècle : (a) Gobelet entonnoir à fond tubulaire plein. (b) Gobelet cylindrique. (c) Pyxide. (d) Gobelet tronconique (Musées d’Angers, clichés : P. David).

Fig. 5 - (a) Gobelets cylindriques. (b) Gobelets tronconiques. (c) Verres à pied. (d) Flacons. (e) Corne. (f) Pyxide et éléments de couvercle.

Fig. 6 - (a) Bords indéterminés. (b) Fonds indéterminés. (c) Anses indéterminées. (d) Décors.

Fig. 7 - Diagramme ternaire représentant les différentes familles chimiques identifiées dans le corpus d’étude.

Fig. 8a - Composition élémentaire des verres de la vallée de la Loire et de la basse vallée de la Vienne, analysés par spectrométrie de masse (LA-ICP-MS). B. Gratuze / CEB-IRAMAT-UMR 5060.

Fig. 8b - Composition élémentaire des verres de la vallée de la Loire et de la basse vallée de la Vienne, analysés par spectrométrie de masse (LA-ICP-MS). B. Gratuze / CEB-IRAMAT-UMR 5060.

Fig. 8c et d - Composition élémentaire des verres de la vallée de la Loire et de la basse vallée de la Vienne, analysés par spectrométrie de masse (LA-ICP-MS). B. Gratuze / CEB-IRAMAT-UMR 5060.

57Alix C., Jesset S., Millereux C., Robin B., 2016. Orléans, La Motte Sanguin: habitat romain et fortification de la fin du Moyen Âge (45234143 et 45234224), Rapport Final d’Opération de fouille archéologique, Pôle d’archéologie, Ville d’Orléans, SRA Centre. Orléans. (Inédit)

58Aubourg V., 2013. Catalogue des objets en verre. In : Mataouchek V. (dir.), PCR Naissance et évolution de l’ensemble castral de Vesvre, à Neuvy-Deux-Clochers (Cher), Rapport d’activité 2013, Inrap CIF, SRA Centre. Pantin, Blois. (Inédit)

59Aubourg V., Josset D., 2003. Le site du promontoire du château de Blois du VIIe au XIe s. (Loir-et-Cher) - seconde partie : le mobilier non céramique. Revue Archéologique du Centre de la France, 42-1, 169-216.

60Baumgartner E., Krueger I., 1988. Phoenix aus Sand und Asche. Glas des Mittelalters. Catalogue d’exposition aux Rheinisches Landesmueum Bonn et Historisches Museum Basel 1988, Munich : Klinkhardt & Biermann.

61Ben Kaddour C., 2016. Saint-Laurent-Nouan (41), Ganay (tranche 2). Une occupation Bronze final/Hallstatt. Un vaste habitat rural (VIIIe - XIe s. apr. J.-C.). Deux petites productions potières (450-550 puis 950-1000 apr. J.-C.). Rapport Final d’Opération de fouille archéologique, Évéha, SRA Centre. Orléans. (Inédit)

62Berthon A. A., Loubignac F., à paraître. Étude du petit mobilier et interprétations : le cas du village carolingien des Chesnats (Chapelle-Saint-Mesmin, Loiret). In : Henigfeld Y., Husi P., Ravoire F. (éd.), Actes du XIe Congrès international de la Société d’Archéologie médiévale, moderne et contemporaine. L’objet au Moyen Âge et à l’époque moderne : fabriquer, échanger, consommer et recycler (Bayeux, 28-30 mai 2015).

63Boüard M. de, 1973. De l’aula au donjon. Les fouilles de la motte de la Chapelle, à Doué-la-Fontaine (Xe-XIe siècle). Archéologie médiévale, III-IV, 5-110.

64Bourgeois L., Boyer J.-F. 2014. Les palais carolingiens d’Aquitaine : genèse, implantation et destin. In : Bourgeois L., Remy C. (éd.), Demeurer, défendre et paraître. Orientations récentes de l’archéologie des fortifications et des résidences aristocratiques médiévales entre Loire et Pyrénées. Actes du colloque de Chauvigny, 14-16 juin 2012. Mémoire - Société de recherches archéologiques de Chauvigny 47, Chauvigny : Association des Publications Chauvinoises, 67-118.

65Brunon C., à paraître. Les contenants en verre du copiste et du peintre. Dans ce volume.

66Brut C., Arveiller V., Vanpeene N., Gratuze B., 2013. Verres carolingiens du Monceau Saint-Jacques à Paris. Bulletin de l’AFAV, 91-94.

67Carré F. (éd.), 2011. L’archéologie en Haute-Normandie : bilan des connaissances. 1. Le haut Moyen Âge. Mont-Saint-Aignan : Publications des universités de Rouen et du Havre.

68Comte F., 1989. Le luminaire en verre, Dossiers d’Archéologie, 143, 46-51.

69Dalayen M.-D., Gardère P., Millet S., Pradat B., 2015. Une occupation agropastorale des IXe - Xe siècles: La Croix-en-Touraine (Indre-et-Loire), Les Pièces du Thé. Rapport Final d’Opération de fouille archéologique, Inrap CIF, SRA Centre. Pantin, Orléans. (Inédit)

70Dufaÿ B., 2009. Premier bilan des fouilles de la forteresse de Chinon, 2003-2009. Revue archéologique du Centre de la France, Tome 48, [en ligne, URL : http://racf.revues.org/​1371].

71Dupont P., 1996. Orléans. Interventions archéologiques de 1992 à 1996. Bulletin de la Société archéologique et historique de l’Orléanais, 112, 3-44.

72Evison V.-I., 1975. Germanic glass drinking horns. Journal of Glass Studies, 17, 74-87.

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74Evison V.-I., 2008. Catalogue of Anglo-Saxon glass in the British Museum. British Museum research publication 167, Londres : British Museum.

75Evison V., 1990. The Vendeuil-Caply glass horn. Nord-Ouest Archéologie, 3, 89-96.

76Feyeux J.-Y. 2003. Le verre mérovingien du quart nord-est de la France, Paris : De Boccard.

77Fouillet N., Yvernault F., Barret M., Bouillon J., Couvin F., Motteau J. 2008. Tours 2008, 27-29 rue Dabilly (Indre-et-Loire). Rapport Final d’Opération de fouille archéologique (2 vol.), Inrap CIF, SRA Centre. Pantin, Orléans. (Inédit)

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79Foy D., 2013. Les fouilles de la place Camille Jullian à Bordeaux : le verre médiéval. Bulletin de l’AFAV, 98‑112.

80Foy D., Sennequier G., 1989. À travers le verre : du Moyen Âge à la Renaissance. Catalogue d’exposition, Rouen : Musées et monuments départementaux de la Seine-Maritime.

81Freestone I. C., Wolf S., Thirlwall M. 2005. The production of HIMT glass : elemental and isotopic evidence. In : Annales du 16e Congrès de l’Association Internationale pour l’Histoire du Verre, Londres, 7-13 septembre 2003, 153-157.

82Galinié H. (dir.), 2007. Tours antique et médiéval: lieux de vie, temps de la ville - 40 ans d’archéologie urbaine. Supplément à la Revue archéologique du centre de la France 30, Tours : FERAC.

83Galinié H., Husi P., Motteau J., 2014. Des Thermes de l’Est de Caesarodunum au château de Tours : Le site 3. Recherches sur Tours, 9, 180.

84Galinié H., Lorans E., Watkinson B., 1982. Saint Michel de la Guerche (site 9). Bulletin de la Société archéologique de Touraine, XL, 184-199.

85Gaultier M., Aunay C., Capron F., Laurens-Berge M., Jaffrot E., Roux E., 2012. Fondettes (37): La Vermicellerie. Une occupation du Bronze final et un habitat du haut Moyen Âge - Boulevard périphérique nord-ouest de Tours (Indre-et-Loire). Rapport Final d’Opération de fouille archéologique (3 vol.), Conseil général d’Indre-et-Loire, SRA Centre. Tours, Orléans. (Inédit)

86Gratuze B., 2014. Application de la spectrométrie de masse à plasma avec prélèvement par ablation laser (LA-ICP-MS) à l’étude des recettes et de la circulation des verres anciens. In : Dillmann P., Bellot-Gurlet L. (dir.), Circulation et provenance des matériaux dans les sociétés anciennes. Sciences archéologiques, Paris : Éditions des archives contemporaines, 243-272.

87Gratuze B., Guerrot C., Foy D., Bayley J., Arles A., Téreygeol F., 2014. Melle : mise en évidence de l’utilisation des scories vitreuses issues de la chaîne opératoire de production de l’argent comme matière première de l’industrie verrière. In : Téreygeol F. (dir.), Du monde franc aux califats omeyyade et abbasside : extraction et produits des mines d’argent de Melle et de Jabali. Begleitband zur Ausstellung « Silberpfade zwischen Orient und Okzident » im Deutschen Bergbau-Museum Bochum. Bochum : Selbstverlag des Deutschen Bergbau-Museums, 211-230.

88Guérit M., 2009. Étude du mobilier en verre. In : Verneau F., Noël M., Bouillon J., Canny D., Carron D., Creusillet M.-F., Dondin-Payre M., Guérit M., Liard M., Liévaux N., Musch J., Riquier S., Serre S., Troubady M., Warmé N., 2009. Orléans, ZAC le Clos de la Fontaine (Loiret). Rapport Final d’Opération de fouille archéologique (3 vol.), Inrap CIF, SRA Centre. Pantin, Orléans , volume II : Annexes, 37-79. (Inédit)

89Guérit M., 2011. Petit mobilier. In : Josset D.(dir.), Noël M., Lallet C., Bouillon J., Chambon M.-P., Millet S., 2011. Fouille de la rue Saint-Flou, Orléans, Centre, ZAC de Bourgogne : Genèse et constitution d’un îlot d’habitation médiéval aux abords de l’enceinte antique. Rapport Final d’Opération de fouille archéologique, Inrap CIF, SRA Centre. Pantin, Orléans, volume 5 : Inventaire, 124-125. (Inédit)

90Guérit M., 2012a. Identification des verres du site de l’îlot Calvin : mémoire de travail, annexe 7. In : Josset D., De Muylder M. (dir.), Chambon M.-P., Riquier S., Millet S., Canny D., Carron D., Frère St., Fournier L., Guillemard Th., Liard M., Mataouchek V., 2012. Fouille de l’îlot Calvin (rue Calvin, rue de l’Université et rue du Gros-Anneau). Sur le versant du vallon : des confins de Cenabum au coeur de quartier de l’Université médiévale : Orléans, Loiret, ZAC Bourgogne. Rapport Final d’Opération de fouille archéologique, Inrap CIF, SRA Centre. Pantin, Orléans, volume 3, 71-82. (Inédit)

91Guérit M., 2012b. Le verre, Annexe 2 : Étude des mobiliers non céramique, In : Joyeux P., Guillemard Th. (dir.), Canny D., Frénée E., Mataouchek V., Carron D., 2012. Aux portes de la ville, les occupations de la place De Gaulle du IIe siècle av. J.-C. à nos jours : Loiret, 2e ligne du tramway de l’agglomération orléanais. Rapport Final d’Opération de fouille archéologique (4 vol.), Inrap CIF, SRA Centre. Pantin, Orléans, volume 3 : annexes, 149-178. (Inédit)

92Hirn V., Gaultier M., Aunay C., Husi P., Laruaz J.-M., Lefèvre B., Roux E., Sarreste F., Génies C., Gerbaud C., 2013. Vernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire): Un habitat de courte durée à «Foujouin». Une occupation du milieu du 8e au milieu du 9e siècle à l’écart de Vernao. Rapport Final d’Opération de fouille archéologique (2 vol.), Conseil général d’Indre-et-Loire, SRA Centre. Tours, Orléans. (Inédit)

93Hunter J. R., Heyworth M. P., 1998. The Hamwic glass. York : Council for British Archaeology.

94Isings C., 1980. Glass finds from Dorestad, Hoogstraat I. In van Es W. A., Verwers W. J. H. (dir.), Excavations at Dorestad 1. The Harbour: Hoogstraat I. Nederlandse Oudheden 9, Amersfoort : ROB, 225-237.

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97Joly S., Landreau C., Gardère P., Poitevin G., Aunay C., Millet S., à paraître. Le vallon du Grouet à Pussigny: Des haltes de chasseurs-cueilleurs préhistoriques au hameau médiéval. Rapport Final d’Opération de fouille archéologique, INRAP CIF, LGV Sud Europe Atlantique, SRA Centre. L’Isle d’Espagnac, Orléans. (Inédit)

98Jouquand A.-M., à paraître. Faubourg de Vienne à Blois: découverte d’un site médiéval et d’un logis Renaissance. Rapport Final d’Opération de fouille archéologique, Inrap CIF, SRA Centre. Pantin, Orléans. (Inédit)

99Jouquand A.-M., Champagne F., Rodier X., Husi P., Wittmann A., 1999. La fouille des « abords de la cathédrale » de Tours (Indre-et-Loire) : Antiquité, haut Moyen Âge. Revue Archéologique du Centre de la France (Extrait), 38, 7-98.

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101Liégard S., Fourvel A., 2014. Découverte de verres médiévaux dans un puits à Souvigny (Allier). Bulletin de l’AFAV, 121-123.

102Lorans E. (dir.), 2006. Saint-Mexme de Chinon: Ve-XXe siècles. Archéologie et histoire de l’art n° 22. Paris : Éd. CTHS.

103Lorans E., Creissen T., 2014. L’apport des dernières fouilles archéologiques à la connaissance des églises abbatiales de Marmoutier antérieures à la construction gothique. Hortus Artium Medievalium, 20-2, 532-543.

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106Meyer-Rodrigues N., 2002. Le verre d’époque carolingienne découvert à Saint-Denis (VIIIe-XIe siècles). Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 325-333.

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109Motteau J. 1991. Catalogue des objets des fouilles de Tours (1973-1977), Recherches sur Tours, volume 5. Tours : Association pour le développement des études d’archéologie urbaine.

110Motteau J., à paraître. Le verre médiéval de Tours (VIe‑XVe s.) : fouilles du Laboratoire d’Archéologie Urbaine de Tours et du Laboratoire Archéologie et Territoires. Revue archéologique du Centre de la France.

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112Munier C., 2009. Nevers - 12 rue Saint-Genest : étude du verre médiéval (VIIe, IXe-XIIe siècles). Bulletin de l’AFAV, 59-70.

113Pactat I., Bully S., Gratuze B., 2014. La verrerie médiévale issue des fouilles du chœur de l’ancienne abbatiale Saint-Pierre de Baume-les-Messieurs (Jura). Bulletin de l’AFAV, 124-129.

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115Pactat I., Guérit M., Simon L., Gratuze B., Raux S., Aunay C., 2017. Evolution of glass recipes during French Early Middle Ages : analytical evidence of multiple solutions adapted to local contexts. Annales du 20e congrès de l’Association Internationale pour l’Histoire du Verre, Fribourg 2015, 334-340.

116Papin P., 2014. Loches (37). Première campagne de fouilles sur la forteresse. Rapport d’Opération d’évaluation archéologique, Conseil Général d’Indre-et-Loire, SRA-Centre. Tours, Orléans. (Inédit)

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118Roussel-Ode J., 2015. Deux vases en verre d’époque médiévale découverts à Saillans (Drôme). Bulletin de l’AFAV, 71-72.

119Roy G., Caillat P., Chaudriller S., Fournier L., Aunay C., Barret M., Bénédicte P., 2015. Saint-Gervais-la-Forêt (Loir-et-Cher), Le Tertre: Un habitat rural privilégié de l’époque carolingienne. Rapport Final d’Opération de fouille archéologique, Pantin, Inrap CIF, SRA Centre. Pantin, Orléans. (Inédit)

120Roy G. (dir.), 2017. LGV SEA - Des occupations de l’âge du Bronze à nos jours sur le versant nord de la Vienne : Maillé, Villiers et la Roche, Indre-et-Loire (37). Rapport Final d’Opération de fouille archéologique, INRAP LGV SEA, SRA Centre. L’Isle d’Espagnac, Orléans. 6 vol. (Inédit)

121Sapin C. (dir.), 2000. Archéologie et architecture d’un site monastique. Ve-XXe siècles. 10 ans de recherche à l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre. Paris : CTHS.

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123Uboldi M., 1995. Diffusione delle lampade vitree in età tardoantica e altomedievale e spunti per una tipologia. Archeologia Medievale, 22, 93-145.

124Valais A., 2012. Distré «Les Murailles». In : Valais A. (dir.), L’habitat rural au Moyen Âge dans le nord-ouest de la France. Deux-Sèvres, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée. Tome 2 : Notices. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, Archéologie et Culture, 119-140.

125Velde B., Bourgeois L., 2009. Vaisselle, verre plat et petits objets en verre : aspects typologiques. In : Bourgeois L. (dir.), Une résidence des comtes d’Angoulême autour de l’an Mil. Le castrum d’Andone. Fouilles d’André Debord. Caen : Publications du CRAHM, 237-244.

126Vinçotte I., 2000. La verrerie. In : Crépin-Leblond T., Forest M.-C. (dir.), Blois, un château en l’an mil. Paris : Somogy, 84-87 et 138-142.

127Zadora-Rio E., Galinié H., 1995. La fouille de l’ancien centre paroissial de Rigny (commune de Rigny-Ussé – Indre-et-Loire) – Deuxième rapport préliminaire (1992-1994). Revue Archéologique du Centre de la France, 34, 195-249.

Table des illustrations

Titre Fig. 1 - Localisation des sites étudiés en fonction de leur statut (C. Aunay et I. Pactat).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19767/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 244k

Auteurs

Verre Ant’ère, LAT-UMR 7324 CITERES, Université de Tours.

Eveha, doctorante de l’université de Caen Normandie, CRAHAM, UMR 6273.

LAT-UMR 7324 CITERES, Université de Tours.

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

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