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Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale

 | 
Inès Pactat
, 
Claudine Munier

Canada

La diffusion du verre européen sur les sites coloniaux français en Amérique du Nord à l’aube des Temps modernes, un état de la question

Agnès Gelé und Adelphine Bonneau

Zusammenfassung

Résumé. Plusieurs sites nord-américains ont révélé perles, contenants et vaisselle de table, comme autant de témoignages matériels de l’implantation des Européens en Amérique du Nord à partir du XVIe siècle. Qu’il s’agisse d’implantations européennes temporaires, de sites relatifs aux premières tentatives d’implantation française ou de sites coloniaux plus tardifs, tous témoignent de réalités politiques, socio-économiques et commerciales spécifiques.

Volltext

1Du XVIe au XIXe siècle, les velléités expansionnistes des puissances coloniales européennes s’observent non seulement au niveau de leurs territoires métropolitains respectifs, comme en témoignent par exemple les différentes guerres menées aux frontières du royaume de France par Louis XIV, mais également à l’échelle des empires coloniaux qui se mettent peu à peu en place, notamment aux Amériques. Alors que les politiques mercantilistes se développent, les productions artisanales et artistiques européennes, françaises et britanniques principalement, mais également italiennes, hollandaises et de Bohème font l’objet d’une diffusion qui va bien au-delà des frontières de l’Europe et qui témoigne de réalités politiques, socio-économiques et commerciales spécifiques. En ce qui concerne les productions verrières, qu’il s’agisse de verrerie de table, de contenants, de verre plat ou encore de perles, les objets mis au jour sur les sites d’occupation française en Amérique du Nord traduisent le modèle colonial voulu et mis en place par l’État français.

2Cet article, centré principalement sur la côte est du Canada, se veut une première esquisse d’un portrait plus général qui reste à dresser. Il abordera dans un premier temps la question de la production de verre aux Amériques et de l’origine du verre mis au jour sur les sites coloniaux aux Amériques, soulignant la particularité de la situation des colonies françaises. Il s’agira ensuite d’identifier les différents éléments bibliographiques d’études de culture matérielle relatifs au verre pour les sites coloniaux français de la côte est du Canada dans une perspective chronologique, depuis les premières implantations européennes à la lente désagrégation de la Nouvelle-France. Enfin, les recherches en cours de développement ou à développer seront évoquées.

1 De l’origine des verres mis au jour sur les sites coloniaux français aux Amériques

3Bien que le verre commence à être travaillé par l’Homme il y a environ 4500 ans, l’apparition de cette technologie sur le continent américain ne se fait qu’avec les premiers colons français et anglais. Et si quelques sites de production américains sont connus pour les XVIIe et XVIIIe siècles, la production de verre ne prendra son réel envol aux Amériques qu’au cours du XIXe siècle.

1.1 Les débuts de l’industrie du verre outre-Atlantique

4La première tentative de produire de la verrerie sur le territoire américain remonte à 1608. La verrerie de Jamestown (Virginie, États-Unis) semble n’avoir été en activité que sur une période de six mois environ, bien que l’expérience se soit appuyée sur le savoir-faire de verriers allemands et polonais. En 1621, un second four va être élevé, toujours à Jamestown, et confié à des verriers italiens. Là encore, l’expérience tourne court (Harrington 1952 ; 1972). En 1640, une autre verrerie est mise en œuvre par le verrier hollandais Johannes Smedes à New Amsterdam (Manhattan, NYC, États-Unis) (Lavoie 1987, 149 ; Hume 1970, 60 ; Scoville 1950, 5). Un peu plus tard, en 1739, Caspar Wistar va fonder la United Glass Company à Salem (New Jersey, États-Unis), en s’appuyant sur le savoir-faire de maîtres-verriers allemands (Lavoie 1987, 149 ; Palmer 1989). Il s’agit du premier site de production de verre dont l’activité va s’avérer pérenne, puisqu’il sera en activité jusqu’en 1782. Quelques sites de production sont ainsi attestés en Amérique du Nord, aucun n’étant toutefois établi en Nouvelle-France.

1.2 L’absence d’établissements verriers en Nouvelle-France

5Malgré les demandes adressées au roi de France afin de favoriser l’implantation d’artisans spécialisés dans les colonies françaises, aucun atelier de production de verre ne semble s’installer sur les terres françaises de la côte est américaine au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Ainsi, en 1712, un administrateur de la Nouvelle-France écrit-il : « Il faut espérer que Sa Majesté jugera bon d’envoyer dans ce pays toutes sortes d’artisans, particulièrement des potiers et un souffleur de verre » (King 1987, 33). Mais il faudra attendre 1819 pour que la première tentative de produire du verre se fasse jour au Canada, qui n’est alors plus une colonie française depuis le traité de Paris ratifié en 1763. C’est en effet en 1819 qu’un entrepreneur américain d’origine allemande travaille durant un an à l’établissement d’une verrerie à Rice Lake, en Ontario, avant que sa concession de terre ne soit annulée et qu’il n’abandonne l’entreprise. La première production avérée de verre au Canada n’a lieu qu’en 1839, avec la Mallorytown Glass Works, en Ontario. Entre 1840 et 1860, on fabrique des vitres et des bouteilles dans cinq verreries canadiennes, tant au Québec qu’en Ontario (King 1987).

6Ceci implique que les objets en verre mis au jour sur les différents sites d’occupation française d’Amérique du Nord aient été importés. Ce même phénomène s’observe pour les sites d’implantation française aux Antilles et en Guyane française (voir entre autres Serra 2013 ; Losier 2012 ; Losier 2016).

1.3 L’origine purement européenne des objets en verre

7Concernant les sites de contact européens préalables aux premières tentatives d’implantation et de colonisation, les objets en verre mis au jour sur les sites fouillés semblent être des biens personnels, comme dans le cas des sites de baleiniers basques (Delmas, Gelé 2012), ou des biens destinés au commerce avec les Amérindiens, notamment au niveau des postes de traite, à l’instar de ce qui a été observé à celui de Chicoutimi (Bonneau et al. 2012 ; Gagnon 1983).

8Par la suite, le commerce des biens étant strictement encadré dès les débuts de la colonisation française avec la mise en place du système de l’Exclusif (Clément 2009, 103), la verrerie disponible à la vente en Nouvelle-France doit théoriquement être importée de métropole. Le pacte colonial instauré au XVIIe siècle perdure au XVIIIe siècle. Le commerce doit se faire pour le seul avantage de la métropole, les relations commerciales entre colonies ainsi qu’entre colonies et pays étrangers étant interdites. Ce régime de l’Exclusif prévaut jusqu’en 1763. Cela ne signifie pas pour autant que le verre importé soit français, car les navires français pouvaient transporter à leur bord une certaine quantité de produits étrangers, notamment anglais et hollandais, la proportion de ces productions restant toutefois à définir au cas par cas (Dagneau 2008, 19).

9Les différents objets en verres importés dans les colonies françaises, qu’ils soient de qualité ou beaucoup plus grossiers, ont été retrouvés en quantité variable sur de nombreux sites nord-américains.

2 Des premières implantations européennes à la lente désagrégation de la Nouvelle-France : des éléments bibliographiques pour les études de culture matérielle

10Les installations européennes en Amérique du Nord témoignent d’objectifs économiques et politiques qui évoluent tout au long de la période qui nous intéresse, avec tout d’abord des installations temporaires destinées à l’exploitation des ressources naturelles du territoire, puis des lieux destinés au commerce avec les Amérindiens et enfin, pour les sites les plus tardifs, des installations témoignant de la volonté d’une colonisation de peuplement et non plus de la simple exploitation des richesses (fig. 1).

2.1 Les premières installations européennes dédiées à l’exploitation des ressources naturelles et au commerce avec les populations autochtones

11Parmi les premières installations européennes, les sites basques ont été étudiés de façon récurrente depuis les années 1970 et font encore aujourd’hui l’objet de fouilles, de recherches en archives, mais également d’études de culture matérielle, comme l’attestent les récents travaux de B. Loewen, W. W. Fitzhugh ou encore V. Delmas. Ces différentes études s’inscrivent essentiellement dans le cadre de recherches universitaires s’intéressant à la périodisation des diverses installations, à leur répartition géographique ainsi qu’à la culture matérielle mise au jour sur les sites (voir, par exemple, Loewen, Delmas 2011 ; 2012). Les verreries de table et de conditionnement abondent dans les rapports de fouille, tels ceux du Gateway Project par exemple (Fitzhugh 2001 ; 2010 ; 2011 ; 2012 ; 2015 ; Fitzhugh, Gallon 2002 ; Fitzhugh et al. 2004 ; 2006 ; 2006a ; 2013 ; Fitzhugh, Phaneuf 2008 ; 2014 ; 2015 ; Fitzhugh, Ford 2009). Or, peu d’études de culture matérielle complètes traitent des artéfacts mis au jour. Concernant la verrerie de table et de conditionnement, un seul article a pu être recensé (Gelé, Delmas 2012), dans lequel les auteurs s’intéressent principalement à l’aspect ostentatoire de la verrerie mise au jour sur ces sites. Ils soulignent que si les modes d’installation des baleiniers basques outre-Atlantique ont été bien étudiés, l’étude du mobilier, parfois lacunaire, aide grandement à compléter les données sociales et spatiales relatives à l’organisation de ces installations. Les formes exhumées sur les sites fouillés correspondent à celles découvertes sur des sites contemporains en France et dans le Pays basque (gobelets, verres à pied refoulé, verres à jambe refoulée et verres à jambes, bouteilles en verre bleu-vert ou encore bouteilles oignons) (Delmas, Gelé 2012) (fig. 2).

12Sur les sites basques, des perles de verre sont parfois retrouvées, mais rarement étudiées. Un site fait toutefois exception : Petit Mécatina (EdBt-3), sur la côte sud du Labrador. Six perles de la collection ont été analysées par activation neutronique afin d’affiner la datation du site. La composition calco-sodique des verres permet également d’avancer que ces perles proviennent d’ateliers de fabrication du Sud de l’Europe (Herzog, Moreau 2006). Les différents travaux archéologiques engagés sur des postes de traite et, plus largement, sur la diffusion des biens européens au sein des populations autochtones ont également débuté au cours des années 1970 (voir, par exemple, Blanchette 1972 ; Lueger 1979). La plupart de ces travaux, notamment les plus récents, répondent à des impératifs d’aménagement ou de mise en valeur du territoire (Piédalue 2014 ; Subarctique 2015). C. Roy a, par ailleurs, proposé en 2009 une synthèse intitulée Le patrimoine archéologique des postes de traite du Québec (Roy 2009). Là encore, les rapports de travaux archéologiques concernant ces différents sites sont nombreux et peu d’études de culture matérielle traitent des artéfacts en verre mis au jour. La classification typologique proposée par M. K. Brown dans le cadre de l’étude du verre du fort Michilimackinac est aujourd’hui encore abondamment citée (Brown 1971). Les fouilles de cette véritable plaque tournante pour la traite de la fourrure et le commerce des Pays d’en-Haut, depuis 1683 et tout au long de la période française, ont révélé une quantité importante de verre, principalement des bouteilles et des contenants.

13Les perles de verre forment un cas spécifique pour ces premières occupations et premiers liens entre colons européens et populations amérindiennes. En effet, elles sont le témoin d’un contact direct quoique parfois aussi indirect : on en retrouve ainsi dès la fin XVIe siècle sur les bords du lac Saint-Jean alors que les Européens n’ont pas encore remonté le cours de la rivière Saguenay (Moreau 1993 ; Moreau, Hancock 2010). Quelques études des couches dites de contact ont ainsi été réalisées et la synthèse récente de V. Delmas (Delmas 2016) permet de rendre compte de la multitude de sites sur la côte nord-est américaine présentant des perles de verre datant de la fin du XVIe et du début XVIIe, tout en mettant en exergue le manque criant d’études de ces petits objets qui sont le plus souvent relayés à quelques lignes dans l’inventaire archéologique. Une typologie établie par K. E. et M. A. Kidd (Kidd, Kidd 1972) et mise à jour par K. Karklins (Karklins 2012) a néanmoins permis de faciliter la comparaison des types de perles retrouvées sur les sites d’Amérique du Nord, ce qui a conduit à l’établissement de typo-chronologies locales, encore trop peu nombreuses, telles celles de I. T. et C. Kenyon (Kenyon, Kenyon 1983) ou encore de J.-F. Moreau (Moreau 1994).

2.2 Les premières tentatives françaises de colonisation

14Les sites liés aux explorations et aux premières tentatives de colonisation françaises sont peu nombreux. Il convient de mentionner celui de Cartier-Roberval, mis au jour en 2005, fouillé de 2005 à 2010, et qui a révélé les traces de la colonie installée par Jacques Cartier et Jean-François de La Rocque de Roberval à partir de 1541 (Samson, Fiset 2013). De même, les différents sites liés aux voyages de Samuel de Champlain, fouillés à plusieurs reprises depuis 1976, soit la première Habitation (1608) puis la seconde Habitation (1624), ainsi que le site du Château-Saint-Louis (1620), fouillé en 2005-2007, revêtent une importance particulière pour l’histoire de la colonisation française aux Amériques. Tous ces sites ont révélé un certain nombre de fragments de verres à boire, de contenants en verre ainsi que des perles, artéfacts étudiés et partiellement publiés.

15H. Côté mentionne l’importance des objets en verre pour le site de Cartier-Roberval, soulignant que « même si le nombre de fragments de contenants, d’éléments de vitrail et les perles peut sembler secondaire, avec seulement 124 spécimens, ces objets prennent toute leur mesure lorsque l’on songe aux conditions de transport et à leur valeur de marqueurs socio-économiques » (Côté 2009, 56). Le site a ainsi révélé la présence de verres à boire, qu’il s’agisse de verre vert fougère ou de verre incolore, d’objets plus spécifiques tels qu’une tazza ou encore un alambic, de contenants dédiés à la conservation des liquides, du verre à vitre et des perles, objets apparus en majorité dans la portion sud du bâtiment principal ainsi qu’au niveau de son annexe, mais également dans les autres aires d’habitation (Samson, Fiset 2013). Toutefois, les interprétations restent à nuancer et à revoir, au moins partiellement. Les travaux de P.-G. L’Anglais concernant l’Habitation de Champlain, sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis, mentionnent la présence de rares fragments de verre à vitres et les restes de deux bouteilles, l’une cylindrique et l’autre à panse carrée fermée au moyen d’un bouchon en étain fileté (Cloutier et al. 2012, 24). Les perles, qui y ont été mises au jour en grand nombre (plus de 1500 inventoriées uniquement pour les fouilles de 2005-2007), font l’objet d’une étude exhaustive, encore en cours de réalisation par A. Bonneau dans le cadre de son étude post-doctorale.

2.3 Les sites d’implantation française des XVIIe et XVIIIe siècles

16Les sites de la colonisation qui s’étend du milieu du XVIIe siècle aux environs de 1760 ont tout d’abord été découverts au cours d’importantes campagnes de fouilles réalisées des années 1960 à la fin des années 1980 sur la côte est du Canada, à l’image de Louisbourg ou du site de Place-Royale. De nombreux artéfacts en verre ont alors été mis au jour et de conséquentes études monographiques ont été publiées par les chercheurs de Parcs Canada, à l’échelle fédérale, et par des archéologues employés par le gouvernement du Québec à l’échelle provinciale. Certains de ces ouvrages traitent de collections spécifiques, comme, par exemple, les travaux portant sur le verre de Belle Isle, du Fort Beauséjour, de Brudenell Point, de l’épave du Machault, à Beaubassin et à Louisbourg (Lavoie 1987 ; McNally 1971 ; 1972a ; 1972b ; 1978 ; 1979 ; Harris 1975 ; 1979 ; Smith 1981). Par la suite, des synthèses typo-chronologiques ont été proposées, telles que l’ouvrage de P. McNally, La verrerie de table au Canada 1700-1850 (McNally 1982) ou celui d’O. Jones intitulé Les bouteilles à vin et à bière cylindriques anglaises 1735-1850 (Jones 1986). Enfin, un Glossaire du verre de Parcs Canada, publié afin de permettre aux archéologues d’identifier plus adéquatement le verre archéologique, propose une méthodologie appropriée à ce matériau (Jones, Sullivan 1985), alors que certains articles écrits préalablement visaient déjà à permettre une meilleure identification typologique (Jones 1971). Si le verre tient une place de choix au sein des publications de Parcs Canada au cours des années 1970 et 1980, les publications du Ministère des affaires culturelles (l’actuel Ministère de la Culture et des Communications) concernant les travaux de la Place Royale lui sont beaucoup moins favorables. Seule l’étude du verre des latrines de la maison Perthuis est dédiée uniquement à ce matériau (Lapointe 1981).

17Par ailleurs, la thèse de P.-G. L’Anglais, publiée en 1994, prend en considération des collections mises au jour à Louisbourg et à Place-Royale dans une perspective comparative, incluant des collections de verrerie de table (L’Anglais 1994) (fig. 3).

18Alors que de nombreuses publications traitant spécifiquement d’artéfacts en verre ont été publiées au cours des années 1970 et 1980, la bibliographie récente aborde peu la verrerie de table ainsi que les bouteilles et contenants utilitaires. Outre la synthèse Identifier la céramique et le verre anciens au Québec, Guide à l’usage des amateurs et des professionnels, proposée par M. Brassard et M. Leclerc (Brassard, Leclerc 2001), il convient de mentionner les travaux de C. Losier qui propose une synthèse récente des contenants utilitaires français du début du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle, en traitant à la fois des aspects techniques et sociaux (Losier 2012). Si de nombreux rapports archéologiques mentionnent la présence de verre au cours du Régime Français, il reste malheureusement succinctement étudié, alors qu’il continue à être mis au jour de façon régulière sur différents sites à l’échelle de la province. Quelques sites ont toutefois bénéficié récemment de recherches un peu plus poussées, à l’image du verre mis au jour sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis, étudié par P.-G. L’Anglais pour les contextes datant de 1689 à 1759 (Cloutier et al. 2012).

19Dans le cas des perles de verre, la typologie établie dans les années 1970 a permis la publication de catalogues de collections de sites principalement du Nord-Est Américain dans la revue spécialisée BEADS, mais peu d’entre eux portent sur des collections de la Nouvelle-France. Au Québec plus spécifiquement, les études de perles ont été conduites majoritairement autour de la rivière Saguenay et du lac Saint-Jean (Hancock et al. 1996 ; Moreau et al. 1997 ; 2002 ; 2006 ; 2011 ; Moreau 1993 ; 1994 ; Moreau, Hancock 2010). Certaines perles de verre provenant des sites de traite de Chicoutimi, de l’Ashuapmushuan et de la Metabetchouan ont également été étudiées dans une perspective typologique et archéométrique (Bonneau et al. 2012 ; Moreau 1994). Plus récemment, le livre de B. Loewen et B. Chapdelaine (Loewen, Chapdelaine 2016) recense des synthèses des collections de perles de verre d’un grand nombre de sites autour de la vallée du Saint-Laurent dans une perspective de compréhension des premiers contacts entre Européens et Amérindiens et de leur continuité au cours de la période coloniale.

20Ces études, portant le plus souvent sur un site ou sur un ensemble restreint de sites, n’ont malheureusement fait l’objet d’aucune synthèse. Il n’existe pas non plus de publication prenant en compte l’intégralité des objets en verre par type d’objet (perles, verre à boire, bouteilles, etc.) et la bibliographie reste malheureusement parfois confidentielle.

3 Quelles perspectives pour les études de culture matérielle portant sur des artéfacts en verre aux Amériques ?

21Plusieurs lacunes bibliographiques offrent de belles perspectives de recherches et différents travaux sont d’ores et déjà en cours de réalisation.

3.1 La trop rare détermination de la provenance

22Aucune étude publiée n’a tenté d’établir de façon stricte la provenance de la verrerie mise au jour en Amérique du Nord, pour le XVIe et le début du XVIIe siècle, à l’exception de l’étude comparée des perles de verre nord-américaines et celles d’un atelier de verrerie à Amsterdam (Karklins et al. 2002), alors que de nombreux travaux français traitant de la verrerie médiévale et post-médiévale portent sur cette période, qu’il s’agisse d’études de collections spécifiques ou de sites de production. D’une façon générale, la littérature archéologique française porte peu au-delà des frontières actuelles de la France.

23Pour les verres mis au jour dans des contextes plus tardifs, soit la seconde moitié du XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, les chercheurs nord-américains travaillant sur le verre français au cours des années 1970 et 1980 se sont heurtés à un écueil majeur. Les études archéologiques françaises portant sur les XVIIe et XVIIIe siècles ont commencé à se développer comme corollaire à l’archéologie préventive à partir des années 1980, comme en témoigne l’exceptionnelle fouille du Louvre. Mais les travaux archéologiques portant sur la période moderne restent toutefois peu nombreux jusqu’aux années 2000. Ceci a eu pour effet d’empêcher la comparaison des collections mises au jour sur la côte est du Canada avec les collections archéologiques françaises contemporaines. Par ailleurs, les différents objets en verre identifiés par les chercheurs nord-américains auraient nécessité que les sites de production de verre français des XVIIe et XVIIIe siècles aient été déterminés plus clairement, autrement que par des données historiques. Ceci explique que les chercheurs canadiens se soient tournés vers les écrits d’historiens d’art, tels que J. Barrelet dont les travaux sont abondamment cités dans la littérature nord-américaine (Barrelet 1953 ; 1957 ; 1959), et d’historiens tels que W. C. Scoville (Scoville 1950).

24D’un autre côté, ce sont parfois les archéologues français qui se tournent vers leurs homologues canadiens pour l’étude des objets en verre de la période moderne, comme cela fut le cas pour les perles de verre du site parisien des Jardins du Carrousel (Turgeon 2001). Le manque de connaissance de ces petits objets du quotidien sur le territoire métropolitain a conduit les archéologues français à les chercher dans un autre contexte, celui des colonies.

3.2 L’évolution positive des recherches

25Cet état des lieux, qui peut sembler sombre au premier abord, est doucement en train d’évoluer. Un certain nombre de recherches récentes, réalisées dans le cadre de travaux universitaires et de programmes de recherches en cours, sont ainsi à signaler. Tout d’abord, la thèse de doctorat de V. Delmas, qui vient tout juste d’être soutenue, se concentre principalement sur la question de l’identité culturelle basque dont témoignent les artéfacts mis au jour sur les sites de baleiniers des XVIe-XVIIIe siècles en Amérique du Nord. Intitulée Les pêcheurs basques au Canada, 1530-1760 : de la culture matérielle à l’identité culturelle, elle porte sur plusieurs types de mobiliers dont les objets en verre. Un chapitre complet est ainsi dédié à la gobeleterie, aux bouteilles, aux fioles et aux perles mises au jour sur les sites basques de la côte est du Canada.

26La recherche post-doctorale d’A. Bonneau, réalisée dans les laboratoires d’archéologie de l’Université Laval, en collaboration avec le Centre Ernest Babelon de l’INRS à Orléans, s’intitule De petits objets pleins de ressources : techniques de fabrication et diffusion des perles de verre de facture européenne en Nouvelle-France. À travers l’étude typologique et archéométrique des perles de verre retrouvées dans différents contextes au Québec et en Europe (postes de traite, occupations amérindiennes, occupations européennes, ateliers de production, épaves), son projet s’attache à reconstituer les réseaux d’approvisionnement en Europe, puis d’échanges au Québec, tout en mettant en lumière les relations entre Européens et Amérindiens (fig. 4).

3.3 L’étude renouvelée des connexions transatlantiques

27Les recherches doctorales d’A. Gelé portent sur la verrerie de table comme témoignage de l’implantation française aux Amériques à travers les exemples du Québec et de la Guyane française pour la période qui va de 1650 à 1760. Là encore, la question abordée est celle de la possible spécificité des artéfacts et de l’usage de ceux-ci dans les colonies, par comparaison avec ce qui peut être observé en France métropolitaine.

28Ces différents travaux s’inscrivent par ailleurs dans un programme de recherches plus général qui porte sur les connexions transatlantiques entre la métropole et les colonies (Amérique du Nord, Antilles et Guyane française) aux XVIe-XIXe siècles à travers les objets du quotidien non céramiques, porté par J. Soulat et A. Bonneau, et soutenu par le laboratoire d’archéologie historique de l’Université Laval et le Centre Michel de Boüard - CRAHAM de l’université de Caen, et par le groupe de recherche en archéométrie de l’Université de Laval (Québec).

4 Conclusion

29Les premières installations européennes en terre d’Amérique, destinées à l’exploitation des ressources naturelles du territoire, sont d’abord temporaires. C’est le cas des sites liés aux expéditions de pêche portugaises, françaises et basques exploitant les bancs de morues à Terre-Neuve et des sites relatifs aux baleiniers basques qui, dès le début du XVIe siècle, commencent à fréquenter de façon régulière les côtes américaines. Ces établissements semi-permanents deviennent assez rapidement pérennes. Les lieux dédiés au commerce avec les Amérindiens, notamment les postes de traite du XVIIe siècle, mais également les premières tentatives de colonisation française du XVIe et du tout début du XVIIe, témoignent d’une période charnière de l’histoire européenne en Amérique du Nord. Les sites plus tardifs, depuis le milieu du XVIIe siècle, alors que la colonisation française aux Amériques devient une réelle colonisation de peuplement et non plus d’exploitation des richesses, à la perte des colonies nord-américaines au profit des Britanniques à partir de la fin des années 1750, témoignent quant à eux de réalités politiques, socio-économiques et commerciales autres.

30Les objets en verre mis au jour sur la côte est du Canada, et plus largement aux Amériques, témoignent d’implantations européennes temporaires, de sites relatifs aux premières tentatives d’implantation française ou de sites coloniaux plus tardifs, aux réalités politiques, socio-économiques et commerciales spécifiques, encadrées notamment par le système de l’Exclusif. Instauré au XVIIe siècle ce dernier prévaut jusqu’au traité de Paris. Les études nord-américaines portant sur les objets en verre, réalisées essentiellement dans les années 1970 à 1990, nécessitent aujourd’hui d’être réactualisées en se basant sur les données issues de l’archéologie préventive en France, mais également en s’appuyant sur des études archéométriques.

Figures

Fig. 1 – Carte de répartition des principaux sites coloniaux français aux Amériques qui ont révélé des objets en verre (DAO : A. Gelé).

Fig. 1 – Carte de répartition des principaux sites coloniaux français aux Amériques qui ont révélé des objets en verre (DAO : A. Gelé).

Fig. 2 – Gobelet à pied refoulé formé dans une seule paraison, mis au jour sur le site de Red Bay et aujourd’hui présenté au Centre d’interprétation de Parcs Canada (crédit photographique : V. Delmas).

Fig. 2 – Gobelet à pied refoulé formé dans une seule paraison, mis au jour sur le site de Red Bay et aujourd’hui présenté au Centre d’interprétation de Parcs Canada (crédit photographique : V. Delmas).

Fig. 3 – Verre mis au jour dans les latrines de la maison Perthuis (Québec) dans un contexte 1699-1750 (crédit photographique : A. Gelé). Un exemplaire de verre du même type provient du site de l’îlot des Palais (Québec), et des parallèles peuvent être faits avec des productions de l’atelier français de Candesoubre (Tarn) (Commandré 2014, 301).

Fig. 3 – Verre mis au jour dans les latrines de la maison Perthuis (Québec) dans un contexte 1699-1750 (crédit photographique : A. Gelé). Un exemplaire de verre du même type provient du site de l’îlot des Palais (Québec), et des parallèles peuvent être faits avec des productions de l’atelier français de Candesoubre (Tarn) (Commandré 2014, 301).

Fig. 4 – Quelques exemples de perles retrouvées au Québec (crédit photographique : A. Bonneau). Sites du poste de traite de l’Ashuapmushuan (DhFk-1), du poste de traite de Chicoutimi (DcEs-1), d’occupations amérindiennes à Anse-à-la-Croix (DcEp-3 et DcEp-5c) et à la Baie Saint-Marguerite (DbEl-9b), et de Forts-et-Châteaux-Saint-Louis (38G).

Fig. 4 – Quelques exemples de perles retrouvées au Québec (crédit photographique : A. Bonneau). Sites du poste de traite de l’Ashuapmushuan (DhFk-1), du poste de traite de Chicoutimi (DcEs-1), d’occupations amérindiennes à Anse-à-la-Croix (DcEp-3 et DcEp-5c) et à la Baie Saint-Marguerite (DbEl-9b), et de Forts-et-Châteaux-Saint-Louis (38G).

Bibliographie

31Barrelet J., 1953. La verrerie en France, de l’époque gallo-romaine à nos jours. Paris.

32Barrelet J., 1957. Le verre à boire en France au XVIIIe siècle. Cahiers de la céramique et des arts du feu, 100-117.

33Barrelet J., 1959. Chardin du point de vue de la verrerie. Gazette des Beaux-Arts, 53, 305-314.

34Blanchette F., 1972. Rapport des activités de la société d’archéologie du Saguenay sur le campement amérindien et le poste de traite de Chicoutimi, été 1972. Rapport de fouilles. (Inédit)

35Bonneau A., Moreau J-F., Hancock R. 2012. Les perles en verre de couleur du poste de traite de Chicoutimi : contribution à la datation des occupations des « premiers contacts ». Archéologiques, 25, 84-105.

36Brassard M., Leclerc M., 2001. Identifier la céramique et le verre ancien au Québec. Québec.

37Brown M. K., 1971. Glass from Fort Michilimackinac : a classification for eighteenth century glass. The Michigan Archaeologist, 17.

38Clément A., 2009. « Du bon et du mauvais usage des colonies » : politique coloniale et pensée économique française au XVIIIe siècle. Cahiers d’économie politique/Papers in political economy, 56, 101-127.

39Cloutier P., Brassard M., L’Anglais P.-G., 2012. Fouilles archéologiques aux Forts-et-Châteaux-Saint-Louis (1620-1871). 4. Québec.

40Commandré I., 2014. L’artisanat verrier en Bas-Languedoc du XVIe au XVIIIe siècle. Thèse de doctorat, Université Aix-Marseille. (Inédit)

41Côté H., 2009. La collection archéologique du site Cartier-Roberval (1541-1543) : témoignage unique d’un projet colonial français en Amérique. Archéologiques, 22, 54-70.

42Dagneau C., 2008. La culture matérielle des épaves françaises en Atlantique nord et l’économie-monde capitaliste, 1700-1760. Thèse de doctorat. Université de Montréal. (Inédit)

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46Fitzhugh W. W., 2010. The Gateways Project 2009. Land Excavations at Hare Harbour, Mécatina. Rapport de fouilles. Arctic Studies Center. (Inédit)

47Fitzhugh W. W., 2011. The Gateways Project 2010. Land Excavations at Hare Harbour, Mécatina. Rapport de fouilles. Arctic Studies Center. (Inédit)

48Fitzhugh W. W., 2012. The Gateways Project 2011. Land and Underwater Excavations at Hare Harbor, Mécatina. Rapport de fouilles. Arctic Studies. (Inédit)

49Fitzhugh W. W., Ford B., 2009. The Gateways Project 2008. Land and Underwater Excavations at Hare Harbor, Mécatina. Rapport de fouilles. Arctic Center Studies. (Inédit)

50Fitzhugh W. W., Galon M.-D., 2002. The Gateways Project 2002 : Surveys and Excavations from Petit Mécatina to Belles Amours. Rapport de fouilles. Arctic Studies Center. (Inédit)

51Fitzhugh, W. W., Phaneuf É., 2008. The Gateways Project 2007. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour, Mécatina. Rapport de fouilles. Arctic Studies Center. (Inédit)

52Fitzhugh W. W., Phaneuf É., 2014. The Gateways Project 2013. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour and Brador. Rapport de fouilles. Arctic Studies Center. (Inédit)

53Fitzhugh W. W., Phaneuf É., 2015. The Gateways Project 2014. Rigolet, Labrador and land excavations at Hart Chalet. Rapport de fouilles. Arctic Studies Center. (Inédit)

54Fitzhugh W. W., Sharp H. et al., 2006. The Gateways Project 2006. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour. Rapport de fouilles. Arctic Studies Center. (Inédit)

55Fitzhugh W. W., Chrétien Y., Sharp H. et al., 2004. Le projet Gateways 2004. Inventaires et fouilles de Chevery à la baie Jacques-Cartier. Rapport de fouilles. Arctic Studies Center. (Inédit)

56Fitzhugh W. W., Phaneuf E., Delmas V., Herzog A., Poulin J., Odriozola Oyarbide L. et al., 2013. The Gateways Project 2012. Land and Underwater Excavations at Hare Harbor, Petit Mecatina and Little Canso Island. Rapport de fouilles. Arctic studies Center. (Inédit)

57Gagnon G., 1983. Le commerce des fourrures au Saguenay et le poste de traite de Chicoutimi (1676-1876). Rapport de recherche. (Inédit)

58Hancock R. G. V., Aufreiter S., Moreau J.-F., Kenyon L., 1996. Chemical chronology of turquoise blue glass trade beads from the Lac-Saint-Jean region of Quebec. ACS symposium series, 23-36.

59Harrington J. C., 1952. Glassmaking at Jamestown. Richmond.

60Harrington J. C., 1972. A Trial of Glass : the story of Glassmaking at Jamestown. Richmond.

61Harris J. E., 1975. Table Glass Excavated at Beaubassin, Nova Scotia. Canadian Historic Sites : Occasional Papers in Archaeology and History, 13. Ottawa.

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63Herzog A., Moreau J. F., 2006. European glass trade beads, neutron activation analysis, and the historical implications of dating seasonal Basque whaling stations in the new world. 34th International Symposium of Archaeometry, 495-502.

64Hume I. N., 1970. A guide to artifacts of colonial America. Knopf.

65Jones O., 1971. Glass bottle push-ups and pontil marks. Historical archaeology, V, 61-73.

66Jones O., 1986. Les bouteilles à vin et à bière cylindriques anglaises 1735-1850. Ottawa.

67Jones O., Sullivan C., 1985. Glossaire du verre de Parcs Canada décrivant les contenants, la verrerie de table, les dispositifs de fermeture et le verre plat. Ottawa.

68Karklins K., 2012. Guide to the description and classification of glass beads found in the Americas. BEADS : Journal of the Society of Bead Researchers, 24, 62-90.

69Karlins K., Hancock R., Baart J., Sempowski M., Moreau J.-F., Barham D., Aufreiter S., Kenyon I., 2002. Analysis of glass beads and glass recovered from an early 17th-century glassmaking house in Amsterdam. In : Jakes K. A. (ed.) Archaeological Chemistry. Materials, Methods and Meaning. Oxford : ACS Publications.

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71Kidd K. E., Kidd M. A., 1972. Classification des perles de verre à l’intention des archéologues sur le terrain, Ottawa, Direction des parcs nationaux et des lieux historiques, Ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien.

72King T.B., 1987. Glass in Canada. Erin (Ontario).

73L’Anglais P.-G., 1994. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle, à partir de collections archéologiques. Québec.

74Lapointe C., 1981. Le verre des latrines de la maison Perthuis. Ministère des Affaires culturelles, direction générale du patrimoine, Québec.

75Lavoie M. C., 1987. Belleisle, Nova Scotia, 1680-1755 : Acadian material life and economy. Curatorial Report, n° 65.

76Loewen B., Chapdelaine C., 2016. Contact in the 16th century : Networks Among Fishers, Foragers and Farmers. University of Ottawa Press/Presses de l’université d’Ottawa.

77Loewen B., Delmas V., 2011. Les occupations basques dans le Golfe du Saint-Laurent, 1530-1760. Périodisation, répartition géographique et culture matérielle. Archéologiques. 24, 23-55.

78Loewen B., Delmas V., 2012. The Basques in the Gulf of St. Lawrence and Adjacent Shores. Canadian Journal of Archaeology/journal canadien d’archéologie, 36, 351-McMaster University.

79Losier C., 2012. Bouteilles et flacons : les contenants utilitaires français du début du XVIIIe au début du XIXe siècle. Aspects techniques et sociaux. Journal of Glass Studies, 54, 151-179.

80Losier C., 2016. Approvisionner Cayenne sous l’Ancien régime. Leiden.

81Lueger R., 1979. Projet de reconnaissance de postes de traite de fourrures, 1978, l’Outaouais et la Moyenne-Côte-Nord. Rapport de travaux archéologiques.

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85Mc Nally P., 1978. Le verre de table de l’épave du Machault. Lieux historiques canadiens : cahiers d’archéologie et d’histoire, 16, 35-44.

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89Moreau, J. F., 1994. Des perles de la « Protohistoire » au Saguenay-Lac-Saint-Jean ? Recherches Amérindiennes au Québec, 24, 31-48.

90Moreau J.-F., Hancock R.G., 2010. « Un siècle d’approvisionnement : 1550-1650 » : de la préhistoire à l’histoire au site du poste de traite de Chicoutimi. Archéologiques, 84-98.

91Moreau J.-F., Hancock R., Moussette M., 2006. Toward a Chrono-Seriation Method Based on European Trade White Beads in Northeastern North America. Proceedings of the 34th International Symposium on Archaeometry, 85-90.

92Moreau J.-F., Hancock R., Aufreiter S., Kenyon I., 1997. Taphonomical and Chronological Studies of a Concentration of European Glass Trade Beads from Ashuapmushuan, Central Québec (Canada). Iskos (Finska Fornminnesföreningen), 11, 173-181.

93Moreau J.-F., Hancock R., Aufreiter S., Kenyon I., 2002. Late French (1700–1750) to Early English (1750-1800) Regime White Glass Trade Beads From A Presumed Decorated Bag Found at the Ashuapmushuan Site (Eastern Central Québec), Canada. Archaeometry 98. Proceedings of the 31st Symposium, 2, 613-619.

94Moreau J. F., Gratuze B., Hancock R., Lemarquand M. B., 2011. The Dating of a Sixteenth Century Settlement in the Vicinity of Quebec City (Canada) by Means of Elemental Analysis of Glass Beads Through Thermal and Fast Neutron Activation Analyses. In : Turbanti-Memmi (ed.) Proceedings of the 37th International Symposium on Archaeometry, 13th - 16th May 2008, Siena, Italy. Springer Berlin Heidelberg.

95Palmer A., 1989. The Wistar and their glass 1739-1777. Wheaton Historical Association, Wheaton Village.

96Piédalue G., 2014. Intervention archéologique sur le poste de traite de Chicoutimi (site DcEs-1), rapport de la phase 1 (2013). Rapport de fouilles. (Inédit)

97Roy C., 2009. Le patrimoine archéologique des postes de traite au Québec. MCCCF, Québec.

98Samson G., Fiset R., 2013. Chantier archéologique Cartier-Roberval. Promontoire du Cap-Rouge (CeEu-4), Québec, Canada. Rapport de synthèse des fouilles 2007-2008. Commission de la Capitale Nationale.

99Scoville W. C., 1950. Capitalism and french glassmaking, 1640-1789. Los Angeles, University of California press.

100Serra L., 2013. La concurrence entre Marseille et les ports du Ponant pour le commerce des bouteilles en verre à destination des îles françaises d’Amérique (XVIIIe et XIXe siècles). Bulletin de l’Association Française pour l’Archéologie du Verre, 155-161.

101Smith E. A., 1981. Verre datant présumément du premier siège de Louisbourg. Ottawa.

102Subarctique, 2015. Intervention archéologique sur le site du poste de traite de Chicoutimi (site DcEs-1), rapport de la phase 2 (2014). Rapport de fouilles. (Inédit)

103Turgeon L., 2001. French Beads in France and Northeastern North America during the Sixteenth Century. Historical Archaeology, 35, 58-82.

Abbildungsverzeichnis

Titel Fig. 1 – Carte de répartition des principaux sites coloniaux français aux Amériques qui ont révélé des objets en verre (DAO : A. Gelé).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19537/img-1.jpg
Datei image/jpeg, 246k
Titel Fig. 2 – Gobelet à pied refoulé formé dans une seule paraison, mis au jour sur le site de Red Bay et aujourd’hui présenté au Centre d’interprétation de Parcs Canada (crédit photographique : V. Delmas).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19537/img-2.jpg
Datei image/jpeg, 149k
Titel Fig. 3 – Verre mis au jour dans les latrines de la maison Perthuis (Québec) dans un contexte 1699-1750 (crédit photographique : A. Gelé). Un exemplaire de verre du même type provient du site de l’îlot des Palais (Québec), et des parallèles peuvent être faits avec des productions de l’atelier français de Candesoubre (Tarn) (Commandré 2014, 301).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19537/img-3.jpg
Datei image/jpeg, 128k
Titel Fig. 4 – Quelques exemples de perles retrouvées au Québec (crédit photographique : A. Bonneau). Sites du poste de traite de l’Ashuapmushuan (DhFk-1), du poste de traite de Chicoutimi (DcEs-1), d’occupations amérindiennes à Anse-à-la-Croix (DcEp-3 et DcEp-5c) et à la Baie Saint-Marguerite (DbEl-9b), et de Forts-et-Châteaux-Saint-Louis (38G).
URL http://books.openedition.org/pufc/docannexe/image/19537/img-4.jpg
Datei image/jpeg, 202k

Autoren

Banting associate research fellow, School of archaeology, University of Oxford, United-Kingdom, Professeure associée, Université du Québec à Chicoutimi, Canada.

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