Sauver l’honneur (1756-1758)

1Les cordes se tendent, exerçant une traction importante sur les membres de Jean Polet. Cet étirement de ses jambes et de ses bras provoque une douleur tellement insupportable qu’il ne peut retenir un cri. Aussitôt, le bourreau relâche légèrement la tension. Jean Polet en est déstabilisé. Confronté à une douleur qui ne lui laisserait le temps de penser à rien d’autre, il pensait pouvoir résister très longtemps. Mais ce relâchement inattendu, même s’il ne fait pas disparaître la souffrance, éveille chez lui l’espoir que cela pourrait cesser. Or, le meilleur moyen que cela s’arrête n’est-il pas d’avouer ? Quel sens cela a-t-il de continuer à nier ce que les témoins ont dit ? Au moment où on était venu l’arrêter, il pouvait encore croire qu’il pourrait s’en sortir. Comment imaginer, en effet, que les témoins allaient oser exposer leur propre turpitude devant le Tribunal ? La honte, la gêne et le risque d’être eux-mêmes considérés comme participants à son crime n’allaient-ils pas l