1 Marie-François Goron, Les mémoires de M. Goron. Ancien chef de la Sûreté. À travers le crime, 2e vol., Paris, Ernest Flammarion, 1897, p. 453-454.
2 Henri Joly, Le crime. Étude sociale, Paris, Librairie Léopold Cerf, 1888, p. 1.
3 Félix Martin-Feuillée, Compte général de l’administration de la justice criminelle en France présenté au président de la république par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des cultes pour l’année 1882, Paris, Imprimerie nationale, 1884, p. XXVII.
4 Pour une approche exhaustive, Jean-François WAGNIART, Le vagabond à la fin du 19e siècle, Paris, Belin, 1999 ; et pour replacer la question dans l’histoire juridique, Martine Kaluszinski, La République à l’épreuve du crime. La construction du crime comme objet politique, 1880-1920, Paris, LGDJ, 2002, p. 109-110.
5 Cité par Joly, Le crime…, p. 37.
6 Marie-Claude BLANC-Chaléard et al. (éd.), Police et migrants : France (1667-1939), Rennes, PUR, 2001.
7 Jonas Campion et al., « L’appareil policier en Belgique (1830-2010) », in Margo De Koster, Dirk Heirbaut, Xavier Rousseaux (éd.), Deux siècles de Justice. Encyclopédie historique de la justice belge, Bruges, La Charte/Die Keure, 2015, p. 395.
8 Archives nationales, Luxembourg (dorénavant cité ANL), Cours de police scientifique. Stage à Paris, Lille et Orléans, J-022-48, Rapport du lieutenant en Ier Ferron, commandant d’arrondissement, détaché sept semaines à la préfecture de police à Paris, au Major-Commandant de la force armée du Grand-Duché, 29 décembre 1911.
9 À ce sujet, lire Idesbald Goddeeris, « Van favoritisme naar legaliteit. De Belgische tolerantiedrempel voor politieke activiteiten van ballingen, 1830-1914 » in Revue belge d’histoire contemporaine, n° 3, 2010, p. 313-344 ainsi que Francis Sartorius, Jean-Luc Depaepe, « Les Communards en Exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs 1871-1880 », in Cahiers bruxellois. Revue belge de philologie et d’histoire, t. 15-16, fascicule 1-2, 1970-1971, p. 26-159.
10 Vivien Bouhey, Les anarchistes contre la République. Contribution à l’histoire des réseaux sous la Troisième République (1880-1914), Rennes, PUR, 2008.
11 Archives de la préfecture de police, Paris (dorénavant cité APP), Surveillance des anarchistes (1879-…), BA 303, Rapport d’un inspecteur de la brigade des recherches, 27 février 1894.
12 Comme le soulignent dès les années 1880 les rapports des policiers parisiens, le milieu anarchiste est éminemment éclaté, pour ne pas dire divisé. Six jours avant l’assassinat du président de la République Sadi Carnot, Élisée Reclus se démarque avec force et vigueur de cette haine homicide contre la République et ses citoyens en prononçant une conférence devant une loge maçonnique à Bruxelles. Face aux tenants de la « propagande par le fait », le géographe préfère se désigner comme un « harmoniste » à la recherche de la concorde universelle par la conciliation des égaux. L’anarchie, Paris, Éditions du Sextant, 2011.
13 À l’époque moderne, l’expression « sans feu ni lieu » qualifie la population errante.
14 Campion et al., « L’appareil policier en Belgique… », p. 392.
15 Ibid., p. 393.
16 Edmond Locard, « Les services actuels d’identification et la fiche internationale », in Archives d’anthropologie criminelle, vol. 21, 1906, p. 145.
17 Mathieu Deflem, Policing World Society. Historical Foundations of International Police Cooperation, Oxford, OUP, 2002, p. 67.
18 Rudolph-Archibald Reiss, Un code télégraphique du portrait parlé, Paris, A. Maloine, 1907, p. 23.
19 Compte général de l’administration de la justice criminelle pendant l’année 1907 présenté au président de la république par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des cultes, Paris, Imprimerie nationale, 1908, p. VII et XXI.
20 Dominique Kalifa, Crime et culture au 19e siècle, Paris, Perrin, 2005.
21 Frédéric Chauvaud, De Pierre Rivière à Landru. La violence apprivoisée au 19e siècle, Bruxelles, Brépols, 1991, p. 36.
22 Souligné dans le texte, comme infra.
23 Ibid.
24 Alphonse Bertillon, Identification anthropométrique. Instructions signalétiques, Melun, Imprimerie administrative, 1893, p. VII. Sur Criminocorpus se reporter à ce sujet à l’exposition virtuelle Alphonse Bertillon et l’identification des personnes (1880-1914), réalisée par Pierre Piazza, [consulté le 4 mai 2017], disponible sur Internet : <https://criminocorpus.org/fr/musee/alphonse-bertillon/>.
25 Nous nous permettons de renvoyer à notre contribution, « Alphonse Bertillon dans l’ombre des récidivistes et le bertillonnage dans l’œil des forces de l’ordre à la Belle époque », in Pierre Piazza (éd.), Aux origines de la police scientifique. Alphonse Bertillon, précurseur de la science du crime, Paris, Karthala, 2011, p. 94-113 ; la complexité des procédés enseignés et l’essor concomitant de la photographie judiciaire découragent les efforts des policiers et des gendarmes qui ne peuvent retenir les centaines de termes techniques à connaître. Le signalement descriptif est la version opérationnelle et « hors-les-murs », si l’on ose dire, de la méthode anthropométrique mise au point par Bertillon pour des mensurations favorisant la reconnaissance ultérieure des récidivistes, avec un faible risque d’erreur – et même nul selon Bertillon.
26 Amandine Thiry, qui achève une thèse sur les réformes en matière carcérale à la fin du 19e siècle, signale que la popularité du système né sous les combles du palais de Justice à Paris touche jusqu’aux prisons japonaises.
27 Alphonse Bertillon, « Résultats obtenus par l’Anthropométrie au point de vue de la criminalité. Quelles sont les lacunes à combler ? », in Congrès international d’anthropologie criminelle : compte rendu des travaux de la quatrième session tenue à Genève du 24 au 29 août 1896, Genève, Georg et Cie, 1897, p. 64.
28 Hans Gross (conseiller de justice à Graz), Manuel pratique d’instruction judiciaire, t. 1, Marchal & Billard, Paris, 1899, p. 511-513.
29 Salvatore Ottolenghi, La Scuola di Polizia scientifica. Il servizio di segnalamento in Italia, 1902-1910, Roma, Tipografia delle Mantellate, 1910, p. 21 et suivantes.
30 Rudoph Archibald Reiss (chef des travaux photographiques de l’université de Lausanne), Photographie judiciaire, Paris, Charles Mendel, 1903. Dédicace à Bertillon en ouverture.
31 Raymond de Ryckère (juge à Bruxelles), La police scientifique, Bruxelles, Ferdinand Larcier, 1912.
32 Eugène Stockis (directeur du service de médecine légale à Liège), Quelques instructions à la police judiciaire, Bruxelles, Impr. Piette, 1909.
33 Eugène Goddefroy (officier de police à Ostende), Déductions d’ordre technique en matière de recherches judiciaires, Ostende, Impr. Leys & Pilaeis, 1912.
34 Pour des détails sur l’importation des techniques anthropométriques françaises en Suisse, voir Nicolas Quinche, Sur les traces du crime. De la naissance du regard indicial à l’institutionnalisation de la police scientifique et technique en Suisse et en France, Genève, Slatkine, 2011.
35 Laurent López, « Crossing Frontiers to Chase Offenders : The Hardship of French and Belgian Police Collaboration at The Beginning of the 20th Century », in Jonas Campion and Xavier Rousseaux (éd.), Policing New Risks in Modern European History, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2015, p. 22-35.
36 La lecture de l’article de Pascal Pirot, « La Belgique et le renseignement aux frontières, 1896-1914 », in Guerres mondiales et conflits contemporains, 2011/1, n° 241, p. 33-49, laisse penser que les gouvernements successifs belges sont alors essentiellement préoccupés par les violations de frontière dont leur territoire pourrait être victime de la part de puissants voisins que sont la France et l’Allemagne. Le projet de coopération proposé par Hennion va à l’encontre de la constitution du Service de surveillance et de renseignements aux frontières avec des agents – gendarmes, douaniers, gardes-forestiers –, dont la mission est précisément d’empêcher toute intrusion étrangère, d’agents publics comme secrets. Pascal Pirot précise également que Léopold II et Guillaume II entretiennent les meilleurs rapports et l’alliance militaire contre la France, proposée en 1904 par l’empereur allemand, demeure alors encore un choix possible pour le royaume belge.
37 Sur Criminocorpus, [consulté le 4 mai 2017], disponible sur Internet :
<https://criminocorpus.org/fr/legislation/textes-juridiques-lois-decre/textes-relatifs-a-lorganisati/decret-du-30-decembre-1907-cr/>, transcription intégrale du décret du 30 décembre 1907 créant les brigades mobiles, ainsi que son commentaire, « Les gendarmes et la création des brigades du Tigre à la Belle Époque ».
38 Ce que confirme le récent travail de Thibault Pébayle, Les débuts de la 2ème brigade mobile. L’activité de la 2ème brigade mobile de sa création à la fin de la première guerre mondiale (1908-1918), Lille, 2017 (Mémoire de master, Université de Lille 3 SHS, inédit).
39 Campion et al., « L’appareil policier en Belgique… », p. 397.
40 Dictionnaire historique de la Suisse, [consulté le 4 mai 2017], disponible sur Internet : <http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F9638.php>.
41 Luc Keunings, Des polices si tranquilles. Une histoire de l’appareil policier belge au 19e siècle, Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2009.
42 ANL, Cours de police scientifique. Stage à Paris, Lille et Orléans, J-022-48, lettre du Conseiller du Gouvernement pour le ministre d’État au consul du Grand-Duché à Paris, 20 juin 1911.
43 ANL, Cours de police scientifique suivi par des gendarmes du Luxembourg et par la police locale, réorganisation du service des signalements, J-022-47 ; L’Indépendance luxembourgeoise, 26 juin 1911.
44 Pour plus de précisions, notre contribution « "Nous doter de vrais gendarmes de police". Genèse, essor et adaptations de la gendarmerie luxembourgeoise (1839-1914) », in Arnaud-Dominique Houte, Jean-Noël Luc (éd.), Les gendarmeries dans le monde de la Révolution française à nos jours, Paris, PUPS, 2016, p. 109-120.
45 À ce sujet, Hsi-Huey Liang, The Rise of Modern Police and the European State System from Metternich to the Second World War, Cambridge, CUP, 1992, p. 153-155.
46 Premier congrès de police judiciaire internationale : avant-programme, Principauté de Monaco, Charaire, 1914, p. 4.
47 Les récents ouvrages parus sur l’histoire du terrorisme méconnaissent à peu près complètement les progrès réalisés par les institutions policières et les adaptations juridiques des sociétés démocratiques aux menaces qui les affectent. L’oubli laisse d’autant plus perplexe que ces adaptations en temps de crise sécuritaires sont ensuite, la plupart du temps, intégrées au régime du droit commun tout en l’influençant. C’est le cas, par exemple et de façon emblématique, par la création, en France, du délit d’« association de malfaiteurs » dans le contexte des attentats anarchistes.
48 Majuscule dans le texte.
49 Anonyme, « Polices étrangères. Belgique », in Journal des commissaires de police, vol. 38, 1892, p. 304 et, dans le même exemplaire, un article consacré à la police bruxelloise, p. 331- 333.
50 Laurent López, « Quand les "vaches" des villes de la Belle Époque n’étaient pas encore des "poulets". Animaux et forces de l’ordre à la fin du 19e siècle », in Revue d’Histoire urbaine, vol. 44, n° 3, 2015, p. 7-26.