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« Pour nous servir en l'armée »

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Quentin Verreycken

Première partie. Cadres et contexte

Chapitre 2. Le règne et les armées de Charles le Téméraire

Texte intégral

  • 1 Afin de ne pas alourdir le texte de trop nombreuses références, nous citons ici les principaux ouv (...)
  • 2 Cette section tire essentiellement ses informations de Charles Brusten, L’armée bourguignonne de 1 (...)

1Si les travaux de qualité portant sur le règne de Charles le Téméraire ne manquent pas, il nous paraît pourtant indispensable d’introduire un minimum le lecteur aux principaux événements militaires qui parsemèrent le principat du duc de Bourgogne, étant donné que notre étude s’inscrit dans un contexte de guerre et touche de près à la société militaire1. Dans cette perspective, et parce qu’on ne saurait comprendre le statut et l’identité du soldat sans saisir les structures desquelles dépend celui-ci, nous proposerons également dans un second temps une brève présentation de l’organisation des armées bourguignonnes de 1467 à 14772.

1. Les guerres de Charles le Téméraire, 1465-1477

1.1. 1465-1468 : de la guerre du Bien Public à la prise de Liège

  • 3 Paul Bonenfant, Jean Stengers, « Le rôle de Charles le Téméraire dans le gouvernement de l’État bo (...)

2Né en 1433, fils héritier du duc de Bourgogne Philippe le Bon, Charles entre définitivement sur la scène politique lorsque, en avril 1465, il est nommé par son père lieutenant général. Jusqu’à la mort de Philippe, il exercera une fonction essentiellement militaire, en menant les armées bourguignonnes dans la guerre du Bien Public (1465) et les expéditions punitives envers Liège et Dinant (1465-1466)3.

3La guerre du Bien Public trouve son origine dans le conflit entre le roi de France Louis XI et ses grands féodaux (Armagnac, Berry, Bourbon…), rassemblés en une Ligue, qui reprochent au roi de France son injustice, de trop nombreux pillages et des impôts excessifs. Charles, pour sa part, est principalement mû par sa volonté de récupérer les villes de la Somme. La guerre aboutira à la bataille indécise de Montlhéry (16 juillet 1465), puis à un traité favorable au duc (Conflans, 5 octobre 1465). Sitôt rentré de la guerre, ce dernier mènera une action répressive contre les villes de Liège et de Dinant, rebelles à l’évêque Louis de Bourbon, cousin du comte de Charolais. La première se soumet au traité de Saint-Trond (22 décembre 1465), la seconde se rend le 25 août 1466 et est mise à sac le 26.

  • 4 Serge Dauchy, « Le Parlement de Paris et les Pays-Bas Bourguignons », in TvR/RHD, n° 61, 1993, p. (...)

4Le 15 juin 1467, le duc Philippe le Bon décède et son fils Charles lui succède. Les hostilités reprennent avec le roi de France à propos des villes de la Somme dès l’été 1468, bien qu’aucune bataille ne soit menée, et se concluent par l’entrevue et le traité de Péronne (14 octobre 1468). En échange de l’hommage au roi de France, Charles s’assure un dédommagement financier, la possession des villes de la Somme, l’exécution des traités d’Arras (20 septembre 1435) et de Conflans, ainsi que la suppression des appels flamands au Parlement de Paris4. Parallèlement à ces événements, le duc mène une nouvelle action répressive contre la principauté de Liège, à nouveau rebelle. Après avoir écrasé les armées liégeoises à la bataille de Brustem (28 octobre 1467), s’ensuit la soumission progressive du pays, qui s’achève par la prise et la mise à sac de la ville de Liège le 30 octobre 1468.

5Ayant épousé Marguerite d’York, sœur du roi d’Angleterre Édouard IV, à l’été 1468, Charles était naturellement un partisan de la maison d’York. Aussi, au printemps 1470, quand le comte de Warwick et le duc de Clarence se réfugièrent en France après le coup d’État manqué visant à ramener sur le trône la maison de Lancastre, Charles envoya une flotte en direction de la France. Peine perdue, car Warwick, aidé de Louis XI, débarqua en Angleterre avec des troupes pour rétablir le trône d’Henri VI de Lancastre. Édouard IV est contraint de fuir et se réfugie chez le duc de Bourgogne. La guerre éclate avec la France le 3 décembre 1470, durant laquelle Charles perd plusieurs villes stratégiques, comme Saint-Quentin (6 janvier) et Amiens (2 février). Pourtant, le duc rencontre un succès conséquent en Angleterre, où il aide Édouard IV à recouvrer la couronne. Sur le continent, une trêve est conclue entre Français et Bourguignons le 4 avril 1471. Elle sera renouvelée deux fois, jusqu’en juin 1472. Pour sa part, Édouard IV écrasera ses adversaires à Barnet (14 avril), où Warwick est tué, puis à Tewkesbury (10 mai), où le fils d’Henri VI perd la vie, suivi quelques jours plus tard par son père, exécuté sur ordre d’Édouard IV.

1.2. 1472 – 1475 : de la troisième guerre en France jusqu’au siège de Neuss

  • 5 Charles Brusten, « Les itinéraires de l’armée bourguignonne de 1465 à 1478 », in PCEEBM, n° 2, 196 (...)

6Au terme des trêves franco-bourguignonnes au printemps 1472, les opérations militaires reprennent en Picardie et en Normandie, la guerre étant déclarée par Charles le 6 juin, profitant de la mort suspecte de Charles de France, frère de Louis XI, pour accuser le roi d’assassinat. Charles ravage le Vermandois et tente sans succès de prendre Amiens et Beauvais. Il avance ses troupes jusqu’à Rouen, mais n’obtient pas la bataille rangée avec Louis XI qu’il espérait pourtant5. Finalement, une nouvelle trêve est conclue à Compiègne le 3 novembre et sera renouvelée trois fois jusqu’au 1er mai 1475.

  • 6 Charles Brusten, « Charles le Téméraire et la campagne de Neuss 1474-1475 ou le destin en marche » (...)

7Un mois après la conclusion de la trêve de Compiègne, le 7 décembre, le moribond duc Arnould, en opposition avec son fils héritier Adolphe, engage peu avant sa mort à Charles ses pays de Gueldre et Zutphen, que le duc conquiert en juin-juillet 1473. Il étend ainsi ses possessions territoriales en Empire, alors qu’il avait déjà conquis la Haute-Alsace en 1469. Celle-ci se révolte pourtant à l’automne 1474, tandis que la Ligue de Constance, coalition des villes de la vallée du Rhin et de la Confédération suisse, déclare la guerre au duc le 22 avril. Parallèlement, Cologne et Neuss (Rhénanie) se révoltent contre leur évêque, Robert de Bavière, lequel fait appel à Charles. Ce dernier met ses armées en branle et marche sur Neuss, où il mènera un siège célèbre, mais infructueux, du 29 juillet 1474 au 13 juin 14756.

  • 7 Cauchies, Louis XI et Charles le Hardi…, p. 113.

8La marche du duc de Bourgogne en Empire a pour effet d’inquiéter ses voisins. Louis XI obtient une alliance avec les Cantons suisses (26 octobre 1474) puis avec l’empereur Frédéric III (Andernach, 31 décembre). Charles a pour lui le traité de Londres, conclu avec Édouard IV le 25 juillet, qui est censé lui assurer le soutien du roi d’Angleterre contre la France. De fait, Édouard débarque à Calais le 6 juillet 1475, alors que les hostilités entre France et Bourgogne avaient débuté dès le lendemain de l’expiration de la trêve de Compiègne. Mais la fragilité de l’alliance anglo-bourguignonne, l’attitude désinvolte7 de Charles envers Édouard, de même que le sens diplomatique de Louis XI, permettent à ce dernier d’obtenir une trêve avec l’Angleterre à Picquigny, le 29 août, ainsi que la renonciation d’Édouard à toute prétention à la couronne française. En échange, le roi d’Angleterre reçut la somme de 75 000 écus ainsi que la promesse d’un versement annuel de 50 000 écus supplémentaires. Ce revirement de situation oblige Charles à conclure une nouvelle trêve avec la France, à Soleuvre, le 13 septembre.

1.3. 1475-1477 : guerre de Lorraine et bataille de Nancy

  • 8 Louis-Édouard Roulet, « Le Téméraire à Morat. Plaidoyer pour une réhabilitation », in PCEEBM, n° 2 (...)

9Au terme de cette confrontation, Charles n’en a cependant pas encore terminé en Empire. Poussé par la Ligue de Constance, le duc René II de Lorraine avait envoyé des lettres de défi au duc de Bourgogne le 9 mai 1475. La trêve de Soleuvre laisse le champ libre à Charles pour agir. À l’automne, il entame une première guerre contre la Lorraine, qui s’achève par la prise de Nancy, le 30 novembre, et la fuite de René. Rassemblant ses troupes en Franche-Comté durant l’hiver, Charles décide de poursuivre son avancée vers les positions suisses. Le 2 mars 1476, après le siège et la prise de Grandson, les troupes bourguignonnes se heurtent aux armées suisses venues à leur rencontre. La bataille est un désastre pour le duc, qui après avoir rassemblé une nouvelle armée au camp de Lausanne, de mars à mai 1476, joue de malchance et subit une nouvelle défaite cinglante à Morat8. Il se retire alors en Franche-Comté, où il reconstitue une nouvelle armée puis revient lever un second siège à Nancy, le 22 octobre. Malheureusement pour le duc, ce siège s’éternise, et laisse à René II le temps de mettre sur pied une armée, financée par Louis XI et constituée de mercenaires suisses. Forte de 12 000 hommes, celle-ci marche vers Nancy assiégée, où eu lieu la désastreuse bataille du même nom, le 5 janvier 1477, qui vit la débâcle des troupes bourguignonnes et la mort du duc Charles.

2. Les structures militaires sous Charles le Téméraire

2.1. Organisation générale

  • 9 Ferdinand LOT, L’art militaire et les armées au Moyen Âge, en Europe et dans le Proche-Orient, vol (...)
  • 10 Voir à ce propos Werner Paravicini, « Ordre et règle. Charles le Téméraire en ses ordonnances de l (...)
  • 11 Olivier de La Marche, « Estat de la Maison du duc Charles de Bourgogne », in Id., Mémoires d’Olivi (...)
  • 12 Dans lequel on trouvait, entre autres, une centaine de chambellans dirigés par le premier chambell (...)
  • 13 Franck Viltart, Bertrand Schnerb, « Olivier de la Marche et la garde du duc Charles de Bourgogne ( (...)
  • 14 Sur les quatre chambres : La Marche, « Estat de la Maison du duc… », p. 1-11.

10Ayant produit le « meilleur code militaire du Moyen Âge » selon Ferdinand Lot9, Charles le Hardi su se doter de structures militaires organisées et hiérarchisées. Au sommet de l’organigramme se trouvait l’hôtel ducal10, décrit en profondeur par Olivier de la Marche dans son Estat de la Maison du duc Charles de Bourgogne (1474)11. La « maison » du duc comprenait l’hôtel proprement dit12, la garde ducale de 126 hommes d’armes et 240 archers placés sous le commandement d’Olivier de La Marche13, ainsi que quatre chambres ordinaires14 : la chapelle, la Chambre du conseil et de la justice (dans laquelle figurait notamment le prévôt des maréchaux), la Chambre de la guerre (comprenant entre autres les maréchaux et le maître de l’artillerie) et celle des finances (où siégeait le trésorier de guerre). L’armée en elle-même était divisée en trois sections : l’infanterie et la cavalerie, l’artillerie et le génie et, enfin, le service de transport et de ravitaillement.

2.2. Composition et recrutement des troupes

  • 15 Elles pouvaient également être renforcées par la présence de milices communales, cf. Brusten, « L’ (...)
  • 16 Jean-Marie Cauchies, « Liste chronologique des ordonnances de Charles le Hardi, Marie de Bourgogne (...)
  • 17 Pour un fief d’un revenu annuel net de 360 livres de 40 gros de Flandre, le duc exigeait la fourni (...)
  • 18 Cauchies, « Liste chronologique… », p. 35. Éditée dans Collection de documents inédits concernant (...)

11Jusqu’en 1471, les fieffés, c’est-à-dire les possesseurs de fiefs et arrière-fiefs ayant pour obligation de fournir un certain nombre de combattants en cas de danger de guerre, constituaient l’essentiel des troupes des armées bourguignonnes15. Dans sa volonté de réformer et réorganiser ses armées, Charles réglementa une première fois le service des fiefs dans une ordonnance datée du 31 décembre 147016. Celle-ci prévoyait la fourniture et l’équipement de combattants par les fieffés et arrière-fieffés sur base des revenus des fiefs17 : pour un fief d’un revenu annuel net de 360 livres de 40 gros de Flandre, le duc exigeait la fourniture d’un homme d’armes (accompagné de trois chevaux, d’un coutillier et d’un page), ainsi que de six archers, six arbalétriers ou six piquenaires. Une seconde ordonnance, datée du 15 janvier 1475, prévoyait un système comparable, mais sur une base tarifaire différente18.

  • 19 Brusten, « L’armée bourguignonne de 1465 à 1477… », p. 455.
  • 20 Ibid. Voir aussi La Chauvelay, « Les armées des trois premiers… », p. 35.

12En aucun cas, les armées de fieffés n’étaient permanentes : sitôt la menace écartée ou la campagne achevée, ceux-ci étaient renvoyés chez eux. Lors de la levée des troupes, les combattants convoqués recevaient ordre de se « mettre au champ » et de se réunir dans un lieu de rendez-vous précisé par le duc19. C’est là qu’ils devaient d’abord passer la « montre » (la première inspection effectuée au terme du recrutement de soldats, destinée à les dénombrer et prendre leur nom) puis la « revue » (les inspections suivantes visant à contrôler leur présence et leur équipement)20.

  • 21 Charles Brusten, « Les compagnies d’ordonnance dans l’armée bourguignonne », in Grandson 1476. Ess (...)

13À partir de la fin de l’année 1470, le duc entreprit de revoir en profondeur l’organisation de ses armées et de se doter de troupes permanentes : les compagnies d’ordonnance21. Les ordonnances d’Abbeville de juillet 1471 en établirent la composition : l’unité administrative et de recrutement de base était la « lance » de neufs combattants (un homme d’armes accompagné d’un page, un coutillier, trois archers ou arbalétriers à cheval, ainsi qu’un piquenaire, un arbalétrier et un couleuvrinier, tous à pied). Les textes en prévoyaient un total de 1250, réparties sur douze compagnies. Chaque compagnie, placée sous le commandement d’un conducteur, était divisée en 10 parties (« dizaines ») chacune dirigée par un dizainier. Chaque dizaine était elle-même divisée en deux chambres de six et quatre lances, les premières étant dirigées par le dizainier, les secondes par son lieutenant. Charles décida de revoir l’organisation de ses compagnies dans l’ordonnance de Saint-Maximin (Trêves), de novembre 1473 : chacune fut désormais divisée en quatre escadres commandées par un chef d’escadre. Chaque escadre comprenait quatre chambres de six lances, dont l’une était commandée par un chef de chambre.

  • 22 Brusten, « L’armée bourguignonne de 1465 à 1477… », p. 459.
  • 23 Sur le mercenariat, on consultera principalement Claudine BILLOT, « Les mercenaires étrangers pend (...)
  • 24 Bertrand Schnerb, « Troylo da Rossano et les Italiens au service de Charles le Téméraire. Avec deu (...)
  • 25 Louis-Édouard Roulet, « Présence et engagement des combattants anglais à Grandson et à Morat », in(...)

14Au contraire du service des fiefs, le recrutement au sein des compagnies d’ordonnance était le fait de volontaires. En outre, les fieffés qui acceptaient de servir dans les compagnies d’ordonnance n’étaient pas dispensés de leurs devoirs de fieffés. À côté des recrues originaires des pays du duc, qui formaient ce que Charles Brusten nomme des « compagnies nationales »22, on trouvait également au sein des armées bourguignonnes un nombre important de compagnies étrangères composées essentiellement de mercenaires italiens dirigés par un condotiere23 (on pense notamment à des figures relativement connues comme le comte de Campo Basso ou Troylo da Rossano24), bien que l’on puisse trouver également des Anglais25.

15Au terme de ce rapide survol du règne de Charles le Hardi et de l’organisation militaire des armées de celui-ci, on peut déjà souligner l’importance accordée par le duc aux choses de la guerre. Très régulièrement en campagne, le Téméraire fut à la fois un prince guerrier et réformateur, soucieux de réorganiser ses armées afin de les adapter aux nécessités du temps. Mais face à l’ordre voulu par le duc de Bourgogne, quelle était la réalité du terrain ? L’histoire scientifique des armées ne peut se faire uniquement en termes de descriptions d’institutions ou en dénombrement d’effectifs et de soldes : elle doit également passer par l’étude des comportements des soldats et de leur encadrement. Ceci doit nous amener à la deuxième partie de notre recherche, consacrée à la définition de ce qu’était la « violence » des combattants sous Charles le Hardi.

Notes

1 Afin de ne pas alourdir le texte de trop nombreuses références, nous citons ici les principaux ouvrages que nous avons consultés : Jean-Marie Cauchies, Louis XI et Charles le Hardi : de Péronne à Nancy (1468-1477), le conflit, Bruxelles, De Boeck (Bibliothèque du Moyen Âge, 8), 1996 ; Henri Dubois, Charles le Téméraire, Paris, Fayard, 2004 ; Henri Pirenne, Histoire de Belgique : des origines à nos jours, 4e éd. illustrée posthume, t. I : Des origines à l’État bourguignon, Bruxelles, La Renaissance du livre, 1948 (1900 pour la première éd. française) ; Bertrand Schnerb, L’État bourguignon 1363-1477, Paris, Perrin, 1999 ; Richard Vaughan, Charles the Bold, the Last Valois Duke of Burgondy, Londres, Longman (A history of Valois Burgundy, 4), 1973.

2 Cette section tire essentiellement ses informations de Charles Brusten, L’armée bourguignonne de 1465 à 1468, Bruxelles, Éditions Fr. van Muysewinkel, 1953 ; Id., « L’armée bourguignonne de 1465 à 1477 », in Revue internationale d’histoire militaire, 1959, p. 452-466 ; Henri Louis Gustave Guillaume, Histoire de l’organisation militaire sous les ducs de Bourgogne, Bruxelles, Hayez (Mémoires couronnés et mémoires des savants étrangers, publiés par l’ARSLBA de Belgique, 22), 1848 ; Jules de LA Chauvelay, « Les armées des trois premiers ducs de Bourgogne de la Maison de Valois », in Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 3e série, n° 6, 1880, p. 18-335 ; Id., « Mémoires sur la composition des armées de Charles le Téméraire dans les deux Bourgognes », in Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 3e série, n° 5, 1878-1879, p. 138-369 ; Schnerb, L’État bourguignon…, p. 262-274 ; Vaughan, Charles the Bold…, p. 197-229.

3 Paul Bonenfant, Jean Stengers, « Le rôle de Charles le Téméraire dans le gouvernement de l’État bourguignon en 1465-1467 », in Annales de Bourgogne, n° 25, 1953, p. 7-29 et 118-133.

4 Serge Dauchy, « Le Parlement de Paris et les Pays-Bas Bourguignons », in TvR/RHD, n° 61, 1993, p. 367-373.

5 Charles Brusten, « Les itinéraires de l’armée bourguignonne de 1465 à 1478 », in PCEEBM, n° 2, 1960, p. 60 ; Cauchies, Louis XI et Charles le Hardi…, p. 54.

6 Charles Brusten, « Charles le Téméraire et la campagne de Neuss 1474-1475 ou le destin en marche », in PCEEBM, n° 13, 1971, p. 67-73.

7 Cauchies, Louis XI et Charles le Hardi…, p. 113.

8 Louis-Édouard Roulet, « Le Téméraire à Morat. Plaidoyer pour une réhabilitation », in PCEEBM, n° 26, 1986, p. 39-56.

9 Ferdinand LOT, L’art militaire et les armées au Moyen Âge, en Europe et dans le Proche-Orient, vol. 2, Paris, Payot, 1946, p. 130.

10 Voir à ce propos Werner Paravicini, « Ordre et règle. Charles le Téméraire en ses ordonnances de l’hôtel », in Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, n° 143-1, 1999, p. 311-359.

11 Olivier de La Marche, « Estat de la Maison du duc Charles de Bourgogne », in Id., Mémoires d’Olivier de la Marche, éd. Henri Beaune, J. d’Arbaumont, t. IV, Paris, Renouard (Société de l’Histoire de France, 72) 1888, p. 1-94.

12 Dans lequel on trouvait, entre autres, une centaine de chambellans dirigés par le premier chambellan, porteur de la bannière ducale, cinq maîtres d’hôtel commandés par le grand maître d’hôtel – Olivier de la Marche lui-même, ainsi que 160 officiers répartis dans quatre offices : échansons, panetiers, écuyers tranchants et écuyers d’écurie. Pour plus de détails, voir (outre les mémoires d’Olivier de la Marche) : Brusten, « L’armée bourguignonne de 1465 à 1468… », p. 50-54 ; Paravicini, « Ordre et règle » ; Schnerb, L’État bourguignon…, p. 290-295.

13 Franck Viltart, Bertrand Schnerb, « Olivier de la Marche et la garde du duc Charles de Bourgogne (1473-1477) », in PCEEB, n° 43, 2003, p. 125-136.

14 Sur les quatre chambres : La Marche, « Estat de la Maison du duc… », p. 1-11.

15 Elles pouvaient également être renforcées par la présence de milices communales, cf. Brusten, « L’armée bourguignonne de 1465 à 1477… », p. 454-457.

16 Jean-Marie Cauchies, « Liste chronologique des ordonnances de Charles le Hardi, Marie de Bourgogne, Maximilien d’Autriche et Philippe le Beau pour le comté de Hainaut (1467-1506) », in Bulletin de la Commission Royale pour la publication des anciennes lois et ordonnances de Belgique, n° 31, 1986, p. 24-25. Éditée dans Louis-Prosper Gachard (ed.), Inventaire des archives des Chambres des comptes, précédé d’une notice historique sur ces anciennes institutions, vol. 4, Bruxelles, Hayez, 1865, p. 145-147.

17 Pour un fief d’un revenu annuel net de 360 livres de 40 gros de Flandre, le duc exigeait la fourniture d’un homme d’armes (accompagné de trois chevaux, d’un coutillier et d’un page), ainsi que de six archers, six arbalétriers ou six piquenaires ; pour un revenu de 240 livres, un homme d’armes sans archers ; pour un revenu de 20 livres, un archer, un arbalétrier ou un picquenaire. Les fiefs d’une valeur inférieure devaient être combinés pour atteindre l’une de ces valeurs de référence. Cf. Schnerb, L’État bourguignon…, p. 271.

18 Cauchies, « Liste chronologique… », p. 35. Éditée dans Collection de documents inédits concernant l’histoire de la Belgique, éd. Louis-Prosper Gachard, vol. 1, Bruxelles, Hauman, 1833, p. 237-243 : pour un revenu net de 200 écus de 48 gros de Flandre, le fieffé devait fournir un homme d’armes ; pour 40 écus, un combattant à cheval ; pour 16 écus, un combattant à pied.

19 Brusten, « L’armée bourguignonne de 1465 à 1477… », p. 455.

20 Ibid. Voir aussi La Chauvelay, « Les armées des trois premiers… », p. 35.

21 Charles Brusten, « Les compagnies d’ordonnance dans l’armée bourguignonne », in Grandson 1476. Essai d’approche pluridisciplinaire d’une action militaire du XVe siècle, Lausanne, Centre d’histoire, 1976, p. 112-169 ; Id., « La fin des compagnies d’ordonnance de Charles le Téméraire », in Cinq-centième anniversaire de la bataille de Nancy (1477). Actes du Colloque organisé par l’Institut de recherche régionale en sciences sociales, humaines et économiques de l’université de Nancy II (Nancy, 22-24 septembre 1977), Nancy, Université de Nancy II, 1978, p. 363-375.

22 Brusten, « L’armée bourguignonne de 1465 à 1477… », p. 459.

23 Sur le mercenariat, on consultera principalement Claudine BILLOT, « Les mercenaires étrangers pendant la Guerre de Cent ans comme migrants », in Le combattant au Moyen Âge, Paris, Publications de la Sorbonne, 1991, p. 279-286 ; Amable Sablon du Corail, « Les étrangers au service de Marie de Bourgogne : de l’armée de Charles le Téméraire à l’armée de Maximilien (1477-1482) », in RN, n° 84, 2002, p. 389-412 ; Gigliola Soldi-Rondinini, « Condottieri italiens au service de Charles le Hardi, pendant les guerres de Suisse (1474-1477) », in PCEEB, n° 20, 1980, p. 55-62.

24 Bertrand Schnerb, « Troylo da Rossano et les Italiens au service de Charles le Téméraire. Avec deux pièces justificatives », in Francia, n° 26-1, 1999, p. 103-128.

25 Louis-Édouard Roulet, « Présence et engagement des combattants anglais à Grandson et à Morat », in PCEEB, n° 35, 1995, p. 107-122.

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