2 Cowdrey, Lanfranc ; A.J. MacDonald, Lanfranc : A Study of his Life,
Work and Writing [1926], 2e éd., Londres, Society for promoting
Christian knowledge, 1944 ; Gibson, Lanfranc. On trouvera un résumé des vues de
Cowdrey à l’égard de Lanfranc dans H.E.J. Cowdrey, « Lanfranc (c. 1010-1089), archbishop of
Canterbury », in Oxford
Dictionary of National Biography, Oxford, Oxford University
Press, 2004 [http://oxforddnb.com/view/article/16004,
consulté le 7 octobre 2010].
3 G.H. Williams, The Norman Anonymous of 1100
A.D., Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1951,
p. 102-125 ; D.S. Spear, « William Bona Anima, Abbot of St. Etienne of
Caen, 1070-79 », HSJ,
t. I, 1989, p. 51-60 ; R. Allen, The Norman Episcopate, 989-1110, University
of Glasgow, Ph. D. dissertation, 2009.
4 Vita Lanfranci, p. 680 : « In adventu Lanfranci mox ad ipsum
locum venire ad conversionem ceperunt nobiles viri et optimi clerici ;
inter quos fuit egregius et venerabilis Willelmus Rabodi filius, qui
post Lanfrancum Cadomensi ecclesie prefuit, et postea Rothomagensis
archiepiscopus extitit. Iste Willelmus cum habitum religionis Cadomi
suscepisset missus est Beccum, ut ordinem ibi adisceret ; quia novella
plantatio ipsius loci nondum poterat alios perfecte instruere ».
Il se peut qu’une réunion antérieure des deux hommes ait eu lieu le
29 juin 1056, quand l’archevêque Maurille de Rouen, Lanfranc prieur du
Bec, « et plusieurs autres hommes d’une profonde sagesse » (« et alii plures profundae
sagacitatis uiri ») furent chargés par le duc d’enquêter sur les
relations tendues à l’abbaye de Saint-Évroult entre l’abbé Thierry et
le prieur Robert. Que Guillaume Bonne-Âme ait été présent semble
d’autant plus vraisemblable qu’il était à cette époque l’un des
archidiacres de Maurille, et que l’année suivante il fit le pèlerinage
en Terre sainte avec l’abbé Thierry (OV, t. II, p. 66).
5 Sur Anselme, voir
Southern, Saint Anselm. A
Portrait, surtout p. 1-87 ; Gazeau, Normannia monastica, t. II, p. 10-13 ; The Letters of Saint Anselm of
Canterbury, W. Frolich (éd.), Kalamazoo, Cistercian Publications,
1990-1994, 3 vol. Dans cette collection, les lettres suivantes sont
expédiées à Guillaume Bonne-Âme, ou le mentionnent : 18, 23, 26, 48,
126, 151, 154, 157, 159, 165, 176, 266, 269, 271, 274, 279, 298, 388,
397, 398, 419, 425.
6 OV, t. II,
p. 254 ; Eadmer, Vita
Anselmi, p. 8-12.
7 Gazeau, Normannia monastica, t. II, p. 7-9, 13-16 ;
The Life of Gundulf, Bishop of
Rochester, R. Thomson (éd.), Toronto, Pontifical Institute of
Mediaeval Studies, 1977 ; Letters of Lanfranc, n° 61.
8 Pour une discussion des nombreux
étudiants qui firent des études à l’abbaye du Bec au XIIe siècle, voir S.N. Vaughn, « Lanfranc,
Anselm and the School of Bec : in Search of the Students of Bec », in
The Culture of Christendom :
Essays in Medieval History in Commemoration of Denis
L.T. Bethell, M.A. Meyer (éd.) Londre – Rio Grande, Hambledon
Press, 1993, p. 155-181.
9 Sur le scriptorium de Saint-Étienne,
voir L. Musset, Les actes de
Guillaume le Conquérant et de la reine Mathilde pour les abbayes
caennaises, Caen, Caron et Cie, 1967, p. 25-41.
10 Cartulaire de Saint-Étienne, Caen, Arch. dép. Calvados,
1 J 41. Voir T. Fujimoto, « Le cartulaire de l’abbaye Saint-Étienne de
Caen (XIIe siècle) : essai
d’archéologie documentaire », Tabularia « Études », n° X, 2010,
p. 41-61. Le recueil le plus complet de ces acquisitions de terres est
celui édité dans Bates, RRAN
William I, n° 53 = L. Musset, Les actes de Guillaume…, n° 14. Mais
d’autres acquisitions se trouvent dans É. Deville, Notices sur quelques manuscrits normands.
IV. Analyse d’un ancien cartulaire de l’abbaye de Saint-Étienne de
Caen, Évreux, Imprimerie de l’Eure, 1905, p. 19-20, 22 et 30.
Eudes, le cinquième abbé de Caen, fit lui aussi quelques
achats.
11 Letters of Lanfranc, n° 61,
p. 176-79.
12 A.J. MacDonald, Lanfranc…, p. 182-186, propose un récit
bien plus complet des événements de 1077 que celui de Cowdrey. Sur les
dédicaces des abbayes normandes qui se déroulèrent en 1077, voir
J.-M. Bouvris, « La dédicace de l’église cathédrale Notre-Dame de
Bayeux (14 juillet 1077) », Société des sciences, arts et belles-lettres de
Bayeux, t. XXVIII, 1982, p. 3-16.
13 L. Musset, Les
actes de Guillaume…, p. 15, n. 15, où l’actum et le millésime sont identiques, mais
le jour est différent.
14 Bates, RRAN William I, n° 53, p. 256.
15 Bates, RRAN
William I, n° 175. David Bates précise que la liste des témoins
pour cette charte semble avoir été rassemblée après un certain laps de
temps ; il est donc possible qu’en fait les deux hommes ne se soient
pas rencontrés à cette date. Rien dans l’itinéraire des deux
archevêques, néanmoins, n’indique qu’ils n’auraient pas pu se trouver
auprès du roi à Bonneville-sur-Touques ce jour-là.
16 F. Barlow, The
English Church, 1066-1154 : a History of the Anglo-Norman Church,
Londres, Longman, 1979, p. 64.
17 R. Allen, « “A Proud
and Headstrong Man” : John of Ivry, Bishop of Avranches and Archbishop
of Rouen, 1060-79 », Historical Research, t. LXXXIII, 2010,
p. 203.
18 Letters of Lanfranc, n° 14-17, 41,
p. 82-95, 134-137.
19 Pour Lanfranc, voir
Cowdrey, Lanfranc,
p. 115-117. Pour Guillaume, nous possédons le rapport du règlement, en
1083, d’une dispute entre Guillaume Bonne-Âme et Gautier Giffard à
l’égard d’une propriété à Martin-Église, préalablement aliénée par
l’archevêque Robert (Rouen, BM, Y 44, fol. 30v-31r), et une charte de
Raoul de Boury par laquelle il rend à la cathédrale de Rouen, en 1105,
une terre située à Gisors (Rouen, Arch. dép. Seine-Maritime, G
8740).
20 Sur Londres, voir
Cowdrey, Lanfranc,
p. 123-128, et Councils and
Synods, t. II, p. 607-616. Pour Lillebonne, voir OV, t. III, p. 24-34, et
C.H. Haskins, Norman
Institutions, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1925,
p. 30-38.
21 Cowdrey, Lanfranc, p. 129-31. On peut
déduire que Guillaume favorisait les synodes diocésains du fait
qu’Odon de Bayeux et Geoffroy de Coutances supposaient tous les deux
que de tels synodes étaient normaux et qu’ils accordaient souvent des
exemptions pour les redevances synodales (Bates, RRAN William I, n° 52, 57).
22 EEA Canterbury, 1070-1136,
M. Brett et J. Gribbin (éd.), Oxford, Oxford University Press (EEA ; 28), 2004,
p. xxiv-xxxiii, 1-12 ; R. Allen, The Norman Episcopate…, p. 698-718, pour
les acta de l’archevêque
Guillaume.
23 Cowdrey,
Lanfranc, p. 104-107.
Pour Guillaume : « Et
claustrum episcopii domosque conuenientes a fundamentis eleganter
renouauit » (OV,
t. III, p. 22).
24 Cowdrey, Lanfranc, p. 151 ; Gibson, Lanfranc, p. 179-182. On peut
conclure que Guillaume Bonne-Âme agrandit la bibliothèque de sa
cathédrale du fait que son successeur, l’archevêque Geoffroy, en
rédigea le premier catalogue (H. Omont, Catalogue général des manuscrits de
bibliothèques publiques de France, t. I, Rouen, Paris, Plon,
Nourrit et Cie, 1886,
p. x-xi). Il est raisonnable de supposer qu’un certain nombre des
58 volumes de ce catalogue furent acquis au cours du très long
épiscopat de Guillaume. Celui-ci avait déjà contribué à enrichir la
bibliothèque de Saint-Étienne de Caen (The Letters of Saint Anselm…, n° 23, 25,
26.)
25 Cowdrey, Lanfranc, p. 154-160, 175-184. La citation
se trouve à la p. 156 : les lettres « attest his keen interest in and memory of
correct liturgical and ritual detail ».
26 OV,
t. III, p. 24 : « psalmis et
ymnis et canticis spiritualibus sacrisque misteriis indesinenter sese
mancipauit ».
27 Ibid. :
« Solennitatem quoque eius x
kal’ Novembris per totam diocesim suam festiue celebrari constituit,
et generali edicto festiuam stationem ad sancti pontificis corpus
extra urbem singulis annis fieri decreuit ad quam parrochianos pene
omnes monitis et absolutionibus atque benedictionibus
inuitauit ».
28 L. Musset, Les
actes de Guillaume…, n° 30.
29 G.H. Williams, The Norman Anonymous…, p. 66-67.
30 Eadmer, Historia novorum, p. 179-181.
31 En Angleterre :
Chester et Shrewsbury (D. Knowles, The Monastic Order in England ; a history of its
development from the times of St. Dunstan to the Fourth Lateran Council,
943-1216, Cambridge, The University Press, 1940 [2e éd. 1963], p. 129) ; en Normandie :
Montebourg et Savigny.
32 Cowdrey, Lanfranc, p. 149-60 ; GC, t. XI, Instr., col. 17-18
(pour le Bec), et L. Musset, Les actes de Guillaume…, n° 19 (pour
Caen).
33 OV, t. III, p. 24 : « Monachis et clericis omnibusque sibi subiectis
ut dulcis pater blandiens profuit… Omnis ab illo fraus et amaritudo
procul fuerunt. Nullum querebat ledere sed quibusque indigentibus
prout ratio iubebat succurrere ».
34 Cowdrey, Lanfranc, p. 163-172 ; De Libertate Beccensis
Monasterii, in Three
Treatises from Bec on the Nature of Monastic Life, G. Constable
(éd.), B.S. Smith (trad.), Toronto, University of Toronto Press
(Medieval Academy Books ; 109), 2008, p. 149-155.
35 D. Knowles, The Monastic Order in England…,
p. 582.
36 Gibson, Lanfranc, p. 148.
37 J.-F. Lemarignier, Étude sur les privilèges d’exemption et de
juridiction ecclésiastique des abbayes normandes, Paris, Picard,
1937, p. 161-167.
38 Ibid.,
p. 173.
39 Bates,
RRAN William I,
n° 264.
40 GC, t. XI, Instr., col. 18-19 ;
J.-F. Lemarignier, Étude sur
les privilèges…, p. 192-204.
41 « Lanfranc
henceforth rarely performed in his diocese dedications of churches,
ordinations of clerics, or confirmations of children, but delegated
them to a willing Gundulf » (Cowdrey, Lanfranc, p. 118).
42 C.N.L. Brooke, « The
Archdeacon and the Norman Conquest », in Churches and Churchmen in Medieval Europe,
C.N.L. Brooke (éd.), Londres – Rio Grande, Hambledon Press, 1999,
p. 117-137.
43 Cowdrey, Lanfranc, p. 134-136.
44 Parmi tous les clercs des cathédrales normandes qui
sont connus, je n’ai trouvé que deux archidiacres qui démissionnèrent
pour se faire moine : Guillaume Bonne-Âme et Guillaume de Rots, moine
à Caen et ensuite abbé de Fécamp.
45 D.S. Spear, « L’administration
épiscopale normande : archidiacres et dignitaires des chapitres », in
Les évêques normands du
XIe siècle (Actes du colloque de
Cerisy-la-Salle, 30 septembre-3 octobre 1993), P. Bouet et F. Neveux
(dir.), Caen, Presses universitaires de Caen, 1995, p. 81-102.
46 Voir, par exemple, la charte de Guillaume de 1105,
restituant à l’archevêché des terres situées à Gisors, où Guillaume a
recours aux services de cinq archidiacres (Rouen, Arch. dép.
Seine-Maritime, G 8740) ; Spear, The Personnel, p. 34, 37, 46 ; Gazeau, Normannia monastica, t. II,
p. 110-13.
47 OV, t. III, p. 24 : « Magnam partem oneris sui decanis et
archipresbiteris sine inuidia distribuebat, bonosque nichilominus ad
participationem honoris auide asciscebat ». Orderic emploie en
fait le mot archipresbyter plutôt que archidiaconus. Mais puisqu’on n’a pas
connaissance d’un ordre d’« archiprêtres », on peut supposer qu’il
pense aux archidiacres. Le seul autre moine anglo-normand qui fût
évêque d’une cathédrale séculière à cette époque fut Remigius, moine
de Fécamp, évêque de Lincoln (1067-1092). Comme Bonne-Âme, il agrandit
le chapitre de sa cathédrale et confia bien des tâches aux
archidiacres (D. Bates, Bishop
Remigius of Lincoln, 1067-1092, Lincoln, Honywood Press, 1992,
p. 23-27).
48 Cowdrey, Lanfranc, p. 186.
49 Ibid.
50 OV, t. III, p. 100.
51 OV, t. IV, p. 102.
52 R. Allen, « The Acta archiepiscoporum Rotomagensium : Study
and Edition », Tabularia
« Documents », t. IX, 2009, p. 45.
53 Cowdrey,
Lanfranc,
p. 197-202.
54 English
Historical Documents, II, 1042-1189, D.C. Douglas et G.W. Greenaway
(éd.), Londres, Eyre and Spottiswoode, 1953, p. 689-690.
55 GC, t. XI, col. 37.
56 The Register of Pope Gregory VII,
1073-1085, H.E.J. Cowdrey (éd.), Oxford, Oxford University Press,
2002, p. 325, 398 et 405.
57 Cowdrey, Lanfranc, p. 199.
58 Il se peut que le
Conquérant ait eu pour règle d’interdire à ses archevêques le voyage à
Rome (English Historical
Documents, II, p. 690), où Grégoire VII adresse au roi ce
reproche : « Aucun [autre roi] a manqué de religion et de honte au
point de défendre à ses évêques et à ses archevêques de fréquenter le
seuil des apôtres ».
59 Sur ce thème, voir F. Delivré, « The
Foundations of Primatial Claims in the Western Church
(Eleventh-Thirteenth Centuries) », JEH, t. LIX, 2008, p. 383-406.
60 Cowdrey, Lanfranc, p. 87-103.
61 The Register of Pope Gregory VII…, p. 405 ;
E. Caillemer, « Des conflits entre l’Église de Lyon et l’Église de
Rouen relativement à la primatie », Mémoires de l’Académie des Sciences,
Belles-Lettres, et Arts de Lyon, 3e série, t. XIII, 1913, p. 353-387.
62 PL, t. CLXII, col. 185-186.
63 Voir
G.H. Williams, The Norman
Anonymous…
64 Cette conception du regnum et du sacerdotium a bien sûr un inconvénient ; on
le voit tout de suite après la mort du Conquérant, son successeur se
révélant faible et indécis. Sous le règne de Robert Courteheuse, duc
de Normandie de 1087 à 1106, Guillaume Bonne-Âme fut accablé de
troubles sur tous les fronts. De même Anselme, le successeur de
Lanfranc, connut un archiépiscopat agité, résultat surtout des
relations tendues qu’il entretenait avec le roi Guillaume le
Roux.