1 M.-P. Dickson, Consuetudines Beccenses, in
Corpus Consuetudinum
Monasticarum, t. IV, Siegburg, F. Schmitt, 1967, p. xxxiv-xxxvi ;
Id., « Monachisme et
liberté. La liberté de l’Église du Bec », La vie spirituelle, t. CXXVIII, 1974,
p. 136-145 ; Id.,
« Quelques aspects de la personnalité d’Herluin, fondateur du Bec »,
in Sous la règle de Saint
Benoît : structures monastiques et sociétés en France du Moyen Âge à
l’époque moderne, Genève, Droz (Hautes études médiévales et
modernes ; 47), 1982, p. 107-123 ; conception reprise par Three treatises from Bec on the
nature of monastic life, G. Constable (éd.), B.S. Smith (trad.),
Toronto, University of Toronto Press (Medieval Academy Books ; 109),
2008, ici p. 15-18.
2 Les deux
artisans d’un compromis viable concernant l’investiture des prélats en
Angleterre en 1107 et en France en 1108, Anselme et Yves de Chartres,
y auraient étudié sous la férule de Lanfranc (Chronique de Robert de Torigni, abbé du Mont
Saint-Michel, suivie de divers opuscules historiques de cet auteur et
de plusieurs religieux de la même abbaye, L. Delisle (éd.),
Rouen, A. Le Brument et C. Métérie (Société de l’histoire de
Normandie), 1872-1873, 2 vol., t. I, p. 153).
3 De libertate Beccensis monasterii, in Three treatises…,
G. Constable (éd.), p. 135-167 [De libertate] ; M.-P. Dickson, Consuetudines Beccenses,
n. 29, p. xxxvi ; Gazeau, Normannia monastica, t. II,
p. 9-17.
4 Les belles initiales
enluminées – dont les premières dateraient des années 1100 –
s’opposent à l’hypothèse d’un preleminary draft d’après G. Constable (Three treatises…, p. 3-9). Ce
dernier décrit le manuscrit « as a working copy », le texte autographe
étant constamment révisé entre 1090-1140 et peut-être même poursuivi
après 1150 pour les derniers folios. Voir également Gibson, Lanfranc, p. 199, 202 ;
M.T. Gibson, « History at Bec in the Twelfth Century », in The Writing of History in the
Middle Ages : Essays presented to Richard William Southern,
R.H.C. Davis et J.M. Wallace-Hadrill (éd.), Oxford, Clarendon Press,
1981, p. 167-186, ici p. 171-175 ; contra A. Wilmart, qui y voyait une copie
de la seconde moitié du XIIe siècle (« Les ouvrages d’un moine du
Bec : un débat sur la profession monastique au XIIe siècle », Revue bénédictine, t. XLIV, 1932,
p. 21-46). Mme la
Conservatrice en chef Marie-Françoise Damongeot, dont nous avons
sollicité l’avis, a confirmé l’idée de work in progress. Il s’agit du travail d’un
seul auteur avec des ajouts, des lacunes et des grattages visibles. En
revanche, pour Monique Peyrafort, chercheur à l’IRHT, l’analyse
paléographique ne permet pas de dépasser le milieu du XIIe siècle, même pour l’addition
des derniers folios (191-193). De fait, les années 1136-1140
– épitaphe de l’abbé Boson † 1136 (addit. contemporaine, fol. 190v),
passage de l’abbatiat de Thibaud (1136-1138) à celui de Létard
(1139-1149) – forment un terminus que confirme l’analyse du contenu
textuel. Qu’elles soient toutes deux vivement remerciées pour leur
aide précieuse.
5 De libertate, p. 166. Capable d’utiliser un
style sublimis, rythmé et
même parfois rimé, son latin est simple dans l’ensemble, avec un sens
réel du récit. L’identifier avec le moine Nicolas, profès sous l’abbé
Létard (1139-1149), et le faire vivre au prieuré de
Conflans-Sainte-Honorine relèvent d’une hypothèse d’A. Wilmart liée à
sa datation tardive du manuscrit (Three treatises…, G. Constable (éd.),
p. 10). Le fait d’avoir colorié le nom de Nicolas (fol. 53, 84v, 172)
et inséré une courte incise sur sa vie (fol. 144v) reste un indice
insuffisant pour attribuer ce prénom à l’auteur (contra A. Wilmart, « Les ouvrages… »,
p. 28-29). Les miracles de saint Nicolas ne figurent d’ailleurs pas
dans le manuscrit Paris, BnF, lat. 2342 (voir infra n. 6), contrairement à ce que laisse
supposer M.T. Gibson, « History… », p. 171 et Vita Lanfranci, p. 662, n. 2 et p. 665. Il
peut s’agir d’une action propre à l’enlumineur ou d’un écho de la
dévotion d’Anselme pour ce saint (Oratio 14, in Anselmi opera omnia, t. II, p. 55-61). On
peut d’ailleurs douter qu’une bibliothèque de prieuré ait disposé
d’une matière suffisante pour réaliser un tel opus, comme le suppose M.T. Gibson
(« History… », p. 174-175). Sur le nombre considérable de livres
utilisés et le recours aux témoignages de moines, pèlerins ou croisés,
voir Three treatises…,
G. Constable (éd.), p. 10-14. L’horizon de l’Anonyme ne s’arrête pas à
la clôture du monastère ; il se peut donc qu’il ait exercé des
responsabilités.
6 Ce manuscrit relié au
XVIIIe siècle est complexe.
Il commence par une sorte de catalogue qui recense les diverses œuvres
de l’Anonyme, écrit par une main différente, mais sensiblement
contemporaine du texte selon M. Peyrafort (fol. 1v-2 ; éd. A. Wilmart,
« Les ouvrages… », p. 22-26). Mais il faut bien distinguer cette liste
théorique, dont la fiabilité reste à prouver, du contenu matériel du
manuscrit. Sur les quinze œuvres cataloguées comme fruit de son
labeur, six sont manquantes et semblent perdues (n° 4, 8-12 ; une main
du XVe siècle souligne déjà
leur absence, fol. 1), tandis que la glose sur le Pentateuque figurant
en tête de manuscrit (fol. 3-28v) n’y est pas répertoriée. Deux autres
travaux qui lui sont attribués sont connus par ailleurs : De translationibus et miraculis
beatissimae Honorinae (n° 15, Paris, BnF, lat. 13774,
fol. 10v-17v) et De miraculis
conf. Nicholai (n° 5, Paris, BnF, lat. 5368, fol. 41v-60v) ; cet
exemplaire n’est pas de la même main que le Paris, BnF, lat. 2342, Catalogus codicum hagiographicorum
latinorum qui… in
Bibliotheca Nationali Parisiensi, A. Poncelet (éd.), Paris,
1889-1893, 4 vol., t. II, p. 405-431 [sur ce dernier texte édité,
désormais DMN]. Nous
tenons à remercier Jean-Noël Michaud, latiniste de l’université de
Montpellier, qui a bien voulu tenter une critique interne de trois
textes : miracles de saint Nicolas, traités sur la liberté du Bec et
la profession des abbés. En dépit de styles, d’arguments et de
vocabulaires différents – qui peuvent avoir trait à leurs natures
respectives –, la possibilité qu’ils soient bien d’un même auteur
reste ouverte. Néanmoins, pour cerner les intérêts de l’Anonyme du
Bec, mieux vaut s’attacher au contenu effectif du manuscrit qu’au
catalogue mis en exergue par A. Wilmart. Dans sa forme actuelle, il
comprend une glose sur le Pentateuque, deux traités sur l’évangile de
Luc commentés à l’aide des Pères ou d’autorités plus récentes
(Lanfranc et Anselme notamment), suivis au verso du même feuillet des
traités sur la profession des moines et des abbés ; après une lacune
matérielle, suivent un commentaire sur l’évangile de Luc pour
l’assomption, de brefs extraits des Moralia de saint Grégoire, le traité sur la
liberté du Bec, l’épitaphe de Boson ajoutée au fol. 190v ainsi qu’un
mémoire à la Vierge ; enfin, additions du récit du miracle des
Blachernes à Constantinople et de la lettre du prêtre Jean à
l’empereur Manuel Comnène. Comme le traité sur la Profession des abbés
est mutilé à la fin (fol. 162v : quod si fecerit se trouve à la fin de la
dernière ligne du dernier folium d’un cahier de 9 ff., selon
M.-F. Damongeot), on peut imaginer l’absence d’un ou de plusieurs
cahiers à la suite, qui correspondraient aux traités
manquants.
7 M.T. Gibson,
« History… », p. 168. Plus qu’un véritable intellectuel à l’aise dans
l’abstraction, l’Anonyme possède le tempérament d’un polémiste et d’un
conteur, qui a le goût et le sens des faits.
8 Tractatus de professionibus monachorum, in
Three treatises…,
G. Constable (éd.), p. 29-105, ici p. 64, 78, 84 ; De professionibus abbatum, ibid., p. 107-133 ;
J. Leclercq, « Un traité sur “la profession des abbés” au XIIe siècle », in Analecta monastica, t. VI, Rome (Studia Anselmiana ; 50),
1962, p. 177-191, ici p. 180-181.
9 Le traité sur les abbés suit immédiatement celui sur les
moines dans le manuscrit et fait référence à lui (De professionibus abbatum, p. 108) ; celui
sur la liberté du Bec se situe 22 folios après et est le plus tardif
dans l’hypothèse d’un manuscrit qui progresse au rythme d’un travail
en cours. Seul ce dernier traité est davantage datable : postérieur à
la mort de Boson le 24 juin 1136 (De libertate, p. 166), la profession orale
d’obéissance à l’archevêque de Rouen acceptée par l’abbé Thibaud
(1136-1138) pourrait avoir été la cause de son écriture ; voir
M.T. Gibson, « History… », p. 173 et PL, t. CL, col. 733C. De fait, l’Anonyme
n’est pas seulement hostile à une profession écrite, mais à tout
serment oral de la part du moine et plus encore de l’abbé (De professionibus abbatum,
p. 132). L’acceptation d’une telle profession peut l’avoir décidé à
dresser un exposé des libertés « traditionnelles » du Bec. Comme les
autres traités sont antérieurs, on peut approximativement dater ces
œuvres des années 1124-1140, plutôt vers la fin de la fourchette, si
l’on tient compte du goût pour l’histoire qui fleurit au Bec après
l’entrée de Robert de Torigni en 1128. Le passage sur l’élection par
compromis (Tractatus de
professionibus monachorum, p. 100) fait peut-être écho également
au triomphe de ce type d’élection au Bec à partir de Thibaud (Gazeau,
Normannia monastica,
t. I, p. 63-64). À titre d’hypothèse, l’auteur pourrait avoir commencé
son opus sous Anselme et
Guillaume Ier en s’attachant
à des travaux d’exégèse et de théologie, conformes aux intérêts du
temps, puis au cours des années 1130 (v. 1135-1140 ? voir infra n. 47, 84), il se
serait lancé dans un travail plus polémique : défense du cénobitisme
classique et histoire de la liberté de son monastère.
10 Three treatises…, G. Constable (éd.), n. 2,
p. 3 ; A. Wilmart, « Les ouvrages… », p. 30-33 ; J. Leclercq, « Un
traité… », p. 177-181. Sur le dernier traité, voir J. Potter,
« Monastic freedom vs. episcopal and aristocratic power in the twelfth
century : context and analysis of the De libertate Beccensis », in Negotiating secular and
ecclesiastical power : western Europe in the central Middle Ages,
A.J. Bijsterveld, H. Teunis et A. Wareham (éd.), Turnhout, Brepols,
1999, p. 73-85.
11 Les œuvres de Geoffroy de
Vendôme, G. Giordanengo (éd.), Paris, Brepols – CNRS, 1996,
Epistolae, n° 169, 175, 176, 189, 190, adressées au cardinal Pierre
Léon ou au pape Calixte II. Sur ce polémiste, voir J.-H. Foulon, Église et réforme au Moyen Âge.
Papauté, milieux réformateurs et ecclésiologie dans les Pays de la
Loire au tournant des XIe-XIIe siècles, Bruxelles, De Boeck Université
(Bibliothèque du Moyen Âge ; 27), 2008, p. 126-170. Ne disposant pas
d’un éventail de correspondants aussi prestigieux, l’œuvre du moine du
Bec n’eut guère d’écho, si ce n’est à destination de sa propre
communauté pour l’inciter à conserver intact l’héritage de ses pères
(De libertate,
p. 136).
12 Eadmer, Historia novorum,
p. 1-216.
13 L’abbatiat de Thibaud (1136-1138) forme l’extrême
limite de la mémoire communautaire et d’une tradition orale. Aussi les
historiens ont-ils accordé créance et fiabilité au traité De libertate (M.T. Gibson,
« History… », p. 167).
14 Les dates charnières choisies sont
volontairement distinctes des abbatiats : 1095 (concile de Clermont)
et 1128 (entrée de Robert de Torigni au Bec).
15 Le cartulaire du Bec a été détruit
à la Révolution, si bien qu’il ne reste que des copies souvent
partielles réalisées par les érudits du XVIIe siècle et divers actes dispersés dans
les fonds d’archives départementaux. Voir A.-A. Porée, Histoire de l’abbaye du
Bec, Évreux, C. Hérissey, 1901, 2 vol., t. I,
p. 315-382.
16 Gesta Guillelmi, § 51-52, p. 82-86 ;
§ 33, p. 160. Vers 1070, Guillaume de Jumièges ignore totalement
l’humble abbaye du Bec (Gesta Normannorum ducum).
17 Herluin apparaît seulement dans deux actes : dans
la pancarte dite de 1041, il rappelle ses donations originelles ;
en 1066, le 18 juin, il appose son signum au diplôme de Guillaume le
Conquérant en faveur de la Trinité de Caen (Fauroux, n° 98, 231).
Il ne figure pas dans la pancarte de 1077 (Bates, RRAN William I, n° 166).
Lanfranc et Anselme font parfois allusion au « seigneur abbé »,
mais toujours de manière allusive, voir Letters of Lanfranc, n° 18 et 61 ; Anselmi opera omnia,
t. II, Ep. 5, 12, 16, 17, 19, 20, 27, 55, 60, 63, 73, 74, 89.
Cette situation explique la tentative de réhabilitation faite par
M.-P. Dickson, « Quelques aspects… », p. 107.
18 Gibson, Lanfranc, p. 4, 15 ; Cowdrey, Lanfranc, p. 12.
19 A.-A. Porée, Histoire…, p. 39-43 ; GC, t. XI, col. 218E. J. Jouvelin (Chronicon Beccense écrit
v. 1690-1713, Paris, BnF, lat. 13905) place la seconde pancarte en
1070, sans dire pourquoi, tandis que Porée (Histoire…, p. 140-141) et L. Musset,
suivi par D. Bates, estiment devoir la situer en 1077 (voir supra n. 17).
20 J. Mabillon, Annales Ordinis S.
Benedicti, t. IV, Lucques, Leonardo Venturini, 1739,
p. 359-361, 402, 412-413. Ce dernier reprend les rares précisions
présentes dans les sources du XIIe siècle à propos des dates de dédicace
des églises : pour la 3e abbatiale, Vita Herluini, in The works of Gilbert Crispin,
A.S. Abulafia et G.R. Evans (éd.), Londres, Oxford University
Press, 1986, § 47-55, p. 194-195 ; les Miracles de saint Nicolas n’indiquent
que le jour de la seconde dédicace, DMN, p. 406. Pour classer ses Annales année par année,
Mabillon a dû faire des choix : la seconde dédicace est située
sept ans après la fondation (p. 402), d’où l’apparition de la date
de 1041. Comme il faut un délai pour construire le monastère,
Piolin place en 1039 le transfert de site. Ces dates ont été dès
lors estimées acquises. Mais les Annales du Bec (av. 1136) ne donnent
comme repères précis que 1034 pour la fondation, 1073 pour la
translation dans la 3e église et 1077 pour sa dédicace (Chronique du Bec et chronique
de François Carré, A.-A. Porée (éd.), Rouen, C. Métérie,
1883, p. 1-3) ; la chronique de 1562 est tout aussi évasive
(p. 188-190). Même flou chronologique chez Robert de Torigni quant
aux translations de lieux et aux premières dédicaces ; il ne
semble pas disposer de sources supplémentaires aujourd’hui perdues
(PL, t. CL,
col. 641).
21 Fauroux, n° 98. Robert est mort entre le 1er et le 3 juillet 1035 à
Nicée, alors qu’il était sur le chemin du retour (Gesta Normannorum ducum,
p. 80-84) ; le 13 janvier 1035, il est sur le départ (Fauroux,
n° 90, p. 235). Il lui a donc fallu moins de six mois pour
parvenir à Jérusalem, ce qui suggère une progression plus rapide
et pressée que celle de Foulques Nerra qui fit l’aller-retour en
seize mois (septembre 1003-décembre 1004). Globalement, le duc est
absent en 1035, il paraît donc logique de reporter à 1034 son
accord à la donation d’Herluin (contra Fauroux, n° 4, p. 31).
Toutefois, ce désintérêt apparent du Bec pour la chronologie pose
question ; s’agit-il d’une action volontaire visant à laisser dans
l’ombre les étapes primitives de la fondation ? Voir J.-H. Foulon,
« Le chevalier Herluin et la fondation de l’abbaye du Bec : un
dossier complexe entre tentation érémitique et normalisation
cénobitique », RH,
t. DCLXIII, 2012, p. 563-607.
22 Cette dernière est au centre des préoccupations
d’Anselme, prieur de 1063 à 1093, monopolisant 93 % de sa
correspondance ; sur cette collection, voir Anselme de Cantorbéry, Correspondance.
Lettres 1 à 147, H. Kohlenberger (int.), H. Rochais (trad.),
Paris, Cerf (L’Œuvre d’Anselme de Cantorbéry ; 6), 2004,
p. 20-22.
23 Letters of Lanfranc, n° 17, 45, 49, 53,
61 ; Anselmi opera
omnia, t. II, Ep. 37, 38, 44, 45, 96, 101, 113, 117, 123, Oratio 15 à saint
Benoît.
24 Sur la réforme de l’Église, voir
Letters of Lanfranc,
n° 2, 7, 9, 11, 41, 51, 52, 60. L’Ep. 40 mentionne un problème de
terres (de terris
tuis) rencontré par l’évêque élu de Londres en 1076, mais
elle est trop ambiguë pour qu’on puisse affirmer qu’il s’agit
d’une référence certaine à l’hommage dû pour le patrimoine de
l’évêché (position de M.T. Gibson, n. 1, p. 133). Dans l’esprit de
Lanfranc, c’est une question accessoire par rapport à la nécessité
d’ordonner Hugues prêtre avant qu’il ne devienne évêque. S’il
s’agissait de l’hommage prêté au roi pour l’évêché, la prudence
lui commanderait de prendre soin qu’aucune atteinte ne fût portée
à la majesté de « son seigneur ». Voir Anselmi opera omnia, t. II, Ep. 123
(1088), sur la profession ; Ep. 192 (1095) ; Ep. 214, 217, 219 à
Pascal II (1101-1102) : allusion au concile de 1099 ; Ep. 235
(1102), sur un ton proche du canon 1 du concile de
Clermont.
25 Son
engagement réformateur sur les questions de l’hommage, de la
fidélité due au roi et des investitures occupe une part notable de
sa correspondance : Anselmi opera omnia, t. II,
Ep. 248-249, 280, 308, 315, 322, 327, 338, 339, 364, 388, 389,
430, 451.
26 Sur
ces séjours, voir A.-A. Porée, Histoire…, p. 255-270.
27 Le vocabulaire employé dans le
premier traité (Tractatus
de professionibus monachorum, p. 64-70, 76, 92-94) : beatitudo, ratio, voluntas, appetitus, rectitudo, difficultas… traduit des emprunts
directs aux traités d’Anselme De conceptu virginali, De libertate arbitrii,
De concordia, ainsi
qu’à ses prières et à ses lettres (sur le soin du corps et des
âmes, Ep. 156, 160 et De
libertate, p. 158). La méthode des questions-réponses (Tractatus de professionibus
monachorum, p. 84-100) rappelle le procédé d’Anselme dans le
Cur Deus homo. Le
manuscrit Paris, BnF, lat. 2342 contient d’ailleurs des citations
explicites de ses œuvres (fol. 47, 59-59v…).
28 La Vita Anselmi, en chantier
dès 1100, fut achevée v. 1109-1116 et perfectionnée par Eadmer
jusqu’à 1125 : voir Eadmer, Vita Anselmi, p. x, xviii, xix,
xxii-xxiii, § 72, p. 150-151 et p. 170-171. Vers 1115, il avait
achevé son Histoire des
Temps Nouveaux en Angleterre, consacrée aux luttes
réformatrices d’Anselme (voir supra n. 12). Sur les textes
rassemblant la pensée d’Anselme par Eadmer, Alexandre et Boson
(?), voir Memorials of
Saint Anselm, R.W. Southern et F.S. Schmitt (éd.), Londres,
Oxford University Press, 1969.
29 J.A. Robinson, Gilbert Crispin, Abbot of Westminster. A
Study of the Abbey under Norman Rule, Cambridge, Cambridge
University Press, 1911, p. 7-9. Tout au long de son œuvre
poursuivie de 1114 à 1141, Orderic Vital fait référence au Bec,
consacrant divers passages à Herluin, Lanfranc et Anselme, puis
plus succinctement aux abbés successifs jusqu’à Létard (OV : Lib. III, p. 12 ;
Lib. IV, p. 250, 294-296 ; Lib. V, p. 12 ; Lib. VIII, p. 170,
176-178, 21, 268 ; Lib. X, p. 204-206, 252, 296-300 ; Lib. XI,
p. 168-70 ; Lib. XIII, p. 464, 528).
30 Herluin a 37 ans lors de sa conversion, il apprend
les rudiments des lettres à 40 ans. Le cheminement qui conduit à
la dédicace de la première église et à l’obtention de l’abbatiat
est fixé à trois ans, Vita
Herluini, § 11, p. 187 ; 25-28, p. 189-190 ; 38-39, p. 192.
Vers 1114-1124, Orderic rapporte la conversion du chevalier
Herluin au temps du duc Robert et sa nomination comme abbé (OV, Lib. III, p. 12). Sa
description est alors très vague. C’est fin 1127 qu’il utilise la
Vita Herluini et les
Annales, cherchant à
concilier leurs incohérences chronologiques en reportant la
« consécration » abbatiale d’Herluin à 1037, trois ans après sa
conversion (OV,
Lib. V, p. 12). Sur la question des changements liturgiques
affectant le rituel de bénédiction abbatiale par introduction
d’une consécration par imposition des mains, voir J.-H. Foulon,
« Les investitures abbatiales en Normandie : quelques réflexions
autour du cas de l’abbaye du Bec-Hellouin (1034-1136) », ANS, XXXV, 2013,
p. 181-212.
31 Eadmer, Vita Anselmi, I, § 26 ;
seule l’élection archiépiscopale est décrite, Eadmer, Vita Anselmi, II, § 1-4
et Eadmer, Historia
novorum, p. 23-43. Eadmer s’intéresse peu au contexte
monastique du Bec avant 1093.
32 Porée les date de 1136, mais Orderic a obtenu de
nouvelles dates entre 1124 et 1127 (voir supra n. 30), qui viennent des Annales du Bec ; ce qui
prouve qu’elles sont en cours de rédaction avant 1127. La
chronologie y est ordonnée autour de deux dates : 1034 (Herluin a
alors 40 ans) et 1078 (il meurt à 84 ans après 44 ans de prise
d’habit), Annales du
Bec, p. 1-3. Sa vie est harmonieusement découpée en deux, ce
qui laisse sceptique, d’autant que ces données s’accordent mal
avec la Vita qui
situe sa conversion à 37 ans.
33 Herluin est pourtant désigné comme vénérable par
l’abbé Guillaume de Cormeilles (PL, t. CLVIII, col. 1198D), voir infra n. 34.
34 C’est
sans doute dans un contexte de rassemblement d’informations
suscité par le passage d’Eadmer au Bec, vers 1103-1106, qu’une
lettre à forte teneur hagiographique a été écrite par Guillaume,
ancien moine du Bec devenu abbé de Cormeilles (v. 1070 / 78-1109),
au nouvel abbé du Bec, Guillaume de Beaumont (1093-1124), BHL, 4719b
(1103-1109), PL,
t. CLVIII, col. 1198D-1202D. Antérieure à la Vita Herluini, elle associe Herluin et
Lanfranc dans un cadre qui promeut nettement le cénobitisme par
rapport aux attraits trompeurs de l’érémitisme. Les Annales du Bec vont dans
le même sens : la conversion d’Herluin est exempte d’érémitisme et
donne lieu à la fondation d’un vrai monastère.
35 Toutefois, la
tradition antérieure se perpétue à travers la poursuite d’œuvres
d’exégèse, de théologie (Paris, BnF, lat. 2342, fol. 2v-146v ;
voir supra n. 6) ou
le commerce épistolaire d’amitié (J. Leclercq, « Dans l’entourage
de Lanfranc et saint Anselme », in Témoins de la spiritualité occidentale,
t. II, Paris, Cerf, 1965, p. 218-235 ; H. Rochais, « Textes
anciens sur la discipline monastique », Revue Mabillon, t. CLXXII, 1953,
p. 41-47, notamment une lettre de l’abbé Boson sur la profession
monastique ; J. Leclercq, « La lettre de Gilbert Crispin sur la
vie monastique », in Analecta monastica, t. II, Rome (Studia Anselmiana ; 31),
1953, p. 120-125 ; Id., « Les lettres familières d’un
moine du Bec », ibid., p. 141-173, sur 17 lettres du
milieu du XIIe siècle).
36 PL,
t. CL, col. 713-736 ; sur une version abrégée et versifiée après
1150, voir M.T. Gibson, « History… », p. 169-175, 180.
37 Vita Lanfranci, p. 661-666 et
M.T. Gibson, « The Image of Lanfranc », in Lanfranco di Pavia, p. 21-28 : elle
rassemble des extraits de neuf sources différentes et une dizaine
d’anecdotes sans doute puisées dans une tradition orale propre au
Bec. Altera Vita (BHL 3837), L. d’Achery,
J. Mabillon et T. Ruinart (éd.), in Acta Sanctorum ordinis S. Benedicti,
Saeculum sextum, Pars secunda, Venise, 1701, p. 359-368 [Vita altera]. Le fort
cachet hagiographique et une multiplication des citations
bibliques engendrent surtout une déhistoricisation du saint
abbé.
38 DMN, p. 405-411 (BHL 6208, voir supra n. 6). L’écrit est postérieur à
1136 (M.T. Gibson, « History… », p. 171-175).
39 DMN,
p. 409-411 ; Vita
Lanfranci, p. 670. Sur le lien entre profession monastique,
souscription et stabilité, voir Tractatus de professionibus monachorum,
p. 60 et 72. Sur la « tentation » érémitique dont Lanfranc se
trouve préservé, voir Vita
Lanfranci, p. 672-675 ; Vita altera, p. 364-365 (voir supra n. 34) ;
J.-H. Foulon, « Le chevalier Herluin… », p. 579-590.
40 Le monachisme, véritable conservatoire de la vie
apostolique, est référé à l’Église primitive et surtout à saint
Benoît : reformator,
institutor et ordinator des
institutions cénobitiques, Tractatus de professionibus monachorum,
p. 30-38, 52, 102. L’évolution est nette par rapport à la première
vie d’Herluin où il n’existe aucune citation explicite de la
règle ! Des problèmes de dîmes apparaissent avec les Cisterciens
avant 1142, voir A.-A. Porée, Histoire…, p. 359-364.
41 Le livre VI contient surtout un
résumé des données issues des vies d’Herluin, d’Anselme et des Annales du Bec. En
revanche, les récits sont davantage contemporains pour les
abbatiats de Boson et Thibaud ; Gesta Normannorum ducum, t. II,
p. 60-76, 134-136, 210, 238-240, 252-256, 278-280 ; M.T. Gibson,
« History… », p. 175-180.
42 La Chronique du Bec se contente de
rassembler les passages concernant le monastère déjà présents dans
sa chronique générale ; sur son auteur, voir Annales du Bec, p. xvii sq. Les emprunts aux
miracles de saint Nicolas (DMN, § 2, 4 et 8), à la vita Lanfranci ou à l’Historia novorum sont
nets, sans qu’apparaissent de véritables nouveautés (PL, t. CL, col. 641BC,
642CD, 643B, 649B).
43 Sur
l’attirance qu’aurait eue Herluin pour la pauvreté du Christ, voir
Chronicon Beccense
(PL, t. CL,
col. 639D).
44 Tout est rassemblé
artificiellement en 1034 (Chronique de Robert de Torigni,
L. Delisle (éd.), p. 36-39 ; PL, t. CL, col. 639-641). 1042 est l’un
des seuls ajouts nouveaux, dont on ignore la source (PL, t. CL, col. 643B) ;
ce qui n’est pas sans poser problème, d’autant que la date de la
seconde dédicace doit certainement être repoussée (J.-H. Foulon,
« Le chevalier Herluin… », p. 572-579).
45 Eadmer, Vita Anselmi, II, § 63, ajout du quodam modo vers
1123-1125. L’Anonyme paraît pessimiste quant à la ferveur actuelle
de la vie monastique (Tractatus de professionibus monachorum,
p. 32, 60, 78-80 ; De
professionibus abbatum, p. 127, 130) et inquiet de
l’évolution en cours (De
libertate, p. 136, 154).
46 Pour G. Constable, il n’y aurait pas dépendance
textuelle, mais recours à une même tradition locale (voir Three treatises…,
p. 12-14). Dans le récit de l’Anonyme, le départ abrupt d’Anselme
en 1093 semble avoir profondément marqué la communauté qui entend
désormais prendre en charge personnellement ses
intérêts.
47 Gazeau, Normannia monastica, t. I, p. 351-353.
Il ne s’agit pas d’un « péril toujours possible » comme le
voudrait J. Leclercq (« Un traité… », p. 181), mais de problèmes
réels à la fin des années 1130, auxquels on pourrait peut-être
ajouter l’abaissement social du recrutement abbatial. L’Anonyme
est très critique quant à l’ambition potentielle des abbés non
nobles (De professionibus
abbatum, p. 130) ; si Thibaud est fils de chevalier, les vies
de Létard et de Roger Ier se taisent sur leurs origines
sociales, signe de l’humilité de leurs origines (Gazeau, Normannia monastica,
t. II, p. 18-21 ; t. I, p. 178-192, 267) ?
48 Sur cette insécurité originelle,
voir Gibson, Lanfranc, n. 5, p. 32.
49 Vingt
ans plus tard, ces questions brûlantes ne sont plus d’actualité
pour Robert de Torigni, qui présente un récit prudent et policé
des successions abbatiales sans évoquer ni hommage, ni profession
(PL, t. CL,
col. 641A, 647C, 649D, 651D, 652BC, 653B).
50 Y.-M. Congar,
« L’Église chez saint Anselme », in Études d’ecclésiologie médiévale,
Londres, Variorum reprints, 1983, n° VI, p. 371-399, ici
p. 375-379.
51 Le
moine est assimilé à un clerc à travers le scrutin et au sens
étymologique, il est « choisi par Dieu » (Tractatus de professionibus monachorum,
p. 52-54, 72 : Tunc primum
faciat eum clericum).
52 Tractatus de professionibus monachorum,
p. 64, 70 ; De
professionibus abbatum, p. 108 ; Letters of Lanfranc, n° 17, 45, 53 ;
Anselmi opera omnia,
t. II, Ep. 101, 113, 117.
53 Tractatus de professionibus monachorum,
p. 40-42 ; sur l’évolution du rituel liturgique de profession,
voir A. Wilmart, « Les ouvrages… », p. 32-38.
54 C’est la bénédiction qui le lie à
Dieu et au saint ordre, avec la réception du saint habit (Tractatus de professionibus
monachorum, p. 40-52).
55 Ce
scrutin est un rite oral à accomplir entièrement pour assurer sa
validité. Le postulant indique clairement sa volonté d’être moine,
de persévérer dans l’abbaye, de convertir ses mœurs et d’obéir à
l’abbé selon le chapitre 58 de la règle. Il est alors béni au
cours d’une messe, après la proclamation de l’évangile (Tractatus de professionibus
monachorum, p. 52-54, 70-72).
56 Tractatus de professionibus monachorum,
p. 58-60. De même, la bénédiction abbatiale est considérée comme
essentielle, avec son propre scrutin, ce qui relègue au second
plan le rituel de profession demandé par l’évêque. Pour l’Anonyme,
l’abbé ne dispose réellement du soin des âmes et des corps de ses
moines qu’une fois sa consecratio accomplie par l’évêque (De professionibus
abbatum, p. 110-112, 114, 122 ; De libertate, p. 140, 150, 162-164 ;
Vita Guillelmi, in
PL, t. CL,
col. 718A).
57 Tractatus
de professionibus monachorum, p. 42-44, 52-54.
58 L’abbaye du Bec
évolue dans un cadre mental qui ignore l’exemption jusqu’à
Alexandre III. La première bulle de ce type date de 1179 et sera
élargie en 1194-1196 par Célestin III (A.-A. Porée, Histoire…,
p. 323-325).
59 De professionibus abbatum, p. 118. Sur
les privilèges épiscopaux de confirmation des biens au XIIe siècle, voir A.-A. Porée,
Histoire…,
p. 351-359.
60 Tractatus de professionibus monachorum,
p. 92, 102 ; De
professionibus abbatum, p. 114-118.
61 De professionibus abbatum, p. 120, avec
citation des décrets des conciles de Tolède IV et
d’Orléans.
62 De
professionibus abbatum, p. 112-114, 122, 130-132 ; Tractatus de professionibus
monachorum, p. 94.
63 De libertate, p. 136 ; De professionibus
abbatum, p. 130 ; Tractatus de professionibus monachorum,
p. 80, 94, 54-58.
64 Le soin des corps matériels et des
âmes spirituelles, dont l’abbé a la charge, est nettement
différencié de l’attitude pécheresse des mauvais moines et des
mauvais abbés (Tractatus
de professionibus monachorum, p. 64, 76, 94 ; De professionibus
abbatum, p. 108 ; De
libertate, p. 158). Portraits de moines instables, fripons ou
voleurs de biens d’église qui ont renié leur vœu de conversion
(Tractatus de
professionibus monachorum, p. 76-80).
65 Urbain II est invoqué à deux
reprises : De
professionibus abbatum, p. 124 et De libertate, p. 158 ; OV, Lib. IX, p. 10-12 ;
il s’agit de la tradition anglo-normande des manuscrits qui donne
une version particulière du canon 1 (J.-H. Foulon
« L’ecclésiologie du concile de Clermont : Ecclesia sit catholica, casta et
libera », in Le
concile de Clermont de 1095 et l’appel à la croisade, Rome,
École française de Rome (Collection de l’EFR ; 236), 1997,
p. 85-125).
66 J.-H. Foulon,
« L’ecclésiologie… », p. 97-100 ; Id., Église et réforme…, p. 356-363 ; De professionibus
abbatum, p. 114 ; Tractatus de professionibus monachorum,
p. 94-98 ; R. Étaix, Gregorius Magnus. Homiliae in
Evangelia, CCSL, t. CXLI, Turnhout, Brepols, 1999, Hom. 4,
p. 31 ; Decretum, V,
86.
67 L’élection appartient aux seuls ecclésiastiques
(De libertate,
p. 138). La liberté d’élection est un point fondamental de la
réforme car, traditionnellement, c’est elle (et non la bénédiction
épiscopale) qui permet à l’abbé d’obtenir la cura animarum sur ses moines ; voir
J.-H. Foulon, « Les investitures abbatiales… », p. 190-193,
199-207.
68 Tractatus de professionibus monachorum,
p. 92, 94-100. La macule de simonie du supérieur donne droit à
casser la profession monastique !
69 Sur la pensée de l’abbé Gauzbert,
voir J.-H. Foulon, Église
et réforme…, p. 71 ; De professionibus abbatum,
p. 132.
70 De professionibus
abbatum, p. 128-132 ; mêmes idées chez Geoffroy de Vendôme
(Les œuvres de Geoffroy de
Vendôme, G. Giordanengo (éd.), Ep. 190, lettre datée de
1122-1124). L’image de la porte opposée aux simoniaques et aux
adeptes de l’investiture laïque se trouve chez Grégoire VII et
Pascal II (J.-H. Foulon, Église et réforme…, p. 246, 531).
Urbain II parle précisément d’exactio à propos de la profession (ibid., n. 4,
p. 175).
71 De professionibus
abbatum, p. 132 : si l’engagement écrit s’apparente à un
hommage féodal, tout serment oral est également à proscrire car,
selon Jérôme, l’ordre monastique relève de l’état pénitentiel. Or
un pénitent, tant qu’il demeure dans cet état, ne doit faire aucun
serment ; ce que la règle confirme en interdisant de jurer (4,
27). Le dernier traité indique néanmoins que les moines ne s’en
privent pas lorsqu’il s’agit de défendre la liberté du Bec (De libertate, p. 144) !
L’Anonyme recherche des justifications plus qu’il ne vise une
réelle cohérence intellectuelle.
72 Son
argumentation est étayée à grand renfort de citations canoniques
(Three treatises…,
G. Constable (éd.), p. 11 ; Tractatus de professionibus monachorum,
p. 96-98, 132… Même mention des sacri canones que l’on doit observer
en Vita Guillelmi, in
PL, t. CL,
col. 722B).
73 De professionibus abbatum, p. 120-122,
126 ; Tractatus de
professionibus monachorum, p. 92. Toute cette réflexion
reprend la pensée d’Anselme : revendication de libertas Ecclesiae, Anselmi opera omnia, t. II, Ep. 338,
339, 364, 388 ; sur la rectitudo, voir Y.-M. Congar,
« L’Église… », p. 397-398 ; sur l’opposition libera / ancilla, Ep. 235, p. 143. Ce couple est
très fréquent chez l’abbé Geoffroy de Vendôme (J.-H. Foulon,
« L’ecclésiologie… », p. 104-106). Pour cette raison, l’exaction
de profession aurait été interdite par le pape Urbain II en une
proclamation solennelle, mais l’Anonyme confond Urbain II et
Pascal II, De
professionibus abbatum, p. 126. Le discours qui est
reconstitué reprend les arguments développés par l’Ep. 123
d’Anselme et paraît calqué sur la description du concile de Rome
faite par Eadmer qui s’achève sur un fiat fiat général, Eadmer, Historia novorum, p. 114
(même image de la servitude des mains sacerdotales).
74 La pureté des élections épiscopales
est difficile à faire respecter, De professionibus abbatum, p. 110-112,
122.
75 De libertate, p. 140-146,
150-152, 158-160. Sur le lien hominium-dominium, Tractatus de professionibus monachorum,
p. 84 ; De professionibus
abbatum, p. 130-132.
76 Cet arrière-plan
féodal potentiel se lit à travers le problème du type de lien qui
est créé par la profession, mais également en cas de mutation lors
du décès de l’abbé (Tractatus de professionibus monachorum,
p. 84, 92).
77 Tractatus de professionibus monachorum,
p. 92-94.
78 Ce qui est promis l’est au Christ et à l’Église,
dans laquelle le moine fait sa souscription écrite (Tractatus de professionibus
monachorum, p. 84-86).
79 Tractatus
de professionibus monachorum, p. 86-88, 92-94.
80 Comme les gestes
de la profession pouvaient être interprétés féodalement, c’était
une raison supplémentaire de donner la primeur au rituel
« sacramentel » de bénédiction (voir supra n. 52 et 53).
81 Ils avaient préoccupé J. Leclercq,
qui y voyait un développement spéculatif et moral (« Un traité… »,
p. 180-181). On retrouve de fait des échos de la doctrine du bon
Pasteur (Jn 10) puisée chez Isidore de Séville (Sentences, III, 34.5) et Grégoire le
Grand (Homélie 14). Ces seigneurs orgueilleux et pervers
convoitent la dignité et le nom de pasteur, mais sans assumer la
charge. Aussitôt établis dans leur honneur, eux qui n’auraient
rien eu dans le siècle témoignent d’une soumission servile aux
pouvoirs terrestres. Endossant l’habit du loup, ils régissent
alors les brebis par la peur, la haine et la tyrannie (Tractatus de professionibus
monachorum, p. 88-94 ; De professionibus abbatum,
p. 126-130).
82 De professionibus abbatum, p. 126 ; Tractatus de professionibus
monachorum, p. 86-88 ; Anselmi opera omnia, t. II, Ep. 137,
p. 281-283 (nette occurrence textuelle) ; 138, p. 283-284 ; 143,
p. 290.
83 Vita Theobaldi, in PL, t. CL, col. 733C : sine scripto solo verbo,
à la différence de Boson qui refusa tout serment oral : PL, t. CL,
col. 729C ; De
libertate, p. 164. Une telle acceptation était simoniaque et
irrégulière, voir supra n. 71. La fin du texte, où un tel
cas est envisagé (De
professionibus abbatum, p. 132 : quod si fecerit <…>), a peut-être
été volontairement mutilée, la position de l’Anonyme étant
considérée comme trop radicale après 1150 (voir supra n. 49) ?
84 Non
content de chercher à cumuler des évêchés, Henri de Sully paraît
avoir influencé l’abbé de Troarn André (1112-1147) : Gazeau, Normannia monastica,
t. II, p. 116-121, 377-378. Si ces domini abbates incluent Henri qui
accède à l’abbatiat en 1140, il faudrait reculer la fourchette de
datation des trois traités : ap. 1138-1140 (voir supra n. 9 et 47). Mais il est
difficile d’avoir une certitude car l’expression peut être
purement polémique sans viser personne en particulier.
85 À commencer par le noble Herluin
lui-même, qui a délaissé l’orgueil du siècle (De libertate, p. 136-138).
86 Ils emploient ce
titre d’honneur lorsqu’ils parlent de l’abbé Herluin : Letters of Lanfranc,
n° 61 ; Anselmi opera
omnia, t. II, Ep. 12, 16, 27…
87 Anselmi opera omnia, t. II, Ep. 11, 12,
13, 16, 42, 48, 57, 90, 98, 99, 103, 105, 108…
88 Pour
Anselme comme pour l’Anonyme, l’abbé doit être soumis à la règle,
à l’évêque, mais également à ses frères. Il existe une mutuelle
appartenance (M.-P. Dickson, « Quelques aspects… », p. 121-122 ;
De professionibus
abbatum, p. 102, 116-118, 128 ; De libertate, p. 144 : « nos seigneurs
et nos fils »). Les moines du Bec témoignent même d’une étonnante
autonomie, prenant en charge à plusieurs reprises les destinées du
monastère (De
libertate, p. 140, 142, 144-146, 148, 150, 158).
89 Endurci par une longue vie de
labeur et de soumission au sein de l’institution monastique, il
est le premier au service de tous. Chaste et doux, humble et
savant, aimant chacun de ses frères sans haine, ni mépris pour
personne, il porte leurs infirmités, pourvoyant au bien commun
comme un père, craint et respecté par amour (De professionibus abbatum,
p. 128).
90 Herluin n’aurait
ainsi jamais prêté d’hommage, même réduit au temporel (De libertate, p. 138 ;
De professionibus
abbatum, p. 132).
91 Sur le roi comme laïc (De libertate, p. 158, 164), voir les
démarches des moines auprès du prince en 1090, 1093 et 1124 (De libertate, p. 142-144,
148-152, 158-164).
92 Tant que le prince est puissant et
efficace, risquer de le mécontenter en s’adressant au lointain Siège
de Pierre serait contreproductif. L’aspect pratique domine dans la
quête d’aide et de protection. En revanche, le recours à Rome
intervient dès que le prince affirme sa mauvaise volonté ou est
entravé par un contexte troublé. C’est le cas lors des premières
demandes de privilèges apostoliques : révolte des comtes de Meulan
et d’Évreux en 1122-1124 (Vita Guillelmi, in PL, t. CL, col. 721 ; De libertate, p. 154 ; voir infra n. 116) et guerre
civile en 1144 (A.-A. Porée, Histoire…, p. 273, 308-311,
359-361).
93 Si le traité est disert quant aux abbatiats
contemporains de Boson (8 p.) et de Guillaume Ier (4 p.), la description des
accessions d’Herluin et d’Anselme contraste par sa brièveté et sa
sécheresse (1 p.). À part quelques affirmations péremptoires
auxquelles on peut ou non ajouter foi, l’Anonyme ne semble pas
avoir accès à des sources inconnues relatant la situation du XIe siècle.
94 Sur ce point, voir J.-H. Foulon,
« Le chevalier Herluin… », p. 570, 599 ; OV, Lib. V, p. 12 ; Vita Herluini, § 38 ; Annales du Bec, p. 2 ; De libertate, p. 136-138.
L’archevêque Robert est mort en 1037 (OV, Lib. V, p. 86). Mais ce chiffre
trois peut n’être que symbolique ? Voir les trois ans de vie
érémitique menés par saint Benoît et rappelés par l’Anonyme (Tractatus de professionibus
monachorum, p. 36).
95 De libertate, p. 138 ; J.-H. Foulon,
Église et réforme…,
p. 279-281.
96 Qu’Herluin ait utilisé des biens familiaux venant
de son père et de la dot de sa mère pour lancer sa fondation est
corroboré par les actes du XIe siècle (V. Gazeau, « L’aristocratie
autour du Bec au tournant de l’année 1077 », ANS, t. VII, 1985, p. 89-103, ici
p. 93). Mais l’expression de suo patrimonio, transformée en proprium patrimonium (De libertate, p. 136),
n’apparaît qu’avec Eadmer, Vita Anselmi, I, § 7, v. 1116, p. 11
(reprise en OV,
Lib. III, 1114-1124, p. 12).
97 L’acte ducal dit de 1041 précise qu’Herluin a
dédommagé ses frères financièrement pour leurs concessions et que
le comte de Brionne a donné les services et coutumes dus par
ceux-ci pour leurs « alleux », ce qui trahit un arrière-plan
féodal plutôt qu’un patrimoine propre dont l’alleutier peut faire
ce qu’il veut (Fauroux, n° 98). Dans la Vita Herluini, l’accord du comte est
nécessaire pour dare mecum
Deo que habui ; c’est Gilbert qui lui en concède la capacité,
tant pour sa personne que pour ses biens (Vita Herluini, § 22-24,
p. 189).
98 Fauroux, n° 98,
p. 251 ; De
libertate, p. 140-150. Pour S. Wood, ce dominium est assimilable à un droit de
propriété, dont l’investiture est le signe (The Proprietary Church in the Medieval
West, Oxford, Oxford University Press, 2006, p. 807, 813,
850, 855).
99 Dans ce contexte
troublé, Gilbert de Brionne a pu s’interposer pour assurer une
certaine autonomie à la fondation de son vassal, tant à l’égard
des archevêques de Rouen, Robert puis le Richardide Mauger
(1037-1055), que vis-à-vis d’un Bâtard dont le triomphe futur de
Val-ès-Dunes n’était nullement évident (Gesta Normannorum ducum, t. II, p. 80,
92 et n. 5) ; sur son rôle, voir V. Gazeau, « L’aristocratie… »,
p. 93. Sur cette minorité et l’assassinat de Gilbert, voir M. de
Boüard, Guillaume le
Conquérant, Paris, Fayard, 1984, p. 103-121.
100 De libertate, p. 138-140 et 146-152.
L’Anonyme connaît surtout les détails de l’accession de 1093 que
l’on retrouve, à quelques nuances près, dans la Vita Guillelmi, in PL, t. CL, col. 715-719. Cette dernière
accession semble avoir servi de canevas pour décrire le
déroulement des faits de 1078, fort mal éclairés par les sources
primitives trop laconiques : Annales du Bec, p. 3 ; Eadmer, Vita Anselmi, I, § 26 ;
Anselmi opera omnia,
t. II, Ep. 61, 88, 89.
101 De libertate, p. 138-140, 148-152.
Gilbert d’Évreux bénit Anselme en 1079 sur « ordre du prince ».
Cette manière très libre du duc d’imposer un autre évêque que
l’archevêque de Rouen a déjà été soulignée pour Fécamp auparavant
(L. Musset, « Actes inédits du XIe siècle », Bulletin de la Société des Antiquaires de
Normandie, t. 52, 1952-1954, p. 142-153 et Id., « Fragments inédits de chroniques
de Fécamp », ibid.,
t. 54, 1957-1958, p. 590-598). Sur la vérification ducale de la
régularité de l’élection, voir J.-H. Foulon « Les investitures
abbatiales… », p. 204-207. Dans ce cas, le fait que l’archevêque
fût impotent rendait l’intervention ducale plus légitime (voir infra n. 111).
102 L’hommage par les
mains est condamné au concile de Clermont en 1095 (c. 15 et 39) :
J.-H. Foulon, Église et
réforme…, p. 240-241 ; Anselmi opera omnia, t. II, Ep. 192. Au
contraire, vers 1076-1078, Anselme, alors prieur, explique à son
cousin qu’il doit obéissance au roi, ainsi qu’à l’abbé, et qu’il
est sous son pouvoir (Ep. 55).
103 Gesta Normannorum ducum, t. II,
p. 120-122 ; OV,
Lib. VII, p. 82-84.
104 De libertate p. 140-144 ; dominium et hominium sont
interchangeables en Tractatus de professionibus monachorum,
p. 84. Le comte semble avoir cherché à obtenir l’hommage de
l’abbaye pour la faire passer sous sa domination personnelle
(A.-A. Porée, Histoire…, p. 194). Ce récit sur Robert
de Meulan (fol. 186r-v) constitue toutefois une insertion
postérieure, peut-être tardive (Three treatises…, G. Constable (éd.),
p. 7). Sur son sens et sa datation possible, voir J. Potter,
« Monastic freedom… », p. 77, 82-84.
105 Voir supra n. 100. Cet aspect est détaillé
dans J.-H. Foulon, « Les investitures abbatiales… »,
p. 183-190.
106 De libertate, p. 140,
150 ; Vita Guillelmi,
in PL, t. CL,
718A.
107 Un
tel refus est en contradiction avec l’hypothèse d’O. Guillot qui
voit une restriction précoce de l’investiture aux temporalia en Normandie
(Le comte d’Anjou et son
entourage au XIe siècle, Paris, A. et J. Picard, 1972,
2 vol., t. I, p. 184-188 ; Id., « A Reform of Investiture before
the Investiture Struggle in Anjou, Normandy and England », HSJ, t. III, 1991,
p. 81-100, ici p. 91-92, 95-98). Si le bâton pastoral était
clairement un signe temporel, l’abbé du Bec n’aurait aucune
réticence à le porter et à l’utiliser en public, d’autant qu’il
dispose de la plénitude des deux pouvoirs pour assumer sa charge :
De libertate,
p. 150 ; Vita
Guillelmi, in PL, t. CL, col. 718A.
108 Dans l’esprit d’Anselme,
mécontenter le roi ou le duc représentait un danger réel pour
l’Église du Bec : Anselmi
opera omnia, t. II, Ep. 151, 157 ; sur sa destruction
possible, Ep. 159, 164.
109 De libertate, p. 150. Voir également la
scène épique où Anselme refusa catégoriquement d’ouvrir le poing
pour recevoir le bâton pastoral de Cantorbéry en mars 1093
(Eadmer, Historia
novorum, p. 35).
110 Sur le rituel normand qui prévoit
réception du bâton, imposition des mains et bénédiction de l’élu,
voir Gazeau, Normannia
monastica, t. I, p. 75-79. Cette attente de la bénédiction
est d’autant plus remarquable qu’elle n’est ni obligatoire, ni
nécessaire pour assumer le gouvernement des frères ; selon
l’Anonyme, elle est une simple confirmation (De professionibus abbatum, p. 114).
Pour Anselme, l’élection régulière obtenue sans simonie et issue
de la volonté fraternelle commune fait l’abbé, indépendamment
d’une bénédiction dont il ne parle jamais (Anselmi opera omnia, t. II, Ep. 52, 61,
137, 138).
111 L’archevêque de Rouen, Jean [de Bayeux ou d’Ivry
ou bien encore Jean d’Avranches], perdit l’usage de la parole
après une chute et resta dans cet état jusqu’à sa mort, intervenue
le 9 septembre 1079 (OV, Lib. V, p. 12, 18-20, 22 ; Annales du Bec,
p. 3).
112 De libertate, p. 150-152 ; Vita Guillelmi, in PL, t. CL,
col. 718B-719A.
113 En contrepartie, cet ancien moine
du Bec, auteur du premier privilège de juridiction octroyé au
monastère dès 1091-1093, prit soin à l’issue de la cérémonie de
converser longuement avec le nouvel abbé pour établir une amitié
porteuse de fruits réciproques (De libertate, p. 152 ; A.-A. Porée, Histoire…,
p. 319-323).
114 Gazeau, Normannia monastica, t. I, p. 115. Le
fait d’invoquer l’exemple des prédécesseurs était tendancieux,
puisqu’aucun archevêque de Rouen n’avait jamais eu l’occasion de
bénir un abbé du Bec. Ce qui ne veut pas dire que l’usage d’exiger
une profession abbatiale était inconnu avant 1093, ni que
l’archevêque n’était pas en droit de la demander. Sur la
circulation nouvelle en Normandie vers la fin du XIe siècle de pontificaux mixtes inspirés
du Pontifical romano-germanique, voir J.-H. Foulon, « Les
investitures abbatiales… », p. 193-199.
115 Voir supra n. 45. L’enjeu est le regimen Ecclesiae Becci,
non pas seulement les temporalia (Vita Guillelmi, in PL, t. CL, col. 722B).
116 De libertate, p. 154-156 ; révolte des
comtes de Meulan et d’Évreux entre 1122 et 1124 (A.-A. Porée, Histoire…,
p. 274-277).
117 L’unanimité autour de la personne de Boson,
invoquée par l’Anonyme, n’est pas si évidente. Une ambassade de
deux moines se rendit même auprès du roi sans autorisation du conventus (De libertate,
p. 154-156 ; Vita
Guillelmi, in PL, t. CL, col. 722A ; Vita Bosonis, in PL, t. CL,
col. 726D-727AB).
118 Une délégation
épiscopale fut chargée d’enquêter sur ces désaccords et plusieurs
allers-retours furent nécessaires avant d’obtenir le consentement
royal (Vita Bosonis,
col. 728 ; l’Anonyme résume à grands traits : De libertate, p. 156-158).
119 De
libertate, p. 158 ; Vita Bosonis, col. 727-728. Que Boson
se soit rendu comme émissaire d’Anselme au concile de Clermont en
1095 est possible (Vita
Bosonis, col. 726A). En revanche, la prestation d’un serment
solennel demandée à un simple moine en vue de pallier des
événements futurs inconnus est suspecte (Les œuvres de Geoffroy de Vendôme,
G. Giordanengo (éd.), Ep. 181, 182, 194, 195, 205…).
120 Les sources insistent sur cette
volonté de légalité et de respect des coutumes du Bec (Vita Guillelmi, in PL, t. CL, col. 722D ;
Vita Bosonis,
col. 729D).
121 La
Vita Bosonis note ce
dilemme très clairement (col. 728A). Boson se propose donc de
refuser la charge par crainte de nuire à l’abbaye (De libertate,
p. 158).
122 Vita Bosonis, col. 727A : Boso si succederet abbati
Willelmo, sicut conventus quaerebat, hominium vel fidelitatis
sacramentum more patriae nullo modo sibi faceret. Sur le lien
avec Anselme et Urbain II, voir De libertate, p. 154-158 ; Vita Bosonis, col. 725,
726, 728.
123 Voir le ralliement de certains évêques à Anselme
dès 1103 et l’unanimité épiscopale qui s’opposa aux prétentions de
Robert de Meulan en 1109 (J.-H. Foulon, Église et réforme…,
p. 279-281).
124 A.-A. Porée, Histoire…, p. 359 ; sur l’exemption,
voir supra n.
58.
125 Murmures des évêques d’Évreux et de Lisieux contre
les moines du Bec (De
libertate, p. 160 ; Vita Bosonis, col. 728A).
126 De
libertate, p. 160, 164 ; Vita Bosonis, col. 728B.
127 De libertate, p. 160 : Causa haec ad me pertinet,
quod mihi placuerit erit.
128 De
libertate, p. 162-164 ; Vita Bosonis, col. 729B. La loi
canonique avait depuis longtemps interdit qu’un évêque intervînt
dans le diocèse d’un autre à moins d’y être appelé (concile de
Constantinople I, 381, c. 2) et soumis les moines au pouvoir
épiscopal (Chalcédoine, 451, c. 4 et 8).
129 De
libertate, p. 162 ; Vita Bosonis, col. 729A : deditque ei rex solo verbo
abbatiae donum, dixitque illi ut intus religionem servaret et ipse
pro illo exteriora curaret. Le roi limite sa responsabilité
aux exteriora, mais
son éminence globale demeure.
130 De professionibus abbatum, p. 122 ; De libertate, p. 164 ;
Vita Bosonis,
col. 729CD : Boson répond volo, mais refuse de dire profiteor.
131 De
libertate, p. 166 ; Vita Bosonis, col. 729AB. Henri renonce
au dominium, mais non
pas au lordship
externe qui est réaffirmé (S. Wood, The Proprietary Church…, p. 836, 850,
864). On retrouverait cette distinction fondamentale (inside / outside) à Marmoutier à
la même époque, voir B.H. Rosenwein, T. Head, S. Farmer, « Monks
and their Enemies : A comparative Approach », Speculum, t. LIVI, 1991, p. 764-796,
ici p. 791-793.
132 De libertate, p. 166 ;
Gesta Normannorum
ducum, t. II, p. 254. Des privilèges royaux sont accordés dès
1125 (A.-A. Porée, Histoire…, p. 291-292,
376-381).
133 Voir le
panégyrique de Boson, digne héritier de son maître Anselme : De libertate,
p. 166.
134 Voir
les questions posées lors du scrutin : De professionibus abbatum, p. 122 et
article cité supra
n. 67.