Esquilin
p. 256-263
Note de l’auteur
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Texte intégral
Voyons maintenant l’Esquilin.
La partie sud de cette colline, l’Oppius, était occupée en grande partie par la Maison dorée de Néron, qui ne fut jamais terminée. Cette somptueuse demeure couvrait une surface énorme. Le Colosse de Néron se dressait devant l’entrée, au sommet de la Velia ; l’emplacement du futur Colisée était devenu un étang ; tout le sud de l’Oppius était occupé par le corps de bâtiment principal qui se reliait au Nord aux jardins de Mécène. L’œuvre était immense, coûteuse, impopulaire. À l’avènement des Flaviens, les travaux furent arrêtés. L’étang céda la place au Colisée : sur les substructions de la Maison d’or, s’élevèrent les Thermes de Titus, les grands Thermes de Trajan, une caserne de marins de la flotte de Misène pour la manœuvre du velum du Colisée, le S[u]mmum Choragium, magasin de décors et de matériel pour le Colisée, etc. À la suite, le « Ludus Magnus », école de gladiateurs appuyée à l’enceinte de Servius, au nord duquel nous trouvons un temple d’Isis et Serapis qui donnait son nom à la troisième région.
Plus au nord, le réservoir des sept Salles qui alimentait les jardins de la Maison Dorée et remplit le même but aux Thermes de Trajan.
Paul Bigot, Reconstitution en relief de Rome antique, Paris, Massin, 1933, p. 23.
1. Thermes de Trajan1
1Les thermes de Trajan furent construits vers 104 apr. J.-C. sur les ruines de la Domus Aurea et ils furent inaugurés le 22 juin 109 apr. J.-C.
2De conception symétrique, ces grands thermes de l’époque impériale ont servi de modèle aux thermes de Caracalla. L’architecte Apollodore de Damas les orienta pour obtenir la meilleure position par rapport au soleil, comme c’était le cas d’ailleurs pour la plupart des thermes romains. L’ensemble, beaucoup plus grand que les thermes de Titus, mesurait 330 m sur 315 m (il couvrait environ 10 ha). La partie centrale mesurait 212 m sur 190 m et il faut lui ajouter la grande exèdre située au sud.
3On pénétrait dans les thermes par un porche situé au nord qui donnait sur la natatio (piscine d’environ 53,30 m sur 50 m). On trouvait ensuite symétriquement, soit à droite, soit à gauche, une salle ronde et une palestre. À l’extrémité sud se trouvait le caldarium (bain chaud), salle rectangulaire avec trois absides. Au centre de l’ensemble prenait place le frigidarium (bain froid). Le portique du pourtour comprenait différentes salles dont deux bibliothèques. À l’est des thermes, adossée à la colline, une grande citerne-réservoir, appelée aujourd’hui les « Sette Sale », devait servir à l’alimentation en eau de la Domus Aurea, puis à celle des thermes. Il subsiste quelques vestiges des thermes de Trajan : la grande exèdre, les deux exèdres servant de bibliothèque et l’abside d’une salle du côté sud.
2. Thermes de Titus2
4C’est au nord du Colisée, sur la partie de l’Esquilin que l’on appelait l’Oppius, que Titus fit construire ses thermes et les inaugura en 80 apr. J.-C.
5Cet édifice thermal était orienté exactement dans l’alignement de la Domus Aurea et a été construit dans son prolongement à l’ouest. On y accédait par un grand escalier face au Colisée. Les thermes de Titus étaient peut-être à l’origine les bains de la Domus Aurea refaits ou adaptés. Ils étaient de taille modeste (environ 105 m sur 120 m) mais la disposition symétrique autour d’un axe des différentes pièces par rapport à une salle centrale annonçait déjà le plan des grands thermes de Rome. Quelques vestiges seulement subsistent au nord du Colisée.
Notes de bas de page
1Voir également : https://rome.unicaen.fr/monument/thermestrajan.
2Voir également : https://rome.unicaen.fr/monument/thermestitus.
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