1. Temple de Vénus et Rome1

1Le temple de Vénus et Rome(Templum Romae et Veneris) est un des temples les plus vastes de Rome (110 m sur 53 m). Il se trouve sur la Vélia, entre la basilique de Maxence et Constantin et la vallée du Colisée, à l’emplacement du vestibule de la Domus Aurea construite par Néron. On lui connaît d’autres appellations : Vrbis Venerisque Templa, Aphrodision, Vrbis Fanum, Templum Vrbis Romae…

2Consacré à Vénus et à la déesse Rome, considérées comme les deux protectrices de la ville, il fut commencé en 121 apr. J.-C. par Hadrien et terminé par Antonin le Pieuxvers 140 apr. J.-C. Hadrien en dessina lui-même les plans et en fit la dédicace en 135 apr. J.-C. Pour permettre la construction de ce temple, Hadrien fit déplacer par vingt-quatre éléphants le Colosse de plus de 32 m qui représentait initialement Néron et qui avait ensuite été retravaillé pour figurer le dieu Soleil. Il fut placé à côté du Colisée auquel il finit par donner son nom.

3Le temple de Vénus et Rome était un temple de forme typiquement grecque, conformément à la mode hellénisante de la période d’Hadrien. Construit tout en marbre sur un podium rectangulaire, long de 145 m et large de 100 m, il était entouré d’un double portique en colonnes de granite gris et se composait de deux cellae en absides opposées. Cependant les absides n’existaient pas à l’origine : elles doivent être attribuées à la restauration de Maxence en 307 apr. J.-C., suite à l’incendie de 283 apr. J.-C. qui endommagea l’édifice. C’est à cette époque que le temple fut orné de voûtes à caissons. Périptère, il comptait dix colonnes sur les façades et vingt sur les côtés. Les restes que l’on peut voir aujourd’hui appartiennent à la restauration du IV^e siècle, admirée par l’empereur Constance lors de sa venue à Rome en 357 apr. J.-C. (Ammien Marcellin, Res Gestae, 16, 10, 14).

4Chaque divinité avait sa propre cella : celle du côté du Colisée était consacrée à Vénus et celle du côté du Forum romain, à la déesse Rome. Les deux absides qui terminaient les cellae contenaient respectivement la statue des déesses Vénus et Rome. Des deux cellae, celle de Rome, côté ouest, avec colonnes de porphyre et pavement de marbre polychrome, est la mieux conservée. Celle de Vénus a été en grande partie détruite. À l’intérieur, plusieurs niches, situées entre des colonnes en porphyre rouge, étaient ornées de statues.

5Aujourd’hui, il reste peu de choses du temple : essentiellement l’abside côté Forum romain ainsi que quelques colonnes. La colonnade qui entourait le temple a presque entièrement disparu. En 625, l’empereur byzantin Héraclius donna au pape Honorius le droit d’utiliser les tuiles de bronze de l’édifice pour couvrir la basilique Saint-Pierre. Léon IV construisit sur ses ruines la basilique de Santa Maria Nova aujourd’hui connue sous le nom de Santa Francesca Romana.

Temple de Vénus et Rome vu depuis le Colisée, avec l’arc de Titus et la basilique de Maxence et Constantin en arrière-plan.

Cella de Vénus.

Temple de Vénus et Rome sur la maquette de Paul Bigot, avec le Colisée sur la droite.

Restitution virtuelle du temple de Vénus et Rome côté Colisée.

Restitution virtuelle du temple de Vénus et Rome côté Forum romain, avec l'arc de Titus sur la droite.

2. Arc de Titus2

6L’arc de Titus se trouve au sommet de la Vélia, à côté du temple de Vénus et Rome, et il commémore le succès de Vespasien et de Titus lors de la guerre menée contre les Juifs.

7Il a une seule baie et il a probablement été construit par Domitien après 81 apr. J.-C. L’inscription visible sur le côté est de l’attique permet de savoir à quel empereur l’arc était dédié :

SENATVS / POPVLVSQVE ROMANVS / DIVO TITO DIVI VESPASIANI F(ILIO) / VESPASIANO AVGVSTO (CIL, 6, 945)
Le Sénat et le peuple romain au divin Titus Vespasien Auguste, fils du divin Vespasien.

8L’arc mesure 15,40 m de haut, 13,50 m de large et sa profondeur est de 4,75 m. Les deux reliefs qui se trouvent à l’intérieur de la baie sont particulièrement notables et ils sont tous deux liés au triomphe de Vespasien et de Titus sur les Juifs (71 apr. J.-C.). On voit sur le côté sud une partie du butin exposé pendant la cérémonie du triomphe, notamment le chandelier à sept branches qui se trouvait dans le temple de Jérusalem. De l’autre côté, Titus est figuré sur son quadrige avec une Victoire qui le couronne.

Arc de Titus.

Arc de Titus, au centre, sur la maquette de Paul Bigot, à côté du temple de Vénus et Rome.

Restitution virtuelle de l’arc de Titus, avec le portique du temple de Vénus et Rome sur la droite.

3. Colosse3

9Le Colosse est une statue monumentale de plus de 32 m de haut commandée par Néron pour le représenter dans la nudité héroïque dans le vestibule de son nouveau palais. Il est cité dans les textes. Le Régionnaire de Rome par exemple indique que le Colosse portait une « couronne solaire » au IV^e siècle apr. J.-C. et que chacun des sept rayons mesurait plus de 6 m de long. Il est difficile d’estimer la part de réfection réalisée sur le Colosse à cette époque puisque Néron s’était peut-être déjà fait représenter avec les traits du soleil. Un médaillon de l’empereur Gordien III le représente à côté du Colisée : on voit que Néron tient dans sa main droite un gouvernail et peut-être un globe dans sa main gauche ; si l’interprétation est bonne, le symbole est « l’empereur gouvernant le monde ». C’est l’emplacement qu’il occupe à partir de l’époque d’Hadrien. Celui-ci fit en effet déplacer le Colosse pour construire le temple de Vénus et Rome à l’emplacement de l’ancien vestibule de la Domus Aurea qui entre-temps avait été transformé en portique ouvert au public. La base du deuxième emplacement a même été découverte en 1828 et malheureusement détruite en 1933 pour laisser passer la voie des forums impériaux. On a aussi retrouvé à l’époque les traces de la statue sur la base et ainsi pu voir qu’il y avait trois points d’appui. Maintenant seul est visible le marquage de l’emplacement du socle de la statue. La statue elle-même a disparu au VI^e siècle apr. J.-C. mais elle a eu le temps de donner son nom à l’amphithéâtre Flavien dont elle était proche.

10Ce qu’on ne mesure probablement pas suffisamment aujourd’hui, ce sont l’exploit technique qu’elle représente et son impact sur l’urbanisme de Rome. On connaît l’auteur de cet exploit, Zénodoros, qui avait déjà réalisé une statue monumentale de Mercure placée dans le sanctuaire de ce dieu au sommet du puy de Dôme, comme le raconte Pline l’Ancien :

La dimension de toutes les statues de ce genre [= statues colossales, y compris le colosse de Rhodes] a été surpassée de notre temps par le Mercure que Zénodoros a fait pour la cité gauloise des Arvernes, au prix de 400 000 sesterces pour la main-d’œuvre, pendant dix ans (Histoire naturelle, 34, 18).

11La statue réalisée par Zénodoros pour Néron est la plus grande statue jamais réalisée dans l’Antiquité. Elle dépasse légèrement en hauteur le colosse de Rhodes réalisé entre la fin du III^e siècle et le début du II^e siècle av. J.-C. par Charès de Lindos, un élève de Lysippe, statue qui est classée parmi les sept merveilles du monde et qui eut pourtant une vie beaucoup moins longue que la statue de Néron puisqu’elle fut détruite par un tremblement de terre 66 ans après sa construction.

12L’exploit concerne non seulement les techniques de fonte et d’assemblage mais aussi l’étaiement de la structure interne de la statue, les échafaudages et les moyens de levage nécessaires pour une telle hauteur. Dans le cas d’une statue de bronze, la progression de la difficulté en fonction de la hauteur est une courbe exponentielle. Sextus Empiricus (Aduersus Mathematicos, 7, 107), à la fin du II^e siècle apr. J.-C., dit qu’une statue double d’une autre coûte huit fois plus cher. Jamais l’exploit accompli par les ingénieurs de Néron ne fut égalé dans l’Antiquité. Nous n’avons pas d’informations sur la méthode employée par Zénodoros. Les statues colossales étaient généralement coulées par parties et les éléments étaient ensuite assemblés par rivetage. Charès, lui, avait coulé son colosse sur place, en procédant par étapes, mais en faisant les fontes l’une au-dessus de l’autre, si bien que chaque élément se trouvait soudé à l’élément inférieur (Mirabilia, 4, œuvre attribuée à tort à Philon de Byzance). Rien ne dit que la technique employée par Zénodoros fut la même.

13La deuxième chose que l’on imagine mal aujourd’hui est l’impact urbanistique du Colosse avant son déplacement auprès du Colisée, où il a été descendu de niveau. À l’origine, le Colosse se trouvait à l’emplacement de l’entrée monumentale du palais de Néron au sommet d’une colline, la Vélia. Il devait en outre se trouver sur un socle monumental (la statue de la Liberté à New York a un socle de plus de 27 m pour une hauteur sans la main et la torche de 46,50 m) et dominer spectaculairement le centre historique de Rome. On estime que les pieds du colosse de Néron étaient à environ une dizaine de mètres au-dessus du niveau actuel de la cella de Rome (la cella occidentale du temple de Vénus et Rome). Ces dix mètres peuvent simplement correspondre au socle de la statue dont on ignore tout ou à un arasement de la colline effectué à l’époque d’Hadrien pour construire l’immense plate-forme du temple de Vénus et Rome. D’après une toute récente hypothèse, ce n’était pas un hasard si, du fond du forum de Vespasien, on voyait à la fois le temple construit par cet empereur et le colosse de Néron qu’il avait, selon les textes, soit rénové, soit terminé.

14La statue a disparu sur la maquette de P. Bigot.

Emplacement du Colosse au premier plan sur la gauche.

Restitution virtuelle du Colosse.

4. Meta Sudans4

15La Meta Sudans était une fontaine monumentale en forme de cône d’où suintait l’eau qui était recueillie dans un bassin circulaire. Construite par Domitien au nord du futur arc de Constantin d’après un projet de Titus, elle était revêtue de marbre. Cette fontaine est représentée sur une monnaie de Titus. Sous Auguste, elle était à peu près placée au point de jonction de cinq des régions augustéennes et faisait office de borne (meta). À cette époque, elle mesurait 9 m de haut pour 5 m de diamètre. Reconstruite à plusieurs reprises, la Meta Sudans à l’époque des Flaviens atteint les 17 m de haut pour 7 m de large, la cuve ayant un diamètre d’environ 16 m. Le noyau en briques de la fontaine, qui subsistait encore en 1936, a malheureusement été démoli pour permettre les défilés militaires sous Mussolini.

Emplacement circulaire de la Meta Sudans, avec l’arc de Constantin sur la gauche.

Meta Sudans sur la maquette de Paul Bigot, avec le Colisée sur la droite.

Restitution virtuelle de la Meta Sudans, avec le Colisée à gauche et l’arc de Constantin à droite.

5. Arc de Constantin5

16L’arc de Constantin a été construit, comme les autres arcs de triomphe, sur le parcours de la procession triomphale entre le Grand Cirque et le Forum romain. Comme l’indique l’inscription qui apparaît sur les deux faces de l’attique, il commémore le triomphe célébré par Constantin après sa victoire sur Maxence au pont Milvius en 312 apr. J.-C. Il fut consacré en 315 apr. J.-C. C’est le plus grand arc à trois baies conservé : 21 m de haut, 25,70 m de long et 7,45 m de large. La baie centrale est large de 6,50 m et haute de 11,45 m. Sa structure est très proche de celle de l’arc de Septime Sévère. Il s’en distingue par la polychromie : les médaillons sont sertis dans du porphyre. Sa décoration vient en grande partie de la récupération d’éléments pris sur des monuments antérieurs, les plus anciens datant de l’époque de Trajan. Appartiennent à l’époque de Constantin : les Victoires et les barbares représentés sur les piédestaux des colonnes, les Victoires en vol, les saisons et les divinités fluviales représentées sur les écoinçons des baies et les reliefs historiques sur la frise qui court tout autour du bâtiment (interrompue par la baie centrale) au niveau du dessus des baies latérales.

17L’arc de Constantin a disparu sur la maquette de P. Bigot.

Arc de Constantin.

6. Colisée6

18Le Colisée est l’édifice dans lequel ont lieu les spectacles sanglants. Les Romains s’y retrouvent principalement pour regarder les chasses et les combats de gladiateurs. Situé au milieu d’une large vallée entourée par les hauteurs du Palatin, de l’Esquilin et du Caelius, le Colisée ou amphithéâtre Flavien reste un des monuments les plus imposants de Rome. C’est l’empereur Flavien Vespasien qui fit débuter les travaux en 70 apr. J.-C. Ses fils Titus et Domitien contribuèrent aussi à sa construction et l’inauguration eut lieu en 80 apr. J.-C. sous le règne de Titus.

19Cet amphithéâtre fut construit à l’emplacement du lac de la Domus Aurea de Néron. Au Moyen Âge, il prit le nom de « Colosseo », Colisée, qui lui vient de la statue colossale de Néron, déplacée et rapprochée de l’amphithéâtre par Hadrien afin de libérer l’espace pour la construction du temple de Vénus et Rome. Les travaux durèrent dix ans pour les structures en travertin et en briques et deux ans pour les finitions, sous les règnes de Titus, puis de Domitien. Titus mena les travaux jusqu’au troisième ordre d’arcades et Domitien termina l’attique supérieur. La conception, la perfection des calculs et les moyens techniques employés en font le plus grand monument de la civilisation romaine. Malheureusement le nom de l’architecte est resté inconnu.

20L’ensemble de l’amphithéâtre est elliptique, d’un périmètre de 524 m avec des axes de 156 m et de 188 m. Sa hauteur est de 48,50 m. L’ensemble se compose de trois parties :

• l’enceinte extérieure était constituée de trois ordres de 80 arcades surmontés par un grand attique qui soutenait les 240 mâts servant à l’installation d’un vélum. Des couloirs et des escaliers d’accès se trouvaient à l’intérieur de l’enceinte.
• La cauea. Un podium de sept gradins réservés aux sénateurs et magistrats occupait le bas de la cauea ; c’est à ce niveau, au sud, sur le petit axe, que se situait la loge de l’empereur et des vestales. Le reste des gradins était divisé en différents niveaux, les places étant distribuées selon le rang social : les personnes du rang le plus élevé en bas, les plus humbles en haut. Tous ces niveaux étaient très bien distribués par de nombreuses portes et escaliers qui permettaient à 50 000 ou 60 000 spectateurs de prendre place dans l’amphithéâtre. Un vélum pouvait être installé pour protéger du soleil l’ensemble des gradins.
• L’arène, couverte de sable, mesurait 86 m sur 54 m. Elle était construite sur un sous-sol maçonné recouvert d’un plancher en bois muni de trappes cachées sous le sable. Le sous-sol contenait le matériel destiné aux spectacles, les cages des fauves ainsi que les monte-charge et les rampes qui permettaient d’élever jusqu’au niveau de l’arène les fauves et les décors.

Les spectacles commençaient à l’aube et finissaient au coucher du soleil. Ils duraient en général plusieurs jours suivant la commémoration, la fête ou l’événement triomphal. On donnait plusieurs genres de spectacles : combats de gladiateurs, chasses (uenationes), exécutions à mort. Des naumachies (combats navals) ont aussi été données avant la construction des substructions maçonnées de l’arène. Elles n’étaient naturellement plus possibles ensuite. Parmi les spectacles les plus somptueux, on relève celui de l’inauguration sous Titus, en 80 apr. J.-C. À cette occasion 5 000 fauves au moins furent tués.

21Les derniers spectacles (des chasses) eurent lieu en 523 apr. J.-C. sous Théodoric. Plusieurs incendies dévastèrent les parties en bois de l’amphithéâtre, mais les dégâts les plus importants ont été provoqués par les tremblements de terre de 1231 et de 1349 qui firent tomber une grande partie de l’enceinte, de sorte que le Colisée devint une « carrière » de travertin pour différentes constructions.

Colisée.

Colisée sur la maquette de Paul Bigot.

Restitution virtuelle du Colisée et de son vélum.

Restitution virtuelle de l’intérieur du Colisée.

7. Ludus Magnus7

22Le Ludus Magnus est l’une des casernes proches du Colisée dans lesquelles les gladiateurs s’entraînaient. Immédiatement à l’est du Colisée, on peut encore voir les ruines de la principale caserne de gladiateurs, construite par Domitien. La mise au jour des vestiges du Ludus Magnus s’est faite en 1937, mais les fouilles ne furent terminées qu’en 1959-1961. C’était un bâtiment rectangulaire conçu pour le logement et l’entraînement des gladiateurs. Il se compose d’un péristyle de 100 m sur 80 m environ. Aux quatre angles du péristyle, on trouvait de petites fontaines triangulaires, dont une, très restaurée, est toujours visible à l’angle nord-ouest. L’espace central est occupé par une arène entourée de gradins qui est partiellement conservée.

23Au nord, les quatorze chambres probablement occupées par les gladiateurs sont toutes sauvegardées. Des côtés ouest et est, quelques-unes seulement subsistent. L’entrée monumentale, au nord, était certainement la plus importante. À cet endroit, un escalier conduisait jusqu’à la Via Labicana.

24Une galerie reliait directement le Ludus Magnus aux souterrains du Colisée. Maintenant, tout le secteur sud est en partie enterré sous la via dei Santi Quattro Coronati mais il peut être reconstitué grâce à un fragment du plan de marbre sévérien (la Forma Vrbis Romae).

25Au sud du Ludus Magnus, on a découvert les vestiges de deux autres casernes plus petites qui ne sont plus visibles aujourd’hui : le Ludus Matutinus et le Ludus Gallicus. Il faut aussi mentionner le Ludus Dacicus, que l’on a pu localiser entre le Ludus Magnus et la grande exèdre des thermes de Trajan. Ces trois autres casernes ont également été construites par Domitien. Proche de l’amphithéâtre, c’est un véritable quartier spécialisé qui s’érigea au centre de la ville, avec ses quatre écoles de gladiateurs, attestées sous Domitien, la caserne des marins de la flotte de Misène chargés de hisser le vélum, la ménagerie, la morgue, etc.

Ludus Magnus, avec le Colisée en arrière-plan, à gauche.

Ludus Magnus sur la maquette de Paul Bigot.

Restitution virtuelle du Ludus Magnus, avec le Colisée en arrière-plan.