1La « Rome antique », c’est d’abord un segment d’histoire qui va de la fondation légendaire de la ville en 753 av. J.-C. à la fin de l’empire romain d’Occident en 476 apr. J.-C. C’est aussi un paysage urbain qui a profondément évolué pendant cette période. La capitale de l’empire, devenue une mégapole admirée, a servi de modèle tout autour du bassin méditerranéen pour les agglomérations qui souhaitaient partager son prestige. Nous avons choisi ici de la présenter au moyen de deux restitutions : le Plan de Rome de Paul Bigot et le modèle virtuel réalisé à l’université de Caen Normandie.

2Restituer la Rome antique est une entreprise qui trouve son origine au XV^e siècle quand l’humaniste Flavio Biondo inaugure, avec son ouvrage intitulé Roma instaurata (Rome restaurée)1, un nouveau type de recherche sur la Rome antique : la restitution topographique et architecturale de la capitale de l’empire romain. Ce travail a eu une descendance resplendissante et illustrée, aboutissant aux envois de Rome du XIX^e siècle et aux plans et maquettes du XX^e siècle. Le Plan de Rome de Paul Bigot fait partie de cette descendance : il s’agit d’une grande maquette en plâtre de 70 m² représentant la Rome du début du IV^e siècle apr. J.-C2.

3Paul Bigot est né en 1870 à Orbec (Calvados, France). Il mène à Paris des études d’architecture à l’École nationale supérieure des beaux-arts et il obtient le Grand Prix de Rome en 1900. Alors qu’il est pensionnaire à la villa Médicis, il doit comme les autres présenter un projet concernant un monument romain : le Grand Cirque sera son « envoi » de troisième année, mais il prolongera son séjour à Rome de neuf années supplémentaires pour réaliser une maquette à l’échelle 1/400 qui représentera dans son état final les trois cinquièmes de la Rome antique (11 m x 6 m environ). Il élabore une approche globale, puis détaillée de chaque grand monument, en cherchant sur le terrain les évidences des faits même les plus minimes qui viendraient confirmer ou infirmer ses hypothèses. Il est toujours prêt à recevoir les critiques, il les sollicite même et rectifie sa maquette en permanence. Il s’appuie sur les travaux de l’archéologue italien Rodolfo Lanciani qui vient de publier, entre 1893 et 1901, la Forma Vrbis Romae, un inventaire topographique des vestiges de Rome en 46 planches3. Cet ouvrage porte le nom donné à un document archéologique de première importance, très utilisé aussi par P. Bigot : un plan de Rome en marbre réalisé sous la dynastie des Sévères et dont seulement 10 % de la superficie est conservée. Ces fragments sont alors exposés au Capitole et ils sont l’objet d’un grand intérêt à la fin du XIX^e et au début du XX^e siècle4. P. Bigot a également des discussions avec Jérôme Carcopino qui travaille alors à Rome et qui sera, en 1939, l’auteur de La vie quotidienne à Rome5. En 1911, son plan-relief, déjà bien avancé, est exposé à Rome lors de l’Exposition internationale d’art, dans une salle des thermes de Dioclétien (baptisée pour l’occasion « salle Bigot »…). Cette exposition est l’un des événements qui marquent le cinquantenaire de l’unité italienne et c’est R. Lanciani qui est chargé de l’organiser. L’archéologue italien, spécialiste de topographie romaine, donne à l’œuvre de P. Bigot une place d’honneur. Le catalogue de l’exposition stipule que la maquette de l’architecte français constitue « le document le plus efficace pour l’étude de la topographie antique, et comme telle, fait partie intégrante de notre Exposition. Les visiteurs qui négligeraient au terme de leur circuit de visiter la salle Bigot emporteraient avec eux une idée imparfaite du plan de l’Exposition elle-même »6. Le Plan de Rome de P. Bigot est bien reçu par le monde archéologique.

4En 1913, le gouvernement italien informe P. Bigot qu’il souhaite récupérer rapidement le local où il développait sa maquette. Le plan-relief est donc rapatrié en France et il est remonté le 15 avril au Grand Palais pour y être exposé à la section d’architecture du Salon des artistes français. C’est sous la verrière de cet édifice que P. Bigot installera l’atelier dans lequel il travaillera à sa maquette jusqu’à sa mort, en 1942. Le 11 juillet 1913, l’Assemblée nationale française (où siègent notamment Jean Jaurès, Aristide Briand, Maurice Barrès, Paul Painlevé…) vote à l’unanimité une loi l’autorisant à faire appel à l’épargne publique pour financer une copie en métal du relief. Est également allouée pour cette opération une subvention de 80 000 francs sur les crédits du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts (cette même année P. Bigot est fait chevalier de la Légion d’honneur au titre de ce ministère). Les souscriptions sont nombreuses et un exemplaire en bronze destiné à rejoindre la Sorbonne est commencé, mais la Première Guerre mondiale met un frein à la réalisation. Finalement, un plan partiel en bronze doré est fabriqué entre 1923 et 1925 par Christofle, qui hérite des premiers travaux engagés par les ateliers Bertrand. Le bronze est coulé à partir de moulages en plâtre réalisés directement par P. Bigot. Suite à de multiples échanges entre Christofle et P. Bigot, les fragments de bronze sont finalement livrés à l’Institut d’art et d’archéologie de Paris en 1932 où ils se trouvent toujours aujourd’hui. En 1923, P. Bigot commence à enseigner à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et en 1925, il est nommé chef d’atelier. Il construit en 1930 le bâtiment de la rue Michelet à Paris, destiné à abriter l’Institut d’art et d’archéologie avec, au quatrième étage, une grande salle pour installer une copie de son Plan de Rome. Un an plus tard, il est élu membre de l’Académie des beaux-arts à l’Institut de France. En 1937, le Plan de Rome est exposé au musée de Chaillot, à Paris, et c’est à ce moment que P. Bigot décide d’y apporter des modifications, c’est-à-dire de le mettre au niveau des toutes dernières découvertes archéologiques. À partir de 1940, il se consacre à la publication de Rome antique au IV^e siècle ap. J.-C7. Il meurt le 8 juin 1942. Dans son testament il lègue tout ce qui concernait le Plan de Rome à ses élèves Henry Bernard (lui aussi Grand Prix de Rome en 1938) et Paul-Jacques Grillo. En fait, P. Bigot n’avait pas réalisé une seule maquette de la Rome antique : il avait fait différentes copies en plâtre de son œuvre de départ. Un exemplaire fut entreposé à l’Institut d’art et d’archéologie de Paris mais il ne survécut pas aux événements de 1968. Un autre fut envoyé à Philadelphie pour une exposition mais son sort ne fut pas plus heureux. Finalement, il ne reste aujourd’hui que deux exemplaires de son travail : l’original légué à H. Bernard qui en a fait lui-même don à l’université de Caen Normandie et une copie déposée aux musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (musée du Cinquantenaire). Ces deux exemplaires ont un rendu assez différent de par la différence de traitement du plâtre. P. Bigot avait verni sa maquette originale avec une teinte ocre, laissant à la ville la couleur homogène qu’elle revêt au soleil couchant. L’exemplaire de Bruxelles fut quant à lui livré blanc et fut peint ensuite en respectant autant que possible la couleur des éléments dans leur état naturel.

5Bien plus qu’une simple œuvre d’art, le Plan de Rome est un véritable objet de recherche scientifique et il intègre avec une incroyable précision l’ensemble des connaissances de l’époque sur la topographie de la Rome antique. P. Bigot se situe dans la tradition des architectes-archéologues malgré le fossé qui s’est creusé entre les deux professions dans la seconde moitié du XIX^e siècle8, tradition aujourd’hui encore représentée par des chercheurs comme Jean-Pierre Adam, Jean-Claude Golvin ou Jean-François Bernard9. P. Bigot travaillait naturellement sur l’ensemble des sources anciennes (sources textuelles, iconographiques et archéologiques) et son œil d’architecte-archéologue permettait de synthétiser l’ensemble, dont on mesure encore aujourd’hui la complexité. Une des meilleures preuves de la précision de ce travail est la confrontation de la maquette de P. Bigot avec une scène satellite de la ville moderne où les principaux bâtiments de la Rome antique se repèrent très bien. Tant sur le calage des bâtiments que sur le tracé viaire, l’architecte a réalisé un remarquable travail alliant les considérations scientifiques au regard esthétique de l’œuvre. Mais au-delà de cette précision topographique pour les éléments repérables, P. Bigot a aussi participé à la construction de la connaissance sur la Rome antique : il a mis au jour des traces de murs rayonnants correspondant aux carceres du Grand Cirque ; il a identifié un fragment de la Forma Vrbis Romae comme étant l’angle sud-est du portique de Pompée ; il a proposé une localisation du temple de Jupiter Vengeur. L’apport scientifique de son travail a été largement reconnu. Nous avons cité plus haut l’éloge de R. Lanciani, mais à l’occasion de l’inauguration de la salle de Rome, le 1^er juillet 1950, aux musées royaux d’Art et d’Histoire à Bruxelles, salle dans laquelle trônait la copie de sa maquette, des éloges équivalents ont été prononcés par d’autres spécialistes de la Rome antique.

6Légué à l’université de Caen, classé à l’inventaire des monuments historiques, l’original de P. Bigot fut au départ entreposé dans le sous-sol du bâtiment Droit, où il connut une première mise en valeur dirigée par Henri Van Effenterre, alors professeur d’histoire ancienne dans cet établissement. Suite à la création de la Maison de la recherche en sciences humaines de Caen, en 1995, la maquette y fut déplacée, installée sur un plateau tournant de 11 m de diamètre et mise en valeur scénographiquement. De manière à être manipulable, la maquette n’est pas constituée d’un seul bloc : elle est divisée en 102 modules qui s’assemblent parfaitement pour créer la ville. Quatre modules en double (Forum romain, Capitole, Grand Cirque et thermes de Caracalla) sont exposés à côté du plan-relief lui-même avec une explication sur la méthode de travail de P. Bigot.

7Le modèle virtuel10 est en quelque sorte un prolongement de la maquette en plâtre. Depuis 1994, une équipe de l’université de Caen modélise en effet numériquement la Rome de Constantin en trois dimensions. L’objectif final est de disposer d’une maquette virtuelle interactive de l’ensemble de la ville proposant une restitution de tous les extérieurs (rues, habitations, commerces, monuments publics, réseaux d’adduction d’eau…) et d’une partie des intérieurs (les édifices publics les plus connus, quelques exemples d’habitations et de boutiques). Une grande partie du réseau viaire est accessible. Les systèmes mécaniques sont également restitués : machines de soulèvement, systèmes d’élévation de l’eau, moulins à eau, ingénierie du spectacle (vélum, rideau de scène, systèmes de pulvérisation d’eau safranée), orgue hydraulique, instruments de mesure, machines de guerre. Le corpus des sources textuelles, archéologiques et iconographiques utilisé pour les restitutions est lié au modèle numérique. La ville de Rome est accessible en interactivité totale selon le principe de la réalité virtuelle. Les machines sont présentées en contexte (machines de soulèvement sur des chantiers de construction, pompes à eau et vélum dans les édifices de spectacle, moulins hydrauliques sur la colline du Janicule, pièces d’artillerie sur les remparts…) ou décontextualisées avec possibilité de tourner autour et de les manipuler. Les sources utilisées et les textes de commentaires sont consultables par l’intermédiaire de liens hypertextes. L’intérêt est à la fois scientifique et pédagogique : scientifique, parce que le modèle informatique offre aux chercheurs une représentation graphique toujours modifiable d’hypothèses dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme et la topographie de la Rome antique ; pédagogique, parce qu’il permet à des publics pluriels de s’immerger dans un modèle scientifique avec un accès interactif aux sources qui ont permis de le constituer, de circuler librement dans l’ensemble de la ville.

8La maquette de P. Bigot n’est certes pas utile pour ce travail. La numériser n’aurait aucun sens, même comme point de départ pour une mise à jour, puisque les imprécisions liées à la réduction à l’échelle 1/400 seraient largement amplifiées par le retour à l’échelle 1/1, qui est l’échelle de la maquette virtuelle. L’analyse de l’ensemble des sources est reprise à nouveaux frais, de même que la modélisation de chaque élément. Mais l’équipe caennaise travaille avec le même esprit que celui qui animait P. Bigot : elle a adopté sa rigueur, son acharnement, son enthousiasme et sa modestie devant l’immensité de notre ignorance pour bien des détails de la topographie de la Rome antique…

9La période choisie est celle du début du IV^e siècle : l’année 320 apr. J.-C. Une restitution en archéologie n’a en effet de sens que si elle est précisément datée. La Rome de Constantin n’a plus rien à voir avec celle de Romulus, ni même avec celle de la fin de la République : elle est le fruit d’une longue métamorphose architecturale et urbaine. Le réseau viaire central lui-même ne s’est stabilisé qu’après l’incendie de 64 apr. J.-C., sous Néron. Il est donc fondamental de choisir une époque de référence. Pourquoi le IV^e siècle apr. J.-C. ? Plusieurs raisons justifient ce choix qui est aussi celui des concepteurs des deux grandes maquettes physiques de la Rome antique (Paul Bigot et Italo Gismondi) ou celui du concepteur de la seule autre maquette virtuelle complète (Bernard Frischer, projet Rome Reborn, USA). Une première raison est proprement caennaise : dans la mesure où l’université de Caen possède déjà le plan-relief de P. Bigot, il est intéressant que la maquette virtuelle représente la même époque pour confronter et compléter les deux restitutions. Les autres raisons sont plus générales. Elles sont d’ordre architectural et urbanistique : le règne de Constantin marque l’apogée monumental de la Rome antique ; d’ordre archéologique : c’est pour cette période que la masse des informations archéologiques est la plus importante ; d’ordre méthodologique : notre intention est de représenter à terme plusieurs niveaux chronologiques de la topographie romaine et, comme en archéologie la première couche fouillée et éventuellement restituée est toujours la plus récente, il est naturel de procéder dans le même ordre. La date précisément choisie pour cette première étape est l’équinoxe de printemps 320. L’heure de l’observation peut varier en fonction des souhaits de l’utilisateur. Le jour et l’heure conditionnent l’éclairage (le soleil est placé conformément à la latitude de Rome à l’équinoxe de printemps). L’année 320 apr. J.-C. est choisie dans la période correspondant au début du règne de Constantin I^er, avant que ne commencent les travaux de la « nouvelle Rome » à Byzance. À l’intérieur de la ville vient d’être achevé, après les remaniements effectués par Constantin, le dernier grand monument public : la basilique de Maxence et Constantin.

10Les technologies 3D permettent donc, un siècle plus tard, de prolonger le travail entrepris par P. Bigot au début du XX^e siècle. Les perspectives sont fondamentalement les mêmes mais les moyens mis en œuvre permettent des utilisations et des résultats dont aurait certainement rêvé l’architecte Grand Prix de Rome. En matière de restitution archéologique, ces technologies offrent plusieurs avantages :

1. La dématérialisation du support permet de multiplier les représentations sans contraintes de place : représenter la Rome antique sous la forme d’une maquette physique à l’échelle 1/400 occupe plus de 70 m². Représenter plusieurs époques (ou plusieurs hypothèses) avec des maquettes physiques reviendrait à multiplier autant de fois la surface occupée. Le stockage des données numériques est, lui, pratiquement illimité.
2. Les maquettes physiques sont difficiles à modifier. Certaines, comme le Plan de Rome de P. Bigot à Caen, sont classées à l’inventaire des monuments historiques et sont donc protégées, ce qui est une bonne chose car elles représentent l’état des connaissances à un moment donné. Les maquettes virtuelles peuvent être constamment mises à jour, en gardant éventuellement la trace des états antérieurs. Cette possibilité permet de tenir compte en permanence des nouvelles découvertes ou des nouvelles interprétations.
3. Le modèle virtuel est un outil d’expérimentation : expérimentation d’hypothèses topographiques ou expérimentation de systèmes mécaniques (vélum sur les édifices de spectacle par exemple).
4. Le modèle virtuel est « multimédia » au sens propre du mot. Il peut être placé sur des supports fixes (grand écran stéréoscopique, borne interactive, table numérique), sur des supports nomades (tablette numérique, smartphone) ou sur le web.
5. Les technologies 3D sont naturellement attractives pour les « publics pluriels » et elles trouvent leur place dans le système éducatif ou dans les musées.

L’université de Caen a donc fait le pari de ces technologies 3D. Elle s’est dotée d’un Centre interdisciplinaire de réalité virtuelle (le CIREVE) à l’intérieur duquel l’équipe « Plan de Rome » (un axe de l’Équipe de recherche sur les littératures, les imaginaires et les sociétés – ERLIS) s’attache à perfectionner son modèle numérique : y travaillent des chercheurs, des ingénieurs, des doctorants, avec l’aide de spécialistes du monde entier. Chaque mois une partie de la maquette virtuelle est présentée au public sur grand écran dans le cadre des « Nocturnes du Plan de Rome ». L’actualité des modélisations peut également être suivie sur le site https://rome.unicaen.fr/.

11La grande entreprise, conçue par P. Bigot au sein de l’Académie de France à Rome, connaît ainsi une nouvelle vie dans sa région d’origine : la Normandie.

12Le livre ici présenté est issu des travaux de cette équipe pluridisciplinaire regroupant des spécialistes de la Rome antique, des informaticiens et des infographistes. Il est à destination d’un large public, de l’enseignement secondaire à l’enseignement supérieur, du visiteur curieux à l’amateur éclairé. C’est à la fois un guide archéologique de la maquette de P. Bigot, du modèle virtuel et de la Rome d’aujourd’hui, puisque les trois sont toujours mis en regard, mais aussi un manuel de la Rome antique, aux diverses entrées, aux divers éclairages. Le livre suit le plan de la notice publiée par P. Bigot en 1913 (rééditée en 1933 et en 1937)11 pour commenter sa maquette. Il reprend au début de chaque chapitre le texte même de P. Bigot pour entraîner le lecteur dans une visite « linéaire », quartier par quartier, en suivant la progression d’un marcheur. Le découpage de notre prédécesseur est parfois curieux pour le lecteur moderne qui n’est plus habitué par exemple à entendre parler de « rive Vaticane » surtout si on y inclut, comme le fait P. Bigot, non seulement le mausolée d’Hadrien et le pont Aelius, mais aussi l’île Tibérine… Mais il nous paraissait important de suivre sa pensée, de même que dans ses textes nous avons scrupuleusement respecté ses choix orthographiques pour les noms propres (Cœlius pour Caelius, Septizonium pour Septizodium…) ou ses accords grammaticaux (le Porticus Vipsania pour la Porticus Vipsania…). Le livre peut aussi s’utiliser dans n’importe quel sens puisqu’après le texte de P. Bigot, les chapitres sont organisés en notices, chacune correspondant à un bâtiment ou à un groupe de bâtiments, comme les commentaires d’un guide s’arrêtant, dans la Rome contemporaine, devant chaque objet remarquable.

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13Au début de chaque chapitre, une carte schématique présente le positionnement respectif des monuments évoqués. Elle est complétée le plus souvent par trois vues du secteur concerné (avec la localisation des édifices quand cela est possible) : une vue de la Rome d’aujourd’hui, une photographie de la maquette de P. Bigot et une image de la restitution virtuelle correspondant à l’état le plus récent de la connaissance. Pour la plupart des notices et des têtes de chapitres, le lecteur dispose d’un QR code renvoyant à la page correspondante du site « Plan de Rome »12. Il trouvera sur cette page une bibliographie actualisée en permanence, des vidéos sur la thématique, des images complémentaires et, éventuellement, une actualisation scientifique du texte. Les notices sont accompagnées, quand cela est possible, de trois images : une photographie correspondante de la Rome d’aujourd’hui, une photographie du Plan de Rome de P. Bigot et une image virtuelle issue du modèle numérique. Toutes les illustrations de l’ouvrage (photographies, cartes et images de restitution virtuelle) ont pour auteurs des membres de l’équipe caennaise. Les interprétations différentes entre la maquette de P. Bigot et le modèle virtuel sont indiquées. Les auteurs anciens sont cités et traduits en suivant les textes de la collection des Universités de France (Paris, Les Belles Lettres). Les inscriptions latines proviennent du Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL) dans l’édition en ligne de l’Epigraphik-Datenbank13.

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14En 2024, cela fait exactement trente ans que l’équipe « Plan de Rome » travaille, sous différentes formes institutionnelles, à la fois à la mise en valeur de la maquette de Bigot et à la réalisation du modèle virtuel. Il n’est plus possible aujourd’hui de remercier nommément tous ceux qui ont contribué à cette grande entreprise comme je l’avais fait lors de l’édition de 200514, tant les collaborations ont été nombreuses et variables en nature et en durée pendant ces deux dernières décennies. Que chacun sache toutefois qu’il a toujours dans mes pensées une part de gratitude. Le livre précédent a été largement réécrit et augmenté (108 notices au lieu de 76) et la maquette numérique a été complètement refaite et considérablement élargie. Les images virtuelles sont maintenant directement intégrées à l’ouvrage alors qu’en 2005 elles n’étaient présentes qu’en petit nombre sur le CD-Rom d’accompagnement. Mes remerciements vont particulièrement à l’Équipe de recherche sur les littératures, les imaginaires et les sociétés (ERLIS) et à son directeur Harri Veivo. Cette équipe nous offre le cadre idéal pour travailler scientifiquement dans la sérénité. Elle accueille et soutient nos doctorants. Mes remerciements vont aussi à toute l’équipe du Centre interdisciplinaire de réalité virtuelle (CIREVE) et à sa directrice Sophie Madeleine. Cette équipe indéfectiblement soudée et dynamique est la créatrice du modèle virtuel. Sophie Madeleine, docteur en Études anciennes et habilitée à diriger des recherches, m’accompagne depuis 2006 dans la direction scientifique du projet et elle est l’autrice ou la co-autrice d’un très grand nombre de notices. Mes remerciements s’adressent enfin aux Presses universitaires de Caen (PUC) et à leur directrice Laure Himy-Piéri. Le personnel des PUC nous a merveilleusement accompagnés dans la conception et la réalisation de ce projet. Nous lui devons non seulement la qualité de la mise en forme mais aussi des suggestions de rédaction qui ont considérablement amélioré le manuscrit initial et même la correction d’erreurs qui avaient échappé à nos relectures.