• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15573 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15573 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Caen
  • ›
  • Symposia
  • ›
  • Maîtriser le temps et façonner l’histoir...
  • ›
  • Visions panoramiques
  • ›
  • Écrire l’histoire dans la Normandie cist...
  • Presses universitaires de Caen
  • Presses universitaires de Caen
    Presses universitaires de Caen
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Les textes historiques produits dans les abbayes cisterciennes normandes Textes historiques copiés ou acquis par les abbayes cisterciennes normandes Histoire et diplomatique dans la Normandie cistercienne Conclusion Annexe Notes de bas de page Auteur

    Maîtriser le temps et façonner l’histoire

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Écrire l’histoire dans la Normandie cistercienne (XIIe-XIIIe siècles) : un premier aperçu

    Writing history in Cistercian Normandy (twelfth- thirteenth centuries): an initial overview

    Richard Allen

    p. 307-337

    Résumés

    Alors que la production textuelle des abbayes cisterciennes normandes n’a pas manqué d’attirer l’attention des spécialistes, une étude approfondie sur l’écrit historique cistercien normand reste à faire. Le but de cette contribution est de combler en partie cette lacune en s’appuyant sur les textes historiographiques de la Normandie cistercienne pour donner un aperçu de l’émergence des historiens dans le milieu cistercien normand, et pour répondre à plusieurs questions sur la production et la transmission de l’écrit historique dans le monde cistercien médiéval plus large. Se pencher sur les textes historiques produits par ou pour les abbayes cisterciennes normandes donne également l’occasion d’approfondir la réflexion sur leurs bibliothèques, dont il ne reste souvent que quelques vestiges, et les inventaires anciens, ainsi que sur les liens entre textes historiques et ceux d’autres genres (notamment diplomatique) dans le milieu cistercien.

    While the textual production of Normandy’s Cistercian abbeys has not lacked for scholarly attention, a detailed study of Cistercian historical writing in the duchy remains to be written. This article looks in part to fill this gap by giving an overview of the historiographical texts produced in Cistercian Normandy. In doing so, it will examine questions relating to the production and transmission of historical writing in the wider Cistercian world. By looking at those historiographical texts produced by or for the abbeys of Cistercian Normandy, this article will also shed light on their libraries, of which there often remain only fragments or early inventories, and on the links between historical texts and other genres (notably diplomatic) in the Cistercian milieu.

    Texte intégral Les textes historiques produits dans les abbayes cisterciennes normandes Textes historiques copiés ou acquis par les abbayes cisterciennes normandes Histoire et diplomatique dans la Normandie cistercienne Conclusion Annexe « Reconstitution » du soi-disant Chronicon Gofferni Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1S’il existe bien un « esprit cistercien » et une sensibilité des moines blancs à l’écrit, pour emprunter les expressions de Dominique Stutzmann1, la production historique cistercienne n’a été que peu étudiée par les spécialistes. Certes, le tour des textes historiographiques cisterciens des XIIe et XIIIe siècles est assez vite fait mais, comme l’a constaté Elizabeth Freeman à propos de l’implantation cistercienne en Angleterre, les textes historiques ont joué un rôle central dans la construction de la mémoire des origines et de l’identité de l’ordre cistercien2. La production textuelle des maisons cisterciennes de la Normandie médiévale reste largement méconnue3, surtout si on la compare à celle de leurs homologues bénédictines, et ce en dépit du fait que la rédaction de certains textes historiographiques d’intérêt général peut être attribuée à des abbayes cisterciennes normandes, comme le Chronicon Valassense, le cartulaire-chronique de Mortemer, et le soi-disant Chronicon Savigniacense. Nous ne voulons pas suggérer que ces textes sont restés totalement inexploités par les médiévistes. La richesse des informations contenues est en effet à la base de nombreuses études historiques4. Toutefois, une étude systématique de l’historiographie cistercienne normande reste à faire. Pour commencer ce travail appelé à être complété, cette contribution vise à s’appuyer sur les textes historiographiques de la Normandie cistercienne afin de donner un aperçu de l’émergence des historiens dans le milieu cistercien normand et de répondre à plusieurs questions sur la production et la transmission de l’écrit historique dans le monde cistercien médiéval plus largement. Se pencher sur les textes historiques produits par ou pour les abbayes cisterciennes normandes est également l’occasion d’approfondir la réflexion sur leurs bibliothèques, dont il ne reste souvent que quelques vestiges, sur les inventaires anciens et sur les liens entre les textes historiques et ceux d’autres genres (notamment diplomatique) dans le milieu cistercien.

    2Le champ d’étude de cette contribution se limitera essentiellement à la période allant de 1112, date de fondation de l’abbaye de Savigny, à la fin du XIIIe siècle, la plupart de nos textes se situant cependant entre les années 1130 et 1280. Il convient de souligner, au-delà de l’arbitraire de ces bornes chronologiques, qu’il s’agit d’une période charnière pour comprendre l’émergence, l’expansion et l’évolution de l’ordre cistercien ; il s’agit aussi d’une période où les cisterciens se sont attachés à écrire l’histoire des débuts de leur ordre, dont l’œuvre fondamentale est l’Exordium magnum cisterciense, rédigé au tournant du XIIIe siècle5. Quant aux textes produits et copiés par les abbayes cisterciennes normandes, l’analyse que nous nous proposons de mener se focalisera essentiellement sur quatre genres historiographiques : les annales, les chroniques, les gesta et les récits de fondation6. À côté de ces textes historiques consacrés aux faits contemporains de leurs auteurs, souvent décousus et inscrits dans un espace-temps assez précisément circonscrit, existe une historiographie scripturaire d’une nature toute différente, qui a pour but d’inscrire le contemporain dans la continuité de l’histoire biblique. La Bible, comme l’a constaté Michel Sot, est le livre d’histoire par excellence dans lequel s’inscrit toute historiographie médiévale7, et bien que l’objet de cette contribution soit « l’historiographie » dans son sens actuel, il est important de rappeler que, pour les hommes du Moyen Âge, ces deux genres distincts s’ancrent dans un même paysage conceptuel. Il est aussi important de reconnaître que cet aperçu ne donne qu’une idée tout à fait imparfaite de l’écriture historique dans la Normandie cistercienne. La répartition est très inégale, de nombreuses abbayes n’apparaissant pas, du fait de la destruction presque totale de leurs bibliothèques, et le nombre des textes connus varie d’un diocèse à l’autre. Enfin, aucun texte historique produit par une maison cistercienne de femmes ne nous est parvenu.

    3L’analyse qui suit se déroulera en trois parties. La première consistera à présenter le corpus des textes historiques produits par les abbayes cisterciennes normandes et à tenter de les situer dans un contexte plus large. La deuxième aborde la question de la circulation, de la reproduction et de l’interpolation des textes historiques dans le milieu cistercien normand ; on s’intéressera plus spécialement à la Chronique de Sigebert de Gembloux (c. 1030-1112) et à la Vita Karoli Magni d’Éginhard. Enfin, nous proposerons une étude de cas et des pistes de réflexion sur les liens entre les textes historiques et diplomatiques en analysant l’imposant chartrier de l’abbaye de Savigny.

    Les textes historiques produits dans les abbayes cisterciennes normandes

    4Quatorze maisons d’hommes cisterciennes furent fondées en Normandie avant 1300, dont quatre seulement nous ont laissé des textes historiques : Mortemer, Saint-André-en-Gouffern, Savigny et Le Valasse (tableau 1)8. Notons tout d’abord qu’il y a des liens importants entre ces quatre établissements. L’abbaye de Savigny, seul chef d’ordre monastique fondé en Normandie (incorporé en 1147 à l’ordre cistercien), fut la mère de l’abbaye de Saint-André-en-Gouffern, alors que l’abbaye du Valasse, fondée en 1154 comme filiale de l’abbaye anglaise de Bordesley, fut ensuite rattachée en 1157 à l’abbaye de Mortemer, fille de l’abbaye d’Ourscamp9. Les quatre abbayes faisaient donc partie de la filiation de Clairvaux, dont l’apport à l’écrit cistercien pendant cette période est de premier ordre. Rappelons aussi que le compilateur de l’Exordium magnum fut un moine qui séjourna un certain temps à Clairvaux dans la période 1177-119310.

    Tableau 1 – Ouvrages historiques rédigés par les abbayes cisterciennes normandes (XIIe-XIVe siècle)

    AbbayeFiliationOuvrageManuscritDate
    MortemerClairvauxRécit de fondationParis, BnF, ms. lat. 18369, p. 1-23XIIe-XIIIe siècle
    Annales de 1134 à 1234 (Auctarium Mortui Maris)Paris, BnF, ms. lat. 4863, fol. 98-100vXIIe-XIIIe siècle
    Saint-André-en-GouffernSavigny / ClairvauxChronicon GofferniVoir annexe
    SavignyClairvauxAnnales [S1] Annales [S2]Paris, BnF, ms. lat. 7596A, fol. 1v-3v et 4-5vXIIe-XIIIe siècle
    Annales [S3] Gesta des abbés de 1112 à 1243Paris, BnF, ms. lat. 4862, fol. 132-133vXIIe-XIVe siècle
    Le ValasseClairvauxChronicon ValassenseRouen, arch. dép. Seine-Maritime, 18 HP 28, fol. 1-11vXIIe siècle, connu uniquement par une copie du XVIe siècle

    5En matière de genres historiques, les annales prédominent parmi les textes produits dans ces abbayes. Cinq textes annalistiques sont conservés, tous de nature différente. La majorité d’entre eux provient de l’abbaye de Savigny. Publiés au XVIIe siècle par le jésuite Étienne Baluze (1630-1718) sous le titre de Chronicon Savigniacense11, l’examen critique révèle que ce soi-disant Chronicon n’est rien d’autre qu’un recueil factice composé d’une courte histoire abbatiale, rédigée au milieu du XIIIe siècle, et d’une série d’annales, combinées et abrégées d’une manière tout à fait artificielle12. La publication de Baluze repose, en fait, sur trois textes annalistiques, dont le plus ancien remonte à la première moitié du XIIe siècle13. Copiées sur la base des annales de la cathédrale de Rouen, et couvrant la période allant de la naissance du Christ à l’année 1194, ces annales mineures continues, que pour des raisons de commodité nous appellerons [S1], sont majoritairement d’une première main qui opère, semble-t-il, avant 1147, mais plusieurs notes ont été ajoutées dans la seconde moitié du XIIe siècle. Ces annales furent reliées avec des fragments d’une autre série d’annales, désormais [S2], encore de forme mineure mais de mise en page tout à fait différente14, couvrant les années 1173-1264, pour former un recueil d’annales factice. Le troisième texte annalistique savignien [S3], quant à lui, se compose de plusieurs notes isolées tracées par différentes mains dans le cours du XIIIe et au début du XIVe siècle sur les deux feuillets de l’histoire abbatiale15.

    6Pour ce qui est de l’abbaye de Mortemer, un manuscrit de la Bibliothèque nationale renferme16, selon un catalogue du XVIIIe siècle et l’analyse qu’en donne Étienne Deville (1874-1944)17, deux « chroniques anonymes » (anonymi chronicon) qui prennent la forme de notes annalistiques. L’un de ces textes, qui couvre la période allant de 1188 à 126818, n’est rien d’autre qu’une copie partielle, effectuée à la fin du XIIIe siècle, de la Chronique universelle du dominicain Géraud de Frachet, chroniqueur limousin contemporain de saint Louis (1226-1270)19. Le second texte, quant à lui, fut publié tout d’abord au XVIIIe siècle par les mauristes Edmond Martène (1654-1739) et Ursin Durand (1682-1771) sous le titre de Chronicon Monasterii Mortui-Maris20. Formé de notes couvrant la période allant de 1114 à 1234, ce soi-disant Chronicon ne représente pas un texte annalistique autonome, mais plutôt une collection de notices servant à continuer la Chronique de Sigebert de Gembloux. Connues aujourd’hui sous le nom d’Auctarium Mortui Maris, ces notes se divisent en trois parties21. À partir de l’année 1114, un premier scribe, qui est responsable du texte principal, rédige de courtes notes qui vont jusqu’en 1165 ; ensuite, un autre continuateur interpole cette première continuation et la poursuit jusqu’en 1180 ; enfin, après 1180, d’autres continuateurs mènent, au fur et à mesure, le texte jusqu’en 123422. Quant au dernier texte annalistique de la Normandie cistercienne, il ne nous a été transmis que dans une forme fragmentaire. Il s’agit du soi-disant Chronicon Gofferni, rédigé à l’abbaye savignienne de Saint-André-en-Gouffern. Connu des érudits du XVIIe siècle, mais aujourd’hui perdu, on peut en faire une reconstitution partielle (mais imparfaite) grâce aux extraits qu’en donnent l’érudit Arthur Du Monstier (c. 1586-1662) et les éditeurs de la Gallia Christiana (annexe).

    7De prime abord, il serait tentant de croire que ce type de source, qui n’a rien de littéraire en comparaison à d’autres textes du genre historiographique, ne peut apporter plus que ce qu’il contient. Mais les annales, rédigées pour des raisons à la fois historiques et pédagogiques, sont d’une importance capitale, tant pour notre compréhension de l’histoire monastique que pour celle de la culture de l’écrit médiéval. En dépit de leurs lacunes, leur contenu est un outil précieux pour identifier, d’une part, les faits concernant directement l’abbaye et, d’autre part, ceux dont ses moines ont eu connaissance et auxquels ils attachaient de l’importance au point de vouloir en conserver le souvenir. Ces notes annalistiques permettent d’appréhender certes d’abord l’histoire intérieure de l’abbaye, mais elles ouvrent aussi sur la perception que ses moines avaient des événements externes, ainsi que sur les liens intellectuels et personnels irriguant le paysage ecclésiastique médiéval, sans parler de l’importance que revêtent les annales pour le développement, tant institutionnel qu’historiographique, d’une communauté monastique.

    8En ce qui concerne ce dernier point, notons que la création d’annales coïncide souvent avec une période d’accroissement, tant des bâtiments monastiques et du temporel que de la bibliothèque abbatiale, menée par un abbé réputé bâtisseur et/ou réformateur. Ainsi, dans le monde bénédictin normand, les abbés de Fécamp, Guillaume de Volpiano (1001-1028) et Henri de Sully (1140-1187), Robert de Torigni (1154-1186) au Mont Saint-Michel, et Alexandre de Jumièges (1198-1213), pour n’en citer que quelques-uns, sont tous connus pour avoir joué un rôle majeur dans la confection des annales de leurs maisons respectives23. Il en va de même chez les cisterciens. À Savigny, c’est l’abbé Geoffroy de Bayeux (1122-1138/9), comme nous l’avons montré dans notre édition du soi-disant Chronicon Savigniacense, qui est non seulement responsable de l’enrichissement de la bibliothèque abbatiale des annales [S1], mais aussi d’un texte computistique, aujourd’hui perdu mais qui existait encore en 1678, écrit par un certain Jean de Coutances24. À Mortemer, c’est pendant l’abbatiat de l’abbé Étienne (1154-1163) que l’abbaye s’agrandit. L’auteur de la chronique de Mortemer n’a pas pour lui trop d’hyperboles ; il était, dit-il, comme « un lion inflexible » (quasi leo rigidus)25. Quoi qu’il en soit, la construction de la nef et du transept de l’église abbatiale débuta sous son administration grâce aux dons d’Henri II Plantagenêt. L’abbé poursuivit l’expansion du temporel et joua un rôle central dans la fondation de l’abbaye du Valasse26. C’est aussi sous Étienne que la bibliothèque abbatiale s’enrichit d’un Vieux Testament en deux volumes, envoyé d’Angleterre par Froger, archidiacre de Derby, plus tard évêque de Sées (1159-1184/5), ainsi que de la copie interpolée et continuée de la Chronique de Sigebert de Gembloux27.

    9Dans cette perspective, les annales se présentent comme une sorte de texte fondateur, dont les marqueurs temporels devaient permettre aux moines de maîtriser ce que Bernard Guenée a appelé « la conquête du temps »28 et, ce faisant, de construire leur identité en s’ancrant dans une chronologie structurée par l’histoire. Car, après tout, la conquête du temps n’est jamais neutre : « elle se forge autour d’un projet »29, comme l’a souligné Charles de La Roncière. Or, si les contextes dans lesquels se situe la création d’annales cisterciennes se caractérisent par quelques traits communs (tant en comparaison les unes avec les autres qu’avec les annales bénédictines), les informations contenues varient fortement d’un texte à l’autre. Les annales de Mortemer, par exemple, rapportent au total 125 événements que l’on peut répartir en grandes catégories, présentées en ordre décroissant :

    • les souverains (empereurs, rois, princes), 23 mentions ;
    • la politique internationale, 20 faits ;
    • les événements naturels, 16 faits ;
    • les croisades, 14 mentions ;
    • les papes, 13 mentions ;
    • l’histoire intérieure, 11 faits ;
    • divers, 11 mentions ;
    • les archevêques de Rouen, 7 mentions ;
    • l’histoire cistercienne, 5 faits ;
    • les conciles, 3 faits ;
    • les morts notables, 2 faits.

    Par contraste, les annales [S1] à [S3] de Savigny rapportent au total 192 événements :

    • les souverains (empereurs, rois, princes), 46 mentions ;
    • l’histoire intérieure, 30 faits ;
    • les morts notables, 27 faits ;
    • la politique internationale, 20 faits ;
    • les croisades, 15 mentions ;
    • les papes, 12 mentions ;
    • divers, 10 mentions ;
    • les évêques d’Avranches, 9 mentions ;
    • les événements naturels, 8 faits ;
    • les naissances notables, 5 faits ;
    • l’histoire cistercienne, 4 faits ;
    • les archevêques de Rouen, 3 mentions ;
    • les conciles, 3 faits.

    Il y a trop de différences entre ces deux recensements pour que l’on puisse en mener une comparaison détaillée ici, mais insistons sur les points suivants. Tout d’abord, ces annales sont la mémoire de la succession des souverains (empereurs, rois de France, etc.), des papes, et des évêques locaux (les archevêques de Rouen pour Mortemer, et les évêques d’Avranches pour Savigny), ce qui n’a rien de surprenant. Ce qui nous frappe, si l’on se souvient des recherches d’Elizabeth Freeman sur l’écrit historique et la construction de l’identité de l’ordre cistercien en Angleterre, c’est l’absence presque totale des événements concernant l’histoire cistercienne, tant en Normandie que plus largement dans le monde cistercien. Les annales [S1] de Savigny, par exemple, ne contiennent qu’une seule mention d’un événement cistercien (la fondation de Cîteaux) ; et cette notice est une addition de seconde main30. Pour ce qui est des annales de Mortemer, on y retrouve trois notices sur l’histoire claravallienne (années 1115, 1133, 1153), une sur la fondation de l’abbaye d’Ourscamp (1129), et une autre sur la canonisation de Guillaume de Bourges (1222). Le Chronicon fragmentaire de Saint-André-en-Gouffern, quant à lui, ne contient aucune notice sur un événement hors du réseau savignien.

    10La question qui se pose est de savoir dans quelle mesure ces annales se distinguent sur ce point de la production annalistique de la France cistercienne. Toute tentative de réponse à cette question se heurte à deux problèmes centraux. En premier lieu, seule une poignée de textes annalistiques produits par les maisons cisterciennes françaises nous est parvenue. Hormis le soi-disant Chronicon Clarevallense, qui contient beaucoup plus qu’une brève chronique annalistique de l’abbaye de Clairvaux31, on en compte cinq32. Il s’agit des annales de Bonnevaux (Vienne), de la chronique de Berdoues, de la brève chronique de Clairmarais et des continuations de Vaucelles et d’Ourscamp de la chronique de Sigebert de Gembloux33. En second lieu, ces cinq textes se distinguent par leur laconisme. Les annales de Bonnevaux, par exemple, ne comptent qu’une cinquantaine de notices, dont l’écrasante majorité porte sur la succession papale. Il va donc de soi que les notices sur l’histoire cistercienne sont rares : 3 sur 49 pour Bonnevaux, 4 sur 18 pour Berdoues, et 7 sur 28 pour Clairmarais34. La continuation sigebertienne de Vaucelles nous offre la seule exception à cette règle : on y retrouve le récit de 65 événements pour les années 1114 à 1163, dont 19 portent sur l’histoire cistercienne et 5 autres sur l’histoire vaucellaise (soit 37 % du total)35. Or, les conclusions qu’on peut en tirer sont limitées.

    11Il est néanmoins intéressant de noter trois choses. Tout d’abord, parmi les maisons cisterciennes françaises, les abbayes normandes ont été responsables de la production de la moitié des textes annalistiques qui nous sont parvenus. Il semblerait donc que les moines cisterciens normands aient eu une prédilection particulière pour ce genre de texte historiographique. Mais c’est là un fait qui n’a rien de surprenant, lorsque l’on considère la tradition annalistique normande plus large, dont l’étude confirme l’existence d’une circulation intense et rapide de textes entre les grandes églises et monastères du duché36. En effet, les annales [S1] de Savigny, tout comme la plupart des textes annalistiques normands, dérivent de la famille annalistique de la cathédrale de Rouen et sont elles-mêmes apparentées aux annales de l’abbaye de Saint-Évroult, copiées vraisemblablement à la fin du XIe siècle37. Ce constat amène deux autres remarques. D’abord, à la différence des annales bénédictines, il n’y a aucune preuve de liens textuels entre les annales cisterciennes normandes. Certes, on ne dispose que de cinq textes, dont un partiel, mais il est clair que chaque texte a été rédigé de façon indépendante, sans tenir compte des autres, pour des raisons différentes : les annales [S2] et [S3] de Savigny privilégient avant tout la mémoire des bienfaiteurs ; celles de Mortemer ont pour but d’inscrire la mémoire de l’abbaye dans l’histoire globale ; le Chronicon Gofferni se focalise sur l’histoire intérieure, mais aussi en partie sur l’histoire des abbayes voisines, surtout celle de Troarn.

    12Cela dit, l’examen des annales cisterciennes normandes révèle des liens textuels intéressants qui nous permettent de les situer dans un contexte rédactionnel plus large et de se pencher sur la question de la transmission des textes historiques dans le réseau cistercien. Comme nous l’avons montré dans notre édition du Chronicon Savigniacense, un bon exemple se trouve dans la note enregistrée dans les annales [S3] portant sur l’écroulement d’un mur à l’abbaye de Saint-Denis, le 3 janvier 1259, dont la nouvelle se répandit jusqu’au sud-ouest du diocèse d’Avranches grâce aux réseaux intellectuels existant entre Savigny et le collège Saint-Bernard de Paris38. Il en va de même pour les annales sigebertiennes de Mortemer, dont le contenu révèle un contact avec l’historiographie de la Flandre et de ses régions limitrophes. Ce contact, qui se fait par l’intermédiaire de la filiation dont l’abbaye faisait partie, se manifeste dans des notices discontinues (l’assassinat du comte Charles le Bon en 1127, la participation du comte de Flandre au siège de Rouen en 1174, la mort de Crivelina, femme de Geoffroy de Strépy, près de Mons, en 118439), mais aussi dans les emprunts fréquents que l’historien cistercien Hélinand de Froidmont, lui-même d’origine flamande, fait à ces notes annalistiques au XIIIe siècle pour sa chronique universelle (tableau 2)40.

    Tableau 2 – Emprunts faits par Hélinand de Froidmont aux annales de Mortemer

    Annales de Mortemer (BnF, ms. lat. 4863) Hélinand de Froidmont, Chronicon (PL, t. CCXII, col. 771-1082)
    MCXVI. In suburbio Antiochie noctu terra dehiscens domos cum habitatoribus absorbuit.1116. Ivo episcopus Carnotensis, qui Philippum regem Franciæ excommunicaverat […]. In suburbio Antiochiæ noctu terra dehiscens, domos cum habitatoribus absorbuit. Utrum ille hiatus cum terræmotu vel sine terræmotu contigerit […].
    MCXXIII. Henrico imperatori Lothari(us) succedit. Turonis orta seditione inter clericos et laicos, ecclesia sancti Martini arsit. MCXXIIII. Christiani cum Sarracenis pugnant inter Jer(usa)l(e)m et Ascalone(m), et vincunt.1123. Henricus IV imperator moritur : cui succedit Lotharius, qui regnavit annis 22. Turonis orta seditione inter clericos et laicos, ecclesia S. Martini arsit. Christiani cum Saracenis pugnant inter Jerusalem et Ascalonem, et cessit victoria Christianis. Calixtus papa moritur, qui scripsit librum De miraculis S. Jacobi […].
    MCXXVI. Hyems asperrima et fames valida. In Hasbania monstrum nascitur, ante homo, et retro canis. MCXXVII. Karolus comes Flandriaru(m) quorumdam procerum suorum proditione Brugis in ecclesia orans occisus est.1126. Hiems asperrima facta est, et fames valida. In Hasbania monstrum nascitur, ante homo, et retro canis. Carolus comes Flandrorum proditione quorumdam procerum suorum Brugis in ecclesia orans occisus est.
    MCXLI. Anglia fame et gladio atteritur principibus terre inter se discordantibus.[1141.] Anglia fame et gladio atteritur, principibus illius terræ inter se discordantibus.
    MCXLIV. Lucius ei CLXX succedit. Reddita est civitas Rothomagi Gaufrido comiti Andegavensi. Ventus vehementissimus arbores, turres et domos plurimas subvertit.1144. Lucius II fit papa centesimus septuagesimus primus. Civitas Rothomagi reddita est Gaufrido comiti Andegavensi. Ventus vehementissimus arbores et turres, et domos plurimas subvertit.
    MCXLV. Eugenius post eum [Lucium] CLXXI. Fames magna invalescit in Francia.1145. Fames magna invalescit in Francia. Sanctus Bernardus in Alemannia multas virtutes facit […].
    MCXLVII. Facta est eclypsis solis V. k(alendas) nov(embris) hora tertia die dominica. Rex Ludovic(us) cum Francis iter aggreditur Jerosolimit(anum).1147. Eclipsis solis facta est V Nonas Novembris die Dominica hora 3. Rex Ludovicus cum Francis aggreditur iter Hierosolymitanum anno regni sui 9.
    MCLI. Assidua et diutina pluviarum inundatio messionem tardavit et impedivit.1151. Assidua et diutina pluviarum inundatio messionem tardavit et impedivit. Sanctus Bernardus tertiam processionem Ascensionis Dominicæ in ordine nostro constituit […].
    MCLII. Relictam Ludovici regis uxorem duxit H. comes Andeg(avensis) et dux Norma(nnorum), postea rex Anglie, unde oritur inter eos guerra.1152. Relictam Ludovici regis Francorum uxorem duxit Henricus comes Andegavensis, et dux Northmanniæ, postea rex Angliæ. Unde guerra orta est inter eos. Hanc reliquit Ludovicus, propter incontinentiam ipsius mulieris, quæ non sicut regina, sed fere sicut meretrix se habebat.
    MCLVI. Signum crucis apparuit in luna. Alb(er)icus Belvacensis miles martyrium pro christiana fide passus est.[1156.] Signum crucis apparuit in luna. Albericus miles Belvacensis pro fide Christi martyrium passus est. Non dicitur, ubi, vel quomodo passus sit : ideo hoc negligentissime est adnotatum.
    MCLVII. Tres lune vise sunt, et in media signum crucis.1157. Tres lunæ visæ sunt, et in media signum crucis. Thomas archidiaconus Cantuariensis per industriam archiepiscopi Theobaldi factus est regis Henrici cancellarius.
    MCLVIII. Filia regis Francor(um) L. datur filio H. regis Anglor(um), et pax inter eos firmatur.1158. Filia Ludovici regis Francorum datur filio Henrici regis Anglorum, ut pax inter eos firmetur.
    MCLIX. Henricus rex obsedit Tolosam. Non(is) sept(embris) tres soles visi sunt in parte occidentali, sed duobus paulatim deficientibus, sol diei qui medius erat remansit usque ad occasum.[1159.] Nonis Septembris tres soles visi sunt in parte occidentali ; sed duobus paulatim deficientibus, sol diei, qui medius erat, remansit usque ad occasum.
    MCLXVI. Ab adventu Anglor(um) in Britannia(m) majorem anni DCCCXIII a baptismate eorumdem DCXXXIV ab introitu Normannor(um) centum.[1165.] Philippus Ludovici filius, qui modo regnat, nascitur […] Hoc anno ab adventu Anglorum in Britanniam majorem 813, a baptismate eorum 634, ab introitu Normannorum 100. Hoc anno in Ruthenensi pago quædam tempestas gravi flagello castigavit populum Dei […].
    MCXCII. Rex Ph(ilippus) ingreditur Norma(n)nia(m) et eam sibi subjugat. Rex Ric(hardus) rediens ab Jherosol(ymis) captus est, et incarceratus est a duce Aust(r)ie, et postea imperatori He(n)rico traditus est.[1192.] Rex Philippus subjugare incipit sibi Normanniam. Rex Richardus rediens a via Hierosolymitana captus est et incarceratus a duce Austriæ, et Henrico imperatori traditus, missus est in custodiam apud Spirim. In qua custodia cum idem Richardus […].

    De la même façon, les moines de Mortemer ont complété leur texte avec des ajouts venant d’autres sources, parmi lesquelles figurent assurément les Annales de Rouen, autrefois connues sous le nom de Chronicon Rotomagense41, d’où ils tirent les notices des années 1212, 1213 et 1214, dont deux font mention de la Flandre et de ses comtes (tableau 3).

    Tableau 3 – Notices empruntées au Chronicon Rotomagense dans les annales de Mortemer

    Annales de Mortemer (BnF, ms. lat. 4863)Chronicon Rotomagense, p. 360-361
    MCCXII. In Hyspaniis christiani cum paganis pugnant, et potiti victoria multos perimunt Sarracenos, et reliquos ad fugam compellunt. Reginald(us) comes Bolonie a Ph(ilippo) rege Franc(orum) omni terra sua spoliatur, et a regno expellitur ; seb ab Ottone et Joh(ann)e Angl(orum) rege recipitur. Rex Francor(um) Philipp(us) collecto exercitu, et multo navium apparatu, transfretare disponit in Angliam, ut armis eam capiat, sed interim dum subito ingressus in Flandriam eam sibi subjugare intendit, Angli superveniunt, et navali apparatu regis violenter abducto, transfretandi ei adimunt facultatem1212. In Hispaniis christiani cum paganis pugnant, et potiti victoria, multos perimunt Saracenos, et reliquos ad fugam compellunt. Reginaldus comes Bolonie a Philippo rege Francorum omni terra spoliatus, et a regno expellitur ; sed ab Othone et Johanne Anglo[rum rege] recipitur.
    MCXIII. In Provincia juxta castrum quod Murellu(m) dicitur, gestum est bellum eterna memoria dignum. Cum comes Symon de Monte Forti multas hereticorum strages faciens, plures Provincie urbes et oppida sibi subjugasset, rex Aragon(um), comes Tolosan(us), comes Conven(arum), comes Fuxen(sis), collecto exercitu copioso, supradictum castrum obsederunt, erectisque machinis oppugnare ceperunt. Res vero comiti Symoni innotuit, qui mox paucis admodum viris collectis, regi Arrag(onum) audacter occurrit, legionibusque dispositis, conserta est pugna II idus septembris, in qua rex Arrag(onum) cum pluribus de suo exercitu occubuit. Reliqui vero fuga elapsi sunt, et confusi ad propria remearunt. De sociis autem comitis Symonis unus tantum miles cum paucis clientibus in illo conflictu cecidit. A diebus Jude Machabei usque in presens tempus tantam multitudinem tam mirabilem a paucissimis tam mirabiliter victam, cesam atque fugatam nunquam et nusquam legimus. Eodem tempore in regno Franc(orum) pueri et puelle cum aliquibus adolescentulis et senibus, vexilla, cereos, cruces thuribula portantes, processiones faciebant, et per urbes, vicos et castella canentes ibant, gallice proclamantes : Domime Deus, exalta christianitatem. Domime Deus, redde nobis veram crucem. Non solum hec verba, sed alia multa decantabant, quia varie processiones erant, et unaqueque processio pro libitu suo variabat. Res vero ista a seculis inaudita, multis fuit admirationi, quod, ut credimus, presagium futurorum fuit, eorum scilicet, que in sequenti anno contigerunt. Nam legatus Roman(us) Gallie fines ingressus, copiosam multitudinem in crucifixi nomine cruce signavit ; cujus multitudinis numerum solius Dei scientia colligit. Ottone imperatore a papa Innocentio excommunicato, infans Apulie Romanu(m) sibi vendicare imperium est conatus1213. In Provincia juxta castrum quod Murellum dicitur, gestum est bellum æterna memoria dignum cum comes Simon de Monteforti multas hæreticorum strages faciens, plebis Provinciæ urbes, et oppida sibi subjugasset, rex Aragonum, comes Tolosanus, comes Convenarum, comes Luxenensis, collecto exercitu copioso, supradictum castrum obsederunt, erectisque machinis oppugnare cœperunt. Res nostro comiti Simoni innotuit, qui mox paucis admodum viris collectis, regi Aragonum et suis audacter occurrit, dispositisque aciebus pugnare cœperunt pridie idus septembris, in qua pugna rex Aragonum cum pluribus de suo exercitu occubuit. Reliqui vero fugam conversi, et confusi ad propria remearunt. Otho imperator a papa Domino papa Innocentio excommunicatur. Fredericus rex dictus infans Apuliæ Romanum sibi vindicare conatur imperium. In hoc anno pueri et puellæ in regno Francorum cum aliquibus adolescentulis et senibus, vexilla, cereos, cruces et thuribula portantes, processiones faciebant per urbes, vicos et castella cantantes et gallice proclamantes : Domime Deus, exalta christianitatem, et redde nobis veram crucem : et multa alia decantabant, et unaquæque processio, quia variæ erant, pro voluntate sua variabat. Res vero ista a multis sæculis inaudita fuit admirationique, ut credimus, præsagium fuit eorum quæ in sequenti anno contigerunt. Nam Dominus papa ad regnum Galliæ, et ad omnia regna catholica legatos destinavit, et tantam multitudinem hominum ad succursum terræ sanctæ cruce signari fecit, quorum numerum solius Dei scientia colligit. Eodem anno Philippus rex Francorum collecto exercitu et multo navium apparatu transfreta proposuit in Angliam, ut regem Joannem expelleret, et regnum sibi subjugaret. Congregata ex omni parte infinita navium multitudine in portu qui vocatur Dam, Angli subito navibus armati superveniunt, et navali apparatu regis Francorum violenter abducto, transfretandi ei adimunt potestatem. Unde rex ira succensus contra Ferrandum comitem Flandriæ qui cum ipso non venerat totam Flandriam ipso penitus expulso sibi subjugavit.
    [M]CCXIV. Steph(anu)s Cantuarien(sis) archiepiscopus, ceterique Anglor(um) pontifices, monachi et clerici, qui pro causa ecclesie tenebantur exilio, mediante cardinali, regi reconciliantur, et ab eo recipiuntur in Anglia, et sua ipsi recipiunt, sicque regnum ab interdicti s(e)n(tenti)a, rex a nexu excommunicationis absolvitur, redditur ecclesiis cum presulibus et christianitate tranquillitas, exulibus cum rebus et patria, regi cum reconciliatione communio, plebi devotio, omnibus in commune catholicis pro reddita ecclefie pace leticia. Ferrandus Flandrensis comes a Ph(ilippo) rege Francor(um) pulsus a Flandria, Ottone(m) Alemannie et Joh(ann)e(m) Anglie reges expetiit, et pepigit fedus cum eis, quorum fretus auxilio, regressus in Flandria(m) eam pene totam de manu regis Franc(orum) potenter eripuit, ope et industria virorum illustrium et precipue Guill(elm)i com(itis) Saresb(eriensis) fratris regis Anglie, et com(itis) Bolonie Reginald[i]. Joh(ann)es rex Angl(orum) in Aq(u)itaniam classe transvectus, reconciliatis sibi magnatibus terre multis, magnam partem Provincie suo juri restituit. Ph(ilippus) itaque rex Francor(um) misso contra eum filio [suo] Ludovico, ipse collecto exercitu Flandrensibus quorum vires jam nimis excreverant, censuit occurrendum. Igitur inter fines Flandrie sit utrinque concursus et dispositis aciebus apud pontem Wentini inter Mauritania(m) et Tornacu(m) VIo k(a)l(endas) aug(usti), die etiam dominica pugna committitur, et in conflictu cecidere nonnulli. Franci tandem palmam victorie tenuerunt. In hoc bello Flandrensi ex acie capti sunt egregii pugnatores .IIII.or comites Pilut(us) Alemann(us), Ferrand(us) Flandrensis, Will(elmu)s Saresb(er)iensis, Reginald(us) Bolonien(sis) et Senescallus Ottonis, et milites alii tam mediocres quam illustres circiter CL. Post hoc rex Ph(ilippus) contra regem Anglie movet exercitum, sed legatis intervenientibus, inter eos quinquennales firmantur inducie, et ita reversus est rex Ph(ilippus) in Franciam, rex Joh(ann)es in Angliam se recepit. Terre motus in adventu Domini XIII k(alendas) jan(uarii), ter in una nocte factus est. Globus igneus magnitudinem bovis excedens, et magnum lumen emittens visus est in aere circa diei initium idus januarii. Eclypsis lune facta est XVI k(a)l(endas) martii.1214. Stephanus Cantuariensis archiepiscopus, cæterique Anglorum pontifices, monachi et clerici, qui pro causa ecclesiæ tenebantur exilio, mediante cardinale, regi reconciliantur, et ab eo recipiuntur in Anglia, et sua ipsi recipiunt : simulque regnum ab interdicti sententia, rex a nexu excommunicationis absolvitur, et facta est magna pro ecclesiæ pace lætitia. Ferrandus Flandrensis comes a Philippo rege Francorum pulsus a Flandria, Othonem Alemanniæ et Joannem Angliæ reges expetiit, et pepigit fœdus cum eis, quorum fretus auxilio, regressus in Flandriam, eam pene totam de manu regis Francorum potenter eripuit, auxilio virorum illustrium Willelmi comitis Saresburiæ fratris regis Angliæ, et comitis Boloniensis Reginaldi. Joannes rex Angliæ in Aquitaniam classe transvectus, reconciliatis sibi magnatibus terræ multis magnam partem terræ suo juri restituit. Philippus itaque rex Francorum, misso contra eum filio suo Ludovico primogenito, ipse collecto exercitu Flandrensibus quorum vires jam nimis excreverant, censuit occurrendum. Igitur intra fines Flandriæ sit utriusque concursus, et dispositis aciebus inter Mauritaniam et Tornacum sexto kalendas Augusti, die dominica, pugna committitur, et in conflictu plurimi ceciderunt Franci, tamen palmam victoriæ obtinuerunt. In hoc bello capti sunt egregii pugnatores quatuor comites, Pilutus Alemannus, Ferrandus Flandrensis, Willermus Saresburiensis, Reginaldus Boloniensis, et Senescallus Othonis, et milites alii plures. Post hæc rex Philippus contra regem Anglorum movit exercitum, sed legatis intervenientibus, quinquennales inter eos firmantur induciæ, et ita rediit rex Francorum, et rex Joannes in Angliam se recepit. Terræ motus in adventu Domini 13 kalendas januarii, ter in una nocte factus est. Globus igneus magnitudinem bovis excedens, et magnum lumen emittens visus est in aere circa ortum diei idibus januarii. Eclipsis lunæ facta est 16 kal(endas) martii.

    Textes historiques copiés ou acquis par les abbayes cisterciennes normandes

    13Ces quelques traces de transmission textuelle ne sont bien sûr que l’écho d’une plus grande circulation de manuscrits qui a irrigué le paysage intellectuel du Moyen Âge. Les textes historiques ne font pas exception à cette circulation, comme le démontre l’ouvrage majeur de Sigebert de Gembloux auquel les notes annalistiques de Mortemer sont ajoutées. On en connaît actuellement 66 manuscrits, échelonnés entre le XIIe et le XVIe siècle, dont certains seulement par des interpolations ou des mentions. Pour ce qui concerne les cisterciens, sa chronique atteint vers 1150 l’abbaye de Signy, dans les Ardennes. C’est à peu près au même moment qu’un manuscrit de Beauvais, copié probablement pour l’évêque Henri de France (1149-1162), qui avait été formé à Clairvaux, fut recopié, interpolé et continué à Mortemer, d’où il passe à Ourscamp, son abbaye-mère, et puis, par l’intermédiaire d’une copie effectuée par Robert de Torigni, à plusieurs abbayes normandes, dont les maisons cisterciennes de Savigny et du Valasse42. C’est le manuscrit provenant de cette dernière abbaye qui servira à l’édition princeps de 1515.

    14Ce rôle de relais « cistercien » dans la diffusion de l’ouvrage du moine de Gembloux nous amène naturellement à nous intéresser à la nature des livres d’histoire conservés dans les abbayes cisterciennes normandes. Sur le plan global, Régis Reich a fait, il y a une vingtaine d’années, un tour d’horizon des catalogues et des manuscrits de quelques maisons cisterciennes, dont le résultat montre que l’abbaye cistercienne type possédait quelques livres d’histoire, qui abordaient toujours les mêmes sujets : l’histoire ecclésiastique, avec Eusèbe-Rufin, Jérôme, Gennade, et Cassiodore ; l’histoire biblique, avec Pierre le Mangeur et Flavius Josèphe ; l’histoire de Troie, avec Darès le Phrygien ou Dictys de Crète ; l’histoire de Bretagne et du roi Arthur, avec Geoffroy de Monmouth ; l’histoire d’Alexandre ; enfin l’histoire des croisades43.

    15La question qui se pose donc est de savoir si les abbayes cisterciennes de Normandie se conforment à cette règle. La réponse, qui ne prétend être ni définitive ni exhaustive, à cause de la destruction de la plupart des bibliothèques cisterciennes normandes, est oui… et non44. Ainsi, un catalogue fragmentaire du XIIIe siècle nous apprend que l’abbaye de Mortemer possédait les ouvrages de Flavius Josèphe, l’Histoire tripartite de Cassiodore, l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe-Rufin, et l’Histoire scholastique de Pierre le Mangeur (tableau 4)45. On retrouve l’ouvrage de ce dernier également aux abbayes de Bonport et de La Noë qui, tout comme Mortemer, semblent en avoir possédé deux exemplaires. Par ailleurs, figurent tous les ouvrages classiques précédemment cités : Flavius Josèphe (Bonport), Eusèbe-Rufin (Savigny) ; les De viris illustribus de Jérôme, Gennade et Isidore de Séville (Foucarmont, Mortemer, et La Noë) ; l’Histoire de la destruction de Troie de pseudo-Darès (La Noë) ; l’Histoire ecclésiastique de Bède (Savigny) ; l’histoire des croisades à travers l’Histoire de Jérusalem de Baudri de Dol (Foucarmont) ; et l’histoire du roi Arthur avec l’Historia Brittonum de pseudo-Gildas (Savigny). La présence de ce dernier ouvrage dans la bibliothèque savignienne est d’un intérêt particulier, puisqu’elle témoigne des réseaux d’échanges entre la cathédrale de Durham et les maisons cisterciennes du Nord de l’Angleterre46, surtout Fountains et Rievaulx, dont l’abbaye normande paraît avoir profité, sans doute par l’intermédiaire de ses deux filiales de Jervaulx et Byland47.

    16Mais si les bibliothèques cisterciennes normandes renfermaient, aux XIIe et XIIIe siècles, principalement les mêmes livres d’histoire que leurs homologues françaises, elles se distinguaient sur certains points. Nous avons déjà noté la présence de la chronique de Sigebert de Gembloux dans trois bibliothèques de la Normandie cistercienne (Mortemer, Savigny, Le Valasse), dont les manuscrits représentent la moitié des exemplaires cisterciens existants de cet ouvrage. Rappelons également que la version d’Ourscamp, issue directement de la version de Mortemer, sera la plus utilisée de toutes48. Il en va de même, dans un certain sens, avec la Vita Karoli Magni d’Éginhard. On en connaît actuellement 123 manuscrits, dont 105 médiévaux49. Certes, les cisterciens n’ont pas joué un rôle essentiel dans la diffusion de cet ouvrage, mais constatons que parmi les 6 exemplaires connus de la France cistercienne, perdus ou existants, la moitié ont été produits dans des abbayes normandes (tableau 4).

    Tableau 4 – Ouvrages historiques copiés ou acquis par les abbayes cisterciennes normandes (XIIe-XIVe siècle)

    AbbayeFiliationOuvrageManuscrit ou mention de catalogueDate
    BonportCîteauxFlavius Josèphe, Antiquitates JudaicaeParis, BnF, ms. lat. 505350XIIIe siècle
    Pierre le Mangeur, Historia scholasticaParis, BnF, ms. lat. 5097XIIIe siècle
    Pierre le Mangeur, Historia scholasticaLouviers, bib. mun., ms. 4XIVe siècle
    FoucarmontSavigny / ClairvauxJérôme, De viris illustribus, cap. 75Paris, BnF, ms. lat. 1641, fol. 77vXIIe siècle
    Jérôme, De viris illustribus Isidore de Séville, De viris illustribus (abrégé)Paris, BnF, ms. lat. 2351, fol. 75-91, 100v-103v51XIIe-XIIIe siècle
    Baudri de Dol, Historia JerosolimitanaParis, BnF, ms. lat. 2588, fol. 136-179vXIIIe siècle
    MortemerClairvauxGennade, De viris illustribus (extrait)Paris, BnF, ms. lat. 1885, fol. 1XIIe siècle
    Eusèbe de Césarée, Chronicon Sigebert de Gembloux, Chronicon Géraud de Frachet, ChroniconParis, BnF, ms. lat. 4863XIIe-XIIIe siècle
    Eusèbe de Césarée, ChroniconParis, BnF, ms. lat. 5073XIIe siècle
    Eusèbe de Césarée, ChroniconParis, BnF, ms. lat. 5080XIIIe siècle
    Pierre le Mangeur, Historia scholasticaParis, BnF, ms. lat. 5118XIIIe siècle
    Guillaume de Jumièges, [Historia Normannorum ducum] [Éginhard], Vita Karoli Magni Abbreviatio gestorum Regum FrancorumPerdu. Catalogue de 1677 : « [27] Willelmus Gemeticensis. Vita Karoli magni. Abbreviatio gestorum regum francorum. Fol. » (Paris, BnF, ms. lat. 9363, fol. 208v)52Inconnue
    Henri de Huntingdon, [Historia]Perdu. Catalogue de 1677 : « [28] Henricus Huntindoniensis. Fol. » (Paris, BnF, ms. lat. 9363, fol. 208v)53Inconnue
    Orderic Vital, Historia ecclesiasticaPerdu. Catalogue de 1677 : « [29-30] Ordericus Vitali. Fol. 2 voll. » (Paris, BnF, ms. lat. 9363, fol. 208v)54Inconnue
    Cassiodore, Historia tripartitaPerdu. Catalogue du XIIIe siècle : « Post hunc tripartita historia » (Paris, BnF, ms. lat. 3922A, fol. 246)Inconnue
    Flavius Josèphe, [ouvrage historique non identifié]Perdu. Catalogue du XIIIe siècle : « Post hunc Josephus cum histor […] » (Paris, BnF, ms. lat. 3922A, fol. 246)Inconnue
    Pierre le Mangeur, Historia scholasticaPerdu. Catalogue du XIIIe siècle : « Item historie magistri Petri Manducatoris » (Paris, BnF, ms. lat. 3922A, fol. 246)Inconnue
    Exordium CisterciiPerdu. Existence supposée par des interpolations dans Paris, BnF, ms. lat. 4863, fol. 97-vInconnue
    La NoëPontignyJérôme, De viris illustribus Gennade, De viris illustribus Isidore de Séville, De viris illustribusParis, BnF, ms. lat. 1906, fol. 83v-99, 100v-115vXIIe siècle
    pseudo-Darès, De Excidio Troiae historiaParis, BnF, ms. lat. 3359, fol. 83-88XIe siècle
    Pierre le Mangeur, Historia scholasticaParis, BnF, ms. lat. 5107XIIIe-XIVe siècle
    Pierre le Mangeur, Historia scholasticaRouen, bib. mun., ms. 18155XIIIe siècle
    Non identifiéeNon identifiéePaul Diacre, Historia Langobardorum Éginhard, Vita Karoli MagniVienne, Österreichischen Nationalbibliothek, Cod. 18256XIIe siècle
    SavignyClairvauxEusèbe de Césarée, Chronicon (avec continuations de Jérôme et de pseudo-Prosper) Sigebert de Gembloux, Chronicon Robert de Torigni, Chronicon Hugues de Saint-Victor, ChroniconParis, BnF, ms. lat. 4862XIIe siècle
    Paul Orose, Historiarum Adversum Paganos Libri VII Paul Diacre, Historia Langobardorum Éginhard, Vita Karoli Magni pseudo-Callisthène, Vita Alexandri MagniParis, BnF, ms. latin 4877XIIe-XIIIe siècle
    Bède, Historia ecclesiastica gentis Anglorum pseudo-Gildas, Historia Brittonum Henri de Huntingdon, Epistola ad Warinum (ou De gestis Britonum) Robert de Torigni, Chronicon (fragmentaire) Robert de Torigni, De immutatione ordinis monachorumParis, BnF, ms. lat. 523257XIIIe siècle
    Historia ecclesiastica [non identifié]Perdu. Catalogue de 1678 : « [48] Historia ecclesiastica. Imparfaict. » (Paris, BnF, ms. lat. 9363, fol. 281v)Inconnue
    Le ValasseClairvauxSigebert de Gembloux, ChroniconPerdu : connu par l’édition princeps de 1515Inconnue

    Deux d’entre eux datent du XIIe siècle, c’est-à-dire d’une date assez précoce dans la diffusion non carolingienne de la Vita Karoli58, et proviennent, respectivement, de l’abbaye de Savigny et d’une maison cistercienne normande qui reste à identifier. Le troisième, quant à lui, n’est connu que grâce à un inventaire des manuscrits de l’abbaye de Mortemer, effectué en 1677. Hormis ces trois maisons normandes, seules les grandes abbayes de la France cistercienne de Cîteaux, de Clairvaux et de Morimond sont réputées avoir possédé une copie de la Vita Karoli59.

    17Or, si l’existence de ces manuscrits nous permet d’attribuer aux abbayes cisterciennes normandes un rôle particulier dans la diffusion de ces ouvrages, surtout par rapport à leurs homologues françaises, ce n’est certainement pas un rôle déterminant. Comme pour les textes annalistiques, la décision d’entreprendre la copie d’un ouvrage tel que la Vita Karoli doit être située dans le contexte de l’activité historiographique des abbayes de la Normandie bénédictine. Ainsi, c’est par l’intermédiaire des abbayes du Mont Saint-Michel et de Fécamp que la Chronique du moine de Gembloux passe à leurs voisines respectives de Savigny et du Valasse60. En ce qui concerne la Vita Karoli, environ une quinzaine de volumes de cet ouvrage sont d’origine normande, dont l’écrasante majorité provient des abbayes bénédictines. Parmi ces volumes se retrouvent des exemplaires, perdus ou existants, originaires des abbayes de Jumièges et de Fécamp, dont dérivent les deux exemplaires cisterciens déjà cités du XIIe siècle61.

    18L’influence de l’historiographie bénédictine se cache également derrière la présence, dans les bibliothèques de Savigny et de Mortemer, des chroniques ou des textes associés aux grands chroniqueurs anglo-normands. Parmi ces ouvrages, seul l’exemplaire savignien de la Chronique de Robert de Torigni se distingue. Il est relié dans le même manuscrit que les chroniques d’Eusèbe, Jérôme, Prosper et de Sigebert de Gembloux, ainsi que les annales [S3] et une courte gesta abbatum du milieu du XIIIe siècle. Léopold Delisle croyait que le moine de Savigny qui a transcrit la Chronique « en a abrégé beaucoup de passages et en a modifié plusieurs autres », de sorte que le savant normand n’a pas soumis le manuscrit savignien à une collation rigoureuse dans son édition62. Selon Thomas Bisson, il s’agit cependant d’un exemplaire précoce et singulier de la Chronique de l’abbé montois63. Nous ignorons le moment précis où il est entré à la bibliothèque abbatiale, mais la date probable de sa confection coïncide avec l’abbatiat d’Alexandre de Cologne (1158-1161), homme de réputation savante64. On peut même se demander si le texte aurait été transmis par l’intermédiaire du moine Hamon de Landécot (mort en 1173), proche, tout comme Robert de Torigni, du roi Henri II Plantagenêt65. Quoi qu’il en soit, ce manuscrit paraît témoigner de l’existence de liens textuels et de relations privilégiées entre la communauté primitive savignienne et les bénédictins montois, dont la bibliothèque, à cette époque, fut un important centre de production manuscrite pour d’autres institutions66.

    Histoire et diplomatique dans la Normandie cistercienne

    19Pour finir, passons à l’examen rapide des liens entre les textes historiques et les textes diplomatiques dans le monde cistercien normand. La mise en œuvre des actes diplomatiques par les historiographes médiévaux a déjà fait l’objet de plusieurs études, mais l’attention des spécialistes a surtout été attirée, à quelques exceptions près67, par les textes issus des ateliers bénédictins68. Le nombre de documents diplomatiques conservés pour les cisterciens de Normandie dépasse de très loin celui des bibliothèques. On conserve des cartulaires d’une quinzaine de maisons, dont trois de femmes69. De même, les chartriers de Savigny et de Saint-André-en-Gouffern, pour ne citer que deux exemples, conservent des milliers de chartes des XIIe et XIIIe siècles70.

    20La manipulation et la cartularisation des actes avaient plusieurs fonctions, dont la première est de transmettre et conserver un recueil de documents gestionnaires71. Mais parmi les fonctions secondaires, on compte le souci de la mémoire, avec l’idée, comme l’ont constaté Paul Bertrand et Xavier Hélary, « de la constitution de monuments doublant ou faisant le parallèle avec les grandes compositions narratives »72. Dans le monde cistercien normand, deux abbayes (Mortemer et Le Valasse) ont choisi de mêler ainsi histoire et gestion dans leur cartulaire. Nous ne nous étendrons pas sur le célèbre cartulaire de Mortemer, qui commence par une chronique de l’abbaye allant de la fondation en 1130 jusqu’à la fin du XIIe siècle73. Rappelons simplement l’observation de Thomas Roche : « l’institution de la fondation par sa mise en histoire [dans le cartulaire] provoque […] la cristallisation des mémoires monastiques, encore fraîches, de ces événements que la mise en charte n’aura fixés qu’incomplètement »74. Il en va de même, sans doute, au Valasse, où l’auteur du Chronicon Valassense, qui écrit peu de temps après la fondation, compose son ouvrage afin que les novices puissent apprendre « comment, à force de travail et d’actes de générosité, [ce] monastère a grandi et prospéré jusqu’au point qu’il en est aujourd’hui »75.

    21Mais en dehors de ces deux exemples, les cartulaires de la Normandie cistercienne des XIIe et XIIIe siècles se caractérisent par leur sobriété d’un point de vue historiographique, surtout en ce qui concerne leur décor, un élément tout aussi important pour la transmission de traditions historiques76. À l’exception du cartulaire de Foucarmont, qui débute par une initiale historiée montrant le pape Alexandre III (1159-1181)77, ils n’ont pour toute décoration qu’un jeu de couleurs pour les rubriques et les initiales – celles-ci manquant dans le cartulaire de Mortemer, ce qui donne l’impression d’un travail soigné mais inachevé. Une telle simplicité n’a rien de surprenant, étant donné que c’était précisément ce genre d’initiales historiées que le chapitre général cistercien interdit vers 115078. La production livresque cistercienne se caractérise donc par une austérité iconographique, même si le décor de certains manuscrits, dont ceux de la Normandie cistercienne, montre que le règlement prohibitif ne fut pas toujours observé79.

    22Cette préférence pour la sobriété se manifeste également dans la rédaction (dictamen) des actes eux-mêmes. Il va de soi qu’un examen global des chartriers cisterciens normands, dont certains sont dans un état fragmentaire, dépasse largement le cadre de cette contribution, mais même une analyse rapide de certains fonds d’archives permet de montrer que les actes cisterciens normands se caractérisent par une simplicité typique de tout un pan de l’écrit diplomatique cistercien80. L’étude des actes rédigés dans le scriptorium de Savigny au XIIe siècle montre, par exemple, que la rédaction des passages historiographiques, qui se développent le plus souvent dans le cadre de l’exposé (narratio), cet élément non juridique du discours diplomatique qui permet au rédacteur une certaine liberté dans la composition, n’apparaît pas comme l’une des préoccupations centrales des moines. Les actes savigniens sont, par conséquent, réduits à l’essentiel. La charte de 1163 par laquelle Marie, fille de Ruellon Bâtard, et Richard, son oncle, apportent, en dons successifs, tout ce qu’ils possédaient dans les paroisses de Savigny et de Landivy fait exception81. L’exposé de cet acte, déjà bien connu, nous renseigne sur quelques faits « historiques » dont l’existence du nouveau scriptorium et l’enterrement de la femme de Richard dans le cimetière de l’abbaye82. Cette mention de sépulture est importante, parce qu’il s’agit d’un sujet où se chevauchent les textes diplomatiques et historiques savigniens. En effet, on a souvent souligné l’aspect nécrologique du soi-disant Chronicon Savigniacense, et l’étude du chartrier révèle qu’il offre une information d’appoint précieuse pour compléter ses données83. Ce lien historique-diplomatique-nécrologique n’est pas anodin : le texte historique situe l’époque de la sépulture, l’acte transcrit en donne les protagonistes et les détails. Notons par ailleurs que les annales de Mortemer se trouvent dans un manuscrit renfermant la nécrologie de l’abbaye.

    Conclusion

    23Que cette contribution soit prise pour ce qu’elle est : un défrichage d’un terrain quasiment inexploré, qui laisse émerger quelques constats qui ne sauraient, en l’état, prétendre à autre chose qu’une ébauche de conclusions provisoires. En premier lieu, l’étude de l’historiographie cistercienne normande révèle des circonstances quelque peu contradictoires. Nous espérons avoir éclairé le rôle particulier joué par les abbayes normandes dans la création et la diffusion de certains ouvrages, comme la chronique de Sigebert de Gembloux, dont la forme annalistique se prête à toutes les extensions et offre, par conséquent, la possibilité de développer ou de donner un caractère spécifique à cette histoire religieuse universelle84.

    24Or, si les scribes cisterciens normands ont parfaitement saisi le caractère « engagé » de la Chronique, ils n’ont que rarement ajouté au texte de Sigebert ce qui concernait l’histoire du monde cistercien plus large. Certes, la version de Mortemer contient à l’année 1056 et à l’année 1107 un long récit, inséré par le premier scribe et tiré de l’Exordium Cistercii, sur les débuts de l’ordre cistercien85. Les continuations des XIIe et XIIIe siècles, toutefois, ne se focalisent que rarement sur les événements cisterciens. Il en va de même pour ce qui est des textes annalistiques de Savigny et de Saint-André-en-Gouffern. Si ces textes témoignent d’un intérêt des moines cisterciens normands pour la maîtrise du temps et le façonnement de l’histoire, on ne peut conclure quant à leur rôle dans la construction identitaire cistercienne, même en admettant que le corpus de sources examiné est assez limité.

    25En outre, si les textes annalistiques, dépourvus de toute prétention culturelle ou littéraire et d’une présentation matérielle souvent peu attrayante, étaient sans doute indispensables aux moines pour la maîtrise du temps et pour la conservation d’une mémoire institutionnelle, ils apparaissent néanmoins isolés par rapport aux autres textes historiographiques. Ainsi, si l’on sait que l’auteur de la courte histoire des abbés de Savigny s’appuyait bien sur des sources écrites, dont diplomatiques86, il est presque certain que les annales, qui, dans leur état actuel, ne contiennent qu’une poignée de notices sur la succession abbatiale87, ne comptaient pas parmi les textes utilisés pour mener cette entreprise à bien. Le contraste est saisissant avec le De abbatibus, courte histoire des abbés du Mont Saint-Michel rédigée au XIIe siècle, dont l’élaboration s’articule, comme Stéphane Lecouteux l’a déjà montré, autour de l’interpolation et la création de textes annalistiques88.

    26Cela dit, les historiens cisterciens ne travaillent pas isolément. L’étude des textes historiques produits ou copiés dans la Normandie cistercienne nous permet à la fois de dégager le rôle de relais cistercien dans la diffusion de certains ouvrages et d’identifier les textes dont les historiens de la Normandie cistercienne se sont servis. Ainsi, l’auteur de la chronique de Mortemer s’appuie très souvent sur les sources diplomatiques afin de composer pour l’abbaye son propre exordium, alors que la courte histoire abbatiale de Savigny repose sur un éventail assez large de textes historiographiques, dont la chronique de Robert de Torigni, celle d’Orderic Vital, et l’histoire de l’abbaye de Fontaine-les-Blanches, rédigée par l’abbé Pérégrin (c. 1188-1211) vers 120089.

    27La mention de ces chroniqueurs nous amène à un autre constat. Peu de monastères cisterciens ont écrit leur histoire (on parle ici de l’histoire des abbayes elles-mêmes) au XIIe siècle : Benoît-Michel Tock n’a en effet recensé que cinq textes de ce genre, dont deux normands90. Or, en dépit de cette contribution normande à la fois importante et précoce (rappelons que l’auteur du Chronicon Valassense n’écrivait pas longtemps après la fondation de son monastère), on ne retrouve, au XIIIe siècle, aucun chroniqueur cistercien normand à l’imitation de l’abbé Pérégrin, de Raoul de Coggeshall, d’Hélinand de Froidmont, de Pierre des Vaux-de-Cernay, ou d’Aubry des Trois-Fontaines. Au contraire, le seul texte historiographique connu pour la Normandie cistercienne au XIIIe siècle, l’histoire des abbés de Savigny, se définit par son caractère hagiographique et anonyme91. Ainsi, après avoir ouvert la voie, dans un certain sens, en matière d’historiographie, l’intérêt des abbayes cisterciennes normandes s’est ensuite tourné vers les autres genres textuels. Notons, en effet, que la plus grande composition narrative cistercienne du XIIIe siècle est un recueil de miracles des « saints » savigniens, dont l’auteur reste également anonyme92.

    28Pour finir, il ne reste qu’à insister sur le caractère fragmentaire et préliminaire de cette contribution. Pour mieux situer l’écrit historique de la Normandie cistercienne dans un contexte historiographique plus large, l’examen devrait être poursuivi bien au-delà. Pour ce qui est des textes annalistiques, il faudrait surtout les comparer avec les annales rédigées dans les monastères cisterciens anglais, ce qui nous permettrait sans doute de tracer la transmission de ces textes au sein du réseau cistercien anglo-normand et de mieux cerner le rôle joué par chaque établissement dans cette circulation. En ce qui concerne les textes narratifs, une étude plus approfondie sur le vocabulaire employé, le style, et les principaux thèmes développés aiderait à préciser davantage leur place dans le développement de l’historiographie cistercienne. Enfin, l’examen de l’écrit diplomatique doit également être envisagé pour comprendre dans quelle mesure les actes sont mis en œuvre dans la Normandie cistercienne pour des raisons historiographiques. À en juger par les observations présentées ici, ces quelques pistes de recherche, non exhaustives, peuvent contribuer à faire avancer non seulement nos connaissances de l’activité historiographique de l’ordre cistercien, mais aussi notre connaissance de la Normandie médiévale elle-même. Il s’agit d’un chantier à poursuivre.

    Annexe

    « Reconstitution » du soi-disant Chronicon Gofferni

    Cette reconstitution se fonde sur deux sources principales, la Neustria Pia et le tome XI de la Gallia Christiana, qui contiennent tous les deux des extraits ou des notes tirés ou fondés sur le texte annalistique connu sous le nom de Chronicon Gofferni1. Elle n’a pour but que de rassembler ces extraits et notes afin de donner un aperçu du contenu de ce texte aujourd’hui perdu.

    AnnéeSujetSource
    1059Hoc anno accepit abbas Durandus, abbatiam TroarniNeustria pia, p. 558
    1060[note sur l’élection au mois de septembre de Jean d’Ivry, évêque d’Avranches]Gallia Christiana, col. 475
    1081Anno 1081. Dedicata est ecclesia S. Stephani CadoniNeustria pia, p. 625
    1084[note sur la dédicace de l’abbaye de la Trinité de Caen]Neustria pia, p. 657
    1088Anno 1088 obiit piæ memoriæ Durandus, abbas TroarnensisNeustria pia, p. 559
    1093Anno 1093. Rogerius comes obiit 6. calend. augusti, pius ac benignissimus fundator Troarnensis cœnobiiNeustria pia, p. 561
    1112Anno 1112. Obiit piæ memoriæ D. Arnulphus abbas TroarnensisNeustria pia, p. 5622
    1130[note sur la fondation de l’abbaye de Saint-André-en-Gouffern]Neustria pia, p. 737
    1134Ann. 1134 instituta est ecclesia S. Joannis Baptistæ, in FalesiaNeustria pia, p. 751
    1141Hoc anno venerunt primum canonici regulares de Falesia, ad S. Laudum Burgi-AchardiNeustria pia, p. 751
    1143Anno 1143. Obiit Joannes, Sagiensis episcopusNeustria pia, p. 738
    1144[note sur le sacre de Gérard, évêque de Sées]Gallia Christiana, col. 6873
    1151[note sur la filiation entre Savigny et Saint-André-en-Gouffern]Neustria pia, p. 685
    1157Anno 1157 obiit Girardus II episcopus Sagii, IV calen. aprilisGallia Christiana, col. 688-689
    1162Ann. 1162. Recessit piæ memoriæ D. Radulfus, primus abbas S. Andrææ, calendis februarii : cui successit D. Rogerius 2 abbasNeustria pia, p. 738
    1171Anno 1171, tertio calend. julii obiit Guillelmus, comes Pontivii : cui successit Joannes, filius ejusNeustria pia, p. 737
    1171Obiit [Rogerius abbas] ann. 1171 calendis august.Neustria pia, p. 738
    1173Ann. 1173. 17 calend. novemb. obiit piæ memoriæ D. Radulfus, qui fuit primus abbas S. AndrææNeustria pia, p. 738
    1178[note sur le décès de l’abbé Simon et sur l’élection de l’abbé Guillaume]Neustria pia, p. 738
    1201Anno MCCI obiit piæ memoriæ Lisiardus Sagiensis episcopus, VIII calendas octobrisGallia Christiana, col. 691
    1207Anno 1207, quarto idus octob., obiit Guillelmus de Douvra, abbas de Savigneio, cujus memoria in benedictione est, amator ordinis et servens in disciplinaNeustria pia, p. 6864
    1221[note sur le décès de l’abbé Robert]Neustria pia, p. 738
    1241Hoc anno cœpit [Renaudus abbas] reædificari a fundamentis ecclesia huius cœnobiiNeustria pia, p. 739
    1247Hoc anno intravit primo conventus in ecclesiam hanc, die scilicet S. Joannis Baptistæ, præsente D. Gaufrido, Sagiensi episcopo, et aliis multis : quæ ecclesia incœpta et perfecta fuit tempore D. Renaudi abbatis : cui successit D. Joannes abbas de Tyronnel : item obiit Renaudus, vir sanctitate mirificus, abbas S. Andrææ de Gouffers, 4 scilicet calend. septemb.Neustria pia, p. 7395
    1252Ann. 1252. Dedicata est [ecclesia Sancti Andrææ] a D. Gaufrido, Sagiensi episcopo, præsente D. Joanne, vicecomite Castri-Erardi, et multis aliis religiosis et nobilibus virisNeustria pia, p. 739
    1253Anno 1253 obiit Gaufridus Sagiensis episcopus, IV calend. febr., cujus corpus jacet ante magnum altare hujus ecclesiæ sub tumulo æneoGallia Christiana, col. 6946
    1256[note sur le décès de l’abbé de Tiron Hugues]Neustria pia, p. 689
    1278Anno 1278 obiit Thomas de Aunoto episcopus Sagiensis, 17 junii, qui multa dedit et multum dilexit nosGallia Christiana, col. 6957
    1284Anno 1284, die sabbathi ante festum S. Marci Evangelista apud Allodium, in præsentia R. P. Joannis, Dei gratia Sagiensis episcopi, fecit homagium Radulphus de Calvo-monte, miles, domino Petro abbati S. Andrææ de GouffersNeustria pia, p. 739

    Notes de bas de page

    1 D. Stutzmann, « Clairvaux et l’écrit », in Clairvaux : l’aventure cistercienne, A. Baudin, N. Dohrmann et L. Veyssière (dir.), Paris, Somogy, 2015, p. 199. Je tiens à remercier Ilka Vari-Lavoisier d’avoir corrigé le français de la version primitive de cette contribution. Je remercie tout particulièrement l’ensemble des participants du colloque pour leurs observations et leurs suggestions très constructives. Je demeure seul responsable des fautes ou inexactitudes qui restent.

    2 E. Freeman, Narratives of a New Order. Cistercian Historical Writing in England, 1150-1220, Turnhout, Brepols, 2002.

    3 Les travaux récents sur la Normandie cistercienne portent surtout sur les développements architecturaux et archéologiques : J.-B. Vincent, Les abbayes cisterciennes de Normandie (XIIe-XIVe siècle) : conception, organisation et évolution, thèse de doctorat en histoire-archéologie sous la direction d’A.-M. Flambard Héricher, université de Rouen Normandie, 2014, 3 vol. ; A. Dubois et J.-B. Vincent, « L’abbaye cistercienne de Barbery (Calvados) : liste abbatiale et restitution du bâti », Annales de Normandie, no 65-1, 2015, p. 39-152.

    4 Voir par exemple T. Roche, « L’écrit cistercien en Normandie au XIIe siècle : autour du cas de l’abbaye de Mortemer », in Les pratiques de l’écrit dans les abbayes cisterciennes (XIIe-milieu du XVIe siècle). Produire, échanger, contrôler, conserver (actes du colloque de Troyes, 28-30 octobre 2015), A. Baudin et L. Morelle (dir.), Paris, Somogy, 2016, p. 55-74.

    5 Sur le Grand Exorde, voir Exordium magnum cisterciense. Sive narratio de initio cisterciensis ordinis, B. Griesser (éd.), Turnhout, Brepols, 1997 ; Le Grand Exorde de Cîteaux ou Récit des débuts de l’ordre cistercien, J. Berlioz (dir.), Turnhout, Brepols, 1998 ; The Great Beginning of Cîteaux. A Narrative of the Beginning of the Cistercian Order : the Exordium Magnum of Conrad of Eberbach, E. Rozanne Elder (éd.), B. Ward et P. Savage (trad.), Collegeville, Liturgical Press, 2012.

    6 Pour une typologie des annales, des chroniques et des gesta, voir B. Guenée, « Histoires, annales, chroniques. Essai sur les genres historiques au Moyen Âge », Annales. Économies. Sociétés. Civilisations, 28e année, no 4, 1973, p. 997-1016 ; M. McCormick, Les annales du haut Moyen Âge, Turnhout, Brepols, 1975 ; M. Sot, Gesta episcoporum, gesta abbatum, Turnhout, Brepols, 1981 ; E. van Houts, Local and Regional Chronicles, Turnhout, Brepols, 1995.

    7 M. Sot, « Introduction », in L’historiographie médiévale normande et ses sources antiques (Xe-XIIe siècle) (actes du colloque de Cerisy-la-Salle et d’Avranches, 8-11 octobre 2009), P. Bauduin et M.-A. Lucas-Avenel (dir.), Caen, Presses universitaires de Caen, 2014, p. 16.

    8 Mortemer (Eure, cant. Romilly-sur-Andelle, c. Lisors) ; Saint-André-en-Gouffern (Calvados, cant. Falaise, c. La Hoguette) ; Savigny (Manche, cant. Saint-Hilaire-du-Harcouët, c. Savigny-le-Vieux) ; Le Valasse (Seine-Maritime, cant. Bolbec, c. Gruchet-le-Valasse).

    9 Sur la fondation du Valasse, voir A. Avenel et al., Le Valasse, t. I : L’abbaye cistercienne Notre-Dame du Vœu XIIe-XVIIIe siècles. Le château XVIIIe-XXe siècles, Rouen, Éditions des Falaises, 2009, p. 27-41.

    10 D. Stutzmann, « Clairvaux et l’écrit », p. 200-204 ; Le Grand Exorde…, p. xiii-xiv ; The Great Beginning…, p. 1-4.

    11 Stephani Baluzii miscellaneorum liber primus [-septimus], É. Baluze (éd.), Paris, F. Muguet, 1678-1715, t. II, p. 310-323.

    12 R. Allen, « The Annals and History of the Abbots of Savigny : a New Edition of the So-Called Chronicon Savigniacense (12th-14th c.) », Cîteaux. Commentarii cistercienses, t. LXVIII, 2017, p. 9-73.

    13 Paris, BnF, ms. lat. 7596A, fol. 1v-3v, édité par R. Allen, « The Annals and History… », p. 43-58. Sur les annales de Savigny, voir R. Allen, « Les bibliothèques du Mont Saint-Michel et de Savigny (Manche) et la tradition annalistique normande : une approche comparative », Tabularia, à paraître : Autour de la Bibliothèque virtuelle du Mont Saint-Michel. État des recherches sur l’ancienne bibliothèque monastique, S. Lecouteux et M. Bisson (dir.).

    14 Paris, BnF, ms. lat. 7596A, fol. 4-5v, édité par R. Allen, « The Annals and History… », p. 59-65.

    15 Paris, BnF, ms. lat. 4862, fol. 132, 133v, édité par R. Allen, « The Annals and History… », p. 66-72.

    16 Paris, BnF, ms. lat. 4863.

    17 Catalogus codicum manuscriptorum bibliothecae regiae, Paris, 1739-1744, t. IV, p. 10 ; É. Deville, « Les manuscrits de l’abbaye de Mortemer à la Bibliothèque nationale », Revue catholique de Normandie, t. XXIV, 1915, p. 51.

    18 Paris, BnF, ms. lat. 4863, fol. 101-108.

    19 R. Reich, « La diffusion de la Chronique universelle de Géraud de Frachet », in Église et culture en France méridionale (XIIe-XIVe siècle), Toulouse, Privat, 2000, p. 395.

    20 Paris, BnF, ms. lat. 4863, fol. 98-100v, in Thesaurus novus anecdotorum, E. Martène et U. Durand (éd.), Paris, 1717, t. III, col. 1437-1444. Des extraits en sont aussi publiés dans Recueil des historiens des Gaules et de la France, M. Bouquet et al. (éd.), Paris, Imprimerie royale, 1869-1904, t. XII, p. 781-783, et t. XVIII, p. 354-357.

    21 Sigeberti Gemblacensis chronica cum continuationibus, L. C. Bethmann (éd.), in MGH SS, 6, p. 463-469.

    22 M. Chazan, L’Empire et l’histoire universelle : de Sigebert de Gembloux à Jean de Saint-Victor (XIIe-XIVe siècle), Paris, H. Champion, 1999, p. 326.

    23 A. Alexander, Annalistic Writing in Normandy, c. 1050-1225, thèse de doctorat en histoire sous la direction de E. van Houts, université de Cambridge, 2011, p. 47, 97-100 et 183-185 ; S. Lecouteux, « Écrire l’histoire des abbés du Mont Saint-Michel. 1. Les auteurs du De abbatibus », Tabularia « Documents », « Sources en ligne », 2017, p. 1-21, https://journals.openedition.org/tabularia/2927 ; id., « Écrire l’histoire des abbés du Mont Saint-Michel. 2. Robert de Torigni, ses outils, ses sources et sa méthode de travail », Tabularia « Documents », « Sources en ligne », 2018, p. 1-68, http://journals.openedition.org/tabularia/2973.

    24 R. Allen, « The Annals and History… », p. 30.

    25 P. Gallagher, The Monastery of Mortemer-en-Lyons in the Twelfth Century : its History and its Cartulary, thèse de doctorat en histoire sous la direction de J. A. Corbett, université de Notre Dame, 1970, p. 171. Voir aussi J. Bouvet, « Le récit de la fondation de Mortemer », Collectanea ordinis Cisterciensium reformatorum, t. XXII, 1960, p. 158, où « leo » est corrigé en « lex ». Au sujet de la chronique de Mortemer, voir la contribution d’Olivia Burgard dans le présent volume.

    26 Sur son abbatiat, voir P. Gallagher, The Monastery of Mortemer-en-Lyons…, p. 33-37.

    27 Sigeberti Gemblacensis chronica…, p. 292 ; M. Chazan, L’Empire et l’histoire universelle…, p. 326.

    28 B. Guenée, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier-Montaigne, 1980, p. 147.

    29 C. de La Roncière, « De la mémoire vécue à la tradition, perception et enregistrement du passé », in Temps, mémoire, tradition au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 1983, p. 279.

    30 Sur cet ajout, voir R. Allen, « The Annals and History… », p. 22.

    31 S. Mula, « Le Chronicon Clarevallense, la littérature exemplaire et l’ancienne bibliothèque de Clairvaux au XIIIe siècle », in Les cisterciens et la transmission des textes (XIIe-XVIIIe siècles), T. Falmagne, D. Stutzmann et A.-M. Turcan-Verkerk (dir.), Turnhout, Brepols, 2018, p. 37-52.

    32 Ce chiffre se fonde sur un recensement des notices « Activité littéraire » par A. Bondéelle-Souchier, Bibliothèques cisterciennes dans la France médiévale. Répertoire des abbayes d’hommes, Paris, Éditions du CNRS, 1991.

    33 Annales de Bonnevaux : Annales Bonavallenses, G. H. Pertz (éd.), in MGH SS, 26, p. 824. Chronique de Berdoues : Chronique tirée d’un ancien manuscrit de l’abbaye de Berdoüez au diocèse d’Auch, in C. de Vic et J. Vaissète, Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces justificatives, Paris, 1737, t. III, preuves, col. 112-114. Chronique de Clairmarais : Breve Chronicon Clarimarisci, in Thesaurus novus anecdotorum, t. III, col. 1385-1386. Continuations de la chronique de Sigebert de Gembloux à Vaucelles et Ourscamp : Sigeberti Gemblacensis chronica…, p. 459-460 (Continuatio Valcellensis) et p. 469-473 (Auctarium Ursicampinum).

    34 Dans les annales de Bonnevaux (1044-1180) : 1098 – fondation de Cîteaux ; 1101 – fondation de Chaalis ; 1125 – fondation du Tamié. Selon l’édition de Pertz, les notices de 1158 et de 1167 portent sur les abbés de Clairvaux (Clarevallis), Pierre et Hugues, autrement inconnus. Cependant, le nom de l’abbaye, très abîmé dans le manuscrit, n’est pas « Clarevallis », mais plutôt « Bonevall(is) ».

    Dans la chronique de Berdoues (1226-1285) : 1231 – mort de Folquet de Marseille, évêque de Toulouse, ancien moine cistercien ; 1263 – enterrement de Roger, comte de Foix, dans l’abbaye de Boulbonne ; 1272 – visite de Philippe, roi de France, à l’abbaye de Boulbonne ; 1285 – enterrement de Pierre III d’Aragon dans l’abbaye de Santes Creus (Espagne).

    Dans la brève chronique de Clairmarais (1098-1286) : 1098 – début de l’ordre cistercien ; 1114 – construction de Clairvaux ; 1148 – mort de saint Malachie à Clairvaux ; 1153 – mort de Bernard de Clairvaux ; 1174 – fondation de Ter Doest ; 1252 – mort de Nicolas, abbé des Dunes ; 1277 – mort d’Arnoul, abbé de Villers.

    35 Histoire cistercienne : 1115 – fondation de Clairvaux ; 1128 – fondation des Dunes ; 1131 – fondation d’Orval ; 1137 – entrée des Dunes et de Clairmarais dans l’ordre cistercien ; 1138 – élection de Robert de Bruges comme abbé des Dunes ; 1146 – rôle de Bernard de Clairvaux  dans l’élection d’Anselme, évêque de Tournai ; 1147 – fondation de Villers ; 1148 – fondation de Cambron, et transfert de l’abbaye d’Aulne à l’ordre cistercien ; 1153 – élection de Robert de Bruges comme abbé de Clairvaux, et vacance de quatre mois dans le siège abbatial des Dunes ; 1158 – mort de Robert de Bruges et élection de Fastrède comme abbé de Clairvaux ; 1161 – démission de Lambert, abbé de Cîteaux, et élection de Fastrède comme abbé de Cîteaux ; élection de Geoffroy d’Auxerre comme abbé de Clairvaux ; 1162 – chapitre général cistercien tenu dans une grange appartenant à l’abbaye de Foigny ; 1163 – mort de Fastrède, abbé de Cîteaux, et élection de Gilbert, abbé d’Ourscamp, comme abbé de Cîteaux.

    Histoire vaucellaise : 1131 – fondation de Vaucelles ; 1132 – transfert de la communauté à Vaucelles ; 1149 – consécration de l’église abbatiale ; 1151 – mort de l’abbé Raoul et élection de l’abbé Riquard.

    36 Sur les annales de la Normandie bénédictine, voir A. Alexander, Annalistic Writing… ; S. Lecouteux, Réseaux de confraternité et histoire des bibliothèques. L’exemple de l’abbaye bénédictine de la Trinité de Fécamp, thèse de doctorat en histoire sous la direction de C. Jacquemard et A.-M. Turcan-Verkerk, université de Caen Normandie, 2015, 2 vol.

    37 R. Allen, « The Annals and History… », p. 25-27. Sur la datation des annales de Saint-Évroult, voir Les annales de l’abbaye Saint-Pierre de Jumièges. Chronique universelle des origines au XIIIe siècle, J. Laporte (éd.), Rouen, Lecerf, 1954, p. 10 et p. 24, n. 14.

    38 R. Allen, « The Annals and History… », p. 67.

    39 Paris, BnF, ms. lat. 4863, fol. 98-99 ; Sigeberti Gemblacensis chronica…, p. 465-466 : « MCXXVII. Karolus comes Flandriaru(m) quorumdam procerum suorum proditione Brugis in ecclesia orans occisus est » ; « MCLXXIV. Obsessa est civitas Rothom(agensis) a rege Francor(um) Ludov(ico) et Henrico novo rege et comite Fla(n)drensi, qui omnes redierunt confusi » ; « MCLXXXIV. Obiit Crivelina uxor Godefridi de Strep(i) ». Il s’agit de Strépy-Bracquegnies (Hainaut, Belgique). Nous n’avons pas pu identifier ni Crivelina, ni Geoffroy, son mari, mais d’autres membres de la famille Strépy se trouvent dans plusieurs chartes en faveur de l’abbaye cistercienne d’Aulne, fille de Clairvaux ; L. Devillers, « Mémoire sur un cartulaire et sur les archives de l’abbaye d’Alne », Annales du Cercle archéologique de Mons, t. V, 1863, p. 195, 216, 231-234, 309, 312-313, 323, 329, 332, 376, 380 et 392.

    40 S. Hirsch, De vita e scriptis Sigiberti Monachi Gemblacensis : commentatio historico-litteraria, Berlin, Reimer, 1841, p. 369 ; M. Chazan, L’Empire et l’histoire universelle…, p. 356-357.

    41 Chronicon Rotomagense, P. Labbé (éd.), repris dans Recueil des historiens des Gaules et de France, Paris, Imprimerie nationale, 1822, t. XVIII, p. 357-362.

    42 Sur la diffusion de la chronique de Sigebert, voir M. Chazan, L’Empire et l’histoire universelle…, p. 314-331.

    43 R. Reich, « La diffusion… », p. 403-404.

    44 On ne possède aucun renseignement ou presque sur les bibliothèques d’Aunay, de Barbery (à l’exception d’un bestiaire perdu), de Beaubec (à l’exception de deux manuscrits subsistants), du Breuil-Benoît (à l’exception de quatre manuscrits subsistants), de L’Éstrée (à l’exception d’un manuscrit subsistant et de quelques mentions de manuscrits perdus), de Saint-André-en-Gouffern, de Torigny, du Valasse (à l’exception de deux manuscrits subsistants) et du Val-Richer (à l’exception d’un seul manuscrit subsistant) ; voir A. Bondéelle-Souchier, Bibliothèques cisterciennes…, p. 7, 12, 17, 52, 182, 274 et 297.

    45 Paris, BnF, ms. lat. 3922A, fol. 246. Sur ce catalogue, voir F. Dolbeau, « Trois catalogues de bibliothèques médiévales restitués à des abbayes cisterciennes : Cheminon, Haute-Fontaine, Mortemer », Revue d’histoire des textes, t. XVIII, 1988, p. 95-107.

    46 B. Meehan, « Durham Twelfth-Century Manuscripts in Cistercian Houses », in Anglo-Norman Durham, 1093-1193, D. W. Rollason, M. Harvey et M. Prestwich (dir.), Woodbridge, Boydell Press, 1994, p. 439-450.

    47 Le manuscrit Paris, BnF, ms. lat. 5232, qui contient la copie de l’Historia Brittonum, fait partie d’une famille de manuscrits de cet ouvrage qui comprend deux manuscrits provenant du Nord de l’Angleterre, dont l’un de Durham (Durham, Cathedral Library, ms. B.II.35, fol. 129v-136) ; l’autre est Londres, British Library, ms. Cotton Caligula A VIII, fol. 44-58v, qui provient du Nord de l’Angleterre. L’abbaye de Byland est à moins de 7 kilomètres à vol d’oiseau de celle de Rievaulx ; l’abbaye de Jervaulx est à moins de 20 kilomètres de celle de Fountains.

    48 M. Schmidt-Chazan, « La chronique de Sigebert de Gembloux : succès français d’une œuvre lotharingienne. À propos d’un exemplaire de l’édition princeps conservé à la bibliothèque municipale de Metz », Les cahiers lorrains, t. I, 1990, p. 16 et 20.

    49 Sur la Vita Karoli et sa diffusion, voir M. Tischler, Einharts Vita Karoli… La diffusion normande de la Vita Karoli est analysée, sans aucune mention des manuscrits cisterciens, dans R. McKitterick, « Postérité et transmission des œuvres historiographiques carolingiennes dans les manuscrits des mondes normands », in L’historiographie médiévale normande…, p. 27-28.

    50 Provenance mise en doute par A. Bondéelle-Souchier dans Bibliothèques cisterciennes…, p. 46 ; attribution reprise par M.-P. Laffitte dans « Inventaires de bibliothèques normandes : l’intérêt des listes tardives », Tabularia « Études », « Les bibliothèques médiévales de Normandie et des mondes normands : échanges et circulation », 2014, p. 144, https://journals.openedition.org/tabularia/2098.

    51 Provenance mise en doute par A. Bondéelle-Souchier dans Bibliothèques cisterciennes…, p. 117 ; attribution reprise par M.-P. Laffitte dans « Inventaires de bibliothèques… », p. 133.

    52 Il est possible que ce manuscrit ait servi de base à la copie du XVIe siècle effectuée par Jean Franchet pour Simon le Mutrel (aujourd’hui Paris, BnF, ms. lat. 5999), mal datée au XIIIe siècle par M.-P. Laffitte dans « Inventaires de bibliothèques… », p. 106.

    53 Selon M.-P. Laffitte, il s’agit de Paris, BnF, ms. lat. 6042 (M.-P. Laffitte, « Inventaires de bibliothèques… », p. 106), mais ce manuscrit provient du Mont Saint-Michel (Henry of Huntingdon, Historia Anglorum, D. Greenway (éd.), Oxford, Clarendon Press, 1996, p. cxxiii). Le manuscrit cité dans le catalogue de 1677 est peut-être Paris, BnF, ms. lat. 6043, qui date du XVIe siècle.

    54 Il s’agit peut-être de Paris, BnF, ms. lat. 51231 et 51232, copie sur papier du XVIe siècle. Ce manuscrit est daté à tort au XIIIe siècle par M.-P. Laffitte dans « Inventaires de bibliothèques… », p. 106.

    55 Provenance mise en doute par A. Bondéelle-Souchier dans Bibliothèques cisterciennes…, p. 164.

    56 Sur la provenance normande et cistercienne de ce manuscrit, voir M. Tischler, Einharts Vita Karoli. Studien zur Entstehung, überlieferung und Rezeption, Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 2001, t. II, p. 988-989.

    57 Provenance mise en doute par A. Bondéelle-Souchier dans Bibliothèques cisterciennes…, p. 282 ; attribution reprise par M.-P. Laffitte dans « Inventaires de bibliothèques… », p. 116.

    58 M. Tischler classe ces deux manuscrits parmi « Die ältere normannische Überlieferung » ; M. Tischler, Einharts Vita Karoli…, t. II, p. 963-994.

    59 Morimond : BnF, ms. lat. 15425, fol. 106v-113v (XIIe siècle) (sigla Tischler = Pa 22) ; Clairvaux : Troyes, bib. mun., ms. 294bis, fol. 120-128 (XIIe siècle) (sigla Tischler = Tr 2) ; Cîteaux : ms. perdu, d’après lequel est fait sigla Tischler Ox en 1206. Au XIVe siècle, l’abbaye de Pontigny a acquis un exemplaire du Xe siècle de la Vita Karoli provenant de l’abbaye de Saint-Germain d’Auxerre : Montpellier, bibliothèque interuniversitaire, ms. H 360, fol. 21v-46v (sigla Tischler = Mo 3).

    60 M. Chazan, L’Empire et l’histoire universelle…, p. 328 ; M. Schmidt-Chazan, « La chronique de Sigebert… », p. 17. L’abbaye de Savigny se trouve une quarantaine de kilomètres au sud-est de l’abbaye montoise, alors que celle du Valasse se situe une vingtaine de kilomètres au sud de l’abbaye de Fécamp.

    61 M. Tischler, Einharts Vita Karoli…, t. II, p. 1101.

    62 Robert de Torigni, Chronique (suivie de divers opuscules historiques de cet auteur), L. Delisle (éd.), Rouen, Le Brument, 1872, t. I, p. vii.

    63 The Chronography of Robert of Torigni, T. Bisson (éd.), Oxford, Oxford University Press, 2020, t. I, p. lx.

    64 Le manuscrit qui porte le sigla Pi* dans l’édition de Thomas Bisson fut copié autour de 1160. Sur Alexandre, moine de Clairvaux, ancien abbé de Grandselve (1149-1158) et futur abbé de Cîteaux (1168-1178), voir Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, A. Baudrillart, P. Richard, U. Rouziès et A. Vogt (éd.), Paris, Letouzey et Ané, 1914, t. II, col. 200-201.

    65 Selon sa vita, le bienheureux Hamon de Landécot fut le confesseur d’Henri II, et les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises ; voir E. Sauvage, « Vitae B. Petri Abrincensis et B. Hamonis monachorum coenobii Saviniacensis in Normannia », Analecta bollandiana, t. II, 1883, p. 534.

    66 J. J. G. Alexander, Norman Illumination at Mont St Michel, 966-1100, Oxford, Clarendon Press, 1970, p. 28.

    67 C. Rey, « Cartularisation et inventorisation : les registres de copies d’actes à Cîteaux (XIIe-XVe siècle) », in L’enquête en questions. De la réalité à la « vérité » dans les modes de gouvernement (Moyen Âge – Temps modernes), A. Mailloux et L. Verdon (dir.), Paris, CNRS Éditions, 2014, p. 141-146 ; N. Verpeaux, « Les cisterciens et la cartularisation au Moyen Âge. Les cartulaires des abbayes cisterciennes de Wallonie jusqu’au début du XVe siècle », Revue d’histoire ecclésiastique, t. CXIII, 2018, p. 576-610.

    68 Voir, par exemple, M. Chibnall, « Charter and Chronicle : the Use of Archive Sources by Norman Historians », in Church and Government in the Middle Ages. Essays Presented to C. R. Cheney on his Seventieth Birthday, C. N. L. Brooke et al. (dir.), Cambridge, Cambridge University Press, 1978, p. 1-17 ; L. Morelle, « La mise en “œuvre” des actes diplomatiques : l’auctoritas des chartes chez quelques historiographes monastiques des IXe-XIe siècles », in Auctor et auctoritas. Invention et conformisme dans l’écriture médiévale, M. Zimmermann (dir.), Paris, École des chartes, 2001, p. 73-96 ; N. Mazeure, « À la recherche d’une méthode : le rapport entre la valorisation des archives et la perception de l’écrit diplomatique dans la composition du cartulaire-chronique bertinien de Folcuin », Jaarboek voor middeleeuwse geschiedenis, t. XIV, 2011, p. 7-45.

    69 Maisons d’hommes : Beaubec (cartulaire-censier du XIVe-XVe siècle : Paris, BnF, ms. nouv. acq. lat. 1801) ; Bonport (cartulaire du XIVe siècle : Paris, BnF, ms. lat. 13906) ; Le Breuil-Benoît (cartulaires et fragments du XIIIe siècle : Évreux, arch. dép. Eure, H 1738 et 2 F 2148) ; L’Éstrée (cartulaire du XVe siècle : Évreux, arch. dép. Eure, H 319) ; Foucarmont (cartulaire du XIIIe siècle : Rouen, bib. mun., ms. 1224 [Y 13]) ; Mortemer (cartulaire du XIIe siècle : Paris, BnF, ms. lat. 18369) ; La Noë (cartulaires et fragments du XIIIe siècle : Évreux, arch. dép. Eure, H 705 et H 1749 ; Paris, BnF, ms. nouv. acq. lat. 1990) ; Saint-André-en-Gouffern (cartulaire du XIVe siècle : Caen, arch. dép. Calvados, H 6510) ; Savigny (cartulaires, copies du XIXe siècle : Paris, BnF, ms. nouv. acq. lat. 1022 et ms. nouv. acq. lat. 2500 ; Laval, arch. dép. Mayenne, ms. 35) ; La Trappe (cartulaire du XIIIe siècle : Paris, BnF, ms. lat. 11060) ; Le Valasse (cartulaire du XVIe siècle : Rouen, arch. dép. Seine-Maritime, 18 HP 28).

    Maisons de femmes : Bondeville (cartulaire du XIVe-XVe siècle : Rouen, arch. dép. Seine-Maritime, 52 H 15) ; Les Clairets (cartulaire du XVIIIe siècle : Paris, BnF, ms. lat. 17140) ; Le Trésor (cartulaire-censier du XVIIIe siècle : Évreux, arch. dép. Eure, H 1410).

    70 Sur les chartes savigniennes, voir R. Allen, « Les chartes originales de Savigny des origines jusqu’au XIIIe siècle (1112-1202) », in L’abbaye de Savigny (1112-2012). Un chef d’ordre anglo-normand, V. Gazeau et B. Galbrun (dir.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019, p. 55-82. Le chartrier de Saint-André-en-Gouffern, qui se trouve aux archives départementales du Calvados (H 6510-H 7015), n’a jamais été le sujet d’une étude approfondie.

    71 Sur les cartulaires du Moyen Âge, le texte de référence reste Les cartulaires : actes de la table ronde organisée par l’École nationale des chartes et le GDR 121 du CNRS, O. Guyotjeannin, L. Morelle et M. Parisse (dir.), Paris, École des chartes, 1993.

    72 P. Bertrand et X. Hélary, « Constructions de l’espace dans les cartulaires », in Construction de l’espace au Moyen Âge : pratiques et représentations, T. Lienhard et R. Le Jan (dir.), Paris, Publications de la Sorbonne, 2007, p. 195-196.

    73 Voir la contribution d’Olivia Burgard dans ce volume.

    74 T. Roche, « L’écrit cistercien en Normandie… », p. 62.

    75 « Illi laboraverunt, et qui in labores eorum introistis, accipite noticiam laborum et largitionum quibus domus vestra ad hujus temporis incrementa profecit » ; Chronicon Valassense, F. Somménil (éd.), Rouen, Lebrument-Fleury, 1868, p. 7. La traduction est celle de J. Le Maho, « Chronicon Valassense (Chronique du Valasse) », in Le Valasse, t. I, p. 14.

    76 Voir L. Cleaver, Illuminated History Books in the Anglo-Norman World, 1066-1272, Oxford, Oxford University Press, 2018, p. 114-155.

    77 Rouen, bib. mun., ms. 1224 [Y. 13], fol. 2.

    78 « Litterae unius coloris fiant, et non depictae » ; Narrative and Legislative Texts from Early Cîteaux, C. Waddell (éd. et trad.), Nuits-Saint-Georges, Abbaye de Cîteaux, 1999, p. 491.

    79 Prenons comme cas exemplaire le manuscrit communément nommé « La Bible de Foucarmont » (aujourd’hui : Neufchâtel-en-Bray, musée Mathon-Durand, inv. 68.22.1 à 68.22.5).

    80 Sur l’aspect dépouillé des chartes cisterciennes, voir L. Veyssière, « Recueil des chartes de l’abbaye de Clairvaux », École nationale des chartes, positions des thèses, 1998, p. 297.

    81 Rouen, bib. mun., ms. Leber 5636, no 4.

    82 D. Power, « Charters as Sources for Norman Customary Law : the Savigny Evidence (12th-13th Centuries) », in Paris 1259 : Studies in the History and Law of Continental and Insular Normandy, G. Dawes (dir.), St Peter Port, The Guernsey Bar, 2016, p. 281-308 ; id., « The Grants of Mary and Richard Bastard to the Abbey of Savigny : Inheritance, Kinship, Lordship in the Plantagenet Lands in the Mid-Twelfth Century », Cahier des Annales de Normandie, no 37, 2018, Sur les pas de Lanfranc, du Bec à Caen. Recueil d’études en hommage à Véronique Gazeau, P. Bauduin et al. (dir.), p. 355-365.

    83 R. Allen, « Life and Death in a Medieval Monastery : the Case of the Cistercian Abbey of Savigny (1112-c. 1250) », The Journal of Medieval Monastic Studies, t. VII, 2018, p. 98-106.

    84 M. Schmidt-Chazan, « La chronique de Sigebert… », p. 20-21.

    85 Sigeberti Gemblacensis chronica…, p. 463-464.

    86 F. Swietek et T. Deneen, « “Et inter abbates de majoribus unus” : the Abbot of Savigny in the Cistercian Constitution, 1147-1243 », in Truth as Gift : Studies in Medieval Cistercian History in Honor of John R. Sommerfeldt, M. Dutton, D. La Corte et P. Lockey (dir.), Kalamazoo (Mi), Cistercian Publications, 2004, p. 113-118.

    87 Sur les seize abbés mentionnés dans la courte histoire abbatiale, les annales savigniennes n’enregistrent le décès ou l’accession à l’abbatiat que de quatre d’entre eux : Vital, Geoffroy de Bayeux, Serlon de Vaubadon, et Guillaume de Toulouse ; R. Allen, « The Annals and History… », p. 56-57 et 59.

    88 À ce sujet, voir S. Lecouteux, « Écrire l’histoire des abbés du Mont Saint-Michel. 2. Robert de Torigny… », p. 28-42.

    89 F. Swietek et T. Deneen, « “Et inter abbates… », p. 117.

    90 B.-M. Tock, « Les cisterciens et l’écrit au XIIe siècle : considérations générales », in Les pratiques de l’écrit…, p. 16-17 ; Foulques de Cambrai, La fondation de l’abbaye de Vaucelles, B.-M. Tock (éd. et trad.), Paris, Les Belles Lettres, 2016, p. xxxvi-xxxvii.

    91 Sur le caractère hagiographique de ce texte, voir J. van Moolenbroek, Vital l’ermite, prédicateur itinérant, fondateur de l’abbaye normande de Savigny, Assen, Van Gorcum, 1990, p. 79.

    92 J. Bachelier, « Miracles et miraculés au milieu du XIIIe siècle d’après le Livre des saints de l’abbaye de Savigny », Revue de l’Avranchin et du pays de Granville, t. LXXXVIII, 2011, p. 21-59. Nous sommes en train de préparer une édition critique de ce texte.

    1 [annexe] A. Du Monstier, Neustria pia, seu de omnibus et singulis abbatiis, et prioratibus totius Normaniae, Rouen, Berthelin, 1663 ; Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa, Paris, Victor Palmé, 1865-1870, 16 t.

    2 [annexe] Voir également Gallia Christiana…, t. XI, col. 417.

    3 [annexe] Voir également Alençon, arch. dép. Orne, 31 J 43, p. 120.

    4 [annexe] Voir également Gallia Christiana…, t. XI, col. 547.

    5 [annexe] Voir également ibid., col. 744.

    6 [annexe] Voir également A. Du Monstier, Neustria pia…, p. 739.

    7 [annexe] Voir également ibid. : « Anno 1278, 17 calend. julii, obitt bonæ memoriæ D. Tomas de Alnou, quondam episcopus Sagiensis, qui habet sepulturam in majori ecclesia hujus cœnobii, videlicet ante majus altare, ad introitum chori. »

    Auteur

    • Richard Allen

      St Peter’s College d’Oxford (Royaume-Uni)

      Richard Allen est research fellow au St Peter’s College d’Oxford (Royaume-Uni) et membre associé de la faculté d’histoire de l’université d’Oxford. Ses recherches portent sur l’histoire ecclésiastique du monde anglo-normand du XIe au XIIIe siècle et s’articulent principalement autour de l’édition critique de chartes. Il s’intéresse aussi aux pratiques documentaires en Normandie et en Europe du Nord-Ouest, à la culture médiévale de l’écrit et à l’histoire de l’abbaye cistercienne de Savigny.

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    La sécularisation en Irlande

    La sécularisation en Irlande

    Paul Brennan (dir.)

    1998

    Studies on Seamus Heaney

    Studies on Seamus Heaney

    Jacqueline Genet (dir.)

    1987

    Studies on Joyce’s Ulysses

    Studies on Joyce’s Ulysses

    Jacqueline Genet et Wynne Hellegouarc’h (dir.)

    1991

    Les voyages de Gulliver

    Les voyages de Gulliver

    Mondes lointains ou mondes proches

    François Boulaire et Daniel Carey (dir.)

    2002

    Studies on W.B. Yeats

    Studies on W.B. Yeats

    Jacqueline Genet (dir.)

    1990

    Studies on Louis MacNeice

    Studies on Louis MacNeice

    Jacqueline Genet et Wynne Hellegouarc’h (dir.)

    1988

    Irlande, écritures et réécritures de la Famine

    Irlande, écritures et réécritures de la Famine

    Bertrand Cardin et Claude Fierorbe (dir.)

    2007

    Studies on the contemporary Irish theatre

    Studies on the contemporary Irish theatre

    Jacqueline Genet et Elizabeth Hellegouarc’h (dir.)

    1991

    Le Tigre celtique en question

    Le Tigre celtique en question

    L'Irlande contemporaine : économie, État, société

    Catherine Maignant (dir.)

    2007

    Le processus de création chez les écrivains irlandais contemporains

    Le processus de création chez les écrivains irlandais contemporains

    Jacqueline Genet et Elizabeth Hellegouarc’h (dir.)

    1994

    L'autobiographie irlandaise

    L'autobiographie irlandaise

    Voix communes, voix singulières

    Pascale Amiot-Jouenne (dir.)

    2004

    Les Français sont dans la baie

    Les Français sont dans la baie

    L'expédition en baie de Bantry, 1796

    John A. Murphy (dir.)

    2004

    Voir plus de livres
    1 / 12
    La sécularisation en Irlande

    La sécularisation en Irlande

    Paul Brennan (dir.)

    1998

    Studies on Seamus Heaney

    Studies on Seamus Heaney

    Jacqueline Genet (dir.)

    1987

    Studies on Joyce’s Ulysses

    Studies on Joyce’s Ulysses

    Jacqueline Genet et Wynne Hellegouarc’h (dir.)

    1991

    Les voyages de Gulliver

    Les voyages de Gulliver

    Mondes lointains ou mondes proches

    François Boulaire et Daniel Carey (dir.)

    2002

    Studies on W.B. Yeats

    Studies on W.B. Yeats

    Jacqueline Genet (dir.)

    1990

    Studies on Louis MacNeice

    Studies on Louis MacNeice

    Jacqueline Genet et Wynne Hellegouarc’h (dir.)

    1988

    Irlande, écritures et réécritures de la Famine

    Irlande, écritures et réécritures de la Famine

    Bertrand Cardin et Claude Fierorbe (dir.)

    2007

    Studies on the contemporary Irish theatre

    Studies on the contemporary Irish theatre

    Jacqueline Genet et Elizabeth Hellegouarc’h (dir.)

    1991

    Le Tigre celtique en question

    Le Tigre celtique en question

    L'Irlande contemporaine : économie, État, société

    Catherine Maignant (dir.)

    2007

    Le processus de création chez les écrivains irlandais contemporains

    Le processus de création chez les écrivains irlandais contemporains

    Jacqueline Genet et Elizabeth Hellegouarc’h (dir.)

    1994

    L'autobiographie irlandaise

    L'autobiographie irlandaise

    Voix communes, voix singulières

    Pascale Amiot-Jouenne (dir.)

    2004

    Les Français sont dans la baie

    Les Français sont dans la baie

    L'expédition en baie de Bantry, 1796

    John A. Murphy (dir.)

    2004

    Voir plus de chapitres

    Avant Lanfranc. Un réexamen de la carrière de Mauger, archevêque de Rouen (1037-1054/55)

    Richard Allen

    Voir plus de chapitres

    Avant Lanfranc. Un réexamen de la carrière de Mauger, archevêque de Rouen (1037-1054/55)

    Richard Allen

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    • lcdpu.fr
    ePub / PDF

    1 D. Stutzmann, « Clairvaux et l’écrit », in Clairvaux : l’aventure cistercienne, A. Baudin, N. Dohrmann et L. Veyssière (dir.), Paris, Somogy, 2015, p. 199. Je tiens à remercier Ilka Vari-Lavoisier d’avoir corrigé le français de la version primitive de cette contribution. Je remercie tout particulièrement l’ensemble des participants du colloque pour leurs observations et leurs suggestions très constructives. Je demeure seul responsable des fautes ou inexactitudes qui restent.

    2 E. Freeman, Narratives of a New Order. Cistercian Historical Writing in England, 1150-1220, Turnhout, Brepols, 2002.

    3 Les travaux récents sur la Normandie cistercienne portent surtout sur les développements architecturaux et archéologiques : J.-B. Vincent, Les abbayes cisterciennes de Normandie (XIIe-XIVe siècle) : conception, organisation et évolution, thèse de doctorat en histoire-archéologie sous la direction d’A.-M. Flambard Héricher, université de Rouen Normandie, 2014, 3 vol. ; A. Dubois et J.-B. Vincent, « L’abbaye cistercienne de Barbery (Calvados) : liste abbatiale et restitution du bâti », Annales de Normandie, no 65-1, 2015, p. 39-152.

    4 Voir par exemple T. Roche, « L’écrit cistercien en Normandie au XIIe siècle : autour du cas de l’abbaye de Mortemer », in Les pratiques de l’écrit dans les abbayes cisterciennes (XIIe-milieu du XVIe siècle). Produire, échanger, contrôler, conserver (actes du colloque de Troyes, 28-30 octobre 2015), A. Baudin et L. Morelle (dir.), Paris, Somogy, 2016, p. 55-74.

    5 Sur le Grand Exorde, voir Exordium magnum cisterciense. Sive narratio de initio cisterciensis ordinis, B. Griesser (éd.), Turnhout, Brepols, 1997 ; Le Grand Exorde de Cîteaux ou Récit des débuts de l’ordre cistercien, J. Berlioz (dir.), Turnhout, Brepols, 1998 ; The Great Beginning of Cîteaux. A Narrative of the Beginning of the Cistercian Order : the Exordium Magnum of Conrad of Eberbach, E. Rozanne Elder (éd.), B. Ward et P. Savage (trad.), Collegeville, Liturgical Press, 2012.

    6 Pour une typologie des annales, des chroniques et des gesta, voir B. Guenée, « Histoires, annales, chroniques. Essai sur les genres historiques au Moyen Âge », Annales. Économies. Sociétés. Civilisations, 28e année, no 4, 1973, p. 997-1016 ; M. McCormick, Les annales du haut Moyen Âge, Turnhout, Brepols, 1975 ; M. Sot, Gesta episcoporum, gesta abbatum, Turnhout, Brepols, 1981 ; E. van Houts, Local and Regional Chronicles, Turnhout, Brepols, 1995.

    7 M. Sot, « Introduction », in L’historiographie médiévale normande et ses sources antiques (Xe-XIIe siècle) (actes du colloque de Cerisy-la-Salle et d’Avranches, 8-11 octobre 2009), P. Bauduin et M.-A. Lucas-Avenel (dir.), Caen, Presses universitaires de Caen, 2014, p. 16.

    8 Mortemer (Eure, cant. Romilly-sur-Andelle, c. Lisors) ; Saint-André-en-Gouffern (Calvados, cant. Falaise, c. La Hoguette) ; Savigny (Manche, cant. Saint-Hilaire-du-Harcouët, c. Savigny-le-Vieux) ; Le Valasse (Seine-Maritime, cant. Bolbec, c. Gruchet-le-Valasse).

    9 Sur la fondation du Valasse, voir A. Avenel et al., Le Valasse, t. I : L’abbaye cistercienne Notre-Dame du Vœu XIIe-XVIIIe siècles. Le château XVIIIe-XXe siècles, Rouen, Éditions des Falaises, 2009, p. 27-41.

    10 D. Stutzmann, « Clairvaux et l’écrit », p. 200-204 ; Le Grand Exorde…, p. xiii-xiv ; The Great Beginning…, p. 1-4.

    11 Stephani Baluzii miscellaneorum liber primus [-septimus], É. Baluze (éd.), Paris, F. Muguet, 1678-1715, t. II, p. 310-323.

    12 R. Allen, « The Annals and History of the Abbots of Savigny : a New Edition of the So-Called Chronicon Savigniacense (12th-14th c.) », Cîteaux. Commentarii cistercienses, t. LXVIII, 2017, p. 9-73.

    13 Paris, BnF, ms. lat. 7596A, fol. 1v-3v, édité par R. Allen, « The Annals and History… », p. 43-58. Sur les annales de Savigny, voir R. Allen, « Les bibliothèques du Mont Saint-Michel et de Savigny (Manche) et la tradition annalistique normande : une approche comparative », Tabularia, à paraître : Autour de la Bibliothèque virtuelle du Mont Saint-Michel. État des recherches sur l’ancienne bibliothèque monastique, S. Lecouteux et M. Bisson (dir.).

    14 Paris, BnF, ms. lat. 7596A, fol. 4-5v, édité par R. Allen, « The Annals and History… », p. 59-65.

    15 Paris, BnF, ms. lat. 4862, fol. 132, 133v, édité par R. Allen, « The Annals and History… », p. 66-72.

    16 Paris, BnF, ms. lat. 4863.

    17 Catalogus codicum manuscriptorum bibliothecae regiae, Paris, 1739-1744, t. IV, p. 10 ; É. Deville, « Les manuscrits de l’abbaye de Mortemer à la Bibliothèque nationale », Revue catholique de Normandie, t. XXIV, 1915, p. 51.

    18 Paris, BnF, ms. lat. 4863, fol. 101-108.

    19 R. Reich, « La diffusion de la Chronique universelle de Géraud de Frachet », in Église et culture en France méridionale (XIIe-XIVe siècle), Toulouse, Privat, 2000, p. 395.

    20 Paris, BnF, ms. lat. 4863, fol. 98-100v, in Thesaurus novus anecdotorum, E. Martène et U. Durand (éd.), Paris, 1717, t. III, col. 1437-1444. Des extraits en sont aussi publiés dans Recueil des historiens des Gaules et de la France, M. Bouquet et al. (éd.), Paris, Imprimerie royale, 1869-1904, t. XII, p. 781-783, et t. XVIII, p. 354-357.

    21 Sigeberti Gemblacensis chronica cum continuationibus, L. C. Bethmann (éd.), in MGH SS, 6, p. 463-469.

    22 M. Chazan, L’Empire et l’histoire universelle : de Sigebert de Gembloux à Jean de Saint-Victor (XIIe-XIVe siècle), Paris, H. Champion, 1999, p. 326.

    23 A. Alexander, Annalistic Writing in Normandy, c. 1050-1225, thèse de doctorat en histoire sous la direction de E. van Houts, université de Cambridge, 2011, p. 47, 97-100 et 183-185 ; S. Lecouteux, « Écrire l’histoire des abbés du Mont Saint-Michel. 1. Les auteurs du De abbatibus », Tabularia « Documents », « Sources en ligne », 2017, p. 1-21, https://journals.openedition.org/tabularia/2927 ; id., « Écrire l’histoire des abbés du Mont Saint-Michel. 2. Robert de Torigni, ses outils, ses sources et sa méthode de travail », Tabularia « Documents », « Sources en ligne », 2018, p. 1-68, http://journals.openedition.org/tabularia/2973.

    24 R. Allen, « The Annals and History… », p. 30.

    25 P. Gallagher, The Monastery of Mortemer-en-Lyons in the Twelfth Century : its History and its Cartulary, thèse de doctorat en histoire sous la direction de J. A. Corbett, université de Notre Dame, 1970, p. 171. Voir aussi J. Bouvet, « Le récit de la fondation de Mortemer », Collectanea ordinis Cisterciensium reformatorum, t. XXII, 1960, p. 158, où « leo » est corrigé en « lex ». Au sujet de la chronique de Mortemer, voir la contribution d’Olivia Burgard dans le présent volume.

    26 Sur son abbatiat, voir P. Gallagher, The Monastery of Mortemer-en-Lyons…, p. 33-37.

    27 Sigeberti Gemblacensis chronica…, p. 292 ; M. Chazan, L’Empire et l’histoire universelle…, p. 326.

    28 B. Guenée, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier-Montaigne, 1980, p. 147.

    29 C. de La Roncière, « De la mémoire vécue à la tradition, perception et enregistrement du passé », in Temps, mémoire, tradition au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 1983, p. 279.

    30 Sur cet ajout, voir R. Allen, « The Annals and History… », p. 22.

    31 S. Mula, « Le Chronicon Clarevallense, la littérature exemplaire et l’ancienne bibliothèque de Clairvaux au XIIIe siècle », in Les cisterciens et la transmission des textes (XIIe-XVIIIe siècles), T. Falmagne, D. Stutzmann et A.-M. Turcan-Verkerk (dir.), Turnhout, Brepols, 2018, p. 37-52.

    32 Ce chiffre se fonde sur un recensement des notices « Activité littéraire » par A. Bondéelle-Souchier, Bibliothèques cisterciennes dans la France médiévale. Répertoire des abbayes d’hommes, Paris, Éditions du CNRS, 1991.

    33 Annales de Bonnevaux : Annales Bonavallenses, G. H. Pertz (éd.), in MGH SS, 26, p. 824. Chronique de Berdoues : Chronique tirée d’un ancien manuscrit de l’abbaye de Berdoüez au diocèse d’Auch, in C. de Vic et J. Vaissète, Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces justificatives, Paris, 1737, t. III, preuves, col. 112-114. Chronique de Clairmarais : Breve Chronicon Clarimarisci, in Thesaurus novus anecdotorum, t. III, col. 1385-1386. Continuations de la chronique de Sigebert de Gembloux à Vaucelles et Ourscamp : Sigeberti Gemblacensis chronica…, p. 459-460 (Continuatio Valcellensis) et p. 469-473 (Auctarium Ursicampinum).

    34 Dans les annales de Bonnevaux (1044-1180) : 1098 – fondation de Cîteaux ; 1101 – fondation de Chaalis ; 1125 – fondation du Tamié. Selon l’édition de Pertz, les notices de 1158 et de 1167 portent sur les abbés de Clairvaux (Clarevallis), Pierre et Hugues, autrement inconnus. Cependant, le nom de l’abbaye, très abîmé dans le manuscrit, n’est pas « Clarevallis », mais plutôt « Bonevall(is) ».

    Dans la chronique de Berdoues (1226-1285) : 1231 – mort de Folquet de Marseille, évêque de Toulouse, ancien moine cistercien ; 1263 – enterrement de Roger, comte de Foix, dans l’abbaye de Boulbonne ; 1272 – visite de Philippe, roi de France, à l’abbaye de Boulbonne ; 1285 – enterrement de Pierre III d’Aragon dans l’abbaye de Santes Creus (Espagne).

    Dans la brève chronique de Clairmarais (1098-1286) : 1098 – début de l’ordre cistercien ; 1114 – construction de Clairvaux ; 1148 – mort de saint Malachie à Clairvaux ; 1153 – mort de Bernard de Clairvaux ; 1174 – fondation de Ter Doest ; 1252 – mort de Nicolas, abbé des Dunes ; 1277 – mort d’Arnoul, abbé de Villers.

    35 Histoire cistercienne : 1115 – fondation de Clairvaux ; 1128 – fondation des Dunes ; 1131 – fondation d’Orval ; 1137 – entrée des Dunes et de Clairmarais dans l’ordre cistercien ; 1138 – élection de Robert de Bruges comme abbé des Dunes ; 1146 – rôle de Bernard de Clairvaux  dans l’élection d’Anselme, évêque de Tournai ; 1147 – fondation de Villers ; 1148 – fondation de Cambron, et transfert de l’abbaye d’Aulne à l’ordre cistercien ; 1153 – élection de Robert de Bruges comme abbé de Clairvaux, et vacance de quatre mois dans le siège abbatial des Dunes ; 1158 – mort de Robert de Bruges et élection de Fastrède comme abbé de Clairvaux ; 1161 – démission de Lambert, abbé de Cîteaux, et élection de Fastrède comme abbé de Cîteaux ; élection de Geoffroy d’Auxerre comme abbé de Clairvaux ; 1162 – chapitre général cistercien tenu dans une grange appartenant à l’abbaye de Foigny ; 1163 – mort de Fastrède, abbé de Cîteaux, et élection de Gilbert, abbé d’Ourscamp, comme abbé de Cîteaux.

    Histoire vaucellaise : 1131 – fondation de Vaucelles ; 1132 – transfert de la communauté à Vaucelles ; 1149 – consécration de l’église abbatiale ; 1151 – mort de l’abbé Raoul et élection de l’abbé Riquard.

    36 Sur les annales de la Normandie bénédictine, voir A. Alexander, Annalistic Writing… ; S. Lecouteux, Réseaux de confraternité et histoire des bibliothèques. L’exemple de l’abbaye bénédictine de la Trinité de Fécamp, thèse de doctorat en histoire sous la direction de C. Jacquemard et A.-M. Turcan-Verkerk, université de Caen Normandie, 2015, 2 vol.

    37 R. Allen, « The Annals and History… », p. 25-27. Sur la datation des annales de Saint-Évroult, voir Les annales de l’abbaye Saint-Pierre de Jumièges. Chronique universelle des origines au XIIIe siècle, J. Laporte (éd.), Rouen, Lecerf, 1954, p. 10 et p. 24, n. 14.

    38 R. Allen, « The Annals and History… », p. 67.

    39 Paris, BnF, ms. lat. 4863, fol. 98-99 ; Sigeberti Gemblacensis chronica…, p. 465-466 : « MCXXVII. Karolus comes Flandriaru(m) quorumdam procerum suorum proditione Brugis in ecclesia orans occisus est » ; « MCLXXIV. Obsessa est civitas Rothom(agensis) a rege Francor(um) Ludov(ico) et Henrico novo rege et comite Fla(n)drensi, qui omnes redierunt confusi » ; « MCLXXXIV. Obiit Crivelina uxor Godefridi de Strep(i) ». Il s’agit de Strépy-Bracquegnies (Hainaut, Belgique). Nous n’avons pas pu identifier ni Crivelina, ni Geoffroy, son mari, mais d’autres membres de la famille Strépy se trouvent dans plusieurs chartes en faveur de l’abbaye cistercienne d’Aulne, fille de Clairvaux ; L. Devillers, « Mémoire sur un cartulaire et sur les archives de l’abbaye d’Alne », Annales du Cercle archéologique de Mons, t. V, 1863, p. 195, 216, 231-234, 309, 312-313, 323, 329, 332, 376, 380 et 392.

    40 S. Hirsch, De vita e scriptis Sigiberti Monachi Gemblacensis : commentatio historico-litteraria, Berlin, Reimer, 1841, p. 369 ; M. Chazan, L’Empire et l’histoire universelle…, p. 356-357.

    41 Chronicon Rotomagense, P. Labbé (éd.), repris dans Recueil des historiens des Gaules et de France, Paris, Imprimerie nationale, 1822, t. XVIII, p. 357-362.

    42 Sur la diffusion de la chronique de Sigebert, voir M. Chazan, L’Empire et l’histoire universelle…, p. 314-331.

    43 R. Reich, « La diffusion… », p. 403-404.

    44 On ne possède aucun renseignement ou presque sur les bibliothèques d’Aunay, de Barbery (à l’exception d’un bestiaire perdu), de Beaubec (à l’exception de deux manuscrits subsistants), du Breuil-Benoît (à l’exception de quatre manuscrits subsistants), de L’Éstrée (à l’exception d’un manuscrit subsistant et de quelques mentions de manuscrits perdus), de Saint-André-en-Gouffern, de Torigny, du Valasse (à l’exception de deux manuscrits subsistants) et du Val-Richer (à l’exception d’un seul manuscrit subsistant) ; voir A. Bondéelle-Souchier, Bibliothèques cisterciennes…, p. 7, 12, 17, 52, 182, 274 et 297.

    45 Paris, BnF, ms. lat. 3922A, fol. 246. Sur ce catalogue, voir F. Dolbeau, « Trois catalogues de bibliothèques médiévales restitués à des abbayes cisterciennes : Cheminon, Haute-Fontaine, Mortemer », Revue d’histoire des textes, t. XVIII, 1988, p. 95-107.

    46 B. Meehan, « Durham Twelfth-Century Manuscripts in Cistercian Houses », in Anglo-Norman Durham, 1093-1193, D. W. Rollason, M. Harvey et M. Prestwich (dir.), Woodbridge, Boydell Press, 1994, p. 439-450.

    47 Le manuscrit Paris, BnF, ms. lat. 5232, qui contient la copie de l’Historia Brittonum, fait partie d’une famille de manuscrits de cet ouvrage qui comprend deux manuscrits provenant du Nord de l’Angleterre, dont l’un de Durham (Durham, Cathedral Library, ms. B.II.35, fol. 129v-136) ; l’autre est Londres, British Library, ms. Cotton Caligula A VIII, fol. 44-58v, qui provient du Nord de l’Angleterre. L’abbaye de Byland est à moins de 7 kilomètres à vol d’oiseau de celle de Rievaulx ; l’abbaye de Jervaulx est à moins de 20 kilomètres de celle de Fountains.

    48 M. Schmidt-Chazan, « La chronique de Sigebert de Gembloux : succès français d’une œuvre lotharingienne. À propos d’un exemplaire de l’édition princeps conservé à la bibliothèque municipale de Metz », Les cahiers lorrains, t. I, 1990, p. 16 et 20.

    49 Sur la Vita Karoli et sa diffusion, voir M. Tischler, Einharts Vita Karoli… La diffusion normande de la Vita Karoli est analysée, sans aucune mention des manuscrits cisterciens, dans R. McKitterick, « Postérité et transmission des œuvres historiographiques carolingiennes dans les manuscrits des mondes normands », in L’historiographie médiévale normande…, p. 27-28.

    50 Provenance mise en doute par A. Bondéelle-Souchier dans Bibliothèques cisterciennes…, p. 46 ; attribution reprise par M.-P. Laffitte dans « Inventaires de bibliothèques normandes : l’intérêt des listes tardives », Tabularia « Études », « Les bibliothèques médiévales de Normandie et des mondes normands : échanges et circulation », 2014, p. 144, https://journals.openedition.org/tabularia/2098.

    51 Provenance mise en doute par A. Bondéelle-Souchier dans Bibliothèques cisterciennes…, p. 117 ; attribution reprise par M.-P. Laffitte dans « Inventaires de bibliothèques… », p. 133.

    52 Il est possible que ce manuscrit ait servi de base à la copie du XVIe siècle effectuée par Jean Franchet pour Simon le Mutrel (aujourd’hui Paris, BnF, ms. lat. 5999), mal datée au XIIIe siècle par M.-P. Laffitte dans « Inventaires de bibliothèques… », p. 106.

    53 Selon M.-P. Laffitte, il s’agit de Paris, BnF, ms. lat. 6042 (M.-P. Laffitte, « Inventaires de bibliothèques… », p. 106), mais ce manuscrit provient du Mont Saint-Michel (Henry of Huntingdon, Historia Anglorum, D. Greenway (éd.), Oxford, Clarendon Press, 1996, p. cxxiii). Le manuscrit cité dans le catalogue de 1677 est peut-être Paris, BnF, ms. lat. 6043, qui date du XVIe siècle.

    54 Il s’agit peut-être de Paris, BnF, ms. lat. 51231 et 51232, copie sur papier du XVIe siècle. Ce manuscrit est daté à tort au XIIIe siècle par M.-P. Laffitte dans « Inventaires de bibliothèques… », p. 106.

    55 Provenance mise en doute par A. Bondéelle-Souchier dans Bibliothèques cisterciennes…, p. 164.

    56 Sur la provenance normande et cistercienne de ce manuscrit, voir M. Tischler, Einharts Vita Karoli. Studien zur Entstehung, überlieferung und Rezeption, Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 2001, t. II, p. 988-989.

    57 Provenance mise en doute par A. Bondéelle-Souchier dans Bibliothèques cisterciennes…, p. 282 ; attribution reprise par M.-P. Laffitte dans « Inventaires de bibliothèques… », p. 116.

    58 M. Tischler classe ces deux manuscrits parmi « Die ältere normannische Überlieferung » ; M. Tischler, Einharts Vita Karoli…, t. II, p. 963-994.

    59 Morimond : BnF, ms. lat. 15425, fol. 106v-113v (XIIe siècle) (sigla Tischler = Pa 22) ; Clairvaux : Troyes, bib. mun., ms. 294bis, fol. 120-128 (XIIe siècle) (sigla Tischler = Tr 2) ; Cîteaux : ms. perdu, d’après lequel est fait sigla Tischler Ox en 1206. Au XIVe siècle, l’abbaye de Pontigny a acquis un exemplaire du Xe siècle de la Vita Karoli provenant de l’abbaye de Saint-Germain d’Auxerre : Montpellier, bibliothèque interuniversitaire, ms. H 360, fol. 21v-46v (sigla Tischler = Mo 3).

    60 M. Chazan, L’Empire et l’histoire universelle…, p. 328 ; M. Schmidt-Chazan, « La chronique de Sigebert… », p. 17. L’abbaye de Savigny se trouve une quarantaine de kilomètres au sud-est de l’abbaye montoise, alors que celle du Valasse se situe une vingtaine de kilomètres au sud de l’abbaye de Fécamp.

    61 M. Tischler, Einharts Vita Karoli…, t. II, p. 1101.

    62 Robert de Torigni, Chronique (suivie de divers opuscules historiques de cet auteur), L. Delisle (éd.), Rouen, Le Brument, 1872, t. I, p. vii.

    63 The Chronography of Robert of Torigni, T. Bisson (éd.), Oxford, Oxford University Press, 2020, t. I, p. lx.

    64 Le manuscrit qui porte le sigla Pi* dans l’édition de Thomas Bisson fut copié autour de 1160. Sur Alexandre, moine de Clairvaux, ancien abbé de Grandselve (1149-1158) et futur abbé de Cîteaux (1168-1178), voir Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, A. Baudrillart, P. Richard, U. Rouziès et A. Vogt (éd.), Paris, Letouzey et Ané, 1914, t. II, col. 200-201.

    65 Selon sa vita, le bienheureux Hamon de Landécot fut le confesseur d’Henri II, et les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises ; voir E. Sauvage, « Vitae B. Petri Abrincensis et B. Hamonis monachorum coenobii Saviniacensis in Normannia », Analecta bollandiana, t. II, 1883, p. 534.

    66 J. J. G. Alexander, Norman Illumination at Mont St Michel, 966-1100, Oxford, Clarendon Press, 1970, p. 28.

    67 C. Rey, « Cartularisation et inventorisation : les registres de copies d’actes à Cîteaux (XIIe-XVe siècle) », in L’enquête en questions. De la réalité à la « vérité » dans les modes de gouvernement (Moyen Âge – Temps modernes), A. Mailloux et L. Verdon (dir.), Paris, CNRS Éditions, 2014, p. 141-146 ; N. Verpeaux, « Les cisterciens et la cartularisation au Moyen Âge. Les cartulaires des abbayes cisterciennes de Wallonie jusqu’au début du XVe siècle », Revue d’histoire ecclésiastique, t. CXIII, 2018, p. 576-610.

    68 Voir, par exemple, M. Chibnall, « Charter and Chronicle : the Use of Archive Sources by Norman Historians », in Church and Government in the Middle Ages. Essays Presented to C. R. Cheney on his Seventieth Birthday, C. N. L. Brooke et al. (dir.), Cambridge, Cambridge University Press, 1978, p. 1-17 ; L. Morelle, « La mise en “œuvre” des actes diplomatiques : l’auctoritas des chartes chez quelques historiographes monastiques des IXe-XIe siècles », in Auctor et auctoritas. Invention et conformisme dans l’écriture médiévale, M. Zimmermann (dir.), Paris, École des chartes, 2001, p. 73-96 ; N. Mazeure, « À la recherche d’une méthode : le rapport entre la valorisation des archives et la perception de l’écrit diplomatique dans la composition du cartulaire-chronique bertinien de Folcuin », Jaarboek voor middeleeuwse geschiedenis, t. XIV, 2011, p. 7-45.

    69 Maisons d’hommes : Beaubec (cartulaire-censier du XIVe-XVe siècle : Paris, BnF, ms. nouv. acq. lat. 1801) ; Bonport (cartulaire du XIVe siècle : Paris, BnF, ms. lat. 13906) ; Le Breuil-Benoît (cartulaires et fragments du XIIIe siècle : Évreux, arch. dép. Eure, H 1738 et 2 F 2148) ; L’Éstrée (cartulaire du XVe siècle : Évreux, arch. dép. Eure, H 319) ; Foucarmont (cartulaire du XIIIe siècle : Rouen, bib. mun., ms. 1224 [Y 13]) ; Mortemer (cartulaire du XIIe siècle : Paris, BnF, ms. lat. 18369) ; La Noë (cartulaires et fragments du XIIIe siècle : Évreux, arch. dép. Eure, H 705 et H 1749 ; Paris, BnF, ms. nouv. acq. lat. 1990) ; Saint-André-en-Gouffern (cartulaire du XIVe siècle : Caen, arch. dép. Calvados, H 6510) ; Savigny (cartulaires, copies du XIXe siècle : Paris, BnF, ms. nouv. acq. lat. 1022 et ms. nouv. acq. lat. 2500 ; Laval, arch. dép. Mayenne, ms. 35) ; La Trappe (cartulaire du XIIIe siècle : Paris, BnF, ms. lat. 11060) ; Le Valasse (cartulaire du XVIe siècle : Rouen, arch. dép. Seine-Maritime, 18 HP 28).

    Maisons de femmes : Bondeville (cartulaire du XIVe-XVe siècle : Rouen, arch. dép. Seine-Maritime, 52 H 15) ; Les Clairets (cartulaire du XVIIIe siècle : Paris, BnF, ms. lat. 17140) ; Le Trésor (cartulaire-censier du XVIIIe siècle : Évreux, arch. dép. Eure, H 1410).

    70 Sur les chartes savigniennes, voir R. Allen, « Les chartes originales de Savigny des origines jusqu’au XIIIe siècle (1112-1202) », in L’abbaye de Savigny (1112-2012). Un chef d’ordre anglo-normand, V. Gazeau et B. Galbrun (dir.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019, p. 55-82. Le chartrier de Saint-André-en-Gouffern, qui se trouve aux archives départementales du Calvados (H 6510-H 7015), n’a jamais été le sujet d’une étude approfondie.

    71 Sur les cartulaires du Moyen Âge, le texte de référence reste Les cartulaires : actes de la table ronde organisée par l’École nationale des chartes et le GDR 121 du CNRS, O. Guyotjeannin, L. Morelle et M. Parisse (dir.), Paris, École des chartes, 1993.

    72 P. Bertrand et X. Hélary, « Constructions de l’espace dans les cartulaires », in Construction de l’espace au Moyen Âge : pratiques et représentations, T. Lienhard et R. Le Jan (dir.), Paris, Publications de la Sorbonne, 2007, p. 195-196.

    73 Voir la contribution d’Olivia Burgard dans ce volume.

    74 T. Roche, « L’écrit cistercien en Normandie… », p. 62.

    75 « Illi laboraverunt, et qui in labores eorum introistis, accipite noticiam laborum et largitionum quibus domus vestra ad hujus temporis incrementa profecit » ; Chronicon Valassense, F. Somménil (éd.), Rouen, Lebrument-Fleury, 1868, p. 7. La traduction est celle de J. Le Maho, « Chronicon Valassense (Chronique du Valasse) », in Le Valasse, t. I, p. 14.

    76 Voir L. Cleaver, Illuminated History Books in the Anglo-Norman World, 1066-1272, Oxford, Oxford University Press, 2018, p. 114-155.

    77 Rouen, bib. mun., ms. 1224 [Y. 13], fol. 2.

    78 « Litterae unius coloris fiant, et non depictae » ; Narrative and Legislative Texts from Early Cîteaux, C. Waddell (éd. et trad.), Nuits-Saint-Georges, Abbaye de Cîteaux, 1999, p. 491.

    79 Prenons comme cas exemplaire le manuscrit communément nommé « La Bible de Foucarmont » (aujourd’hui : Neufchâtel-en-Bray, musée Mathon-Durand, inv. 68.22.1 à 68.22.5).

    80 Sur l’aspect dépouillé des chartes cisterciennes, voir L. Veyssière, « Recueil des chartes de l’abbaye de Clairvaux », École nationale des chartes, positions des thèses, 1998, p. 297.

    81 Rouen, bib. mun., ms. Leber 5636, no 4.

    82 D. Power, « Charters as Sources for Norman Customary Law : the Savigny Evidence (12th-13th Centuries) », in Paris 1259 : Studies in the History and Law of Continental and Insular Normandy, G. Dawes (dir.), St Peter Port, The Guernsey Bar, 2016, p. 281-308 ; id., « The Grants of Mary and Richard Bastard to the Abbey of Savigny : Inheritance, Kinship, Lordship in the Plantagenet Lands in the Mid-Twelfth Century », Cahier des Annales de Normandie, no 37, 2018, Sur les pas de Lanfranc, du Bec à Caen. Recueil d’études en hommage à Véronique Gazeau, P. Bauduin et al. (dir.), p. 355-365.

    83 R. Allen, « Life and Death in a Medieval Monastery : the Case of the Cistercian Abbey of Savigny (1112-c. 1250) », The Journal of Medieval Monastic Studies, t. VII, 2018, p. 98-106.

    84 M. Schmidt-Chazan, « La chronique de Sigebert… », p. 20-21.

    85 Sigeberti Gemblacensis chronica…, p. 463-464.

    86 F. Swietek et T. Deneen, « “Et inter abbates de majoribus unus” : the Abbot of Savigny in the Cistercian Constitution, 1147-1243 », in Truth as Gift : Studies in Medieval Cistercian History in Honor of John R. Sommerfeldt, M. Dutton, D. La Corte et P. Lockey (dir.), Kalamazoo (Mi), Cistercian Publications, 2004, p. 113-118.

    87 Sur les seize abbés mentionnés dans la courte histoire abbatiale, les annales savigniennes n’enregistrent le décès ou l’accession à l’abbatiat que de quatre d’entre eux : Vital, Geoffroy de Bayeux, Serlon de Vaubadon, et Guillaume de Toulouse ; R. Allen, « The Annals and History… », p. 56-57 et 59.

    88 À ce sujet, voir S. Lecouteux, « Écrire l’histoire des abbés du Mont Saint-Michel. 2. Robert de Torigny… », p. 28-42.

    89 F. Swietek et T. Deneen, « “Et inter abbates… », p. 117.

    90 B.-M. Tock, « Les cisterciens et l’écrit au XIIe siècle : considérations générales », in Les pratiques de l’écrit…, p. 16-17 ; Foulques de Cambrai, La fondation de l’abbaye de Vaucelles, B.-M. Tock (éd. et trad.), Paris, Les Belles Lettres, 2016, p. xxxvi-xxxvii.

    91 Sur le caractère hagiographique de ce texte, voir J. van Moolenbroek, Vital l’ermite, prédicateur itinérant, fondateur de l’abbaye normande de Savigny, Assen, Van Gorcum, 1990, p. 79.

    92 J. Bachelier, « Miracles et miraculés au milieu du XIIIe siècle d’après le Livre des saints de l’abbaye de Savigny », Revue de l’Avranchin et du pays de Granville, t. LXXXVIII, 2011, p. 21-59. Nous sommes en train de préparer une édition critique de ce texte.

    1 [annexe] A. Du Monstier, Neustria pia, seu de omnibus et singulis abbatiis, et prioratibus totius Normaniae, Rouen, Berthelin, 1663 ; Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa, Paris, Victor Palmé, 1865-1870, 16 t.

    2 [annexe] Voir également Gallia Christiana…, t. XI, col. 417.

    3 [annexe] Voir également Alençon, arch. dép. Orne, 31 J 43, p. 120.

    4 [annexe] Voir également Gallia Christiana…, t. XI, col. 547.

    5 [annexe] Voir également ibid., col. 744.

    6 [annexe] Voir également A. Du Monstier, Neustria pia…, p. 739.

    7 [annexe] Voir également ibid. : « Anno 1278, 17 calend. julii, obitt bonæ memoriæ D. Tomas de Alnou, quondam episcopus Sagiensis, qui habet sepulturam in majori ecclesia hujus cœnobii, videlicet ante majus altare, ad introitum chori. »

    Maîtriser le temps et façonner l’histoire

    X Facebook Email

    Maîtriser le temps et façonner l’histoire

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Maîtriser le temps et façonner l’histoire

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Allen, R. (2022). Écrire l’histoire dans la Normandie cistercienne (XIIe-XIIIe siècles) : un premier aperçu. In F. Paquet (éd.), Maîtriser le temps et façonner l’histoire (1‑). Presses universitaires de Caen. https://doi.org/10.4000/books.puc.30732
    Allen, Richard. « Écrire l’histoire dans la Normandie cistercienne (XIIe-XIIIe siècles) : un premier aperçu ». In Maîtriser le temps et façonner l’histoire, édité par Fabien Paquet. Caen: Presses universitaires de Caen, 2022. https://doi.org/10.4000/books.puc.30732.
    Allen, Richard. « Écrire l’histoire dans la Normandie cistercienne (XIIe-XIIIe siècles) : un premier aperçu ». Maîtriser le temps et façonner l’histoire, édité par Fabien Paquet, Presses universitaires de Caen, 2022, https://doi.org/10.4000/books.puc.30732.

    Référence numérique du livre

    Format

    Paquet, F. (éd.). (2022). Maîtriser le temps et façonner l’histoire (1‑). Presses universitaires de Caen. https://doi.org/10.4000/books.puc.30542
    Paquet, Fabien, éd. Maîtriser le temps et façonner l’histoire. Caen: Presses universitaires de Caen, 2022. https://doi.org/10.4000/books.puc.30542.
    Paquet, Fabien, éditeur. Maîtriser le temps et façonner l’histoire. Presses universitaires de Caen, 2022, https://doi.org/10.4000/books.puc.30542.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Caen

    Presses universitaires de Caen

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Facebook
    • LinkedIn
    • X
    • Flux RSS

    URL : https://www.puc-ed.fr

    Email : puc@unicaen.fr

    Adresse :

    Université de Caen Normandie

    Campus 1 – Bâtiment F - MRSH

    Esplanade de la Paix

    14032

    Caen

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement