Introduction
p. 25-31
Texte intégral
1L’histoire des sociétés humaines est jalonnée d’événements qui constituent autant de marqueurs de transformations et évolutions des mentalités. Historiens, sociologues, psychologues sociaux mais aussi ethnologues et anthropologues, dans leurs champs respectifs, ont voulu donner du sens à tous ces faits singuliers en les intégrant à des cadres théoriques susceptibles d’expliquer le fonctionnement des groupes sociaux et le comportement des individus qui les composent. D’apparence bien identifiés en catégories clairement dénommées, ces groupes n’en nécessitent pas moins une mise en question critique et une analyse approfondie des représentations qu’ils suscitent et des intérêts qui les animent1. Il en est ainsi de la plupart des actes sociaux signifiants notamment lorsqu’ils touchent à des argumentations relatives aux luttes sociales ou à des processus liés à l’exclusion. Cela revient à explorer l’histoire des conflits au regard d’idéologies dominantes volontiers affirmées comme un ordre établi2. Les mouvements de revendications égalitaires entre les individus en sont l’illustration même, particulièrement l’histoire de la transformation des rapports sociaux entre sexes3.
2De ce point de vue, l’accès des filles à l’enseignement secondaire puis aux diplômes universitaires les plus élevés constitue un bon analyseur de l’histoire de la marche des femmes vers la conquête des domaines essentiellement masculins. Selon l’heureuse formule de Juliette Rennes, c’est de l’histoire d’une transgression dont il s’agit4.
3L’une des premières à transgresser l’ordre masculin établi fut celle qui, en 1861, osa affronter un jury universitaire en vue d’obtenir le baccalauréat. La mémoire collective nationale a intégré le souvenir de la première femme bachelière comme un événement signifiant. Mais qui se souvient de celles qui furent les premières à se voir décerner le titre de docteur ès lettres ? Peu d’études y font référence, développant des thématiques plus générales. Elles se préoccupent peu de prosopographie5. Certes, elles ne furent pas nombreuses, ces femmes à obtenir le grade de docteur ès lettres de l’université de Paris6. L’une d’elles, cependant, se trouve totalement oubliée. Jamais il n’y est fait une quelconque mention, pas plus dans son département d’origine qu’à l’université de Caen où elle a fait ses premières études ! Elle est originaire de Saint-Lô, le chef-lieu du département de la Manche. Il est vrai que, disparue trop jeune, elle n’a laissé que peu de traces, hormis deux œuvres importantes publiées. Néanmoins, cet « oubli » n’est pas sans interroger.
4Pourtant, le parcours effectué par Madeleine Deries dans un espace universitaire et intellectuel peu enclin à accepter des femmes illustre bien cette longue et lente marche vers la conquête de l’égalité des sexes à prétendre aux statuts, rôles et places dont elles étaient traditionnellement exclues. La problématique n’est certes pas nouvelle. Elle a fait l’objet de nombreux travaux et publications depuis qu’Olympe de Gouges7, en 1791, en contrepoint de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen adoptée en 1789, énonça le principe premier de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Les mouvements féministes ont en effet très largement contribué à l’amélioration de la condition faite aux femmes. L’ouverture aux filles de l’enseignement secondaire puis supérieur a joué un rôle significatif dans cette évolution, ainsi que le souligne Hélène Charron8. Ces travaux à caractère scientifique comme l’analyse de la littérature qui, souvent, emprunte ses principaux thèmes dans les problématiques de société de l’époque9, constituent des grilles de lecture incontournables pour tenter de mieux appréhender le parcours de Madeleine Deries. Un regard actuel ne trouverait probablement rien à redire sinon que de s’étonner d’avoir à interroger ce qui apparaît bien normal. Ce serait méconnaître les débats de l’époque qu’éclairent les travaux d’historien(ne)s des femmes et du genre ou de sociologues : Françoise Mayeur10, Geneviève Fraisse11, Michelle Perrot12, Christine Bard13, Pierre Bourdieu14, Rebecca Rogers15, Isabelle Ernot16, Juliette Rennes17, Françoise Thébaud18, Pierre Moulinier19, Hélène Charron20.
5D’un côté, les féministes qui, se réclamant de valeurs égalitaires, veulent s’émanciper de leur nature et revendiquent l’accès aux institutions historiquement masculines. De l’autre, les représentants d’un ordre fondé sur la distinction de la nature qui veulent préserver le « prestige » de l’exclusivité masculine en déniant aux femmes la capacité y compris intellectuelle d’exercer les mêmes professions que les hommes. Ce sont avec de tels arguments que se justifient les discriminations. En s’aventurant sur des territoires masculins, Madeleine Deries répondait-elle à une revendication de statut en s’invitant au débat ou bien sa démarche était-elle dictée par des considérations plus personnelles de type affectif ou relationnel ? L’étude du cas de Madeleine Deries permettra peut-être d’apporter les réponses attendues21, à tout le moins le parcours de la jeune femme mérite d’être décrit.
6Elle demeure, à ce jour, la première jeune fille connue du département de la Manche à obtenir le grade de bachelier délivré par l’université de Caen22. C’était cinquante-cinq ans après Julie-Victoire Daubié. Proche des milieux saint-simoniens, militante féministe, écrivain, soutenue par l’impératrice Eugénie, le baccalauréat lui fut délivré le 16 août 1861 par l’université de Lyon. Une brèche était ouverte. D’autres, après elle, mais en nombre encore restreint, vont s’y engouffrer23.
7Le baccalauréat est une vieille institution qui fut longtemps réservée aux hommes24. Le baccalauréat ès lettres créé par Napoléon poursuit la tradition. Par décret impérial portant Organisation de l’université, publié au palais des Tuileries, le 17 mars 1808, l’Empereur décrète, article premier : « L’enseignement public, dans tout l’Empire, est confié à l’Université ». Prérogative universitaire, le baccalauréat est réservé à l’élite masculine et les femmes en sont tenues résolument à l’égard, moins, semble-t-il, par la volonté du législateur que par le poids des mentalités qu’il est peu aisé de changer25. L’enseignement secondaire pour les jeunes filles, créé en 1880, mettra plusieurs décennies à produire les effets escomptés26. Cela d’autant que la bachelière, longtemps, suscita la méfiance. Il n’est guère de romancier de l’époque qui ne s’en gausse jusqu’aux plus modestes de nos versificateurs provinciaux. Le poète Alphonse Quinette27, inspecteur de l’Enregistrement et des Domaines, originaire de Gavray (Manche), n’hésitait pas, encore en cette fin du XIXe siècle, dans un poème intitulé « Bachelière »28, à déconseiller de prendre pour épouse une femme savante, de surcroît instruite et diplômée : « Un bas-bleu n’est pas ce qu’il vous faut ». Elle avait son bachot ! Le conseil était clair :
Si jamais tu prends femme, ô jeune receveur,
À fille gente et simple accorde ta faveur
Et ne l’égare point sur une bachelière.
8Ce faisant, ces conseils d’un autre temps ne prolongeaient-ils pas L’École des femmes29, une comédie représentée pour la première fois le 26 décembre 1662, où Molière prête à Arnolphe des propos révélateurs d’une conception pour le moins peu encline à envisager la libération de la femme par l’accès au savoir ?
[…] En un mot, qu’elle soit d’une ignorance extrême ;
Et c’est assez pour elle, à vous en bien parler,
De savoir prier Dieu, m’aimer, coudre et filer.
9Par où surgissent de nouvelles interrogations auxquelles la description du parcours de Madeleine Deries se propose d’apporter quelques éléments de réponse. Quels ont bien pu être les ressorts de la motivation de la jeune Saint-Loise pour se présenter devant un jury de l’université de Caen en vue d’obtenir le baccalauréat ? Et comment y est-elle parvenue ? Madeleine Deries naît en 1895. Serait-elle une de ces Femmes nouvelles des frères Margueritte30 ou bien l’une de ces Cervelines ou Princesses de science mises en scène par Antoinette de Bergerin sous le pseudonyme de Colette Yver31 dans des romans très populaires qui véhiculent une image traditionnelle de la femme et font le procès de ces étudiantes qui, au nom de principes égalitaires, mettent à mal les fondements de la société bourgeoise32 ? Autrement dit, comment s’est construite chez elle cette prise de décision affirmée en 1916 de vouloir être – le terme est assumé – une « intellectuelle » ? L’éducation dans un milieu favorable d’une aisance confortable y est probablement pour beaucoup comme, très certainement, l’influence des relations sociales entretenues par la famille. Ce qui ne manquera pas d’avoir à interroger la place et le statut qui lui furent dévolus au sein de la famille, particulièrement par un père lui-même investi d’une fonction d’autorité à forte connotation intellectuelle.
10De personnalité affirmée, baccalauréat obtenu, la jeune fille33 poursuivit dans la voie qu’elle s’était tracée, d’abord à l’université de Caen puis à la Sorbonne jusqu’à l’obtention du grade le plus élevé. Si elle ne fut pas la première femme à obtenir un doctorat ès lettres délivré par l’université de Paris, elle fut, en revanche, la première à l’obtenir en soutenant ses deux thèses en français sur des thèmes expressément liés à l’histoire34. Elle fut la première docteure « ès histoire ».
11C’était en 1923. L’événement est salué partout comme l’aboutissement d’une longue démarche d’émancipation féminine. Les amis, la presse, la communauté tout entière ne ménagent pas leurs congratulations hautement méritées. Hélas, professeur à Roubaix, demeurant à Paris, Madeleine Deries n’allait pas survivre longtemps à l’événement. La maladie allait l’emporter brutalement le 24 janvier 1924, à l’aube de ses 29 ans. Sans descendance, ayant perdu sa mère, un père vieillissant, en cette époque de reconstruction de l’après-Première Guerre mondiale, la postérité était manifestement peu encline à retenir l’événement comme significatif et marquant, d’autant que la lutte pour l’émancipation était loin d’être gagnée, si tant est qu’elle le soit un jour.
12Madeleine Deries est une pionnière35. Elle représente, à nos yeux, cette longue revendication légitime d’égalité des sexes devant la connaissance. La jeune Saint-Loise, de ce point de vue, à la manière d’un guide de haute montagne, peut être considérée comme l’une des ouvreuses de voie du début du XXe siècle, bien que rien ne permette d’affirmer qu’elle ait été une militante de la cause féminine. Il n’est d’ailleurs pas certain qu’à Saint-Lô on ait clairement perçu la portée de l’événement. Certes, les félicitations ont afflué. Mais, le plus souvent, elles ont été adressées au père dont la fonction et la notoriété forçaient le respect. D’ailleurs, les travaux de Madeleine ont été parfois encore confondus avec ceux de son père. Voire, sans plus de considération, ont été attribués à ce dernier. D’autres, percevant tout de même qu’il puisse s’agir de personnes différentes, ne parviennent à savoir s’il convient de voir sous la signature de Madeleine la femme ou la fille du philosophe, pédagogue, historien, écrivain, humaniste que fut Léon Deries.
13À tout le moins, le parcours de Madeleine, exemplaire à plus d’un titre, méritait bien qu’on s’y attarde quelque peu. Pour ajouter à la pertinence de l’entreprise, la jeune femme, née en 1895, pleinement inscrite dans la vie locale saint-loise et caennaise du début du XXe siècle, va également vivre intensément les événements liés à la Grande Guerre avant de rejoindre Paris et sa prestigieuse université tout en éprouvant les heurs et malheurs de la vie conjugale et de la maternité. Parcours trop bref, certes, puisque l’étudiante n’eut guère l’opportunité de pouvoir exprimer la promesse de talents en matière de recherche historique attendus. Mais un parcours d’étudiante qui présente une certaine cohérence. Il n’a pas été « reconstruit » au soir d’une vie professionnelle, personnelle et intellectuelle remplie où la période des études n’est plus qu’un lointain souvenir. Dans le cas présent, il peut être étudié comme tel, avec les matériaux, certes lacunaires, mais authentiques et de première main. Il n’y a pas à interroger, comme le suggère Pierre Moulinier, la légitimité d’isoler dans l’existence d’un individu une tranche de vie particulière36.
14La figure de l’étudiante que révèlent ces documents ne semble pas remettre en cause l’ordre social et familial. Dans sa démarche, Madeleine défiait-t-elle l’homme dans ce qui apparaît traditionnellement comme un domaine masculin réservé ? Rien ne laisse vraiment transparaître une quelconque intention de vouloir changer l’ordre établi, ni d’ailleurs de vouloir casser les codes androcentriques analysés par Pierre Bourdieu37. Allait-elle être une de ces figures de la transgression décrites par Juliette Rennes38, allait-elle interpeller l’ordre universitaire et culturel en briguant des postures professionnelles jalousement protégées ? Sans doute ne le saura-t-on jamais. Allait-elle bousculer l’image tutélaire d’une figure paternelle toute-puissante ? Une approche psychologique de traits de personnalité découlant de l’analyse de certains documents pourrait livrer quelques pistes de compréhension. Finalement, ne voulait-elle pas simplement, comme le précise Michelle Perrot expliquant son propre parcours39, « accéder au monde des hommes, celui du savoir et celui du travail et de la profession » ? S’il en était ainsi, Madeleine Deries serait bien l’une de ces figures de la transgression.
15Puisse cette description d’un itinéraire si singulier d’une jeune femme investie dans l’appropriation du savoir et de la culture, accédant aux droits et aux mondes sociaux masculins, apporter quelques éléments de réponse. C’est, du moins, honorer la mémoire d’une pionnière oubliée.
Notes de bas de page
1 Voir L. Boltanski, Rendre la réalité inacceptable : à propos de « La production de l’idéologie dominante », Paris, Démopolis, 2008 ; De la critique : précis de sociologie de l’émancipation, Paris, Gallimard (NRF essais), 2009.
2 Voir P. Bourdieu, La domination masculine, Paris, Seuil (Liber), 1998.
3 Voir J. Rennes, Le mérite et la nature. Une controverse républicaine : l’accès des femmes aux professions de prestige, 1880-1940, Paris, Fayard (Espace du politique), 2007 ; H. Charron, Les formes de l’illégitimité intellectuelle : les femmes dans les sciences sociales françaises, 1890-1940, Paris, CNRS Éditions (Culture et société), 2013.
4 J. Rennes, Le mérite et la nature…, p. 7.
5 Le projet annoncé par F. Thébaud concernant une biographie de Marguerite Thibert entrerait dans ce cadre.
6 A. Guigue, La faculté des lettres de l’université de Paris depuis sa fondation (17 mars 1808) jusqu’au 1er janvier 1935, Paris, Alcan, 1935.
7 J. Siess, « Un discours politique au féminin. Le projet d’Olympe de Gouges », Mots. Les langages du politique, no 78 : Usages politiques du genre, 2005, p. 9-21.
8 H. Charron, Les formes de l’illégitimité intellectuelle…
9 C. Bard, « Femmes nouvelles 1900, entre mythe et réalité », in Hommes nouveaux et femmes nouvelles : de l’Antiquité au XXe siècle, B. Musset (dir.), Rennes, Presses universitaires de Rennes (Histoire), 2015, p. 179-194.
10 Voir F. Mayeur, L’enseignement secondaire des jeunes filles sous la Troisième République, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1977 ; L’éducation des filles en France au XIXe siècle, Paris, Hachette, 1979 ; Histoire générale de l’enseignement et de l’éducation, t. III : De la Révolution à l’École républicaine, Paris, Nouvelle librairie de France, 1981.
11 Voir G. Fraisse, Les femmes et leur histoire, Paris, Gallimard (Folio / histoire), 2010 [nouvelle éd.].
12 Voir M. Perrot, Les femmes ou les silences de l’histoire, Paris, Flammarion, 1998. M. Perrot a été l’une des premières, sur les conseils de M. Ozouf, à être informée du projet pour solliciter son avis. Sans ses encouragements enthousiastes à poursuivre, cet ouvrage n’aurait sans doute pas existé.
13 Voir C. Bard, Les filles de Marianne : histoire des féminismes (1914-1940), Paris, Fayard, 1995.
14 Voir P. Bourdieu, La domination masculine.
15 Voir R. Rogers, Les demoiselles de la Légion d’honneur : les maisons d’éducation de la Légion d’honneur au XIXe siècle, Paris, Plon, 1992 ; rééd. Paris, Perrin, 2005 ; R. Rogers et F. Thébaud, La fabrique des filles : l’éducation des filles de Jules Ferry à la pilule, Paris, Textuel, 2010.
16 Voir I. Ernot, Historiennes et enjeux de l’écriture de l’histoire des femmes (1791-1948), thèse de doctorat d’histoire, université Paris VII, 2004, 2 vol., 514 p. (dactyl.) ; « L’histoire des femmes et ses premières historiennes (XIXe-début XXe siècle) », Revue d’histoire des sciences humaines, vol. XVI, no 1, 2007, p. 165-174.
17 Voir J. Rennes, Le mérite et la nature…
18 Voir F. Thébaud, Écrire l’histoire des femmes et du genre, Lyon, ENS Éditions (Sociétés, espaces, temps), 2007, 2e éd. revue et augmentée.
19 Voir P. Moulinier, La naissance de l’étudiant moderne (XIXe siècle), Paris, Belin (Histoire de l’éducation), 2002.
20 Voir H. Charron, Les formes de l’illégitimité intellectuelle… Bien d’autres travaux pourraient figurer : C. Lécuyer, J.-F. Condette, A. Oberhuber, C. Charle, C. Baudelot, R. Establet, J.-N. Luc, C. da Silva, et bien d’autres… À défaut de pouvoir les évoquer dans leur exhaustivité, le lecteur est invité à se reporter à la bibliographie mentionnée en fin d’ouvrage.
21 Le cas de Madeleine Deries n’est pas évoqué dans le travail de H. Charron au chapitre des portraits des doctorats féminins.
22 Voir, au sein du présent ouvrage, le chap. IV « De l’école à l’université », paragr. « La bachelière ». Le premier diplôme de bachelier délivré par l’université de Caen à une femme fut en 1885.
23 « Il y a 99 ans une Vosgienne de 37 ans était la première bachelière de France », La Renaissance du Bessin, vendredi 15 juillet 1960. Voir G. Laporte, Julie-Victoire : le roman de Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France, Paris, ESKA, 2013, p. 119. Également A. Thiercé, « Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France. De la condition économique de la femme au XIXe siècle », Bulletin du centre Pierre-Léon d’histoire économique et sociale, no 2-3, 1993, p. 53-62.
24 Voir P. Marchand, Le baccalauréat, 1808-2008 : certification française ou pratique européenne ?, Lyon – Villeneuve-d’Ascq, Institut national de recherche pédagogique – Revue du Nord (Revue du Nord. Hors-série ; 24), 2010.
25 Voir P. Bourdieu, La domination masculine.
26 Voir F. Mayeur, L’éducation des filles en France…
27 Alphonse Quinette, inspecteur de l’Enregistrement et des Domaines, né à Gavray (Manche) le 1er décembre 1833, inhumé à Gavray le 22 avril 1906.
28 A. Quinette, Poésies, Paris, Plon-Nourrit, 1902. Vers dits en un banquet des fonctionnaires de l’Enregistrement et des Domaines, à l’hôtel Continental, Paris, le 14 mai 1893. Poésie signalée par G. de Gand. Qu’il en soit, ici, vivement remercié.
29 Molière, L’École des femmes, acte I, scène 1, v. 100-103, notice de G. Sablayrolles, Paris, Larousse (Classiques Larousse), 1959.
30 P. et V. Margueritte, Femmes nouvelles, Paris, Plon, 1899.
31 C. Yver, Les Cervelines, Paris, Juven, 1902 ; Princesses de science, Paris, Calmann-Lévy, 1907 ; Les Dames du Palais, Paris, Calmann-Lévy, 1910.
32 Le genre est si populaire, note A. Oberhuber, que nombre d’auteurs vont s’y engouffrer : Thérèse Bentzon, Roger Dombre (La Doctoresse, 1928 [1891]), Gabrielle Réval (La Bachelière, 1918), Colette et Noëlle Roger, par exemple : A. Oberhuber, « Cervelines ou Princesses de science ? Les entraves du savoir des jeunes héroïnes dans le roman de la Belle Époque », Romantisme, no 165, 2014, p. 55-64. Article aimablement communiqué par les Éditions Armand Colin.
33 Les expressions « jeune fille » ou « jeune femme » sont ici employées indépendamment des connotations de la plupart des romans précédemment évoqués où la « jeune fille » est âgée de 18 à 25-26 ans avant que le mariage ne la transforme en « jeune femme ».
34 A. Guigue, La faculté des lettres…
35 Le terme, dans cette introduction, est entendu au sens que lui confère J. Rennes. Cette dernière définit les figures de pionnières « comme premières femmes à s’aventurer sur des territoires historiquement réservés aux hommes ». Relevant du récit journalistique, Madeleine constitue un événement : elle est la première, en France, à obtenir, à la Sorbonne, un doctorat ès lettres en soutenant ses deux thèses en histoire. La pionnière est alors constituée en spectacle : J. Rennes, Le mérite et la nature…, p. 513.
36 P. Moulinier, La naissance de l’étudiant moderne…, p. 7.
37 P. Bourdieu, La domination masculine.
38 J. Rennes, Le mérite et la nature…
39 M. Perrot, Mon histoire des Femmes, Paris, Seuil (Points. Histoire), 2006, p. 11.
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