De la chasse à la protection, la place du papillon
dans la littérature de jeunesse (xixe-xxie siècle)
p. 83-99
Texte intégral
1Longtemps le filet à papillons a été l’un des accessoires incontournables de l’enfance et la poursuite à travers prés et champs de ces jolis insectes une activité innocente. De cela, la littérature porte trace, qui dès le xvie siècle nous rapporte par l’intermédiaire de Rabelais que le petit Gargantua, livré à lui-même, passait ses journées à bâiller aux mouches et à courir après les papillons1. Autre enfance, mais même distraction : cent-cinquante ans plus tard, c’était au tour de Charles Perrault de faire courir avec insouciance la plus célèbre héroïne de ses Contes derrière ces charmantes créatures. À l’opposé du méchant loup qui prenait la voie directe et s’empressait d’aller dévorer la malheureuse grand-mère par le plus court chemin, son Petit Chaperon rouge préférait quant à lui flâner par les clairières et par les bois, « s’amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons, et à faire des bouquets des petites fleurs qu’elle rencontrait2. » On connaît la suite de l’histoire… Modèle de la bagatelle et de l’activité inutile, du divertissement stérile et de la réjouissance gratuite, la poursuite du papillon apparaissait alors comme le propre de cet âge d’insouciance et de liberté qu’est l’enfance, dont elle était l’une des distractions favorites.
2Mais, s’il est difficile de savoir à partir de quand les enfants se sont mis à courir après ces insectes, il semble à peu près certain qu’ils ne l’ont jamais autant fait qu’au xixe siècle, époque au cours de laquelle la pratique de la chasse semble avoir été particulièrement répandue, comme en attestent nombre de peintures, de cartes postales ou de partitions l’évoquant. Le roman d’alors a lui aussi conservé la mémoire de cet enthousiasme. À lire les grandes œuvres de ce temps-là, on rencontre en effet régulièrement des allusions à ce goût des enfants pour la poursuite des papillons. C’est le cas notamment dans Le Rouge et le noir de Stendhal, dont le huitième chapitre, qui retrace les jours heureux passés par Julien au commencement de son préceptorat chez les Rênal, ménage une large place à cette activité :
Julien, de son côté, avait vécu en véritable enfant depuis son séjour à la campagne, aussi heureux de courir à la suite des papillons que ses élèves. Après tant de contrainte et de politique habile, seul, loin des regards des hommes, et, par instinct, ne craignant point Mme de Rênal, il se livrait au plaisir d’exister, si vif à cet âge, et au milieu des plus belles montagnes du monde3.
3Activité pleine d’insouciance et de joies simples, la chasse aux papillons ouvre une parenthèse enchantée dans l’existence jusque-là bien malheureuse du jeune homme. Délivrant pour un temps son esprit de ses vains soucis de gloire et d’ambition, elle le ramène à un rapport au monde plus authentique qui le voit redevenir l’enfant qu’il n’a secrètement pas tout à fait cessé d’être. Elle tend également à le rapprocher de la femme qu’il ambitionne de séduire, Mme de Rênal, qui, à courir après les papillons, recouvre, elle aussi, fraîcheur et candeur4. Mais si cette chasse occasionne un rapprochement des adultes en leur faisant oublier tout ce qui les sépare, elle comporte aussi une finalité éducative, puisqu’elle constitue pour les enfants Rênal une initiation aux sciences naturelles : les papillons sont renommés « lépidoptères » par leur précepteur un brin cuistre, on entreprend d’étudier leurs « mœurs singulières5 » à l’aide de l’Histoire naturelle des lépidoptères (1821) de Jean-Baptiste Godart, et pour finir « on les piqu[e] sans pitié avec des épingles dans un grand cadre de carton arrangé6. »
4Les enfants du maire de Verrières ne sont pas les seuls personnages stendhaliens à suivre l’engouement de leur époque pour les papillons et à tenter de s’en constituer une collection. La petite Léonor de la nouvelle « Une position sociale » les collectionne aussi et se montre ravie lorsque le héros de l’histoire lui rapporte « un énorme papillon de nuit qu’il avait eu le bonheur de trouver endormi dans la forêt7 ». De même, chez Flaubert, la Louise Roque de l’Éducation sentimentale (1869) trompe l’ennui d’une enfance livrée à elle-même dans sa maison de Nogent-sur-Seine en se lançant à la poursuite de ces insectes : « Elle vivait seule, dans son jardin, se balançait à l’escarpolette ; courait après les papillons, puis tout à coup s’arrêtait à contempler les cétoines s’abattant sur les rosiers8 ». Sauvageonne au cœur tendre, mais aux traits dépourvus de grâce, elle ne parviendra pas à séduire le héros Frédéric Moreau, qui ne partage pour quelque temps ses jeux que par désœuvrement. Dès lors, devenue un quasi-lieu commun de l’éducation des enfants, la chasse aux papillons ne pouvait pas être laissée de côté par le programme éducatif concocté par les deux héros d’une autre œuvre de Flaubert : Bouvard et Pécuchet. À défaut de lui avoir ménagé une place dans son Dictionnaire des idées reçues, l’écrivain l’intègre au magasin de clichés pédagogiques inefficaces imaginé par les deux professeurs improvisés. Soucieux d’initier leurs calamiteux protégés Victor et Victorine aux sciences naturelles tout en leur inculquant l’amour de la nature, les deux anciens commis les entraînent dans de vaines promenades scientifiques :
« Tu vois », disaient-ils en montrant un âne, un cheval, un bœuf, « les bêtes à quatre pieds, ce sont des quadrupèdes. Les oiseaux présentent des plumes, les reptiles des écailles, et les papillons appartiennent à la classe des insectes. » Ils avaient un filet pour en prendre ‒ et Pécuchet tenant la bestiole avec délicatesse, leur faisait observer les quatre ailes, les six pattes, les deux antennes et la trompe osseuse qui aspire le nectar des fleurs9.
5Obtus et rétifs à toute forme d’instruction, fût-ce la plus ludique et la plus concrète, les deux enfants ne bénéficieront guère de ces leçons quelque peu caricaturales et finiront par mal tourner, comme toutes les entreprises des deux bonshommes.
6Au-delà de ces quelques évocations romanesques, qui, dans l’esthétique du roman d’alors, ont valeur de petits faits vrais venant donner un peu d’épaisseur à ces silhouettes enfantines, on retrouverait également de manière récurrente le motif de la chasse aux papillons dans bien des œuvres autobiographiques de la première moitié du xxe siècle. Il n’y a pas en effet que des personnages de fiction à s’être laissé emporter par l’exaltation de la chasse et le frisson de la capture en leurs premières années : de Frederic Prokosch à Virginia Woolf, de Maurice Genevoix à André Breton, ou plus récemment à Patrick Drevet, on ne compte plus les écrivains en devenir qui l’ont pratiquée dans leurs jeunes années et parfois bien au-delà. Le plus connu d’entre eux, Vladimir Nabokov, y revient par exemple longuement dans son autobiographie Autres rivages10 qui ranime le souvenir de ses chasses enfantines dans le vaste parc de la demeure familiale. La Colette vieillissante qui écrit la préface de Splendeur des papillons11 se rappelle également une enfance bourguignonne passée à l’ombre de deux grands frères fort épris de cette activité et qui l’y initièrent un petit peu malgré eux. À ces évocations empreintes d’une certaine nostalgie, on pourrait ajouter les discrètes allusions de Marcel Pagnol dans La Gloire de mon père12, qui s’y livra un temps avant de l’abandonner pour une chasse plus adulte, celle des oiseaux et du petit gibier ; ainsi que les remarques du Sartre des Mots qui, privé de nature dans sa jeunesse, avait alors trouvé dans la compagnie des livres un excellent substitut à celle-ci13.
7Dans chacun de ces textes, la littérature est la trace d’un engouement, la preuve indirecte du caractère répandu d’une activité devenue indissociable de l’enfance. On aurait tort toutefois de penser que ce motif de la chasse aux papillons soit en ce temps-là demeuré cantonné aux productions pour adultes. Reflet des préoccupations et des goûts des enfants, la littérature de jeunesse lui a, elle aussi, fort logiquement ménagé une place dans ses productions aussi longtemps que la vogue en a duré. L’œuvre de la comtesse de Ségur pourrait en témoigner, qui l’évoque dans deux ses romans : Les Malheurs de Sophie et Les Vacances. On trouve en effet dans le premier une brève allusion à une chasse au cours de laquelle les deux petit héros, Paul et Sophie, attrapent, nous dit-on, une huitaine de papillons, qu’il s’agit ensuite d’installer convenablement : « Le reste de l’après-midi se passa à arranger la boîte, pour que les papillons fussent bien logés ; on leur mit de l’herbe, des fleurs, des gouttes d’eau sucrée, des fraises, des cerises14. » Les insectes attrapés ici ne sont pas mis à mort ; ils sont emportés à la fin du jour par le petit garçon, qui les ramène chez lui, et leur sort demeure en suspens. Dans le second ouvrage, en revanche, le caractère mortifère de la chasse apparaît plus nettement, même si la narration ne semble guère s’en émouvoir. L’intrigue en est fort simple. Réunie au château de Fleurville, une petite troupe d’enfants s’y retrouve avec joie pour passer des vacances champêtres. Au programme de l’été figurent toutes sortes d’activités agréables comme la pêche à la ligne, l’exploration des nids ou les parties de billes, et bien sûr l’incontournable chasse aux papillons, découverte avec enthousiasme l’été précédent. De toute la bande, c’est le jeune Jacques qui se montre le plus mordu : la narration nous apprend ainsi qu’« il voulait passer toute la journée avec Marguerite pour attraper des papillons et les piquer dans ses boîtes15 », n’hésitant pas ensuite à délaisser toute autre activité pour aller « arranger » les spécimens capturés. On le voit, la comtesse de Ségur ne fait pas mystère du sort malheureux qui attend tout papillon attrapé : après le temps joyeux de la chasse matinale vient le moment studieux de la préparation des prises, et avant cela celui de la mise à mort de l’insecte. C’est ce que rappelle le garçonnet d’une manière didactique à sa cousine Marguerite qui lui proposait d’aller jouer après le déjeuner : le début d’après-midi ne saurait être voué à cette activité frivole, car « c’est justement le temps qu’il [leur] faudra pour arranger [leurs] papillons, étendre leurs ailes, les piquer sur les planches de liège16. » Quant à la chasse proprement dite, elle est évoquée rapidement au chapitre suivant, qui voit les enfants gaiement courir à travers les prés pour se saisir des fascinants insectes, sans faire l’objet d’une description vraiment fouillée17. Comme si les plus belles chasses étaient finalement celles que l’on projette et que l’on rêve plutôt que celles que l’on fait réellement.
8Présentée dans les livres de la comtesse comme une activité joyeuse et excitante, au même titre que l’escalade d’un arbre, la cueillette des fleurs ou la découverte d’un potager, la chasse aux papillons s’inscrit sous sa plume dans un espace champêtre idéalisé et harmonieux. Elle relève d’une temporalité heureuse et oisive ‒ celle des vacances ‒, et participe dans le même temps d’un apprentissage ludique du monde et de la nature. Une telle vision est appelée à durer. À bien des égards, c’est elle que l’on retrouvera encore un siècle plus tard dans la série à succès des Martine. Publiée dans les décennies de l’après-guerre, celle-ci décline au fil des nombreux albums qu’elle comprend les « aventures » d’une petite fille, aventures qui le plus souvent se résument à la simple évocation d’une activité pratiquée par la jeune héroïne, qu’il s’agisse d’aller visiter une ferme ou un zoo, d’apprendre à monter à cheval ou de faire la cuisine. Dès le deuxième épisode de la série, Martine en voyage, le goût de la fillette pour les papillons transparaît dans le texte et son illustration : « Martine », nous dit-on, « ne sait ni lire, ni écrire, ni compter, mais elle joue à la balançoire et court après les papillons avec son amie Cacao18 » Au premier plan de l’illustration qui surplombe le texte, souriante dans sa petite robe bleue et ses jolis souliers vernis, la petite fille se penche vers un gros papillon de fantaisie butinant les fleurs du jardin et tente de l’attraper pendant que la poupée colorée qui lui tient lieu de meilleure amie se balance à l’arrière-plan. Le trait du dessin est encore simpliste ‒ il s’affinera et se précisera par la suite ‒, mais le cadre campagnard est planté : une nature aimable et sereine, pleine de fleurs éclatantes et d’animaux souriants, qui suggère une atmosphère de bonheur et de plaisir. Après cet épisode, il y aura encore Martine fait du camping (1960), qui verra la même petite fille, désormais en robe rouge, courir joyeusement parmi les champs de blé en compagnie de son épagneul pour tenter de saisir des papillons multicolores qui se dérobent, tandis qu’à l’arrière-plan, sur un grand fond de ciel d’été, se profile la silhouette rassurante et paisible d’un village vieille-France avec son clocher ; puis Martine embellit son jardin (1970), dans lequel une Martine songeuse, et graphiquement plus réaliste, se tient au milieu d’un jardin tout plein de fleurs et constate l’arrivée des premiers papillons printaniers ‒ une vanesse petite tortue et une piéride ‒ sous le regard joyeux de son chat et de son chien, qui folâtrent à ses côtés sur le gazon accueillant ; et enfin Martine chez tante Lucie (1977), où la petite fille, emmenée passer la journée en montagne par sa tante, gambade joyeusement parmi les alpages en compagnie d’un labrador à la mine réjouie, un filet à la main, avec lequel elle tente d’attraper de jolis papillons bleuâtres.
9Destinés à un public de petites filles, ces albums privilégient les images sur le texte, qui, à bien des égards, n’en est que le commentaire un brin redondant. Partant d’un univers familier aux enfants, ils en proposent une déclinaison idéalisée faite de rapports familiaux harmonieux et de joyeuse camaraderie avec les bêtes, de divertissements variés et d’expériences instructives. La chasse aux papillons y trouve logiquement sa place aux côtés d’autres activités comme la confection d’un herbier ou la pêche à la rainette. Que le lecteur d’alors grandisse un peu et il retrouverait un programme voisin dans les productions destinées aux huit-douze ans. Publiée à la même époque que les Martine, mais constituée pour sa part presque exclusivement de texte, la série des Vacances avec l’oncle Antoine d’Albert Jeannin propose en effet à son lecteur dans son premier tome, L’Étang des Raboulins (1967), de suivre un groupe de petits Parisiens venus passer leurs vacances estivales à la campagne pour s’y livrer à toutes sortes de distractions champêtres. Mais, si les expériences proposées sont nombreuses et variées, elles se font toujours dans la bonne humeur et pour le profit intellectuel des petits lecteurs. Car, qu’il s’agisse de se livrer à la pêche à la grenouille ou à l’observation des oiseaux, de parcourir les prés ou d’explorer les bords de l’eau, l’étude de la nature est chaque fois rendue abordable par la présence rassurante de l’oncle Antoine, qui peut se targuer d’avoir « voyagé sur toute la terre, chassé et pêché dans tous les pays » et dont on apprend que « les connaissances étaient sans limites19 ». Véritable encyclopédie vivante, il ne se contente pas de fournir le matériel nécessaire aux activités naturalistes du petit groupe, mais il les fait bénéficier également de sa précieuse connaissance du monde animal. Aussi le premier chapitre du livre, consacré à la chasse aux papillons, est-il surtout l’occasion, une fois rentrés à la maison, d’écouter les savants propos de l’oncle sur ces animaux qu’il connaît bien : anatomie et cycle de vie du lépidoptère, art de le mettre à mort une fois qu’on a réussi à le capturer, rien ne lui est inconnu, pas même le type de proies capturées par les enfants, qu’il est immédiatement capable d’identifier.
10Au-delà de toutes ces évocations romanesques ‒ auxquelles on pourrait encore ajouter celle d’Enid Blyton dans Le Club des cinq et les papillons20 ‒, qui tendent à présenter la chasse aux papillons comme un incontournable des distractions enfantines et comme une activité à laquelle il convient de se livrer, il existe à destination du lecteur curieux d’entomologie et désireux de se livrer à cette chasse un certain nombre d’ouvrages proposant les connaissances nécessaires pour s’y adonner d’une manière sérieuse : clés d’identification des espèces, indications sur les moments de la saison et les endroits où l’on peut les trouver, listes des plantes hôtes sur lesquelles se rencontrent tel ou tel type de chenilles, équipement nécessaire à emporter avec soi, et, pour finir, conseils pratiques sur la manière de mettre à mort les prises sans les abîmer. Régulièrement réédités tout au long du xixe siècle, de tels ouvrages peuvent toutefois sembler quelque peu arides, car, n’étant pas destinés à un jeune public, ils se contentent de proposer une information fiable et précise, et ne se soucient guère de parler à l’imaginaire.
11Il n’en va pas ainsi cependant de la Nouvelle chasse aux papillons d’A. Castillon, qui, elle, se destine précisément à un lectorat plus jeune, qu’elle entend initier et accompagner dans cette pratique21. Tout en étant solidement informé, l’ouvrage se montre en effet très plaisant à lire, faisant le choix d’une langue à la fois élégante et poétique, propre à célébrer la beauté des insectes et à magnifier les plaisirs des champs dont elle fait l’éloge. Prenant la forme d’un discours constamment adressé au lecteur, il entend le faire bénéficier de l’accompagnement d’un ami à la fois bienveillant et expérimenté :
[…] je viens vous proposer, moi, qui ai toujours tant aimé l’enfance, d’aller courir ensemble dans ces prés, sur ces coteaux tout roses de bruyères, par ces ravins, par ces sentiers perdus tout bordés de marguerites et de violettes, enfin, d’entreprendre avec vous cette chasse que j’ai toujours affectionnée : la chasse aux Papillons. Ainsi, mes jeunes amis, chaque matin, nous nous mettrons en route ; vous, avec vos filets, votre ardeur juvénile et votre gaieté d’enfant ; moi, avec ma vieille expérience dans la matière et mon désir incessant de vous voir heureux, en vous procurant cette jouissance de plus. Soyez sûrs alors que nous ne rentrerons jamais au logis sans y rapporter une ample provision d’or, de pourpre et d’azur, de contentement du cœur… et d’appétit22.
12Soucieux de varier les plaisirs, l’auteur mêle à son savoir scientifique un certain nombre de distractions littéraires destinées à interdire tout sentiment de lassitude chez son lecteur : il fait ainsi alterner les informations qu’il donne avec des extraits de poèmes traitant des papillons ou avec des récits mythologiques venant expliquer l’origine des noms de certains lépidoptères. Surtout, il fait le choix de la mise en récit de la connaissance entomologique. L’ouvrage prend en effet la forme d’une promenade fictive par les bois et les champs de l’auteur et de son lecteur qui les voit chasser de conserve telle ou telle espèce, en commençant bien évidemment par les plus spectaculaires. Il propose également la visite imaginaire de la collection du narrateur, visite qui lui permet, sous prétexte de rappeler les circonstances marquantes ayant présidé à telle ou telle capture, de varier les plaisirs en donnant à lire quelques anecdotes.
13À côté de cette chasse récréative et accessible, on rencontre dans certains ouvrages une chasse aux papillons d’un autre type, chasse non plus de la réalité quotidienne et des vagabondages dans les bois et les prés, mais livresque et nourrie d’imaginaires lointains ; chasse menée par des aventuriers et des naturalistes intrépides emportés par leur amour de la science ou leur goût du risque dans les jungles de l’autre bout du monde pour dénicher quelque spécimen inconnu. Lointainement inspirée par les récits d’exploration d’un Alexandre Humboldt ou d’un Alfred Wallace, elle constitue le prétexte narratif d’un ensemble de productions pour enfants d’un mérite variable, dont l’enjeu principal est de proposer, dans un cadre d’autant plus dépaysant qu’il est mal connu, un assortiment de dangers et de frissons. De cette littérature offrant à bon marché des sensations fortes à un lectorat tenu en haleine, Les Mots de Jean-Paul Sartre ont davantage préservé le souvenir que le catalogue des grandes bibliothèques. Évoquant avec humour ses toutes premières entreprises littéraires, l’écrivain souligne ce qu’elles devaient à ces textes tombés depuis lors dans l’oubli :
Je me fis donner un cahier, une bouteille d’encre violette, j’inscrivis sur la couverture : « Cahier de romans ». Le premier que je menai à bout, je l’intitulai : « Pour un papillon ». Un savant, sa fille, un jeune explorateur athlétique remontaient le cours de l’Amazone en quête d’un papillon précieux. L’argument, les personnages, le détail des aventures, le titre même, j’avais tout emprunté à un récit en images paru le trimestre précédent. Ce plagiat délibéré me délivrait de mes dernières inquiétudes : tout était forcément vrai puisque je n’inventais rien23.
14S’il n’a pas été possible, à ce jour, de retrouver l’histoire originelle ayant nourri les rêveries du jeune Sartre et suscité sa vocation de plagiaire précoce, on trouve encore quelques décennies plus tard des productions du même genre dans les fascicules destinés à la jeunesse. On pourrait voir dans Les Chasseurs de papillons de Gilles Hersay24 un bon exemple de cette infra littérature. L’histoire tourne autour de la figure du jeune Jean Périer, qui hérite un beau jour d’un oncle oublié ayant fait fortune en Amérique, à la seule condition toutefois qu’il lui ramène les trois spécimens de papillons manquant encore à sa collection : le « grand saturnidé » du Cameroun, le « Morphosis albertisi » des Indes et « l’ornithopteris Plato » du Timor. Désireux de saisir sa chance, le héros s’embarque immédiatement avec quelques compagnons bien choisis pour ces terres sauvages afin de mettre la main sur les précieux insectes, ce à quoi il parvient finalement non sans mal, après avoir échappé à des cannibales africains, des brahmines fanatiques et à un oncle mal intentionné et sans scrupule.
15Aussi bourrés de clichés qu’ils puissent sembler, ces récits d’aventures ne s’en inspirent pas moins quelquefois de figures réelles. C’est le cas de la courte biographie en bandes dessinées du célèbre chasseur et collectionneur Eugène Le Moult que propose le Journal de Tintin dans son numéro 396 du 24 mai 1956. Nourrie par les confidences de celui-ci, qui avait publié son autobiographie Mes Chasses aux papillons25 un an auparavant, la bande dessinée dresse le tableau d’une existence vouée à la collecte, à l’étude et au commerce des papillons, tout en insistant sur les aspects les plus aventureux d’un tel mode de vie : corps à corps dans la jungle avec le dangereux serpent trigonocéphale, attaque soudaine de jaguars affamés, trocs avec des indigènes menaçants et fréquentation quotidienne des plus dangereux forçats du bagne de Cayenne… Loin d’être une promenade de santé, la chasse aux papillons apparaît ainsi comme le domaine réservé d’aventuriers aux muscles déliés et aux nerfs d’acier. Conclusion à laquelle arrivent d’ailleurs les petits héros de l’Étang des Raboulins lorsqu’ils entendent les récits de leur oncle Antoine sur les chasseurs de papillons d’Amazonie : « Être chasseur de papillons ! Voilà un métier qui serait drôlement chic, s’exclamèrent avec ensemble tous les enfants enthousiasmés26. »
16Si de telles rêveries semblent appartenir désormais au passé, le goût des tueries animales ayant diminué au même rythme que les forêts tropicales ont vu régresser leur superficie, elles n’ont pas pour autant complètement disparu. Quelque part au plus profond de nous-mêmes demeure encore l’attrait des forêts vierges et la séduction des merveilles lointaines. De cela témoignerait le très beau Rival de Darwin. Alfred Wallace et la théorie de l’évolution de Christiane Dorion et Alfred Tennant27, qui retrace la vie aventureuse du co-inventeur de la théorie de l’évolution. L’ouvrage, qui associe à un texte sérieux une large illustration propre à nourrir la rêverie et l’imaginaire ‒ cartes de voyage, planches naturalistes et paysages grandioses ‒, constitue un hymne enthousiasmant à la science et à l’aventure. Et cela d’autant plus que, mettant l’accent sur l’activité scientifique de Wallace, il fait le choix de passer sous silence le caractère destructeur des activités de l’explorateur, caractère rappelé par Romain Bertrand dans les pages qu’il consacre au savant britannique dans son bel essai Le Détail du monde28. Une telle omission ne doit rien au hasard. Avec le tournant écologique de la deuxième partie du xxe siècle, les mises à mort à grande échelle qui semblaient acceptables aux époques précédentes ont cessé peu à peu de l’être. Sensibilisés à la destruction des habitats, hantés par la perspective d’une extinction majeure des espèces, nous avons cessé de voir la nature comme une ressource inépuisable à même de se renouveler cycliquement, quelle que soit l’ampleur de nos prélèvements et de nos ravages. Aussi était-il inévitable que le regard porté par la société sur la chasse aux papillons en vienne lui aussi à changer. Du temps où ils revisitaient chaque année nos jardins et annonçaient le retour des beaux jours, il pouvait sembler loisible, quoiqu’un peu cruel, de les attraper pour les tuer, mais avec le recul massif des effectifs, la capture et la mise à mort des papillons apparaît désormais comme un acte dénaturé commis à l’encontre d’une petite bête aussi innocente que charmante et comme un crime écologique susceptible de hâter la disparition d’espèces en déclin.
17Cette hostilité nouvelle à la chasse aux papillons qu’un spécialiste comme Peter Marren ferait remonter aux années 196029, on l’observe aisément dans le domaine de la littérature de jeunesse. Là où les auteurs du xixe siècle voyaient en elle une activité saine et utile pour le développement physique et intellectuel de l’enfant, ceux d’aujourd’hui ne discernent plus qu’une pratique inutile et foncièrement immorale. Dès les années 1980, l’excellent De la chenille au papillon de Paul Whalley incitait ainsi son lecteur à se détourner de la chasse pour lui préférer l’observation et l’élevage. Mentionnant que « les collections de papillons étaient, au siècle dernier, un loisir très répandu30 » et que « dans les années 1800, on considérait la collecte des insectes comme un loisir innocent31 », l’ouvrage suggérait de la sorte qu’une telle pratique relevait du passé et n’avait plus lieu d’être de nos jours. À le lire, en effet, on comprenait bien qu’il n’était plus guère de raison de maltraiter les papillons pour les étudier : il suffisait d’avoir un carnet pour noter leurs habitudes et leur mœurs et d’avoir un appareil photo pour immortaliser leur beauté. Et si l’auteur présentait le matériel nécessaire à la capture de l’animal, à commencer par le filet, dont il expliquait en détail le maniement, il n’enseignait pas en revanche les techniques de sa mise à mort ‒ pression sur le thorax de l’animal, utilisation de cyanure ou d’éther ‒, comme pouvaient encore le faire les livres des décennies précédentes ; et il s’empressait en outre de rappeler que toute capture ne devait être que temporaire et qu’il était important de relâcher rapidement l’animal attrapé. Destiné à un public plus jeune, celui des 3 à 6 ans, l’ouvrage Le Papillon proposé par la collection Découvertes Gallimard-Jeunesse partage ce regard désapprobateur à l’égard de la chasse. Mêlant à des activités d’éveil une initiation scientifique sur le cycle de vie du papillon et l’origine de ses jolies couleurs, il se conclut en effet par l’avertissement suivant écrit en gros caractères : « Il ne faut pas chasser les papillons32 » ; avertissement qu’il nuance ensuite par la formule suivante écrite en caractères plus petits : « Tu peux les observer dans la nature, ou les capturer pour quelques instants dans un filet et les relâcher ensuite. »
18L’hostilité et la désapprobation qui s’expriment dans les ouvrages de vulgarisation d’aujourd’hui, on la retrouve dans le domaine de la fiction, comme l’illustre bien Le Chasseur de papillons de Benard Villiot et Cidolie Day33. Opposant à la figure charmante de Miss Kabuki celle du sinistre M. Mirliton, qui traque les lépidoptères et les tue pour compléter sa collection et les mettre en vente dans sa boutique, l’histoire retrace les tentatives successives de son héroïne pour mettre un terme aux agissements du méchant chasseur dont la conduite menace dangereusement les insectes de disparition. Le lecteur la voit donc d’abord tenter de sensibiliser l’inconscient aux risques que sa conduite fait peser sur les papillons qu’il prétend aimer ; puis, devant l’échec de cette stratégie, il la suit dans son entreprise de mobilisation de la presse et de l’opinion pour faire voter des lois protégeant les lépidoptères. La démarche échouant de nouveau, l’histoire trouve son dénouement dans une ruse de l’astucieuse jeune fille, qui, bien décidée à « donner une leçon à l’odieux chasseur de papillons34 », se rend dans sa boutique parée de ses plus beaux atours pour le séduire et, y étant aisément parvenue, lui affirme qu’elle ne donnera son cœur qu’à l’homme capable de lui rapporter la dépouille du « papillon des courants d’air ». Résolu à conquérir l’intraitable jeune fille et à trouver cette bête imaginaire, le naïf chasseur en vient donc à fermer boutique et à partir à la recherche de l’animal, après lequel il court vainement depuis tout ce temps-là sans plus faire aucun mal aux papillons. Joliment dessiné, l’album plonge son lecteur dans un univers onirique, où se mêlent esthétique kawaï et réinterprétation des ouvrages naturalistes du xixe siècle, auxquels certaines illustrations empruntent clairement. Il oppose par un code couleur très clair le bon comportement de la jeune fille, qui se contente d’observer les papillons qu’elle aime et de s’inspirer de leur beauté pour créer des bijoux, à celui du chasseur, qui les attrape et les met à mort pour satisfaire son orgueil et sa convoitise. Opposition des pages à dominantes de rose ou de gris que vient redoubler le texte lui-même, qui distingue la « noble façon d’aimer les papillons35 » de Miss Kabuki, laquelle se borne à épingler des bijoux en forme de papillon sur ses vêtements, de la « curieuse façon d’aimer les papillons36 » de M. Mirliton, qui les endort avec de l’éther pour ensuite les épingler cruellement dans des vitrines de verre. Égoïste et irresponsable, ce dernier fait clairement figure de méchant de l’histoire qu’il faut à tout prix empêcher de nuire.
19Une telle vision négative de la chasse se retrouverait ailleurs. Si la leçon est plus subtilement amenée dans Le Papillon du cœur de Sophie Guiberteau et Lee Jin-Kyoung37, le sens général du propos y reste en effet le même. L’histoire se passe dans le royaume d’une lointaine presqu’île d’Asie, dont le couple royal adore les papillons. Le roi les chasse pour pouvoir ensuite les offrir à sa femme, qui en fait collection. Un beau jour toutefois, à la suite d’un rêve qui l’a bouleversée, la souveraine demande à son royal époux d’arrêter ses chasses. Celui-ci refuse dans un premier temps de mettre un terme à sa passion et la mésentente s’installe au sein du couple jusque-là profondément uni, ce qui a pour conséquence de faire dépérir leur royaume. Tout finit cependant par s’arranger quand le monarque fait la rencontre au cours d’une de ses chasses d’un papillon merveilleux qui le convainc de renoncer à son tour à sa cruelle passion. Depuis ce temps-là, les papillons sont protégés dans le royaume et remplissent les jardins de leur beauté. Dessiné à la manière des estampes chinoises, avec des lavis bleutés ou verdâtres et des traits noirs, l’album met en scène un cheminement vers la compassion. Il illustre un renoncement à la convoitise et à l’envie de posséder pour leur préférer la jouissance d’une beauté vivante et laissée en liberté.
20Moins joli et moins poétique, avec ses silhouettes stylisées et très colorées, La Chasse aux papillons de Jorgelina Militon donne à lire un parcours similaire chez deux jeunes enfants métissés. Les petits Lili et Koko décident un matin de s’amuser à chasser les papillons. Ils croisent tour à tour en chemin une coccinelle, une araignée et une libellule, avant d’arriver aux fleurs sur lesquelles se trouvent les objets de leur convoitise. Toutefois, au moment de les attraper, un remords les saisit à l’idée de faire du mal à ces pauvres bêtes. Le visage empli de tristesse, la petite Lili dit à son frère : « ça me fait de la peine d’attraper des papillons38 », et celui-ci se montre d’accord avec elle. Ils décident alors de laisser tranquilles ces insectes et de partir à la plage pour s’y livrer à la pêche aux crabes, qui, elle, ne semble pas leur poser de problème moral.
21Mortifère et cruelle, la chasse aux papillons tend donc à disparaître des productions enfantines, sauf à être présentée sous un jour ludique et déréalisé, comme c’est encore parfois le cas dans certains livres destinés aux tout-petits. La Chasse aux papillons de Delphine Chedru39 relève de cette catégorie. Dans ce livre d’éveil aux dessins stylisés, un héros renard se lance ainsi à la poursuite d’un papillon insaisissable. Le jeune lecteur le suit dans son entreprise et doit regarder derrière toute une série de caches pour voir si le papillon facétieux ne serait pas dissimulé dessous. Le motif de la chasse aux papillons fait donc ici figure de prétexte et de point de départ à une activité d’éveil du jeune lecteur sans pour autant constituer une incitation à s’y livrer dans la vraie vie. Mettant aux prises deux animaux mignons, le renard chasseur et sa proie ailée, l’album n’invite aucunement à une prédation véritable ni à une quelconque forme de collectionnisme, mais prend plutôt la forme d’une sympathique partie de cache-cache sans conséquences. Il en va de même, dans le volume des aventures de Monsieur Lapin consacré par Loïc Dauvillier et Baptiste Amsallem40 à la même activité. La chasse aux papillons y apparaît là encore sous une forme déréalisée, les deux auteurs ayant pris le parti de proposer un graphisme très stylisé et de mettre l’accent sur l’humour. Prenant la forme d’un ensemble de vignettes dépourvues de texte, l’histoire retrace surtout la succession de maladresses et de catastrophes provoquées par un lapin chasseur qui ne cesse de trébucher dans ses courses, assomme à plusieurs reprises son entourage avec son filet et, pour finir, en vient à malencontreusement casser son instrument. Si la chasse se révèle toutefois fructueuse, le chasseur maladroit réussissant miraculeusement in fine à attraper l’animal grâce à un assortiment improbable de fils tendus entre ses grandes oreilles, celle-ci ne débouche pas pour autant sur une mise à mort, car, après avoir observé de plus près l’animal capturé, le brave lapin le libère sans tarder, ayant conscience sans doute qu’en matière de chasse, c’est la poursuite qui compte bien plutôt que la prise, et qu’il n’est plus temps désormais de tuer les papillons.
22À l’heure de conclure cette étude, où l’on a tenté de retracer l’évolution du regard porté par les auteurs de jeunesse sur la chasse aux papillons lors des deux derniers siècles, il convient de s’interroger sur l’avenir d’une pratique qui apparaît bien peu en phase avec les sensibilités contemporaines. Car, si cette activité fait encore figure de tentation bien compréhensible pour les enfants, aussi bien par la beauté des proies qu’elle se donne ‒ comment résister à l’attrait d’aussi jolies couleurs ? ‒ que par la promesse de jeu qu’elle suggère ‒ ah le plaisir de courir avec son filet à travers les champs pour y exercer son adresse et y déployer sa maîtrise ! ‒, elle ne nous semble à présent plus conciliable avec la bonté que nous avons tendance à prêter aux enfants, tout en contrevenant aux valeurs écologiques dont nous voudrions être les porteurs. Loin d’être encore cet éveil à la science et à l’amour de la nature qu’elle fut pour les générations passées, la chasse nous semble désormais relever d’un régime blâmable d’assèchement du cœur et d’appropriation malsaine du monde. Vision que l’on a eu l’occasion de rencontrer abondamment dans les nombreux ouvrages passés en revue pour la préparation de cette étude.
23La chasse aux papillons est-elle pour autant vouée à disparaître ? Rien n’est sans doute moins sûr. Si l’on peut penser que la pratique de la collection n’a plus guère sa place dans un monde où s’accroissent les menaces qui pèsent sur la biodiversité et où aussi, de façon plus encourageante, il est plus facile désormais de disposer chez soi de substituts à l’animal naturalisé, à commencer par les images des livres ; il est permis de croire qu’il se trouvera toujours des enfants pour courir après ces créatures enivrantes dans l’espoir de les saisir un instant, fût-ce pour les libérer presque aussitôt après. C’est en tout cas, on l’a vu, une des voies proposées par nos auteurs. Une autre serait de lui substituer un nouveau rapport à l’animal, fait d’observation respectueuse et de coexistence en bonne intelligence. Se faire acteur de la survie de ces petits êtres qui nous fascinent, favoriser et pérenniser leur implantation en leur organisant des espaces accueillants ‒ jardins sans pesticides et terrasses garnies de plantes nourricières ‒, telle est vraisemblablement la forme qu’est appelé à prendre à l’avenir l’amour des papillons. Et tel est aussi le programme que la littérature enfantine commence à appeler de ses vœux, comme l’illustre le joli My Butterfly bouquet de Nicola Davies et Hannah Peck41, qui raconte comment une petite fille récemment sortie de l’hôpital retrouve le goût à la vie grâce aux papillons qu’elle a réussi à attirer dans son jardin spécialement aménagé pour leur plaire.
Notes de bas de page
1 « [Il] couroit voulentiers après les parpaillons, desquelz son père tenoit l’empire », François Rabelais, Gargantua, dans Œuvres complètes, éd. Mireille Huchon, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1994, p. 34.
2 Charles Perrault, Contes, Paris, Flammarion, « Étonnants classiques », 2007, p. 48.
3 Stendhal, Le Rouge et le noir, dans Œuvres romanesques complètes, éd. Yves Ansel et Philippe Berthier, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2005, t. I, p. 393.
4 « Elle passait ses journées à courir avec ses enfants dans le verger, et à faire la chasse aux papillons. On avait construit de grands capuchons de gaze claire, avec lesquels on prenait les pauvres lépidoptères », ibid., p. 393.
5 Ibid., p. 393.
6 Ibid..
7 Stendhal, Une position sociale, dans Œuvres romanesques complètes, op. cit., t. II, p. 66.
8 Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale, Paris, Le livre de poche, 2002, p. 169.
9 Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Paris, Gallimard, « Folio », p. 384.
10 Vladimir Nabokov, Autres rivages, souvenirs, Yvonne Davet (trad.), Paris, Gallimard, « Du monde entier », 1961 [Speak Memory, 1951]
11 Colette, Splendeur des papillons, Paris, Plon, 1951.
12 « Il y eut la capture des papillons, des sphinx à deux queues et aux grandes ailes blanches bordées de bleu, qui laissaient sur mes doigts une poudre d’argent », Marcel Pagnol, La Gloire de mon père, dans Œuvres complètes, Paris, Bernard de Fallois, 1995, t. III, p. 77 [1957].
13 « Mais le Grand Larousse me tenait lieu de tout : j’en prenais un tome au hasard, derrière le bureau, sur l’avant dernier rayon, […] je le déposais péniblement sur le sous-main de mon grand-père, je l’ouvrais, j’y dénichais les vrais oiseaux, j’y faisais la chasse aux vrais papillons posés sur de vraies fleurs », Jean-Paul Sartre, Les Mots, Paris, Gallimard, « Folio », 1972, p. 43 [1963].
14 Comtesse de Ségur, Les Malheurs de Sophie, Paris, Hachette, 1884, p. 118 [1858].
15 Comtesse de Ségur, Les Vacances, Paris, Hachette, 1869, p. 10 [1859].
16 Ibid., p. 10.
17 Ibid., p. 26.
18 Gilbert Delahaye et Marcel Marlier, Martine en voyage, Paris, Casterman, 1954, p. 1.
19 Albert Jeannin, En Vacances avec l’oncle Antoine. L’Étang des Raboulins, Paris-Genève, La Palatine, 1967, p. 11.
20 Enid Blyton, Le Club des cinq et les papillons, Paris, Hachette, « La Bibliothèque rose », 1957, 158 p.
21 On pourrait citer pour le monde anglophone un ouvrage similaire, celui d’Helen Stevens Conant, The Butterfly hunters, Boston, 1868, 168 p. Disponible sur google books.
22 A. Castillon, Nouvelle chasse aux papillons, Paris, Librairie de A. Courcier, 1858, p. 1-2. Disponible sur Gallica.
23 Sartre, Les mots, op. cit., p. 117-119.
24 Gilles Hersay, Les Chasseurs de papillons, Paris, F. Rouff éditeur, 1937, 32 p.
25 Eugène Le Moult, Mes Chasses aux papillons, Paris, P. Horay, 1955, 355 p. Disponible sur Gallica.
26 Albert Jeannin, op. cit., p. 21.
27 Christiane Dorion et Alfred Tennant, Le Rival de Darwin. Alfred Wallace et la théorie de l’évolution, Paris, Delachaux et Niestlé, 2020, 64 p.
28 Romain Bertrand, Le Détail du monde. L’art perdu de la description de la nature, Paris, Édition du Seuil, 2019, 288 p.
29 Peter Marren, Rainbow dust. Three centuries of butterfly delight, University of Chicago Press, 2016, p. 65.
30 Paul Whalley, De la chenille au papillon, Paris, Gallimard, 1989, p. 60.
31 Ibid., p. 61.
32 Claude Delafosse et Héliadore, Le Papillon, Paris, Gallimard, « Mes Premières découvertes », 2012, p. 23.
33 Bernard Villiot et Cidolie Day, Le Chasseur de papillons, Paris, Éditions du Toucan, 2008, 44 p.
34 Ibid., p. 33.
35 Ibid., p. 4.
36 Ibid., p. 15.
37 Sophie Guiberteau et Lee Jin-Kyoung, Le Papillon du cœur, Paris, Flammarion, 2010, 34 p.
38 Jorgelina Militon, La Chasse aux papillons, Saint-Denis de la Réunion, Orphie, 2011, p. 16.
39 Delphine Chedru, La Chasse aux papillons, Paris, Hélium/Actes Sud, 2012, 12 p.
40 Loïc Dauvillier et Baptiste Amsallem, Monsieur Lapin, Paris, Des ronds dans l’O, 2013, 44 p.
41 Nicola Davies et Hannah Peck, My Butterfly bouquet, Londres, Wren and Rook, 2020, 32 p.
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