Avant-propos
p. 13-16
Texte intégral
1Le présent ouvrage dédié aux enjeux de la question patrimoniale en architecture réunit une partie des communications délivrées lors de la journée d’étude « Le Corbusier : figure patrimoniale ? », le 21 novembre 2014 à l’espace Georges-Conchon de Clermont-Ferrand. Organisée par les éditrices de ce volume, cette manifestation scientifique s’inscrit dans une réflexion collective entamée dans le cadre d’un rapprochement entre l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand (Master METAPHAUR) et l’Université Clermont Auvergne (CHEC, Centre d’Histoire « Espaces et Cultures », EA 1001).
2Au sein de l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand, le Master METAPHAUR, dont les recherches sont portées par Mathilde Lavenu et Gwenn Gayet-Kerguiduff, regroupe différents profils d’enseignants-chercheurs : architectes, architectes du patrimoine et historiens de l’art. MEmoire et Techniques de l’Architecture et du Patrimoine HAbité, Urbain et Rural, aborde les questions relatives au projet d’architecture et à sa relation au déjà-là. Le contexte, qu’il soit bâti, urbain ou paysagé, constitue le socle de la réflexion et devient, après évaluation patrimoniale, le substrat des projets. Le patrimoine, la mémoire et l’héritage sont dès lors convoqués pour fabriquer le projet d’architecture dans toutes ses dimensions, tant conceptuelles que constructives.
3Quant à l’axe 2 « Processus des créations, usages et langages des arts » du CHEC, il regroupe des historiens, historiens de l’art et archéologues qui dans le cadre du nouveau quinquennal (2017-2022), dirigé par Marianne Jakobi et Ludovic Viallet, mettent l’accent sur l’histoire des pratiques et productions culturelles et artistiques et une véritable recherche de transdisciplinarité. Les travaux des enseignants-chercheurs associés à cet axe qui couvrent l’ensemble de la chronologie, depuis l’Histoire de l’Antiquité, avec toutefois un accent marqué sur les périodes moderne et contemporaine insistent sur les hommes qui produisent autant que sur les œuvres, ouvrent sur une sociologie du processus artistique, et articulent l’histoire, les théories et les pratiques des arts.
4Premier résultat de ce rapprochement entre ces deux institutions, cette journée d’étude « Le Corbusier : figure patrimoniale ? » avait été structurée autour de trois sessions afin de proposer à partir d’éclairages thématiques, des points de vue différenciés sur la dimension patrimoniale de l’architecture de Le Corbusier. Une première approche avait confronté les notions de patrimoine à l’œuvre architecturale construite de Le Corbusier ; une seconde avait traité la question de la matière et de sa restauration et notamment, la facture du béton, la question de l’habité et les regards complémentaires des autres disciplines. La dernière session relevait de la pratique des lieux au quotidien, ainsi que de leur perception par les usagers. Cette journée d’étude s’était clôturée par une soirée, organisée en lien avec l’association Architoile et en partenariat avec la Maison de l’architecture d’Auvergne, présentant trois projections remettant en abyme – par le média film – les échanges et thématiques de la journée. Le poème électronique, Ma cité au musée ainsi que Le Corbusier : l’architecte du bonheur furent les trois films présentés sur l’œuvre de Le Corbusier.
5Aux textes des communications faites à Clermont-Ferrand est joint un article de Stéphanie Jamet, « Singspiel d’Ulla von Brandenburg, une interprétation habitée de la villa Savoye », un témoignage du Frère Jean Mansir, « Vivre au couvent de La Tourette », qui s’inscrivent directement dans l’une des problématiques retenues pour la publication, et une postface confiée à Alain Charre.
6Cette journée d’étude, et ce volume qui l’accompagne, constituent donc une première collaboration destinée à croiser les regards et les échelles sur une œuvre architecturale emblématique : celle de Charles-Édouard Jeanneret, dit Le Corbusier. Au-delà des enjeux pédagogiques, la publication de cette journée d’étude ambitionne d’une part d’interpeller la discipline architecture et la place de la recherche au sein de celle-ci, et d’autre part de convoquer les disciplines associées pour croiser les approches et multiplier les regards. Nourri de l’apport des autres disciplines relevant tant des sciences humaines que des sciences de l’ingénieur, qu’en est-il du positionnement de l’architecte praticien dans la recherche et inversement, de la recherche dans la pratique architecturale ? Dans cette perspective, les travaux délivrent un éclairage complémentaire quant aux modalités de la fabrique d’une œuvre et de sa transmission : du Dire relevant de la temporalité de la conception au Faire appartenant au temps de l’édification.
7Nous tenons à remercier l’ENSACF, l’UCA, le CHEC et la MSH en la personne de leur directeur respectif, Agnès Barbier, Mathias Bernard, Philippe Bourdin et Jean-Philippe Luis, institutions grâce auxquelles cette rencontre scientifique a pu avoir lieu. Nous adressons de même nos vifs remerciements à nos collègues du Master METAPHAUR et du département d’Histoire de l’art et archéologie de l’Université Clermont-Auvergne, à Amélie Duntze-Ouvry et Sharham Abadie pour leur relecture attentive, ainsi qu’à Nathalie Burois du CHEC pour l’aide précieuse qu’elles nous ont apporté dans l’organisation de cette journée.
8Cet ouvrage est accueilli à son tour parmi les études diachroniques du CHEC, au sein de la collection « Histoires croisées » des Presses universitaires Blaise-Pascal, et nous sommes très reconnaissantes à Philippe Bourdin, directeur du CHEC et Ludovic Viallet, responsable des publications au sein du CHEC, de nous avoir accordé leur confiance.
Auteurs
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Gwenn Gayet-Kerguiduff
Responsable du musée Marcel-Sahut de Volvic
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Marianne Jakobi
Professeur d’histoire de l’art contemporain, Université Clermont Auvergne
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Mathilde Lavenu
Architecte, Maître de conférences en théorie et pratique de la conception architecturale et urbaine, École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand
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