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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Un fondateur par défaut. Théodore Lepers (1813-1869) La branche éteinte. Édouard Dupire-Rozan (1842-1901) et son fils Charles (1871-1939) Auguste Dupire-Deschamps (1848-1916), le patriarche Un tandem régionaliste : René et Maurice Dupire Une filiation assurée. Luc, Éric-Yves et Clément Dupire Des charges en héritage ? Une place à part parmi les dynasties locales Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Dynasties d'architectes et d'artistes en province aux xixe et xxe siècles

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Les Dupire à Roubaix. De 1856 à nos jours, l’ancrage profond d’une dynastie régionale

    The Dupires in Roubaix. From 1856 to the present day, the deep roots of a regional dynasty

    Gilles Maury

    p. 203-220

    Résumés

    Depuis presque deux siècles, la famille Dupire occupe à Roubaix une place stratégique tout à fait singulière et que rien ne pouvait laisser présager. Architectes municipaux ou diocésains, enseignants dans diverses écoles, mais aussi maîtres d’œuvre préférés des grandes familles textiles, les Dupire furent aussi, jusque très récemment, les architectes de la succursale de la Banque de France. La diversité des carrières n’a pas empêché la famille de rester profondément unie, véritablement ancrée dans un quartier qui conserve encore largement les traces de l’activité de cinq générations d’architectes.

    For almost two centuries, the Dupire family has occupied a very singular strategic place in Roubaix which nothing could have predicted. Municipal or diocesan architects, teachers in various schools, but also the preferred master builders of the great textile families, the Dupires were also, until very recently, the architects of the branch of the Banque de France. The diversity of careers has not prevented the family from remaining deeply united, truly rooted in a neighbourhood that still largely preserves traces of the activity of five generations of architects.

    Entrées d’index

    Mots-clés : Dupire (famille), Roubaix, architecture, éclectisme, régionalisme, filiation

    Keywords : Dupire family, Roubaix, architecture, ecleticism, regionalism, filiation

    Texte intégral Un fondateur par défaut. Théodore Lepers (1813-1869) La branche éteinte. Édouard Dupire-Rozan (1842-1901) et son fils Charles (1871-1939) Auguste Dupire-Deschamps (1848-1916), le patriarche Un tandem régionaliste : René et Maurice Dupire Une filiation assurée. Luc, Éric-Yves et Clément Dupire Des charges en héritage ? Une place à part parmi les dynasties locales Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    À la mémoire de Luc Dupire (1928-2020)

    1Avec l’expansion industrielle du Nord et particulièrement de la métropole lilloise, se sont créées au cours du xixe siècle des conditions économiques exceptionnelles, qui ont logiquement entraîné une frénésie constructive. Parmi les acteurs de ce développement architectural, la famille Dupire va occuper à Roubaix une place stratégique tout à fait singulière et que rien ne pouvait laisser présager. Architectes municipaux ou diocésains, enseignants dans diverses écoles, mais aussi maîtres d’œuvre préférés des grandes familles textiles, les Dupire furent aussi, jusque très récemment, les architectes de la Banque de France depuis son implantation roubaisienne. La diversité des carrières n’a pas empêché la famille de rester profondément unie, véritablement ancrée dans un quartier qui conserve encore largement les traces de l’activité de cinq générations d’architectes. Alors que la sixième génération ne fait que débuter, l’histoire des processus de filiation, des relations entre père et fils, entre frères ou entre oncle et neveux, offre à travers l’architecture des agences et des habitations familiales une réalité tangible qui éclaire le destin particulier d’une dynastie active depuis près de 170 ans.

    Un fondateur par défaut. Théodore Lepers (1813-1869)

    2Roubaix, dans la première partie du xixe siècle, est une bourgade dont l’activité textile est le principal ressort économique. L’industrialisation va accélérer les spécialisations, instaurer une course à la production et permettre à quelques familles d’investir régulièrement des sommes de plus en plus importantes dans ce domaine. Au début du xxe siècle, la ville est l’une des capitales mondiales du textile, experte dans le traitement de la laine. La famille Dupire, sans être sur le devant de la scène, occupe une place non négligeable et durable au sein des nébuleuses formées par les mariages d’affaires, typiques du fonctionnement économique roubaisien. Louis Dupire (1803-1857), fabricant de tissus installé rue du Gallon-d’Eau, la rue la plus commerçante de la ville dans les années 1840, est marié à Catherine Lepers (1811-1875), dont le frère Théodore est architecte.

    3Les Lepers sont une famille de charpentiers1, visiblement prospère, puisqu’il est permis à ce fils de faire des études poussées, lui assurant ainsi un avenir différent et plus prestigieux. Après des études secondaires et artistiques dont on suppose qu’elles furent locales, Théodore Lepers est admis à l’École des beaux-arts de Paris en 1834. Pour un enfant de la moyenne bourgeoisie de province, c’est un cap singulier à franchir. Théodore ne reste que trois années à Paris, le temps de glaner quelques distinctions, mais sans atteindre la première classe. Il n’a pas encore été prouvé qu’il a réellement été un élève d’Henri Labrouste et que, de surcroît, il en aurait été l’« un des meilleurs dessinateurs2 », mais, en regard des quelques documents conservés3, ses capacités graphiques ne font aucun doute (Fig. 1).

    Fig. 1 : Théodore Lepers, façade du palais des Doges à Venise, vers 1835-1840

    Archives Dupire.

    4À une époque où le travail ne manque pas, surtout dans une ville en pleine expansion, et durant laquelle la notion de diplôme professionnel est quasiment inexistante pour la plupart des professions, le retour précoce à Roubaix de Théodore Lepers peut s’expliquer par les nombreuses occasions qui s’offrent à un jeune homme auréolé du prestige d’une formation à Paris et bénéficiant des relations de sa famille dans le monde du bâtiment. Lorsqu’il s’installe à Roubaix un peu avant 1840, Théodore est l’un des très rares architectes de la ville et il va occuper très vite la première place. Nommé directeur des travaux municipaux en 18564, il devient également le directeur de l’école de dessin et d’architecture de la ville, fonction qu’il exerce jusqu’en 18625. Ce rôle essentiel de formateur, dans ce qui est alors l’embryon d’une véritable école, est déterminant dans la fondation de la dynastie Dupire.

    5Dans le corpus assez restreint des œuvres de Théodore, celles qui nous sont parvenues, comme l’église Sainte-Élisabeth (1860), témoignent d’un éclectisme maîtrisé, assez rigoureux, voire austère. Les anciens abattoirs (1860-1862), aujourd’hui disparus, faisaient preuve des mêmes qualités. Mais, au-delà de ses travaux professionnels, Théodore doit faire face à un événement inattendu : la mort subite de son beau-frère, Louis Dupire, en 1857. À 46 ans, Catherine Dupire se retrouve en charge de quatre enfants en bas âge, dont les deux aînés, Édouard et Auguste, sont immédiatement placés sous la responsabilité de Théodore. Il est probable que leur avenir était plus ou moins tracé dans le textile, comme l’exigeaient la plupart des familles et comme le sera un peu plus tard celui du plus jeune fils Dupire, Léon6. À partir de 1858 au plus tard, Édouard et Auguste, âgés respectivement de 16 et 10 ans, sont éduqués techniquement et artistiquement par leur oncle. C’est le début d’une histoire, d’une transmission de savoir à la fois familiale et professionnelle, qui perdure encore.

    La branche éteinte. Édouard Dupire-Rozan (1842-1901) et son fils Charles (1871-1939)

    6Édouard Dupire semble avoir eu des talents précoces. Sans nul doute sérieusement conseillé par Théodore, il est admis en seconde classe en 1861 dans l’atelier de Charles Questel à l’École des beaux-arts de Paris, après avoir été initié aux rudiments du métier chez Émile Vaudremer entre 1857 et 18597. Ce double parrainage de figures incontestées de l’architecture dans la France du Second Empire ne sera pourtant pas suffisant, car, à l’image de son oncle, Édouard ne glanera que quelques récompenses et ne poussera pas son parcours8, sans qu’on en connaisse exactement les raisons. La carrière qui l’attend et les honneurs qu’il va engranger en près de 40 ans de carrière sont pourtant bien ceux d’un homme de l’art, au talent ferme. On peut donc supposer que le retour précoce à Roubaix, où il est officiellement installé dès 1863 (à 21 ans), se fit également par opportunisme ou par obligation : Théodore Lepers quitte le milieu professionnel au même moment, peut-être pour des raisons de santé9.

    7Résumer la carrière très remplie d’Édouard Dupire n’est pas chose aisée. Certes réduite géographiquement au cadre de la métropole lilloise et, plus localement, à Roubaix même et ses environs, la production d’Édouard fut importante10 et profondément marquée par une expertise croissante dans la demeure de grand luxe, couronnée en 1893 de la Grande médaille de l’architecture privée décernée par la Société centrale11. Presque entièrement consacrée au service des immenses fortunes accumulées par les familles textiles, la production de l’architecte se caractérise par une maîtrise sans pareille des effets éclectiques, se jouant des styles avec délice, maîtrisant les plans les plus complexes par une acceptation subtile des besoins de ses clients. Des hôtels particuliers du boulevard de Paris (années 1870-1880) au délirant château Vaissier (1892-1896), demeure néo-indienne au dôme de verre culminant à 35 mètres, son œuvre force le respect par son inventivité et ses qualités constructives.

    8Dès 1869, Édouard Dupire loue12 une habitation et des locaux professionnels rue Inkermann, dans un quartier bourgeois en plein développement. En quittant le centre historique de Roubaix, l’architecte accompagne ainsi la mutation urbaine de la ville et s’implante au plus près de sa clientèle et de ses chantiers. Ce choix est déterminant, car précurseur d’une sorte de mainmise des Dupire sur le quartier (cf. Fig. 6). Marié en 1870 à Jeanne Rozan  1848-1923)13, Édouard est père l’année suivante, puis de nouveau en 1873. L’activité grandissante et la prospérité financière qui l’accompagne entraînent des besoins en termes d’espace comme de statut qui amènent Édouard à construire une demeure-agence d’un type unique. Habité dès 1878, l’hôtel particulier de la rue des Arts (Fig. 2), rue voisine de sa précédente adresse, scelle son ancrage local tout en revendiquant plusieurs qualités architecturales. Avec plus de 800 m2 habitables, l’hôtel d’Édouard Dupire-Rozan est la plus vaste habitation d’un architecte dans la métropole14 et se développe selon le schéma peu courant dans le secteur d’un édifice entre cour et jardin. Certes, le rez-de-chaussée était visiblement destiné aux locaux de l’agence, dotés d’une entrée séparée, mais également à une partie des services de l’habitation, complétés sur la cour par une écurie-remise. Le cabinet de travail de l’architecte était pourtant situé à l’étage, en continuité des espaces domestiques, mais lié aux bureaux par un escalier de service15. D’un style très sobre, tout en élégance retenue dans les effets décoratifs, privilégiant un travail subtil des ferronneries et des menuiseries, l’élévation offre une synthèse éclectique, dans le meilleur sens du terme : une série de choix affirmés pour évoquer un art français classique, mais sans référence directe. En bref, une architecture moderne.

    Fig. 2 : Hôtel particulier d’Édouard Dupire-Rozan, agence et habitation, 1877

    Cliché Gilles Maury, 2009.

    9La famille réside rue des Arts jusqu’à la mort de l’architecte, l’hôtel étant occupé ensuite par une autre famille dès 1902. C’est dans cette habitation que furent élevés Charles et sa jeune sœur Jeanne, dans des conditions financières qui semblent très confortables. Charles hérite d’une réelle fortune qui le met à l’abri de toute forme de travail assidu, et il aurait pratiqué l’architecture plutôt en dilettante qu’en professionnel16. Si formation à l’architecture il y eut, elle ne put qu’être familiale : il ne fut pas éduqué à l’École régionale d’architecture de Lille, ni dans les écoles académiques de Roubaix, encore moins à Paris. Dès 1902, il exerce conjointement avec Henri Honoré (1861-1936), ancien collaborateur de son père, formé également comme son maître à Paris chez Vaudremer. Installé en plein centre-ville, rue de Lannoy, le nouveau tandem n’est connu que pour une poignée de réalisations17. L’édifice qui abritait l’agence et l’habitation de Charles Dupire a été démoli dans les années 1970 et n’est pas documenté. Sans descendance directe connue pour Charles comme pour Henri Honoré, l’héritage architectural d’Édouard ne perdura pas. Les archives de cette agence, qui devaient être extraordinaires, ont hélas disparu.

    Auguste Dupire-Deschamps (1848-1916), le patriarche

    10La carrière d’Auguste Dupire, le premier frère d’Édouard, est, de loin, moins documentée et plus difficile à reconstituer. Après avoir suivi des enseignements locaux, il ne semble pas avoir fréquenté l’École des beaux-arts de Paris18. À Roubaix, en 1859, Auguste bénéficie de l’enseignement de son oncle Théodore aux écoles académiques de la ville19. On peut légitimement supposer que cet entre-soi ait profondément joué sur l’émergence des talents des deux frères et leurs carrières futures. La formation d’Auguste alterne vraisemblablement apprentissage académique et mise en situation professionnelle – schéma qui était la norme à l’époque –, d’abord chez ou avec son oncle, puis avec son frère, dont l’activité précoce a pu fournir suffisamment de travail. Sa production est en outre très peu publiée et il est singulièrement absent de la vie professionnelle locale. S’il commence sa carrière au lendemain de la guerre de 1870, il ne devient membre de la Société régionale des architectes du Nord de la France qu’en 1892, bien après que son frère y a glané reconnaissance et honneurs, et ne s’y impliquera visiblement jamais20.

    11À cette époque, il a déjà édifié l’hippodrome-théâtre de Roubaix (1880), pièce maîtresse des équipements de loisirs de la ville. Sans doute est-ce une commande à relier directement à son épouse, Hortense Deschamps, très probablement parente du directeur de l’établissement. C’est d’ailleurs dans le domaine du divertissement que son apport paraît aujourd’hui le plus singulier, puisqu’il fut très certainement l’auteur du premier vélodrome de la ville en 1895.

    12Installé en 1882 au 24, rue du Curoir (cf. Fig. 6), dans des édifices aujourd’hui démolis et non documentés21, Auguste Dupire-Deschamps a choisi de dissocier habitat et agence. Il est en effet domicilié rue Charles-Quint à partir de 1888, dans un hôtel particulier cossu, mais plus modeste que celui de son frère22. Vers 1900, sa carrière se développe, et des commandes plus prestigieuses jalonnent la décennie suivante, culminant avec l’édification du palais principal de l’Exposition internationale de 1911 à Roubaix23. Cela peut expliquer qu’il loue une maison24, plus proche de son domicile, au 80, rue du Trichon, pour y établir son agence25. C’est dans cette atypique maison d’angle que ses fils furent éduqués professionnellement et pratiquèrent eux-mêmes durant leurs premières années d’exercice26 (Fig. 3).

    Fig. 3 : L’agence de René et Maurice Dupire, dans les locaux repris de leur père Auguste, vers 1920

    Archives Dupire.

    Un tandem régionaliste : René et Maurice Dupire

    13René (1888-1948) et Maurice (1891-1958) vont curieusement reproduire les parcours de leur oncle et père sur le plan académique. À l’aîné reviendra le privilège d’une éducation poussée, bien qu’incomplète, le benjamin se cantonnant à des études locales, à l’École régionale d’architecture de Lille. René fut admis en deuxième classe à Paris en 1908, dans le prestigieux mais traditionaliste atelier Umbdenstock et Deglane, après avoir fréquenté l’École régionale d’architecture à Lille. Diplômé en 1914, et bien que titulaire du nombre de valeurs nécessaires, il ne tenta jamais le Prix de Rome, sans doute déjà accaparé par les commandes locales et l’aide qu’il pouvait apporter à son père27. De ce schéma de formation découle également une visibilité médiatique qui n’est pas sans rappeler celle de la génération précédente : seul René est crédité, visible, publié28. C’est pourtant conjointement que les deux frères exercent et signent29, en 1926, la construction d’une nouvelle agence30, édifice à valeur de manifeste (Fig. 4), à quelques centaines de mètres des anciens bureaux de leur père, au 52, boulevard de Cambrai.

    Fig. 4 : L’agence de René et Maurice Dupire, 1926-1928, habitation de René jusqu’en 1948

    Cliché Gilles Maury, 2020.

    14Sous la direction de Louis-Marie Cordonnier, et en partage avec Louis Roussel et Jacques Barbotin, René et Maurice sont très engagés dans la reconstruction de la ville de Bailleul, cité martyre détruite à 98 % par les bombardements de 1917 et 1918. Les premiers dessins et les constructions effectives datent de 1922 et lancent la carrière des deux frères, qui y réalisent plusieurs habitations individuelles mais aussi de grands équipements, comme les écoles de garçons et de filles (1923-2026) et l’église Saint-Amand (1931). Très fortement marquée par une esthétique flamande inspirée des xve et xvie siècles, la reconstruction de Bailleul31 est l’occasion pour une jeune génération d’architectes d’affirmer un credo architectural durable, le régionalisme, dont les frères Dupire ne se départiront pas, même si leur pratique évoluera sensiblement jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. C’est dans ce contexte très actif que s’inscrit la construction de l’agence, qui est également la demeure de René, comme l’était celle de leur oncle. Sur une parcelle d’une dizaine de mètres de large, l’édifice développe une composition symétrique, axée sur un pignon central, qui est marqué par la porte d’entrée et une verrière imposante. Cette composition inusitée indique une distribution atypique, où un escalier en façade dessert des niveaux très différenciés de celui de l’entrée32 : une demi-volée permet de descendre au niveau bas où se trouvent les deux espaces de bureaux de l’agence (côté jardin), finalement de taille réduite, tandis qu’une autre demi-volée monte au piano nobile, où commence la vie familiale. C’est là un lieu pratique pour recevoir une clientèle en partie « héritée » des relations de leurs père et oncle et dont les domiciles comme les usines se situent dans une relative proximité. En choisissant cette adresse, René et Maurice renforcent un ancrage dans le quartier, mais se rapprochent également de la ville limitrophe de Croix et du parc Barbieux, secteur dont la densification s’accélère durant l’entre-deux-guerres. En affichant une architecture ouvertement flamande, telle que promue dans le recueil publié par leur confrère et voisin Jacques Barbotin au même moment, L’Habitation flamande33, les deux frères manifestent clairement leur ambition et leur talent.

    15Dissocier la part de René de celle de Maurice dans toute la production de l’agence relève de l’impossible, et il faut admettre que la renommée de l’aîné ne se fait qu’avec l’appui du benjamin, sans doute d’un commun accord, puisque l’agence perdure sous cette forme jusqu’au décès de René en 1948. Sur les bases de la pratique régionaliste, le style de l’agence évolue quelque peu durant la décennie 1930. La commande d’un immeuble au sein de l’ambitieux programme de logement à bon marché du Nouveau Roubaix (1923-1931) est l’occasion pour les Dupire de montrer leur capacité à concevoir avec des moyens plus modestes que ceux alloués à Bailleul. La brique, toujours omniprésente, épouse au Nouveau Roubaix des formes plus sobres, plus modernes, sans abdiquer le recours à des jeux de calepinage savant. C’est aussi ce qui caractérise les églises construites34 par les deux frères durant les années 1930, lesquelles sont proches des tendances définies par l’architecte Dom Bellot : jeux de volumes simples savamment imbriqués, voûtement généralisé, polychromie naturelle des terres cuites chantant avec des verres de couleur. Ces bâtiments allient définitivement des traditions constructives renouvelées avec des formes évoquant le passé, mais sans mimétisme archéologique. Le style flamand ancestral défendu à Bailleul s’est effacé au profit d’un régionalisme moderne. La nouvelle habitation que Maurice Dupire se dessine en 1934 en est le reflet35. Sise entre la rue de Bouvines et la rue de Dammartin, toujours dans le quartier familial, la demeure de briques jaunes savamment calepinées dans les cadres de baie offre une version Art déco du régionalisme, mâtiné de références classiques. Là, commence une toute nouvelle histoire familiale.

    Une filiation assurée. Luc, Éric-Yves et Clément Dupire

    16Luc Dupire (1928-2020) grandit entre la rue Dammartin et le boulevard de Cambrai. Si l’on ne sait rien de l’activité de l’agence durant la période de la guerre, la formation de Luc a toutefois lieu non plus à Roubaix, mais à l’École régionale d’architecture à Lille. L’affirmation grandissante de Lille comme seul pôle universitaire a confirmé la place prépondérante de l’enseignement de l’architecture dans cette ville, où l’École des beaux-arts est la seule formation dont le cursus est complètement calqué sur celui de l’école parisienne, et validé conjointement. Luc y est formé à partir de 1949 sous la direction de plusieurs architectes, ouvertement modernes : Marcel Favier36, André Lys et Robert Clément. Cette formation rompt totalement avec le régionalisme de l’entre-deux-guerres : l’heure n’est plus aux formes aimables héritées du passé et aux jeux de briques élaborés, et Luc se trouve dans un contexte économique et intellectuel totalement différent de celui de son père et de son oncle, qui avaient pu se placer dans une continuité esthétique ou de pensée avec la génération précédente. Diplômé en 1957, Luc Dupire est un architecte qui vivra pleinement les Trente Glorieuses, mais aussi les questionnements et l’évolution rapide de la profession durant toute la seconde moitié du xxe siècle. Son père décédant l’année suivante, il se retrouve seul, à 30 ans, à la tête de son agence.

    17C’est à cette époque que l’agence du boulevard de Cambrai est délaissée, au profit d’une nouvelle implantation plus pragmatique. Divisant une partie du jardin de l’habitation de son père dont il hérite, Luc Dupire y construit un édifice de grande discrétion, qui cache quelque peu sa destination37. De plain-pied (Fig. 5), traversant toute la parcelle, la construction paraît aveugle sur la rue, et l’entrée de ce qui est en fait la nouvelle agence se glisse entre deux portes de garage. Bien que très simple, la façade présente un subtil jeu de brique, tant dans les teintes que l’appareillage, qui distingue chaque partie et s’accorde ainsi avec l’héritage paternel. Les bureaux sont connectés à l’habitation par un jeu de volume qui fait prendre jour aux pièces sur le jardin familial. On retrouve ainsi l’association agence-habitation que la famille avait privilégiée auparavant, dans un écrin modeste à l’opposé des affirmations précédentes, mais qui n’en constitue pas moins une autre forme de positionnement.

    Fig. 5 : L’habitation de Maurice Dupire, puis celle de son fils Luc. L’agence édifiée par ce dernier est l’édifice de plain-pied sur la droite

    Cliché Gilles Maury, 2020.

    18Luc Dupire a une carrière nettement marquée par le sceau d’une modernité efficace, utilisant le rationalisme généralisé des années 1960-1970 avec bonheur, ou s’impliquant, autre caractéristique familiale, dans la construction d’églises. Pour Saint-Sépulcre, qu’il édifie en 1961, au début de sa carrière, en collaboration avec Marcel Spender (1902-1999), si le volume et la composition sont d’une modernité sans équivoque, le raffinement des matériaux simples, les jeux de verres de couleur rappellent les ambiances créées par son père 30 années plus tôt.

    19Luc Dupire travaillera jusqu’à sa retraite en 1993 dans ses locaux de la rue Dammartin, en tuilage avec le début de la carrière de son fils Éric-Yves (né en 1961), qui s’y installe après avoir été formé à la toute nouvelle École d’architecture de Lille à partir de 1979 et diplômé en 1987. Le décor intérieur, largement hérité des installations de Luc, a peu changé jusqu’à nos jours, et l’on y rencontrait il y a peu de temps encore, de-ci de-là, discrètement présentes, des traces de l’histoire familiale : des dessins de Théodore Lepers, de René, un arbre généalogique, des affiches d’expositions anciennes, une vue de l’agence de son grand-père… Ce sentiment d’appartenance et de continuité est parfaitement conscient chez les membres actuels de la famille Dupire. Éric-Yves, interviewé en 2004, affirme à propos des locaux et des objets qui s’y trouvent : « Tout cela vient de mon père, c’est lui qui me l’a donné (il désigne l’arbre généalogique), lui qui l’a encadré et même lui qui l’a accroché, je crois. Je n’ai pas dit non, d’accord. En avoir conscience, c’est une chose, certes, mais l’assimiler, faire partie de cette filiation, en est une autre. Et c’est un pas que je suis actuellement en train de franchir38. » Clément, son fils né en 1990, a décidé de reprendre le flambeau, pleinement conscient de la filiation singulière dont il est issu. Signe des temps, il a choisi d’effectuer toute sa formation en Belgique, dans la branche de l’école Saint-Luc située à Liège, dont il a été diplômé en 2016. Cette première entorse à la tradition de formation locale, si elle repose sur des conditions d’accès aux écoles totalement bouleversées au début du xxie siècle39, a rencontré chez le jeune architecte une pleine adhésion aux méthodes d’enseignement belges. Nonobstant ce parcours, et malgré ses attachements là-bas, Clément a tout de même choisi d’exercer à Roubaix, avec son père. La force du lien, la conscience d’une transmission aussi professionnelle que familiale ont pesé dans cette décision.

    20Les locaux de la rue Dammartin abritent les archives des agences depuis le xixe siècle, et leur volume imposait d’empiéter sur les sous-sols de la maison familiale. Le goût de la transmission prend depuis peu une autre forme : les Dupire songent à valoriser ces archives, conscients de leur valeur tant historique qu’artistique et que leur conservation est un réel enjeu pour faire perdurer cet héritage40. Les locaux de l’agence ont été très récemment transformés, actualisant l’espace et permettant le regroupement dans une seule pièce de toutes les archives : présence bienveillante d’une histoire architecturale unique, cœur singulier d’une pratique plus que séculaire.

    Des charges en héritage ?

    21La longévité de la pratique des Dupire, la force de leur implantation et l’héritage familial assumé suffiraient à distinguer cette famille d’architectes dans le paysage national. Cependant, deux autres aspects finissent d’en marquer la singularité. La réputation locale des membres de la famille a été la raison de leur nomination au sein de deux fonctions, presque des charges, qui en retour n’ont fait qu’amplifier le poids institutionnel de cette famille durant des décennies.

    22Créée en 1881, la nouvelle École d’arts appliqués de Roubaix, destinée à former les ouvriers qualifiés du textile, mais aussi les architectes durant une période, va être le centre d’enjeux de formation importants et être reconnue sur le plan international. L’ENAI41 fut, dès sa création, dotée d’un conseil d’administration, dans lequel Édouard Dupire-Rozan siégea jusqu’à sa mort. Il assura d’ailleurs pendant les deux premières années la classe d’architecture, en attendant la nomination d’un enseignant titulaire42. Si, entre 1901 et 1919, deux autres confrères lui succédèrent, c’est ensuite son ancien collaborateur attitré, Henri Honoré, qui prit la relève (1919-1935), pour être suivi lui-même par René Dupire (1935-1948). Luc Dupire clôtura cette longue succession, initiant quelques élèves à l’architecture dans les années 1960, sans doute en complément des cours de Marcel Spender (entre 1950 et 1965), avec qui il collabora professionnellement par ailleurs.

    23Édouard Dupire-Rozan est également à l’origine d’une « charge » plus rémunératrice et qui s’est maintenue dans la famille jusqu’à une période très récente. C’est probablement grâce à sa formation dans l’atelier Questel à Paris qu’il put obtenir la commande de la première succursale de la Banque de France à Roubaix en 1870, son maître étant l’architecte parisien de cette institution43. Si ce premier édifice n’est pas documenté, le second, toujours debout, est conçu avec Henri Honoré, qui en assura l’édification après la mort d’Édouard. Pour des raisons évidentes de confidentialité et de transmission d’informations architecturales et techniques, ce marché resta dans la famille Dupire et fut repris par René et sa descendance. Éric est le dernier à avoir travaillé sur cet édifice « familial44 », la succursale ayant cessé ses activités sur ce site et le bâtiment ayant été vendu en 2019.

    Une place à part parmi les dynasties locales

    24La comparaison avec d’autres familles d’architectes éclaire la longévité des Dupire, dans un panorama qui, à lui seul, mériterait un développement spécifique. Les dynasties régionales forment en effet une nébuleuse, fantastique par son ampleur comme par la variété des destinées. En longévité, les Dupire n’ont pas d’égaux, et la seule famille s’en approchant, les Lemay (toujours active), a commencé beaucoup plus tard45. C’est à peu près le même cas de figure avec les Dubuisson, plus célèbres nationalement, qui ont quitté la métropole lilloise après les années 1950. Par ailleurs, on peut distinguer des dynasties plus brèves, souvent limitées à la succession père-fils, parfois jusqu’au petit-fils, comme les Maillard et les Bourgeois à Tourcoing, les Deregnaucourt ou les Bouvy à Roubaix, les Boudin ou les Meurillon à Lille. En termes de prestige, rien ne vaut la carrière internationale d’un Louis Cordonnier (1854-1940), dont la descendance perpétua l’activité jusque tard dans le xxe siècle46. À Roubaix, la dynastie Destombes47 aurait pu prendre une place prépondérante si la Grande Guerre n’avait pas provoqué la mort d’un des fils. Pour les Barbotin, si proche des Dupire par l’éducation ou les préoccupations architecturales, la dynastie n’a pas perduré au-delà de deux générations48.

    25Dans ce contexte, les Dupire occupent définitivement une place singulière. L’ampleur des connexions entre père et fils, frères, oncles et neveux, le partage des tâches ou la reprise d’activités, l’implication dans la formation et l’éducation sont des points importants de cette singularité. Enfin, la localisation des Dupire dans un même quartier de Roubaix depuis près de deux siècles (Fig. 6) est un fait notable, une exception qui confirme leur ancrage profond dans une ville qu’ils ont largement contribué à façonner.

    Fig. 6 : Carte de localisation des différentes agences des Dupire et quelques réalisations notables voisines identifiées

    Dressé par l’auteur, infographie Marc-Allan Wery, 2020.

    Bibliographie

    Jacques Barbotin, L’Habitation flamande, Paris, Massin, 1924.

    Laurent GUILLAUT, Richard KLEIN, Hélène MAMOU-GUILLAUT, Bailleul, ville reconstruite. 1919-1934, Itinéraires du patrimoine, no 201, DRAC / Inventaire général, 1999.

    Xavier Lepoutre, « Les architectes roubaisiens », Gens & Pierres de Roubaix, no 2, septembre 2006, p. 20-31.

    Gilles Maury, Le Château Vaissier, 1892-1929, archéologies de la demeure orientaliste d’un savonnier de Roubaix, thèse en histoire de l’architecture, dir. François Loyer, université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, 3 vol., 2009. Publiée sous le titre Le Château Vaissier, palais orientaliste d’un savonnier de Roubaix, Paris, Picard, 2013.

    Corinne Tiry et Gilles Maury (dir.), Filiation(s), Cahiers thématiques, no 4, Lille, École d’architecture, JM Place, 2004 ; article « Entretien avec un héritier », p. 131-143.

    Notes de bas de page

    1A. N., série AJ52, no 372, d’après la copie du registre d’état civil, dossier d’inscription à l’École des beaux-arts.

    2Xavier Lepoutre, « Les architectes roubaisiens », Gens & Pierres de Roubaix, no 2, 2006, p. 22. La source de cette affirmation n’est pas citée. Par ailleurs, dans le livre d’E. Delaire, Les Architectes élèves de l’École des Beaux-arts (Paris, Librairie de la construction moderne, 1907), il est dit que Théodore Lepers est élève de A.-M. Chatillon.

    3La famille Dupire conserve une partie (non classée) des archives de Théodore Lepers. Un très beau dessin de la façade du palais des Doges à Venise, signé de sa main, accueille encore les visiteurs dans le hall de l’agence Dupire à Roubaix.

    4Xavier Lepoutre, « Les architectes roubaisiens », art. cit.

    5Annuaire Ravet-Anceau de 1862. Son nom en tant que professeur disparaît également des palmarès des écoles académiques roubaisiennes, visibles en ligne sur https://www.bn-r.fr/ (consulté en octobre 2020).

    6Léon Dupire apparaît comme « mécanicien » dans les annuaires, mais cela signifie qu’il s’occupait de machines textiles. Il fut chef mécanicien dans la branche la plus célèbre de la famille dans ce domaine : les établissements Leclercq-Dupire. Le siège social de cette entreprise fut d’ailleurs construit par son frère aîné, Édouard. Ce fait corroboré par les recherches généalogiques de Catherine Cardinael Dupire, que je remercie pour ces informations. Par un hasard improbable, la fille de C. Cardinael Dupire, Alice, arrière-arrière-petite-fille de Léon, est devenue architecte.

    7En 1858 et 1859, Édouard est en outre crédité comme enseignant aux écoles académiques, sans doute en tant qu’assistant de son oncle. Il n’a que 16 ans quand commence cette vie entre Roubaix et Paris.

    8A. N., série AJ52, no 364, dossier d’inscription à l’École des beaux-arts.

    9La principale notice nécrologique d’Édouard engendrera une confusion souvent reprise : en 1863, il ne reprend pas les affaires de son oncle « à sa mort », celle-ci ne survenant que six années plus tard. Le décès de Théodore ne laisse pas de trace dans le Bulletin de la Société des architectes du Nord de la France, à la différence de son confrère roubaisien Alavoine.

    10Pour un aperçu le plus complet à ce jour, voir notre thèse, Le Château Vaissier, 1892-1929, archéologies de la demeure orientaliste d’un savonnier de Roubaix, thèse en histoire de l’architecture, université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, 3 vol., 2009. L’annexe 4 est consacrée à la carrière d’Édouard et au corpus de ses œuvres, qui compte près de 60 réalisations répertoriées, mais sans doute beaucoup d’inconnues.

    11L’Architecture et la construction dans le Nord, no 7, juillet 1893, p. 81-82.

    12Dans notre thèse et dans l’ouvrage publié par la suite, nous pensions qu’Édouard était l’auteur et le propriétaire des immeubles en question. La suite des recherches a prouvé que l’auteur en était Alfred Bouvy et qu’il s’agissait d’une location.

    13La date du mariage est approximative : il n’a pas eu lieu à Roubaix ou dans les environs, et il n’a pas été possible de retrouver des actes. Notre hypothèse est que Jeanne Marie Marguerite Rozan est probablement la fille de A. Rozan, architecte de formation, enseignant les mathématiques aux Beaux-Arts à Paris et qui devint chef du bureau des édifices diocésains. Édouard fut d’ailleurs nommé architecte diocésain d’Arras en 1880, poste qui semble avoir été plus honorifique que réel.

    14Cette déduction vient des recherches faites pour notre thèse : les architectes les plus renommés de Lille, comme Vandenbergh ou Cordonnier, ou les Maillard ou Bourgeois à Tourcoing, posséderont des habitations plus modestes.

    15L’hôtel, aujourd’hui en péril et menacé de destruction, était encore visitable en 2010. Il n’en existe pas de plan. L’organisation est celle que nous déduisons de la distribution, en regard d’une publication qui montre la cheminée du cabinet et que nous avons pu retrouver au premier étage, côté jardin.

    16L’aisance financière familiale fait peu de doute. Jeanne épouse le baron de Goër de Herve, ce qui laisse supposer une dot importante. Charles aurait été pourvu d’une personnalité un rien fantasque, éprise de théâtre. Cf. Lise Grenier et Hans Wieser-Benedetti, Le Siècle de l’éclectisme, Paris-Bruxelles, AAM, 1979, p. 44.

    17Notamment dans la ville voisine de Croix, cité dans laquelle Charles finira sa vie. La carrière d’Henri Honoré a été plus visible, et il a occupé plusieurs postes à responsabilité. Membre de la Société régionale des architectes dès 1889, il s’occupe par intérim des travaux municipaux après 1919. Cf. Bulletin mensuel de la Société régionale syndicale des architectes du nord de la France, 1936.

    18Les archives en ligne Agorha.ina.fr restent muettes. Notre propre recherche dans les Archives nationales entre 2004 et 2007 n’avait pas été plus fructueuse. Il semble qu’une notice nécrologique, ou une publication ancienne, fasse mention d’une admission dans l’atelier Vaudremer (Cf. Xavier Lepoutre, « Les architectes roubaisiens », Gens & Pierres de Roubaix, no 2, 2006, p. 23). Un dessin publié dans Croquis d’Architecture. Intime-Club pourrait lui être attribué, accréditant éventuellement un bref passage parisien, sans pour autant impliquer une admission à l’ENSBA.

    19Les palmarès de ces écoles sont lisibles en ligne : https://www.bn-r.fr (consulté en octobre 2020). Auguste n’apparaît que cette seule année (il n’a alors que 11 ans). Il est possible qu’il ait ensuite étudié aux écoles académiques de Lille, mais les archives de cette institution n’ont pu être consultées pour cet article.

    20D’après notre dépouillement de la revue de la société, L’Architecture et la construction dans le Nord. Son adhésion est mentionnée dans le numéro 7 de juillet 1892. La revue ne publiera aucune de ses réalisations.

    21C’est l’adresse qui apparaît alors dans les annuaires. Cette date correspond en outre au déménagement de son frère rue des Arts. La rue a été profondément modifiée depuis et la numérotation bouleversée, mais tous les édifices autour des numéros 20 à 40 sont récents. Il n’existe pas de cartes postales anciennes montrant cette rue de manière explicite.

    22Il est visible, mais avec un angle de vue peu propice, sur une carte postale ancienne.

    23Son décès en 1916, en pleine guerre et dans une ville occupée, ne laisse aucune trace dans les journaux locaux. Par ailleurs, la revue professionnelle locale cesse de paraître dès 1914. L’absence de toute notice nécrologique porte un frein à une meilleure connaissance de sa carrière.

    24D’après les renseignements de Jean-François Boudailliez, ancien notaire et actuel propriétaire, que nous remercions de son amabilité.

    25Rien n’exclut le fait qu’Auguste ait pu en être l’architecte, mais il n’existe pas de permis pour cette adresse. La location pourrait avoir eu lieu dès les années 1890.

    26C’est de cette adresse que René fait ses demandes à l’administration des Beaux-Arts de Paris pour obtenir son certificat en 1919 : https://agorha.inha.fr (consulté en octobre 2020). Après le départ des Dupire, la maison fut transformée par l’architecte Pierre Neveux.

    27En 1910, au moment de la préparation de l’Exposition roubaisienne, René a déjà obtenu l’essentiel de ses valeurs d’élève de première classe. Il achève sa formation par le concours Godebœuf en 1913, après une interruption de deux ans. Son diplôme est validé le 24 février 1914.

    28C’est ce que révèle le dépouillement des revues en ligne sur le portail documentaire de la Cité de l’architecture et du patrimoine, consulté entre juillet et octobre 2020. D’une manière générale, la carrière des deux hommes demeure discrète, mais seul le nom de René acquiert une certaine notoriété.

    29Leurs initiales sont gravées côte à côte sur une pierre au niveau des yeux, à droite de la porte d’entrée.

    30Les dessins du permis sont datés de fin 1926. Le permis ne sera déposé qu’en mars 1927, et la construction achevée en 1928.

    31Laurent GUILLAUT, Richard KLEIN, Hélène MAMOU-GUILLAUT, Bailleul, ville reconstruite. 1919-1934, Itinéraires du patrimoine, no 201, DRAC / Inventaire général, 1999.

    32Seul le petit hall est à niveau avec la rue. A. M. de Roubaix, permis de construire, série O.

    33Jacques Barbotin, L’Habitation flamande, Paris, Massin, 1924. Les premières maisons des Dupire à Bailleul y figurent en bonne place.

    34Saint-Amand à Bailleul (1931) et, à Roubaix, Notre-Dame de Lourdes (1932) et Sainte-Bernadette (1935), pour ne citer que les édifices les plus importants.

    35Sur une parcelle voisine, Maurice – nouvellement marié, en 1913 – avait déjà dessiné une première demeure pour son usage personnel, de dimensions plus réduites. Le permis est toutefois signé par René.

    36Favier sera l’auteur de la nouvelle école des beaux-arts et d’architecture en 1959, édifice affichant un rigoureux mur-rideau d’acier et de verre au-dessus d’un socle en pierre.

    37Le permis n’a pas été retrouvé aux archives municipales.

    38« Entretien avec un héritier », in Corinne Tiry et Gilles Maury (dir.), « Filiation(s) », Cahiers thématiques, no 4, Lille, École d’architecture, Paris, J.-M. Place, 2004, p. 139.

    39Ce qui était une évidence jusque dans les années 1990-2000, à savoir l’accès libre à une formation locale, est aujourd’hui rendu très difficile par les processus de sélection et l’explosion des demandes. Clément Dupire aurait aimé faire ses études à l’ENSAP Lille, mais n’a pas été admis.

    40Luc Dupire, décédé le 31 octobre 2020, alors que nous mettions la dernière main à cet article, attachait une réelle importance à l’histoire familiale. Le dépôt des archives dans une institution roubaisienne est une option régulièrement débattue.

    41École nationale des arts industriels, aujourd’hui École nationale supérieure des arts et industries textiles (ENSAIT). Elle est toujours localisée dans le magnifique édifice de Ferdinand Dutert (1888).

    42Votre notre thèse, Le Château Vaissier […], op. cit., vol. I, p. 91.

    43Il restaure à cette époque l’hôtel de Toulouse, le siège national de la Banque de France. Cf. Jean-François Pinchon, Les Palais d’argent, l’architecture bancaire en France de 1850 à 1930, Paris, RMN, 1992, p. 161.

    44Pourtant, la « succession » entre son père et lui pour ce client particulier n’est pas allée de soi. Dans les années 1990, ce genre de pratique n’était plus admise et la continuité s’est faite plutôt pour des raisons pratiques et de réelles connaissances du dossier. Cf. « Entretien avec un héritier », art. cit., p. 142.

    45Il serait intéressant d’avoir une base de données nationales à ce sujet. La dynastie Lemay a été fondée par Armand Lemay (1873-1963), qui commence sa carrière à la toute fin du xixe siècle. Armando Lemay, toujours en activité, sera le dernier du nom d’après nos informations.

    46Son fils, Louis-Marie (1884-1960), eut également un fils architecte, Constantin (1913-2007).

    47Paul Destombes-Pennel (1850-1919 ?) père exerce dans sa ville natale à partir de 1875 environ. Son fils Paul Destombes-Prevost (1878-1931) travaille à ses côtés peu après 1900. Il subsiste des confusions entre le père et le fils sur les ressources en ligne.

    48Philogone Barbotin (1784-1860) a commencé en tant que géomètre et agent voyer à Roubaix en 1820. Son fils Émile reprendra le poste, en l’étendant à une pratique architecturale. C’est Louis (1852-1914), son fils, qui deviendra réellement architecte, auquel succédera son fils Jacques (1886-1935). Cf. https://images.math.cnrs.fr/Philogone-Barbotin-1785-1860-geometre-arpenteur-et-agent-voyer.html (consulté en octobre 2020).

    Auteur

    • Gilles Maury

      Maître de conférences ENSAPL / LACTH, Lille

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    1A. N., série AJ52, no 372, d’après la copie du registre d’état civil, dossier d’inscription à l’École des beaux-arts.

    2Xavier Lepoutre, « Les architectes roubaisiens », Gens & Pierres de Roubaix, no 2, 2006, p. 22. La source de cette affirmation n’est pas citée. Par ailleurs, dans le livre d’E. Delaire, Les Architectes élèves de l’École des Beaux-arts (Paris, Librairie de la construction moderne, 1907), il est dit que Théodore Lepers est élève de A.-M. Chatillon.

    3La famille Dupire conserve une partie (non classée) des archives de Théodore Lepers. Un très beau dessin de la façade du palais des Doges à Venise, signé de sa main, accueille encore les visiteurs dans le hall de l’agence Dupire à Roubaix.

    4Xavier Lepoutre, « Les architectes roubaisiens », art. cit.

    5Annuaire Ravet-Anceau de 1862. Son nom en tant que professeur disparaît également des palmarès des écoles académiques roubaisiennes, visibles en ligne sur https://www.bn-r.fr/ (consulté en octobre 2020).

    6Léon Dupire apparaît comme « mécanicien » dans les annuaires, mais cela signifie qu’il s’occupait de machines textiles. Il fut chef mécanicien dans la branche la plus célèbre de la famille dans ce domaine : les établissements Leclercq-Dupire. Le siège social de cette entreprise fut d’ailleurs construit par son frère aîné, Édouard. Ce fait corroboré par les recherches généalogiques de Catherine Cardinael Dupire, que je remercie pour ces informations. Par un hasard improbable, la fille de C. Cardinael Dupire, Alice, arrière-arrière-petite-fille de Léon, est devenue architecte.

    7En 1858 et 1859, Édouard est en outre crédité comme enseignant aux écoles académiques, sans doute en tant qu’assistant de son oncle. Il n’a que 16 ans quand commence cette vie entre Roubaix et Paris.

    8A. N., série AJ52, no 364, dossier d’inscription à l’École des beaux-arts.

    9La principale notice nécrologique d’Édouard engendrera une confusion souvent reprise : en 1863, il ne reprend pas les affaires de son oncle « à sa mort », celle-ci ne survenant que six années plus tard. Le décès de Théodore ne laisse pas de trace dans le Bulletin de la Société des architectes du Nord de la France, à la différence de son confrère roubaisien Alavoine.

    10Pour un aperçu le plus complet à ce jour, voir notre thèse, Le Château Vaissier, 1892-1929, archéologies de la demeure orientaliste d’un savonnier de Roubaix, thèse en histoire de l’architecture, université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, 3 vol., 2009. L’annexe 4 est consacrée à la carrière d’Édouard et au corpus de ses œuvres, qui compte près de 60 réalisations répertoriées, mais sans doute beaucoup d’inconnues.

    11L’Architecture et la construction dans le Nord, no 7, juillet 1893, p. 81-82.

    12Dans notre thèse et dans l’ouvrage publié par la suite, nous pensions qu’Édouard était l’auteur et le propriétaire des immeubles en question. La suite des recherches a prouvé que l’auteur en était Alfred Bouvy et qu’il s’agissait d’une location.

    13La date du mariage est approximative : il n’a pas eu lieu à Roubaix ou dans les environs, et il n’a pas été possible de retrouver des actes. Notre hypothèse est que Jeanne Marie Marguerite Rozan est probablement la fille de A. Rozan, architecte de formation, enseignant les mathématiques aux Beaux-Arts à Paris et qui devint chef du bureau des édifices diocésains. Édouard fut d’ailleurs nommé architecte diocésain d’Arras en 1880, poste qui semble avoir été plus honorifique que réel.

    14Cette déduction vient des recherches faites pour notre thèse : les architectes les plus renommés de Lille, comme Vandenbergh ou Cordonnier, ou les Maillard ou Bourgeois à Tourcoing, posséderont des habitations plus modestes.

    15L’hôtel, aujourd’hui en péril et menacé de destruction, était encore visitable en 2010. Il n’en existe pas de plan. L’organisation est celle que nous déduisons de la distribution, en regard d’une publication qui montre la cheminée du cabinet et que nous avons pu retrouver au premier étage, côté jardin.

    16L’aisance financière familiale fait peu de doute. Jeanne épouse le baron de Goër de Herve, ce qui laisse supposer une dot importante. Charles aurait été pourvu d’une personnalité un rien fantasque, éprise de théâtre. Cf. Lise Grenier et Hans Wieser-Benedetti, Le Siècle de l’éclectisme, Paris-Bruxelles, AAM, 1979, p. 44.

    17Notamment dans la ville voisine de Croix, cité dans laquelle Charles finira sa vie. La carrière d’Henri Honoré a été plus visible, et il a occupé plusieurs postes à responsabilité. Membre de la Société régionale des architectes dès 1889, il s’occupe par intérim des travaux municipaux après 1919. Cf. Bulletin mensuel de la Société régionale syndicale des architectes du nord de la France, 1936.

    18Les archives en ligne Agorha.ina.fr restent muettes. Notre propre recherche dans les Archives nationales entre 2004 et 2007 n’avait pas été plus fructueuse. Il semble qu’une notice nécrologique, ou une publication ancienne, fasse mention d’une admission dans l’atelier Vaudremer (Cf. Xavier Lepoutre, « Les architectes roubaisiens », Gens & Pierres de Roubaix, no 2, 2006, p. 23). Un dessin publié dans Croquis d’Architecture. Intime-Club pourrait lui être attribué, accréditant éventuellement un bref passage parisien, sans pour autant impliquer une admission à l’ENSBA.

    19Les palmarès de ces écoles sont lisibles en ligne : https://www.bn-r.fr (consulté en octobre 2020). Auguste n’apparaît que cette seule année (il n’a alors que 11 ans). Il est possible qu’il ait ensuite étudié aux écoles académiques de Lille, mais les archives de cette institution n’ont pu être consultées pour cet article.

    20D’après notre dépouillement de la revue de la société, L’Architecture et la construction dans le Nord. Son adhésion est mentionnée dans le numéro 7 de juillet 1892. La revue ne publiera aucune de ses réalisations.

    21C’est l’adresse qui apparaît alors dans les annuaires. Cette date correspond en outre au déménagement de son frère rue des Arts. La rue a été profondément modifiée depuis et la numérotation bouleversée, mais tous les édifices autour des numéros 20 à 40 sont récents. Il n’existe pas de cartes postales anciennes montrant cette rue de manière explicite.

    22Il est visible, mais avec un angle de vue peu propice, sur une carte postale ancienne.

    23Son décès en 1916, en pleine guerre et dans une ville occupée, ne laisse aucune trace dans les journaux locaux. Par ailleurs, la revue professionnelle locale cesse de paraître dès 1914. L’absence de toute notice nécrologique porte un frein à une meilleure connaissance de sa carrière.

    24D’après les renseignements de Jean-François Boudailliez, ancien notaire et actuel propriétaire, que nous remercions de son amabilité.

    25Rien n’exclut le fait qu’Auguste ait pu en être l’architecte, mais il n’existe pas de permis pour cette adresse. La location pourrait avoir eu lieu dès les années 1890.

    26C’est de cette adresse que René fait ses demandes à l’administration des Beaux-Arts de Paris pour obtenir son certificat en 1919 : https://agorha.inha.fr (consulté en octobre 2020). Après le départ des Dupire, la maison fut transformée par l’architecte Pierre Neveux.

    27En 1910, au moment de la préparation de l’Exposition roubaisienne, René a déjà obtenu l’essentiel de ses valeurs d’élève de première classe. Il achève sa formation par le concours Godebœuf en 1913, après une interruption de deux ans. Son diplôme est validé le 24 février 1914.

    28C’est ce que révèle le dépouillement des revues en ligne sur le portail documentaire de la Cité de l’architecture et du patrimoine, consulté entre juillet et octobre 2020. D’une manière générale, la carrière des deux hommes demeure discrète, mais seul le nom de René acquiert une certaine notoriété.

    29Leurs initiales sont gravées côte à côte sur une pierre au niveau des yeux, à droite de la porte d’entrée.

    30Les dessins du permis sont datés de fin 1926. Le permis ne sera déposé qu’en mars 1927, et la construction achevée en 1928.

    31Laurent GUILLAUT, Richard KLEIN, Hélène MAMOU-GUILLAUT, Bailleul, ville reconstruite. 1919-1934, Itinéraires du patrimoine, no 201, DRAC / Inventaire général, 1999.

    32Seul le petit hall est à niveau avec la rue. A. M. de Roubaix, permis de construire, série O.

    33Jacques Barbotin, L’Habitation flamande, Paris, Massin, 1924. Les premières maisons des Dupire à Bailleul y figurent en bonne place.

    34Saint-Amand à Bailleul (1931) et, à Roubaix, Notre-Dame de Lourdes (1932) et Sainte-Bernadette (1935), pour ne citer que les édifices les plus importants.

    35Sur une parcelle voisine, Maurice – nouvellement marié, en 1913 – avait déjà dessiné une première demeure pour son usage personnel, de dimensions plus réduites. Le permis est toutefois signé par René.

    36Favier sera l’auteur de la nouvelle école des beaux-arts et d’architecture en 1959, édifice affichant un rigoureux mur-rideau d’acier et de verre au-dessus d’un socle en pierre.

    37Le permis n’a pas été retrouvé aux archives municipales.

    38« Entretien avec un héritier », in Corinne Tiry et Gilles Maury (dir.), « Filiation(s) », Cahiers thématiques, no 4, Lille, École d’architecture, Paris, J.-M. Place, 2004, p. 139.

    39Ce qui était une évidence jusque dans les années 1990-2000, à savoir l’accès libre à une formation locale, est aujourd’hui rendu très difficile par les processus de sélection et l’explosion des demandes. Clément Dupire aurait aimé faire ses études à l’ENSAP Lille, mais n’a pas été admis.

    40Luc Dupire, décédé le 31 octobre 2020, alors que nous mettions la dernière main à cet article, attachait une réelle importance à l’histoire familiale. Le dépôt des archives dans une institution roubaisienne est une option régulièrement débattue.

    41École nationale des arts industriels, aujourd’hui École nationale supérieure des arts et industries textiles (ENSAIT). Elle est toujours localisée dans le magnifique édifice de Ferdinand Dutert (1888).

    42Votre notre thèse, Le Château Vaissier […], op. cit., vol. I, p. 91.

    43Il restaure à cette époque l’hôtel de Toulouse, le siège national de la Banque de France. Cf. Jean-François Pinchon, Les Palais d’argent, l’architecture bancaire en France de 1850 à 1930, Paris, RMN, 1992, p. 161.

    44Pourtant, la « succession » entre son père et lui pour ce client particulier n’est pas allée de soi. Dans les années 1990, ce genre de pratique n’était plus admise et la continuité s’est faite plutôt pour des raisons pratiques et de réelles connaissances du dossier. Cf. « Entretien avec un héritier », art. cit., p. 142.

    45Il serait intéressant d’avoir une base de données nationales à ce sujet. La dynastie Lemay a été fondée par Armand Lemay (1873-1963), qui commence sa carrière à la toute fin du xixe siècle. Armando Lemay, toujours en activité, sera le dernier du nom d’après nos informations.

    46Son fils, Louis-Marie (1884-1960), eut également un fils architecte, Constantin (1913-2007).

    47Paul Destombes-Pennel (1850-1919 ?) père exerce dans sa ville natale à partir de 1875 environ. Son fils Paul Destombes-Prevost (1878-1931) travaille à ses côtés peu après 1900. Il subsiste des confusions entre le père et le fils sur les ressources en ligne.

    48Philogone Barbotin (1784-1860) a commencé en tant que géomètre et agent voyer à Roubaix en 1820. Son fils Émile reprendra le poste, en l’étendant à une pratique architecturale. C’est Louis (1852-1914), son fils, qui deviendra réellement architecte, auquel succédera son fils Jacques (1886-1935). Cf. https://images.math.cnrs.fr/Philogone-Barbotin-1785-1860-geometre-arpenteur-et-agent-voyer.html (consulté en octobre 2020).

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    Maury, G. (2023). Les Dupire à Roubaix. De 1856 à nos jours, l’ancrage profond d’une dynastie régionale. In M. Lavenu & T. Tauziat (éds.), Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13srj
    Maury, Gilles. « Les Dupire à Roubaix. De 1856 à nos jours, l’ancrage profond d’une dynastie régionale ». In Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles, édité par Mathilde Lavenu et Tiphaine Tauziat. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2023. https://doi.org/10.4000/13srj.
    Maury, Gilles. « Les Dupire à Roubaix. De 1856 à nos jours, l’ancrage profond d’une dynastie régionale ». Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles, édité par Mathilde Lavenu et Tiphaine Tauziat, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2023, https://doi.org/10.4000/13srj.

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    Lavenu, M., & Tauziat, T. (éds.). (2023). Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13srx
    Lavenu, Mathilde, et Tiphaine Tauziat, éd. Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2023. https://doi.org/10.4000/13srx.
    Lavenu, Mathilde, et Tiphaine Tauziat, éditeurs. Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles. Presses universitaires Blaise-Pascal, 2023, https://doi.org/10.4000/13srx.
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