• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15476 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15476 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires Blaise-Pascal
  • ›
  • Histoires croisées
  • ›
  • Dynasties d'architectes et d'artistes en...
  • ›
  • Partie 2. Entre ascension sociale et anc...
  • ›
  • Le projet de la chapelle de l’Institut S...
  • Presses universitaires Blaise-Pascal
  • Presses universitaires Blaise-Pascal
    Presses universitaires Blaise-Pascal
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Le projet de la chapelle Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Dynasties d'architectes et d'artistes en province aux xixe et xxe siècles

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le projet de la chapelle de l’Institut Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles (1935) et la transmission de compétences dans une agence d’architecture familiale

    The project of the chapel of the Institut Saint-Joseph in Villedieu-les-Poêles (1935) and the transfer of knowledge in a family architecture agency

    Florence Lafourcade

    p. 87-100

    Résumés

    L’article souhaite, à travers l’étude de la correspondance entre un fils et son père associés dans une agence d’architecture dans la Manche, questionner le statut du jeune architecte au lendemain de ses études, une fois entré dans l’agence familiale. Il s’appuie sur la conception de la chapelle de l’Institut Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles, comenée dès 1934 par les deux architectes, entre Avranches et Paris – où le fils habite. Parmi les documents échangés entre le père et le fils, des bribes de conversations permettent d’aborder le rôle du jeune architecte à son arrivée dans l’agence familiale, les enjeux de la transmission et les lacunes du jeune diplômé, que seule l’expérience en agence semble pouvoir combler.

    The paper asks, through the study of the correspondence between a son and his father, partners in an architectural agency, the status of the young architect after his studies, once he joins the family architecture agency. This paper is based on the story of the chapel design of the Institut Saint-Joseph in Villedieu-les-Poêles jointly led in 1934 by the two architects, between Avranches and Paris – where the son lives. Among the documents exchanged between father and son, snatches of conversations appear and allow us to think about the role of the young architect upon his arrival in the family agency, the challenges of transmission and the shortcomings of the young graduate that only an experience in an agency seems able to fill..

    Entrées d’index

    Mots-clés : transmission, agence d’architecture familiale, enseignement, correspondance

    Keywords : transmission, family architecture agency, teaching, correspondence

    Texte intégral Le projet de la chapelle Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Fils d’un marchand de bois et d’une ménagère, Louis Cornille (1872-1945), originaire du département de la Manche, fut formé dans la section architecture de l’École nationale supérieure des beaux-arts1 après avoir été l’élève d’Auguste Nicolas (1857-1946), architecte du département du Calvados, à Caen au cours de l’année 1891, puis de Gaston Redon (1853-1921), à Paris à partir de février 1892. Il fut admis en 2e classe le 31 mars 1892 et passa en 1re classe le 8 août 1894. Son parcours à l’Ensba dura, a priori, six ans, de 1892 à 1897, date à laquelle il obtint le diplôme d’architecte DPLG2 avec pour sujet « Un cirque » et après avoir recueilli un total de quatorze valeurs dont une seconde médaille en modelage et une première médaille en projet rendu3. Il débuta ensuite une activité d’architecte dès 1906 à Avranches, où il construisit notamment la Caisse d’épargne et l’hôtel des postes de la ville, ainsi que l’hôtel de ville de La Haye-Pesnel.

    2Inaugurant une lignée d'architectes dans la famille, ce fut également cette voie professionnelle que choisit son fils, Louis Cornille (1904-inc.) que nous nommerons « Louis Cornille fils » pour plus de clarté. Si le choix de sa profession découla sans doute de la figure paternelle, il ne s’inspira pas du parcours de son père pour choisir son lieu de formation. L’architecte Louis Cornille fils se forma pendant huit ans, entre 1927 et 1935, à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, dont il reçut le diplôme d’architecte DPE-DAD – diplômé par l’État, diplômé des arts décoratifs – en 1935. Si, à son origine4, l’Ensad n’offrait à ses nombreux et jeunes élèves qu’un enseignement de base en architecture, en dessin et mathématiques, et les formait à devenir de simples ouvriers, dès le début du xixe siècle, des élèves commencèrent à se diriger vers le métier d’architecte. À cette période, la grande majorité des élèves souhaitant s’orienter vers l’architecture poursuivaient leur formation dans la section architecture de l’École nationale des beaux-arts, située dans le même quartier. En raison de ce phénomène, l’École des arts décoratifs fut en premier lieu perçue comme une école préparatoire à l’École des beaux-arts : elle avait l’avantage d’offrir aux jeunes candidats à l’École des beaux-arts une première formation qui leur permettait d’acquérir des bases en géométrie, mathématiques, dessin, histoire et en composition d’architecture5, mais aussi un apprentissage davantage cadré que celui qu’ils pouvaient trouver dans les ateliers d’architectes qui préparaient également à l’admission à l’Ensba. Un siècle plus tard, au moment où Louis Cornille y suivit l’enseignement pendant huit ans, elle était véritablement devenue une école d’architecture indépendante de l’École des beaux-arts, qui offrait une formation complète et décernait à ses élèves architectes un diplôme d’architecte depuis 19226. Ainsi, Louis Cornille y suivit le cursus dans son entièreté sans poursuivre sa formation à l’Ensba. Élève de Paul Genuys (1881-1937) et de Lucien Woog (1867-1937) en divisions inférieures, et de Jean Trouvelot (1897-1985) à l’atelier – division supérieure de la formation architecturale de l’Ensad – Louis Cornille fils semble avoir été un élève appliqué et régulier. Il fut admis le 15 octobre 1927, obtint deux 13 au cours de l’année 1927-1928 en deuxième division, passa en première division le 20 janvier 1928, y obtint un 13 en 1927-1928, un autre 13 et un 14 en 1930-1931, puis passa à l’atelier en 1931-1932 et y resta jusqu’en 1933-1934. Louis Cornille fils ne semble cependant pas avoir fréquenté l’École au cours des années scolaires 1928-1929 et 1929-1930. Son dossier d’élève, dont il fournit une copie lors de sa demande de diplôme, montre de bonnes capacités en composition d’architecture et en techniques constructives. Il reçut un 14 et un 15 en Atelier d’architecture et trois 14 en Composition et en Esquisses – 15 était alors la note la plus élevée – ainsi que plusieurs mentions en Stéréotomie, Géométrie analytique et Technique et pratique des constructions. Lors de sa demande de diplôme7 en 1935, il précisa avoir déjà construit plusieurs villas, des abattoirs, le parc des sports de la ville d’Avranches et une chapelle – dont il sera question ici. Présentés comme des travaux menés personnellement, les archives montrent qu’ils furent toutefois menés en collaboration avec son père. Aussi, en complément de son diplôme d’architecte DPE-DAD, Louis Cornille fils soutint, le 18 décembre 1937, une thèse de doctorat en droit à l’Université de Paris, qui interrogeait La Réglementation de la profession d’architecte8. Les connaissances acquises grâce à cette thèse lui permirent d’animer des conférences sur la législation à l’École nationale supérieure des arts décoratifs au cours de l’année 1939. Il suivit aussi l’enseignement de l’Institut d’urbanisme de l’Université de Paris, comme le conseillait alors l’École des arts décoratifs, et soutint un mémoire intitulé Thérapeutique urbaniste pour les petites villes, en 1945. Toujours domicilié à Paris9 – au 50, avenue de Malakoff, dans le 16e arrondissement – et ses études en voie d’être terminées, Louis Cornille débuta une association avec son père dès les années 1930. Après le décès de ce dernier, il s’associa avec un ancien élève de l’Ensad d’origine arménienne, Eugène Holas (1918-inc.)10, qu’il rencontra sans doute lorsqu’il y donnait des conférences, puisque ce dernier y étudia de 1937 à 1942. Ses fils, Michel et Jean-Louis, ne semblent pas être devenus architectes à leur tour, mettant ainsi un terme à la courte et récente lignée familiale d’architectes.

    3La correspondance entre le père et le fils, pendant les années d’association entre Paris et Avranches, conservée dans certains dossiers d’archives du fonds Louis Cornille aux Archives départementales de la Manche11, permet de brosser le portrait d’un père attentionné et engagé dans une démarche de transmission d’un savoir et d’une pratique professionnelle. Il permit à son fils d’affiner sa formation en participant à toutes les étapes de plusieurs projets de l’agence dès l’année 1934, alors que Louis était encore étudiant à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Les échanges entre les deux Cornille, conservés – toutefois par bribes – dans les archives, offrent l’occasion, à travers cet article, d’interroger la transmission entre deux associés, un père et son fils, dans la première moitié du xxe siècle et dans un moment particulier de la vie d’un architecte : l’articulation entre la fin de la période de formation et les débuts de la pratique professionnelle.

    Le projet de la chapelle Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles

    4L’une des premières réalisations conjointement menées par le père et le fils fut la construction de la chapelle de l’Institut Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles, quelques années après que le premier en eut restauré et agrandi les bâtiments principaux. Au début des années 1930, le père fut mandaté pour la restauration et l’agrandissement de la chapelle existante, mais une nouvelle construction fut finalement réalisée12. Saisissant certainement l’occasion d’introduire son fils dans la profession d’architecte, la conception de la chapelle fut le fruit d’une collaboration étroite entre le père et le fils, qui jouit dans ce premier projet d’une grande liberté de composition.

    5Conçue pour accueillir 150 élèves et jusqu’à 300 membres de leurs familles durant des jours de communions et de fêtes religieuses, la chapelle, toujours existante, fut dessinée sur la base d’un plan en croix grecque aux bras réduits surmonté d’une structure moderne constituée de deux voûtes paraboliques fabriquées grâce au système de béton armé Hennebique13. L’intérieur couvert par le croisement des deux hautes voûtes tranchait avec l’extérieur pour lequel le langage moderne fut abandonné au profit d’un langage empreint de références régionales : les murs furent constitués de moellons granitiques, et la toiture abrupte, recouverte d’ardoises (Fig. 1). Faisant le lien entre l’intérieur et l’extérieur, les trois baies de grandes dimensions rythmant les façades occidentale, nord et sud, rappelaient la structure moderne de l’édifice. Elles furent constituées, comme les voûtes intérieures, d’un arc parabolique et accueillirent des vitraux donnant à voir des croix stylisées et des végétaux réalisés par Michel-Adrien Servant (1885-1949), un peintre d’origine manchoise. Une fresque de l’artiste aurait dû habiller le chœur de la chapelle – qui ne disposait pas de baie –, mais n’a jamais été réalisée (Fig. 2.) À l’intérieur, la décoration simple laisse deviner un budget restreint : un chemin de croix fut constitué de carreaux décorés ; le sol fut recouvert d’un béton ciré beige mais avait été initialement prévu en mosaïques14 ; les voûtes et les parois verticales furent recouvertes d’un enduit beige griffé par des gestes rotatifs ; et un soubassement de peinture rouge assit l’ensemble de la décoration intérieure. Enfin, le mobilier et les objets liturgiques furent également conçus par les architectes, offrant à l’Institut une œuvre d’art totale.

    Fig. 1 : Photographie extérieure de la chapelle de l’Institut Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles, vers 1936

    © Archives photographiques de l’Institut Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles.

    Fig. 2 : Photographie intérieure de la chapelle de l’Institut Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles, vers 1936

    © Archives photographiques de l’Institut Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles.

    6Dans les archives, un ensemble de calques montre de quelle manière la chapelle fut conçue en collaboration entre les deux architectes, le père et le fils, alors que le père habitait Avranches et le fils était encore domicilié à Paris pour y terminer ses études. Les calques annotés et les lettres conservées font apparaître la communication entre les deux architectes pour la conception et la construction de l’édifice. Pour eux, il ne s’agissait toutefois pas de conserver une trace de leurs échanges et du processus de création mais bien de communiquer comme deux collaborateurs pouvaient le faire – en temps normal – à l’oral et sur la table à dessin de l'agence. Si les documents conservés dans le fonds ne permettent pas de comprendre précisément le déroulement du processus de création dont fit l’objet la chapelle, ils sont donc mobilisables pour analyser la communication entre les deux associés et tenter de mesurer le rôle de chacun et le caractère particulier d’une transmission entre un père et son fils. Ainsi, ils permettent d’entrer dans l’intimité de la relation qui unit les deux architectes pendant les premiers projets qui contribuent à l’affinement de la formation du fils et à la transmission des affaires de l’agence, devenue familiale. Ainsi, trois sujets apparaissent importants dans la transmission du métier. La conception graphique du projet, portée essentiellement par Louis Cornille fils, ne nécessita que peu l’intervention du père, mais celui-ci sembla indispensable pour imposer un rythme à l’élaboration et à la réalisation du projet, agissant en chef d’orchestre, et pour conseiller le fils dans l’entretien des relations avec le maître d’ouvrage et les entrepreneurs.

    7Au cours de l’année 1934, un dessin des premiers essais des architectes fut envoyé par le fils à Avranches. En dessous de la façade latérale composée d’un alignement de trois pignons abritant des baies allongées verticales, une inscription de l'écriture du fils précisait : « Je vois quelque chose dans cet esprit-là. Traiter les 3 pignons en un seul bloc [...]. Mais aucun changement en coupe transversale. Sur la façade principale tu verras que j’ai diminué un peu la largeur de l’escalier mais je tiens beaucoup à la croix. [...]. Peut-être ne mettre que 3 fentes par pignon. Le temps me manque il est tard… Je pars demain matin15. » Au cours de la même année, le fils proposa au père un dessin de vitrail en commentant : « J’aurais vu un truc comme ça. » La baie parabolique proposée par le fils était, sur le dessin, sectionnée par un quadrillage de meneaux entre lesquels étaient dessinées alternativement des fleurs et des croix stylisées. La grande dimension des baies de la chapelle avait été proposée par le fils lors de la réflexion sur la forme générale de l’édifice. Un calque sur lequel figurait un avant-projet de la chapelle portait le commentaire : « Et ça ? peut-être en plus large comme rosace. » Plusieurs autres calques concernant la forme générale de l’édifice ou la disposition du plan sont conservés dans les archives et comportent des commentaires du fils, tels que : « Le prédicateur est relayé dans un petit coin. Avantage : chœur moins profond » ; « Pourrait-on avoir une chose comme ça ? Mets ce calque sur le plan » (Fig. 3) ; « Peut-être encore cette combinaison ? » ; ou encore « A ou B ? », en référence à deux dispositifs proposés sur calque. Si le fils communiquait essentiellement à l’aide de calques et de notes comme celles précédemment citées, il semble que le père répondait seulement par lettres. Seul un calque, sans doute dessiné par le fils, comportait des corrections effectuées par le père avec comme commentaires à côté des cabinets de toilette rayés : « Les déplacer », et, à un autre endroit du dessin : « Mettre les w.-c. à cette place », se plaçant ainsi dans la posture d’un enseignant corrigeant un calque d'un de ses étudiants.. Louis Cornille père se place ainsi dans la posture d’un enseignant corrigeant un calque d’un de ses étudiants. Le 18 novembre 1935, Louis Cornille père prévint son fils à propos des dessins des vitraux revus par l’entrepreneur : « La fenêtre en façade latérale comporte toujours les cinq panneaux comme sur ton dessin » ; « L’ensemble se rapproche de ton premier projet, il a de l’échelle et me plairait assez à l’exception de la ligne EF » qui représentait la jonction entre deux panneaux vitrés proposés par l’entrepreneur. Si le fils demandait systématiquement l’avis du père, peu de modifications conceptuelles lui furent demandées en retour.

    Fig. 3 : Dessin de Louis Cornille fils, crayon sur calque, vers 1935 [?]

    © Archives de la Manche, Fonds Louis Cornille, 240J217.

    8Les lettres envoyées par Louis Cornille père à son fils domicilié à Paris sont davantage révélatrices de la relation professionnelle naissante. Ainsi, le 3 novembre 1935 : « Je comprends ta joie et celle de M. Fabre et je suis convaincu que la chapelle sera très belle. Je te conseille fortement de faire faire de suite par M. Fabre la maquette de la chapelle telle que tu la vois même avec les fenêtres et la couleur des vitraux. Je vais demander à obtenir du directeur qu’il ne prenne encore aucune décision ni pour [les] meneaux ni pour les vitraux [...]. Mais présentez vite la maquette car il ne faut pas perdre de temps. Le directeur ne pourrait aller à Paris qu’en janvier donc inutile de le proposer ni d’attendre. Lorsque la maquette sera prête il faudra la présenter et j’y serai. Je pense que tu es en possession des photos et dessins envoyés la semaine dernière et je tiens compte que tu ne cesses de travailler pour moi (c’est donc autant de moins à prendre en acompte sur les honoraires de Villedieu envoyés dernièrement). » En parallèle du rythme imposé par Louis Cornille à son fils, le père n’hésitait pas à conseiller son fils sur son comportement et les relations à entretenir avec les entrepreneurs et maîtres d’ouvrage. Il écrivit au sein de la même lettre : « Mais n’oublie pas que Servan est l’ami intime du directeur et qu’il faut tenir compte de ces relations et aussi de tout ce qui lui a été demandé. Donc ne rien brusquer et être diplomate. » et « En liquidant l’affaire Tirrou tu te rendras encore plus puissant16. » Dans une lettre précédente17 il prévenait son fils : « À présent il faut penser aux portes extérieure et intérieure et à la cloison mobile. J’ai l’espoir d’obtenir le baldaquin mais il me faut encore 2 ou 3 visites et que la question financière ardue soit traitée. Confiance donc tout va bien. » Et il écrivait pour conclure : « Fais-lui au besoin prévoir un enduit plus simple mais teinté pour le soubassement de la chapelle au lieu du soubassement avec coquilles, etc. bref ce que tu voudras de très bien pour un prix convenable. » Aussi, le 18 novembre 1935, Louis Cornille précisait à son fils : « M. Sottile m’a demandé de te voir à Paris demain ou mercredi. Je lui ai dit non pas avant fin de la semaine prochaine afin que j’aie eu le temps de recevoir les calques des fenêtres proposées, de te les adresser et que tu me les retournes rectifiées (sic.) ou accompagnés des dessins que tu désires faire établir sur ta maquette. Après cela je dirai à M. Sottile quel jour tu pourras le recevoir. » et terminait avec une indication nécessaire pour conserver la bonne réputation de l’agence et de ses architectes : « Suis donc bien mes indications et tout sera bien. Il faut se garder de dire que le 1er dessin que tu as proposé ne va plus et qu’il en faut un autre mais au contraire qu’un autre a été étudié et donnerait plus de valeur à la baie18. » Quelques mois plus tard, le 4 avril 1936, le père précisait à son fils : « Je veux bien écrire à Monseigneur et à (M. Ferré, président de la Société [...]) mais réfléchis aux termes et si en le faisant tu ne te mets pas à dos le clergé19 ! » Et il lui écrivait deux jours après : « Ta démarche à la Société des carrelages, fais-la en mon nom. Ce n’est pas la 1re fois pour eux qu’une affaire manque. […] Aussi, fais un plan de carrelage selon ton goût20. »

    9Ces bribes de conversations écrites, conservées grâce à l'éloignement physique des deux architectes, ont l’avantage de plonger le chercheur dans la réalité journalière d’une agence d’architecture et, ici particulièrement, au plus près de la transmission entre un père et son fils. Comme le signale Jacques Gubler, si, à l’école, les « dessins et maquettes disparaissent, souvent le lendemain de leur présentation, à la manière d’un autodafé » et que « [l]es rares documents qui survivent, […] forment un genre littéraire laconique et machinal, cristallisation du dire du non-dit21 », au sein de l’agence, ce sont les paroles, les conversations autour et sur les projets qui en disparaissant, empêchent de dessiner finement la réalité fonctionnelle d'une agence d'architecture. Les commentaires dont il est question ici, apposés sur les dessins ou transmis par voie postale, permettent justement d’entrevoir ce que les sources empêchent souvent d’imaginer : la vie quotidienne de l’agence. Ainsi, ils témoignent d’une collaboration étroite entre le père et le fils. Si Louis Cornille père sembla confier à son fils la responsabilité artistique des projets – du plan d’ensemble aux moindres détails décoratifs – en lui accordant toute sa confiance à ce sujet, la collaboration entre le père et le fils permit à Louis Cornille fils de se voir délivrer une formation complémentaire et fit apparaître les lacunes de l’enseignement de l’école, celle-ci ne formant qu’en partie à la pratique du métier. Le père inculqua alors au fils ce que l’école ne transmettait pas. Louis Cornille fils apprit comment se comporter avec les maîtres d’ouvrage et les entrepreneurs, et intégra le rythme à donner au projet et à son exécution. Mises en lumière depuis la seconde moitié du xixe siècle, les lacunes de l’enseignement de l’architecture qui apparaissent ici avaient justement poussé certains pédagogues à les dépasser. Parmi eux, l’expérience de Charles L’Eplattenier à La Chaux-de-Fonds, qui contribua à former Charles Édouard Jeanneret, semble être l’une des plus significatives : à la fin du cursus inspiré de celui développé par Viollet-le-Duc dans Histoire d’un dessinateur, le professeur organisa entre 1906 et 1907 la conception et la réalisation d’un « vrai » projet : une villa pour un de ses collègues22. Si ce projet avait pour principal objectif de faire travailler ensemble tous les élèves et donc tous les corps de métiers, il avait aussi l’avantage de confronter les élèves à la réalité des différents métiers et du chantier.

    10Au sein de l’agence Cornille, la collaboration et la transmission que les archives permettent d’observer pour le projet de la chapelle furent également mises en place pour les autres projets. Il ne s’agissait donc pas d’un seul projet confié au fils, mais bien d’une transmission progressive de l’ensemble des travaux de l’agence dès les années 1930. Le 18 novembre 1935, le père écrivait au fils : « Je vais t’envoyer le programme [d’]école maternelle. Fort simple23. » Ainsi, il paraît évident que la présence d’un père dans le métier permit au fils d’échapper à une carrière de commis, d’architecte salarié. En effet, Louis Cornille fils à son arrivée aux côtés de son père ne fut pas un « auxiliaire » ayant pour rôle celui d’un inspecteur des travaux, d’un sous-inspecteur ou d’un vérificateur, comme l’indique Guadet en 189524. Il ne fut pas non plus un simple dessinateur, puisque son premier rôle est la conception de l’œuvre – ce qui est tout à fait contraire aux rôles décernés aux dessinateurs, ces « employés qui n’ont pas trouvé l’occasion de s’établir architectes, bien qu’ils eussent tous les droits à ce titre25 » et avec lesquels « La paternité de l’œuvre n’est en aucun cas partageable26 », malgré quelques exceptions27.

    11Au-delà d’un premier projet fondateur, le projet de la chapelle de l’Institut Saint-Joseph constitua pour l’architecte, Louis Cornille fils, un modèle qu’il mobilisa tout au long de sa carrière, non pas pour en créer des copies, mais pour engager un processus de création et faire éclore de nouvelles idées. Ce processus est notamment visible dans le projet de reconstruction de l’église de Pontaubault dans la Manche, en 1950 dont la première esquisse reprit les traits de la chapelle de Villedieu-les-Poêles28. Dessinée pour la reconstruction de l’édifice (Fig. 4), elle présente une église dont la nef est éclairée au nord et au sud par six baies de grandes dimensions à arc paraboliques rompant une toiture couverte d’ardoises à forte pente, la rapprochant de la chapelle de l'Institut Saint-Joseph. La référence répétée à ce premier projet peut se rapprocher du système de création que l’œuvre d’Aldo Rossi (1931-1997) empruntait et qui a été mis en lumière par Can Onaner : « Rossi est […] explicite sur l’importance des souvenirs dans son processus créateur : le souvenir d’un bâtiment ou d’un lieu, au-delà de son caractère nostalgique, est une fonction qui permet à la mémoire d’être active et créatrice29. » C’est aussi la conception du décor de l’église de Pontaubault qui se rapproche de celle de la chapelle de Villedieu-les-Poêles et de la même façon l’effort des architectes pour la création d’une décoration simple et peu onéreuse apparaît à Pontaubault. Au revêtement griffé de la chapelle, répondirent, dans l’église de Pontaubault, les contremarches de l’estrade, l’autel et la paroi située à l’arrière de ce dernier constitués de briques d’ardoise positionnées à la verticale ou inclinées en alternance de façon à créer des frises décoratives. Le projet final de l’église de Pontaubault ne correspond finalement pas à la première esquisse, mais suit une forme de trapèze en plan comme en coupe, la partie la plus fine matérialisant le chœur de l’église moderne30.

    Fig. 4 : Façade nord d’une esquisse pour le projet de l’église Saint-André de Pontaubault, vers 1951 [?]

    © Archives de la Manche, Fonds Eugène Holas, 243J190.

    12Grâce à l’éloignement du père et du fils, les archives conservent un rare témoignage de la manière dont pouvait être conduite une transmission intergénérationnelle au sein d’une agence familiale. Il apparaît que les premières années passées dans l’agence familiale complètent la formation du jeune architecte en le confrontant à la réalité de la pratique professionnelle. Si l’exercice de la composition architecturale et les idées conceptuelles ne semblent à aucun moment faire défaut au jeune architecte à la sortie de l’école, les compétences comportementales doivent lui être inculquées rapidement par le père qui lui confie les projets de l’agence, de la conception à la réalisation.

    Bibliographie

    Louis Cornille, La Réglementation de la profession d’architecte, Thèse, université de Paris, faculté de droit, 1937.

    Maxime Decommer, Les Architectes au travail, l’institutionnalisation d’une profession, 1795-1940, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017.

    Marie-Jeanne Dumont, « Introduction », in Le Corbusier, Lettres à ses maîtres. II, Lettres à Charles L’Eplattenier, Paris, Éditions du Linteau, 2007.

    Jacques Gubler, « Préface », in Colette Raffaele, Eugène Beaudouin et l’enseignement de l’architecture à Genève, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2010.

    Florence Lafourcade, « Les architectes Cornille et Holas et la reconstruction de la ville de Pontaubault », in Jean-Baptiste Auzel, Robert Blaizeau, Françoise Laty (dir.), La Reconstruction dans la Manche (1944-1964), centres-bourgs et cœurs de ville, à paraître en 2023.

    Can Onaner, En quête du temps propre de l'architecture, Aldo Rossi, architecte du suspens, Paris, MetisPresses, 2016.

    Notes de bas de page

    1Louis Cornille père fut formé par Auguste Nicolas architecte du département du Calvados à partir de mai 1891 à Caen puis par Gaston Redon à partir de 1892. Il reçut à l’Ensba un total de 20 valeurs en seconde classe et de 14 valeurs en première classe.

    2Architecte diplômé par le gouvernement.

    3Notice Louis Cornille, référence : INHA__PERSONNES__82172, Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts de Paris (1800-1968). In AGORHA. 2011 [base de données en ligne], Paris, Institut national d’histoire de l’art. Disponible sur http://www.purl.org/inha/agorha/001/7 (consulté le 24 juin 2019).

    4Créée en 1766, elle fut la première école de dessin gratuite de Paris.

    5La composition d'architecture apparut à l'École en 1834. Elle symbolise aujourd’hui la transformation progressive de l'École de dessin en une école formatrice d'architectes.

    6Ce diplôme fut délivré par l’École des arts décoratifs jusqu’en 1942 alors que les réflexions sur la profession d’architecte et sur la formation des élèves architectes aboutirent, après la création de l’ordre des architectes, en décembre 1940, à la suppression de la formation architecturale à l’Ensad.

    7A.N., AJ53164, fonds de l’École nationale supérieure des arts-décoratifs, demande de diplôme de Louis Cornille, faite à Paris le 3 décembre 1934.

    8Louis Cornille, La Réglementation de la profession d’architecte, thèse, Université de Paris, Faculté de droit, 1937.

    9Avec sa femme Cécile et son fils Michel, né au début des années 1930.

    10Eugène Holas se forma à l’École des arts décoratifs de 1937 à 1942. Il fit partie des élèves en cours de formation à l’Ensad lorsque la formation architecturale fut supprimée. Ces élèves en cours de formation, grâce à la loi du 5 octobre 1942, eurent la possibilité de terminer leurs études dans la section architecture de l’Ensba. Il y compléta donc sa formation pendant quatre ans, de 1942 à 1946 et reçut le diplôme d’architecte DPLG en 1946 avec pour sujet « Une usine de bonneterie spécialisée dans la fabrication de bas et chaussettes ». Notice Eugène Holas, référence : INHA__PERSONNES__149101, Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts de Paris (1800-1968). In AGORHA. 2011 [base de données en ligne] Paris, Institut national d’histoire de l’art. Disponible sur http://www.purl.org/inha/agorha/001/7.

    11A. D. de la Manche, 240J21, Fonds Louis Cornille.

    12A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre du directeur de l’Institution Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles, le chanoine Jourdain à Louis Cornille, Villedieu-les-Poêles le 23 mars 1934.

    13A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Dessins des poutres de faîtage du bureau technique central des Bétons armés Hennebique, 1 rue Danton, Paris (6e), 24 avril et 7 juin 1935.

    14A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille fils à M. Florpuin de la Société générale des carrelages, Paris le 6 avril 1936.

    15A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Façade latérale, crayon sur calque, n. d.

    16A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 3 novembre 1935.

    17A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 18 octobre 1935.

    18A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 18 novembre 1935.

    19A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 4 avril 1936.

    20A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 6 avril 1936.

    21Jacques Gubler, « Préface », in Colette Raffaele, Eugène Beaudouin et l’enseignement de l’architecture à Genève, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2010, p. 6.

    22Marie-Jeanne Dumont, « Introduction », in Le Corbusier, Lettres à ses maîtres. II, Lettres à Charles L’Eplattenier, Paris, Éditions du Linteau, 2007, p. 37-38.

    23A. D. de la Manche, 240J217, fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 18 novembre 1935.

    24Julien Guadet, « Les devoirs professionnels de l’architecte envers lui-même, ses confrères, ses clients, les entrepreneurs », L’Architecture, 10 août 1895, no 32, p. 288-289.

    25« Rapport du secrétaire principal au nom de la Commission des récompenses », L’Architecture, 25 juin 1898, p. 222, in Maxime Decommer, Les Architectes au travail, l’institutionnalisation d’une profession, 1795-1940, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017, p. 217.

    26Maxime Decommer, Les architectes au travail, op. cit., p. 211.

    27Ibid., p. 212-213.

    28Un article est en cours de publication sur la reconstruction de l’église de Pontaubault. C’est lors du dépouillement des archives de l’architecte pour cette étude que le projet de la chapelle de Villedieu-les-Poêles a été découvert et, avec lui, la correspondance entre le père et le fils pour ce premier projet.

    29Can Onaner, En quête du temps propre de l’architecture, Aldo Rossi, architecte du suspens, Paris, MetisPresses, 2016, p. 27.

    30À ce sujet, voir Florence Lafourcade, « Les architectes Cornille et Holas et la reconstruction de la ville de Pontaubault », in Jean-Baptiste Auzel, Robert Blaizeau et Françoise Laty (dir.), La Reconstruction dans la Manche (1944-1964), centres-bourgs et cœurs de ville, à paraître en 2023.

    Auteur

    • Florence Lafourcade

      Architecte DE, doctorante en histoire de l’architecture à l’ARCHE, université de Strasbourg

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Un manifeste pour le temps présent

    Bruno Phalip et Fabienne Chevallier (dir.)

    2021

    Restaurer au xixe siècle

    Restaurer au xixe siècle

    Bruno Phalip, Jean-François Luneau et Fabienne Chevallier (dir.)

    2022

    Aristocratie révolutionnaire en Espagne

    Aristocratie révolutionnaire en Espagne

    La concession de nouveaux titres de Castille (1808-1854)

    Arnaud Pierre

    2024

    Les nouveaux territoires diocésains

    Les nouveaux territoires diocésains

    De l’époque médiévale à nos jours

    Vincent Flauraud et Stéphane Gomis (dir.)

    2021

    De la parole du prédicateur au discours politique

    De la parole du prédicateur au discours politique

    Jalons pour une histoire de la critique religieuse du politique (du Moyen Âge à l’époque contemporaine)

    Vincent Flauraud et Ludovic Viallet (dir.)

    2022

    Les mises à l'écart politiques

    Les mises à l'écart politiques

    Des périphéricités paradoxales

    Laurent Lamoine et Julien Bouchet (dir.)

    2022

    Les espaces du spectacle vivant dans la ville

    Les espaces du spectacle vivant dans la ville

    Permanences, mutations, hybridité (xviiie-xxie siècles)

    Pauline Beaucé, Sandrine Dubouilh et Cyril Triolaire (dir.)

    2021

    La modernisation de l’Espagne

    La modernisation de l’Espagne

    Entre réformes et conflits (xixe-xxe siècles)

    Jean-Claude Caron et Anne Dubet (dir.)

    2023

    Prendre la plume des Lumières au Romantisme

    Prendre la plume des Lumières au Romantisme

    Pratiques de l’écrit dans l’Europe de la fin de l’époque moderne

    Matthieu Magne (dir.)

    2019

    Joconde ou madone ? La Tête de cire de Lille, énigme de la collection Wicar

    Joconde ou madone ? La Tête de cire de Lille, énigme de la collection Wicar

    Fortune et réception (1834-2021)

    Laurence Riviale

    2022

    Les langages du culte aux xviie et xviiie siècles

    Les langages du culte aux xviie et xviiie siècles

    Bernard Dompnier (dir.)

    2020

    Statuts personnels et main-d’œuvre en Méditerranée hellénistique

    Statuts personnels et main-d’œuvre en Méditerranée hellénistique

    Stéphanie Maillot et Julien Zurbach (dir.)

    2021

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Pour une histoire de la restauration monumentale (xixe-début xxe siècle)

    Un manifeste pour le temps présent

    Bruno Phalip et Fabienne Chevallier (dir.)

    2021

    Restaurer au xixe siècle

    Restaurer au xixe siècle

    Bruno Phalip, Jean-François Luneau et Fabienne Chevallier (dir.)

    2022

    Aristocratie révolutionnaire en Espagne

    Aristocratie révolutionnaire en Espagne

    La concession de nouveaux titres de Castille (1808-1854)

    Arnaud Pierre

    2024

    Les nouveaux territoires diocésains

    Les nouveaux territoires diocésains

    De l’époque médiévale à nos jours

    Vincent Flauraud et Stéphane Gomis (dir.)

    2021

    De la parole du prédicateur au discours politique

    De la parole du prédicateur au discours politique

    Jalons pour une histoire de la critique religieuse du politique (du Moyen Âge à l’époque contemporaine)

    Vincent Flauraud et Ludovic Viallet (dir.)

    2022

    Les mises à l'écart politiques

    Les mises à l'écart politiques

    Des périphéricités paradoxales

    Laurent Lamoine et Julien Bouchet (dir.)

    2022

    Les espaces du spectacle vivant dans la ville

    Les espaces du spectacle vivant dans la ville

    Permanences, mutations, hybridité (xviiie-xxie siècles)

    Pauline Beaucé, Sandrine Dubouilh et Cyril Triolaire (dir.)

    2021

    La modernisation de l’Espagne

    La modernisation de l’Espagne

    Entre réformes et conflits (xixe-xxe siècles)

    Jean-Claude Caron et Anne Dubet (dir.)

    2023

    Prendre la plume des Lumières au Romantisme

    Prendre la plume des Lumières au Romantisme

    Pratiques de l’écrit dans l’Europe de la fin de l’époque moderne

    Matthieu Magne (dir.)

    2019

    Joconde ou madone ? La Tête de cire de Lille, énigme de la collection Wicar

    Joconde ou madone ? La Tête de cire de Lille, énigme de la collection Wicar

    Fortune et réception (1834-2021)

    Laurence Riviale

    2022

    Les langages du culte aux xviie et xviiie siècles

    Les langages du culte aux xviie et xviiie siècles

    Bernard Dompnier (dir.)

    2020

    Statuts personnels et main-d’œuvre en Méditerranée hellénistique

    Statuts personnels et main-d’œuvre en Méditerranée hellénistique

    Stéphanie Maillot et Julien Zurbach (dir.)

    2021

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    • lcdpu.fr

    1Louis Cornille père fut formé par Auguste Nicolas architecte du département du Calvados à partir de mai 1891 à Caen puis par Gaston Redon à partir de 1892. Il reçut à l’Ensba un total de 20 valeurs en seconde classe et de 14 valeurs en première classe.

    2Architecte diplômé par le gouvernement.

    3Notice Louis Cornille, référence : INHA__PERSONNES__82172, Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts de Paris (1800-1968). In AGORHA. 2011 [base de données en ligne], Paris, Institut national d’histoire de l’art. Disponible sur http://www.purl.org/inha/agorha/001/7 (consulté le 24 juin 2019).

    4Créée en 1766, elle fut la première école de dessin gratuite de Paris.

    5La composition d'architecture apparut à l'École en 1834. Elle symbolise aujourd’hui la transformation progressive de l'École de dessin en une école formatrice d'architectes.

    6Ce diplôme fut délivré par l’École des arts décoratifs jusqu’en 1942 alors que les réflexions sur la profession d’architecte et sur la formation des élèves architectes aboutirent, après la création de l’ordre des architectes, en décembre 1940, à la suppression de la formation architecturale à l’Ensad.

    7A.N., AJ53164, fonds de l’École nationale supérieure des arts-décoratifs, demande de diplôme de Louis Cornille, faite à Paris le 3 décembre 1934.

    8Louis Cornille, La Réglementation de la profession d’architecte, thèse, Université de Paris, Faculté de droit, 1937.

    9Avec sa femme Cécile et son fils Michel, né au début des années 1930.

    10Eugène Holas se forma à l’École des arts décoratifs de 1937 à 1942. Il fit partie des élèves en cours de formation à l’Ensad lorsque la formation architecturale fut supprimée. Ces élèves en cours de formation, grâce à la loi du 5 octobre 1942, eurent la possibilité de terminer leurs études dans la section architecture de l’Ensba. Il y compléta donc sa formation pendant quatre ans, de 1942 à 1946 et reçut le diplôme d’architecte DPLG en 1946 avec pour sujet « Une usine de bonneterie spécialisée dans la fabrication de bas et chaussettes ». Notice Eugène Holas, référence : INHA__PERSONNES__149101, Dictionnaire des élèves architectes de l’École des beaux-arts de Paris (1800-1968). In AGORHA. 2011 [base de données en ligne] Paris, Institut national d’histoire de l’art. Disponible sur http://www.purl.org/inha/agorha/001/7.

    11A. D. de la Manche, 240J21, Fonds Louis Cornille.

    12A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre du directeur de l’Institution Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles, le chanoine Jourdain à Louis Cornille, Villedieu-les-Poêles le 23 mars 1934.

    13A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Dessins des poutres de faîtage du bureau technique central des Bétons armés Hennebique, 1 rue Danton, Paris (6e), 24 avril et 7 juin 1935.

    14A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille fils à M. Florpuin de la Société générale des carrelages, Paris le 6 avril 1936.

    15A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Façade latérale, crayon sur calque, n. d.

    16A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 3 novembre 1935.

    17A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 18 octobre 1935.

    18A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 18 novembre 1935.

    19A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 4 avril 1936.

    20A. D. de la Manche, 240J217, Fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 6 avril 1936.

    21Jacques Gubler, « Préface », in Colette Raffaele, Eugène Beaudouin et l’enseignement de l’architecture à Genève, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2010, p. 6.

    22Marie-Jeanne Dumont, « Introduction », in Le Corbusier, Lettres à ses maîtres. II, Lettres à Charles L’Eplattenier, Paris, Éditions du Linteau, 2007, p. 37-38.

    23A. D. de la Manche, 240J217, fonds Louis Cornille, Lettre de Louis Cornille père à Louis Cornille fils, Avranches le 18 novembre 1935.

    24Julien Guadet, « Les devoirs professionnels de l’architecte envers lui-même, ses confrères, ses clients, les entrepreneurs », L’Architecture, 10 août 1895, no 32, p. 288-289.

    25« Rapport du secrétaire principal au nom de la Commission des récompenses », L’Architecture, 25 juin 1898, p. 222, in Maxime Decommer, Les Architectes au travail, l’institutionnalisation d’une profession, 1795-1940, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017, p. 217.

    26Maxime Decommer, Les architectes au travail, op. cit., p. 211.

    27Ibid., p. 212-213.

    28Un article est en cours de publication sur la reconstruction de l’église de Pontaubault. C’est lors du dépouillement des archives de l’architecte pour cette étude que le projet de la chapelle de Villedieu-les-Poêles a été découvert et, avec lui, la correspondance entre le père et le fils pour ce premier projet.

    29Can Onaner, En quête du temps propre de l’architecture, Aldo Rossi, architecte du suspens, Paris, MetisPresses, 2016, p. 27.

    30À ce sujet, voir Florence Lafourcade, « Les architectes Cornille et Holas et la reconstruction de la ville de Pontaubault », in Jean-Baptiste Auzel, Robert Blaizeau et Françoise Laty (dir.), La Reconstruction dans la Manche (1944-1964), centres-bourgs et cœurs de ville, à paraître en 2023.

    Dynasties d'architectes et d'artistes en province aux xixe et xxe siècles

    X Facebook Email

    Dynasties d'architectes et d'artistes en province aux xixe et xxe siècles

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Dynasties d'architectes et d'artistes en province aux xixe et xxe siècles

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Lafourcade, F. (2023). Le projet de la chapelle de l’Institut Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles (1935) et la transmission de compétences dans une agence d’architecture familiale. In M. Lavenu & T. Tauziat (éds.), Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13sr0
    Lafourcade, Florence. « Le projet de la chapelle de l’Institut Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles (1935) et la transmission de compétences dans une agence d’architecture familiale ». In Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles, édité par Mathilde Lavenu et Tiphaine Tauziat. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2023. https://doi.org/10.4000/13sr0.
    Lafourcade, Florence. « Le projet de la chapelle de l’Institut Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles (1935) et la transmission de compétences dans une agence d’architecture familiale ». Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles, édité par Mathilde Lavenu et Tiphaine Tauziat, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2023, https://doi.org/10.4000/13sr0.

    Référence numérique du livre

    Format

    Lavenu, M., & Tauziat, T. (éds.). (2023). Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13srx
    Lavenu, Mathilde, et Tiphaine Tauziat, éd. Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2023. https://doi.org/10.4000/13srx.
    Lavenu, Mathilde, et Tiphaine Tauziat, éditeurs. Dynasties d’architectes et d’artistes en province aux xixe et xxe siècles. Presses universitaires Blaise-Pascal, 2023, https://doi.org/10.4000/13srx.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires Blaise-Pascal

    Presses universitaires Blaise-Pascal

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Facebook
    • LinkedIn
    • Instagram
    • X
    • Flux RSS

    URL : http://pubp.univ-bpclermont.fr

    Email : publi.pubp@uca.fr

    Adresse :

    Maison des sciences de l'homme

    4 rue Ledru

    TSA 70402

    63001

    Clermont-Ferrand

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement