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    Plan détaillé Texte intégral Introduction : l’âge des styles et des ornements La découverte de l’architecture du Moyen Âge dans le nord de l’Italie et au Piémont L’étude et la restauration de la cathédrale de Casal : un chantier « traditionaliste » Notes de bas de page Auteur

    Restaurer au xixe siècle

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    Table des matières

    Découverte et invention de l’architecture « lombarde »

    Études, nouvelles recherches et solutions traditionnelles pour la restauration des « monuments » du Moyen Âge

    Discovery and Invention of ‘Lombard’ Architecture. Studies, New Research and Traditional Solutions for the Restoration of Medieval ‘Monuments’

    Chiara Devoti

    p. 437-455

    Résumés

    Le xixe siècle a su développer une relecture des styles adaptée à tous besoins. Dans le domaine de la restauration, après des études savantes qui souvent ont jeté les bases pour la connaissance du patrimoine architectural, il a choisi les styles roman (lombard) et gothique comme les plus aptes à retracer l’esprit du Moyen Âge. C’est dans ce terreau que se fonde la notion d’État national, et on y puise à pleines mains. L’article montre l’importance de cette question lors de la restauration de la cathédrale de Casal, au nord de l’Italie, menée par le comte Mella, l’un des protagonistes de l’étude, suivie par celle des grands monuments médiévaux de cette région. Cette œuvre de restauration est conduite en employant des techniques tout à fait traditionnelles, lorsque dans d’autres contextes on commençait à recourir aux matériaux nouveaux et à des solutions techniques innovatrices.

    The nineteenth century has developed a proofreading of styles, making them suitable for all needs. In the field of restoration, after scholarly studies which often laid the foundations for the knowledge of the Architectural Heritage, the choice fell on Romanesque (Lombard) and Gothic styles as the most correct to trace the spirit of the Middle Ages. This époque was indeed considered as the nursery of the notion of National State and restoration drew in it with both hands. The article shows the importance of this issue during the restoration of the cathedral of Casal, northern Italy, led by Count Mella, one of the protagonists of the study, and then of the great Medieval monuments of this region, a restoration work carried out using quite traditional techniques, when in other contexts new materials and innovative solutions were appearing.

    Entrées d’index

    Mots-clés : style, roman, lombard, gothique, Mella (Edoardo Arborio), cathédrale de Casal

    Keywords : style, romanesque, lombard, gothic, Mella (Edoardo Arborio), Casale cathedral

    Texte intégral Introduction : l’âge des styles et des ornements La découverte de l’architecture du Moyen Âge dans le nord de l’Italie et au Piémont Les « monstres sacrés » Les érudits locaux L’étude et la restauration de la cathédrale de Casal : un chantier « traditionaliste » Une histoire tourmentée : la grande cathédrale et les maîtres à penser de l’époque Entre érudition et goût décoratif : le comte Mella au travail Des choix traditionalistes : le renforcement de la façade Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    Introduction : l’âge des styles et des ornements

    1Le xixe siècle est le moment de la reconquête du droit de choisir son propre style, une revanche représentée par l’historicisme et les « néo » (néo-Moyen Âge, néo-baroque, néo-Renaissance, jusqu’aux tardifs néo-assyrien, néo-byzantin… néo selon son gré). Après l’horreur pour le Moyen Âge qui avait caractérisé la Renaissance, avec ce titre si négatif de « gothique », après le néo-classicisme qui avait accusé le baroque d’extravagance scandaleuse, c’est enfin le moment où l’on peut décider librement en fonction du sujet architectural, du contexte, du client… C’est donc là qui se situe la « découverte » du Moyen Âge, le moment intense de sa renaissance et de sa restauration.

    2En parallèle, comme la critique récente l’a souligné, l’enjeu de cette nouvelle liberté est aussi de s’ouvrir à l’acceptation « consciente d’éléments lexicaux disparates appartenant tant aux civilisations du passé qu’au monde de la nature, en les recomposant selon des principes historiographiques cohérents en forme de composition stylistique, et en tenant compte de la destination de chaque bâtiment (qu’il s’agisse d’églises, de thermes, de gares de chemin de fer, d’hôpitaux, d’hôtels de ville, de bibliothèques, etc.1) ». Tout cela sans oublier les compositions farouches et bizarres d’un goût mêlé, sur-décoré, décontextualisé, telles que les kiosques, les théâtres, et certains palais. Il y a alors une séparation – très évidente chez les architectes qui usent de cette nouvelle liberté – entre décor (qui remonte à l’idée de Vitruve d’harmonie et de rigueur) et ornement (qui ne se lie qu’à la « peau » des bâtiments, et forme en quelque sorte un maquillage extérieur). Décor et ornement alors sont deux termes complémentaires qui doivent être analysés avec des instruments différents, comme le soulignait déjà Quatremère de Quincy dans son Dictionnaire historique d’Architecture (1832) : « l’ornement est l’exigence naturelle de variété2 ».

    3Pendant la deuxième moitié du xixe siècle, donc, un grand nombre de chercheurs (il s’agissait aussi bien d’architectes que d’historiens ou d’ingénieurs, ou encore de simples passionnés) puisent dans les édifices du Moyen Âge des principes de composition des bâtiments (dans les milieux liés au décor et à l’histoire de l’architecture), ou des modèles de décoration (dans les milieux de l’histoire de l’art). Ils proposent une nouvelle analyse des architectures médiévales, en se mettant d’abord à la recherche de la nature du style « Lombard », puis du « Roman » dans un second temps. Leur sélection est aussi passionnante que fondamentale pour l’approche des restaurateurs, à la recherche de la « véritable » architecture des siècles du roman (qui sont les plus nombreux), mais aussi du gothique. Ces recherches touchent à nouveau et sur le décor et sur l’ornement, afin de pouvoir réaliser des restitutions si nécessaire3 [Fig. 1]. Le grand restaurateur Viollet-le-Duc, dans son œuvre De la décoration appliquée aux édifices (1880), en effet, soulignera avec assurance que seules l’architecture et la décoration du Moyen Âge (à condition, pour lui, qu’elles soient « françaises ») « méritent une attention particulière », à la différence du « mauvais goût et [de] la fureur de bâtir » qui, selon lui, ont été la marque de l’âge baroque, de l’âge moderne, et même de l’époque contemporaine4.

    Fig. 1 : La décoration, langage du style chez le comte Mella. [Edoardo Arborio Mella], Cappella del Santissimo Sacramento nella Cattedrale di Casale Monferrato. Studio pella decorazione [1856-1860].

    Fondazione Istituto di Belle Arti di Vercelli e Museo Leone (par la suite AIBAVerceil), Fonds Mella, carton B-I-2, no 759

    4Mon intervention s’articule donc sur deux moments : d’abord, une lecture de ce phénomène de découverte de l’architecture et de l’art romans dans le nord de l’Italie ; ensuite, le cas d’une restauration très connue dans cette région, celle de la cathédrale de Casal (au Piémont), restaurée de façon extrêmement traditionnelle par l’une des personnalités engagées à l’époque dans l’étude de l’architecture du Moyen Âge, en reconstituant des solutions anciennes (à la fois pour l’architecture et pour l’ornement, ou dirait-on aujourd’hui la décoration). Mais ce chantier correspond à la fin d’une période : elle ouvre ensuite à des expériences tout à fait modernes dans la conception aussi bien que dans les matériaux des restaurations.

    La découverte de l’architecture du Moyen Âge dans le nord de l’Italie et au Piémont

    Les « monstres sacrés »

    5L’Italie du Nord est riche de monuments appartenant, en prééminence, au roman, même si elle ne manque pas d’exemples appartenant au gothique (je citerai seulement la cathédrale de Milan). Leur étude se fonde sur l’œuvre pionnière de quelques érudits. Parmi ceux-ci, on compte l’ingénieur des Ponts-et-Chaussées Fernand de Dartein (1838-1912), avec sa monumentale Étude sur l’architecture lombarde, parue en deux volumes à Paris entre 1865 et 18825 et, quelques décennies plus tard, le « flâneur » américain Arthur Kingsley Porter (1883-1933) avec son œuvre majeure Lombard Architecture, éditée en quatre volumes à New Haven et à Londres par les Presses de l’Université de Yale entre 1915 et 19176. Du point de vue géographique, la Langobardia Maior, dans leurs études, comprend toute la plaine du Pô et plus largement l’Italie du Nord7, donc le contexte qui fait l’objet de notre attention. Viendra ensuite Paolo Verzone (1902-1986), du Politecnico de Turin, qui, en ramenant en Italie dans les années trente la leçon du catalan Puig y Cadafalch (1867-1956), auteur d’une imposante histoire de l’architecture romane en Catalogne (Arquitectura Romanica a Catalunya parue de 1909 à 19188), va souligner l’ambiguïté de l’adjectif « lombard » appliqué à ces monuments qu’on qualifiait à l’époque, y compris à l’université, « de style » d’architecture roman9. Il exprima ce doute alors même que, très jeune, en 1928, il avait consacré un premier article à l’origine des voûtes des basiliques « lombardes10 ». C’est à Verzone que revient le rôle d’avoir remis à leur place des notions jusque-là acquises11. Il réalisa cette œuvre de réinterprétation critique dans son monumental travail sur l’architecture romane dans le territoire de Novare, qui fit l’objet d’une première édition dans le Bulletin historique de la Province de Novare, avant d’être rapidement réédité en 1935-193612, dans ses recherches sur l’architecture romane dans la province de Vercelli de 193413, suivis par une étude sur l’architecture religieuse du Haut Moyen Âge parue en 194214, puis par un ouvrage plus spécifique sur l’architecture préromane de la Ligurie et les reliefs décoratifs des « siècles barbares » (en 194515). Ses études couvrirent les églises et monastères romans et quelques autres vestiges de la plaine du Pô et des Préalpes, aussi bien que l’étroite bande de terre qui borde la Méditerranée. À ces travaux exemplaires, il faut encore ajouter, pour le Piémont, le grand répertoire de l’ingénieur Eugenio Olivero (1870-1945) de 1940, consacré à l’architecture préromane et romane (d’après son titre) dans l’archidiocèse de Turin16, et enfin celui dédié à l’architecture romane du diocèse de Bielle, bien plus tardif (1959), dont l’auteur, Daria De Bernardi Ferrero, fut l’élève de Verzone17.

    Les érudits locaux

    6Derrière ces monstres sacrés de l’histoire de l’architecture, et plus spécifiquement de la redécouverte de l’art roman au Piémont, se cachent une pléthore d’érudits, de chercheurs, de proto-restaurateurs, de restaurateurs proprement dits, sans oublier les « comtes », notion prise dans le sens de gens nobles, tel le comte Edoardo Arborio Mella (1808-188418), qui fut longtemps le maire de Vercelli, rapidement suivi par son fils Frederico (né en 1838). En tant qu’architecte et qu’archéologue, Frederico collaborera avec son père et poursuivra son travail. Les deux comtes vont jouer le rôle de guides savants des personnages qui vont devenir les grands auteurs des œuvres dédiées à ce « style », et à ses matériaux à la texture changeante, selon les spécificités du lieu et les techniques de construction employées.

    7C’est Mella père qui en effet, à mi-parcours d’une production cultivée imposante, va publier en 1885 son texte spécifiquement dédié à l’architecture « lombarde », sous le titre d’Éléments d’architecture lombarde19, précédé par les Éléments gothiques tirés de documents repérés en Allemagne, offerts aux artistes, en deux volumes, parus en 1857 et en 186320. Ces écrits sont des discours sur le style. Le texte en deux parties dédié au gothique est une sorte de vade-mecum d’ornements et de décorations qu’on pourrait définir comme le « prêt-à-porter » du style, mais le texte suivant, dédié au « lombard », et par extension au roman, est lié de manière plus stricte à des études directes sur l’architecture romane piémontaise résultant de recherches qu’il avait menées et qu’il continuait de diriger (les fragments conservés de la mosaïque de la cathédrale de Casal21, puis Santa Maria di Vezzolano22, Santa Fede à Cavagnolo23, San Lorenzo à Montiglio24, San Secondo à Cortazzone25, les baptistères de Gravedona26, de Lomello et de Bielle27, suivis par ceux de Agrate et Albenga en Ligurie28, etc.). Son fils Frederico publiera, en 1914, le travail de son père au sujet du premier monument gothique du Piémont, Sant’Andrea à Vercelli, auquel tous les deux avaient consacré leurs efforts conjoints29.

    8Dans son Étude sur l’architecture lombarde, Fernand de Dartein, et à sa suite ses épigones, ne manquera jamais de payer tribut au comte Mella, pour l’avoir guidé dans les vestiges du Piémont (il affirme ouvertement : « Je dois à M. le comte Mella de connaître cette église [Sainte-Foy de Cavagnolo Po]. Il a bien voulu me conduire lui-même, ainsi qu’à Sainte-Marie de Vezzolano, également située dans les collines du Montferrat30 »), ou pour avoir, le premier, mesuré et dessiné ces véritables « monuments du Moyen Âge ». Comme la critique l’a souligné, le comte Mella est donc bien l’autorité scientifique reconnue au niveau local31 et le premier maître à penser de cette « école du Montferrat » si riche et vivante32. On est obligé de souligner aussi que les choix d’édifices faits par l’Alsacien (de Dartein) reposent sur la possibilité de visiter les bâtiments dont il traite, possibilité qui dépend elle-même de la disponibilité d’un guide fiable. La sélection à laquelle il aboutit trouve donc son explication dans le rôle joué par le comte au Piémont, qui comprend la Vallée d’Aoste aussi, il traite des cathédrales d’Acqui, Aoste, Casal, Ivrée ; des baptistères d’Asti (une rotonde sur le modèle du Saint-Sépulcre de Jérusalem, mais qui recevait une autre interprétation à l’époque) et Bielle ; de l’église de San Lorenzo de Montiglio, et enfin des abbayes de Santa Fede à Cavagnolo (à laquelle il dédie l’unique planche gravée de son ouvrage) et San Lorenzo de Montiglio. À l’exception des cathédrales d’Aoste (avec sa magnifique mosaïque polychrome très connue même à l’étranger) et d’Ivrée – qui pourtant étaient réputées en raison de leur première structure ottonienne –, et de celle d’Acqui, que pourtant Mella connaissait très bien en raison de sa mosaïque romane qui offrait une grande ressemblance avec celle retrouvée à Casal33, et sur laquelle il avait écrit, c’est bien la liste des publications du comte que Fernand de Dartein nous paraît suivre à travers la sélection d’édifices de l’architecture lombarde34.

    9Si l’Américain Arthur Kingsley Porter fournit enfin le véritable catalogue de l’architecture romane nord italienne, c’est, comme il le déclare dans le premier volume de sa célèbre série de quatre, pour « honorer une énorme dette envers les églises de Lombardie, si peu étudiées35 ». Pour tout le corpus des églises romanes des campagnes du Piémont, tout comme pour certaines cathédrales, il ne manquera jamais de déclarer que « [les études sur celles-ci] furent publiées par Mella, qui leur consacra des gravures et des dessins, et fournit dans bien des cas les uniques notes historiques disponibles36 ». Il confirme aussi sa dette envers de Dartein (qu’il définit comme « incontournable ») et ses liens avec la traduction parue en 1910 de l’œuvre de Rivoira, intitulée en italien Le origini della architettura lombarda e delle sue principali derivazioni nei paesi d’oltr’Alpe et traduite en anglais sous le titre bizarre de Lombardic architecture ; its origin, development and derivatives37, un aperçu qui, à nouveau, fait apparaître à maintes reprises des données provenant de Mella. C’est donc toujours au comte Mella qu’il convient de revenir, ce qui me mène à mon deuxième axe.

    L’étude et la restauration de la cathédrale de Casal : un chantier « traditionaliste »

    10C’est avec une grande affection à l’égard de ce monument que je reviens au moment de la restauration de cathédrale de Casal, au Montferrat, ancienne, et déjà très célèbre, par Mella. La prise de conscience tourmentée qu’il éprouva, lui faisant savoir que son génie était requis pour résoudre les problèmes soit structurels, soit décoratifs (je reviens à mon introduction et à l’idée, que Viollet-le-Duc lui-même proposera quelques années plus tard, en 1873, d’écoles régionales ayant fait éclore des styles, dont Mella paraît un précurseur38), fit, il y a plus de vingt ans, l’objet de mon premier article publié39. Cet article, qui était sûrement du blé vert, était le résultat d’une longue étude d’archive que mon professeur, Giulio Ieni, m’avait confiée pour vérifier si j’aurais un jour la carrure pour être historienne.

    Une histoire tourmentée : la grande cathédrale et les maîtres à penser de l’époque

    11Une longue relation, publiée dès 1977, fournit une narration détaillée, « interne », des vicissitudes de ce long chantier. Elle a été rédigée par le chanoine de la cathédrale, par ailleurs théologien40. Il rappelle à maintes reprises le mauvais état dans lequel était l’église, la prise de conscience civile et religieuse de la nécessité de la restaurer ou bien, encore, de la démolir et de la reconstruire. Le vestibule, qui fera l’objet d’études continues pour ses voûtes entrelacées de matrice orientale, était considéré comme une extravagance à laquelle on pouvait bien renoncer ; seule la chapelle baroque dédiée à saint Evase – le saint local, qui jouissait d’une grande vénération –, projet du premier architecte royal Alfieri, méritait alors d’être épargnée. Les maisons adossées à la façade – qui jouaient le rôle d’arcs-boutants – ne faisaient qu’accroître « sa tristesse, qui faisait le blâme des forestiers41 » [Fig. 2]. La narration commence pendant les années 1840, en enregistrant des hésitations constantes, une interruption due aux bouleversements provoqués par le Printemps des Peuples, en 1848 et enfin une reprise d’intérêt en 1851, lorsque l’évêque de Casal décide de nommer une commission ecclésiastique chargée de gérer toutes questions tenant au décor et à la stabilité du bâtiment. Le renom du monument, le prestige de la commande épiscopale firent « surgir bon nombre d’artistes qui lancèrent des propos pleins de verve et produisirent de nombreux dessins […]. Parmi eux, des peintres qui présentèrent leurs “dessins fleuris”, en proposant de repeindre totalement l’intérieur en style gothique. Considérant les frais énormes que coûterait une reconstruction totale, la commission s’oriente vers un projet de restauration qui, avant tout, soit à même de recomposer l’image de la façade en la délivrant des accrétions qui en endommagent la rigueur42 ». Le plan-relief de la cathédrale et de ses alentours, dressé en 1845 environ par l’architecte Pietro Praga43, qui sera ensuite chef du bureau d’art municipal, montrait clairement des désordres, que l’on définissait irrespectueusement de « bazar », et qui affectaient la façade, les bas-côtés de la cathédrale et l’abside. C’est probablement après la réalisation de ce plan-relief que le chapitre de la cathédrale commença à voir en Alessandro Antonelli (1798-1888), qui commençait à devenir célèbre, le personnage le plus apte à conduire la grande entreprise de restauration. Les solutions envisagées par ce dernier consistaient en un large « amincissement » des accrétions, une réduction de la « forêt de piliers » et un passage des cinq nefs d’origine à seulement trois, plus propres à une architecture de basilique, selon son sentiment. Le projet aboutirait à une énorme nef centrale, en fusionnant celle qui existait avec deux bas-côtés, et en maintenant les deux bas-côtés latéraux les plus éloignés de la nef d’origine, en forme de simples couloirs44. Mais l’architecte, rentré à Turin en 1852, n’envoya jamais un projet de restauration, estimant que le bâtiment était « un cadavre qu’on cherchait en vain à faire revivre45 ». C’est seulement deux ans plus tard qu’il envoya son projet – dont il n’existe pas de traces. S’il reçut un excellent accueil de la commission, il était assorti de frais énormes puisqu’il s’agissait d’une démolition complète suivie par une reconstruction également totale. Le passage, en un sens providentiel, de Luigi Canina, natif de Casal, qui rentrait à Rome après s’être rendu en Angleterre, provoqua une interruption totale du projet : d’après le mémoire du chanoine, il demanda avec mépris : « qui sera le barbare qui osera lever sa main pour donner un coup de pioche pour abattre cette merveilleuse et superbe œuvre ? ». C’est ainsi que l’on revint à l’idée d’une restauration. Antonelli exclu, Praga et son collègue Seggiaro, architectes en chef de la municipalité aussi, pour incompétence manifeste, c’est alors à Carlo Promis, professeur d’architecture civile à la Regia Università degli Studi de Turin que l’on s’adressa. Lorsqu’il refusa, il indiqua toutefois que le capitaine du Génie Militaire, Giovanni Castellazzi (un de ses élèves préférés) était la personne la plus indiquée pour proposer une solution à la fois respectueuse du monument et correcte d’un point de vue historique. Les échanges épistolaires entre l’élève et son maître, que j’ai publiés il a vingt ans, démontrent une attention précieuse et une étude détaillée du bâtiment, d’un point de vue décoratif aussi bien que structurel, qualités propres à un ingénieur militaire tel que Castellazzi. Dans sa graphie d’araignée, qui soulève quelques problèmes de lecture, il souligne la valeur d’antiquité du monument, la nécessité de mieux en étudier les sources pour comprendre sa forme, de le mesurer plus en détail pour comprendre sa statique, et enfin de sonder la nature de ses matériaux, en particulier des murs46. Si Promis ne conserve pas les copies de ses réponses, il a l’habitude d’en indiquer la teneur par deux ou trois mots écrits directement sur la correspondance qu’il a reçue. Il écrit souvent : « je lui ai répondu que je ferais la même chose ». C’est encore l’ancien professeur qui, sollicité à nouveau pour indiquer une personnalité de renom qui puisse enfin résoudre le problème de ce monument si abîmé, indiquera, après Castellazi, « le comte Mella ». Les solutions de restauration de Castellazzi, qu’il exprime dans ses lettres, contrastent avec ce qu’on venait d’entreprendre (sous la direction des deux architectes de la municipalité) et qu’il ne pouvait nullement ignorer : des sondages sur les colonnes et les piliers, en enlevant l’enduit (on découvre alors que la structure n’était pas si belle…), une tentative de réparation de la voûte au-dessus du maître-autel. En effet, le mauvais état de la voûte avait sérieusement ravagé les restes de la mosaïque romane au sol. Il n’y avait pas encore de solution proposée pour les maisons jouant le rôle d’arcs-boutants, qui encombraient la façade.

    Fig. 2 : L’élimination des maisons contre la façade dans le cas de la cathédrale de Casal, plan-relief des éléments à abattre. [Edoardo Arborio Mella et Ufficio del Genio Civile de Casal], Piano delle Case ad abbattersi per lo scoprimento del Duomo di Casale dietro il Progetto di Restauro fatto del C. Edoardo Mella, 28 septembre 1856.

    AIBAVerceil, Fonds Mella, carton B-I-2, no 776

    Entre érudition et goût décoratif : le comte Mella au travail

    12Le travail rapidement conduit par Mella, qui passe plusieurs jours à Casal, comme Giulio Ieni l’a montré par des recherches faites dans ses archives privées, aboutit à la fin de l’année 1857 à une série de premiers dessins pour la façade et les détails des fenêtres. Il dessine seul ou avec l’aide des architectes de la municipalité, Praga et Seggiaro, qui paraissent avoir été de simples arpenteurs. Au commencement de l’année suivante, une commission dont la composition a été à nouveau suggérée par Promis – elle comprend Castellazzi, Bollati et Ceppi, des noms très connus de la culture architecturale piémontaise, et des piliers de la restauration –, fait la louange des propositions du comte, tandis que les deux architectes de la ville se retirent47. Les merveilleux dessins de Mella font de la décoration, et je reviens au préambule de ma communication, un élément fondamental du projet [Fig. 3]. D’une qualité graphique excellente, ils visent à la recomposition d’une image bien précise du roman de la plaine du Pô. Ils expriment très peu quant aux solutions techniques qu’il envisage d’employer, ce qui est courant chez lui.

    Fig. 3 : Projet de restauration en style lombard de la façade de la cathédrale de Casal. [Edoardo e Federico Arborio Mella], Prospetto della Cattedrale di Casal-Monferrato. Restaurata nelli anni 1858 a 62, e nel 1872 [post 1872].

    AIBAVerceil, Fonds Mella, carton B-I-2, no 778

    13On sait par les documents et par les dates des dessins que la décoration des intérieurs qui, fort heureusement, restent dans leur configuration d’origine (une nef et quatre collatéraux), va dans le sens de formes et de décors néo-gothiques, offrant des colonnes à rayures crème et brun et un ciel d’étoiles sur fond cobalt, une formule stylistique qu’il emploiera à maintes reprises et qui fait en partie son renom48. Les piliers, qui ont alors des formes irrégulières, sont standardisés et réduits à une solution homogène. Les fenêtres des chapelles latérales sont totalement redessinées en suivant l’idée du style roman propre à Mella49. Les voûtes sont démolies et rebâties pour présenter une inclinaison uniforme, puis peintes en harmonie avec l’ambiance générale du décor. Au sol, la mosaïque, désormais en morceaux, est totalement redessinée, en employant soit des marbres colorés, soit des tomettes à décor gothique, pour former un dessin très précis qu’il fournit probablement vers la fin de l’année 1857 (dessin non daté50). Il dessine une chaire qu’il définit comme « alla foggia antica », fidèle à des modèles anciens (l’inspiration suivie est en fait hybride, empruntant au paléochrétien et au byzantin51), et encore l’orgue, les vitraux du chœur et la balustrade du maître-autel, avec la coopération technique du maître-maçon de Casal Giovanni Bonarda, pétri de talent. Il ne touche ni au narthex ni à la façade, qui avait été représentée dans sa triste condition par les grands connaisseurs d’architecture romane et gothique d’origine allemande52.

    14Comme la critique l’a souligné depuis longtemps, le dessin de Mella de 1856, en forme d’élévation mise à jour de la façade et du narthex, apparaît comme une réplique de ces planches d’origine allemande, en particulier de celles de l’Osten53 [Fig. 4]. Des échanges de lettres avec Vincenzo Promis, frère du professeur, qui à l’époque était le directeur de la Bibliothèque Royale de Turin, témoignent de cet intérêt : Mella demanda au bibliothécaire de lui réserver les différents numéros de la publication dédiée au roman lombard54.

    Fig. 4 : La particularité du narthex de la cathédrale de Casal par rapport à la pauvreté de la façade encombrée par les maisons. Edoardo Arborio Mella, Duomo di Casal Monferrato. Facciata e sezione del vestibolo, con Dettagli, 1856.

    AIBAVerceil, Fonds Mella, carton B-I-2, no 764

    Des choix traditionalistes : le renforcement de la façade

    15En 1858, Mella présenta un dessin projetant une façade restaurée, très riche, qui prévoyait de conserver les deux clochers assez minces pour encadrer la recomposition de la partie centrale, qu’il fallait libérer des deux maisons empêchant d’en apprécier les lignes55, et en parallèle un dessin analogue pour le côté nord56. Il fallait tout de même, avant tout, procéder à un renforcement de la structure de l’ancien narthex, dont la démolition avait été envisagée (en premier lieu par Antonelli). Mella (il l’avoue directement) n’avait pas les connaissances techniques pour le restaurer. Il faudra sûrement lui reconnaître l’honnêteté de l’avoir reconnu. Il fit donc appel à la compétence technique de l’ingénieur Giovanni Larghi de Vercelli. Ce dernier disposait des connaissances nécessaires, grâce à une formation qui faisait totalement défaut au comte Mella, passionné, mais avant tout homme de lettres. Larghi présenta un projet de renforcement, avec un dessin représentant des éléments en fer qui renforceraient les arcs et les voûtes, en évitant tout renversement de l’édifice vers l’extérieur lorsqu’on démolirait les maisons faisant fonction de contreforts57 [Fig. 5]. En effet, ces maisons contenaient, et déguisaient en partie, deux grands arcs qui travaillaient comme des arcs-boutants par rapport aux arcs anciens entrelacés des voûtes du narthex, dont la solidité était compromise par des fissures58. Dans un autre dessin, Mella montre son projet de renforcement de la stabilité de la façade59, qu’il prévoit de délivrer par sections successives, très courtes, par l’étayage de la paroi murale et en liant les murs avec des blocs de granit.

    Fig. 5 : Les armatures en fer pour le soutien de la façade externe et de celle du narthex. [Federico Mella sur projet de Giovanni Larghi], Armatura in ferro a sostegno del Prospetto mal fondato e rovinoso. Disegnata dell’Ing. Arch. Giovanni Larghi vercellese ed eseguita nel Restauro fatto dal Conte Edoardo Arborio Mella nel 1859-60, [ca 1860].

    AIBAVerceil, Fonds Mella, carton B-I-2, no 787

    16La relation très détaillée du chanoine Rho nous informe que le projet structurel employant les liens en métal fut jugé trop dispendieux pour les caisses du chapitre de la cathédrale, et que l’on demanda à l’ingénieur Laghi et au maître-maçon Bonarda de le revoir en remployant des poutres en sapin60, qu’on acheminerait du chantier du dôme de la cathédrale de Vercelli ! L’acier ne fit donc son apparition que par morceaux menus dans cette restauration, jugée tellement traditionnelle qu’elle paraît un travail datant de quelques siècles auparavant, et non de la deuxième moitié du xixe siècle.

    17En 1860, des travaux de soutènement sont donc réalisés, en utilisant des poutres, pour renforcer la stabilité du narthex. On procède ensuite à la démolition des maisons, en préservant exclusivement les deux arcs-boutants qu’elles contenaient. L’année suivante, on découvre que la façade n’a pas de fondations, comme le maître-maçon Bonarda l’avait pressenti : elle s’élève directement sur des trous et des fosses d’ensevelissement anciennes, qui n’offrent aucun soutien statique. Les reprises faites sous fondations, à une profondeur de presque six mètres, jouent alors le rôle des fondations qui avaient manqué lors de l’érection de la structure murale. C’est un travail de précision qui est mené, morceau par morceau, en suivant les indications ponctuelles de l’ingénieur. Celui-ci aurait voulu employer des blocs neufs, mais il fut contraint d’adopter une solution inverse, en remployant les gravats des maisons abattues, simplement liées par des pièces en granit d’une épaisseur de 20 centimètres [Fig. 6]. Les deux parties latérales de la façade, obscurées par les maisons adossées, sont totalement réinventées par Mella. Il y ouvre d’amples baies vitrées, auxquelles on travaille encore pendant les années 1870. Pour finir, il veille à l’aspect de la façade interne du narthex, là où elle conduit à la nef : il ajoute cinq grands arcs et redéfinit les reports entre les ouvertures des fenêtres avec des choix très arbitraires et des recompositions stylistiques que les restaurations récentes ont mises en évidence61, telles que le remploi de colonnes et de chapiteaux adaptés et « améliorés » grâce à un dessin qui restitue une ambiance globale. On touche alors plus à l’ornement qu’au décor, mais en même temps, on a évité une démolition totale de l’ancienne cathédrale en utilisant des moyens très traditionnels.

    Fig. 6 : Projet global de renforcement et sous fondations par l’ingénieur Larghi. Federico Mella, Cattedrale di Casale Monferrato. Opere di muratura, armature in ferro ed in legno state proposte a restauro della facciata e degli archi del Pronao dall’Ing. Architetto Gio. Larghi di Vercelli nell’anno 1860-61, [post 1872].

    AIBAVerceil, Fonds Mella, carton B-I-2, no 760

    Notes de bas de page

    1Roberto Gabetti, « Eclettismo », in Dizionario Enciclopedico di Architettura e Urbanistica, Paolo Portoghesi (dir.), vol. II, Roma, Istituto editoriale romano, 1968, p. 211 et l’analyse faite par Elena Gianasso, Per l’immagine dello Stato. Sperimentazioni neobarocche a Torino (Castello del Valentino e Palazzo Carignano), Torino, Centro Studi Piemontesi, 2018, p. 3.

    2Antoine-Chrysostome Quatremère De Quincy, Dictionnaire historique d’architecture comprenant dans son plan les notions historiques, descriptives, archéologiques, biographiques, théoriques, dialectiques et pratiques de cet Art, 2 vol., Paris, Librairie d’Adrien Le Clère et C., 1832, p. 184.

    3Gabriella Guarisco, Romanico. Uno stile per il restauro, Milan, Franco Angeli, 1992.

    4Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, De la décoration appliquée aux édifices, Paris, A. Ballue, 1880, p. 53. Pour une analyse complète de sa pensée au sujet de la décoration : Elena Gianasso, Per l’immagine dello Stato […], op. cit., p. 25.

    5Fernand de Dartein, Étude sur l’architecture lombarde et sur les origines de l’architecture romano-byzantine, 2 vol., Paris, Dunot, 1865-1882.

    6Arthur Kingsley Porter, Lombard Architecture, 4 vol., New Haven & London, Yale University Press, 1915-1917.

    7Carlo Tosco, « Il Monferrato come scuola architettonica: interpretazioni critiche di un tema storiografico », Monferrato. Arte & Storia, no 9, 1997, p. 45-77 et spécialement p. 46.

    8José Puig y Cadafalch, Antonio de Falguera et José Goday Y Casals, L’arquitectura romanica a Catalunya, 4 vol., Barcelona, Institut d’Estudis Catalans, parue entre 1909 et 1918 ; Paolo Verzone, « La geografia e le origini della primitiva arte romanica, di J. Puig y Cadafalch », Bollettino della Società Piemontese di Archeologia e Belle Arti, no 1-2, XVIII, 1934, p. 138-139.

    9Chiara Devoti, Monica Naretto, « L’architettura “lombarda” in area piemontese », in Fernand de Dartein. La figura, l’opera, l’eredità (1838-1912), Quaderni di Ananke, 4, Firenze, Alinea, 2012, p. 185-190.

    10Paolo Verzone, « Nuove ricerche sull’origine della basilica lombarda a volte », Cronache d’Arte, V, no 4 (juillet-août) 1928, p. 267-284.

    11Pour les données provenant des archives de Paolo Verzone et sa méthode de travail, voir Enrica Bodrato et Chiara Devoti, « Il fondo Paolo Verzone presso il Laboratorio di Storia e Beni Culturali del Politecnico di Torino: note archivistiche e prospettive di studio per l’architettura medievale », in Simone Caldano (dir.), Paolo Verzone (Vercelli 1902 – Torino 1986) e la storia dell’architettura medievale. L’eredità di un grande studioso, actes du colloque de Vercelli, 25 novembre 2016, Società Storica Vercellese, à paraître. Une indication de ces archives est aussi publiée par le Bureau du Ministère Beni e Attività Culturali, section des archives et collections patrimoniales.

    12Paolo Verzone, L’architettura romanica nel Novarese, 2 vol., Novara, Cattaneo, 1935-1936.

    13Paolo Verzone, L’architettura romanica nel Vercellese, Vercelli, Vercellino, 1934.

    14Paolo Verzone, L’Architettura religiosa dell’Alto Medio Evo nell’Italia Settentrionale, Milano, Officine Grafiche Esperia, 1942.

    15Paolo Verzone, L’architettura preromanica in Liguria e i rilievi decorativi dei ‘secoli barbari’, Torino, Viglongo, 1945.

    16Eugenio Olivero, Architettura religiosa preromanica e romanica nell’archidiocesi di Torino, Torino, Dagnino, 1940.

    17Daria De Bernardi Ferrero, L’architettura romanica nella diocesi di Biella, Torino, Edizioni Impronta, 1959.

    18Pour son éloge funèbre : Gaudenzio Claretta, Il conte Edoardo Arborio Mella, extrait de L’Archivio storico italiano, t. 14, 1884, Firenze, M. Cellini e C., 1884 ; pour sa production : Filippo Morgantini, Edoardo Arborio Mella restauratore (1808-1884), Milano, Franco Angeli, 1988 ; Chiara Devoti, Monica Naretto, « Da De Dartein a d’Andrade. Scoperta, conoscenza e tutela dell’architettura “lombarda” in area piemontese: ‘intorno’ a Santa Fede a Cavagnolo Po », in Romanico Piemontese – Europa Romanica. Archietture, circolazione di uomini e idee, paesaggi, Saverio Lomartire (dir.), Centro Studi Città e Territorio, Livorno, Debatte, 2016, p. 171-179.

    19Edoardo Arborio Mella, Elementi di architettura lombarda, Torino, Fratelli Bocca, 1885.

    20Edoardo Arborio Mella, Elementi gotici da documenti antichi trovati in Germania, offerti agli artisti da Edoardo Mella, vol. I, Milano, Litografia Corbetta, 1857 et vol. II, Milano, Litografia Ronchi, [1863].

    21Edoardo Arborio Mella, Frammenti di antichi mosaici della cattedrale di Casale Monferrato: scoperti nell’epoca del di lei restauro (anno 1858-60) e disegnati prima del loro parziale trasporto, Vercelli, Stab. Guidetti e Perotti, [1861] aussi bien que l’ample récolte des dessins intitulée par le même Mella, Avanzi del Pavimento antico a Mosaico nella Cattedrale di Casale Monferrato […], Fondazione Istituto di Belle Arti di Vercelli e Museo Leone (par la suite AIBAVerceil), Fonds Mella, carton B-X-1.

    22Giuseppe Manuel di S. Giovanni et Edoardo Mella, Notizie e documenti riguardanti la chiesa e prepositura di S. Maria di Vezzolano nel Monferrato, s.l., s.e., [1861].

    23Edoardo et Federico Mella, Cenno storico artistico sull’abbazia e chiesa di Santa Fede presso Cavagnolo, tiré de Il Politecnico, Giornale dell’ingegnere-architetto civile ed industriale [1870] et l’annexe Proporzioni della Chiesa di S. Fede presso Cavagnolo al Po [1870]. Pour le cas spécifique de cette église et des études que Mella lui consacre : Chiara Devoti, Monica Naretto, L’abbaziale di Santa Fede a Cavagnolo Po, Savigliano, L’Artistica, « L’Architettura dei monasteri in Piemonte », no 4, 2015.

    24Edoardo Arborio Mella, Chiesa di San Lorenzo a Montiglio d’Asti, per il conte Edoardo Mella, Torino, Tip. Eredi Botta, 1874.

    25Edoardo Mella, San Secondo a Cortazzone d’Asti (secolo 11), Torino, G. B. Paravia, 1877.

    26Edoardo Mella, Il Battistero di Santa Maria del Tiglio in Gravedona, Torino, Tip. eredi Botta, 1872.

    27Edoardo Mella, Antico battistero di Biella, Torino, Tip. Eredi Botta, 1873.

    28Edoardo Mella, Battisteri di Agrate-Conturbia e di Albenga, Torino, G. B. Paravia, 1880.

    29Federico Arborio Mella, Il duomo di Vercelli: studio tecnico-storico ; Id., L’antica basilica eusebiana: indagini e studi, Vercelli, Tip. Gallardi e Ugo, 1914.

    30Fernand de Dartein, Étude sur l’architecture lombarde […], op. cit., I, p. 448, note 1 au chapitre intitulé Sainte-Foi de Cavagnolo et quelques autres petites églises du Piémont.

    31Carlo Tosco, « Il Monferrato come scuola architettonica […] », art. cit., p. 50.

    32Michele Luigi Vescovi, ‘Monferrato’ medievale. Crocevia di culture e sperimentazioni, Verona, Scripta, 2012, p. 7-24.

    33Un remarquable dessin est conservé à la Bibliothèque Royale de Turin ; il s’agit de Giovanni Vico, Frammenti di pavimento a mosaico trovati nel Presbiterio della Cattedrale d’Acqui nel Luglio 1845, BRT, Miscellanea Storia Patria, 43.5. Pour l’importance de cette trouvaille, le contexte culturel de l’époque dans cette ville et l’étude des monuments romans, voir Chiara Devoti et Andrea Longhi, « Il lungo Medioevo acquese », in Acqui Terme, dall’archeologia classica al Loisir borghese, Vera Comoli (dir.), Alessandria, Cassa di Risparmio di Alessandria, 1999, p. 121-127.

    34La grande absente – on l’a déjà souligné – reste l’imposante abbaye de Saint-Michel de la Cluse (Sacra di San Michele), sur laquelle Mella avait réalisé une action de restauration. C’est pour des raisons particulières qu’elle ne rencontra pas la faveur de De Dartein. Pour une analyse plus détaillée : Chiara Devoti et Monica Naretto, « L’architettura “lombarda” in area piemontese […] », art. cit., p. 186-187.

    35A. Kingsley Porter, Lombard Architecture […], op. cit., I, p. XI-XIII.

    36La citation est liée à la description de la petite église de Sainte-Foye à Cavagnolo, au Monferrat : « The church of S. Fé was first published by Mella, who illustrated the edifice with drawings and with the scant historical notice obtainable […] ». A. Kingsley Porter, Lombard Architecture, ibid., II, p. 276-278.

    37Giovanni Teresio Rivoira, Le origini della architettura lombarda e delle sue principali derivazioni nei paesi d’oltr’Alpe, Milano, U. Hoepli, 1908; (éd. anglaise Lombardic architecture; its origin, development and derivatives, London, W. Heinemann, 1910).

    38Eugène-Emmanuel Viollet-Le-Duc, Carte des Monuments historiques de France, imprimée à l’occasion de l’Exposition Universelle de Vienne de 1873. Pour le rôle de cette carte, voir Françoise Choay, L’allégorie du patrimoine, Paris, Seuil, 1992, p. 101-105.

    39Chiara Devoti, « Un restauro mancato: Giovanni Castellazzi e il duomo di Sant’Evasio a Casale Monferrato », Monferrato. Arte & Storia, no 9, 1997, p. 79-93, avec transcription de documents.

    40Ch. Giovanni Rho, Memorie intorno ai restauri della chiesa cattedrale di Casale, Archive Capitulaire de la Cathédrale de Casal (par la suite ACCasal), ms., publié et commenté par Tatiana Kirilova Kirova, « Metodologie d’intervento nei restauri della metà dell’Ottocento in Piemonte: il Duomo di Casale Monferrato », Rivista di Storia, Arte, Archeologia per le province di Alessandria e Asti, no LXXXVI, 1977, p. 23-56. L’article avait été révisé par Paolo Verzone de sa propre main avant l’impression, ce qui est attesté par ses archives personnelles.

    41Ibid., paragraphe III.

    42Ibid.

    43Pietro Praga (1805-75), Planimetria della chiesa cattedrale di S. Evasio di Casale corredata delle sue adiacenze, s.d. [ca 1845], ACCasal. Le dessin a été publié et commenté par Liliana Pittarello, « La posizione di Edoardo Arborio Mella all’interno del dibattito ottocentesco sul restauro », in Cultura figurativa e architettura negli Stati del Re di Sardegna 1773-1861, Enrico Castelnuovo et Marco Rosci (dir.), Turin, 1980, p. 768-773, planche 868, p. 774 et ensuite par Maria Carla Visconti, « Gli interventi ottocenteschi nella cattedrale », in Il duomo di Casale Monferrato. Storia, Arte e Vita Liturgica, Actes du colloque 16-18 avril 1999, Novara, Interlinea Edizioni, 2000, p. 229-246, planche 7, p. 235.

    44Alessandro Antonelli, Progetto di ricostruzione della cattedrale di Casale conservando la cappela di St. Evasio, il campanile e la sacrestia, 6 juillet 1853, ACCasal, publié par Liliana Pittarello, « La posizione di Edoardo Arborio Mella […] », art. cit., p. 775.

    45Ch. Giovanni Rho, Memorie intorno ai restauri della chiesa cattedrale di Casale, op. cit., paragraphe VIII.

    46Extrait des lettres de Castellazzi à Promis, Bibliothèque Royale de Turin (par la suite BRT), Archivio Promis, Lettere, cartons 13.IV.1-13.VII.3, publiées par Chiara Devoti, « Un restauro mancato […] », art. cit., annexes.

    47Voir Liliana Pittarello, « La posizione di Edoardo Arborio Mella », art. cit., p. 776.

    48C’est exactement la même solution qu’il propose pour une série de bâtiments religieux, toujours au Piémont, tels que la cathédrale d’Alba (dessins de 1869 et années suivantes), la cathédrale de Chieri (dessin de 1873 et années suivantes), la cathédrale de Pignerol (dessins à partir de 1875) et enfin l’église de Saint-Jean Evangéliste à Turin, même pour le traitement des façades extérieures (dessins de 1877).

    49[Edoardo Arborio Mella], Sezione della navata laterale minore con disegno delle nuove finestre, s.d., AIBAVerceil, Fonds Mella, B-I-2, no 747 ; [Edoardo Arborio Mella], Due finestre del coro, s.d., no 771 ; Edoardo Arborio Mella, Particolare costruttivo della finestra del coro, s.d., no 788 ; Edoardo Arborio Mella, Finestre delle diverse cappelle, s.d., no 751 ; Edoardo Arborio Mella, Disegni delle vetrate [delle finestre] ad alternarsi tra le cappelle, s.d., no 770 ; [Edoardo Arborio Mella], Finestra dell’atrio della Cattedrale di Casale, s.d., n. 755.

    50Edoardo Arborio Mella, Duomo di Casale. Pavimento, [1857], ACCasal. Publié chez Liliana Pittarello, « La posizione di Edoardo Arborio Mella », art. cit., p. 776 et [Edoardo Arborio Mella], Pianta del Duomo di Casale, studi pel pavimento, s.d. AIBAVerceil, Fonds Mella, B-I-2, no 756.

    51Edoardo Arborio Mella, Pulpito alla foggia antica, [1857], ACCasal. Publié chez la même auteure, p. 777.

    52Frederich Osten, Die Bauwerke in der Lombardei vom 7ten bis zum 14ten Jahrhundert gezeichnet und durch historischen Text erläutert von Friedrich Osten, Les monuments de la Lombardie depuis le viie siècle jusqu’au xive dessinés et expliqués historiquement par Fréderic Osten, Darmstadt, Leske, 1845, Pl. III et encore Heinrich Hübsch, Die altchristlichen Kirchen nach den Baudenkmalen und älteren Beschreibungen und der Einfluss des altchristlichen Baustyls auf den Kirchenbau aller späteren Perioden, Carlsruhe, Veith, 1863, Pl. LIV. Fig. 1 Querschnitt des Doms von Novara ; Fig. 2 Durchschnitt der Vorhalle des Doms zu Casale ; etc.

    53Liliana Pittarello, « La posizione di Edoardo Arborio Mella », art. cit., p. 776.

    54Maria Carla Visconti, « Gli interventi ottocenteschi nella cattedrale », [...], art. cit., p. 244, note 67.

    55[E. Arborio Mella], Duomo di Casale sgombro dai contro-stanti caseggiati, 1858, Palais de l’évêque de Casal Montferrat et Bureau du Génie Civil ; [E. Arborio Mella], Piano delle case da abbattersi per lo scoprimento del Duomo di Casale dietro il Progetto di Ristauro fatto da C. Edoardo Mella, 28 settembre 1858, AIBAVerceil, Fonds Mella, B-I-2, no 776.

    56[E. Arborio Mella], Restauro laterale del Duomo, [1858], Ufficio Tecnico de la Municipalité de Casal Montferrat publié par Visconti, p. 238 et non par Pittarello, donc exclus à l’époque du catalogue de l’exposition.

    La liste générale de tous les dessins disponibles ayant trait à la cathédrale a été publié par Stefano Martelli, « Dall’archivio al cantiere: documenti e disegni per il restauro della Cattedrale di Sant’Evasio a Casale », Monferrato. Arte & Storia, no 28, 2016, p. 75-88.

    57[Federico Mella sur dessin de Giovanni Larghi], Armatura in ferro a sostegno del Prospetto mal fondato e rovinoso, s.d. [ca 1860], AIBAVerceil, Fonds Mella, B-I-2, No 787, publié par Tatiana Kirilova Kirova, « Metodologie d’intervento […] », op. cit., ill. 27.

    58Ch. Giovanni Rho, Memorie intorno ai restauri della chiesa cattedrale di Casale […], op. cit., paragraphe XLIX.

    59[Edoardo Arborio Mella et Giovanni Larghi], Progetto di consolidamento della facciata di Sant’Evasio, s.d. [1859], AIBAVerceil, Fonds Mella, B-I-2, no 782. Kirova publie un dessin de Larghi, du 8 août 1860, de collection privée, très similaire : Tatiana Kirilova Kirova, « Metodologie d’intervento […] », art. cit., ill. 28 et détail ill. 29.

    60Ibid.

    61Pour un bilan général des hypothèses d’intervention et pour les choix de la Soprintendenza en matière de restauration contemporaines, voir Raffaella Rolfo, Maria Carla Visconti, « La Cattedrale di Sant’Evasio a Casale Monferrato fra storia e restauri », Monferrato. Arte & Storia, no 28, 2016, p. 75-88.

    Auteur

    Chiara Devoti

    Chiara Devoti est professeur (professore associato) d’Histoire de l’Architecture au Politecnico di Torino, membre du Doctorat BAP et directeur de l’École de Spécialisation en « Beni architettonici e del Paesaggio » dans la même Université où elle enseigne en particulier l’histoire de l’urbanisme, de la ville et des territoires. Membre de groupes de recherches en Italie et en France, ses recherches abordent les thèmes de l’histoire du territoire et du patrimoine.
    Parmi ses ouvrages, cinq volumes, avec d’autres auteurs, dédiés aux propriétés de l’Ordre Mauricien (hôpitaux, 2010 et 2015 ; palais de chasse de Stupinis, 2012 ; commanderies, 2014 ; archives, 2017) et de nombreux articles concernant l’urbanisme et les transformations des villes de Turin et Aoste.

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    1Roberto Gabetti, « Eclettismo », in Dizionario Enciclopedico di Architettura e Urbanistica, Paolo Portoghesi (dir.), vol. II, Roma, Istituto editoriale romano, 1968, p. 211 et l’analyse faite par Elena Gianasso, Per l’immagine dello Stato. Sperimentazioni neobarocche a Torino (Castello del Valentino e Palazzo Carignano), Torino, Centro Studi Piemontesi, 2018, p. 3.

    2Antoine-Chrysostome Quatremère De Quincy, Dictionnaire historique d’architecture comprenant dans son plan les notions historiques, descriptives, archéologiques, biographiques, théoriques, dialectiques et pratiques de cet Art, 2 vol., Paris, Librairie d’Adrien Le Clère et C., 1832, p. 184.

    3Gabriella Guarisco, Romanico. Uno stile per il restauro, Milan, Franco Angeli, 1992.

    4Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, De la décoration appliquée aux édifices, Paris, A. Ballue, 1880, p. 53. Pour une analyse complète de sa pensée au sujet de la décoration : Elena Gianasso, Per l’immagine dello Stato […], op. cit., p. 25.

    5Fernand de Dartein, Étude sur l’architecture lombarde et sur les origines de l’architecture romano-byzantine, 2 vol., Paris, Dunot, 1865-1882.

    6Arthur Kingsley Porter, Lombard Architecture, 4 vol., New Haven & London, Yale University Press, 1915-1917.

    7Carlo Tosco, « Il Monferrato come scuola architettonica: interpretazioni critiche di un tema storiografico », Monferrato. Arte & Storia, no 9, 1997, p. 45-77 et spécialement p. 46.

    8José Puig y Cadafalch, Antonio de Falguera et José Goday Y Casals, L’arquitectura romanica a Catalunya, 4 vol., Barcelona, Institut d’Estudis Catalans, parue entre 1909 et 1918 ; Paolo Verzone, « La geografia e le origini della primitiva arte romanica, di J. Puig y Cadafalch », Bollettino della Società Piemontese di Archeologia e Belle Arti, no 1-2, XVIII, 1934, p. 138-139.

    9Chiara Devoti, Monica Naretto, « L’architettura “lombarda” in area piemontese », in Fernand de Dartein. La figura, l’opera, l’eredità (1838-1912), Quaderni di Ananke, 4, Firenze, Alinea, 2012, p. 185-190.

    10Paolo Verzone, « Nuove ricerche sull’origine della basilica lombarda a volte », Cronache d’Arte, V, no 4 (juillet-août) 1928, p. 267-284.

    11Pour les données provenant des archives de Paolo Verzone et sa méthode de travail, voir Enrica Bodrato et Chiara Devoti, « Il fondo Paolo Verzone presso il Laboratorio di Storia e Beni Culturali del Politecnico di Torino: note archivistiche e prospettive di studio per l’architettura medievale », in Simone Caldano (dir.), Paolo Verzone (Vercelli 1902 – Torino 1986) e la storia dell’architettura medievale. L’eredità di un grande studioso, actes du colloque de Vercelli, 25 novembre 2016, Società Storica Vercellese, à paraître. Une indication de ces archives est aussi publiée par le Bureau du Ministère Beni e Attività Culturali, section des archives et collections patrimoniales.

    12Paolo Verzone, L’architettura romanica nel Novarese, 2 vol., Novara, Cattaneo, 1935-1936.

    13Paolo Verzone, L’architettura romanica nel Vercellese, Vercelli, Vercellino, 1934.

    14Paolo Verzone, L’Architettura religiosa dell’Alto Medio Evo nell’Italia Settentrionale, Milano, Officine Grafiche Esperia, 1942.

    15Paolo Verzone, L’architettura preromanica in Liguria e i rilievi decorativi dei ‘secoli barbari’, Torino, Viglongo, 1945.

    16Eugenio Olivero, Architettura religiosa preromanica e romanica nell’archidiocesi di Torino, Torino, Dagnino, 1940.

    17Daria De Bernardi Ferrero, L’architettura romanica nella diocesi di Biella, Torino, Edizioni Impronta, 1959.

    18Pour son éloge funèbre : Gaudenzio Claretta, Il conte Edoardo Arborio Mella, extrait de L’Archivio storico italiano, t. 14, 1884, Firenze, M. Cellini e C., 1884 ; pour sa production : Filippo Morgantini, Edoardo Arborio Mella restauratore (1808-1884), Milano, Franco Angeli, 1988 ; Chiara Devoti, Monica Naretto, « Da De Dartein a d’Andrade. Scoperta, conoscenza e tutela dell’architettura “lombarda” in area piemontese: ‘intorno’ a Santa Fede a Cavagnolo Po », in Romanico Piemontese – Europa Romanica. Archietture, circolazione di uomini e idee, paesaggi, Saverio Lomartire (dir.), Centro Studi Città e Territorio, Livorno, Debatte, 2016, p. 171-179.

    19Edoardo Arborio Mella, Elementi di architettura lombarda, Torino, Fratelli Bocca, 1885.

    20Edoardo Arborio Mella, Elementi gotici da documenti antichi trovati in Germania, offerti agli artisti da Edoardo Mella, vol. I, Milano, Litografia Corbetta, 1857 et vol. II, Milano, Litografia Ronchi, [1863].

    21Edoardo Arborio Mella, Frammenti di antichi mosaici della cattedrale di Casale Monferrato: scoperti nell’epoca del di lei restauro (anno 1858-60) e disegnati prima del loro parziale trasporto, Vercelli, Stab. Guidetti e Perotti, [1861] aussi bien que l’ample récolte des dessins intitulée par le même Mella, Avanzi del Pavimento antico a Mosaico nella Cattedrale di Casale Monferrato […], Fondazione Istituto di Belle Arti di Vercelli e Museo Leone (par la suite AIBAVerceil), Fonds Mella, carton B-X-1.

    22Giuseppe Manuel di S. Giovanni et Edoardo Mella, Notizie e documenti riguardanti la chiesa e prepositura di S. Maria di Vezzolano nel Monferrato, s.l., s.e., [1861].

    23Edoardo et Federico Mella, Cenno storico artistico sull’abbazia e chiesa di Santa Fede presso Cavagnolo, tiré de Il Politecnico, Giornale dell’ingegnere-architetto civile ed industriale [1870] et l’annexe Proporzioni della Chiesa di S. Fede presso Cavagnolo al Po [1870]. Pour le cas spécifique de cette église et des études que Mella lui consacre : Chiara Devoti, Monica Naretto, L’abbaziale di Santa Fede a Cavagnolo Po, Savigliano, L’Artistica, « L’Architettura dei monasteri in Piemonte », no 4, 2015.

    24Edoardo Arborio Mella, Chiesa di San Lorenzo a Montiglio d’Asti, per il conte Edoardo Mella, Torino, Tip. Eredi Botta, 1874.

    25Edoardo Mella, San Secondo a Cortazzone d’Asti (secolo 11), Torino, G. B. Paravia, 1877.

    26Edoardo Mella, Il Battistero di Santa Maria del Tiglio in Gravedona, Torino, Tip. eredi Botta, 1872.

    27Edoardo Mella, Antico battistero di Biella, Torino, Tip. Eredi Botta, 1873.

    28Edoardo Mella, Battisteri di Agrate-Conturbia e di Albenga, Torino, G. B. Paravia, 1880.

    29Federico Arborio Mella, Il duomo di Vercelli: studio tecnico-storico ; Id., L’antica basilica eusebiana: indagini e studi, Vercelli, Tip. Gallardi e Ugo, 1914.

    30Fernand de Dartein, Étude sur l’architecture lombarde […], op. cit., I, p. 448, note 1 au chapitre intitulé Sainte-Foi de Cavagnolo et quelques autres petites églises du Piémont.

    31Carlo Tosco, « Il Monferrato come scuola architettonica […] », art. cit., p. 50.

    32Michele Luigi Vescovi, ‘Monferrato’ medievale. Crocevia di culture e sperimentazioni, Verona, Scripta, 2012, p. 7-24.

    33Un remarquable dessin est conservé à la Bibliothèque Royale de Turin ; il s’agit de Giovanni Vico, Frammenti di pavimento a mosaico trovati nel Presbiterio della Cattedrale d’Acqui nel Luglio 1845, BRT, Miscellanea Storia Patria, 43.5. Pour l’importance de cette trouvaille, le contexte culturel de l’époque dans cette ville et l’étude des monuments romans, voir Chiara Devoti et Andrea Longhi, « Il lungo Medioevo acquese », in Acqui Terme, dall’archeologia classica al Loisir borghese, Vera Comoli (dir.), Alessandria, Cassa di Risparmio di Alessandria, 1999, p. 121-127.

    34La grande absente – on l’a déjà souligné – reste l’imposante abbaye de Saint-Michel de la Cluse (Sacra di San Michele), sur laquelle Mella avait réalisé une action de restauration. C’est pour des raisons particulières qu’elle ne rencontra pas la faveur de De Dartein. Pour une analyse plus détaillée : Chiara Devoti et Monica Naretto, « L’architettura “lombarda” in area piemontese […] », art. cit., p. 186-187.

    35A. Kingsley Porter, Lombard Architecture […], op. cit., I, p. XI-XIII.

    36La citation est liée à la description de la petite église de Sainte-Foye à Cavagnolo, au Monferrat : « The church of S. Fé was first published by Mella, who illustrated the edifice with drawings and with the scant historical notice obtainable […] ». A. Kingsley Porter, Lombard Architecture, ibid., II, p. 276-278.

    37Giovanni Teresio Rivoira, Le origini della architettura lombarda e delle sue principali derivazioni nei paesi d’oltr’Alpe, Milano, U. Hoepli, 1908; (éd. anglaise Lombardic architecture; its origin, development and derivatives, London, W. Heinemann, 1910).

    38Eugène-Emmanuel Viollet-Le-Duc, Carte des Monuments historiques de France, imprimée à l’occasion de l’Exposition Universelle de Vienne de 1873. Pour le rôle de cette carte, voir Françoise Choay, L’allégorie du patrimoine, Paris, Seuil, 1992, p. 101-105.

    39Chiara Devoti, « Un restauro mancato: Giovanni Castellazzi e il duomo di Sant’Evasio a Casale Monferrato », Monferrato. Arte & Storia, no 9, 1997, p. 79-93, avec transcription de documents.

    40Ch. Giovanni Rho, Memorie intorno ai restauri della chiesa cattedrale di Casale, Archive Capitulaire de la Cathédrale de Casal (par la suite ACCasal), ms., publié et commenté par Tatiana Kirilova Kirova, « Metodologie d’intervento nei restauri della metà dell’Ottocento in Piemonte: il Duomo di Casale Monferrato », Rivista di Storia, Arte, Archeologia per le province di Alessandria e Asti, no LXXXVI, 1977, p. 23-56. L’article avait été révisé par Paolo Verzone de sa propre main avant l’impression, ce qui est attesté par ses archives personnelles.

    41Ibid., paragraphe III.

    42Ibid.

    43Pietro Praga (1805-75), Planimetria della chiesa cattedrale di S. Evasio di Casale corredata delle sue adiacenze, s.d. [ca 1845], ACCasal. Le dessin a été publié et commenté par Liliana Pittarello, « La posizione di Edoardo Arborio Mella all’interno del dibattito ottocentesco sul restauro », in Cultura figurativa e architettura negli Stati del Re di Sardegna 1773-1861, Enrico Castelnuovo et Marco Rosci (dir.), Turin, 1980, p. 768-773, planche 868, p. 774 et ensuite par Maria Carla Visconti, « Gli interventi ottocenteschi nella cattedrale », in Il duomo di Casale Monferrato. Storia, Arte e Vita Liturgica, Actes du colloque 16-18 avril 1999, Novara, Interlinea Edizioni, 2000, p. 229-246, planche 7, p. 235.

    44Alessandro Antonelli, Progetto di ricostruzione della cattedrale di Casale conservando la cappela di St. Evasio, il campanile e la sacrestia, 6 juillet 1853, ACCasal, publié par Liliana Pittarello, « La posizione di Edoardo Arborio Mella […] », art. cit., p. 775.

    45Ch. Giovanni Rho, Memorie intorno ai restauri della chiesa cattedrale di Casale, op. cit., paragraphe VIII.

    46Extrait des lettres de Castellazzi à Promis, Bibliothèque Royale de Turin (par la suite BRT), Archivio Promis, Lettere, cartons 13.IV.1-13.VII.3, publiées par Chiara Devoti, « Un restauro mancato […] », art. cit., annexes.

    47Voir Liliana Pittarello, « La posizione di Edoardo Arborio Mella », art. cit., p. 776.

    48C’est exactement la même solution qu’il propose pour une série de bâtiments religieux, toujours au Piémont, tels que la cathédrale d’Alba (dessins de 1869 et années suivantes), la cathédrale de Chieri (dessin de 1873 et années suivantes), la cathédrale de Pignerol (dessins à partir de 1875) et enfin l’église de Saint-Jean Evangéliste à Turin, même pour le traitement des façades extérieures (dessins de 1877).

    49[Edoardo Arborio Mella], Sezione della navata laterale minore con disegno delle nuove finestre, s.d., AIBAVerceil, Fonds Mella, B-I-2, no 747 ; [Edoardo Arborio Mella], Due finestre del coro, s.d., no 771 ; Edoardo Arborio Mella, Particolare costruttivo della finestra del coro, s.d., no 788 ; Edoardo Arborio Mella, Finestre delle diverse cappelle, s.d., no 751 ; Edoardo Arborio Mella, Disegni delle vetrate [delle finestre] ad alternarsi tra le cappelle, s.d., no 770 ; [Edoardo Arborio Mella], Finestra dell’atrio della Cattedrale di Casale, s.d., n. 755.

    50Edoardo Arborio Mella, Duomo di Casale. Pavimento, [1857], ACCasal. Publié chez Liliana Pittarello, « La posizione di Edoardo Arborio Mella », art. cit., p. 776 et [Edoardo Arborio Mella], Pianta del Duomo di Casale, studi pel pavimento, s.d. AIBAVerceil, Fonds Mella, B-I-2, no 756.

    51Edoardo Arborio Mella, Pulpito alla foggia antica, [1857], ACCasal. Publié chez la même auteure, p. 777.

    52Frederich Osten, Die Bauwerke in der Lombardei vom 7ten bis zum 14ten Jahrhundert gezeichnet und durch historischen Text erläutert von Friedrich Osten, Les monuments de la Lombardie depuis le viie siècle jusqu’au xive dessinés et expliqués historiquement par Fréderic Osten, Darmstadt, Leske, 1845, Pl. III et encore Heinrich Hübsch, Die altchristlichen Kirchen nach den Baudenkmalen und älteren Beschreibungen und der Einfluss des altchristlichen Baustyls auf den Kirchenbau aller späteren Perioden, Carlsruhe, Veith, 1863, Pl. LIV. Fig. 1 Querschnitt des Doms von Novara ; Fig. 2 Durchschnitt der Vorhalle des Doms zu Casale ; etc.

    53Liliana Pittarello, « La posizione di Edoardo Arborio Mella », art. cit., p. 776.

    54Maria Carla Visconti, « Gli interventi ottocenteschi nella cattedrale », [...], art. cit., p. 244, note 67.

    55[E. Arborio Mella], Duomo di Casale sgombro dai contro-stanti caseggiati, 1858, Palais de l’évêque de Casal Montferrat et Bureau du Génie Civil ; [E. Arborio Mella], Piano delle case da abbattersi per lo scoprimento del Duomo di Casale dietro il Progetto di Ristauro fatto da C. Edoardo Mella, 28 settembre 1858, AIBAVerceil, Fonds Mella, B-I-2, no 776.

    56[E. Arborio Mella], Restauro laterale del Duomo, [1858], Ufficio Tecnico de la Municipalité de Casal Montferrat publié par Visconti, p. 238 et non par Pittarello, donc exclus à l’époque du catalogue de l’exposition.

    La liste générale de tous les dessins disponibles ayant trait à la cathédrale a été publié par Stefano Martelli, « Dall’archivio al cantiere: documenti e disegni per il restauro della Cattedrale di Sant’Evasio a Casale », Monferrato. Arte & Storia, no 28, 2016, p. 75-88.

    57[Federico Mella sur dessin de Giovanni Larghi], Armatura in ferro a sostegno del Prospetto mal fondato e rovinoso, s.d. [ca 1860], AIBAVerceil, Fonds Mella, B-I-2, No 787, publié par Tatiana Kirilova Kirova, « Metodologie d’intervento […] », op. cit., ill. 27.

    58Ch. Giovanni Rho, Memorie intorno ai restauri della chiesa cattedrale di Casale […], op. cit., paragraphe XLIX.

    59[Edoardo Arborio Mella et Giovanni Larghi], Progetto di consolidamento della facciata di Sant’Evasio, s.d. [1859], AIBAVerceil, Fonds Mella, B-I-2, no 782. Kirova publie un dessin de Larghi, du 8 août 1860, de collection privée, très similaire : Tatiana Kirilova Kirova, « Metodologie d’intervento […] », art. cit., ill. 28 et détail ill. 29.

    60Ibid.

    61Pour un bilan général des hypothèses d’intervention et pour les choix de la Soprintendenza en matière de restauration contemporaines, voir Raffaella Rolfo, Maria Carla Visconti, « La Cattedrale di Sant’Evasio a Casale Monferrato fra storia e restauri », Monferrato. Arte & Storia, no 28, 2016, p. 75-88.

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    Devoti, C. (2022). Découverte et invention de l’architecture « lombarde ». In B. Phalip, J.-F. Luneau, & F. Chevallier (éds.), Restaurer au xixe siècle (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13i5x
    Devoti, Chiara. « Découverte et invention de l’architecture “lombarde” ». In Restaurer au xixe siècle, édité par Bruno Phalip, Jean-François Luneau, et Fabienne Chevallier. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022. https://doi.org/10.4000/13i5x.
    Devoti, Chiara. « Découverte et invention de l’architecture “lombarde” ». Restaurer au xixe siècle, édité par Bruno Phalip et al., Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022, https://doi.org/10.4000/13i5x.

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    Phalip, B., Luneau, J.-F., & Chevallier, F. (éds.). (2022). Restaurer au xixe siècle (1‑). Presses universitaires Blaise-Pascal. https://doi.org/10.4000/13i1w
    Phalip, Bruno, Jean-François Luneau, et Fabienne Chevallier, éd. Restaurer au xixe siècle. Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022. https://doi.org/10.4000/13i1w.
    Phalip, Bruno, et al., éditeurs. Restaurer au xixe siècle. Presses universitaires Blaise-Pascal, 2022, https://doi.org/10.4000/13i1w.
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