Restaurer les cathédrales au xixe siècle
The Restoration of Cathedrals in the French Nineteenth Century
p. 387-404
Résumés
Les Archives nationales conservent, dans la sous-série F/19, un important fonds produit par la direction des Cultes lors de la période du Concordat (1802-1905), qui regroupe aussi bien des documents sur les relations entre les églises et l’État, l’administration et le contrôle de la vie religieuse, que des dossiers de carrière (curés, évêques, pasteurs, rabbins, personnel administratif, architectes diocésains, etc.), mais aussi des archives sur les travaux entrepris sur les édifices religieux. Depuis 2013, les dossiers de travaux de restauration des cathédrales (cotes F/19/7577 à F/19/7926) font l’objet d’un vaste chantier… archivistique. Entretien courant, chantiers d’envergure (Reims, Évreux) ou encore reconstructions (Marseille, Gap) : ce sont au total 87 cathédrales de France métropolitaine et d’Algérie (Alger et Oran) qui sont concernées. L’article met en lumière le travail archivistique mené sur ce corpus d’archives.
The French National Archives hold a sizeable record collection assembled by the Administration of Public Worship during the French Concordat period (1802-1905). The F/19 sub-series includes documents about the relationships between the French central state and groups of worship, control of religious life, career records (priests, bishops, pastors, rabbis, diocesan architects, etc.), but also records about the restoration of religious buildings. Since 2013, archivists have been working on the restoration work files of 87 French cathedrals (reference numbers F/19/7577 to F/19/7926). The article discusses the archival work on these records.
Entrées d’index
Mots-clés : archives, architecture, cathédrale, France, patrimoine, XIXe siècle
Keywords : archive, architecture, cathedral, heritage, France, 19th century
Texte intégral
1Le Concordat signé le 26 messidor an IX (15 juillet 1801) organise les cultes en France jusqu’à la loi de séparation des églises et de l’État de 1905. Le clergé et les édifices religieux des cultes reconnus (catholicisme, protestantisme réformé ou calvinisme, protestantisme luthérien et culte israélite1) sont à la charge de l’État, assimilés à une sorte de service public. Tout ce qui touche au spirituel et au dogme reste du domaine des autorités religieuses. Les articles organiques du Concordat, promulgués unilatéralement par le Premier Consul le 18 germinal an X (8 avril 1802), précisent les rapports entre les églises et l’État, qu’il s’agisse du traitement des membres du clergé, de la délimitation des circonscriptions ecclésiastiques, ou encore des édifices destinés au culte, qui « seront mis à la disposition des évêques par arrêtés du préfet du département2 » (article 75). Les archives issues de l’administration chargée des cultes au niveau de l’État sont conservées aux Archives nationales dans la sous-série F/19. On y trouve un ensemble de documents cohérents issus de la gestion administrative des travaux exécutés sur les édifices diocésains (cathédrale, palais épiscopal et grand séminaire) :
travaux dans les séminaires : cotes F/19/7286 à F/19/7421 ;
travaux dans les évêchés : cotes F/19/7422 à F/19/7574 ;
travaux dans les cathédrales : cotes F/19/7577 à F/19/7926.
2Des ensembles similaires existent pour les cultes protestants (F/19/10622 – F/19/10704 et F/19/10764 – F/19/10765/1) et israélite (F/19/1110 – F/19/11122).
Le projet Cathédrales des Archives nationales
3Depuis 2013 et la mise en place du Projet scientifique, culturel et éducatif des Archives nationales, un vaste projet archivistique porte sur l’ensemble des cotes relatives aux travaux de restauration des cathédrales. Ce sont 87 cathédrales de France métropolitaine et d’Algérie qui sont concernées (F/19/7577 à F/19/7926), soit près de 50 mètres linéaires.
4L’inventaire utilisé jusqu’à ce jour, dressé en 1984 par Jeannine Charon Bordas, décrit pour chaque cathédrale (par ordre alphabétique des diocèses) les cotes concernées, les dates extrêmes – parfois approximatives – des cartons, et des éléments « à signaler » : rapports de tel inspecteur, découvertes archéologiques, réparations de l’orgue, etc.
5Si le fonds d’archives est bien connu des chercheurs en histoire de l’art, et accessible aux recherches par l’existence de cet inventaire, il nous semblait important d’une part de décrire de manière plus détaillée et exhaustive ces dossiers de travaux, afin de mettre en lumière d’autres thématiques de recherches, au-delà des seuls aspects architectural et patrimonial, et d’autre part de préserver matériellement les documents figurés tout en facilitant leur consultation par le biais de la numérisation.
Histoire du fonds
6Les dossiers de travaux de restauration des cathédrales, et plus largement les archives produites par le 5e bureau de la direction des cultes, ont été versés aux Archives nationales en 1934 par la direction générale des beaux-arts3. Ces 351 boîtes résultent d’un siècle d’activité d’une administration qui se structure progressivement et met en place des procédures d’intervention et de contrôle.
7Sous l’Empire, les travaux sur les édifices diocésains relèvent du ministère de l’Intérieur, relayé sur le territoire par les préfets. À partir de 1824, le ministère des Affaires ecclésiastiques et de l’Instruction publique dirigé par Monseigneur Frayssinous se voit confier la gestion en propre des édifices diocésains. Alors que les ministères se spécialisent, l’administration des Cultes4 instituée en 1839 définit progressivement son périmètre d’intervention. Le service chargé des édifices diocésains, levier d’action politique important au niveau local dans les relations entre l’État et le clergé, réussit à rester dans le giron de cette direction des Cultes, malgré les velléités de fusion de la commission des Monuments historiques5 et du ministère des Travaux publics6. Bien que le rattachement ministériel de l’administration des cultes soit très mouvant, successivement sous la tutelle des ministères de l’Intérieur, de la Justice ou encore de l’Instruction publique et des Beaux-Arts7, ses missions, et par conséquent les archives produites à cette occasion, restent relativement homogènes sur une longue durée. La mise en place progressive d’une procédure d’encadrement des travaux de restauration aboutit dans les années 1840, coïncidant avec les premières discussions sur le projet de restauration de Notre-Dame de Paris. En mars 1848, le service des édifices diocésains se voit renforcé par la création de la Commission des arts et édifices religieux8, remplacée peu après par le Comité des inspecteurs généraux des édifices diocésains9. Cette instance consultative spécifique aux bâtiments religieux permet à l’administration des cultes de s’affranchir de la tutelle du Conseil des bâtiments civils pour les questions architecturales, et s’accompagne de la constitution d’un corps d’architectes spécifiques : les architectes diocésains, nommés dans les circonscriptions ecclésiastiques.
Les documents figurés
8Ce corpus des dossiers de restauration des cathédrales fait partie des fonds très consultés aux Archives nationales. Il est surtout connu des chercheurs pour son « trésor » : près de 3 000 plans et dessins et plus de 340 photographies, signés pour certains par des architectes et photographes de renom. Le plus vieux cliché est un daguerréotype, datant vraisemblablement de 1854, montrant le porche de la cathédrale de Saint-Étienne de Saint-Brieuc10.
9Les premières actions du projet « Cathédrales » ont donc porté, entre 2014 et 2016, sur ces documents figurés, disséminés et pliés dans des boîtes d’archives, et souvent abîmés. Les plans et dessins ont été extraits des liasses d’origine, sauf lorsque leur petit format et leur état matériel ne nécessitaient pas de précautions particulières. Des fantômes attestent dans les dossiers initiaux du lien avec les documents extraits des boîtes. Référencés, mis à plat et désormais conservés dans des meubles à plans adéquats, ils sont progressivement restaurés par l’atelier des Archives nationales, numérisés par un prestataire extérieur et mis en ligne sur le portail documentaire des Archives nationales11 [Fig. 1].
Fig. 1 : Restauration par les ateliers des Archives nationales d’un dessin de la verrière de la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Troyes, attribué à Louis Germain Vincent-Larcher, CP/F/19/7906, plan 1.

Domaine public
10Les photographies ont de la même manière fait l’objet d’une extraction des liasses. Elles sont désormais conservées dans des magasins spécifiques garantissant des conditions climatiques optimales pour la conservation à long terme de ces supports fragiles. Elles sont aujourd’hui intégralement numérisées et consultables sur le portail documentaire.
11Cette importante opération de reconditionnement et de description intellectuelle a donné lieu à l’élaboration de l’inventaire « Documents figurés des travaux de restauration dans les cathédrales (1802-1912) », mis en ligne en 201612. Il décrit pièce à pièce tous les plans, dessins et photographies issus des dossiers de travaux, descriptions auxquelles sont rattachées les reproductions numériques au fur et à mesure de l’avancée des phases de restauration puis de numérisation [Fig. 2].
Fig. 2 : Aperçu de l’inventaire des documents figurés des travaux de restauration dans les cathédrales, consultable sur le portail documentaire des Archives nationales.

Libre de droits
12Si la qualité esthétique de ces nombreux plans, dessins et photographies est parfois indéniable, ces documents figurés n’en constituent pas moins des pièces de procédure à part entière. Il en est notamment question dans l’instruction du 25 juillet 1848 qui précise les documents à produire lors de la rédaction d’un projet de travaux :
Il importe que les projets, destinés à être examinés à Paris et loin des monuments auxquels ils s’appliquent, soient rédigés avec la plus grande précision, et accompagnés de toutes les pièces nécessaires pour éclairer l’administration. Rien ne paraît plus propre à obtenir ce résultat que d’établir une règle uniforme qui abrège et facilite l’instruction des affaires.
Quant aux projets, il convient de fixer qu’à l’avenir ils devront toujours se composer : A, d’un travail graphique ; B, d’un mémoire explicatif ; C, d’un devis à la fois descriptif et estimatif.
A. Il est essentiel, avant tout, de faire connaître exactement la situation de l’édifice à réparer. Des dessins représentant l’état actuel des parties à restaurer seront toujours compris dans le travail graphique. Ces dessins devront être exécutés à une échelle suffisante pour donner une idée exacte des détails principaux. […] On devra […] joindre aux projets de restauration au moins un plan général, et s’il se peut, des coupes et des élévations. Il serait même à propos de produire, autant que possible, des vues prises au daguerréotype des principaux aspects du bâtiment à réparer13. »
13Ces documents figurés permettent en effet de justifier de la nécessité des travaux proposés ; pièces administratives, ils portent les visas des différents protagonistes (préfet, évêque) et le numéro d’enregistrement du rapport ou devis auxquels ils se rapportent. Quelques pièces allient même dessins et photographies [Fig. 3].
Fig. 3 : Cathédrale Sainte-Marie de Bayonne, restitution de la statue de la Sainte Vierge, par Sainte-Anne Louzier, architecte diocésain, 24 juillet 1898.

A.N., CP/F/19/7635, plan 12. Domaine public
Les dossiers de travaux
14Le travail de l’archiviste consiste avant tout à comprendre le travail de l’administration qui a produit les documents et à le rendre intelligible pour les chercheurs, malgré les aléas de la conservation des documents et les éventuels mélanges lors des consultations. En parallèle de l’avancement du travail sur les documents figurés, se posait donc la question des dossiers de travaux dont ils étaient issus : ces milliers de devis, rapports, courriers entre les architectes diocésains, les préfectures, l’administration des cultes, constitués plus ou moins en petits dossiers…
15L’étude de ces documents a permis de mettre en lumière les différentes procédures administratives des travaux de restauration des édifices diocésains et les relations entre les protagonistes. Chaque année, l’architecte diocésain élabore un rapport et un devis sur les travaux à venir (travaux d’entretien, grosses réparations), documents visés par l’évêque et le préfet qui les transmet à l’administration des Cultes. Le Comité des inspecteurs diocésains statue en séance sur les propositions de travaux, demande éventuellement un complément d’information. Le service du contrôle valide le montant proposé. Des séries de prix des travaux, par corps de métier, sont régulièrement dressées par les architectes diocésains afin de fournir, à distance, une grille d’analyse du coût de la main-d’œuvre locale. Les travaux sont adjugés aux entreprises les mieux disantes, en fonction du devis établi initialement par l’architecte diocésain. Une fois les travaux exécutés, le service du contrôle valide la réception des travaux, nécessaire au déblocage du paiement.
16Cette procédure permet de définir une sorte de dossier type, généralement constitué des parties des typologies suivantes, indiquées dans l’inventaire :
les devis et rapport de l’architecte diocésain ;
l’avis et les éventuels rapports du Comité des inspecteurs généraux, émis à partir des deux pièces précédentes ;
les éléments ayant trait à la procédure de marché public organisée par la préfecture : procès-verbal d’adjudication des travaux, approbation de l’adjudication, soumissions des entreprises, voire affiche annonçant l’adjudication, références des entrepreneurs, actes de cautionnement ;
des documents qui relèvent de la liquidation des dépenses : notes du service du contrôle, notes pour le service de la comptabilité centrale, approbation des décomptes des travaux, voire des réclamations de paiement des entrepreneurs et les recours qui en découlent auprès du conseil de préfecture puis du Conseil d’État14) ;
enfin, des documents figurés [Fig. 4].
Fig. 4 : Devis, rapport de l’architecte diocésain, note du contrôle, approbation des décomptes des travaux pour des travaux de restauration de la cathédrale du Puy, 1876-1877.

A.N., F/19/7825, dossier 24. Domaine public
17L’élaboration de nouveaux inventaires, rendant compte du contexte de production des documents, s’est vite imposée. C’était d’une part l’occasion de faire une description détaillée et exhaustive des dossiers, conforme aux normes de description archivistique internationales, et d’autre part de mettre en avant toutes les thématiques présentes dans ce fonds, afin d’en susciter l’intérêt pour de nouvelles recherches scientifiques.
18Ce corpus étant consulté et référencé comme source d’archives depuis longtemps par les chercheurs, il n’a pas été procédé à un reclassement entre différentes liasses15, ni même à une recotation des boîtes, quand bien même une campagne de travaux se trouverait scindée entre plusieurs cotes. Les nouveaux inventaires sont là pour pallier cet « éclatement » – relatif – des dossiers, en permettant au chercheur d’identifier facilement des travaux proches dans le temps ou portant sur des objets similaires. L’ordre initial des boîtes (par ordre alphabétique des diocèses, puis par ordre chronologique) a donc été maintenu : la première boîte concerne la cathédrale d’Agen, la dernière celle de Viviers.
19Les inventaires décrivent, pour chacune des liasses, le contenu des dossiers qui les composent. La plupart des dossiers sont relativement bien identifiables : le contenu ne semble pas avoir été trop altéré par rapport à celui initialement créé et utilisé par l’administration des Cultes. Ceci est d’autant plus visible que la plupart des pièces sont en fait des doubles feuilles, enserrées les unes dans les autres, constituant ainsi un objet bien délimité [Fig. 5].
Fig. 5 : À l’ouverture d’une boîte… travaux de restauration de la cathédrale du Puy.

A.N., F/19/7825. Libre de droits
20Il y a bien sûr des dossiers quelque peu déclassés par plusieurs décennies de manipulation par des chercheurs et des archivistes, des liasses très consultées (c’est le cas des cotes relatives à la cathédrale Notre-Dame de Paris) ou ostensiblement bouleversées et déclassées, avec par exemple en début de boîte une collection artificielle de « rapports ». Voire quelques rares pièces absolument sans aucun rapport avec l’administration des cultes, noyées dans la masse… Le travail archivistique consiste alors à (essayer de) redonner corps au dossier initial, en s’appuyant sur le type de travaux, les dates, le montant des devis ou encore les numéros d’enregistrement reportés sur les pièces par l’administration des cultes. Après traitement intellectuel, les dossiers (re)constitués sont rassemblés dans des chemises en papier neutre de conservation, portant des mentions succinctes issues de l’inventaire, à savoir la cote de la boîte, l’objet des travaux, les dates extrêmes et le nombre de pièces. Ils sont classés, dans la boîte et dans l’inventaire, dans l’ordre chronologique des travaux.
21Gardant à l’esprit la volonté de respecter le contexte de production des documents, il a été décidé de ne pas ventiler la chemise ornée d’un intitulé « Orgue » en plein et délié, qui se trouve systématiquement dans la dernière boîte de travaux de restauration d’une cathédrale. Cet ensemble, qui a été matériellement individualisé, probablement par l’administration des Cultes à la fin du xixe siècle, a été maintenu séparé du reste des dossiers. Lors du traitement matériel et intellectuel, cette chemise « Orgue » garde sa matérialité d’origine et constitue l’ultime dossier des travaux d’une cathédrale, même si le classement purement chronologique inciterait à le conserver sous une autre cote. Les différentes campagnes de travaux sur l’instrument sont décrites en tant que sous-dossiers.
22Le vocabulaire utilisé dans l’inventaire pour les intitulés, typologies et descriptions a été harmonisé – pour ne pas dire standardisé – afin de faciliter les modes d’accès et de recherche. Un intitulé global décrit l’objet du dossier : « chœur », « façade », « travaux d’entretien pour l’exercice 1887 », etc. La description du contenu précise ensuite, pour chacun d’eux, le détail des travaux, avec lorsque ces informations sont connues, le(s) nom(s) et spécialité(s) de(s) l’entreprise(s) exécutant les travaux, et la typologie des documents. Le champ « dates extrêmes » mentionne les mois et années des pièces contenues dans chaque dossier et permet leur reclassement dans l’ordre chronologique croissant. Enfin, le nombre de pièces indique dès l’instrument de recherche s’il s’agit d’un dossier volumineux… ou de pièces éparses :
Cote F/19/7719, dossier 30.
« Chœur
Établissement d’une grille séparative entre le chœur et la nef et prolongement du dallage du chœur ; travaux exécutés par les entreprises de marbrerie d’Albert Folliot fils (Laval), de bronze de M. Poussielgue-Rusand (5 rue Cassette, Paris) et de serrurerie de Léon Bardin (4 rue de Garenne, Paris).
Délibérations du Comité des bâtiments civils, rapport de l’architecte diocésain Coquart, devis, télégramme, dossiers présentés au Comité des inspecteurs généraux, note pour la comptabilité centrale, soumissions des entrepreneurs, notes du contrôle, plans, correspondance.43 pièces septembre 1880-juin 1885 »
23Les notices descriptives issues de l’inventaire des documents figurés sont dupliquées dans les inventaires des dossiers de travaux : elles sont rattachées hiérarchiquement aux dossiers dont les plans, dessins et photographies sont initialement issus.
De nouvelles pistes de recherche
24La sous-série F/19, et notamment cet ensemble consacré aux travaux de restauration des édifices diocésains, est bien connue des chercheurs en histoire de l’art et en architecture, ainsi que des architectes des bâtiments de France dans le cadre des travaux de restauration des cathédrales contemporains.
25Conserver, restaurer ou reconstruire : quelques dossiers laissent transparaître ces débats sur la notion de patrimoine et les polémiques de certains projets. Sur ce terrain, la passe d’armes sur le devenir de la nef de la cathédrale Notre-Dame d’Évreux est sans doute la plus virulente16 :
d’un côté, le Comité des inspecteurs généraux, au sein duquel siège Eugène Viollet-le-Duc, et l’architecte diocésain Denis Darcy :
Ces constructions [du xiiie siècle] furent établies par un architecte évidemment peu expérimenté et à l’aide de moyens insuffisants ou mal combinés. […] Au xve siècle, des chapelles ont été bâties entre ces contreforts [mal construits] […]. Mais ce travail, fait sans soins, grossièrement, et sans relier la nouvelle bâtisse à l’ancienne, n’a fait que développer le mal déjà produit avant cette reprise.
[…]
J’ajouterai que cette structure [la cathédrale] irrationnelle, mal faite, hors de proportion avec l’objet, est d’un pitoyable effet.
[…]
Cette construction, mal établie, je le répète, a fait son temps ; il faut donc procéder suivant ce qu’indiquent l’expérience et la raison pour l’améliorer puisqu’il est nécessaire de la reprendre de manière radicale17.
de l’autre, des habitants d’Évreux, des notables et des érudits locaux, « de ces amateurs qui ne sont rien, qui ne représentent rien et se permettent cependant d’émettre des opinions sur des choses que connaissent seuls les hommes de l’art18 », qui réclament un projet impartial :
[Les habitants] demandent qu’on ne défigure pas le monument que leurs pères ont bâti, qu’on répare les parties bonnes qui ont souffert surtout du défaut d’entretien, par le fait de M. Viollet-le-Duc, inspecteur de l’édifice depuis 1853, et que celles qui ne pourront être conservées soient reconstruites dans le même style.
[…]
Tout à coup, M. Viollet-le-Duc vint à Évreux diriger lui-même l’enquête dans sa propre cause. Il était accompagné de ses deux collègues : M. Labrouste auquel l’âge ne permit pas de monter sur les échafaudages pour examiner la voûte et les contreforts, et M. Abadie qui trouva parfaites toutes les idées de M. Viollet-le-Duc auquel il doit en grande partie sa position.
26Le fonctionnement de l’administration des cultes et la mise en place de la procédure administrative formalisée de restauration des édifices diocésains, qui coïncident avec la prise en considération des questions de conservation et protection du patrimoine, ont bien été étudiés par Jean-Michel Leniaud. Outre des instances spécifiques (en particulier le Comité des inspecteurs généraux) et la création du corps des architectes diocésains, la rationalisation des circuits administratif et décisionnel transparaît par le biais des circulaires et des documents standardisés19, qui permettent de juger, depuis Paris, de la pertinence des travaux répartis sur tout le territoire. Ceci ne se fait pas sans résistances ou frottements. Il n’est pas rare que l’évêque clame la nécessité des travaux ou l’indigence des lieux au regard de la majesté de l’édifice. Malgré les circulaires et instructions régulières, de « menus » travaux continuent d’être faits sans autorisation de l’administration des cultes. Si les travaux de mobilier (autel, décoration intérieure, orgue d’accompagnement) sont le plus souvent financés par la fabrique de la cathédrale, ils n’en demeurent pas moins soumis à validation, notamment pour des questions esthétiques. Les initiatives non autorisées sont soit régularisées a posteriori, non sans sermon, soit tout simplement démontées, comme cet autel dans la cathédrale de Poitiers, meuble « en bois blanc ou sapin, mal imité du style Louis XIV […], fait d’une manière négligée et trop économiquement pour la destination et le lieu20 ». Enfin, le personnel de l’administration des cultes lui-même n’est pas toujours à cheval sur les procédures, oubliant d’envoyer dans les délais impartis les propositions de travaux dans les délais impartis, se faisant rappeler à l’ordre au sujet de pièces comptables manquantes ou non visées par le préfet, etc.
27Lettre du directeur général de l’administration des cultes à l’architecte diocésain, 14 juillet 1855 :
Je ne saurais, Monsieur, admettre comme excuse suffisante la justification sur laquelle vous vous appuyez [pour expliquer le retard d’envoi des pièces demandées]. C’est en effet sous votre responsabilité personnelle que doit être fait le service dont vous êtes chargé dans l’intérêt des édifices diocésains du Puy, et c’est, par conséquent, à vous seul et non à votre inspecteur que l’administration est en droit de réclamer l’accomplissement de vos obligations. Si donc, comme vous le reconnaissez vous-même, les séries de prix que vous avez à produire ne peuvent être dressées que sur les lieux, c’est à vous d’aviser à cet égard et de prendre vos mesures pour qu’il soit satisfait sans plus de délai, aux invitations que vous avez reçues afin de ne pas laisser plus longtemps en souffrance les besoins des édifices dont il s’agit.
28Lettre du ministre à l’architecte diocésain, Paris, le 20 octobre 1858 :
Mr, Mr le Préfet de la Haute-Loire m’informe que vous ne lui avez pas encore transmis vos propositions de travaux à exécuter en 1859 aux É[difices] D[iocésains], nonobstant la réclamation qu’il vous a déjà adressée à ce sujet.
Je n’explique d’autant moins ce retard que ma circulaire du 5 août dernier vous avait prescrit expressément de remettre ces propositions à cet administrateur, le 1er octobre au plus tard21.
29Comme nombre d’autres, l’architecte Hubert Janniard est en réalité peu présent sur le terrain ; il travaille essentiellement à Paris, où il est en charge à cette même période de travaux à des Archives nationales22… Les chantiers de restauration sont souvent dirigés sur place par un inspecteur des travaux, lui-même architecte.
30Ces dossiers de travaux offrent par ailleurs un vaste terrain d’étude des réseaux économiques, aspect que nous avons décidé de mettre en valeur dans la rédaction des nouveaux inventaires. Lorsque les informations figurent dans les documents, les noms et spécialités des entreprises retenues sont mentionnées, ce qui permet d’esquisser un premier tableau sur l’origine géographique des entreprises :
les entreprises de gros œuvre (maçonnerie, charpente, menuiserie, couverture, plomberie et zinguerie) sont plutôt issues d’un bassin géographique proche du chantier, avec parfois des dynasties familiales, transmises de père en fils, voire en veuve, qui œuvrent pendant plusieurs décennies ;
les entreprises d’artisanat d’art (vitrail, orfèvrerie, ferronnerie d’art, mosaïque, facture d’orgue), moins nombreuses, sont majoritairement issues de la capitale : citons parmi les noms qui reviennent régulièrement, le sculpteur et statuaire Jacques Ange Corbel (1853-1905), le peintre verrier Auguste Steinheil (1814-1885) ou encore l’orfèvre d’art Louis Bachelet [Fig. 6].
Fig. 6 : Bassin de recrutement des entreprises intervenant sur le chantier de la cathédrale de Gap.

Réalisé par Maïwenn Bourdic avec l’outil Palladio, à partir des inventaires des Archives nationales. Libre de droits
31La description fine des dossiers permet de faire émerger, parmi les grands corps de métiers à l’œuvre, de nouvelles techniques :
en matière de couverture, avec notamment l’étude de différents procédés pour refaire la toiture de la cathédrale de Chartres après l’incendie de 1836 : bronze laminé, fer galvanisé ou encore cuivre23 ;
l’électrification de l’éclairage intérieur des édifices ou du mécanisme des cloches24 ;
des essais de ciment murophile à Notre-Dame de Paris, afin de préserver les murs de l’humidité et du salpêtre25 ;
une expérimentation de la « peinture à l’huile en feuilles », procédé inventé par le peintre et décorateur Auguste Hussenot26 ;
voire des échafaudages improbables, comme celui dressé sur la flèche de Rouen [en 1866] [Fig. 7].
32Monument emblématique au cœur de la ville, la cathédrale n’échappe pas aux vastes transformations urbaines du xixe siècle. Étape incontournable pour toutes les cathédrales : le dégagement des abords et l’isolement total de l’édifice du reste des habitations, afin de limiter les risques de propagation des incendies. Cela se traduit d’abord par l’acquisition et la destruction des échoppes et maisons en bois accolées aux contreforts, mais aussi par l’aménagement des parvis dégagés. Des grilles sont établies sur les pourtours pour éviter les dépotoirs sauvages.
Fig. 7 : Achèvement de la flèche en fer fondu de la cathédrale de Rouen, sans date.

A.N., F/19/7858/Photo. Domaine public
33Enfin, plus marginalement, ces campagnes de travaux peuvent apporter une modeste contribution à l’étude du climat. Hier comme aujourd’hui, les intempéries endommagent vitraux et toitures, occasionnant des travaux de réparation plus ou moins urgents. Les dégâts causés par des tempêtes, ouragans ou autres trombes sont mentionnés dans les inventaires, de même que les dates lorsqu’elles figurent sur les documents d’archives. Ainsi découvre-t-on que le même ouragan endommage le 28 mars 1836 les cathédrales de Nantes27, Poitiers28 et Quimper29 :
Les tempêtes des 2 février et 28 mars derniers, ont abattu quelques-unes des pyramides [sculptées qui font jusqu’à 3 mètres de hauteur] qui servent d’ornement extérieur à la cathédrale de Quimper. Heureusement plusieurs pierres ont été jetées au loin, mais il en est cependant tombé en assez grande quantité sur les maisons adossées à cette cathédrale. La toiture de l’une d’elles a même été totalement détruite, en sorte que les propriétaires de ces maisons sont dans un état continuel d’anxiété, redoutant avec raison la chûte de quelques autres pyramides, ce qui compromettrait éminemment leur existence30.
Conclusion
34Ce projet archivistique en cours devrait prendre fin à l’horizon du début de l’année 2021 avec la publication du dernier inventaire sur les travaux de restauration des cathédrales au xixe siècle (diocèses de Reims à Viviers). Les opérations d’une telle ampleur, reposant sur un niveau de description archivistique aussi fin, la restauration et la numérisation d’un nombre conséquent de documents non sériels, sont aujourd’hui assez inhabituelles dans les services d’archives. Ce projet est par conséquent assez exceptionnel par les moyens mis en œuvre, mais les dossiers de travaux de restauration des cathédrales au xixe siècle font historiquement partie des fonds les plus consultés aux Archives nationales.
35La mise à disposition des chercheurs de ces nouveaux inventaires détaillés et l’augmentation des consultations des documents originaux qui s’ensuit incitent à poursuivre la tâche avec la même exigence, tout en gardant à l’esprit son originalité. Le même traitement de faveur ne sera sans doute pas reconduit sur les corpus semblables que sont les palais épiscopaux et les séminaires.
36L’ampleur du chantier a rendu nécessaire le séquençage du projet et le besoin de le faire vivre au fur et à mesure. La mise en ligne de plusieurs volumes d’inventaires est en partie nécessaire pour des questions techniques de volumétrie31. Elle a aussi permis de proposer des publications intermédiaires et de les mettre en lumière tout au long d’un travail relativement solitaire et caché. Manifestations scientifiques, formations auprès des étudiants, actions de médiation numérique via le site Internet et les réseaux sociaux des Archives nationales, ou encore dissémination de contenus sur la sphère Wikimédia32, sont autant d’actions de communication et de diffusion des richesses de ce fonds auprès des publics, qu’ils soient scientifiques ou simples curieux.
Bibliographie
Ressources des Archives nationales
Documents figurés des travaux de restauration dans les cathédrales (1802-1912) : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_054873 (avec images numérisées).
Travaux de restauration des cathédrales : diocèses d’Agen à Évreux : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055691.
Travaux de restauration des cathédrales : diocèses de Fréjus à Moulins : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055692.
Travaux de restauration des cathédrales : diocèses de Nancy à Quimper : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055693.
Travaux de restauration des cathédrales : diocèses de Reims à Viviers (à venir) : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_057010.
Rapports et atlas des inspecteurs généraux des édifices diocésains (1853) : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_003996.
Notes de bas de page
1Le culte musulman est reconnu sur le territoire de l’Algérie par l’acte de capitulation du 5 juillet 1830.
2Léon Cahen, Albert Mathiez, « Articles organiques de la convention du 26 messidor an IX », in Les Lois françaises de 1815 à nos jours, Paris, F. Alcan, 1906, p. 5-10, consultable sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k548187/f27.image.
3En 1907, le service des monuments historiques, dépendant de la direction générale des Beaux-Arts, récupère la gestion des édifices diocésains construits avant 1905, fonction jusqu’alors tenue par la direction des cultes.
4« Administration des cultes », « direction générale de l’administration des cultes », « direction des cultes », le nom de l’administration change fréquemment, de même que son rattachement ministériel, mais les fonctions sont relativement homogènes de la moitié du xixe siècle jusqu’à 1906.
5Commission rattachée au ministère de l’Intérieur depuis 1837.
6Jean-Michel Leniaud, L’Administration des Cultes pendant la période concordataire, Paris, Nouvelles éditions latines, 1988, p. 222-223.
7Jean-Michel Leniaud, « Tableau chronologique des ministres et directeurs des cultes », in L’Administration des Cultes pendant la période concordataire, op. cit., p. 406-409.
8Archives nationales (A.N.), Notice producteur de la Commission des arts et édifices religieux (1848-1853), consultable en ligne : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/NP/FRAN_NP_051008.
9A.N., Notice producteur du Comité des inspecteurs généraux des édifices diocésains (1853-1907), consultable en ligne : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/NP/FRAN_NP_051009.
10Document coté F/19/7864/Photo, consultable dans la Salle des inventaires virtuelle : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_054873/c-8s34thip1p--bry9cxjwauj6.
11Salle des inventaires virtuelle, consultable en ligne : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr.
12Consultable dans la Salle des inventaires virtuelle : www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_054873.
13Ministère de l’Instruction publique et des Cultes, Instruction pour la rédaction des projets, l’exécution des travaux et la rédaction des mémoires concernant les édifices religieux, 25 juillet 1848 ; consultable sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5539696s/f72.item.
14Une longue procédure au Conseil d’État oppose l’entrepreneur de travaux publics Jean Pierre Garreau, en charge à partir de 1838 de l’agrandissement de la cathédrale de Nantes sous la direction de l’architecte François Léonard Séheult, à l’État. Voir à ce sujet Jean-Michel Leniaud, « L’achèvement de la cathédrale de Nantes (1835-1904) », Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, 1987, p. 229-279 et Jean-Michel Leniaud, Les cathédrales au xixe siècle, Paris, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, Economica, 1993, p. 384-410. D’un point de vue archivistique, les cotes F/19/7776 à F/19/7778, qui concernent plus spécifiquement le pourvoi devant le Conseil d’État, contiennent notamment les pièces de travaux habituelles, mais cette fois-ci numérotées et disséquées à l’aune de la procédure judiciaire et des mémoires de défense de chacune des parties.
15Une liasse est constituée d’en moyenne 30 à 50 dossiers, le tout correspondant à une cote comprise entre F/19/7577 et F/19/7926.
16A.N., travaux de restauration de la cathédrale d’Évreux, F/19/7702, dossier 2. Voir aussi Jean-Michel Leniaud, « Viollet-le-Duc et l’opinion publique : la restauration de la cathédrale d’Évreux, 1872-1874 », in Actes du congrès des sociétés savantes, Perpignan, 1981, p. 359-373.
17Rapport d’Eugène Viollet-le-Duc au Comité des inspecteurs généraux, 27 janvier 1873, A.N., F/19/7702, dossier 2.
18Rapport du chanoine P.F. Lebeurier, archiviste du département de l’Eure, au sujet de la séance du Comité des inspecteurs généraux du 27 janvier 1873, A.N., F/19/7702, dossier 2.
19Des formulaires imprimés sont diffusés à partir des années 1840.
20A.N., travaux de restauration de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, F/19/7821, dossier 33.
21A.N., travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame du Puy, F/19/7824.
22Claire Béchu (dir.), Les Archives nationales. Des lieux pour l’histoire de France. Bicentenaire d’une installation, 1808-2008, Paris, Archives nationales-Éditions Somogy, 2008, p. 124 et suivantes.
23A.N., travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, F/19/7678, dossier 7.
24A.N., travaux de restauration de la cathédrale Saint-Front de Périgueux, F/19/7815, dossier 3.
25A.N., travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, F/19/7800, dossier 32.
26A.N., travaux de restauration de la cathédrale Saint-Étienne de Metz, F/19/7755, dossier 30.
27A.N., travaux de restauration de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes, F/19/7771, dossier 55.
28A.N., travaux de restauration de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, F/19/7819, dossier 44.
29A.N., travaux de restauration de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, F/19/7828, dossier 27.
30A.N., cathédrale Saint-Corentin de Quimper, […], op. cit.
31Le fichier XML du premier volume (diocèses d’Agen à Évreux) publié dans la Salle des inventaires virtuelle fait plus de 6 Mo, soit l’équivalent d’une impression PDF de 1 600 pages.
32Des sélections de documents numérisés sont mises en ligne sur Wikimedia Commons (catégorie « Travaux de restauration des cathédrales, xixe siècle – Archives nationales ») et illustrent des articles Wikipédia en français ou d’autres langues. Par ailleurs, des compléments d’informations avec références d’archives sont régulièrement faits sur des notices Wikipédia (architectes diocésains, cathédrales) et sur Wikidata.
Auteur
Maïwenn Bourdic est archiviste et responsable de fonds archivistiques aux Archives nationales, département Justice et Intérieur. Elle pilote depuis 2016 le projet « Restaurer les cathédrales au xixe siècle » dont l’objectif est d’améliorer l’accès aux riches archives des travaux de restauration des cathédrales au xixe siècle (élaboration d’inventaires détaillés, programme de restauration et numérisation des documents figurés).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
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